******************************************************** DC.Title = DEUX AMATEURS DE SAUCISSON, SAYNÈTE. DC.Author = MOINAUX, Jules DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Saynète DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 21/12/2021 à 20:56:17. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/MOINAUX_DEUXAMATEURSDESAUCISSONS.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5718390w DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** DEUX AMATEURS DE SAUCISSON. 1881. Tous droits réservés. par JULES MOINEAUX, rédacteur de la Gazette des Tribunaux. 8517. - Paris. Imprimerie de Ch. Noblet, 13 rue Cujas. - 1881 PERSONNAGES. LE NARRATEUR. LE PRÉSIDENT. LE MARCHAND, prévenu. LORIN. CHAPAL. Extrait de MOINAUX, Jules, "Les tribunaux comiques", Paris, Chevalier-Marescq éditeur, 1881. pp 319-322 DEUX AMATEURS DE SAUCISSON. LE NARRATEUR. Voici une manière de voler du saucisson qui est assez coquette ; le saucisson, était, à l'ail, mais il serait sans ail, que le procédé n'en serait pas moins applicable ; les deux inventeurs sont les nommés Lorin et Chapal. LE MARCHAND DE COMESTIBLES, victime du vol raconte ainsi le fait : « J'étais dans ma boutique, ces messieurs entrent, regardent la marchandise, comme pour choisir quelque chose, puis celui-ci (Lorin) prend un grand saucisson entamé, à l'ail, le passe sous son bras, comme ça... Le témoin fait le geste.... et me dit : - Combien ?... Et il fait celle de fouiller dans son gousset. - Combien ? que je lui dis ; il faut que je pèse, je ne sais pas combien il y en a. - Non, non, qu'il me dit, c'est pas la peine ; combien, à vue de nez ? - Mais, que je réplique, je ne vends pas à vue de nez. - Qu'est-ce que ça fait ? À l'hasard. Alors, je rumine un peu ce que le saucisson pouvait peser ; je me dis : Il doit en rester de trois à quatre livres ; sur ce, je dis à monsieur : - Eh bien, ça fera six francs cinquante. - Comment ! Six francs cinquante ? qu'il me dit ; vous vous fichez de moi. Là-dessus, nous nous chamaillons, moi prétendant que le saucisson pesait au moins quatre livres, lui soutenant qu'il n'en pesait pas la moitié ; si bien qu'il finit par retirer le saucisson de dessous son bras et qu'il le jette sur le comptoir en disant : - Au fait, vous m'embêtez avec votre saucisson ; tenez, je n'en veux plus du tout. Et il s'en va avec son ami.Je vas pour reprendre mon saucisson, et je reste ébaubi en voyant qu'il était bien plus court que je ne l'avais vu ; me doutant d'une filouterie, je cours vivement dans la rue, je vois mes deux gaillards qui filaient ; j'appelle un sergent de ville, et je les fais arrêter ; on les fouille, et on trouve dans la poche de celui-ci (Chapal) un morceau de saucisson d'une livre et demie. » MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Chapal, c'est vous qui avez coupé la moitié du saucisson pendant que Lorin l'avait sous son bras et feignait de le marchander ? CHAPAL. Mon président, simple charge. MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Ah ! Vous appelez ça une charge ? Eh bien, la prévention appelle cela un vol. CHAPAL. Nous étions un peu gris, vous savez... des hommes qu'a bu... LORIN. Si bien une farce, mon président, que le saucisson était à l'ail, et que je ne l'aime pas, à preuve. Le tribunal délibère. LORIN. Je demande la remise à huitaine. MONSIEUR LE PRÉSIDENT. Pourquoi faire ? LORIN. Pour faire assigner des témoins qui diront que je ne peux pas souffrir le saucisson à l'ail. La demandé a été rejetée, et les prévenus condamnés à chacun quinze jours de prison. ==================================================