******************************************************** DC.Title = LES BOTTES DE TOURILLON, SAYNÈTE. DC.Author = MOINAUX, Jules DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Saynète DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 25/12/2021 à 20:52:53. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/MOINAUX_BOTTESDETOURILLON.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5718390w DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** LES BOTTES DE TOURILLON. 1881. Tous droits réservés. par JULES MOINEAUX, rédacteur de la Gazette des Tribunaux. 8517. - Paris. Imprimerie de Ch. Noblet, 13 rue Cujas. - 1881 PERSONNAGES. L'AVOCAT. LE PRÉSIDENT. RIMONOT. LE TÉMOIN, Julie. Extrait de MOINAUX, Jules, "Les tribunaux comiques", Paris, Chevalier-Marescq éditeur, 1881. pp 351-354 LES BOTTES DE TOURILLON. L'AVOCAT. Il ne manque pas de gens, dans une certaine position sociale, qui n'ont pas autant de connaissances qu'en a Tourillon ; on s'en fera une idée rien que par le placement de quatre-vingt-dix billets à dix centimes, d'une loterie qu'il a organisée, et comme chacun des amateurs du lot à gagner a pris un seul billet, Tourillon compté donc déjà quatre-vingt-dix amis en état de dépenser deux sous pour répondre à son invitation. Plus d'un homme du monde serait embarrassé pour arriver comme lui à un aussi complet résultat. Il est vrai qu'on ne trouve que dans le monde de Tourillon des gens à qui l'objet à gagner peut faire envie. Notre homme est renvoyé en police correctionnelle pour le délit que Monsieur le président va lui faire connaître. MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Vous êtes prévenu d'avoir tenu une loterie sans autorisation. TOURILLON. C'étaient mes bottes, mon président. MONSIEUR LE PRÉSIDENT. N'importe l'objet, vous n'aviez pas le droit de faire une loterie. TOURILLON. J'en suis dans une surprise véritablement abondante, que, permettant la loterie espagnole, le gouvernement ne permette pas mes bottes. MONSIEUR LE PRÉSIDENT. La loterie dont vous parlez est autorisée. TOURILLON. Je ne demande pas autre chose que, moi aussi, on autorise la mienne, car même on met franco à la loterie espagnole et on fait payer vingt sous le billet, dont même vingt-cinq sous chez les marchands de tabac, moi, mes bottes, j'ai jamais mis franco, j'ai dit : c'est deux sous. MONSIEUR LE PRÉSIDENT. D'où provenaient ces bottes ? LE PRÉVENU. C'est Manicot qui me les a recédées pour trois francs, vu qu'elles lui donnaient des cors. UNE VOIX DANS L'AUDITOIRE. C'est vrai. MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Qui est-ce qui parle là ? UN INDIVIDU, s'avançant. C'est moi, Monsieur le Président. MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Qui êtes-vous ? TOURILLON. C'est l'amant de ma femme. À l'inconnu. Ça va bien ? MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Retirez-vous ! Le tribunal condamne Tourillon à vingt-cinq francs d'amende. TOURILLON. Comment, vingt-cinq francs ? Les bottes ne m'ont rapporté que neuf francs ! MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Retirez-vous ! TOURILLON, sortant. On permet la loterie espagnole, et moi... malheur ! ==================================================