******************************************************** DC.Title = PREMIER EN ANGLAIS, SAYNÈTE. DC.Author = COURTELINE, Georges DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Saynète DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 03/11/2021 à 21:53:26. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/COURTELINE_PREMIERENANGLAIS.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k11580090 DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** PREMIER EN ANGLAIS 1894. Tous droits réservés. de GEORGES COURTELINE. ÉMILE COLIN - Imprimerie de Lagny. PERSONNAGES. TOTO. L'AMI. Extrait de COURTELINE, Georges, "Ombres parisiennes", Paris, Ernest Flammarion, 1894. pp 121-124 PREMIER EN ANGLAIS TOTO. Moi, comme j'ai été le premier en anglais, maman a dit comme ça : « Comme cet enfant, qu'elle a dit, a été le premier en anglais, pendant les vacances de Pâques, on le mènera voir la comédie, puisqu'il a été le premier en anglais. » L'AMI. Ah ? TOTO. [Note : Le Supplice d'une femme est un drame en trois acte de ]Oui. Alors papa est allé louer des places. Ça fait qu'il est rentré mardi en disant : « Je viens de louer des places. - Pour où que tu as loué des places ? »dit maman. Papa a dit qu'il avait loué des places pour aller au Théâtre-Français voir Le Supplice d'une femme. Alors, maman s'est fichue en colère ; elle a dit que papa était un imbécile qu'il ne faisait que des bêtises. L'AMI. Ah ? TOTO. Oui, Elle criait : « Est-ce que tu perds la tête, de mener cet enfant à une pièce pareille ? Tu veux donc lui donner des idées ? » Et papa baissait le nez parce qu'il ne savait pas quoi lui répondre. À la fin, maman a dit que papa ne savait pas ce qu'il faisait, mais qu'elle aimait encore mieux que j'aie des mauvaises idées que de laisser perdre des places qui avaient coûté vingt-cinq francs. Alors on a été tout de même voir jouer Le Supplice d'une femme. L'AMI. Ah ? TOTO. Oui. En voilà une pièce bête !... Mon vieux, on n'y comprends rien ! C'est rien que des gens qui parlent à tort et à travers et qui disent tout ce qui leur passe pas la tête. T'as jamais rien vu de plus bête. Et tout le temps maman me disait : « N'écoute pas ce qu'ils disent, Toto ; c'est des mensonges » ; et elle disait à papa ; Il faut être aussi fou que tu l'es, pour avoir amené cet enfant à une pièce aussi immorale. » À la fin, on a rentré et maman a dit comme ça : « Je ne veux pas que cet enfant reste sous le coup de mauvaises idée ; demain soir, on ira voir jouer Michel Strogoff. » L'AMI. Ah ? TOTO. Oui. Ça fait que le lendemain on a été au Châtelet. Mon vieux, c'est ça qui est rupin ! Pour sûr, alors, c'est rupin !... Si tu savais !... Les yeux hors de la tête.Mon vieux, il y a des dames toutes nues !... C'est joli !... On voit tous leurs estomacs !... À un moment, y en a qui dansent ; des fois elles relèvent leurs jupes et font voir leurs derrières... Tu ne peux pas te faire une idée comme c'est chic !... Crénom, j'ai rudement rigolé ! Maman aussi. Tout le temps elle disait : « Tu t'amuses, Toto ? » Et elle disait à papa : « Hein ? Voilà un vrai spectacle à faire voir à des enfants. Au moins, ça ne leur donne pas de mauvaises idées » Je serai toi, je dirais à ta mère de te mener voir Michel Strogoff. C'est pas comme Le Supplice d'une femme où on ne sait pas ce que ça veut dire. On comprend, mon vieux !... On comprend... ==================================================