******************************************************** DC.Title = L'ÉPOUSE DU CANTIQUE, PARAPHRASE DC.Author = NADAL, Augustin DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Divertissement spirituel DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 22/05/2023 à 06:29:01. DC.Coverage = Iran DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/NADAL_EPOUSEDUCANTIQUE.xml DC.Source = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9346821 DC.Source.cote = BnF LLA Z-27876 DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** L'ÉPOUSE DU CANTIQUE Paraphrase selon l'esprit des Pères, du premier Chapitre du CANTIQUE des CANTIQUES. M. DCC. XXXVIII. Avec Approbation et privilège du Roi. de MONSIEUR L'ABBÉ NADAL, de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres. À PARIS, chez BRIASSON, rue Saint-Jacques à La Science. Exécuté pour la première fois par l'Académie de Musique de Poitiers, le 4 mars 1735. NOMS DES ACTEURS. UNE ISRAÉLITE. L'ÉPOUSE. L'ÉPOUX. FILLES DE SION. LE CHOEUR. La Scène est à Solime, autrement Jérusalem, dans le Palais d'Hérode. Texte tiré de "Oeuvres mêlées de Monsieur l'Abbé Nadal, de l'Acédémie des Inscriptions et Belles-Lettres. Tome Second (...)" 1738, pp. 18-24 SCÈNE PREMIÈRE. L'Épouse, Troupe d'Isréalites, Troupe des Filles de Sion. UNE ISRAÉLITE. Loin d'ici profanes plaisirs,Dans d'innocents transports l'Amante le plus tendre, À l'époux qu'elle adore, adresse ses soupirs :La Terre se tait pour l'entendre,Et le Ciel s'ouvre au feu de ses désirs. L'ÉPOUSE. Curremus in orderem unguentorum tuorum.. filia Jerusalem. Parez-vous de toutes vos grâces ; Du sentier marqué par mes traces, Ô filles de Sion, ne vous écartez plus ; Cherchons mon époux ;le temps presse, C'est trop garder, volez sans cesse, Après l'odeur de ses vertus. Introduxit me Rex in celleria sua, exultabimus et laetabimur in te. Ô tendresse ! Ô faveur suprême ! Mon Roi m'a révélé lui-même Les mystères sacrés de ses justes décrets : D'un plaisir à jamais durable, Ne cherchons l'attrait ineffable, Que dans ses entretiens secrets. Parez-vous de toutes vos grâces ; Du sentier marqué par mes traces, Ô filles de Sion, ne vous écartez plus ; Cherchons mon époux ;le temps presse, C'est trop garder, volez sans cesse, Après l'odeur de ses vertus. UNE FILLE DE SION. [Note : Recti diligent te.]Celui qui du sein de la gloire, Fait partir à son gré la mort ou la victoire, S'attendrit à no pleurs, se plaît à nous charmer.Tous nos destins sont dans sa mon puissante ;Mais une âme pure, innocente,Seule est capable de l'aimer. UNE AUTRE FILLE DE SION. [Note : Essusum nomen tuum : ideo Adolescentule dilexerunt te.]Le bruit qu'a déjà su répandre Son nom sacré par toutes nos Cités,De son empire a fait dépendre,Le coeur de nos jeunes beautés. CHOEUR DES FILLES DE SION, ET DES ISRAÉLITES. Le bruit qu'a déjà su répandreSon nom sacré par toutes nos Cités, De son empire a fait dépendre,Le coeur de nos jeunes beautés. UN ISRAÉLITE. Sensible à la voix qui l'appelle,Sur un char éclatant l'époux descend des Cieux ;Au premier regard de ses yeux, La Terre est plus riante, et la clarté plus belle.Fier d'un fardeau si glorieux,Le Chérubin ardent le soutient de son aile ;Et pour en adoucir la splendeur immortelle,La Charité précède et l'annonce en ces lieux. SCÈNE II. L'époux, l'épouse, Troupe d'Israélites, Troupe des filles de Sion. L'ÉPOUX. [Note : Occuli tui colombarum.]Cher objet de mes soins, du charme qui m'attireMon coeur est toujours plus flatté :Dans tes yeux la douceur respire,Plus touchante que la beauté. L'ÉPOUSE. [Note : Osculetur me oculo oris suis. Nigra sum, sed formosa, filiae Jerusalem]Mon bien-aimé, que mon ardeur te touche, Rends-moi le prix de ma fidélité ;Puisse de ta divine bouche,Sur mes lèvres passer l'aimable vérité.Jérusalem m'est un témoin fidèle,De la langueur dont mon coeur est blessé. Dois-je à tes yeux être moins belle, Si l'éclat de mon teint te paraît effacé ?Mon bien-aimé, que mon ardeur te touche,Rends-moi le prix de ma fidélité ;Puisse de ta divine bouche, Sur mes lèvres passer l'aimable vérité.Jérusalem m'est un témoin fidèle,De la langueur dont mon coeur est blessé.Dois-je à tes yeux être moins belle, Si l'éclat de mon teint te paraît effacé ? L'ÉPOUX. Ce n'est qu'à l'éclat des armes,Qu'il me serait permis de comparer tes charmes ;Mais en vain sur leurs chars mes ennemis domptés,Même au delà des temps iraient porter ma gloire,Mon amour te retrouve en ces lieux écartés, Plus belle encor que la victoire. L'ÉPOUSE. [Note : Ecce tu pulcher es, et decoris.]Non, Il n'est rien que tu n'effaces,Dans tout ce qui brille à mes yeux. L'ÉPOUX. [Note : Ecce tu pulchera es, amica ma.]À la beauté tu joins les grâces,Présent le plus flatteur des Cieux. L'ÉPOUX ET L'ÉPOUSE. Non, Il n'est rien que tu n'effaces,Dans tout ce qui brille à mes yeux. L'ÉPOUSE. Cher époux, dois-je craindre encoreDe te voir écarter de ces heureux climats ?Dis-moi dans quel endroit la terre qui t'adore, Doit recevoir les traces de tes pas.De l'Astre qui nous lit la flamme dévorante,N'a point de ton épouse épargné les appas.Ne souffre point que plus longtemps errante,J'arrose de mes pleurs les lieux où tu n'es pas. L'ÉPOUX. [Note : Pulchra sunt géné tuae sicut turturis : collum tuum sicut Monilia.]Tendre comme la tourterelle,Pour un époux absent gémissante comme elle,Non tu ne brilles point d'un éclat emprunté ;Ce n'est qu'à toit que tu dois ta beauté. L'ÉPOUSE. [Note : Dilecte mi lectulus noster Floridus.]Divin époux, rends mon coeur plus tranquille, Viens, au milieu de mes ardeurs,T'unir à moi dans cet asile,Que l'amour a semé de fleurs.[Note : Méliora sunt ubera tua vino... fragantia [illisible] optimis.]Rien n'est égal dans l'ardeur qui me presse,Au bien que répand ton amour : L'odeur des parfums qui me laisse,Est plus pure encor que le jour. UNE FILLE DE SION. Quel est cet auguste mystère ?Son Roi verse en son sein les plus riches trésors.Entre les bras d'une épouse si chère, Dans un sommeil divin se perdent ses transports. CHOEUR DES FILLES DE SION. Quel est cet auguste mystère ?Son Roi verse en son sein les plus riches trésors.Entre les bras d'une épouse si chère,Dans un sommeil divin se perdent ses transports. L'ÉPOUSE. [Note : Fasciculus dilectus meus mihi, inter ubera mea commorabitur.]Durez moments où mon époux repose,Moments où je le tiens attaché sur son sein,Comme une fleur nouvellement éclose,Et qu'il viendrait d'y placer se sa main.[Note : Dum esset Rex in accubity, nardus mea dedit odorem suum.]Loin de ses yeux dans l'ardeur qu'il m'inspire La tendre Écho rendait mes douloureux accents !À ses côtés ma main brûlait l'encens,Pour parfumer l'air même qu'il respire. UNE FILLE DE SION. Que tout ici garde un profond silence,Ruisseaux formez un murmure plus doux ; Chantres de ce bocage où règne l'innocence,Dans vos transports retenez-vous.Zéphirs faites vous violence :Mers suspendez la fureurs de vos flots,Suivez le cours d'une onde pure ; Que tout respecte le reposDu souverain de la nature. UNE FILLE DE SION. Puisse à jamais, de ta gloire jaloux,Le Ciel dans une paix profondeConserver nos chastes époux : C'est sur l'espoir d'un bien si doux,Que tout notre bonheur se fonde.D'un feu si pur dépend le sort du monde. CHOEUR DES ISRAéLITES ET DES FILLES DE SION. Puisse à jamais, de ta gloire jaloux,Le Ciel dans une paix profonde Conserver nos chastes époux :C'est sur l'espoir d'un bien si doux,Que tout notre bonheur se fonde.D'un feu si pur dépend le sort du monde. ==================================================