******************************************************** DC.Title = LE JOYEUX DÉCROTTEUR, SAYNÈTE. DC.Author = MOINAUX, Jules DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Saynète DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 20/12/2021 à 21:09:19. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/MOINAUX_JOYEUXDECROTEUR.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5718390w DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** LE JOYEUX DÉCROTTEUR. 1881. Tous droits réservés. par JULES MOINEAUX, rédacteur de la Gazette des Tribunaux. 8517. - Paris. Imprimerie de Ch. Noblet, 13 rue Cujas. - 1881 PERSONNAGES. LE NARRATEUR. LE SERGENT. LE PRÉSIDENT. LE PRÉVENU. Extrait de MOINAUX, Jules, "Les tribunaux comiques", Paris, Chevalier-Marescq éditeur, 1881. pp 331-333 LE JOYEUX DÉCROTTEUR. LE TÉMOIN. Comme chantait avec tant de conviction le prévenu, quelques instants avant son arrestation :Ah ! Croyez-le, non, la franche gaietéN'est pas toujours sous des lambris dorés.Et en effet, l'interprète de ces jolies paroles est un simple commissionnaire, et sa gaieté naturelle le suit si bien partout, qu'il les chantait à la porte d'un cimetière. LE SERGENT DE VILLE. Il était là, dit un sergent de ville, avec sa boîte à décrotter, attendant la pratique, et non seulement il chantait une chanson, mais encore, au lieu d'offrir simplement ses services aux personnes qui sortaient du cimetière, il leur disait toujours en chantant :Allons, messieurs les héritiers,Cirer les bottes, les souliers. Rires.Je m'approchai de lui ; je lui dis que sa conduite était des plus inconvenantes, et je l'engageai à faire son métier d'une autre manière; il me répond en chantant :Je chanterai jusqu'à ce que j'm'essouffle, [Note : Pignouf : Pop. et fam. Individu grossier, dépourvu de finesse, de délicatesse. [CNRTL]]Car je suis gai et tu n'es qu'un pignouf ! MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Il était ivre ? LE TÉMOIN. Oh ! Complètement. LE PRÉVENU. Au moins ! Rires. LE TÉMOIN. Alors je l'ai pris par le bras pour le conduire au poste ; tout le long du chemin, il a continué à m'injurier en chantant. LE PRÉVENU. Étant gai de ma nature... MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Voyons, qu'avez-vous à dire ? LE PRÉVENU. Étant gai de ma nature... MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Reconnaissez-vous le fait ? LE PRÉVENU. Je sais que monsieur m'a fait un bleu en me prenant par le bras, mais étant gai de ma nature, je ne me suis pas formalisé. MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Reconnaissez-vous l'avoir injurié ? LE PRÉVENU. Il se peut que j'aie composé une petite chanson où je lui disais des mots dont je ne m'en rappelle pas, mais tout ça gaiement, vu que c'est dans ma nature. Le tribunal le condamne à trois jours de prison.Eh bien ! Messieurs, je ferai les trois jours, Toujours joyeux comme un vrai troubadour. Il sort. ==================================================