******************************************************** DC.Title = LE GROTTE DE VERSAILLES, ÉGLOGUE DC.Author = QUINAULT, Philippe DC.Creator = FIEVRE, Paul DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Subject = Églogue DC.Subject.Classification = 842 DC.Description = Edition du texte cité en titre DC.Publisher = FIEVRE, Paul DC.Contributor = DC.Date.Issued content = DC.Date.Created = DC.Date.Modified = Version du texte du 03/05/2020 à 17:09:33. DC.Coverage = France DC.Type = text DC.Format = text/txt DC.Identifier = http://www.theatre-classique.fr/pages/documents/QUINAULT_GROTTE.xml DC.Source = http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1520327m DC.Source.cote = DC.Language scheme = UTF-8 content=fr DC.Rights = Théâtre Classique, (creative commons CC BY-NC-ND) *************************************************************** LE GROTTE DE VERSAILLES ÉGLOGUE EN MUSIQUE M. DC. LXVIII. AVEC PRIVILÈGE DE SA MAJESTÉ. Par Quinault Philippe À PARIS. Par Robert Ballard, Seul Imprimeur du Roi pour le Musique. Bergers qui chantent les Récits. SILVANDRE. M. Destival. CORIDON. M. Gaye. LYCAS. M. Le Gros. MÉNALQUE. M. Fernon. DAPHNIS. M. Noblet. Bergères qui chantent. IRIS. Mlle. Hylaire. CALISTE. Mlle. Des-Fronteaux l'aînée. CALISTE. Mlle. Des-Fronteaux la jeune. [Musiciens et chanteurs] BERGERS QUI CHANTENT DANS LES CHOEURS. BERGERS QUI JOUENT DES INSTRUMENTS. Des Bergers qui chantent et qui jouent de divers Instruments, suivis d'une Troupe de Pâtres qui dansent, viennent dans la Grotte de Versailles pour y faire une Fête rustique. LA GROTTE DE VERSAILLES RÉCIT. Chanté par Silvandre, et par Coridon. SILVANDRE. Allons, Bergers, entrons dans cet heureux séjour ; Tout y paraît charmant, LOUIS est de retour. Il sort des bras de la Victoire, Et vient rassembler à leur tour Les Plaisirs égarés dans ces Bois d'alentour. CORIDON. Il se plaît en ces lieux à perdre la mémoire De la grandeur qui brille dans sa Cour. SILVANDRE, et CORIDON ensemble. Cessons de parler de sa Gloire, Il n'est permis ici de parler que d'amour. Le Choeur des Bergers répète ces deux derniers Vers. RÉCIT. Chanté par Lycas, et répété par le Choeur des Bergers. [LYCAS]. Dans ces charmantes Retraites, Accordons nos chalumeaux, Nos Pipeaux, Nos Musettes, Au ramage des Oiseaux, Et Chantons nos amourettes Au doux murmure des Eaux. CHANSON. Chantée par les Bergères Iris et Caliste, deux Bergers répondent par un petit Concert de Flûtes. IRIS et CALISTE. Goûtons bien les plaisirs, Bergère, Le temps n'en dure pas toujours La Moisson la plus chère Est celle des Amours, Elle ne se peut faire Qu'au printemps de nos jours. Ménageons la saison de plaire Ménageons des moments si cours La Moisson la plus chère Est celle des Amours, Elle ne se peut faire Qu'au printemps de nos jours. LYCAS ET LE CHOEUR des Bergers répètent le Récit précédent. Dans ces charmantes Retraites. DIALOGUE. Chanté par Ménalque, et par Coridon, à qui deux autres Bergers répondent avec des flûtes douces. MENALQUE. Sortons de ces Déserts, détournons-en nos pas. CORIDON. Pourquoi quitter sitôt ces endroits pleins de charmes. MENALQUE. L'Amour est dans ces lieux avec tous ses appas. CORIDON. Ha qu'il est doux ici de lui rendre les armes ! Où pourrions-nous aller où l'Amour ne fut pas ? MENALQUE, et CORIDON ensemble. Voyons tous deux, en aimant, Qui de nous saura prendre L'ardeur la plus tendre, Et la garder plus constamment, Ne craignons point le tourment Qu'un coeur amoureux doit attendre, C'est un mal trop charmant Pour s'en défendre. MENALQUE. Aimons puisqu'il le faut dans ces heureux Déserts. CORIDON. L'Amour dans ces beaux lieux n'a que d'aimables chaînes. MENALQUE. Il a de quoi payer le repos que je perds. CORIDON. Il n'est point de plaisirs si charmants que ses peines. La liberté n'a rien de si doux que ses fers. MENALQUE, et CORIDON ensemble. Voyons tous deux en aimant Qui de nous saura prendre L'ardeur la plus tendre, Et la garder plus constamment, Ne craignons point le tourment Qu'un coeur amoureux doit attendre, C'est un mal trop charmant Pour s'en défendre. RÉCIT. Chanté par Daphnis, et répété par le Choeur des Bergers. DAPHNIS. Venez près de ces Fontaines, Venez Nymphes qui chassez, Cessez de courir les Plaines Avec des soins empressés ; Venez ici prendre Des plaisirs charmants, Venez nous entendre, Dansez à nos Chants. Les Nymphes qui se divertissent à la Chasse dans les Plaines de Versailles, viennent danser dans la Grotte aux Chants des Bergers. Nymphes. LE ROI. Le Marquis de Villeroy, Le Marquis de Rassan, M. Beauchamp, Bonard, et Favier. Second couplet du Récit précédent chanté par Daphnis, et répété par le Choeur des Bergers. Chantez dans ces lieux sauvages, Chantez Rossignols heureux, Mêlez vos tendres ramages Parmi nos Chants amoureux : L'Amour dans vos chaînes Flatte vos désirs, Nous chantons nos peines, Chantez vos plaisirs. Les Rossignols de la Grotte de Versailles mêlent leurs Concerts à celui de plusieurs Instruments Champêtres, et les Bergères Iris et Caliste joignent leurs voix ensemble pour leur répondre. CHANSON. Chantée par Iris et Caliste ensemble, et dont l'air est répété par plusieurs Bergers qui le jouent avec des flûtes, des Musettes et des Hautbois. Ces Oiseaux vivent sans contrainte S'engagent sans crainte Leurs noeuds sont doux. Tout leur rit, tout cherche à leur plaire, Nous devons en être jaloux : La Raison ne nous sert de guère, En amour ils sont tous Moins bêtes que nous. Dans leurs chants ils disent sans cesse, Que l'Amour les blesse,D'aimables coups.Tout leur rit, tout cherche à leur plaire, Nous devons en être jaloux : La Raison ne nous sert de guère, En amour ils sont tous Moins bêtes que nous. Six Pâtres riches et ridicules, s'excitent à danser au son des Flûtes, des Musettes et des Hautbois, et forment des pas et des figures grotesques autour des deux bergers qui chantent. Six Pâtres qui dansent. Messieurs Dolivet, Chicaneau, le Chantre, S. André, Bonard, et Chauveau. Au milieu de la réjouissance générale la Bergère, Iris, ne peut s'empêcher de se plaindre de la passion dont elle est touchée, et de porter envie à l'insensibilité des Rochers qu'elle voit dans la Grotte de Versailles. CHANSON. chantée par la Bergère Iris, à qui deux bergers répondent par une Ritornelle de Flûtes douces. [IRIS]. Dans ces Déserts paisibles ; Rochers que votre sort est doux Vous êtes insensibles ; Trop heureux qui l'est comme vous ! D'une Rigueur extrême Mon coeur sent les plus rudes coups ; L'insensible que j'aime Est cent fois plus Rocher que vous. La même Bergère continue à se plaindre et en élevant sa voix, et le tournant du côté de l'Écho, l'oblige enfin à lui répondre. IRIS. Depuis que l'on soupire Sous l'amoureux Empire, Depuis que l'on soupire Sous l'amoureuse Loi, Hélas qui fut jamais plus à plaindre que moi ? L'ÉCHO. Moi. IRIS. Hélas ! L'ÉCHO. Hélas ! IRIS. Qui fut jamais plus à plaindre que moi ? L'ÉCHO. Qui fut jamais plus à plaindre que moi ? IRIS. Quelle voix vient ici se plaindre ? L'ÉCHO. Quelle voix vient ici se plaindre ? IRIS. N'en doutons plus, ce sont les Échos d'alentour. L'ÉCHO. Ce sont les Échos d'alentour. IRIS. Jusqu'au coeur des Rochers de ce charmant séjour Leur plainte nous apprend que l'Amour est à craindre. Que l'Amour est à craindre. L'ÉCHO. Le Choeur des Bergers, accompagné du chant des Rossignols, et des répétitions de l'Écho, achève de chanter les Vers suivants.Chantons tous en ce jour, Redisons tour à tour Que le Chant des Oiseaux nous seconde, Que l'Écho nous réponde, Chantons tous en ce jour. Chantons qu'il n'est rien dans le monde Qui soit insensible à l'Amour. À l'exemple de ce dernier Concert où les Bergers réunissent toutes leurs voix et toute leur Symphonie, les Nymphes et les Pâtres se joignent ensemble par une danse générale, et font un jeu de pas et de figures à l'imitation de celui que font les Échos, des voix et des Instruments. ==================================================