******************************************************** DC.Title = À MOLIÈRE. DC.Author = CHALMETON, Louis DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Dialogue DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 09/07/2023 à 15:50:55. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/CHALMETON_MOLIERE.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5623149h DC.Source.cote = BnF LLA YE-17435 DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** À MOLIÈRE 255° ANNIVERSAIRE DE SA NAISSANCE. Vers dits au théâtre de Clermont par M. E. DELAUNAY. 1877 de LOUIS CHALMETON, OFFICIER D'ACADÉMIE DE LA SOCIÉTÉ DES GENS OE LETTRES, MEMBRE DE L'ACADÉMIE DE CLERMONT, etc. CLERMONT, Typ. MONT-LOUIS. Lu à l'Académie de Clermont le 6 janvier 1876. PERSONNAGES. LE NARRATEUR. A MOLIERE ***************** Erreur dans l'interprétation du texte (ligne 372, programme : edition_txt_TOUT.php) Ô grand comédien ! Ô Molière ! Ô mon maître! Toi, dont le buste est là, de nos coeurs entouré, Poète ! À pareil jour, le ciel te faisait naître, Et ce beau jour nous est un jour trois fois sacré ! Quinze janvier ! Jamais plus magnifique aurore, Aux amis du grand art jamais chiffre plus doux, Date sainte ! À Clermont, nous te fêtons encore, Ton souvenir, ici, nous donne rendez-vous ! Groupés avec respect autour de cette image, Nous disons à celui qu'elle montre à nos yeux : Homme, à toi noire amour ; maître, à toi notre hommage! Les descendants sont fiers devant leurs grands aïeux. La France consolée et calme se rappelle! Son coeur bat aujourd'hui d'un autre battement; Elle semble oublier sa blessure cruelle, Pour ne penser qu'à toi, son grand rayonnement ! À toi, qui d'une plume acérée et charmante, As, de l'esprit humain, combattu les travers, A ta raison, traduite en prose étincelante, A la couleur, au trait, au piquant de ton vers! À tout ce que contient ton oeuvre humanitaire, Aux masques arrachés du front des imposteurs, Aux vices fustigés, au conseil salutaire Qu'elle donne, en riant, pour châtier les moeurs ! À tes créations bouffonnes ou puissantes, À ton Elmire, à ton Scapin, à ton Purgon, À ton Diaphoirus, à tes Femmes savantes, À ton Alceste, à ton Tartuffe, à ton Orgon ! À ce que notre scène est par toi devenue, Au coeur humain scalpé par toi virilement, Aux vivats, qu'à ton nom, la foule continue À pousser tous les soirs avec enivrement ! Ô poète ! Et tu n'as pas seulement la gloire D'avoir été, d'un art, presque le créateur; Nous sommes tes enfants, nous, et notre mémoire Garde pieusement pour toi celle du coeur! Grand homme de génie, artiste incontestable, Tu ne dédaignas pas de te mêler à nous ; Acteur? Oui, tu le fus, et souvent misérable, Notre sort eut l'honneur de te paraître doux ! Tu fus en même temps le brillant interprète De ce que ton esprit écrivit ou rima, Et sans rien séparer de l'acteur, du poète, Un public en extase et ravi t'acclama. Et tu vécus ainsi, répandant la lumière, Corrigeant les abus par tes lazzis vainqueurs. Le grand Paris t'aimait, la province était fière Quand tu la visitais avec tes... bateleurs. Et tu laissais partout des lambeaux de ta gloire ; Le meuble où tu t'assis est un meuble sacré ; Pézenas a sur toi sa légendaire histoire ; Ton barbier s'y conquit un renom assuré. Les courtisans blessés, Tartuffe et son cortège, De tous les faux dévots, stigmatisés par toi, Se plaignirent ; Louis te fit offrir un siège, Le grand poète fut le convive du Roi ! Poète ? Oui ! Ton génie est à l'abri du doute ! Autour de nous, malgré ce qui tombe, il grandit ; Mais, le poète prit pour compagnon de route L'artiste, et, côte à côte, ils firent ce qu'il fit. Ensemble ils ont lutté, La mauvaise fortune, Les succès, les revers, les sifflets, les bravos, De tout ce qu'on ressent quand la vie est commune, De tout ce qu'on éprouve, ils furent les héros ! Un soir, enfin, Argan étant le personnage Que pour ton dernier jour tu t'étais réservé, Parvenu de ton oeuvre à la dernière page, Tu mourus en soldat au combat enlevé ! Sur ton noble tréteau tu tombas en athlète Qui, par sa gloire immense, échappe au coup mortel ; Ce coup éternisait en toi le grand poète, Le prêtre du grand art expirait, sur l'autel ! Mais ton cadavre avait besoin d'une avanie, Pour idéaliser ton esprit et ton coeur ; Tartuffe le guettait; sa haine inassouvie D'un terrain consacré lui refusait l'honneur ! Ô grand comédien ! Ô Molière ! Ô mon maître ! Toi, dont le buste est là, de nos coeurs entouré, Poète ! À pareil jour, le ciel te faisait naître, Et ce beau jour nous est un jour trois fois sacré ! Janvier 1877. ==================================================