******************************************************** DC.Title = MOLIÈRE, STANCES. DC.Author = JOLIET, Charles DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Monologue DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 08/05/2020 à 12:57:07. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/JOLIET_MOLIERE.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k42203337/f1.image DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** MOLIÈRE Stances dites à la Comédie Française par MESDAMDES SARAH-BERNHARDT et LLOYD le 15 janvier 1879 À L'OCCASION DE 257° ANNIVERSAIRE DE LA NAISSANCE DE MOLIÈRE 1879. Tous droits réservés. CHARLES JOLIET 6412. ? Imp. Jouaust. PERSONNAGES LE BUSTE DE MOLIÈRE. LA COMÉDIE LÉGÈRE, Mme SARAH-BERNHARDT. LA GRANDE COMÉDIE, Mme LLOYD. MOLIÈRE LA GRANDE COMÉDIE. Tous les ans, nous venons, au même anniversaire, Saluer ta grande ombre en ce jour fortuné ; Reconnais tes deux soeurs : notre aile tutélaire A toujours préservé le laurier séculaire Que nous t'avons donné. Pour toi, la main du Temps semble être désarmée ; Tu sortiras vainqueur dans les nouveaux combats, Et, jaloux de grandir encor ta renommée, Voici tous tes enfants, rangés comme une armée : Salut à tes soldats ! Ah ! Je comprenais bien ta superbe ironie ; Ta joie était amère et ton cour déchiré ; J'ai vu plus d'une larme au fond de ton génie, Et quand tu souriais , jusque dans l'agonie , Molière, j'ai pleuré... Tu n'as pas eu le temps de combler la mesure, Mais ton oeuvre n'a pas une goutte de fiel ; Et ton coeur , prisonnier, brisant la triple armure, Laissait couler le sang de sa large blessure Comme un ruisseau de miel. Si parfois tu connus bien des heures moroses, Défenseur magistral de l'âpre vérité, Les dieux pour le génie ont des métamorphoses : Molière, tu renais dans les apothéoses De l'immortalité. Les siècles de ton nom garderont la mémoire , Il rayonne à l'égal des grands noms immortels ; Élève avec orgueil ton front chargé de gloire , Et reçois ma couronne à la porte d' ivoire Des temples éternels. La grande Comédie dépose sur le socle du buste de Molière sa couronne de laurier d'or LA COMÉDIE LÉGÈRE. Me voici comme l'hirondelle Au nid désert de ses amours, Et je serai toujours fidèle Au souvenir des anciens jours. J'ai vu ta grande âme blessée, Et tu me disais : « Aimons-nous » ; Jamais tu ne m'as délaissée, Je viens à notre rendez-vous. Dans cette heure qui nous rapproche, Va, je saurai cacher mes pleurs, Et tu me ferais un reproche D'ôter ma couronne de fleurs. Pour toi, je veux garder mes charmes, Pour toi seul, génie adoré ; Tu sais ce que contient de larmes Mon oeil qui n'a jamais pleuré. C'est Apollon qui nous rassemble, Il nous unit dans l'avenir ; Il nous a vus marcher ensemble Et me permet de revenir. Le jour où je t'ai paru belle, Depuis longtemps j'étais à toi ; Je n'ai jamais été rebelle, Même aux caprices de mon roi. J'étais vive, alerte et légère, Parfois sans rime ni raison ; D'un coup d'aile touchant la terre, Je folâtrais dans ta maison. Heureuse de ma destinée, Je te conduisais par la main, Sans jalouser ma soeur aînée Qui nous séparait en chemin. Je suis toujours ta jeune esclave, Docile au signal de tes yeux ; Me voici : j'ai brisé l'entrave Qui me retient captive aux cieux. À ton marbre mes lèvres closes S'unissent encore en ce jour : Comme on voit les lis et les roses Former ma couronne d'amour. La Comédie légère embrasse le buste de Molière. ==================================================