******************************************************** DC.Title = L'AIR DE LA MER, MONOLOGUE DC.Author = CROISET, Paul DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Monologue DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 31/08/2023 à 05:03:58. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/CROISET_AIRDELAMER.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5775128k DC.Source.cote = BnF LLA 8-YTH-27334 DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** L'AIR DE LA MER Monologue en vers. Prix : 50 centimes. 1886 par PAUL CROISET IMP. F. JOURDAN, 36, 38, rue de la Goutte d'Or, PARIS/ PERSONNAGES. LE NARRATEUR. L'AIR DE LA MER ***************** Erreur dans l'interprétation du texte (ligne 372, programme : edition_txt_TOUT.php) J'dis à Hortense, un' veill' de fête : - La bourgeois', j' t'emmèn' voir la mer. D'puis longtemps ça m' trott' dans la tête : En train d' plaisir, c'est pas si cher ! Avec l' goss' j'allons, dimanche. Prendr' gar' du Nord. Un aller et r'tour sur la planche Pour Le Tréport. Avant l'aube, j'réveille Hortense, Je charg' de provisions l' moutard. Nous arrivons une heur' d'avance À la gare d' peur d'être en r'tard... On se bouscule, on s'précipite Pour prendre les coins. - Arthur, Hortens', marchez plus vite ! Jouez des poings ! Je r'luque une plac' près d'la portière Oùsqu'y traînait un pardessus : Un' bonne aubain' pour not' derrière ! Avec Hortense j' m'assieds d'ssus. Un bourgeois survient, qui m'engueule : - Gard' ton tapis ! Que j'crie en tirant mon brûl'-gueule... Et j'rends l'fourbis. Mais croyez-vous qu'il a l'audace D'vouloir me fair' descendr' sur l'quai, M'disant qu'il a r'tenu la place : - Plus qu'moi, bourgeois, t'as pas casqué ! C'train-là, c'est c'lui du prolétaire. De quoi qu'tu t' plains ? Pas d' privilège, ici ! Faut faire Comm' les copains ! Le train siffle. Nous v'là en route ! Arthur a peur qu' ça dur' longtemps : - Patience ! on va casser un' croûte, Pour fair' passer plus vit' le temps. J' dégote l'panier à Hortense, J' tir' l' saucisson : - Tiens ! Arthur, voilà ta pitance ! Pass' la boisson ! - Douc'ment, gamin, mang' pas tant, peste ! T'as donc l'estomac comme un four ? Laisse du veau : faut qu'il en reste Pour ce soir, dans l'train de retour. Pour boulotter, pas d' danger qu' j'aille M' fair' monter l'coup, Comm' dans les gargot' de Versailles Et de Saint-Cloud ! Le train filait pas pour de rire ! C't'égal ! Quatre heur' dans l' chemin d' fer, C'est long, quand on a rien à s'dire... La mer ! Quand verra-t-on la mer ?... J'entends soudain crier derrière : Des mâts, un port ! Tout l' mond' met l'nez à la portière. C'est Le Tréport ! Là-bas, la mer, la mer paisible ! J'peux pas cont'nir mon émotion. - Que d'eau ! Que d'eau ! C'est-y possible ! Que j'm' écri' comm' Napoléon. L'épat'ment d'Hortense est sans bornes. Arthur rest'là... L'vent souffle à fair' sauter les cornes À qui qu'en a ! Y a qu'une chos', moi qui m'agace, C'est d'voir des Saint' Vierg's aux carr'fours. Des bons Dieux tout neufs sur chaqu' place : L' clêricaliss' vit donc toujours? J'croyais que d'puis la République 11 était mort : Ferry, pour un grand politique, Tu n'es pas fort : J'entr'aperçois sur la colline Quelque chos' comme un mat d' vaisseau. Gosseline : Jeune enfant, petit garçon ou petite fille. [CNRTL] J'interroge une gosseline : - Est-ce qu'ell' mont' si haut qu'ça, l'eau ? - Non, m'sicu, qu'ell' dit, c'est l' sémaphore?.. Je suis outré ! Se frappant la poitrine. C'est ma faute : parole du la prière catholique Confiteor C'est ma faut', c'est ma très grand' faute !.... Ça sent l'curé !... Tant pis s'y a du sex' sur la plage ! Puisque j'ai pris mon cal'çon d' bain Faut qu' j'aille à la mer et que j'nage ! - Viens ! Déshabillons-nous, bambin ! - Papa, qu'il dit, je m' baign' nature. J'ai pas d' cal'con. - Vlà mon mouchoir. Cach' ta figure, Mon p'tit garçon ! La vague arrive. J' m'y renverse Et je pataug' comme un canard, Ou bien si doucement l'eau m',berce. Plumard : Pop. Lit. Synon. pop. et arg. pageot, pieu, plume, pucier. [CNRTL] Que je m' croirais dans mon plumard. Arthur non plus n'se sent pas d'aise ; - Regard' mon fils : Les homm's là-haut, sur la falaise, Comme ils sont p'tits ! Ça m'enthousiasm' moi, les voyages ! Et c'est déjà l'heure d' r'venir ! Hortens' ramass' des coquillages Pour rapporter comm' souvenir... Tous les trois, nous gagnons la gare : Pour s'mettre en train, J' paie un verre, j'fume un cigare. En rout' le train ! Au retour cett' nuit-là, Hortense M'a prouvé qu'ell' m'aimait vraiment : Ell' m'a donné sa confiance Comme si qu' j[']étais son amant... Vive la mer qui rend la femme À nos amours, Qui rallume dans l'homm' la flamme Des premiers jours ! Hélas ! À présent, la bourgeoise N'est plus la mêm' du tout, du tout. Pour un rien, ell' me cherche noise : Mieux vaudrait vivre à Tombouctou ! C'est qu' not' voyage... ell' me l' reproche : Ça coût' trop cher !... Dans six mois, j' s'rai pèr' d'un s'cond mioche L'air de la mer... ==================================================