******************************************************** DC.Title = HILAS et ZÉLIS, PASTORALE en un ACTE. DC.Author = VOISENON, Claude Henri DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Pastorale DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 01/02/2021 à 07:00:13. DC.Coverage = Pays mythologique DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/VOISENON_HILASETZELIS.xml DC.Source = http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5734126b DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** HILAS et ZÉLIS PASTORALE en UN ACTE Par exprès Commandement de SA MAJESTÉ M. DCC. LXIII. Les Paroles sont du Sieur *** ; La Musique du Sieur de Bury Surintendant de la Musique du Roi, Les Ballets sont de la Composition des Sieurs Laval Père et Fils, Maîtres des Ballets de Sa Majesté. Représentée pour la première fois le 7 juin 1762 au Théâtre du Palais-Royal puis devant leurs Majestés à Versailles le 12 janvier 1763. ACTEURS DES CHOEURS. LES DEMOISELLES, Cannavas, Godoneche. Chevremont. Bertin. Aubert. Dubois Cadette. Bouillon. Favier. LES SIEURS, Joguet. Guerin. Levêque. Bosquillon. Abraham, Caze, Lebegue, Bazire. Doublet. Camus l'Ainé Daigremont. Charle. Joly. PERSONNAGES DANSANTS. NYMPHES. La Demoiselle Allard. La Demoiselle Vestris. Les Demoiselles Dumonceau, Peslin, Dumiray, Petitot, Lafont, Saron. PLAISIRS. Les Sieurs Laval, Gardel. Les Sieurs Hyacinte, Dubois, Grosset, Dauberval. ACTEURS L'AMOUR, la Demoiselle Dubois L. ZÉLIS, la Demoisellle Larrivée, . HILAS, le sieur Larrivée. NYMPHES. SUIVANTS de L'AMOUR. Choeur DE GNIDIENS ET DE GNIDIENNES. La Scène est à Gnide. HILAS ET ZELIS SCÈNE PREMIÈRE. L'Amour, Zélis Le théâtre représente un lien champêtre ; on voit au milieu un autel rustique. ZÉLIS. Vous, qui soumettez les Dieux et les Mortels,Dieu du bonheur, âme de la nature,Amour, je n'offrirai des voeux qu'à vos autels ;C'est Hilas qui vous les assure. L'AMOUR. Hilas peut-il inspirer de l'amour ? Dès le moment de sa naissanceSes yeux furent fermés à la clarté du jour ;Comment de la beauté connaît-il la puissance ? ZÉLIS. Mes premiers sentiments sont nés de son malheur,Il déplorait son sort, je me plus à l'entendre ; D'un intérêt trop cher je ne pus me défendre ;La pitié séduisit mon coeur,Et le rendit sensible et tendre. L'AMOUR. De son supplice il vous devra la fin ;Il va tenir de vous l'éclat de la lumière. Hilas pourra jouir d'un jour pur et serein,Puisqu'en aimant il a su plaire. ZÉLIS. Pour ses yeux étonnés quel spectacle enchanteur !Quoi, sa félicité deviendrait mon ouvrage ?Le plaisir de voir son bonheur M'en fera goûter le partage. L'AMOUR. Zélis, un don si précieuxPeut-être de son coeur vous ravira l'hommage :Lorsque mille beautés paraîtront à ses yeux,S'il allait devenir volage ? ZÉLIS. Ce serait un malheur affreux ;Mais au moins j'aurai l'avantageDe l'avoir rendu plus heureux. L'AMOUR. Évitez sa présence,Si vous perdiez son coeur, quand il verra le jour, Vous seriez sans retourVictime de son inconstance. ZÉLIS. J'espère tout de mon amour.Il verra donc les transports de mon âme,Et ses yeux animez exprimeront sa flamme. SCÈNE II. ZÉLIS, seule. Témoins de nos premiers serments ;Paisibles lieux, riant boccage,Qu'Hilas trouve partout l'imageDu bonheur des amants.Chantez oiseaux, que vos tendres ramages Soient la peinture de vos feux,Chantez vos plaisirs amoureux ;Mais cachez-lui que vous êtes volages.Dieux ! J'aperçois Hilas,Allons au devant de ses pas. SCÈNE III. Zélis, Hilas. ZÉLIS. Hilas, je dois parler sans feinte ;Nous nous aimons, je sens notre félicité ;Mais l'amour n'est jamais sans crainte ;Le temps peut amener votre légèreté. HILAS. Pour rendre ma tendresse extrême Ai-je besoin d'admirer vos appas ?C'est un bonheur que je ne connais pas ;Mais vous parlez, et j'aime. ZÉLIS. Hilas, vos yeux vont être ouverts ;Vous allez admirer l'éclat de la nature : Puissiez-vous n'être pas parjureAu milieu des plaisirs qui vous seront offerts ! Elle sort. SCÈNE IV. HILAS seul. De ce vaste Univers je verrais le spectacle ?Peut-être c'est un vain espoir.Mais quel Dieu bienfaisant, quel souverain pouvoir De mes yeux entrouverts vient enlever l'obstacle ?Que d'objets variés s'offrent de toutes parts !Quelle douce lumièreÉtonne mes esprits, et charme mes regards !Son feu s'étend sur la nature entière. L'immensité des cieux, leur ordre, leur splendeurPorte le caractèreDe leur suprême Auteur. On entend une symphonie champêtre.Quels sons font retentir ce séjour solitaire ? SCÈNE V. L'Amour, suivi de Nymphes, Hilas. On danse. L'AMOUR. Pour être heureux, jouis de là clarté ; Vois tous ces objets, nés pour plaire :C'est le plaisir d'admirer la beautéQui fait le prix du jour qui nous éclaire. Une nymphe danse et tâche de séduire Hilas par les grâces voluptueuses de sa danse. HILAS. Que tout ce que je vois me surprend et m'enchante !Dieux, que de grâces, que d'appas ! Oui, cette Nymphe exprime dans ses pasCe que je sens quand Zélis chante. L'AMOUR. Si c'était elle ? HILAS. Non, je ne m'y méprends pas ;J'éprouverais un trouble extrême,Je la reconnaîtrais : Tout décèle l'Amour, tout en porte les traits.Je vais chercher Zélis, je veux voir ce que j'aime :Grands Dieux ! Sans ce plaisir, reprenez vos bienfaits. Il sort, les Nymphes le suivent. SCÈNE VI. L'Amour, Zélis. ZÉLIS. Malgré moi-même, hélas ! J'allais paraître ;Je ne puis plus longtemps voir mon sort incertain. L'AMOUR. La constance d'Hilas fera votre destin.Montez sur cet autel, sans vous faire connaître. Zélis se place sur l'autel. SCÈNE DERNIÈRE. L'Amour, Zélis, Hilas, Nymphes, Suivants de l'Amour, Gnidians et Gnidiennes. HILAS. Dieux, pour trouver Zélis mes soins sont superflus. L'AMOUR. Il faut s'adresser à Vénus. HILAS. Que vois-je ? Quel objet me séduit et m'engage? Soleil, voici l'instant où je te rends hommage ! L'AMOUR. Tu ne vois la clarté que pour être inconstant ;La lumière des Cieux pour toi va disparaître,Je vais t'en priver à l'instant. ZÉLIS. Arrête l'Amour ! HILAS. Mon coeur n'a pu la méconnaître; C'est elle ! C'est Zélis ! Quel transport ! Quel moment !Ah, quel bonheur pour un amantQuand le coeur et les yeux confondent leur hommage. ZÉLIS. Que ce trouble est flatteur ! Que Zélis le partage ! L'AMOUR. Goûtez une si tendre ardeur, Vivez dans ce séjour tranquille ;Je vous le donne pour asile,Et je choisis le mien dans votre coeur. ZÉLIS et HILAS. Formons des chaînes éternelles :Règne, Amour, lance tous tes feux ! Tous nos moments seront heureux,Ton flambeau nous rendra fidèles. L'AMOUR. Que leurs transports animent vos désirs,Chantez, célébrez ma victoire ;Goûtez tous leurs plaisirs : Aimez ; c'est en aimant qu'on célèbre ma gloire. LE CHOEUR. Que leurs transports animent nos désirs;Chantons, etc. On danse. ZÉLIS. Triomphe Amour, jouis de notre hommage :Tu lances dans ces lieux un trait toujours vainqueur. Les Dieux n'ont rien dans leur grandeurDu prix de ton esclavage ;L'Univers leur doit son bonheur ;Celui des Dieux est ton ouvrage.Triomphe Amour, jouis de notre hommage : Tu lances dans ces lieux un trait toujours vainqueur. On danse. ZÉLIS, alternativement avec le Choeur. Ne quitte plus, Amour, notre boccage ;On n'est heureux qu'en suivant tes lois.Daigne toujours, sous ce riant ombrage,De nos coeurs déterminer le choix. ZÉLIS, seule. Un volageTe fait outrage ;Un tendre coeurFait son bonheurDe la constance. LE CHOEUR. Dieu des amants, signale ta puissance. ZÉLIS. Bannis des coeursLes soupirs trompeurs.Ne quitte plus, Amour, notre boccage ;On n'est heureux qu'en suivant tes lois. LE CHOEUR. Daigne toujours, sous ce riant ombrage ;De nos coeurs déterminer le choix. ZÉLIS. Je fais gloire.De ta victoire :Toi seul remplis mes voeux. LE PETIT CHOEUR. Lance, Amour, tes feux. LE GRAND CHOEUR. Fais de ces beaux lieuxLe séjour des ris et des jeux. ZÉLIS et les CHOEURS. Par tes bienfaits,Règne à jamais. Ne quitte plus, Amour, notre boccage ;On n'est heureux qu'en suivant tes lois.Daigne toujours, sous ce riant ombrage,De nos coeurs déterminer le choix. Un Divertissement général termine la Pastorale. ==================================================