******************************************************** DC.Title = CLERMONT-ROYAT dans BRELAN DE PROLOGUES. DC.Author = CHALMETON, Louis DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Prologue DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 25/08/2023 à 20:35:20. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/CHALMETON_CLERMONT-ROYAT.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k56233051 DC.Source.cote = BnF LLA YE-17437 DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** CLERMONT-ROYAT dans BRELANS DE PROLOGUES 1878 de LOUIS CHALMETON, OFFICIER D'ACADÉMIE, DE LA SOCIÉTÉ DES GENS DE LETTRES, DES ACADÉMIES DE CLERMONT ET DU GARD. CLERMONT, Typ. A. VIGOT. rue de la Treille, 14. Carissimi ! Des vers toujours ; des vers encore ! - À soixante-cinq ans passés ? - Et pourquoi pas ? La pêche a, pour certains, de... sérieux appas ; Un fusil sur l'épaule, on devance l'aurore ; L'écarté, le cheval, plaisent à tel ou tel !... .... Je ne chercherai pas à profaner l'autel De la divinité que chacun s'est choisie ; Mais laissez-moi, du moins, ma sainte poésie ! Ne trouvez pas mauvais qu'à soixante-cinq ans, Hélas ! (honni soit qui de cet âge mal pense) ! Ma vieille Muse et moi, soyons de connivence Pour vous rimer des vers, qu'à notre joie immense, Nous venons vous offrir, ô lecteurs bienveillants ! Les trois petits poèmes qui suivent ont été écrits, l'un, en vue de la reprise du Casino de Royat, l'autre, à propos de l'installation du Théâtre de la Bourboule ; le troisième, à l'occasion de la réouverture du Théâtre de Clermont. Le premier est illustré du nom de la femme charmante qui symbolise Royat ! Nous devons, en outre, les splendeurs de notre Station Thermale à M. Samie, son Directeur, dont la triple qualité d'administrateur habile, d'artiste éminent et d'exquis homme du monde, a mis les choses de cet Eldorado sur un pied tel, que les progrès accomplis ne peuvent qu'y être maintenus dans une voie toujours ascendante. À lui, merci au nom de tous ! Nous profitons de la publicité donnée à ces lignes pour ajouter à Ce remerciement collectif l'expression de tous nos meilleurs sentiments personnels d'affection et d'estime. M. Alexandre Dumas, de l'Académie française, a été l'un des bienveillants auditeurs de notre Prologue Un Théâtre à la Bourboule ; nous avons l'honneur de le lui dédier en reconnaissance de l'excellent accueil qu'il a bien voulu lui faire. M. Alfred Estival, enfin, est le nouveau Directeur de notre Théâtre ; Confident de ses projets, nous connaissons tout ce qu'il prépare d'intelligentes réformes et de littéraires innovations ; grâce à lui, notre scène conquerra certainement bientôt un rang distingué en province. Le Théâtre et le Livre va, donc naturellement à M. Estival, qui voudra bien trouver à ce souvenir, le témoignage de nos cordialités les plus sincères. Royat - La Bourboule - Clermont. Bien chère trilogie que résume l'Auvergne, sous le patronage de laquelle nous mettons pieusement nos pauvres vers. L. C. ACTEUR. LE RÉCITANT. CLERMONT-ROYAT Réouverture du Casino. ***************** Erreur dans l'interprétation du texte (ligne 372, programme : edition_txt_TOUT.php) All' graciosissima donna Léonie SAMIE Très respectueux hommage. 15 Juin 1878. Mesdames et messieurs, Royat s'est mis en fête, Et tout ensoleillé par le printemps vermeil, Il est redevenu le site sans pareil Que l'art humain à la nature uni, complète ! Ses prés verts, ses villas, ses hôtels, ses ruisseaux, Le parfum de ses fleurs, le chant de ses oiseaux, Ses basaltes noircis, surplombant sa vallée, Et ses vieux châtaigniers et sa jeune sautée Et ses sentiers ombreux, et l'immense horizon, Qui, vu du Grand-Hôtel, de l'hôtel Chabassière, (J'en passe et des meilleurs !) est un lac de lumière ; Tout, messieurs, n'est-il pas, ici, fait pour vous plaire? Oui, de venir à nous, vous avez eu raison ! Royat, c'est la santé, le plaisir, l'élégance, Ce qui séduit les yeux, ce qui charme l'esprit ; Royat, c'est un essaim de femmes qui sourit. Et (supposé l'Arno) fait rêver de Florence ! Clermont a, grâce à lui, son attrait le plus grand... Mais, une question : pourquoi Clermont-Ferrand ? Les choses du passé, mon Dieu, je les honore ; Cependant, me tournant du côté de l'aurore, Pour remplacer Ferrand... l'ancien, je choisirais Royat... le jeune ; un nom en qui j'ai confiance ; Royat porte en tait d'eaux l'un des beaux noms de France Clermont vieillit (honni soit qui, du mot, mal pense) ! En y mêlant Royat, je le rajeunirais ! Cette digression est peut-être indiscrète; Car ma présence ici n'a rien d'officiel ; La place de l'artiste est entre terre et ciel ; Ne m'en veuillez donc pas de cette humble requête Qui n'est que l'idéal, en somme, d'un rêveur ; Oubliez-la donc pour me permettre l'honneur... ... (Accordez au poète un peu de bienveillance !) De vous lire des vers faits pour la circonstance ; Auront-ils le bonheur, rimes pieusement, D'être accueillis par vous d'une façon amie ? La muse de l'auteur, certes, en serait ravie ; Mais au public, dit-on, bien fol est qui se fie; Je nierai, quant à vous, cet adage qui ment ! J'ai parlé de Royat, de sa verte campagne, De ses bosquets ombreux, du parfum de ses fleurs, De celte immense plaine aux magiques splendeurs, Autrefois un grand lac, aujourd'hui la Limagne ! Que de beautés encor j'aurais à peindre !... Rien De plus vertigineux que ce cratère ancien Qui bien que verdoyant est nommé : Gravenoire, Témoin prodigieux de cette obscure histoire Dont jamais l'oeil humain n'a pu rien constater, Phénomène vivant qu'explique la science, Volcan éteint, qu'entoure un éternel silence ; Mais qui prouve pourtant par sa seule présence, Que son passé n'a rien qu'on puisse contester. Et ces vallons fleuris, et ces gras pâturages, Et ces troupeaux rêveurs, aux longs mugissements, Et ces chemins couverts, où les soleils couchants Tamisent leurs rayons, et ces frais paysages Que dore le malin ; et ce que les baigneurs Trouvent, sans les chercher, de sites enchanteurs ; Et l'agreste village, et l'église romane Dont le jeune clocher sur cette aïeule plane, Et jette dans les airs ses tintements pieux ; Et plus bas, atteignant les sources, la ruelle Que tel ou tel tableau signé Decamps rappelle, Tant elle en a l'allure et la couleur réelle... ... (Moins Smyrne, cependant et son ciel radieux !) Et le parc émaillé de fleurs, fraîches écloses, Et l'élégante allée où d'attrayants concerts Groupent les promeneurs qui, sous les arbres verts, - Écoutent, en rêvant de ravissantes choses ! Et plus loin, le jet d'eau, la cascade au doux bruit, Se mêlant aux soupirs du va-et-vient des branches, Les rayonnants massifs de roses, de pervenches, Près desquels un chemin mystérieux conduit... ... Au Casino ! Messieurs, j'admire la nature, Les bois touffus, les prés émaillés, le murmure Du ruisseau babillard ; j'aime le saule en pleurs ! Je suis émerveillé par les oiseaux chanteurs ; Le rossignol me plaît ; mais, que je lui préfère Sans le calomnier, cependant, pour ma part,) La Diva dont la voix interprète avec art Herold, Auber, Adam, Lecocq, Massé, Grisart, Vingt autres noms encor, dont notre France est fière ! Les tableaux que ces vers vous ont déjà décrits, Les arbres du verger, les fleurs de la prairie, Quoique prédisposant l'âme à la rêverie, Font-ils battre les coeurs, parlent-ils aux esprits Comme l'expression de l'humaine pensée. Tantôt , en vers, tantôt en prose, condensée? Non !... et je rentre, ici, Messieurs, dans mon sujet. Un tableau de Royat était bien mon projet ; Ma muse et mon pinceau m'ont-ils été fidèles ? Je m'en rapporte à cet auditoire indulgent ; Mais avant définir, souffrez que, cependant, Je garde devant vous la parole un instant, Et sur le Casino j'ouvre grandes mes ailes ! Le Casino ! Messieurs, si quelqu'un eût prédit Qu'un jour, sur ce terrain, certes, fort pittoresque, Mais... (qui ne s'en souvient !) impraticable presque, On verrait s'élever (sans pitié contredit, Le prophète eût été raillé par les gens sages Et traité d'insensé, d'homme dans les nuages I) On verrait s'élever, dis-je, ce monument Avec grâce construit, dont l'aménagement Contient l'attraction des yeux et des oreilles, On eût, je le répète, insulté le rêveur ! Et pourtant, il est là, ce charmant séducteur Et notre cher Samie en est le directeur, Et son passé d'hier nous promet des merveilles Pour demain ; et demain, Messieurs, c'est aujourd'hui I Son théâtre est charmant, petit, mais en tout digne Du gracieux public dont la faveur insigne Voudra bien se prêter à s'en faire l'appui. Ses acteurs peu nombreux... (il faut en toute chose, A l'effet projeté subordonner la cause ;) Mais... vous les jugerez ! se feront un devoir De toujours vous prouver que vouloir, c'est pouvoir ! Ils ne vous offriront que des oeuvres choisies Et du meilleur aloi ; la musique sera L'objet de tous leurs soins ; le petit opéra Correctement chanté, Messieurs, vous charmera... ... Et Lowenthal et ses savantes mélodies ! Oui, pour les mériter, toujours, vos sympathies, Ils feront, soyez-en bien sûrs, de mieux en mieux ! Ne serez-vous pas là, d'ailleurs, et vos beaux yeux, Mesdames, n'ont-ils pas toutes les poésies ? Vous viendrez donc souvent ici, vous reposer ; N'y serez-vous pas bien, pour rêver, pour causer, Faire diversion avec la promenade Qui, toujours et toujours, vous deviendrait maussade? La nature a du beau, mais l'art a sa beauté. Le pré vert vous ravit ; d'un riant paysage Quand vous le contemplez, l'extase se dégage ; Du rossignol, souvent, vous aimez le ramage; Mais, le voudriez-vous à perpétuité? Non ! Vous aurez ici, tout ce qui peut vous plaire ; Après l'heure du parc, un mélange charmant. Des choses de l'esprit et des yeux vous attend ; Les muses y tiendront, tous les soirs, cour plénière ; Elles comptent sur vous, ces vers sont en leur nom ; S'ils n'étaient que de nous, vous pourriez dire : non ! Mais une muse a droit à plus de bienveillance ; Elle est femme, d'ailleurs, et je parle en présence D'autres femmes au coeur porté vers l'idéal, Animé pour les arts, d'une sainte tendresse ; Mesdames, c'est à vous que ce discours s'adresse, Veuillez, pour l'avenir, nous faire la promesse Que, par vous, nous aurons un succès triomphal ! ==================================================