AGAR DANS LE DÉSERT

SCÈNE LYRIQUE.

COMPOSÉE EN 1806.

1821.

À PARIS, Chez TREUTTEL et WÜRTZ, Librairies, rue de Bourbon, n°17, à STRASBOURG et à LONDRES, même Maison de Commerce.

DE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET.


Texte établi par par Paul FIEVRE novembre 2019

Publié par Paul FIEVRE décembre 2019

© Théâtre classique - Version du texte du 28/02/2024 à 23:49:50.


PERSONNAGES

AGAR.

ISMAËL.

L'ANGE.

La scène est dans le désert de Bersabée.

Texte extrait des "Oeuvres complètes de Mme La Bronne de Staël, publiées par son fils (...), Tome Seizième. Paris, Treuttel et Würtz, 1821. pp. 1-19


AGAR DANS LE DÉSERT.

Agar et Ismaël.

AGAR.

Ismaël, cher enfant, laisse-moi te porter dans mes bras, je t'en prie : le sable est si brûlant, et tes pieds fatigués peuvent à peine te soutenir.

ISMAËL.

Non, non, ma mère, je puis marcher encore : cependant, si tu le permets , nous nous reposerons tous les deux quelques instants.

AGAR.

Hélas ! Mon fils, si nous attendons ici la nuit, seuls, sans secours, égarés dans le désert aride, que deviendrons-nous demain ?

ISMAËL.

Nous continuerons notre route, après avoir pris, ce soir, quelque nourriture.

AGAR, à part.

Quelque nourriture ! Hélas ! Le pauvre enfant ne sait pas que notre provision est épuisée. Comment le lui dire ? Et que faire, néanmoins, s'il ne peut plus marche r?

ISMAËL.

Ma mère, viens t'asseoir à côté de moi ; cela me rendra des forces.

Agar s'assied sur un rocher à côté de son enfant.

Dis-moi, ma mère, pourquoi avons-nous quitté la maison de mon père ? On y était si bien, l'air y était si frais sous les palmiers !

AGAR.

Ismaël, ta mère n'était qu'une pauvre esclave que ton père Abraham avait emmenée d'Egypte. Quand la superbe Sara, son épouse, obtint du ciel un fils, notre présence à tous les deux lui devint importune ; elle demanda notre exil, et ton père y a consenti.

ISMAËL.

Quoi, mon père ! Et savait-il combien le désert est brûlant, comme on y est seul, comme on y souffre ?

AGAR.

Il croyait, mon enfant, que nous aurions la force de le traverser plus vite, car il est bon, Abraham : je ne murmure point contre lui ; mais Sara, la barbare Sara, que d'outrages j'en ai reçus !

ISMAËL.

Son fils Isaac aussi m'a cruellement traité : je le chérissais pourtant depuis qu'il est né ; je jouais avec lui, tout petit qu'il était ; j'allais chercher ce qui lui plaisait pour le réjouir, et le cruel, quand je l'appelais mon frère, m'appelait son esclave. Ma mère, pourquoi Sara, pourquoi son fils ne nous aiment-ils pas ? Toi surtout, ma mère, toi, qui pourrait te haïr ! D'où vient donc que nous sommes ici?

AGAR.

Mon enfant, je t'ai dit tout ce que je savais. Supportons notre sort avec courage.

Elle se lève.

Essaie encore de faire quelques pas. Peut-être trouverons-nous plus loin de l'ombre, quelques fruits, une source rafraîchissante.

ISMAËL.

Ma mère, je ne vois rien que du sable, et ce soleil est si ardent ! Ah ! Si je le priais de se voiler pour nous.

Il se jette â genou.

Soleil !...

AGAR.

Mon enfant, que fais-tu ? C'est Dieu qu'il faut prier ; c'est lui qui a créé le soleil ; c'est lui qui est notre père.

ISMAËL.

Notre père ! Et nous traitera-t-il mieux qu'Abraham ?

AGAR.

Oui, mon enfant. Il n'a ni faiblesse, ni crainte : il est souverainement bon, parce qu'il est tout-puissant. Il a pitié de l'homme, et l'homme souvent n'a pas pitié de son semblable ; la Divinité s'attendrit, et la créature est inflexible. Dieu, qui est là haut, nous voit et nous entend.

ISMAËL.

Nous ne sommes donc pas seuls ici, ma mère ; ah ! Tant mieux. Écoute, si tu veux que je marche encore, donne-moi quelques gouttes d'eau.

AGAR.

Mon enfant, il ne nous en reste que bien peu, et je te la réservais pour ce soir.

ISMAËL.

Et toi, ma mère !

AGAR.

Je n'en ai pas besoin.

ISMAËL.

Oh ! Si cela est ainsi, donne-m'en quelques gouttes ; la soif me dévore.

AGAR.

Et tu ne me le disais pas !

ISMAËL.

Ma mère, je voulais que toute l'eau fût pour toi.

AGAR.

Cher enfant ! Tiens.

Elle lui donne à boire.

ISMAËL.

Ah ! Je te remercie. Je suis bien mieux ; partons. - Si je pouvais te distraire en route par ces contes que je te faisais le soir chez mon père, et qui te plaisaient tant ! Une fois, je m'en souviens, je te racontais comment une brebis, la brebis d'Abel, cherchait partout son maître, qui avait disparu ; elle ne savait plus où trouver sa nourriture ; l'eau....

Il soupire.

L'eau lui manquait aussi. Ma mère, alors j'étais si enfant, que l'histoire de cette pauvre brebis ne me faisait pas beaucoup de peine ; mais à présenté, je sais ce que c'est que souffrir ; je pleure de tout : la voix me manque.

AGAR.

Mon enfant, le temps de nos plaisirs est passé. Tâchons seulement de continuer notre route.

ISMAËL.

Et cet instrument, ce sistre dont je commençais à bien jouer, l'as-tu apporté avec toi ?

AGAR.

Mon fils, je ne pouvais porter que du pain et de l'eau.

À part.

Hélas ! Et je n'en ai point eu assez.

ISMAËL.

Tu as raison, ma mère ; pardon : mais tout triste que je suis, il y a des moments où je voudrais redevenir gai comme autrefois : je l'essaie, et je ne puis. Allons, je pars.

Il passe le premier.

Suis-moi.

AGAR.

Ô mon Dieu ! Protégez Ismaël ! Si je fus trop fière de vos dons dans les jours de ma prospérité, si je méprisai l'âge avancé de Sara, si je me complus avec orgueil dans ma force et dans ma jeunesse, punissez-moi ; mais épargnez ce pauvre enfant, le plus simple, le plus doux, le plus innocent de tous les êtres ; faites-lui respirer cet air suave, cet air bienfaisant que vous accordez, en Egypte, aux habitants de ma patrie. Ce ciel brûlant, ce ciel d'airain n'est pas l'image de votre bonté paternelle.

ISMAEL, revenant sur ses pas.

Ah ! Ma mère, qu'ai-je vu ?

AGAR.

Qu'as-tu donc, mon enfant ? Ô ciel ! D'où vient que tu es si pâle ?

ISMAËL.

Ah ! Je ne peux plus me soutenir. J'ai peur.

AGAR.

Mon enfant, parle donc. Comment puis-je te rassurer, si j'ignore la cause de ton effroi ?

ISMAËL.

Je viens de voir un homme étendu sur le sable : il tenait encore dans ses dents sa main à demi dévorée par lui-même ; il ne remuait plus, et cependant il ne dormait pas : il était comme ce vieillard que je vis porter dans la tombe l'année dernière, il était...

AGAR.

Mort, mon fils : eh bien !...

ISMAËL.

Mais, ma mère, cela ne se peut pas ; il n'était pas vieux ; viens le voir.

AGAR.

À quoi bon, mon fils, puisque je ne peux plus le secourir ?

ISMAËL.

Ma mère, il était de ton âge. Comment donc a-t-il pu mourir ?

AGAR.

Mon fils, on peut succomber à tous les pas du voyage.

ISMAËL.

Ainsi donc, si comme à cet infortuné la nourriture nous manquait, toi... moi...

AGAR.

Oui, mon fils.

ISMAËL.

Et tu pleures, tu crois donc... Ma mère, si je dois mourir, embrasse-moi, et laisse-moi dormir sur ton sein.

AGAR.

Cher enfant, tu ne peux donc plus marcher ?

ISMAËL.

Je ne le puis si je n'ai dormi quelques heures ; mes paupières s'apesantissent. À mon réveil, tu me donneras encore de cette eau : nous la partagerons ensemble.

AGAR.

Quel sommeil, quelle pâleur ! Ô mon Dieu! ne souffrez pas que son charmant visage soit défiguré ! Le reconnaîtrais-je dans le ciel s'il n'avait plus ces traits enchanteurs que j'ai contemplés tant de fois ? - Il se fiait si bien à moi ! Il est parti si gai de la maison de son père ! Ma mère, disait-il, allons-nous cueillir quelques fruits dans les bois ? Allons-nous attraper cet oiseau de mille couleurs que tu m'as promis l'autre jour ?... Et je le menais dans le désert. Cher enfant ! Pardonne si je t'ai caché notre sort ; ce n'était point pour te tromper, c'était pour retarder l'instant de la douleur. Hélas ! N'est-ce pas ainsi que l'homme lui-même est attiré par la destinée ? Il avance sans crainte, il croit voir devant lui l'horizon immense et riant de la vie, et par degrés les nuages l'enveloppent, l'espérance l'abandonne, et quand la mort l'atteint, il a déjà tant souffert, qu'elle est presque la bienvenue. Mais toi, mon enfant, faudra-t-il que tu perdes si tôt le jour ! Non, je te retiendrai ; non, je ferai passer ma vie dans tes veines. Ah ! Que dis-je ? Impuissante créature que je suis, je puis mourir à tes pieds, et c'est tout. Sables arides qui m'environnez, désert silencieux, effroi de la solitude, vous pénétrez jusqu'au fond de mon coeur. Ô mon fils ! Tu dors sans crainte auprès de moi, tu crois que je puis te protéger toujours, et tu ne sais pas que je suis sans défense contre la nature, enfant comme toi devant elle, et moins digne que toi de l'attendrir.

ISMAËL, rêvant.

Ah ! Des orangers, des fruits désaltérants, de l'eau, ma mère.... ce soleil...

AGAR.

Il rêve, et pendant son sommeil l'ardeur des rayons le consume ; je veux essayer de l'en garantir avec mon voile.

Elle détache son voile.

Parure des jours de fêtes, don que me fit Abraham quand il m'aimait, quand il m'appelait son Agar, servirez-vous encore à son fils !

En voulant étendre son voile sur la tête d'Ismaël elle fait un faux pas, et renverse le vase qui contenait sa provision d'eau.

Dieu puissant ! Ah ! L'eau, l'eau qui devait sauver mon fils, elle est renversée, il n'en reste plus une goutte. C'est moi qui ai tué mon fils. Ô terre impitoyable, entr'ouvre-toi.

ISMAËL.

Ma mère.... J'entends ses cris, où est-elle ? Ah ! Ma mère, tu es couchée à terre comme l'infortuné que je viens de voir.

AGAR.

Ismaël, Ismaël !

ISMAËL.

Ah ! Je t'entends, tu parles ; viens vers moi, je n'ai plus de force pour marcher, jusqu'à ce que tu m'aies donné un peu de cette eau.

AGAR.

De l'eau, de l'eau, je n'en ai plus !

ISMAËL.

Tu as donc tout bu, ma mère ? Eh bien !...

AGAR.

Cruel ! Moi, j'en aurais pris une goutte ! Tu n'as pu le croire. Regarde, j'ai voulu attacher ce voile pour garantir ta tête des rayons du soleil, et dans ce moment le génie de la perfide Sara, celui qui nous poursuit dans le désert, a brisé ta dernière ressource ; il n'en est plus. - Ismaël, si tu me crois coupable, ne sois point arrêté par le respect filial ; maudis ta mère, elle est à tes pieds : maudis-la, puisque son inutile amour n'a pu ni te protéger, ni te conserver la vie. Peut-être ainsi tu me soulagerais de la dévorante pitié que je ressens pour toi.

ISMAËL.

Ma mère, que dis-tu ? Je t'aime.... mais une goutte d'eau pourrait seule me rendre à la vie. - Que vois-je à l'horizon ! Ne sommes-nous pas près de la mer ?

AGAR.

Hélas ! Mon enfant, ce sont les vapeurs qui s'élèvent de la terre brûlante, et que tes yeux fascinés prennent de loin pour des ondes.

ISMAËL.

Oh ! Tu te trompes, j'en suis sûr : il y a de l'eau là bas, là bas : conduis-moi vers cette image qui m'attire, elle me rafraîchira.

AGAR.

Des déserts de sable nous en séparent, et nos pieds s'enfonceront dans l'aride poussière.

ISMAËL.

Ma mère, d'où vient que je ne te vois plus ? Est-ce que le ciel se couvre de nuages ? Va-t-il tomber de la pluie qui nous désaltérera ?

AGAR.

Non, mon enfant, le ciel est en feu.

ISMAËL.

Cependant j'ai si froid....

AGAR.

Tu as froid ? Ah ! Mon enfant, mon enfant !

ISMAËL.

Ma mère, de l'eau, de l'eau... Adieu.

Il tombe sans connaissance.

AGAR.

Il est évanoui, il va mourir ; je ne puis lui donner aucun secours ; le ciel et la terre m'en refusent. Le voyageur du désert ne portera-t-il point ses pas dans ces lieux ? - Non, non, aucun être vivant ne saurait y subsister : les oiseaux, les insectes mêmes ont quitté cette horrible solitude ; il n'y a ici qu'un fils et sa mère, et le Tout-Puissant les y abandonne. Ah ! Dieu, ai-je mérité une telle douleur ? Quel est le crime qui ne serait pas trop puni par les maux que j'endure ? Je considère ma vie : sans doute elle fut pleine de faiblesses. L'amour m'aveugla, la vanité me séduisit. Je voulus plaire et régner ; mais au fond de mon coeur, votre image, ô mon Dieu ! Ne fut jamais effacée. Je vous adorai dans tout ce qui est beau sur la terre, dans tout ce qui est inconnu dans le ciel. Jamais le malheur ne m'a trouvée insensible ; je n'aurais jamais refusé à personne la pitié que j'implore en ce moment. Dieu tout-puissant, telle que j'étais enfin, vous m'avez trouvée digne d'être mère, vous m'avez accordé cette gloire et ce bonheur. La tendresse que j'éprouve pour cet enfant ne ressemble-t-elle pas à votre amour pour la créature, et les cris d'une mère ne retentissent-ils pas dans le ciel ? Rendez mon fils à la vie, que j'entende sa voix, que ses bras innocents me pressent encore, que ses regards si doux s'attachent encore sur moi ! Ô Dieu ! Tout ce charme de l'enfance, toute cette passion de mère vient de vous. Ah ! Que le vent de la tombe ne souffle pas si tôt sur Ismaël, qu'il ne me soit pas si tôt enlevé. Mon Dieu ! Laissez-le moi jusqu'à ce que je meure. Ah ! Le fils ne doit pas précéder la mère dans Je cercueil... Rocher dont il jaillissait peut-être jadis une source salutaire, que ton aspect est sauvage ! Immobile nature, je suis seule avec toi.... Ai-je entendu quelque bruit ? Non, non, personne ne m'a répondu. Il y avait, tout à l'heure, une voix d'enfant qui me disait : ma mère ! Mais cette voix-là, je ne l'entendrai plus. Je ne suis plus mère. Mon fils, mon unique ami ! Du moins je te suivrai bientôt, je souffre aussi comme toi ; cette soif qui t'a dévoré me consume : cette mort qui plane sur ta tête, elle étend aussi sur moi ses ailes noires. Bienfaisante mort, tu sais qu'on ne peut survivre à ce qu'on aime ! Ô terre ! Mon unique asile ; poussière des morts, tu ne frémis pas de pitié pour les vivants. N'importe, il faut bien que tu me reçoives. Oui, mon Dieu, vous m'exaucez, vous ne me rendez pas mon fils, mais vous me rappelez à vous; je succombe, le terme de mes jours approche. Ô ma patrie ! Égypte, fertile Egypte, est-ce toi que je vais revoir ? Les souvenirs de l'enfance se renouvellent seuls pour moi, et les peines de la vie disparaissent. J'aperçois les bords du Nil ; l'air est rafraîchi par ses flots ; il n'y a plus de chaleur : d'où vient que je la redoutais tant, la chaleur ? C'était le froid qu'il fallait craindre, c'est le froid qui est mortel ; il vient, glacer mes veines. Je frissonne, je tremble ; c'en est fait.

Elle s'évanouit.

Une musique céleste se fait entendre.

AGAR.

Ah ! Quels sons enchanteurs ! Suis-je déjà passée dans une autre vie ? Est-ce ici le Paradis ? Non, je n'y vois point mon fils.

La musique continue ; un ange apparait derrière un nuage.

L'ANGE.

Agar, Agar !

AGAR.

Quels accents ! Quelle voix !

L'ANGE.

Agar, pourquoi t'affliges-tu ? L'Éternel a entendu les pleurs de ton enfant.

AGAR.

Mon enfant est-il déjà dans le ciel ? Est-ce lui qui m'appelle ? A-t-il redemandé sa mère, et le Tout-Puissant me fait-il ouvrir, à cause de lui, les parvis célestes ?

L'ANGE.

Il frappe un rocher de la palme qu'il tient à la main, et en fait jaillir une source.

Agar ! Regarde.

AGAR.

De l'eau, de l'eau ! Et mon fils n'en aurait pas ; non, je n'en veux point. Non, j'aime mieux mourir !

L'ANGE.

Agar, les bienfaits de l'Éternel sont sans bornes ; il fait naître la source dans les déserts, comme l'espérance au fond des coeurs flétris par l'infortune. Remplis ta coupe, Agar, et va la porter à ton fils.

AGAR.

Dieu, serait-il possible ?

L'ANGE.

Ismaël, Ismaël ! Le Tout-Puissant te rappelle à la vie.

ISMAËL.

Ah, ma mère !

AGAR.

Ah, mon enfant !

ISMAËL.

Quel bien tu me fais ! Sans toi j'allais mourir, et je ne t'aurais plus revue.

AGAR.

Mon enfant, ce n'est pas moi, c'est l'envoyé du ciel qui a fait jaillir cette source du rocher : c'est lui qui a ranimé ta vie défaillante. Ah, divin messager ! Pardonne ; j'ai d'abord serré mon fils contre mon coeur ; j'ai joui de tes bienfaits avant de t'en remercier.

Elle se met à genoux avec son enfant.

L'ANGE.

Agar, lève-toi, prends ton fils par la main, et suis-moi, je serai ton guide. Agar, Ismaël sera la tige d'un grand peuple, souverain de ces déserts de l'Arabie où tu périssais avec lui. Ce peuple n'habitera point les villes, il ne possédera que son arc et ses flèches, il se défendra contre les hommes et contre les bêtes de proie, et n'obéira qu'au ciel d'où je suis descendu pour te sauver. Reçois, ô femme, la leçon du bonheur, après avoir éprouvé celle de l'infortune ; élève ton fils dans la crainte et dans l'amour du Très-Haut ; et quand la vieillesse épuisera tes forces, Ismaël n'oubliera pas qu'il doit la vie à tes larmes ; et sa main guerrière soutiendra tes pas chancelants.

 



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