******************************************************** DC.Title = LE SÉRAIL DE DE LYS, COMÉDIE DC.Author = [Anonyme] DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Comédie DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 12/12/2020 à 09:20:13. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/ANONYME_SERAILDEDELYS.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1513763h?rk=21459;2 DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** LE SÉRAIL DE DE LYS PARODIE D'ALCIBIADE PETITE COMÉDIE EN VERS M. DCC. XXXV. Par Mr. ****** À COLOGNE, Chez PIERRE MARTEAU, Imprimeur et Libraire, à la Vérité. Préface de la présente édition Il est raisonnable d'imaginer que le personnage d'Alcibiade (surnommé DE LYS) est Louis XV et que le personnage Band'alaise est Dominique Guillaume Lebel. Les personnage féminins sont difficilement identifiables : l'hypothèse principale que Louis Julie de Mailly-Nesle et sa soeur Pauline Félicité de Mailly-Nesle compte tenu de la date de publication de l'ouvrage en 1735. Mme de Pompadour ne rencontra le Roi qu'en 1743. On notera que le cote du document à la BnF est ENFER-768. P.F., 2019 AMIS LECTEUR, Si en dépeignant un sérail, j'y compare un bordel, je me réserve d'en faire la différence. Chez les Turcs, un Seigneur n'a des femmes que pour lui seul, gardées par des Eunuques ; De Lys en a aussi, à la réserve que ceux qui sont commis à leur garde les foutent, leur donne la vérole, et il les envoient suer à Leyde ; sont-elles guéries, il les comble de présents, en reconnaissance de l'offrande qu'elles ont faites à Venus, et leur donne permission d'aller à Paris pour y changer d'air*. Je ne prétends point ôter par là le droit de prérogative à De Lys, s'il le veut, il est à sa volonté de le croire, et moi à penser le contraire ; Varaine, ou Band'alaise, son homme de Chambre, pourrait mieux en décider : Quoiqu'il en soit, il serait injuste qu'en élevant la Le Grand, je méprisa les autres Femmes qui font les premiers rôles de ma Comédie, et plus expérimentées dans les Sciences Foutatiques, que sa mère ne l'était avant d'aller en Pologne. S'il fallait rappeler ici les exploits de la Maisonasse, sous le nom de Godemichi, en quel labyrinthe ne me mettrais je pas ? Il me suffira de dire, en raccourci, qu'elle a plus sentis de vits différents, qu'il ne faut de jours pour faire un siècle, et qu'elle a porté plus de Noms d'Hommes qui l'ont entretenus, qu'elle n'a d'années. (a) Il ne serait pas juste que j'oublia la Verrière, sous le nom de Palmisse : cette jeune novice qui en 1715 avait déjà fait son tour de France avec un amant : cette petite Camuson qui a su enlever le coeur de notre Godelureau Alcibiade, en déboutant Godemichi de ces jeunes amourettes : jeunes amourettes , parce qu'entre eux trois, ils ne font pas l'âge de Mathusalem, (b) ce qui leur produisait un feu foutatique, et obligea le vit d'Alcibiade à plier bagage, après six prétendus coups, tant à coté que dedans. Le malheur de Palmisse fut bientôt suivi d'un autre : la Le Grand arriva sur le champ ; courroucée de trouver une Rivale avec l'objet de ces intérêts, et non de ces amours, (**) leur en fit à tous deux de grandes réprimandes, et feignant participer à l'impuissance d'Alcibiade, fut ce précipiter sous Band'alaise, qui la dédommagea de ce qu'elle n'avoit pu trouver avec Alcibiade. Si je fais tant que de citer les Dulcinées qui composent le Serail de De Lys , il est, bien juste que j'y fasse remarquer la grosse Darcy, dont la prudence excède celle des autres ; elle ne refuse point un vit de Cuisine, gros et long ; c'est à ceux-là, AMIS LECTEUR, qu'elle s'arrête, et dit n'en vouloir point d'autres : quelle sagesse ! Pour moi je ne sais qu'en croire, je laisse aux autres à penser du reste. La Vérité aussi naturelle que je la détaille ici, ne semblerait-elle pas vouloir emporter la réputation et l'honneur de De Lys ? Non, vous dirai-je, parce que la Place de Grèves à Paris s'en est appropriée, Alcibiade travaille à la recouvrir, en faisant tort aux uns pour combler de faveur les autres, oubliant sa parole, son serment, et disputants ces écrits, en retenant le salaire d'un chacun ; en écoutant les flatteurs, fourbes et Maquereaux qui l'environnent ; des ignorants sans talents qu'une feinte complaisance pour lui tirer de l'argent ; c'est ceux-la même qu'il écoute préférablement aux honnêtes gens ; et d'autres Ferlisquets, qui, soit-disants, vont auprès d'un souverain, qu'il comble de bienfaits, à cette-fin qu'ils disent du bien de lui : quelle supertition ! C'est une conduite mieux réglée qui peut l'exalter ? Il faut qu'il commence à tirer de devant ces yeux le bandeau qui l'offusque , et d'examiner comme se comportent Varaine, Nicolas et Serrano, cela vaudra bien mieux que de donner à Raparini cent ducas et plus, pour le louer à la Cour de Bavière : ces fanfaronnades mal placées ne feront toujours que la risée d'un chacun ; il vaut bien mieux qu'il rende justice à qui il est dû. Mais, il semble que je m'écarte de mon discours foutatique ; revenons-y , ou laissons à Band'alaise le soin d'en dire le reste , et que foutant Caboche aux dépens d'Alcibiade, il lailse, Godemichi et Palmisse à en faire de même, dans cette affaire Serrano y aura bonne part. Il est bon de prévenir le LECTEUR, que si De Lys à dans son Concert quatre putains , il ne doit pas s'ensuivre que les autres femmes soient de même ; bien au contraire , elles abhorrent les autres , au grand regret d'Alcibiade, dont la brutalité paillardique (quoi que pour ainsi dire impuissant) excède celle d'un homme de son âge. Des femmes dont je veux parler, sont autant sage, que les autres sont débauchées ; leur conduite est exemplaire, et irréprochable ; aussi De Lys, ennemis de la vertu, cherche-t-il à les détruire ; pour le prévenir, il y en a qui ont quitté le Concert, et sont partis ; il doit s'en ensuivre d'autres qui ont beaucoup plus de voix et de musique que celles dénommées dans ma comédie, que je vous prie de lire, et les vers suivants. Un peu tard, mais heureusement Nous nous sommes tirez du triste engagement. Qui nous rendait la vie insupportable, Vous dans ces tristes lieux engagés depuis peu, Qui jugez ma fuite coupable, Laissez passer l'ardeur de vôtre premier feu ; Avant que de prêcher donnez-vous patience, Et vous verrez pour bien qu'on soit, Qu'avec le tems on s'aperçoit. Qu'on n'est pas si bien que l'on pense. * La Le Grand a passé deux fois par les Grands Remèdes, et Varaine, De Lys ne l'ignore point, non plus que le Public. (a) La soit-disante Maisonasse est âgée d'environ 60 ans, il y en a quinze qu'elle se faisait appeler, à l'Opéra de la Haye, la Pontpri, depuis ce temps elle a tant changé de noms qu'on en remplirait un Calandrier. (b) La Verriere n'est âgée que de 55 ans : le plâtre qu'elle se met sur le visage, tout le temps d'une année, on en pourrait bâtir une Maison/ (**) La Le Grand abhorre De Lys, et n'aime que son argent: ces amours ne sont que feintes, et se fait foutre par d'autres. ACTEURS. ALCIBIADEDe Lys, juif. BAND'ALAISE, Varaine, confident d'Alcibiade, ou Maquereau de De Lys.. GODEMICHI, la Maisonasse, célèbre Putain, et Maquerelle. PALMISSE, la Verrière, Putain publique. La scène est au bordel du Concert de DE LYS. LE SÉRAIL DE LYS Le Théâtre représente la salle d'un bordel, dans laquelle Alcibiade est introduit par son confident. SCÈNE PREMIÈRE. Alcibiade, Band'alaise, Godemici, Palmisse. [ALCBIADE]. Que vois-je ! Deux putains ? Que diable puis-je faire, À Band'alaise.Où m'avez-vous conduit ? BAND'ALAISE. Ma foi c'est votre affaire !Foûtez-les toutes deux, si vous pouvez, Seigneur,[Note : Si Varaine est Maquereau, il à la gloire de foutre les putains de son maître, comme la Le Grand. La plus grande preuve de fidélité qu'il ait donné à De Lys, c'est d'avoir uni son portrait, (en Place de Greves à Paris) avec le sien.]Tirez-vous en du moins avec un peu d'honneur. Il sort. SCÈNE II. Alcibiade, Godemichi, Palmisse. ALCIBIADE. Il fuit ; en quel état cette fuite me laisse, Foutons, puisqu'il le faut, je sens que mon vit dresse. Aux putains.Mesdames, vous voyez que sans trop me flatterJ'apporte dans ce lieu de quoi vous contenter : À Godemichi.Ce vit long et carré peut assez bien vous foutre !Je sais pour votre con qu'il faudrait une poutre ! Mais, si vous abaissez vôtre lubricité.Jusqu'à faire un essai de ma témérité,J'irai sans me flatter à dix coups sans reproche :Ce vit vous plaira-t'il ? GODEMICHI. J'en tient un dans ma poche,Qui jadis fut le vit d'un amant vigoureux, Qui mourut dans mes bras d'un transport amoureuxJe vais vous le montrer, pour flétrir vôtre gloire, Et ne vous flaTtez point de pareille victoire ;Il ne faut que le voir, regardez-le, Seigneur,Fut-il un plus beau vit, en grosseur et longueur : Je l'ai fait embaumer, et je m'en sert encore ;Tout impuissant qu'il est, mon triste con l'adore.Vous pouvez à Palmisse offrit un vit si court,Elle est novice encore, faites-lui votre cour ;Peut-être que dix coups contenterons la belle, Ce qui n'est rien pour moi, peut être assez pour elle.Adieu. Elle sort. SCÈNE III. Alcibiade, Palmisse. ALCIBIADE. Quelle gaillarde avec son appétit,Dix coups ne lui sont rien, et mon vit trop petit:Ah ! Si vous m'en croyez faisons lui regretter,Un vit dont la grosseur n'a pu la contenter. [Note : La Maisonnasse, connue partant d'autres noms et vices, est de la Manchette.] PALMISSE. Il ne faudrait pas voir celui qu'elle présente,Pour croire que du tien la grosseur me contente,Cependant essayons sa virile vertu,Je saurai qu'en penser quand il m'aura foutu ? ALCIBIADE. Ah ! C'est où je t'attends, mettons-nous en posture, Car mon vit enragé ne tient plus de mesure ;Qu'il t'entre jusqu'aux poils, d'eut-t'il te suffoquer,Ton con est assez grand pour ne rien extorquer.Le sens-tu bien, Palmisse, t'entre-t'il jusqu'à l'âme ? PALMISSE. Achève, cher Alcibiade, d'assouvir mon ardente flamme. ALCIBIADE. Ne vous contraignez point, agissez sans façon,Et voyez qu'au déduit je suis joli garçon :Ce n'est point tout encor, en voici bien d'un autre,On ne doit point sortir d'un con comme le vôtre;Et je veux vous foutant mille coups répétez, Vous marquer par mon vît l'excès de vos beautés.Déchargez-vous, Madame, ah ! Je ne sais qu'en croire,Son corps sans mouvement me donne la victoire.Courage donc mon vît, poussons encore plus fort,Faisons-là revenir par un dernier effort, [Note : De Lys l'a tellement enfoncée à la Rochouard (il en a eu une fille, ou plus) que le clitoris lui tombe.]Et pour la réveiller, enfonçons sa matrice,[Note : La Verriere l'a donnée à Serrano, Commis de De Lys, lorsqu'ils burent ensemble quinze bouteilles de vin en mangeant un cent d'huîtres. Cette Vestale ne voulut pas se déshabiller à la chandelle pour ce coucher avec cet amant de rencontre ; quelle pudeur !]Oui... mais je pourrais bien gagner la chaudepisse.Que vois-je ! J'aperçois que mon vit languissantNe bat plus que d'une aile, et va foutimassant,Mol, rentré en lui-même, et rampant sur la motte, Pour plus de sûreté rentre dans ma culotte. PALMISSE. Elle est effroyablement laide.Où suis-je ! Et qu'ai-je vu ? Je te fais donc horreur ;Quoi, me quitter si tôt, double traitre, ah ! Seigneur,Sont-ce-là les dix coups qu'on me faisait attendre,À peine le plaisir a-t-il pu me surprendre, Que vous m'abandonnez à de cruels remords.Ah ! Je vais me livrer aux lubriques transports.Trois coups sont achevez que vous pliez bagage :Non, je ne puis tenir aux transports de ma rage.Pour assouvir mon con, je demeure au bordel, Où l'on me vengera d'un affront si cruel. ALCIBIADE. Tu peux y retourner, putain abominable,Je fuirai pour jamais un con si formidable ;Le grand besoin de foutre, abusant de mon goût,M'a tellement pressé que j'ai foutu debout : J'attends de ma posture une infaillible goutte,[Note : Ase : âne. [DMF]]Retire-toi d'ici, que l'ase te foute. ==================================================