******************************************************** DC.Title = HIPOLYTE ET ARICIE, PARODIE. DC.Author = FAVART, Charles-Simon DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Parodie DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 06/07/2022 à 09:30:21. DC.Coverage = Grèce DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/FAVART-PARMENTIER_HIPOLYTEARICIE.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k108207n DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** HIPOLYTE ET ARICIE PARODIE NOUVELLE Représentée pour la première fois par les Comédiens Italiens Ordinaires su Roi, le 11 octobre 1742. M. DCC. XLII. AVEC APPROBATION. de M. FAVART À PARIS, chez La Veuve DELORMEL, rue du Foin, à Saint-Geneviève. Chez BRIASSON, rue Saint-Jacques à la Science, Chez DAVIS jeune, rue du Hur[e]poix, au Saint-Esprit. Représentée pour la première fois par les Comédiens Français Ordinaires du Roi, le Lundi 14 Mars 1763. NOMS DES ACTEURS. THÉSÉE, M. Rochard. HIPOLYTE, Madame Deshayes. ARICIE, Mademoiselle Sylvia. PHÈDRE, Mademoiselle Sidonie. OENONE, Mademoisele Agathe Sitcotti. PLUTON, Monsieur Sticotti. MERCURE, Monsieur Carlin. DIANE, Mademoiselle Sidonie. TISIPHONE, Monsieur Vincent. LES PARQUES, Messsieurs Vincent, Joachim, Balletti. DÉMONS. MATELOTS. CHASSEURS. CHASSERESSES. BUCHERONS. BUCHERONNNES. HIPOLYTE ET ARICIE. SCÈNE PREMIÈRE. Le théâtre représente le temple de Diane. ARICIE, seule. AIR. Qui des deux pourront nous choisir ?L'amour excite mon désir,Et je m'offre à Diane,Qui des deux pourrai-je choisirPour vivre avec plaisir ?Cherchons la paix : Non, le monde profaneN'a jamais Que faux attraitsMais sans amantsPerdrai-je ici mon temps Dans les ennuis !C'est encore pis. AIR. Qu'on en dise ce qu'on voudra, tout ci, tout ça.Qu'on en dise ce qu'on voudra,Tout ci, tout ça,Que sur moi la critique morde, Hipolyte est fort à mon gré,Poudré, tiré,Chaussé comme un danseur de corde :Qui n'aimerait ce beau cadet,Coquet, GinguetQui sait chanter si net ? AIR. Il m'est avis que l'on me foure.Dans la retraite où je vivraiToujours à lui je penserai :Quoiqu'il soit sottement modeste, Diane n'aura que son reste. SCÈNE II. Hipolyte, Aricie. HIPOLYTE. AIR. À l'ombre de ce vert bocage.Vous immolez à la déesseDes jours si chers, si précieux :On doit consacrer sa jeunesse Au dieu qui brille dans vos yeux. Le coeur est fait pour la tendresse,Il est oisif en ce séjour ;Notre hiver est à la sagesse,Nous printemps à l'amour. ARICIE. AIR. Votre beauté soumet tout l'univers.Quel intérêt y prenez-vous, Seigneur ? Vous n'aimez rien, les filles vous font peur. HIPOLYTE. Je rends les armes ;J'ai pour vos charmesUne pitiéQui passe l'amitié. AIR. Viens dans ma cellule.Je veux ma poulette,Dans votre retraite,Pour prouver ceci,Avec vous m'enferme aussi. ARICIE. AIR. À l'Amour rendez les armes.Bon, Monsieur, vous voulez rire. HIPOLYTE. Non, ma foi, c'est en honneur,Tenez, tout vers vous m'attire.Je soupire.C'est vous direQue je porte un coeur tendre. ARICIE. Que venez vous m'apprendre ? HIPOLYTE. Ah ! Calmez votre courroux.L'amour ne peut vous surprendre,Je perds un espoir trop doux,Vous n'avez pas le coeur tendre. ARICIE. Abrégeons. Il est à vous. HIPOLYTE. AIR. Ah ! qui vous a, qui vous a, qui vous a !Je n'aurais pas cru celaDe la fierté d'Aricie. ARICIE. Bon, but à but nous voilà ;Trop de résistance ennuie, Bannissons, bannissons, bannissons-la,Bannissons la cérémonie. AIR de COUPERIN. Soeur Monique. Je n'aurai, l'Ami,Aucun souciDe tout ce qu l'on fait ici, Je veux dans mon coeur,Malgré l'honneur,Conserver toujours mon ardeur.On me verra nuit et jour,En novice, Spéculatrice,Ne m'occuper que de l'amour.Je n'aurai, l'Ami, etc. HIPOLYTE. AIR. Pour voir un peu comment ça fra.Chaste Diane, écoute-nous,À notre amour sois favorable. ARICIE. Laissez Diane, y pensez-vous ?Tout amant près d'elle est coupable.Cette honnêteSe vengera. HIPOLYTE. Voyons toujours comment ça f'ra ? HIPOLYTE et ARICIE. Duo. AIR. Ah Thérèse.Ah ! Déesse,Ta sagesse,Devrait punir notre penchant.Tout m'accuse,Mais excuse, Nous nous aimons innocemment.Tu vas jouer un rôleDrôle,En servantLes feux d'une galant. Ah ! Déesse, etc. HIPOLYTE. AIR. Je vous la gringole.Eh quoi : Sans se trémousser,Tournoyer sans cesse,Passer et puis repasser,Ce ballet me blesse : Rangez-vous, laissez danserLa grande prêtresse. On danse. ARICIE. AIR. Sur le pont d'Avignon.Mais il est à propos que la Danse finisse,La vieille Phèdre vient, et se jeune nourrice. SCÈNE III. Phèdre, Oenone, Hipolyte, Aricie. Hipolyte et Aricie rentrent. PHÈDRE. Menuet de l'Opéra. Agnès qu'auparavant.Par de noeuds éternels, Ma chère Aricie,Aux immortels :Pouvez vous faire mieux ?Ah ! Qu'il est glorieuxD'aller, ma Mie, De pair avec les Dieux ! ARICIE. AIR. Comment donc, petite effrontée.C'est trop d'honneur, hélas !Je ne m'en flatte pas :Qui moi divinité : Je m'en tiens à l'humanité. PHÈDRE. AIR. Comment donc, petite effrontée.Comment donc, petite volage, Vous osez avoir de tels sentiments ?Je prétends et j'entendsQu'avez Diane l'on s'engage,Dans ces lieux si charmants On est à l'abri des amants.Comment donc, petite volage,Vous osez avoir de tels sentiments ? ARICIE. Oh, vraiment,Oh, vraiment, On réfléchit à mon âge ;Oh, vraiment,Oh, vraiment,À présentMon coeur se sent. PHÈDRE. Un tel langage est nouveaux !Songez bien comme il est beauD'être sage. ARICIE. Que vient-elle nous conter ?Ah ! Je dois me contenter De vous imiter.Oh, vraiment,Oh, vraiment,On réfléchit à mon âge ;Oh, vraiment, Oh, vraiment,À présentMon coeur se sent. PHÈDRE, à Hipolyte. AIR. La bergère de nos hameaux.Vous voilà tout comme un nigaud ;Vous souffrez qu'elle me raisonne ! Réprimandez-la comme il faut. HIPOLYTE. Nous ne devons gêner personne.C'est trop de rigueur,Et si son petit coeurPrend goût pour le ménage, On doit se reprocherDe vouloir l'empêcherD'en faire bon usage. PHÈDRE. AIR. Patapata ter lin tin tin.Ah ! Je vous entendsTaran tantan, tara tantan. Puisqu'à m'obstiner on s'applique,Qu'une musiqueGéométriqueTaran tantan, tara tantan.Soutienne mes maigres accents, Vengeons-nous, vengeons-nous. ARICIE. Quelle mouche la pique ? PHÈDRE. Par mes cris forcés, par mes éclats,Je vais jeter ce temple à bas ;Tremblez, tremblez, tremblez. HIPOLYTE. Mais vous n'y pensez pas. PHÈDRE. Tremblez, tremblez, tremblez. ARICIE. À quoi bon ce fracas ? HIPOLYTE. Ma foi, sa colère est comique. PHÈDRE. Par mes cris forcés, et redoublés, Déjà ces murs sont ébranlés : Tremblez, tremblez, tremblez. SCÈNE IV. Phèdre, Oenone. PHÈDRE. AIR. Ah ! Morbleu, sambleu, Marion.Enfin j'ai découvert leur feu,Hipolyte suit ma rivale.Sambleu ! Venez dépit, rage infernale,Morbleu ; OENONE. AIR. Ce qui n'est qu'enflure.Comment Monsieur votre épouxPrendra-t-il la chose ! PHÈDRE. Pourquoi n'est-il pas chez nous ? De tout il est cause. bis. AIR. Y a bien de la différence.Thésée est chez les Diables,Arcas te le dira. OENONE. Ah, Ah ! PHÈDRE. Dans ces lieux effroyables Sans doute il restera. OENONE. Ah, Ah !N'y a pas grand mal à ça. AIR. Nous autres bons villageois.Par cette nouvelle-laVotre flamme est autorisée. PHÈDRE. Nourrice, comment cela ?Hipolyte est fils de Thésée. OENONE. Bon, qui vous en assurera ?Le doute vous ecusera,Qui sait d'où je venons tretous, À votre penchant livrez vous. AIR. J'en frai la folie ma Mie.Pour avoir la préférenceOffrez la couronne :À votre âge on finance. PHÈDRE. C'est bien dit, Ma bonne, Mais s'il ne m'aime, après cela,On verra tout ce qu'on verra... AIR. Belle brune.Ah ! Nourrice, bis.Si ce GarsNe m'aime pas, Je mourrai de la jaunisse. Elles rentrent. SCÈNE V. Thésée, Tisiphone. Le théâtre représente les Enfers. THÉSÉE. AIR. Diablezot.Ah ! Quoi, ne puis-je vous quitter ?Laissez moi respirer , Madame. TISIPHONE. Non, ne pensez pas éviterL'ombre de ta première femme : Je veux toujours te tourmenter,C'est moi qui double Tisiphone. THÉSÉE. Tu m'a tant tourmenté là-haut. TISIPHONE. Crois-tu qu'ici, je sois moins bonne.Diablezot. THÉSÉE. AIR. Iris est plus brillante.Que ton aspect me fâche ? TISIPHONE. Apprends qu'ici ma tâcheEst d'aller sans relâcheBourreler les maris,Pleure, lamente, prie, CrieIl faut qu'une furie,Rie ;De trouble des esprits ;Tes tourments sont mes plaisirs chéris. THÉSÉE. Menuet de Cupys.Quoi jamais, TISIPHONE. Jamais THÉSÉE. N'aurais-je de paix ! TISIPHONE. De paix. THÉSÉE. Démon, Éloigne-toi donc. TISIPHONE. Non. THÉSÉE. Dans ces lieux de douleurToi seul tu combles d'horreurDe mon malheur. TISIPHONE. Que ma fureur. THÉSÉE. Ta fureur TISIPHONE. Trouble ton coeur. THÉSÉE. En a trop joui,Ton coeur TISIPHONE. Oui. THÉSÉE. En est réjoui :Aucun diable à mes yeuxN'est pus odieux. TISIPHONE. Tant mieux. THÉSÉE. Faut-il qu'un héros subisseLe plus rigoureux supplice,Qu'il frémisse,Qu'il gémisse, TISIPHONE. Aux Enfers tu vas souffrir. THÉSÉE. Ton unique plaisir ! TISIPHONE. Languir, THÉSÉE. C'est assez me voir souffrir. TISIPHONE. Et la mort THÉSÉE. Ah ! Du moins que la mort TISIPHONE. Ne peut finir THÉSÉE. Termine mon sort ! TISIPHONE. Ton triste sort ? THÉSÉE. Jamais, etc. TISIPHONE. Jamais etc. THÉSÉE. AIR. Que je suis à plaindre en cette débauche.Rien ne peut-il donc fléchir ton âme ? TISIPHONE. Mon devoir est de s'affliger.Je ne serais pas l'ombre de ta femmeSi je ne te faisais enrager. SCÈNE VI. Pluton, Thésée, Tisiphone, Les Parques. L'Enfer s'ouvre, on voit Pluton sur son trône, les Parques à ses pieds. THÉSÉE. AIR. Quand on parle de Lucifer.Salut à Monsieur Lucifer, Souverain du sombre Empire : À part.Avec sa grand fourche de fer,Sa gravité me fait rire : Haut.Je suis fatigué d'être dans l'Enfer,Permettez que je me retire. AIR. Des pendus.Seigneur, je suis de qualité,De Neptune l'enEnfant gâté,Ainsi je suis de la famille. PLUTON. Oh bien ! Je veux qu'on l'étrille,En faveur de la parenté ; Tu ne l'as que trop mérité. AIR. Vous voulez me faire chanter.Vous veniez, Monsieur, mon neveu,Pour me ravir ma femme. THÉSÉE. C'était pour un ami : PLUTON. Morbleu !L'action est infâme. THÉSÉE. Pirithoüs voulait l'avoir,J'aidais à l'entreprise,Vous ne devez pas m'en vouloir,L'usage m'autorise. PLUTON. AIR. Il faut suivre la mode.On est chez moi fort mal venu, En suivant pareille maxime. THÉSÉE. De rendre le Diable cornu ;Ah ! Voyez, c'est faire un grand crime ! PLUTON. Tu veux de ton oncle PlutonFaire donc un mari incommode ? Est-ce le fait d'un Dieu DémonDe se mettre à la monde ? AIR. L'autre nuit j'aperçus en songe.Pirithoüs est la victimeDe son amour malentendu.Le même traitement t'est dû. THÉSÉE. AIR. Parole de l'Opéra.Ah ! Si son amour est un crime;L'amitié qui pour lui m'animeN'est-elle pas une vertu ? PLUTON. AIR. Ah ! Robin, tais-toi.L'antithèse est pitoyable. THÉSÉE. Je suis un héros de bien. PLUTON. Quand on est l'appui d'un vaurien,On est comme lui coupable. THÉSÉE. Ah ! Dis-moi pourquoi... ? PLUTON. Sur le ton du vers précédent.Ah ! Morbleu tais-toi.Tu voudrais, je le crois, Crier comme un diable,Et plus haut que moi ! Thésée rentre. AIR. Avez-vous vu ce héros.Assemblons le tribunalInfernal,J'ai des juges de mérite, Des procureurs, des huissiers,Des greffiers,Et des avocats d'élite. SCÈNE VII. Pluton, Les Parques, Troupe de Diables, en robes de Palais, avec des cornes. PLUTON. AIR. Que devant vous tout s'abaisse.Or écoutez, honorable assistance,Deux insolents sont venus ici bas, Pour me traiter comme un mari de France,Jugez le fait : vous étiez dans le cas.Que l'on opine À Proserpine :On fait affront Aussi bien qu'à mon front. CHOEUR DE DÉMONS. AIR. Que le mal de dents.Que le Phlégéthon,Le Styx, le Tenare,Que tout se prépareÀ venger le frontDe Monsieur Pluton : Qu'en style barbareL'on dresse un factum,L'honneur de répareQuand on y déclareL'affront tout au long. SCÈNE VIII. Pluton, Troupe de démons, Les Parques, Thésée, Tisiphone. THÉSÉE. AIR. C'est ce qui nous enrhume.Vainement j'appelle Pirithoüs,Ah ! Mes cris aigusNe sont plus entendus :Et ma vois se consume :Je fais des efforts qui sont superflus, Eh ! C'est ce qui m'enrhume. PLUTON. AIR. Amis, sans regretter Paris.Il n'est qu'on moyen pour le voirC'est de perdre la vieEt ces trois soeurs ont le pouvoirDe remplir ton envie. LES PARQUES. AIR, Canon. Nous sommes trois fous, Mesdames.Nous sommes trois soeurs fileuses,Nous filons tes jours. THÉSÉE. AIR. Vous qui voyez les dames, blandé loquimini.Sans un ami si rareDe vivre je suis las,Tuez moi donc, barbare Atropos, Je ne m'en plaindrai pas. LES PARQUES. Nous ne pouvons hélas :Te donner le trépas ;Le destin ici basArrête notre bras. THÉSÉE. AIR. Un jour le malheureux Lisandre.Oh ! Oh toi qui règne sur les soles,Neptune, entends ma voix triste : Tu m'as promis que pas trois foisTu remplirais mes voeux frivole.Tu juras fort imprudemment, J'en ai profité sottement ;Mais ici tu m'es nécessaire :Le Styx a reçu ton serment.Tire-moi d'ici, mon cher père,Et ne vas pas être Normand. CHOEUR. AIR. Refrain.T'as l'pied dans le margouilliTirten tirten tirtentaine,T'as l'pied dans le margouilliNul ne peut sortir d'ici. SCÈNE IX. Mercure et les précédents. MERCURE. Oh ! Rendez-vous Thésée ? Que de bique de bariolet.Oh ! Rendez-moi Thésée,Au nom du chardon'ret ? PLUTON. Il est en mon pouvoir,Augé, augé, Il est en mon pouvoir,On ne peut le ravoir. AIR. Un jour le bon père Abraham.Il voulait comme un suborneurM'enlever Proserpine,Et de plus c'est un franc voleur Il a pillé Racine :Dans les Enfers il doit rester,Pour n'avoir pas su profiterD'un telle rapide. MERCURE. AIR. Nous autre bons villageois.Il n'a pas cru faire mal, Ayez pour lui quelqu'indulgence :S'il servait votre rival,Hélas, C'était par innocence.Qu'il sorte de votre manoir ;Car Neptune veut le ravoir. Ne devons-nous pas, entre nous,Excusez les sots et les fous ? PLUTON. AIR. Le gourdin. Qu'il sorte donc de ces lieux,Mais il n'en sera pas mieux.Parques, je vous ne conjure, Avant qu'il suive Mercure,Dites sa bonne aventure. THÉSÉE. Lure lure lure lure. LES PARQUES. Allons, donnez-nous votre main,Guerelin, guin, guin, guerelin, guin, guin. AIR, Canon. Gros nez, gros nez.Frémis d'effroi,Où cours-tu, malheureux Roi,Tu vas retourver les enfers chez toi. Pluton et sa suite rentre. THÉSÉE, à Tisiphone. AIR. Perrette étant dessus l'herbette.Ah ! Quelle horreur glace mon âme ?Expliquez-moi cela, Madame, Les enfers chez moi ? TISIPHONE. Oui, chez toi,Tu vas revoir ton autre femme,Encore plus diablesse que moi. Elle rentre. Thésée suit Mercure. SCÈNE X. Phèdre, Oenone. Le théâtre représente le palais de Thésée ; on voit la mer dans l'enfoncement. PHÈDRE. AIR. À sa voisine.Galante mère des amours, En moi ton feu pétille,Combien as-tu joué de toursÀ ma tendre famille ?Chez nous ton goût passe toujoursDe mère en fille. AIR. Ah ! mon mal ne vient que d'aimer.Fais qu'Hipolyte m'aime bien,Et je ne te blâme de rien.C'est toi qui formas mon lien,Dans le fond j'en ai honte : Mais hélas ! Mon crime est le tien, Je mets tout sur ton compte. SCÈNE XI. Hipolyte, Phèdre, OEnone. OENONE, à Phèdre. AIR. Le tout par nature.Je vois venir votre amant. HIPOLYTE. Madame, quel accident !Mon père n'est plus vivant.Je viens en diligence Vous faire mon complimentDe condoléance. AIR. Ma manon ne pleurez pas.On dit qu'il est aux Enfers. PHÈDRE. Oui, ce n'est plus un mystère. HIPOLYTE. C'est un bon papa que je perds, Sa mort aussi vous désespère ! PHÈDRE. La bonhomme avait fait son temps.Ne parlons plus que des vivants. Bis. AIR. De l'amour tout subit les lois. Du ballet des Sens.C'est trop feindre,Connais mon sort ; Qu'ai-je à craindre ?Ton père est mort.Il n'est guèreDe belle-mères,Dont les beaux-fils Ne soient haïs ;Mais je donneDans l'autre excès ;Je suis bonne,Et tu me plais : Ma couronne,Et ma personne,Tout est à toi,Mon Roi. HIPOLYTE. AIR. Si le Roi m'avait donné Paris.Croyez-vous que de ces biens, Moi, je me soucie ?Je suis content si j'obtiensMa chère Aricie :Je l'aime avec loyauté :Gardez votre royauté. Laissez-moi ma Mie,Ô gué,Laissez-moi ma Mie. PHÈDRE. AIR. Menuet du couillon couleur de rose. Non je ne veux pas badiner.Aucun espoir ne m'est permis,On me préfère ma rivale. HIPOLYTE. Votre rivale ! Je frémis. PHÈDRE. Pour toi ma flamme est sans égale,Mon cher enfant, sois de moitié. HIPOLYTE. Vous allez causer du scandale. PHÈDRE. Tu ne sens que de la pitié. PHÈDRE. AIR. Je vois venir ma mère, arrêtez-vous donc.Il me raille encore en face !Rends-toi, mon petit mignon. HIPOLYTE. Songez-vous qu'en cette placeQuelqu'un peut vous voir ? PHÈDRE. Bon, bon,Je n'entends point du tout raison. HIPOLYTE. AIR. Eh ! Fi donc, Madame, on va vous surprendre.Arrêtez vous donc. PHÈDRE. AIR. Monsieur le Prévôt des marchands.Puisque tu ne peux me souffrir,Barbare, fais-moi donc mourir ?Rends-toi digne fils de ton père.Des monstres il fut la terreur Un seul échappe à sa colère.Frappe, ce monstre est dans mon coeur. AIR. tourne, tourne, tourne, c'est son paiement.Tu me hais autant que je t'aime.Tire sur moi ton coutelas.Cruel, si tu ne l'oses pas, J'en prendrai la peine moi-même.Tire, tire, ou bien mon bras plus subtil... Elle lui arrache son épée. HIPOLYTE, la reprenant. Arrêtez donc, il a le fil. SCÈNE XII. Thésée, Phèdre, Hipolyte, Oenone. THÉSÉE. AIR. Ah ! J'ai tout vu.Ah ! J'ai tout vu,J'en suis bien convaincu. Qu'il l'eut dit ? Qu'il l'eut cru ?M'y serais-je attendu ? OENONE. Dieux ! C'est le Roi ! PHÈDRE. C'est mon époux ! HYPOLITE. Mon père ! PHÈDRE, bas à OEnonne. Que faire ?Ma chère, Hélas ! Tout est perdu. OENONE. Ô retour imprévu ! THÉSÉE. Quel désarroi ! À Phèdre.Madame, expliquez-moiLe tracas que je vois. PHÈDRE, à Thésée. N'approchez point, l'amour est outragé,Que l'amour soit vengé.De vous je prends congé. Elle rentre. THÉSÉE, à Hipolyte. Toi, mon fils,Approche et m'éclaircis. HYPOLITE. Ah ! Seigneur... Justes Dieux... THÉSÉE. Il ne répond pas mieux. HYPOLITE. Je vous fais aussi mes adieux. Il rentre. SCÈNE XIII. Thésée, Oenone. THÉSÉE. Suite de l'Air.Phèdre m'a fuit,Hipolyte la fuit. Ma voilà bien instruit.Vous,Dites-nous,Qui mérite mes coups ?Je prétends tout savoir. OENONE. Jusqu'au revoir,Bonsoir. Oenone, veut rentrer, Thésée l'arrête. THÉSÉE. AIR. Seuls les garçons du port en bled.Restez, restez, par la sangoi,Se raille-t-on ici de moi ?Je veux savoir toute l'histoire. OENONE, à part. De la Reine sauvons le gloire. AIR, la Roi dit à la Reine.Votre fils et la ReineLa Reine et votre fils... THÉSÉE. Dieux ! Je suis à la gêne,Ah ! Par pitié finis. OENONE. AIR. L'occasion fait le larron.La Reine enfin... ce fer armé contre elle... THÉSÉE. Que veux-tu dire avec ton fer armé ?Quel accident a brouillé leur cervelle ?Ne puis-je mieux être informé ? OENONE. AIR. Tu tueras ton père et ta mère.Sachez donc qu'un amour funeste... THÉSÉE. Ah ! J'entends, épargne le reste. OEnone rentre. SCÈNE XIV. THÉSÉE. AIR. Suite de L'air.Qu'ai-je appris ! J'ai le coeur navré,Je cède à toute ma colère :Méchant enfant dénaturé,Vous voulez honnir votre père. AIR. Je suis gaillard.Hélas ! Le Diable me l'avait bien dit !Grand Dieu des mers, sers mon dépit,Contre un enfant maudit.Tu dois, étant son grand-père,Corriger ce téméraire, Montre lui sont tort.Tout d'abord,Fais lui subir la mort,Sans forme de procès,Pour prix de ses forfaits ; Et nous nous instruirons aprèsTout à loisir des faits. Ritournelle pour le frémissement des flots. AIR. Les trembleurs.De courroux l'onde s'agit,Tu vas périr Hipolyte !N'ai-je pas été trop vite ? Je suis un nigaud trois fois.Mais ma sottise dernière,L'emporte sur la première,Et Neptune, à ma prière,En un jour en a fait trois. SCÈNE XV. Thésée, Matelots, Matelottes. THÉSÉE. AIR. Allons donc, jouez violons.D'où naît cet autre tintamarre ?Des matelots, sans dire gare,Viennent exercer leurs jarrets.Allez danser sur le rivage. UNE MATELOTTE. Non, Sire, il y fait trop d'orage. THÉSÉE. [Note : Barbet : Chien à long poil et frisé. [L]]Ils sont faits comme des barbets,Ils vont crotter tout mon Palais.On prend bien son temps pour les danses ;Supprimez ces extravagances. UNE MATELOTTE. Ah ! Sire, faite grâce aux airs, Retranchez plutôt tous les vers. AIR. Catherinette assise sur le bord de la mer.On vient ici se rendre,Pour vous complimenter :Daignez du moins entendreVos matelots chanter : La, la , mi, fa, fa ,fa, fa, [ré], la, mi, fa, la sol, fa, mi, ré, ut THÉSÉE. AIR. Non, non, je ne veux pas rire.Morbleu, faquins, vous tairez vous ?Tous mes sujets sont-ils donc fous ?Allons, qu'on se retire.Non, non, je ne veux pas rire,Non, non, je ne veux pas rire, moi, Non, non, je ne veux pas rire. Il rentrent tous. SCÈNE XVI. Le théâtre représente une forêt. HIPOLYTE, seul. AIR. De l'Opéra.Ah ! Faut-il en un jour perdre tout ce que j'aime ? AIR. Le fameux Diogène.Mon père, avec menace,De ses états me chasseAssez mal-à-propos : Moi, si plein d'innocence,Je n'ai, pour ma défense,Osé dire deux mots.Ah ! Faut-il en un jour perdre tout ce que j'aime ? AIR. Chanson des rues.Je ne regrette point la ville, Ni les bourgeois qui sont dedans,La lirette,Ni les bourgeois qui sont dedans, AIR, même air.Je ne regrette qu'une fille,Qui m'aurait fait passer le temps, La lirette,Qui m'aurait fait passer le temps.Ah ! Faut-il en un jour perdre tout ce que j'aime ? AIR, Qu'importe, qu'importe ?C'est elle-même que je vois ;Seule elle me cherche en ce bois : La bienséance y perd ses droits,Qu'importe ?Qu'importe ?L'Opéra traita mille foisLa vertu de la sorte. SCÈNE XVII. Hipolyte, Aricie. ARICIE. AIR. le bonheur de ma vie n'a duré qu'un moment.Tu quittes donc ces lieux ? HIPOLYTE. C'est contre mon envie. ARICIE. Sans faire tes adieuxÀ la tendre Aricie ! HIPOLYTE. Souvent l'honneur s'oublie, Je crains... ARICIE. Que craignais-tu ? HIPOLYTE. Vous êtes trop jolie,Je crains pour ma vertu. AIR. J'ai un coquin de frère.Il faut que je te quitte. ARICIE. Mais, pourquoi donc cela ? [ENSEMBLE]A... A...dieu donc, Hipolyte. HIPOLYTE. A... A...dieu donc, ma petite. ARICIE. Ah ! Ah ! Ah ! Quel galant j'ai là ! AIR. Marguerite, ma Mie, olire, olire.Quoi ! Partir comme un sot ? Bis.Sans faire à ta maîtresse PolitesseSans dire à ta maîtresse un petit mot. HIPOLYTE. AIR. On y va deux, on revient trois.Hé bien ! Faisons une chose,Suivez moi. ARICIE. Que dis-tu là ? HIPOLYTE. L'hymen recouvrira cela. ARICIE. Tenez... je n'ose.Je le voudrais bien, mais oui-dà,Le monde glose ! HIPOLYTE. AIR. Allons donc, Mademoiselle.Allons donc, Mademoiselle, Vous n'avez point de raison.Quand l'occasion est belle,Vous feignez hors de saison.Allons donc, Mademoiselle,Vous n'avez point de raison. AIR. Comme deux seaux dans un puits.Reçois ma foi. ARICIE. Reçois aussi la mienne. ENSEMBLE. Je suis à toi,Quel heureux jour pour moi ! HIPOLYTE. Nous n'avons pas langui longtemps. Tout d'une coup nous voilà contents,Pourvu que cela tienne !Dans mes amour,Je vais droit à la fin. ARICIE. Pour moi je fais toujours La moitié du chemin. HIPOLYTE. AIR. Partez pour le Potosi.Mais ! J'entends donner du cor ! ARICIE. Bon, c'est quelque fête encorRestons. HIPOLYTE. Pourquoi s'amuser ?Du temps on peut mieux user. ARICIE. Non, j'aime à voir ces ballets,Où l'on ne s'entend jamais. SCÈNE XVIII. Hipolyte, Aricie, Chasseur. DIVERTISSEMENT. DIVERTISSEMENT. [ENSEMBLE]. À la chasse, à la chasse, à la chasse,Jeunes beautés, armez-vous d'audace.Si vous craignez d'amoureux tourments, Chassez, RelancezLes amants ;Mais songez moins à prendreQu'à vous défendre : À la chasse d'amour,On est pris à son tour. Autre AIR.Diane avec les armes,A manqué cent foisLes plus beaux exploits : L'amour, avec ses charmes, Est un adroit chasseurQui tire droit au coeur ;Il aime à causer des alarmes,Il se tient aux aguets, Dans nos forêtsIl tend ses rets,JamaisOn n'évite ses traits.Diane, etc. Ainsi qu'un cerf aux abois,En vain en verse des larmes,On succombe, on perd la voix.Diane, etc. Après la danse on entend un bruit de tempête. ARICIE. AIR. Aperlua bona.Oh ! Oh ! Oh ! HIPOLYTE. Ah ! Ah ! Ah ! CHOEUR. D'où vient ce fracas ?Quels affreux éclats !Par un cas nouveau,Le feu sort de l'eau ; Un monstre vient à nous ;Sauvons, sauvons-nous tous. Bis. HIPOLYTE. AIR. Les filles de Montpellier.Comment ! Tous ces gens ont peur,Malgré leur vaillance audace !Moi seul j'en aurai l'horreur ; Tirons nous couteau de chasse.Aye, aye, aye. AIR. Refrain.Quand on en a, s'en faut servir,Dérouillons, dérouillons, notre lame... Il va combattre le monstre. Un nuage couvre Hipolyte. ARICIE. AIR. Ô pierre, ô pierre !Je suis toute interdite. Où cours-tu donc ? Reviens.Quel feu couvre Hipolyte ?Mais je ne vois plus rien.La bête mauditeM'a ravi tout mon bien. SCÈNE XIX. ARICIE. Que je regrette mon amant :Quel affreux revers pour ma flamme !Hélas ! Dans un petit momentJ'eusse été tout à fait sa femme ;D'un fort heureux j'allais jouir, C'est assez pour pour m'évanouir. AIR. Il vous faudrait un biscuit. Tirant son flacon.Respirons cette ligueur,Pour me, pour me, pour me remettre... Apercevant Hipolyte.Mais, que vois-je ? Quel bonheur !Ce n'est qu'une fausse peur. SCÈNE XX. Hipolyte, Aricie. DUO. DUO. HIPOLYTE. Ah ! Me voilà, ARICIE. Ah ! Te voilà,En dépit de la bête. HIPOLYTE. Ah ! Me voilà, ARICIE. Ah ! Te voilà, Je ne sais comment cela.Que l'on apprêtePour nous une autre fêteQui soit sans tempère,Et restons en la. Et restons-en la.Ah ! etc. ARICIE. AIR. Ah ! Que le Faubourg Saint-Jacques.Ah ! Mon ami, je te jure,Que je te croyais croqué ;Hélas ! Par quelle aventure Le monstre t'a-t-il manqué. HIPOLYTE. Tu n'en peux bien être instruite ;À cela les Dieux ont part ?Moi, j'ai toujours pris la fuiteÀ la faveur d'un brouillard. SCÈNE XXI ET DERNIÈRE. Diane, Hipolyte, Aricie. ARICIE. AIR. Aimez, belle Pastorelle.Ô chose surnaturelle,La lune tombe des Cieux ! HIPOLYTE. À l'aide d'une ficelle,Elle descend en ces lieux. ARICIE. Pourquoi donc ici la lune ? HIPOLYTE. C'est la voiture communeDe Diane à l'Opéra. ARICIE. Comment peut-on sans désastre,Ainsi déplacer un astre ?Quelle sottise est-ce là ? DIANE. AIR. L'occasion fait le larron.Je vais aider à votre mariage. ARICIE. Auriez-vous dû prendre cet emploi-là ? DIANE. Comme croissant, je préside au ménage,Et comme Lune à l'Opéra. AIR. Si ma Philis vient en vendange.D'avoir causé tant de ravages, Phèdre et Thésée enfin sont las :On leur a fait jouer de sis sots personnagesQu'au dénouement ils ne s'exposent pas. AIR. Toujours va qui danse. À Hipolyte.Diane a pris tes intérêts,J'ai fait dédire Neptune : Je te fais roi des forêts. HIPOLYTE et ARICIE. Pour nous, quelle fortune ! DIANE. Qu'on vienne à ce nouveau Roi làRendre hommage en cadence. TOUS. La, la, la, la, la, la, la, Toujours va qui danse. DIVERTISSEMENT VAUDEVILLE. [ENSEMBLE]. Heureux qui flatte votre goût, On tâche de la suivre en tout ; Mais souvent on s'abuse : Quand on ne fait pas ce qu'on veut, Messieurs, on fait ce que l'on peut ; C'est une excuse. Comment donc ! Qu'ai-je appris ? Vraiment ; De remplir les voeux d'un amant, Ma fille, on vous accuse, La fille répond, d'un ton doux, Maman, je fais tout comme vous ; C'est une excuse. De chérir ces muguets coquets, Qui portent de petits collets, À tort on nous accuse : On reçoit les gens à rebats, Quand les guerriers sont aux combats, C'est une excuse. Quoique Lisette m'aime bien, Mes rivaux ont tout et moi rien, Voyez un peu la ruse. Avec eux c'est pour s'amuser, Avec moi c'est pour épouser, C'est une excuse. On doit toujours fuir un amant. Il ne faut pas, me dit Maman, Qu'à l'entendre on s'amuse : Je fuyais Colin ; mais hélas ! En fuyant je fis un faux pas ; C'est une excuse. Auteurs, acteurs tympanisez, Ne soyez pas scandalisés Des jeux de notre muse : Vous ne seriez pas critiqués, Si vos talents n'étaient marqués ; C'est une excuse. Cette pièce a beaucoup d'endroits Qui peuvent vous paraître froids, Messieurs, on s'en accuse : Mais nous avons bâtis cela Sur des paroles d'opéra ; C'est une excuse. BRANLE. [BÛCHERONS] Tous nos tendrons sont aux abois ; Vla c'que c'est que d'aller au bois. Nos bûcherons sont gens adroits ; Quand on va seulette, Cueillir la noisette, Jamais l'amour ne perd ses droits. Vla c'que c'est que d'aller au bois. Jamais l'amour ne perd ses droits ; Vla c'que c'est que d'aller au bois. Un jour ce petit Dieu sournois Dormait à l'ombrage, Sous un vert feuillage, Dorine approche en tapinois. Vla c'que c'est que d'aller au bois. Dorine approche en tapinois. Vla c'que c'est que d'aller au bois. Elle dérobe son carquois, En tire une flèche, Propre à faire une brèche, Dont elle se blessa, je crois. Vla c'que c'est que d'aller au bois. Dont elle se blessa, je crois. Vla c'que c'est que d'aller au bois. Depuis ce temps, je l'aperçois Qui pleure, qui rêve? Endêver : Avoir grand dépit de quelque chose. [L] Morguene, elle endève ; L'imprudente s'en mord les doigts : Vla c'que c'est que d'aller au bois. Sa soeur Collette une autre fois Vla c'que c'est que d'aller au bois. Craignant qu'un loup dans ces endroits, Ne vint la surprendre, Pour mieux la défendre, Prit pour guide un jeune grivois. Vla c'que c'est que d'aller au bois. Prit pour guide, etc. Vla c'que c'est que d'aller au bois. Mais l'amour, sûr de ses exploits, Est de la partie, Sans qu'on s'en défie, On croit être deux on est trois. Vla c'que c'est que d'aller au bois. Lise craignait de faire un choix, Vla c'que c'est que d'aller au bois. Sa vache s'égare une fois, La pauvre fillette, Suivant la clochette, Dans un taillis trouve un matois. Vla c'que c'est que d'aller au bois. Dans un taillis, etc. Vla c'que c'est que d'aller au bois. Dont il lui faut subir les lois : La jeune bergère, Appelle sa mère, Qui ne peut entendre sa voix. Vla c'que c'est qu'd'aller au bois. ==================================================