******************************************************** DC.Title = LA COMPLAINTE DE LA FEMME COUPÉE EN MORCEAUX, MONOLOGUE DC.Author = Anonyme DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Monologue DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 31/08/2023 à 05:02:48. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/ANONYME_COMPLAINTEFEMMECOUPEE.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6429926v DC.Source.cote = BnF LLA YE-7183 (16) DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** LA COMPLAINTE DE LA FEMME COUPÉE EN MORCEAUX Prix : 10 centimes [1884] AGEN, V. LENTHERIC, Imprimeur du Comité Poétique PERSONNAGES. LE NARRATEUR LA COMPLAINTE DE LA FEMME COUPÉE EN MORCEAUX ***************** Erreur dans l'interprétation du texte (ligne 372, programme : edition_txt_TOUT.php) Air de Fualdès Depuis que le monde est monde, Jamais il ne s'était fait Un aussi triste forfait Sur notre machine ronde ; Écoutez-en le récit, Gens du Nord et du Midi. Un jour qu'ils longeaient la Seine, À Clichy, près de Paris, Deux jeunes gens très bien mis Virent une forme humaine ; Un cadavre dans les flots, Un cadavre en deux morceaux. C'était celui d'une dame De trente années environ : Cheveux courts, visage rond, Vêtements de pauvre femme. Le tronc était ficelé Tout comme un petit poulet. À la Morgue on l'a portée, Cette victime du sort Morte de si triste mort; Et pour voir le Macchabée Bien découpé par quartiers, On vient de tous les quartiers. On jase, et chacun s'escrime A trouver la vérité. Les uns n'ont pas hésité A dire que c'est un crime. On ne peut se suicider, Et puis après se couper. Cependant, d'autres soutiennent Qu'il se peut qu'un accident Incroyable, surprenant, Soit la cause ; ils le maintiennent. On pourrait se laisser choir De très haut sur un rasoir. Environ vingt mille femmes Ayant vu les deux morceaux De la victime en lambeaux, Ont jeté des feux, des flammes, Et poussé toutes ce cri : « Çà, c'est l'oeuvre d'un mari. Il a scié la malheureuse Parce qu'il était jaloux ; Ces gueux d'hommes, ces époux, Nous font une peur affreuse. On ne saurait qu'en tremblant Avoir un peu d'agrément. » Et nous, tristes pour la frime, Nous, hommes, allions le soir À la Morgue, pleins d'espoir : Si c'était la légitime, Pensions-nous,le coeur content. On était triste en sortant. La douleur la plus amère Se lisait dans tous les yeux Des gendres très malheureux: C'était pas leur belle-mère ! Ils partaient désappointés Et faisaient un fichu nez. Chacun pour bien voir se hausse Songeant : quel est l'assassin ? Où se cache ce coquin ? Il l'a mise dans la sauce, Si c'est pas un charcutier, C'est sans doute un cuisinier. Devant la douleur publique, Un monsieur à l'oeil profond, Sans un cheveu sur le front, Dit que c'est la république: Elle fait couper ce corps Pour faire oublier ses torts. Pendant ce temps la police Interroge les passants Et demande à tous les vents Au moins le nom du complice. Faut savoir la vérité Pour notre postérité. Et messieurs les photographes Gagnent de gros tas d'argent En braquant leur instrument, Tandis que les géographes Trop souvent meurent de faim. Et n'ont pas même de pain. MORALE. Si vous coupez une dame, Ne la jetez pas dans l'eau ; C'est léger, cet être beau, Et çà surnage, la femme. Vaudrait bien mieux la brûler Pour pas être inquiété. ==================================================