Occurences de l'expression

pu

pour MARIVAUX

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FÉLICIE (1750)

  1. N'est-ce que d'aujourd'hui que vous êtes bien sûre de cette vérité-là, vous, avec qui je suis dès mon enfance, vous, à qui je dois tout ce que je puis avoir d'estimable dans le coeur et dans l'esprit ! (Acte 1, scène 1, FÉLICIE)
  2. N'y a-t-il point quelque vertu, quelque qualité dont je puisse encore vous douer ? (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  3. J'y rêve, puisque vous me l'ordonnez, et jusqu'ici je ne vois rien ; car enfin, que demanderais-je ? (Acte 1, scène 1, FÉLICIE)
  4. N'importe : puisque vous le voulez, soyez aimable autant qu'on le peut être. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  5. C'est une compagne que je vous laisse, Félicie ; elle porte le nom d'une de vos plus estimables qualités, la modestie, ou plutôt la pudeur. (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  6. Que ne m'a-t-on dit que c'était le plus grand malheur du monde que d'être jolie, puisqu'il faut être esclave des conséquences de son visage ? (Acte 1, scène 3, FÉLICIE)
  7. Puisque vous êtes la Modestie, on est bien aise d'avoir votre approbation. (Acte 1, scène 3, FÉLICIE)
  8. Et la jeunesse et la pudeur ? v.6 (Acte 1, scène 3, LA-MODESTIE)
  9. J'en fais beaucoup à ce que vous me dites ; mais cela ne me dispense pas de le saluer, puisqu'il me salue. (Acte 1, scène 5, FÉLICIE)
  10. Mais prenons toujours ceux-ci qui se présentent, et qui sont permis ; voyons ce que c'est, et puis nous irons aux vôtres : est-ce que j'y renonce ? (Acte 1, scène 5, FÉLICIE)
  11. Puisque vous m'y forcez, vous voilà seule. (Acte 1, scène 8, LA-MODESTIE)
  12. Et moi, je vous dis, Lucidor, que c'est la rendre immanquable : non, non, n'en parlons plus ; je ne me rendrai jamais à cela ; tout ce que je puis faire, c'est de vous pardonner de me l'avoir dit. (Acte 1, scène 9, FÉLICIE)
  13. Je mourrai donc, puisque vous me condamnez à mourir. (Acte 1, scène 9, LUCIDOR)
  14. Puisqu'il le faut, donnez-moi, de grâce, un quart_d_heure pour me résoudre ; mon esprit est tout en désordre ; je ne sais où je suis, laissez-moi me reconnaître, n'arrachez rien au trouble où je me sens, et fiez-vous à mon amour ; il aura plus de soin de vous que de moi-même. (Acte 1, scène 9, FÉLICIE)
  15. J'obéis ; mais sauvez-moi la vie, voilà tout ce que je puis vous dire. (Acte 1, scène 9, LUCIDOR)
  16. Non, je ne risque rien : Lucidor est plein d'honneur, il m'aime ; je sens que je ne vivrais pas sans lui ; on me le refuserait peut-être, je l'épouse ; il est question d'un mariage qu'il me propose avec toute la tendresse imaginable, et sans lequel je sens que je ne puis être heureuse : ai-je tort de vouloir l'être ? (Acte 1, scène 11, FÉLICIE)
  17. Venez me donner une main chérie, que je ne puis toucher sans ravissement. (Acte 1, scène 12, LUCIDOR)

LA DOUBLE INCONSTANCE (1724)

  1. Non, et il ne le faut pas, parce que je ne le puis pas ; cela va tout seul, un enfant le verrait, et vous ne le voyez pas. (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  2. Voilà la pure raison, cela ; mais point du tout, il m'aime, crac, il m'enlève, sans me demander si je le trouverai bon. (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  3. Voyez, depuis deux jours que vous êtes ici, comment il vous traite ; n'êtes-vous pas déjà servie comme si vous étiez sa femme ? (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  4. Otez-vous de là, je ne puis vous souffrir, laissez-moi m'affliger en repos. (Acte 1, scène 1, SILVIA)
  5. Je l'ai vue cinq ou six fois de la même manière, comme simple officier du palais : mais quoiqu'elle m'ait traité avec beaucoup de douceur, je n'ai pu la faire renoncer à Arlequin, qui m'a surpris deux fois avec elle. (Acte 1, scène 2, LE-PRINCE)
  6. Mais le pauvre garçon, si je ne l'aime pas, je le tromperai ; je suis fille d'honneur, et je m'en fais un scrupule. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  7. S'il vient à t'aimer, tu l'épouseras, et cela te fera ta fortune ; as-tu encore des scrupules ? (Acte 1, scène 3, FLAMINIA)
  8. Vous l'avez perdue depuis deux jours ? (Acte 1, scène 4, TRIVELIN)
  9. Pourquoi cela, puisqu'elle le mérite ? (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  10. Les premiers jours, il fallait voir comme elle se reculait d'auprès de moi, et puis elle reculait plus doucement, et puis petit à petit elle ne reculait plus, ensuite elle me regardait en cachette, et puis elle avait honte quand je l'avais vu faire, et puis moi j'avais un plaisir de roi à voir sa honte ; ensuite j'attrapais sa main, qu'elle me laissait prendre, et puis elle était encore toute confuse ; et puis je lui parlais ; ensuite elle ne me répondait rien, mais n'en pensait pas moins ; ensuite elle me donnait des regards pour des paroles, et puis des paroles qu'elle laissait aller sans y songer, parce que son coeur allait plus vite qu'elle : enfin c'était un charme, aussi j'étais comme un fou. (Acte 1, scène 6, ARLEQUIN)
  11. Je vous avoue, seigneur, que si j'étais vaine, je n'aurais pas mon compte ; j'ai des preuves que je puis déplaire, et nous autres femmes nous nous passons bien de ces preuves-là. (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  12. Puisqu'on ne peut gagner Arlequin, Silvia ne m'aimera jamais. (Acte 1, scène 8, LE-PRINCE)
  13. Sur ce pied-là ce n'est pas grand-chose que d'être honoré, puisque cela ne signifie pas qu'on soit honorable. (Acte 1, scène 10, ARLEQUIN)
  14. Pour cela, je puis vous certifier sa tendresse. (Acte 1, scène 11, FLAMINIA)
  15. Comment voulez-vous que je m'empêche de pleurer, puisque vous voulez être si triste ? (Acte 1, scène 12, ARLEQUIN)
  16. Y a-t-il quelque fille qui puisse vous aimer autant que moi ? (Acte 1, scène 12, SILVIA)
  17. Notre amie, pendant qu'elle sera là, restez avec moi, pour empêcher que je ne m'ennuie ; il n'y a ici que votre compagnie que je puisse endurer ! (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  18. Tenez, si j'avais eu à changer Arlequin contre un autre, ç'aurait été contre un officier du palais, qui m'a vue cinq ou six fois, et qui est d'aussi bonne façon qu'on puisse être : il y a bien à tirer si le Prince le vaut ; c'est dommage que je n'aie pu l'aimer dans le fond, et je le plains plus que le Prince. (Acte 2, scène 1, SILVIA)
  19. Mais puisque je suis si peu agréable à leur compte, pourquoi donc est-ce que le Prince m'aime et qu'il les laisse là ? (Acte 2, scène 1, SILVIA)
  20. Qu'elles mériteraient bien d'être punies ! (Acte 2, scène 1, FLAMINIA)
  21. À l'égard de cette dame, je la remercie de la volonté qu'elle a de me faire une révérence, je ne mérite pas cela ; mais qu'elle me la fasse, puisque c'est son désir, je lui en rendrai une comme je pourrai, elle excusera si je la fais mal. (Acte 2, scène 2, SILVIA)
  22. Que puis-je faire pour mériter ce que vous venez de me dire, si ce n'est de vous aimer toujours ! (Acte 2, scène 3, LE-PRINCE)
  23. Vous êtes gai, j'aime à vous voir comme cela ; avez-vous bien mangé depuis que je vous ai quitté ? (Acte 2, scène 5, FLAMINIA)
  24. Depuis que j'ai perdu mon amant, je n'ai eu de repos qu'en votre compagnie, je respire avec vous ; vous lui ressemblez tant, que je crois quelquefois lui parler ; je n'ai vu dans le monde que vous et lui de si aimables. (Acte 2, scène 6, FLAMINIA)
  25. Je n'ai vu personne répondre si doucement que vous, votre amitié se met partout ; je n'aurais jamais cru être si joli que vous le dites ; mais puisque vous aimiez tant ma copie, il faut bien croire que l'original mérite quelque chose. (Acte 2, scène 6, ARLEQUIN)
  26. Je vous crois, puisque vous le dites. (Acte 2, scène 7, ARLEQUIN)
  27. Ce n'est pas là tout : Arlequin, m'a-t-il répondu, est un garçon d'honneur ; je veux qu'on l'honore, puisque je l'estime ; la franchise et la simplicité de son caractère sont des qualités que je voudrais que vous eussiez tous. (Acte 2, scène 7, LE-SEIGNEUR)
  28. Parce que je veux aller en exil, moi ; de la manière dont on punit les gens ici, je vais gager qu'il y a plus de gain à être puni que récompensé. (Acte 2, scène 7, ARLEQUIN)
  29. Quoi qu'il en soit, épargnez-moi cette punition-là, je vous prie ; d'ailleurs, ce que j'ai dit de vous n'est pas grande chose. (Acte 2, scène 7, LE-SEIGNEUR)
  30. Eh dame, puisqu'on ne nous gêne plus, j'aime autant être ici qu'ailleurs ; qu'est-ce que cela fait d'être là ou là ? (Acte 2, scène 9, SILVIA)
  31. Ah ça, puisque nous voilà ensemble, allons faire collation, cela amuse. (Acte 2, scène 9, ARLEQUIN)
  32. Je ne puis me résoudre à parler. (Acte 2, scène 10, LISETTE)
  33. Eh bien oui, je suis jalouse, il est vrai ; mais puisque vous n'aimez pas le Prince, aidez-moi à le remettre dans les dispositions où j'ai cru qu'il était pour moi : il est sûr que je ne lui déplaisais pas, et je le guérirai de l'inclination qu'il a pour vous, si vous me laissez faire ! (Acte 2, scène 10, LISETTE)
  34. Je vous entends ; voilà un amour aussi mal placé, qui se rencontre là aussi mal à propos qu'on le puisse. (Acte 2, scène 11, FLAMINIA)
  35. Vous me faites rêver à une chose, ne trouvez-vous pas qu'il est un peu négligent depuis que nous sommes ici, Arlequin ? (Acte 2, scène 11, SILVIA)
  36. Je ne puis que dire ; il me passe tant de oui et de non par la tête, que je ne sais auquel entendre. (Acte 2, scène 11, SILVIA)
  37. Je vous le dis en secret ; je ne sais ce qu'il m'a fait depuis que je l'ai revu ; mais il m'a toujours paru si doux, il m'a dit des choses si tendres, m'a conté son amour d'un air si poli, si humble, que j'en ai une véritable pitié, et cette pitié-là m'empêche encore d'être la maîtresse de moi. (Acte 2, scène 11, SILVIA)
  38. Mais que puis-je mieux que de vous rendre maîtresse de mon sort ? (Acte 2, scène 12, LE-PRINCE)
  39. J'attends qu'on me le dise ; j'en suis encore plus ignorante que vous ; voilà Arlequin qui m'aime, voilà le Prince qui demande mon coeur, voilà vous qui mériteriez de l'avoir, voilà ces femmes qui m'injurient, et que je voudrais punir, voilà que j'aurai un affront, si je n'épouse pas le Prince : Arlequin m'inquiète, vous me donnez du souci, vous m'aimez trop, je voudrais ne vous avoir jamais connu, et je suis bien malheureuse d'avoir tout ce tracas-là dans la tête. (Acte 2, scène 12, SILVIA)
  40. Non, je le dis encore, il n'y a que l'amour de Silvia qui soit véritablement de l'amour ; les autres femmes qui aiment ont l'esprit cultivé, elles ont une certaine éducation, un certain usage, et tout cela chez elles falsifie la nature ; ici c'est le coeur tout pur qui me parle ; comme ses sentiments viennent, il les montre ; sa naïveté en fait tout l'art, et sa pudeur toute la décence. (Acte 3, scène 1, LE-PRINCE)
  41. Tout ce qui la retient à présent, c'est qu'elle se fait un scrupule de m'aimer sans l'aveu d'Arlequin. (Acte 3, scène 1, LE PRINCE)
  42. La bonne chère que je fais me donne des scrupules. (Acte 3, scène 2, ARLEQUIN)
  43. Avec une bonne amie que j'ai faite depuis peu, qui ne saurait se passer de nous, ni nous d'elle : ainsi, aussitôt la présente reçue... (Acte 3, scène 2, ARLEQUIN)
  44. Bonjour, ma mie ; c'est ce faquin qui dit qu'il vous aime depuis deux ans. (Acte 3, scène 3, ARLEQUIN)
  45. De grâce, ne vous ressouvenez plus de rien, et réconciliez-vous avec moi, en faveur du présent que je vous apporte de la part du Prince ; c'est de tous les présents le plus grand qu'on puisse vous faire. (Acte 3, scène 4, LE-SEIGNEUR)
  46. Eh bien, prends un esprit plus doux, connais-moi, puisqu'il le faut. (Acte 3, scène 5, LE-PRINCE)
  47. Puisque vous n'avez pas de rancune contre moi, ne permettez que j'en aie contre vous ; je ne suis pas digne d'être fâché contre un prince, je suis trop petit pour cela : si vous m'affligez, je pleurerai de toute ma force, et puis c'est tout ; cela doit faire compassion à votre puissance, vous ne voudriez pas avoir une principauté pour le contentement de vous tout seul. (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  48. N'est-ce pas à moi à être son protecteur, puisque je suis son maître ? (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  49. Vous prenez cela pour argent comptant ; et puis vous avez beau être bon, vous avez beau être brave homme, c'est autant de perdu, cela ne vous fait point de profit ; sans ces gens-là, vous ne me chercheriez point chicane, vous ne diriez pas que je vous manque de respect parce que je vous représente mon bon droit : allez, vous êtes mon prince, et je vous aime bien ; mais je suis votre sujet, et cela mérite quelque chose. (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)
  50. Malgré cela, je n'ai pu m'empêcher de venir vous parler encore une fois ; ensuite j'irai où je pourrai pour éviter sa colère ! (Acte 3, scène 7, FLAMINIA)
  51. Ensuite, puisque notre coeur s'est mécompté et que nous nous aimons par mégarde, nous prendrons patience et nous nous accommoderons à l'avenant ! (Acte 3, scène 7, ARLEQUIN)
  52. Mais ne me rendez pas scrupuleuse. (Acte 3, scène 8, SILVIA)
  53. Mais enfin ce prince, puisqu'il faut que je le voie, quand viendra-t-il ? (Acte 3, scène 9, SILVIA)

LE PÈRE PRUDENT ET ÉQUITABLE (1712)

  1. N'avez-vous pu, Madame, adoucir votre père ? v.37 (Acte 1, scène 3, CLÉANDRE)
  2. Mon père me contraint, puis-je lui résister ? v.48 (Acte 1, scène 3, PHILINE)
  3. Philine, si l'amour n'a pu vous en instruire ? v.54 (Acte 1, scène 3, CLÉANDRE)
  4. Puisque de ma vertu vous n'êtes point jaloux. v.76 (Acte 1, scène 3, PHILINE)
  5. Je sens que je ne puis renoncer à ma chaîne. v.86 (Acte 1, scène 3, CLÉANDRE)
  6. Votre bourse, Monsieur, serait-elle épuisée ? v.106 (Acte 1, scène 3, CRISPIN)
  7. Pour moi, je doute fort qu'on puisse rien trouver. v.147 (Acte 1, scène 3, TOINETTE)
  8. Mais depuis qu'à vos pas m'attache le destin, v.202 (Acte 1, scène 4, CRISPIN)
  9. Que je le hais déjà ! je ne le puis souffrir. v.301 (Acte 1, scène 6, TOINETTE)
  10. Je ne puis m'en défendre : v.319 (Acte 1, scène 7, CRISPIN)
  11. Puisque c'est aujourd'hui v.329 (Acte 1, scène 8, DÉMOCRITE)
  12. Puis-je croire, Monsieur, que votre aimable fille v.363 (Acte 1, scène 10, LE-CHEVALIER)
  13. Depuis longtemps ici que je la cherche en vain, v.385 (Acte 1, scène 12, CRISPIN)
  14. Qu'ils viennent avec moi disputer la victoire. v.444 (Acte 1, scène 14, CRISPIN)
  15. Et je ne puis parler. v.474 (Acte 1, scène 15, CRISPIN)
  16. D'un rapport si mauvais je ne puis me fâcher. v.537 (Acte 1, scène 18, DÉMOCRITE)
  17. Mais il faut le punir, et je vais le chercher. v.538 (Acte 1, scène 18, LE FINANCIER)
  18. Dites, en vérité, puis-je être plus modeste ? v.604 (Acte 1, scène 19, FRONTIN)
  19. Je ne puis démêler si c'est la fourberie, v.607 (Acte 1, scène 19, DÉMOCRITE)
  20. Ou si ce n'est enfin que pure frénésie v.608 (Acte 1, scène 19, D?MOCRITE)
  21. Je ne puis débrouiller tout ce galimatias, v.613 (Acte 1, scène 20, DÉMOCRITE)
  22. Mais puis-je dans ces lieux me découvrir sans crainte ? v.619 (Acte 1, scène 21, CRISPIN)
  23. J'aime depuis longtemps un Chevalier parjure, v.631 (Acte 1, scène 21, CRISPIN)
  24. Puisque vous me trompiez, sans un avis fidèle. v.659 (Acte 1, scène 22, LE-CHEVALIER)
  25. Je n'ai pu le trouver. v.689 (Acte 1, scène 23, LE FINANCIER)
  26. Je puis dire avoir vu le bâton de bien près. v.754 (Acte 1, scène 24, CRISPIN)
  27. Je me dépars de tout, je ne puis pas plus dire. v.768 (Acte 1, scène 25, LE FINANCIER)
  28. Et l'amour dans mon coeur épuise sa puissance. v.780 (Acte 1, scène 25, CRISPIN)
  29. Puisque vous vous aimez, je veux vous marier. v.785 (Acte 1, scène 25, CLÉANDRE)

LES ACTEURS DE BONNE FOI (1757)

  1. Puisque tu connais ce mot-là, tu es habile, et je ne me méfie plus de toi. (Acte 1, scène 1, ÉRASTE)
  2. Je sais bien que tu me fuis, et que je t'ennuie depuis quelques jours. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  3. Dis-moi, dans cette scène-là, puis-je te battre ? (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  4. Puisqu'on les trouve de trop, laissons-les, et revenons. (Acte 1, scène 4, MERLIN)
  5. Vous ne vous souciez donc pas de Blaise, Colette, puisqu'il n'y a que vos parents qui veulent que vous l'épousiez ? (Acte 1, scène 4, MERLIN)
  6. Car, enfin, voilà un discours qui ne peut entrer dans la représentation de votre scène, puisque je ne serai pas présente quand vous la jouerez. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  7. N'as-tu jamais entendu parler d'un axiome qui dit que l'objet présent émeut la puissance ? (Acte 1, scène 4, MERLIN)
  8. Oui, je lui plais ; je nous plaisons tous deux ; il est garçon, je sis fille ; il est à marier, moi itou ; il voulait de Mademoiselle Lisette, il n'en veut pus ; il la quitte, je te quitte ; il me prend, je le prends. (Acte 1, scène 5, COLETTE)
  9. Mais, mes enfants, gagnons d'abord notre argent, et puis nous finirons nos débats. (Acte 1, scène 5, MERLIN)
  10. Puisqu'il faut vous le dire, c'est une petite pièce dont il est question. (Acte 1, scène 6, ÉRASTE)
  11. Cela sera plaisant, mais il n'y a que mon rôle qui m'embarrasse : à quoi puis-je vous être bonne ? (Acte 1, scène 8, ARAMINTE)
  12. Puisque vous le prenez sur ce ton-là, vous m'aimerez, s'il vous plaît. (Acte 1, scène 9, ARAMINTE)
  13. Je viens vous chercher, Madame, puisque vous ne venez pas ; mais que vois-je ? (Acte 1, scène 10, MADAME-ARGANTE)
  14. Il n'y a qu'un rêve qui puisse rendre ceci pardonnable, absolument qu'un rêve, que la représentation de votre misérable comédie va dissiper. (Acte 1, scène 10, MADAME-ARGANTE)
  15. Vous joueriez à merveille, Madame, et votre vivacité en est une preuve ; mais je ferais scrupule d'abaisser votre gravité jusque-là. (Acte 1, scène 10, MADAME-AMELIN)
  16. Il n'en sera rien, s'il vous plaît vous-même, et je vous le dis tout franc, vous avez là un très mauvais procédé, Madame ; vous êtes de nos amis, nous vous invitons au mariage de ma fille, et vous prétendez en faire le vôtre et lui enlever son mari, malgré toute la répugnance qu'il en a lui-même ; car il vous refuse, et vous sentez bien qu'il ne gagnerait pas au change ; en vérité, vous n'êtes pas concevable : à quarante ans lutter contre vingt ! (Acte 1, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  17. Écoutons donc, puisque vous le voulez. (Acte 1, scène 12, MADAME-AMELIN)
  18. Retirez-vous, puisque vous n'êtes pas de cette scène-ci ; vous paraîtrez quand il sera temps ; continuez, vous autres. (Acte 1, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  19. Elle est si jolie, que je n'ai pu m'en empêcher. (Acte 1, scène 12, MERLIN)
  20. Au reste, suivant toute apparence, ce contrat est à présent inutile, et n'est plus conforme à vos intentions, puisque c'est celui qu'on a dressé hier, et qu'il est au nom de Monsieur Éraste et de Mademoiselle Angélique. (Acte 1, scène 13, LE-NOTAIRE)
  21. Je ne vous le disputerai plus, je n'en fais que rire ; je soufflerai volontiers les acteurs, si l'on me fâche encore. (Acte 1, scène 13, MADAME-ARGANTE)

ANNIBAL (1727)

  1. Je ne puis plus longtemps vous taire mes alarmes, v.1 (Acte 1, scène 1, EGINE)
  2. Quel important sujet a pu donc aujourd'hui v.3 (Acte 1, scène 1, EGINE)
  3. Trois ans se sont passés, depuis qu'en ces États v.11 (Acte 1, scène 1, LAODICE)
  4. Je perdis sans regret un impuissant courroux ; v.35 (Acte 1, scène 1, LAODICE)
  5. Je les sens, et ne puis te les développer. v.56 (Acte 1, scène 1, LAODICE)
  6. Quoi ! J'aimerais encore ! Ah ! Puisque je le crains, v.71 (Acte 1, scène 1, LAODICE)
  7. Puis-je, sans me flatter, v.87 (Acte 1, scène 2, ANNIBAL)
  8. Je puis porter trop loin le succès de leurs armes, v.105 (Acte 1, scène 2, ANNIBAL)
  9. Et moi, qui vous connais, je puis avec honneur v.115 (Acte 1, scène 2, ANNIBAL)
  10. Et puisque avec ma foi vous reçûtes la sienne, v.133 (Acte 1, scène 2, LAODICE)
  11. Juger si vous aurez besoin de mon appui. v.180 (Acte 1, scène 2, LAODICE)
  12. Ces clients, en un mot, qu'il punit et protège, v.205 (Acte 1, scène 3, ANNIBAL)
  13. Et depuis quand les rois font-ils si peu d'état v.315 (Acte 2, scène 1, FLAVIUS)
  14. Quoique vaincu, les rois dont il cherche l'appui v.351 (Acte 2, scène 1, FLAMINIUS)
  15. Et Rome à les punir aurait un embarras v.355 (Acte 2, scène 1, FLAMINIUS)
  16. Et depuis quelque temps un bruit court parmi nous v.363 (Acte 2, scène 1, FLAMINIUS)
  17. N'aurait peut-être pu sentir le déshonneur, v.376 (Acte 2, scène 1, FLAMINIUS)
  18. Mais depuis quand, Seigneur, v.383 (Acte 2, scène 1, FLAVIUS)
  19. Consultez nos amis : ce qu'ils ont de puissance v.429 (Acte 2, scène 2, FLAMINIUS)
  20. Il échappa depuis, et ma seule imprudence v.509 (Acte 2, scène 2, ANNIBAL)
  21. Le Sénat, qui d'un autre est aujourd'hui l'appui, v.519 (Acte 2, scène 2, ANNIBAL)
  22. Put bien vous conseiller le parti du repos. v.528 (Acte 2, scène 2, FLAMINIUS)
  23. Douta que ses efforts pussent l'en dégager. v.540 (Acte 2, scène 2, FLAMINIUS)
  24. Tout le reste est chimère ou pure vanité, v.551 (Acte 2, scène 2, ANNIBAL)
  25. Que je n'ai pu, Seigneur, m'expliquer qu'à demi. v.568 (Acte 2, scène 3, FLAMINIUS)
  26. J'avouerai cependant, puisque Rome est puissante, v.617 (Acte 2, scène 3, PRUSIAS)
  27. Expliquez-vous, Seigneur, et voyons si je puis v.619 (Acte 2, scène 3, PRUSIAS)
  28. Lui nommer un époux ! Je puis l'avoir promise. v.629 (Acte 2, scène 3, PRUSIAS)
  29. De rendre sa valeur l'appui de ma famille, v.650 (Acte 2, scène 4, PRUSIAS)
  30. Puisque lui résister c'est se montrer rebelle. v.662 (Acte 2, scène 4, HIÉRON)
  31. Égorgent par scrupule un monde de sujets, v.671 (Acte 2, scène 4, HI?RON)
  32. Hélas ! Depuis le jour v.699 (Acte 3, scène 1, LAODICE)
  33. Puisse avec fermeté vouloir être vainqueur ! v.704 (Acte 3, scène 1, LAODICE)
  34. Ai-je l'honneur de plaire à votre république ! v.742 (Acte 3, scène 2, LAODICE)
  35. Mais je me rends justice, et ne puis soupçonner v.759 (Acte 3, scène 2, LAODICE)
  36. Mais je ne puis, Seigneur ; et des liens si doux, v.815 (Acte 3, scène 2, LAODICE)
  37. Je ne puis vous aimer, Seigneur, et vos soupçons v.827 (Acte 3, scène 2, LAODICE)
  38. Mais cependant, pourquoi s'est-elle interrompue ! v.833 (Acte 3, scène 3, FLAMINIUS)
  39. Sachons ce que je puis en attendre aujourd'hui. v.844 (Acte 3, scène 3, FLAMINIUS)
  40. Puisque avec aucun d'eux je ne suis engagé ! v.859 (Acte 3, scène 4, PRUSIAS)
  41. Et puisque sa bonté m'accorde Laodice, v.881 (Acte 3, scène 4, ANNIBAL)
  42. Puisque de sa révolte Annibal est complice, v.882 (Acte 3, scène 4, ANNIBAL)
  43. Doit braver les Romains, les vaincre et les punir. v.920 (Acte 3, scène 4, ANNIBAL)
  44. Épuisez votre adresse à tromper Prusias ; v.923 (Acte 3, scène 4, FLAMINIUS)
  45. Pressez ; Rome commande et ne dispute pas ; v.924 (Acte 3, scène 4, FLAMINIUS)
  46. Qu'il lui sied de donner des preuves de puissance. v.926 (Acte 3, scène 4, FLAMINIUS)
  47. Ah ! Sans toi, quel appui m'assurait sa tendresse ! v.978 (Acte 3, scène 6, PRUSIAS)
  48. Je puis vivre en infâme, ou mourir dans les fers. v.992 (Acte 3, scène 6, PRUSIAS)
  49. Mais ne puis-je, après tout, balancer sur le choix ! v.995 (Acte 3, scène 6, PRUSIAS)
  50. Mais j'avais espéré de punir les Romains. v.1028 (Acte 3, scène 8, ANNIBAL)
  51. Par qui de ses projets il puisse être éclairci. v.1058 (Acte 4, scène 2, ANNIBAL)
  52. Puis-je vivre, ou faut-il me hâter de mourir ! v.1074 (Acte 4, scène 2, ANNIBAL)
  53. Oui, puisque c'est à moi que ce héros se livre, v.1079 (Acte 4, scène 2, LAODICE)
  54. Qu'on puisse m'obtenir après votre trépas. v.1150 (Acte 4, scène 2, LAODICE)
  55. Notre hymen est rompu. v.1161 (Acte 4, scène 3, LAODICE)
  56. C'est conjurer sa perte et saper sa puissance. v.1204 (Acte 4, scène 3, FLAMINIUS)
  57. N'est pas un bien que puisse accepter un Romain. v.1222 (Acte 4, scène 3, LAODICE)
  58. Puisque après tout, Seigneur, pour tenir votre foi, v.1305 (Acte 4, scène 6, ANNIBAL)
  59. Vous qui, si le sort même eût trahi votre appui, v.1309 (Acte 4, scène 6, ANNIBAL)
  60. Eh ! Seigneur, éloignez ce scrupuleux soupçon : v.1338 (Acte 5, scène 1, HIÉRON)
  61. Depuis que dans ces lieux vous êtes arrivé, v.1345 (Acte 5, scène 2, PRUSIAS)
  62. Mais enfin nos tyrans sont plus puissants que nous. v.1366 (Acte 5, scène 2, PRUSIAS)
  63. Sans doute votre coeur a fait ce qu'il a pu. v.1374 (Acte 5, scène 2, ANNIBAL)
  64. Voilà ce que je puis vous répondre de mieux : v.1382 (Acte 5, scène 2, ANNIBAL)
  65. Puisque la mort m'arrache aux injures du sort, v.1441 (Acte 5, scène 4, ANNIBAL)
  66. Puisque vous m'estimez, ne pleurez pas ma mort. v.1442 (Acte 5, scène 4, ANNIBAL)
  67. Voilà ce que je puis vous offrir en ce jour ; v.1458 (Acte 5, scène 4, ANNIBAL)
  68. Je puis, sans t'offenser, prouver à Laodice v.1479 (Acte 5, scène 8, FLAMINIUS)
  69. Seigneur, puis-je espérer qu'oubliant l'un et l'autre v.1487 (Acte 5, scène 9, FLAMINIUS)
  70. Que puisse se choisir votre audace guerrière. v.1536 (Acte 5, scène 9, FLAMINIUS)
  71. Puisque autrefois, Seigneur, vous les avez vaincus, v.1541 (Acte 5, scène 9, FLAMINIUS)

LE TRIOMPHE DE PLUTUS (1739)

  1. Franchement, vous n'êtes pas fait pour me disputer un coeur. (Acte 1, scène 2, APOLLON)
  2. Tenez ; moi d'abord, en vous voyant, je vous trouvais la physionomie assez commune, et l'esprit à l'avenant ; mais depuis que je vous connais, vous êtes tout un autre homme, vous me paraissez presque aimable, et dès demain je vous trouverai charmant ; du moins il ne tiendra qu'à vous. (Acte 1, scène 4, SPINETTE)
  3. Le plus galant homme qu'on puisse trouver, je t'en assure. (Acte 1, scène 5, SPINETTE)
  4. Besoin, depuis que je suis au monde, je n'ai que ce besoin-là. (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  5. Puisque vous le voulez, Monsieur, j'y consens. (Acte 1, scène 6, ARMIDAS)
  6. C'est mon ami, mais je n'y saurais que faire ; l'amour se moque de l'amitié, et moi aussi ; je suis trop franc pour être scrupuleux. (Acte 1, scène 6, PLUTUS)
  7. Voilà un menton qui triplera, sur ma parole ; et puis du ventre !... (Acte 1, scène 6, PLUTUS)
  8. Oui, ma nièce, Monsieur est un galant homme ; qui, depuis le peu de temps que je le connais, m'a déjà donné pour lui une estime toute particulière. (Acte 1, scène 7, ARMIDAS)
  9. Voudriez-vous bien, Monsieur, me dire pourquoi cet homme-là vous plaît tant ; ce qui a pu vous le rendre si estimable en un quart_d_heure ? (Acte 1, scène 8, AMINTE)
  10. Ma nièce, cet homme que vous trouvez si ridicule, encore une fois, je ne puis l'estimer assez. (Acte 1, scène 8, ARMIDAS)
  11. Sur ce pied-là, je l'avoue, on ne saurait lui disputer le titre d'homme généreux et magnifique. (Acte 1, scène 8, AMINTE)
  12. Tenez, j'ai donné mon coeur, et quand cela est parti, le reste en coûte plus rien à déménager ; car je vous aime, il n'y a que moi qui puisse aimer comme cela ; et cela ira toujours en augmentant. (Acte 1, scène 10, PLUTUS)
  13. Qu'on puisse échapper à tes armes ; v.2 (Acte 1, scène 12, CHANTEURS)
  14. Puisque les voilà tous qui se rendent ici, arrêtons un moment pour leur faire voir la honte de leur choix. (Acte 1, scène 17, APOLLON)
  15. C'est la puissance v.24 (Acte 1, scène 19, SUIVANTE-DE-PLUTUS)
  16. De tels noeuds sont bientôt rompus ; v.92 (Acte 1, scène 19, AMINTE)

LA SECONDE SUPRISE DE L'AMOUR (1728)

  1. Cela serait sérieux, pour le coup, et nous allons voir cela : il ne sera pas dit que vous serez charmante impunément ; il faut que vous le voyiez, et que cela vous console, et qu'il vous plaise de vivre. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  2. Vous me saluez de la période la plus galante qui se puisse, et l'on sent bien qu'elle part d'un homme qui sait sa rhétorique. (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  3. Votre visite ne m'est point importune, je la reçois avec plaisir ; puis-je vous rendre quelque service ? (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  4. Vous savez où elle s'était retirée depuis huit mois pour se soustraire au mariage où son père voulait la contraindre ; nous espérions tous deux que sa retraite fléchirait le père : il a continué de la persécuter ; et lasse ; apparemment, de ses persécutions, accoutumée à notre absence, désespérant, sans doute, de me voir jamais à elle, elle a cédé, renoncé au monde, et s'est liée par des noeuds qu'elle ne peut plus rompre : il y a deux mois que la chose est faite. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  5. Je la vis la veille, je lui parlai, je me désespérai, et ma désolation, mes prières, mon amour, tout m'a été inutile ; j'ai été témoin de mon malheur ; j'ai depuis toujours demeuré dans le lieu, il a fallu m'en arracher, je n'en arrivai qu'avant-hier. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  6. Il n'y a plus de moeurs, plus de sentiment dans le monde ; moi qui vous parle, on trouve étonnant que je pleure depuis six mois ; vous passerez aussi pour un homme extraordinaire, il n'y aura que moi qui vous plaindrai véritablement, et vous êtes le seul qui rendra justice à mes pleurs ; vous me ressemblez, vous êtes né sensible, je le vois bien. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  7. Je ne sais ce que je fais dans le trouble où je suis : puisqu'elle ne l'est point, lisez-la, Madame, vous en jugerez mieux combien je suis à plaindre ; nous causerons plus longtemps ensemble, et je sens que votre conversation me soulage. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  8. Tenez, sans compliment, depuis six mois je n'ai eu de moment supportable que celui-ci ; et la raison de cela, c'est qu'on aime à soupirer avec ceux qui vous entendent : lisons la lettre. (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  9. Nous demeurons comme dans la même maison, puisque le même jardin nous est commun. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  10. Cela vient encore fort bien ; j'ai pris depuis quinze jours un homme à qui j'ai donné le soin de ma bibliothèque ; je n'ai pas la vanité de devenir savante, mais je suis bien aise de m'occuper : il me lit tous les jours quelque chose, nos lectures sont sérieuses, raisonnables ; il y met un ordre qui m'instruit en m'amusant : voulez-vous être de la partie ? (Acte 1, scène 7, LA MARQUISE)
  11. Cela n'est plus nécessaire, puisque je reste ici. (Acte 1, scène 9, LE CHEVALIER)
  12. J'étais sous le berceau pendant votre conversation avec Madame la Marquise, et j'en ai entendu une partie sans le vouloir ; votre voyage est rompu, ma maîtresse vous a conseillé de rester, vous êtes tous deux dans la tristesse, et la conformité de vos sentiments fera que vous vous verrez souvent. (Acte 1, scène 10, LISETTE)
  13. Je suis attachée à ma maîtresse, plus que je ne saurais vous le dire, et je suis désolée de voir qu'elle ne veut pas se consoler, qu'elle soupire et pleure toujours ; à la fin elle n'y résistera pas : n'entretenez point sa douleur, tâchez même de la tirer de sa mélancolie ; voilà Monsieur_le_Comte qui l'aime, vous le connaissez, il est de vos amis, Madame la Marquise n'a point de répugnance à le voir ; ce serait un mariage qui conviendrait, je tâche de le faire réussir ; aidez-nous de votre côté, Monsieur le Chevalier, rendez ce service à votre ami, servez ma maîtresse elle-même. (Acte 1, scène 10, LISETTE)
  14. Mais, Lisette, ne me dites-vous pas que Madame la Marquise voit le Comte sans répugnance ? (Acte 1, scène 10, LE CHEVALIER)
  15. Mais, sans répugnance, cela veut dire qu'elle me souffre ; voilà tout. (Acte 1, scène 10, LE COMTE)
  16. Ma foi, Monsieur_le_Comte, je faisais tout pour le mieux ; mais puisque vous le voulez, je parlerai, il en arrivera ce qu'il pourra : vous le voulez, malgré mes bonnes raisons ; je suis votre serviteur et votre ami. (Acte 1, scène 10, LE CHEVALIER)
  17. Adieu, Lisette, ne m'oubliez pas ; puisque Madame la Marquise a des affaires, je reviendrai une autre fois. (Acte 1, scène 10, LE COMTE)
  18. Mon voyage est rompu ; on ne change pas à tout moment de résolution, et je ne partirai point ; à l'égard de Monsieur_le_Comte, je parlerai en sa faveur à votre maîtresse ; et s'il est vrai, comme je le préjuge, qu'elle ait du penchant pour lui, ne vous inquiétez de rien, mes visites ne seront pas fréquentes, et ma tristesse ne gâtera rien ici. (Acte 1, scène 11, LE CHEVALIER)
  19. Chère Angélique, s'il y a quelque chose au monde qui puisse me consoler, c'est de sentir combien vous êtes au-dessus de votre sexe, c'est de voir combien vous méritez mon amour. (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  20. À purger l'âme de toutes ses passions. (Acte 1, scène 14, HORTENSIUS)
  21. Vous avez là un puissant antidote : je vous dirai pourtant, mon ami, que le chagrin est toujours inutile, parce qu'il ne remédie à rien, et que la raison doit être notre règle dans tous les états. (Acte 1, scène 14, HORTENSIUS)
  22. Ne parlons point de raison, je la sais par coeur, celle-là ; purgez-moi plutôt avec de la morale. (Acte 1, scène 14, LUBIN)
  23. C'est de la morale et de la philosophie ; ils disent que cela purge l'âme ; j'en ai pris une petite dose, mais cela ne m'a pas seulement fait éternuer. (Acte 2, scène 2, LUBIN)
  24. Je te rendrai service, si je le puis. (Acte 2, scène 3, LA MARQUISE)
  25. Je vous supplierai de m'en dispenser, Madame ; ce n'est pas la peine, pour le peu de temps que nous avons à rester ensemble, puisque vous vous mariez avec Monsieur_le_Comte. (Acte 2, scène 4, HORTENSIUS)
  26. De Mademoiselle Lisette qui l'a dit à Lubin, lequel me l'a rapporté, avec cette apostille contre moi, qui est que ce mariage m'expulserait d'ici. (Acte 2, scène 4, HORTENSIUS)
  27. Puis-je rester ici ? (Acte 2, scène 4, HORTENSIUS)
  28. Je ne dispute pas qu'il n'ait fait une sottise, assurément ; mais, dans l'occurrence, un honnête homme se reprend. (Acte 2, scène 5, LUBIN)
  29. C'est que j'apprends que vous me marierez avec Monsieur_le_Comte, au défaut du Chevalier, à qui vous m'avez proposée, et qui ne veut point de moi, malgré tout ce que vous avez pu lui dire avec son valet, qui vient m'exhorter à avoir de l'amour pour son maître, dans l'espérance que cela le touchera. (Acte 2, scène 6, LA MARQUISE)
  30. Ce n'est pas assez qu'il le croie, ce n'est pas assez, il faut que cela soit ; il n'y a que cela qui puisse me venger de l'affront presque public que m'a fait sa réponse ; il n'y a que cela ; j'ai besoin, pour réparations, que son discours n'ait été qu'un dépit amoureux ; dépendre d'un dépit amoureux ! (Acte 2, scène 6, LA MARQUISE)
  31. On n'a jamais aimé une maîtresse autant que je vous aime ; je m'avise de tout, et puis il se trouve que j'ai fait tous les maux imaginables. (Acte 2, scène 6, LISETTE)
  32. Puisque la conversation vous ennuie, nous allons lire. (Acte 2, scène 7, LA MARQUISE)
  33. Car enfin, malgré nos conventions, votre coeur aurait pu être tenté du mien : ou bien était-ce vrai dédain ? (Acte 2, scène 7, LA MARQUISE)
  34. ce sont ces dispositions-là dans lesquelles je vous ai vue, qui m'ont attaché à vous, vous le savez bien ; et depuis que j'ai perdu Angélique, j'oublierais presque qu'on peut aimer, si vous ne m'en parliez pas. (Acte 2, scène 7, LE CHEVALIER)
  35. Pourquoi laisser sortir le Chevalier, puisque ce que vous allez lire lui convient ? (Acte 2, scène 8, LA MARQUISE)
  36. "La raison est d'un prix à qui tout cède ; c'est elle qui fait notre véritable grandeur ; on a nécessairement toutes les vertus avec elle ; enfin le plus respectable de tous les hommes, ce n'est pas le plus puissant, c'est le plus raisonnable." (Acte 2, scène 8, HORTENSIUS)
  37. "Puisque la raison est un si grand bien, n'oublions rien pour la conserver ; fuyons les passions qui nous la dérobent ; l'amour est une de celles..." (Acte 2, scène 8, HORTENSIUS)
  38. Cela n'est pas vrai ; je n'ai jamais été plus raisonnable que depuis que j'en ai pour Angélique, et j'en ai excessivement. (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  39. Je m'attendais à plus de repos quand j'ai rompu mon voyage ; je ne ferai plus de projets, je vois bien que je rebute le monde. (Acte 2, scène 9, LE CHEVALIER)
  40. d'une chose que vous avez rendue nécessaire : une étourdie vient vous proposer ma main, vous y avez de la répugnance ; à la bonne heure, ce n'est point là ce qui me choque ; un homme qui a aimé Angélique peut trouver les autres femmes bien inférieures, elle a dû vous rendre les yeux très difficiles ; et d'ailleurs tout ce qu'on appelle vanité là-dessus, je n'en suis plus. (Acte 2, scène 9, LA MARQUISE)
  41. Je n'en ai point de preuve ; car cette répugnance dont je ne me plains point, fallait-il la marquer ouvertement ? (Acte 2, scène 9, LA MARQUISE)
  42. L'amour est bien tendre, Chevalier ; eh bien, croyez qu'elle ménage avec encore plus de scrupule que lui les intérêts de ceux qu'elle unit ensemble. (Acte 2, scène 9, LA MARQUISE)
  43. Morbleu, Madame, vous m'avez parlé de répugnance, et je ne saurais vous souffrir cette idée-là. (Acte 2, scène 9, LE CHEVALIER)
  44. Tenez, je trancherai tout d'un coup là-dessus : si je n'aimais pas Angélique, qu'il faut bien que j'oublie, vous n'auriez qu'une chose à craindre avec moi, qui est que mon amitié ne devînt amour, et raisonnablement il n'y aurait que cela à craindre non plus ; c'est là toute la répugnance que je me connais. (Acte 2, scène 9, LE CHEVALIER)
  45. Est-ce que l'amour m'expulserait d'ici ? (Acte 3, scène 1, HORTENSIUS)
  46. Mais, Monsieur_le_Comte, je ne crois pas que cela soit, et je n'y vois pas encore d'apparence : Hortensius lui déplaît, elle le congédie ; voilà tout ce que j'en puis dire. (Acte 3, scène 4, LISETTE)
  47. On m'a dit que vous me demandiez ; puis-je vous rendre quelque service, Monsieur ? (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  48. Pardi, si je le puis, cela vaut fait. (Acte 3, scène 6, LE CHEVALIER)
  49. De pures visions de sa part, Marquise ; mais des visions qui m'ont chagriné, parce qu'elles vous intéressent, et dont la première a d'abord été de me demander si je vous aimais. (Acte 3, scène 8, LE CHEVALIER)
  50. Je ne puis deviner, si vous ne me le dites. (Acte 3, scène 15, LA MARQUISE)

L'HÉRITIER DE VILLAGE (1729)

  1. Je leur ons quasiment parlé ; j'ons été chez le maltôtier qui les avait de mon frère, et qui les fait aller et venir pour notre profit, et je les ons laissés là : car, par le moyen de son tricotage, ils rapportont encore d'autres écus ; et ces autres écus, qui venont de la manigance, engendront d'autres petits magots d'argent qu'il boutra avec le grand magot, qui, par ce moyen, devianra ancore pus grand ; et j'apportons le papier comme quoi ce monciau du petit et du grand m'appartiant, et comme quoi il me fera délivrance, à ma volonté, du principal et de la rente de tout ça, dont il a été parlé dans le papier qui en rend témoignage en la présence de mon procureur, qui m'assistait pour agencer l'affaire. (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  2. Puis après, je vais à reculons. (Acte 1, scène 2, CLAUDINE)
  3. Non ; je pense qu'il n'y a pas d'obligation à ça ; stapendant je nous en informerons pour être pus sûrs ; mais il y a une autre bagatelle qui est encore pour le bon air ; c'est que j'aurons une maîtresse qui sera queuque chiffon de femme, qui sera bian laide et bian sotte, qui ne m'aimera point, que je n'aimerai point non pus ; qui me fera des niches, mais qui me coûtera biaucoup, et qui ne vaura guère, et c'est là le plaisir. (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  4. Il est vrai que vous êtes noble ; moi, je le suis depuis le premier homme ; mais les premiers hommes étaient pasteurs ; prenez donc le pastoureau, et moi la pastourelle. (Acte 1, scène 4, LE CHEVALIER)
  5. Revenons à nos moutons ; vous savez qui je suis, vous me connaissez depuis longtemps. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  6. Puisque vous avez découvert ce que je pensais, je n'en ferai plus de mystère ; je souscris à tout ce que vous ferez, on sera content de mes manières. (Acte 1, scène 5, MADAME-DAMIS)
  7. Touchez là, mon gendre ; allons, ma bru, ça vaut fait ; j'achèterons de la noblesse, alle sera toute neuve, alle en durera pus longtemps, et soutianra la vôtre qui est un peu usée. (Acte 1, scène 5, BLAISE)
  8. Soit, Monsieur Blaise, je me réjouis de votre aventure ; vos enfants viennent de me l'apprendre ; je vous en fais compliment, et je vous prie en même temps de me donner les cinquante francs que vous me devez depuis un mois. (Acte 1, scène 7, LE-FISCAL)
  9. Voulez-vous que je me parde de réputation pour cinquante chétifs francs ? (Acte 1, scène 7, BLAISE)
  10. Il me plaît que vous bailliez une petite leçon de bonne manière à nos enfants : dressez-les un petit brin selon leur qualité, à celle fin qu'ils puissent tantôt batifoler à la grandeur, suivant les balivarnes du biau monde ; vous ferez bian ça ? (Acte 1, scène 8, BLAISE)
  11. Ça est vrai, Mademoiselle ; mais vous serez pus accoutumée à la seconde fois qu'à la première, et de fois en fois vous vous y accoutumerez tout à fait. (Acte 1, scène 9, COLIN)
  12. Il n'y a qu'à dire, je serai pus hardie ; car je me retians à cette heure-ci. (Acte 1, scène 10, COLETTE)
  13. Laissez-moi faire ; je saurai bien petit à petit manquer de courage, et pis en manquer encore davantage, et pis enfin n'en avoir pus. (Acte 1, scène 10, COLETTE)
  14. Puis-je espérer que vous aurez pour agréable la tendresse de votre amant ?... (Acte 1, scène 10, ARLEQUIN)
  15. J'ai quitté la compagnie, je n'ai pu, Mademoiselle, résister à l'envie de vous voir. (Acte 1, scène 12, LE CHEVALIER)
  16. C'est comme qui dirait beaucoup ; mais c'est que la confusion vous rend le coeur chiche ; baillez-moi votre main que je la baise ; ça vous mettra pus en train. (Acte 1, scène 14, COLIN)

L'ÃŽLE DE LA RAISON ou LES PETITS HOMMMES (1727)

  1. Oui, vanité pure. (Prologue, scène 1, LE CHEVALIER)
  2. Mais, Messieurs, depuis six mois que nous avons été pris par cet insulaire qui vient de nous mettre ici, que vous est-il arrivé ? (Acte 1, scène 2, LA COMTESSE)
  3. C'est-à-dire que moi qu'on appelait le grand Blaise, moi qui vous parle, il n'y a pus de nouvelles de moi : je ne savons pas ce que je sis devenu ; je ne trouve pus dans mon pourpoint qu'un petit reste de moi, qu'un petit criquet qui ne tiant pas plus de place qu'un éparlan. (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  4. Je me sens d'un rapetissement, d'une corpusculence si chiche, je sis si diminué, si chu, que je prenrais de bon coeur une lantarne pour me charcher. (Acte 1, scène 2, BLAISE)
  5. En vérité, puisque vous me les donnez, je les accepte avec plaisir. (Acte 1, scène 3, LE GOUVERNEUR)
  6. Venez me voir avaler ma pitance, vous varrez s'il y a d'homme qui débride mieux ; je ne sis pas pus haut que chopaine, mais morgué ! (Acte 1, scène 3, BLAISE)
  7. Leur petitesse n'était donc que l'effet d'un charme, ou bien qu'une punition des égarements et de la dégradation de leur âme ? (Acte 1, scène 4, LE GOUVERNEUR)
  8. En les voyant faits comme nous, nous en sentirons encore mieux le prix de la raison, puisqu'elle seule fait la différence de la bête à l'homme. (Acte 1, scène 4, LE GOUVERNEUR)
  9. Cadédis, pour moi, jé troubé l'imagination essellente ; il faut qué cet hommé soit dé race gasconne, en berité ; et j'adopte sa pensée : sauf lé respect qué jé dois à tous, jé prendrai seulément la liberté dé purger son discours dé la broussaillé qui s'y troube. (Acte 1, scène 8, FONTIGNAC)
  10. Là, là, n'appuyez pas si farme. (Acte 1, scène 8, BLAISE)
  11. Oui, je sis le pus sage de la bande. (Acte 1, scène 8, BLAISE)
  12. Je l'avais fait contre un homme puissant qui m'aimait assez, et qui s'est scandalisé mal à propos d'un pur jeu d'esprit. (Acte 1, scène 8, LE POÈTE)
  13. Jé n'interrogé pas Monsieur, dé qui jé suis lé sécrétaire dépuis dix ans, et qué lé hasard a fait naître en France ; quoiqué dé famille espagnolé ; il allait vice-roi dans les Indes avec Madamé sa soeur, et Spinette, cette agréablé fille de qui jé suis tombé épris dans lé voyage. (Acte 1, scène 8, FONTIGNAC)
  14. Allons, causons ensemble ; j'ai bonne opinion de vous, puisque vous avez déjà eu l'instinct d'apprendre notre langue. (Acte 1, scène 10, BLECTRUE)
  15. Ou du moins vous nous croyez tels, et nous aussi ; mais cette petitesse réelle ou fausse ne nous est venue que depuis que nous avons mis le pied sur vos terres. (Acte 1, scène 10, LE POÈTE)
  16. N'en doutez point, mon cher : j'ai des raisons pour vous dire cela, et je me sens saisi de joie, puisque vous commencez à le soupçonner vous-même. (Acte 1, scène 10, BLECTRUE)
  17. Et puis, il y a des comédies où je représentais les vices et les ridicules des hommes. (Acte 1, scène 10, LE POÈTE)
  18. Oui, assez ; et en même temps je sens un mouvement intérieur que je ne puis expliquer. (Acte 1, scène 10, LE POÈTE)
  19. Dès le premier pas ici, je me suis aparçu dévaler jusqu'à la ceinture ; et pis, en faisant l'autre pas, je n'allais pus qu'à ma jambe ; et pis je me sis trouvé à la cheville du pied. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  20. Morgué, depuis six mois j'épions pour en avoir autant : apprenez-moi le secret qu'il faut pour ça. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  21. Je ne sis qu'un nigaud, qu'un butor, et je le soutianrons dans le carrefour, à son de trompe, afin d'en être pus confus ; car, morgué ! (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  22. Si je savions écrire, je vous griffonnerions un petit mémoire de mes fredaines ; ça serait pus tôt fait. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  23. Encore ma raison et mon impartinence sont si embarrassées l'une dans l'autre, que tout ça fait un ballot où je ne connais pus rian. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  24. Allons, mon ami, je ne vous quitte pus. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  25. Je ne sis pus à la cheville de voute pied, j'attrape voute jarretière. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  26. J'ons si souvent pardu la raison, que je m'étonne qu'alle puisse me retrouver alle-même. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  27. Et pis le temps se fâche, velà un orage, l'iau gâte nos vivres ; il n'y a pus ni pâte ni faraine. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  28. Jamais pus de vanité, jamais... (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  29. Je n'en dépenserai pus en suffisance. (Acte 1, scène 14, BLAISE)
  30. Ce n'est pas que j'y répugne. (Acte 1, scène 17, FONTIGNAC)
  31. Sans doute, puisqu'ou êtes Gascon ; mais est-ce par couteume ou par occasion ? (Acte 1, scène 17, BLAISE)
  32. Allons, ou êtes purgé à fond. (Acte 3, scène 1, BLAISE)
  33. Morgué, pus d'honneur, je n'en voulons pus tâter ; et je sais bian que je ne sis qu'un pauvre réchappé des Petites-Maisons. (Acte 3, scène 2, BLAISE)
  34. Ça vous passe, mon mignon ; et j'allons, pisque ma compagnée l'ordonne, vous apprenre à devenir grand garçon, et le tu autem de voute petitesse : mais je vas être brutal, je vous en avartis ; faut que j'assomme voute rapetissement avec des injures : demandez putôt aux camarades. (Acte 3, scène 2, BLAISE)
  35. Et puis cette bonté superbe avec laquelle on salue des inférieurs ; cet air altier avec lequel on prend sa place ; cette évaluation de ce que l'on est et de ce que les autres ne sont pas. (Acte 3, scène 6, SPINETTE)
  36. Elle aurait pu se montrer à la foire. (Acte 3, scène 6, SPINETTE)
  37. Spinette, m'amie, velà qui est fait, la marionnette est partie ; velà le pus biau jet qui se fera jamais. (Acte 3, scène 6, BLAISE)
  38. Pus de petitesse ; je l'ons tuée toute roide. (Acte 3, scène 6, BLAISE)
  39. Voyons, puis-je vous y aider ? (Acte 3, scène 8, PARMENÈS)
  40. Je me prête autant que je puis à cette difficulté qui vous reste encore. (Acte 3, scène 8, PARMEN?S)
  41. Il y a des choses sur lesquelles je puis n'être pas encore bien affermie. (Acte 3, scène 8, LA COMTESSE)
  42. Il n'y a pus que vous d'ostiné, avec ce faiseur de vars, qui est rechuté, et ce petit glorieux de phisolophe, qui est trop sot pour s'amender, et qui raisonne comme une cruche. (Acte 4, scène 1, BLAISE)
  43. Quand je songe que voute soeur a bian pu endurer l'avanie que je li avons faite ; la velà pour le dire. (Acte 4, scène 1, BLAISE)
  44. La vue de cet impudent-là m'indigne. (Acte 4, scène 3, LE COURTISAN)
  45. Il n'est déjà pus si glorieux comme dans ce vaissiau où il ne me regardait pas. (Acte 4, scène 3, BLAISE)
  46. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour éviter cet inconvénient-là. (Acte 4, scène 3, LE COURTISAN)
  47. Qu'est-ce que c'est donc qu'une science où l'on puise plus de corruption que dans le commerce du plus grand monde ? (Acte 4, scène 4, LE COURTISAN)
  48. Tout ce qu'on peut faire d'eux, c'est de les nourrir, puisque ce sont des hommes, car il n'est pas permis de les étouffer. (Acte 4, scène 4, BLECTRUE)
  49. Morgué, me velà pris ; il a si bian ravaudé ça que je n'y connais pus rian ; j'ons peur qu'il ne me gâte. (Acte 4, scène 4, BLAISE)
  50. Ménagez-moi donc l'honneur de vous vaincre ; que votre amour soit le prix du mien, et non pas un pur don de votre faiblesse : n'avilissez point votre coeur par l'impatience qu'il aurait de se rendre ; et pour vous achever l'idée de ce que vous devez être, n'oubliez pas qu'en nous aimant tous deux, vous devenez, s'il est possible, encore plus comptable de ma vertu que je ne la suis moi-même. (Acte 4, scène 5, FLORIS)
  51. Je vous parmets de me conter ça à moi, et il n'y a pas de mal à l'aimer en cachette ; ça est honnête ; et mêmement ils disont ici que pus en aime sans le dire, et pus ça est biau ; car en souffre biaucoup, et c'est cette souffrance-là qui est daigne de nous, disont-ils. (Acte 4, scène 6, BLAISE)
  52. Mon dessein n'est pas de vous faire de la peine : et s'il est vrai que vous ne puissiez avoir du retour... (Acte 4, scène 7, L'INSULAIRE)
  53. Il n'y a donc pus de répit ; ou êtes bian pressée, ma mie ? (Acte 4, scène 7, BLAISE)
  54. N'est-ce pas assez disputer ? (Acte 4, scène 7, L'INSULAIRE)
  55. Mais ne causons pus ; velà une autre amoureuse qui viant. (Acte 4, scène 7, BLAISE)
  56. Puissent les dieux vous combler de leurs faveurs ! (Acte 4, scène 9, LE GOUVERNEUR)
  57. L'usage le plus digne qu'on puisse faire de son bonheur, c'est de s'en servir à l'avantage des autres. (Acte 4, scène 9, LE GOUVERNEUR)
  58. Rend ta force impuissante. v.52 (Acte 4, scène 10, MADEMOISELLE JOUVENOT)
  59. Qu'un nain soit opulent, v.57 (Acte 4, scène 10, LEGRAND)

LA JOIE IMPRÉVUE (1760)

  1. Quant à votre amour pour elle, j'y consens, j'y donne mon approbation ; je vous dirai même que le plaisir de voir Lisette qui la suit a extrêmement adouci les afflictions que vous m'avez données, je n'aurais pu les supporter sans elle ; il n'y a qu'une chose qui m'intrigue : c'est que la mère de Constance, quand elle se promène ici avec sa fille, et que vous les abordez, ne me paraît pas fort touchée de votre compagnie, sa mine s'allonge, j'ai peur qu'elle ne vous trouve un étourdi ; vous êtes pourtant un assez joli garçon, assez bien fait mais, de temps en temps, vous avez dans votre air je ne sais quoi... qui marquerait... une tête légère... (Acte 1, scène 1, PASQUIN)
  2. Laissez-le dire ; je lui sais bon gré de sa méchante humeur, puisqu'elle vient de son zèle. (Acte 1, scène 2, LE CHEVALIER)
  3. Puisse-t-il dire vrai, au reste. (Acte 1, scène 2, LE CHEVALIER)
  4. Monsieur, je m'y ferais hacher, il n'y a point d'honnête homme qui puisse avoir ce visage-là : Lisette, en le voyant ici, en convenait hier avec moi. (Acte 1, scène 3, PASQUIN)
  5. Arrêtez, Monsieur, on nous a interrompus, je ne vous ai pas quand je veux, et mes ordres portent aussi, attendu cette légèreté d'esprit dont je vous ai parlé, que je tiendrai la main à ce que vous exécutiez tout ce que Monsieur votre père vous a dit de faire, et voici un petit agenda où j'ai tout écrit. (Acte 1, scène 3, PASQUIN)
  6. Le pupille ne manquera de se transporter chez Monsieur Raffle, procureur, pour lui remettre des papiers. (Acte 1, scène 3, PASQUIN)
  7. Pardi, depuis le temps qu'il vit, il a eu le temps de faire des connaissances. (Acte 1, scène 3, PASQUIN)
  8. Mais, ma mie, je ne comprends pas votre scrupule ; n'êtes-vous pas convenue avec moi que je suis aimable ? (Acte 1, scène 5, PASQUIN)
  9. Pour ce qui est de nos parents, nous ne leur avons, depuis notre arrivée, écrit que deux petites lettres, où il n'a pu être question de vous, ma fille : à la première, nous ne savions pas seulement que vos beautés étaient au monde ; nous ne l'avons su qu'une heure avant la seconde ; mais à la troisième, on mandera qu'on les a vues, et à la quatrième, qu'on les adore. (Acte 1, scène 5, PASQUIN)
  10. Oui, je les sais, oui, il y a quinze jours que vous êtes ici, et il y en a autant que j'y suis ; je partis le lendemain de votre départ, je vous ai rattrapé en chemin, je vous ai suivi jusqu'ici, et vous ai fait observer depuis que vous y êtes ; c'est moi qui ai dit au banquier de ne délivrer à mon fils qu'une partie de l'argent destiné à l'acquisition de sa charge, et de le remettre pour le reste ; on m'a appris qu'il a joué, et qu'il a perdu. (Acte 1, scène 6, MONSIEUR ORGON)
  11. Monsieur, puisque vous savez tout, vous savez sans doute que ce n'est pas ma faute. (Acte 1, scène 6, PASQUIN)
  12. Je la connais, cette Madame Dorville, et il faut que mon fils ne lui ait pas rendu la lettre que je lui ai écrite, puisqu'il ne la voit pas chez elle. (Acte 1, scène 6, MONSIEUR ORGON)
  13. Tu diras à ton maître, de la part de Madame Dorville, qu'elle le prie de ne plus parler à Constance, que c'est une liberté qui lui déplaît, et qu'il s'en abstiendra, s'il est galant homme ; ce dont l'impudence du valet fait que je doute. (Acte 1, scène 7, LISETTE)
  14. Ma fille, vous aurait-il entendu dire quelque chose qui ait pu lui donner cette idée ? (Acte 1, scène 10, MADAME DORVILLE)
  15. Retirons-nous, puisqu'il n'y a pas moyen de se défaire de lui. (Acte 1, scène 10, MADAME DORVILLE)
  16. Cependant, les vues que j'avais pour ma fille subsistent toujours, et plus que jamais, puisque je la marie incessamment. (Acte 1, scène 11, MADAME DORVILLE)
  17. Oui, et depuis que Madame m'a confié ses desseins, je suis fort de son sentiment ; je trouve que le parti vous convient. (Acte 1, scène 13, LISETTE)
  18. Je dois m'intéresser à ce qui vous regarde, et puis on m'a fait l'honneur de me communiquer les choses. (Acte 1, scène 13, LISETTE)
  19. Vous mentez, je ne vous ai jamais dit que je l'aimais, mais seulement qu'il était aimable : vous m'en avez dit mille biens vous-même ; et puisque ma mère veut que je m'explique avec franchise, j'avoue qu'il m'a prévenue en sa faveur. (Acte 1, scène 13, CONSTANCE)
  20. Je les aurais combattus, si j'y avais pris garde, et je tâcherai de les surmonter, puisque vous me l'ordonnez ; il aurait pu devenir mon époux, si vous l'aviez voulu ; il a de la naissance et de la fortune, il m'aime beaucoup ; ce qui est avantageux en pareil cas, et ce qu'on ne rencontre pas toujours. (Acte 1, scène 13, CONSTANCE)
  21. Depuis que vous y êtes : figurez-vous qu'il n'est pas arrivé un moment plus tôt ni plus tard. (Acte 1, scène 15, LISETTE)
  22. Il n'y a que lui qui puisse t'avoir révélé cela. (Acte 1, scène 16, PASQUIN)
  23. J'oublie tout, mon fils ; si cette scène-ci vous corrige, ne craignez rien de ma colère ; je vous connais, et ne veux vous punir de vos fautes qu'en vous donnant de nouveaux témoignages de ma tendresse ; ils feront plus d'effet sur votre coeur que mes reproches. (Acte 1, scène 21, MONSIEUR ORGON)

L'ÉPREUVE (1740)

  1. Je tombai malade trois jours après mon arrivée ; j'ai été même en quelque danger, je l'ai vue inquiète, alarmée, plus changée que moi ; j'ai vu des larmes couler de ses yeux, sans que sa mère s'en aperçut et, depuis que la santé m'est revenue, nous continuons de même ; je l'aime toujours, sans le lui dire, elle m'aime aussi, sans m'en parler, et sans vouloir cependant m'en faire un secret ; son coeur simple, honnête et vrai, n'en sait pas davantage. (Acte 1, scène 1, LUCIDOR)
  2. Puisque personne ne t'a vu entrer, retire-toi avant que quelqu'un que je vois dans le jardin n'arrive, va t'ajuster, et ne parais que dans une heure ou deux. (Acte 1, scène 1, LUCIDOR)
  3. Pus rougeaud, pus varmeil, ça réjouit, ça me plaît à voir. (Acte 1, scène 2, MAÎTRE BLAISE)
  4. C'est que j'aime tant la santé des braves gens, alle est si recommandabe, surtout la vôtre, qui est la pus recommandabe de tout le monde. (Acte 1, scène 2, MAÎTRE BLAISE)
  5. Les bras m'en tombont, je ne saurais me ravoir ; allons, Monsieur, boutez-vous là, que je me prosterne devant vous, ni pus ni moins que devant un prodige. (Acte 1, scène 2, MAÎTRE BLAISE)
  6. Oui, Monsieur, je serons fidèle à ça, mais j'ons bonne espérance de n'être pas daigne d'elle, et mêmement j'avons opinion, si alle osait, qu'alle vous aimerait pus que parsonne. (Acte 1, scène 2, MAÎTRE BLAISE)
  7. Vous me surprenez, je ne m'en suis pas aperçu, vous vous trompez ; en tout cas, si elle ne veut pas de vous, souvenez-vous de lui faire ce petit reproche-là, je serais bien aise de savoir ce qui en est, par pure curiosité. (Acte 1, scène 2, LUCIDOR)
  8. Autant que j'en puis juger, mon avis est que jusqu'ici elle n'a rien dans le coeur pour vous. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  9. Pus vous allez, mieux vous dites. (Acte 1, scène 3, MAÎTRE BLAISE)
  10. Vous tenez depuis un moment des discours bien étranges. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  11. Dame, je sis bridé, mais ce n'est pas comme vous, je ne saurais parler pus clair ; voici venir Angélique, laissez-moi li toucher un petit mot d'affection, sans que ça empêche que vous soyez gentille. (Acte 1, scène 4, MAÎTRE BLAISE)
  12. Il n'y a pas d'apparence, il veut auparavant vous marier dans l'opulence, à ce qu'il dit. (Acte 1, scène 5, MAÎTRE BLAISE)
  13. Stapendant j'ons mes prétentions itou, mais je ne me cache pas, je dis mon nom, je me montre, en publiant que je suis amoureux de vous, vous le savez bian. (Acte 1, scène 5, MAÎTRE BLAISE)
  14. Je ne sais pas seulement moi-même ce que je veux dire, on rêve, on promène sa pensée, et puis c'est tout ; on le verra, ce mari, je ne l'épouserai pas sans le voir. (Acte 1, scène 6, ANGÉLIQUE)
  15. Je ne me souciais d'aucun quand vous êtes venu ici, et je ne m'en soucie pas davantage depuis que vous y êtes, assurément. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  16. Il me demandera en ce qu'il lui plaira, mais, en un mot, tous ces gens-là me déplaisent depuis le premier jusqu'au dernier, principalement lui, qui me reprochait, l'autre jour, que nous nous parlions trop souvent tous deux, comme s'il n'était pas bien naturel de se plaire plus en votre compagnie qu'en la sienne ; que cela est sot ! (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  17. Qu'importe que j'y retourne ou non, puisqu'il ne tiendra qu'à vous que nous y soyons tous deux ? (Acte 1, scène 8, LUCIDOR)
  18. Depuis que Monsieur Lucidor est ici, son séjour n'a été marqué pour nous que par des bienfaits ; pour comble de bonheur, il procure à ma fille un mari tel qu'elle ne pouvait pas l'espérer, ni pour le bien, ni pour le rang, ni pour le mérite... (Acte 1, scène 15, MADAME-ARGANTE)
  19. Tout doux, appuyez légèrement sur le dernier. (Acte 1, scène 15, FRONTIN)
  20. C'est bien fait, je vous dirai donc, Monsieur, que je serais mortifiée s'il fallait vous aimer, le coeur me le dit ; on sent cela ; non que vous ne soyez fort aimable, pourvu que ce ne soit pas moi qui vous aime ; je ne finirai point de vous louer quand ce sera pour une autre ; je vous prie de prendre en bonne part ce que je vous dis là, j'y vais de tout mon coeur ; ce n'est pas moi qui ai été vous chercher, une fois ; je ne songeais pas à vous, et si je l'avais pu, il ne m'en aurait pas plus coûté de vous crier : Ne venez pas ! (Acte 1, scène 16, ANGÉLIQUE)
  21. Monsieur, c'est par discrétion que je ne vous ai pas dit ma pensée ; mais je vous aime si peu, que, si je ne me retenais pas, je vous haïrais, depuis ce mari que vous avez mandé de Paris ; oui, Monsieur, je vous haïrais, je ne sais trop même si je ne vous hais pas, je ne voudrais pas jurer que non, car j'avais de l'amitié pour vous, et je n'en ai plus ; est-ce là des dispositions pour aimer ? (Acte 1, scène 18, ANGÉLIQUE)
  22. Puisqu'on m'obstine, c'est justement lui qui parle, cet indigne. (Acte 1, scène 18, ANGÉLIQUE)
  23. Ce n'est pas là ce qui embarrassera, et j'aplanirai tout ; puisque vous avez le bonheur d'être aimé, Maître Blaise, je donne vingt mille francs en faveur de ce mariage, je vais en porter la parole à Madame Argante, et je reviens dans le moment vous en rendre la réponse. (Acte 1, scène 18, LUCIDOR)
  24. C'est que ma mère sera fâchée, et puis j'ai eu assez de confusion pour cela. (Acte 1, scène 21, ANGÉLIQUE)
  25. À l'égard de votre mère, ne vous en inquiétez pas, je la calmerai ; mais me laisserez-vous la douleur de n'avoir pu vous rendre heureuse ? (Acte 1, scène 21, LUCIDOR)
  26. On ne m'a point entendue me vanter que vous m'aimiez, quoique je l'eusse pu croire aussi bien que vous, après toutes les amitiés et toutes les manières que vous avez eues pour moi, depuis que vous êtes ici, je n'ai pourtant pas abusé de cela ; vous n'en avez pas agi de même, et je suis la dupe de ma bonne foi. (Acte 1, scène 21, ANGÉLIQUE)
  27. Ma reine, puisque vous aimiez tant Frontin, et que je lui ressemble, j'ai envie de l'être. (Acte 1, scène 22, FRONTIN)

LES SINCÈRES (1747)

  1. Monsieur Frontin, puisque je vous trouve, vous m'épargnez la peine de parler à votre maître de la part de ma maîtresse. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  2. Ce garçon-là ne m'aime point : je puis me fier à lui. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  3. Lisette, finis donc, me disait-elle, tu y regardes de trop près, tes scrupules m'ennuient. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  4. Là-dessus voilà mon homme qui s'allume de la vanité d'être extraordinaire ; le voilà qui pèse, qui prononce gravement contre lui, et qui perd son procès pour gagner la réputation de s'être condamné lui-même : il fut huit jours enivré du bruit que cela fit dans le monde. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  5. À propos, puisque voilà Ergaste, parle-lui de la lettre de Madame la Marquise. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  6. Je ne vous blâme point ; je n'ai rien à disputer à la Marquise, elle l'emporte en tout sur moi. (Acte 1, scène 3, ARAMINTE)
  7. je n'en puis plus ! (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  8. Mais depuis que je vis, je n'ai encore vu qu'un homme vrai ; et en fait de femmes, je n'en connais point de cette espèce. (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  9. Vis-à-vis de la petite fille de trente ans, était une assez grosse et grande femme de cinquante à cinquante-cinq ans, qui nous étalait glorieusement son embonpoint, et qui prend l'épaisseur de ses charmes pour de la beauté ; elle est veuve, fort riche, et il y avait auprès d'elle un jeune homme, un cadet qui n'a rien, et qui s'épuise en platitudes pour lui faire sa cour. (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  10. Oui, Madame, à je ne sais quoi de noble et d'aisé qui ne pouvait appartenir qu'à vous ; et puis vous ôtâtes un gant ; et comme, grâce au ciel, nous avons une main qui ne ressemble guère à d'autres, en la voyant je vous nommai. (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  11. Grâce au ciel, la visite a été courte, je n'aurais pu la soutenir longtemps, et je viens respirer avec vous. (Acte 1, scène 4, MARQUISE)
  12. Plus que je ne puis dire. (Acte 1, scène 4, ERGASTE)
  13. J'ai prononcé de même sur ces deux articles, et Monsieur s'emporte ; il dit que sans vous la dispute finirait sur mes épaules ; je vous laisse mon bon droit à soutenir, et je me retire avec votre suffrage. (Acte 1, scène 8, FRONTIN)
  14. L'opiniâtreté de cet impudent m'a choqué, et j'espère que tu voudras bien t'en défaire ; et s'il le faut, je t'en ferai prier par la Marquise, sans lui dire ce dont il s'agit. (Acte 1, scène 9, DORANTE)
  15. Dorante, vous n'êtes pas indigne qu'on vous aime ; vous avez de tout, de l'honneur, de la naissance, de la fortune, et même des agréments ; je dirai même que vous m'auriez peut-être plu ; mais je n'ai jamais pu me fier à votre amour ; je n'y ai point de foi, vous l'exagérez trop ; il révolte la simplicité de caractère que vous me connaissez. (Acte 1, scène 11, MARQUISE)
  16. Je puis m'être trompé, cela m'arrive souvent ; je réponds de la sincérité de mes sentiments, mais je n'en garantis pas la justesse. (Acte 1, scène 12, ERGASTE)
  17. Oui, Madame ; sur quoi Frontin dit donc que vous êtes arrivé, Monsieur ; que vous avez demandé à Dorante de quoi il se plaignait, et que, l'ayant su, vous avez extrêmement loué son avis, je dis l'avis de Frontin ; que vous y avez applaudi, et déclaré que Dorante était un flatteur ou n'y voyait goutte ; voilà ce que cet effronté publie, et j'ai cru qu'il était à propos de vous informer d'un discours qui ne vous ferait pas honneur, et qui ne convient ni à vous ni à Madame. (Acte 1, scène 13, LISETTE)
  18. Il est vrai que ce n'est pas là applaudir, ce n'est que confirmer, qu'appuyer la chose. (Acte 1, scène 13, MARQUISE)
  19. Depuis sa mort, je me suis senti, il y a deux ans, quelque sorte de penchant pour un étranger qui demeura peu de temps à Paris, que je refusai de voir, et que je perdis de vue ; homme à peu près de votre taille, ni mieux ni plus mal fait ; de ces figures passables, peut-être un peu plus remplie, un peu moins fluette, un peu moins décharnée que la vôtre. (Acte 1, scène 14, MARQUISE)
  20. J'ai tort aussi, très tort : mais ce qui me surprend, c'est qu'une figure aussi chétive que la mienne, qu'un homme aussi désagréable, aussi revêche, aussi sottement infatué de lui-même, ait pu gagner votre coeur. (Acte 1, scène 14, ERGASTE)
  21. Pourquoi est-ce que je dispute ? (Acte 1, scène 16, MARQUISE)
  22. Je ne l'ai cru autrement que par pure imbécillité. (Acte 1, scène 18, ERGASTE)

LE JEU DE L'AMOUR ET DU HASARD (1730)

  1. Monsieur, un visage qui fait trembler, un autre qui fait mourir de froid, une âme gelée qui se tient à l'écart, et puis le portrait d'une femme qui a le visage abattu, un teint plombé, des yeux bouffis et qui viennent de pleurer ; voilà, Monsieur, tout ce que nous considérons avec tant de recueillement. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  2. Il n'y a que le meilleur de tous les hommes qui puisse dire cela. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  3. Ma foi, Monsieur, puisque les choses prennent ce train-là, je ne voudrais pas les déranger, et je respecterais l'idée qui leur est inspirée à l'un et à l'autre ; il faudra bien qu'ils se parlent souvent tous deux sous ce déguisement, voyons si leur coeur ne les avertirait pas de ce qu'ils valent. (Acte 1, scène 4, MARIO)
  4. Fais comme tu voudras, Bourguignon ; voilà la glace rompue, puisque cela divertit ces Messieurs. (Acte 1, scène 6, SILVIA)
  5. Puisque nous sommes dans le style amical et que nous avons abjuré les façons, dis-moi, Lisette, ta maîtresse te vaut-elle ? (Acte 1, scène 7, DORANTE)
  6. Il faut pourtant qu'il s'exécute ; on m'a prédit que je n'épouserais jamais qu'un homme de condition, et j'ai juré depuis de n'en écouter jamais d'autres. (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  7. Finiras-tu, que t'importe la prédiction puisqu'elle t'exclut ? (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  8. Je voulais te parler de lui aussi, et j'espère que tu voudras bien me dire confidemment ce qu'il est ; ton attachement pour lui m'en donne bonne opinion, il faut qu'il ait du mérite puisque tu le sers. (Acte 1, scène 7, SILVIA)
  9. Je ferai encore mieux dans les suites, et puisque le sérieux n'est pas suffisant, je donnerai du mélancolique, je pleurerai, s'il le faut. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  10. Vous vous trompez, prodige de nos jours, un amour de votre façon ne reste pas longtemps au berceau ; votre premier coup d'oeil a fait naître le mien, le second lui a donné des forces et le troisième l'a rendu grand garçon ; tâchons de l'établir au plus vite, ayez soin de lui puisque vous êtes sa mère. (Acte 2, scène 3, ARLEQUIN)
  11. Tenez donc, petit importun, puisqu'on ne saurait avoir la paix qu'en vous amusant. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  12. Puis-je me flatter que vous êtes de même à mon égard ? (Acte 2, scène 5, LISETTE)
  13. Puissent de si beaux sentiments être durables ! (Acte 2, scène 5, LISETTE)
  14. Puisque le diable le veut, et elle aussi... (Acte 2, scène 6, ARLEQUIN)
  15. Pardi, Madame, je ne puis pas jouer deux rôles à la fois ; il faut que je paraisse, ou la maîtresse, ou la suivante, que j'obéisse ou que j'ordonne. (Acte 2, scène 7, LISETTE)
  16. Fort bien ; mais puisqu'il n'y est plus, écoutez-moi comme votre maîtresse : vous voyez bien que cet homme-là ne me convient point. (Acte 2, scène 7, SILVIA)
  17. Apparemment que mon père n'approuve pas la répugnance qu'il me voit, car il me fuit, et ne me dit mot ; dans cette conjoncture, c'est à vous à me tirer tout doucement d'affaire, en témoignant adroitement à ce jeune homme que vous n'êtes pas dans le goût de l'épouser. (Acte 2, scène 7, SILVIA)
  18. D'où vous vient la manie d'imputer à ce garçon une répugnance à laquelle il n'a point de part ? (Acte 2, scène 7, SILVIA)
  19. Je frissonne encore de ce que je lui ai entendu dire ; avec quelle impudence les domestiques ne nous traitent-ils pas dans leur esprit ? (Acte 2, scène 8, SILVIA)
  20. Lisette, si je n'étais pas ce que je suis, si j'étais riche, d'une condition honnête, et que je t'aimasse autant que je t'aime, ton coeur n'aurait point de répugnance pour moi ? (Acte 2, scène 9, DORANTE)
  21. Puisque j'ai eu la complaisance de vous permettre votre déguisement, il faut, s'il vous plaît, que vous ayez celle de suspendre votre jugement sur Dorante, et de voir si l'aversion qu'on vous a donnée pour lui est légitime. (Acte 2, scène 11, MONSIEUR-ORGON)
  22. J'essuie des expressions bien étranges ; je n'entends plus que des choses inouïes, qu'un langage inconcevable ; j'ai l'air embarrassé, il y a quelque chose, et puis c'est le galant Bourguignon qui m'a dégoûtée, c'est tout ce qui vous plaira, mais je n'y entends rien. (Acte 2, scène 11, SILVIA)
  23. Eh bien, parle donc, je t'écoute, puisqu'il est arrêté que ma complaisance pour toi sera éternelle. (Acte 2, scène 12, SILVIA)
  24. Tu m'as vu dans de grands mouvements, je n'ai pu me défendre de t'aimer. (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  25. Mais, Monsieur, je vous fais d'abord mes excuses de tout ce que mes discours ont pu avoir d'irrégulier dans nos entretiens. (Acte 2, scène 12, SILVIA)
  26. Au point de renoncer à tout engagement, puisqu'il ne m'est pas permis d'unir mon sort au tien ; et dans cet état, la seule douceur que je pouvais goûter, c'était de croire que tu ne me haïssais pas. (Acte 2, scène 12, DORANTE)
  27. Cédez, puisqu'il se fâche. (Acte 3, scène 3, SILVIA)
  28. Je n'ai pu éviter la rime. (Acte 3, scène 6, ARLEQUIN)
  29. Il y a une heure que je lui demande grâce, et que je m'épuise en humilités pour cet animal-là ! (Acte 3, scène 6, LISETTE)
  30. Mais voyez cette magotte, avec qui, depuis une heure, j'entre en confusion de ma misère ! (Acte 3, scène 6, ARLEQUIN)
  31. Depuis que j'ai quitté Mario, je n'ai pu vous retrouver pour vous rendre compte de ce que j'ai dit à Monsieur Orgon. (Acte 3, scène 8, SILVIA)
  32. Comme je ne sais pas vos raisons, je ne puis ni les approuver, ni les combattre ; et ce n'est pas à moi à vous les demander. (Acte 3, scène 8, SILVIA)
  33. Jugez donc de l'état où je resterais, ayez la générosité de me cacher votre amour : moi qui vous parle, je me ferais un scrupule de vous dire que je vous aime, dans les dispositions où vous êtes. (Acte 3, scène 8, SILVIA)
  34. En vérité, ne mériteriez-vous pas que je les prisse, ne faut-il pas être bien généreuse pour vous dissimuler le plaisir qu'ils me font, et croyez-vous que cela puisse durer ? (Acte 3, scène 8, SILVIA)
  35. Mon père me pardonnera dès qu'il vous aura vue, ma fortune nous suffit à tous deux, et le mérite vaut bien la naissance : ne disputons point, car je ne changerai jamais. (Acte 3, scène 8, DORANTE)
  36. Vous avez perdu votre rang, mais vous n'êtes point à plaindre, puisque Arlequin vous reste. (Acte 3, scène 9, ARLEQUIN)

LA PROVINCIALE (1750)

  1. Une femme de province, qui n'est ici que depuis huit jours ; qui est venue occuper un très grand appartement, précisément dans l'hôtel où je suis logée ; avec qui j'ai lié connaissance le surlendemain de son arrivée ; qui est veuve depuis un an ; qui a presque toujours demeuré à la campagne, qui jamais n'a vu Paris, ni quitté la province ; qui, depuis six mois, a hérité d'un oncle qui la laisse prodigieusement riche ; et qui, le jour même où je la connus, reçut un remboursement de plus de cent mille livres, qu'elle a encore. (Acte 1, scène 1, MADAME LÉPINE)
  2. Et puis, c'est une tête de femme, ce qui prête beaucoup. (Acte 1, scène 4, LA RAMÉE)
  3. Voilà un mariage qu'il faut gagner de vitesse, de peur que le remboursement ne change de place, et ne soit stipulé dans le contrat. (Acte 1, scène 4, LA RAMÉE)
  4. Cela serait trop difficile, et puis j'irais directement contre mes préceptes : je lui ai déjà dit que, pour le bon air, il était indécent d'aimer son mari, et qu'il ne fallait garder l'amour que pour la galanterie, et non pas pour le mariage : ainsi il n'y a pas moyen. (Acte 1, scène 4, MADAME LÉPINE)
  5. Vous êtes si fort au-dessus de cette puérile délicatesse-là ; vous êtes si serviable !... (Acte 1, scène 4, LA RAMÉE)
  6. À l'égard de votre papier, faites-lui votre commission vous-même, puisque la voilà qui vient ; et puis, partez pour rejoindre votre maître. (Acte 1, scène 4, MADAME LÉPINE)
  7. C'est ce que vous verrez dans cette petite épître qui vous entretiendra de moi jusqu'à mon retour, et que je n'ai pu qu'adresser à Mademoiselle, Mademoiselle en blanc, faute d'être instruit de votre nom. (Acte 1, scène 5, LA RAMÉE)
  8. Depuis quand est-elle marquise ? (Acte 1, scène 6, MONSIEUR LORMEAU)
  9. Mon mari, au reste, s'appelait Monsieur Riquet, j'en conviens ; mais, depuis sa mort, j'ai hérité du marquisat de la Thibaudière, et j'en prends le nom, comme de son vivant il l'aurait pris lui-même, s'il avait été raisonnable. (Acte 1, scène 7, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  10. Vous croyez donc, Madame Lépine, que je puis à présent me produire ? (Acte 1, scène 8, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  11. Renvoyez un billet vous seriez perdue ; il n'y aurait plus de réputation à espérer pour vous. (Acte 1, scène 8, MADAME LÉPINE)
  12. Il faudra bien, afin de sauver ma réputation. (Acte 1, scène 8, CATHOS)
  13. Madame Lépine, puisque ce billet-là m'est si honorable, il n'est pas nécessaire que je le cache. (Acte 1, scène 8, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  14. Tout ceci n'est fait que pour votre réputation. (Acte 1, scène 10, MADAME LÉPINE)
  15. Et il est là-bas, depuis que tu nous parles ! (Acte 1, scène 11, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  16. Vous me serez témoin que j'ai eu dessein d'y répondre, sans qu'il m'en ait coûté le moindre scrupule... (Acte 1, scène 12, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  17. Ne puis-je pas aussi lui dire que je vais dans mon cabinet pour cette réponse ? (Acte 1, scène 12, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  18. C'est-à-dire, deux ou trois mots folâtres ; et puis : je suis votre servante. (Acte 1, scène 12, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  19. Depuis quand l'Amour est-il si mal venu chez sa mère ? (Acte 1, scène 13, LE CHEVALIER)
  20. Ne me disputez pas l'entrée de votre coeur, et je pardonne à ceux qui m'ont disputé l'entrée de votre chambre. (Acte 1, scène 13, LE CHEVALIER)
  21. Pour moi, je n'aime pas à disputer. (Acte 1, scène 13, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  22. Et pour vous punir de vos mauvais propos, notre entretien ne sera pas long. (Acte 1, scène 13, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  23. Pardon à mon tour : votre conduite est d'une aisance incontestable ; on ne saurait moins disputer le terrain que vous ne le faites, ni se présenter de meilleure grâce à une affaire de coeur ; et je vais, en réparation de mes soupçons, annoncer à la ville et aux faubourgs que vous êtes la beauté de l'Europe la plus accessible et la plus légère de scrupules et de modestie populaire. (Acte 1, scène 13, LE CHEVALIER)
  24. Il n'y a rien de si brillant, en fait de réputation, que d'avoir été sur son compte. (Acte 1, scène 17, MADAME LÉPINE)
  25. Rien en pareil cas ne fait aller une réputation si vite... (Acte 1, scène 17, MADAME LÉPINE)
  26. Puisque la grande distinction ne vous tente pas, il n'y a qu'à aller plus terre à terre. (Acte 1, scène 17, MADAME LÉPINE)
  27. Petite ou grande, n'importe, dès que c'est l'honneur qui engage ; et puis, ce n'est point précisément par besoin qu'un cavalier emprunte en pareil cas ; c'est par galanterie ; pour faire briller une femme ; c'est un service qu'il lui rend. (Acte 1, scène 17, MADAME LÉPINE)
  28. Dis à La Ramée que tu écris si mal, qu'il n'aurait pu lire ton écriture. (Acte 1, scène 18, MADAME LÉPINE)
  29. Et puis par belles manières. (Acte 1, scène 19, CATHOS)
  30. Puisqu'on me met le poignard sur la gorge, et que j'ai affaire à la jalouse la plus incommode et la plus haïssable, oui, la plus haïssable... (Acte 1, scène 22, MADAME LA THIBAUDIÈRE)
  31. La réputation de Madame y perd. (Acte 1, scène 23, LA RAMÉE)
  32. Quels misérables avec leur réputation ! (Acte 1, scène 23, CATHOS)

LE PRINCE TRAVESTI (1727)

  1. Ma chère Hortense, depuis un an que vous êtes absente, il m'est arrivé une grande aventure. (Acte 1, scène 2, LA-PRINCESSE)
  2. Celui qui commandait l'armée l'engagea par mon ordre à venir ici ; depuis qu'il y est, ses sages conseils dans mes affaires ne m'ont pas été moins avantageux que sa valeur ; c'est d'ailleurs l'âme la plus généreuse... (Acte 1, scène 2, LA-PRINCESSE)
  3. À la charge que, quand vous aurez épousé cet honnête homme-là, il y aura dans votre histoire un petit article que je dresserai moi-même, et qui dira précisément : "Ce fut la sage Hortense qui procura cette bonne fortune au peuple ; la Princesse craignait de n'avoir pas bonne grâce en épousant Lélio ; Hortense lui leva ce vain scrupule, qui eût peut-être privé la république de cette longue suite de bons princes qui ressemblèrent à leur père." Voilà ce qu'il faudra mettre pour la gloire de mes descendants, qui, par ce moyen, auront en moi une aïeule d'heureuse mémoire. (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  4. Deux siècles, si nous les passions ensemble, n'épuiseraient pas cette tendresse-là, disais-je en moi-même ; en voilà pour plus que je n'en userai. (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  5. Depuis qu'il vous a parlé tantôt, je l'ai perdu de vue dans cette peste de maison, et, ne vous déplaise, je me suis aussi perdu, moi. (Acte 1, scène 3, ARLEQUIN)
  6. Si vous vouliez bien m'enseigner mon chemin, vous me feriez plaisir ; il y a ici un si grand tas de chambres, que j'y voyage depuis une heure sans en trouver le bout. (Acte 1, scène 3, ARLEQUIN)
  7. Depuis six mois que nous sommes ici, je n'avais point encore vu cela. (Acte 1, scène 3, ARLEQUIN)
  8. Ce qui fut dit, fut fait ; il prit encore d'autre monde ; et puis le voilà qui part pour venir ici, et puis moi je pars de même, et puis nous voilà en voyage, en courant la poste, qui est le train du diable ; car parlant par respect, j'ai été près d'un mois sans pouvoir m'asseoir. (Acte 1, scène 3, ARLEQUIN)
  9. Et puis c'est tout. (Acte 1, scène 4, ARLEQUIN)
  10. Tout ce que j'en puis comprendre, c'est que la Princesse s'est informée de lui s'il me connaissait. (Acte 1, scène 4, LÉLIO)
  11. Depuis que j'ai quitté les États de mon père, et que je voyage sous ce déguisement pour hâter l'expérience dont j'aurai besoin si je règne un jour, je n'ai fait nulle_part un séjour si long qu'ici ; à quoi donc aboutira-t-il ? (Acte 1, scène 5, LÉLIO)
  12. Vous déplais-je tant, que vous ne puissiez au moins supporter ma vue ? (Acte 1, scène 6, LÉLIO)
  13. Non, Madame, je ne l'ai jamais pu ; et puisque je vous revois, je ne le pourrai jamais... (Acte 1, scène 6, LÉLIO)
  14. C'était donc une pure reconnaissance ? (Acte 1, scène 6, LÉLIO)
  15. J'aurais de la peine à vous rendre compte de cela ; j'étais pénétrée du service que vous m'aviez rendu, de votre générosité ; vous alliez me quitter, je vous voyais triste, je l'étais peut-être moi-même ; je vous regardai comme je pus, sans savoir comment, sans me gêner ; il y a des moments où des regards signifient ce qu'ils peuvent, on ne répond de rien, on ne sait point trop ce qu'on y met ; il y entre trop de choses, et peut-être de tout. (Acte 1, scène 6, HORTENSE)
  16. Eh que vous importe de le savoir, puisque j'en souffrirai tout seul ? (Acte 1, scène 6, LÉLIO)
  17. Soit ; perdez-vous donc, puisque vous le voulez. (Acte 1, scène 8, HORTENSE)
  18. Puis-je avoir l'honneur de vous dire un mot ? (Acte 1, scène 10, FRÉDÉRIC)
  19. J'ignore si vous avez craint la confiance dont elle m'honore ; mais depuis que je suis ici, vous n'avez rien oublié pour lui donner de moi des idées désavantageuses, et vous tremblez tous les jours, dites-vous, que je ne sois un espion gagé de quelque puissance, ou quelque aventurier qui s'enfuira au premier jour avec de grandes sommes, si on le met en état d'en prendre. (Acte 1, scène 10, LÉLIO)
  20. Puisque vous êtes si bien instruit, je vous avouerai franchement que mon zèle pour l'État m'a fait tenir ces discours-là, et que je craignais qu'on ne se repentît de vous avancer trop ; je vous ai cru suspect et dangereux ; voilà la vérité. (Acte 1, scène 10, FRÉDÉRIC)
  21. Je ne puis digérer une aussi bizarre aventure. (Acte 1, scène 12, FRÉDÉRIC)
  22. J'espère que tu ne seras pas bon prophète ; mais je puis te faire beaucoup de bien en très peu de temps. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  23. Ils te sont assurés, te dis-je ; mais il faut que tu me rendes un petit service ; puisque tu te donnes à moi, tu n'en dois pas faire de difficulté. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  24. D'où vient ton scrupule ? (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  25. Je songe que cette commission-là sent le tricot tout pur ; et par bonheur que ce tricot fortifie mon pauvre honneur, qui a pensé barguigner. (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  26. Bon, quand on n'a point d'honneur, est-ce qu'il faut avoir de la réputation ? (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  27. Arrête, Arlequin ; tu me mets au désespoir, tu ne sais pas la conséquence de ce que tu vas faire, mon enfant, tu me fais trembler ; c'est toi-même que je te conjure d'épargner, en te priant de sauver mon honneur ; encore une fois ; arrête, la situation d'esprit où tu me mets ne me punit que trop de mon imprudence. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  28. Je passe mon chemin sans penser à mal, et puis vous venez à l'encontre de moi pour m'offrir des filles, et puis vous me donnez une pistole pour trois sols : est-ce que cela se fait ? (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  29. Moi, je prends cela, parce que je suis honnête, et puis vous me fourbez encore avec je ne sais combien d'autres pistoles que j'ai dans ma poche, et que je ferai venir en témoignage contre vous, comme quoi vous avez mitonné le coeur d'un innocent, qui a eu sa conscience et la crainte du bâton devant les yeux, et qui sans cela aurait trahi son bon maître, qui est le plus brave et le plus gentil garçon, le meilleur corps qu'on puisse trouver dans tous les corps du monde, et le factotum de la Princesse ; cela se peut-il souffrir ? (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  30. Allons, consolez-vous ; je suis las de faire le glorieux, cela est trop sot ; il n'y a que vous autres qui puissiez vous accoutumer à cela. (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  31. Puisqu'il te la faut absolument, reviens me trouver tantôt ; tu la verras. (Acte 1, scène 13, FRÉDÉRIC)
  32. Je ne sais plus comment me conduire ; si je me tais, c'est du mystère ; si je parle, autre mystère ; enfin je suis mystère depuis les pieds jusqu'à la tête. (Acte 2, scène 5, HORTENSE)
  33. Je puis vous offrir un asile où vous ne craindrez personne. (Acte 2, scène 7, LÉLIO)
  34. Si vous sentez quelque heureuse disposition pour moi, qu'ai-je fait depuis tantôt qui puisse mériter que vous la combattiez ? (Acte 2, scène 7, LÉLIO)
  35. Vous êtes arrivé à la cour ; vous avez plu à la Princesse, elle vous aime ; vous dépendez d'elle, j'en dépends de même ; elle est jalouse de moi : voilà ce que vous avez fait, Monsieur, et il n'y a point de remède à cela, puisque je n'en trouve point.. (Acte 2, scène 7, HORTENSE)
  36. Si je savais une manière de m'expliquer plus dure, je m'en servirais pour vous punir de la douleur que je souffre à vous en faire. (Acte 2, scène 7, HORTENSE)
  37. Je partirai donc, puisque vous le voulez ; mais vous prétendez me sauver la vie, et vous n'y réussirez pas. (Acte 2, scène 7, LÉLIO)
  38. Effectivement vos droits ne sont pas fondés, et il n'est pas besoin d'en appuyer le mariage dont il s'agit. (Acte 2, scène 8, FRÉDÉRIC)
  39. Laissons-les donc pour le présent, j'y consens ; mais la trop grande proximité des deux Etats entretient depuis vingt ans des guerres qui ne finissent que pour des instants, et qui recommenceront bientôt entre deux nations voisines, et dont les intérêts se croiseront toujours. (Acte 2, scène 8, L'AMBASSADEUR)
  40. Depuis tant de siècles que cet État se défend contre le vôtre, où sont vos progrès ? (Acte 2, scène 8, LÉLIO)
  41. Je n'en vois point qui puissent justifier cette grande inégalité de forces dont vous parlez. (Acte 2, scène 8, L?LIO)
  42. On a prévu les difficultés que vous faites, et l'on prétend que vous avez vos raisons pour les faire, raisons si hardies que je n'ai pu les croire, et qui sont fondées, dit-on, sur la confiance dont la Princesse vous honore. (Acte 2, scène 8, L'AMBASSADEUR)
  43. Je ne vous ai point manqué de respect, supposé que je vous en doive ; mais les sentiments que je vous montre depuis que je vous parle méritaient de votre part plus d'attention que vous ne leur en avez donné. (Acte 2, scène 8, LÉLIO)
  44. Cependant je continuerai à vous respecter, puisque vous dites qu'il le faut, sans pourtant en examiner moins si le mariage dont il s'agit est vraiment convenable. (Acte 2, scène 8, L?LIO)
  45. Monsieur l'Ambassadeur me paraît bien scrupuleux ! (Acte 2, scène 10, FRÉDÉRIC)
  46. Et puis je cours encore, patati, patata ; je jure, je rencontre un porteur d'eau, je renverse son eau : N'avez-vous pas vu le seigneur Frédéric ? (Acte 2, scène 10, ARLEQUIN)
  47. J'y rentre, je trouve du vin, je bois chopine, je m'apaise, et puis je reviens ; et puis vous voilà. (Acte 2, scène 10, ARLEQUIN)
  48. Cet argent promis m'envoie des scrupules ; si vous pouviez me donner des gages ; ce petit diamant qui est à votre doigt, par exemple ? (Acte 2, scène 10, ARLEQUIN)
  49. Tout d'un coup il ne s'est plus viré, et puis s'est mis à dire comme cela : Ouf je suis diablement embarrassé. (Acte 2, scène 11, ARLEQUIN)
  50. Il me doit encore une pension de cent écus par an, et j'ai déjà reçu la fillette, que je ne puis pas vous montrer, parce qu'elle n'est pas là ; sans compter une prophétie qui a parlé, à ce qu'ils disent, de mon argent, de ma fortune et de ma friponnerie. (Acte 2, scène 11, ARLEQUIN)
  51. Et puis après cela fiez-vous aux prophéties ! (Acte 2, scène 12, ARLEQUIN)
  52. Vous n'avez jamais paru me vouloir du mal ; dans la situation où m'a mis un zèle imprudent pour les intérêts de la Princesse, puis-je espérer de vous une grâce ? (Acte 2, scène 12, FRÉDÉRIC)
  53. Non ; mais apparemment on la connaît bien ; et voilà l'obligation que vous avez à Frédéric, dont les présents ont corrompu votre valet. (Acte 2, scène 13, HORTENSE)
  54. Oui, c'est fort bien dit ; il m'a corrompu ; j'avais le coeur plus net qu'une perle ; j'étais tout à fait gentil ; mais depuis que je l'ai fréquenté, je vaux moins d'écus que je ne valais de mailles. (Acte 2, scène 13, ARLEQUIN)
  55. J'allais dans ce cas parler à la Princesse, et la détourner, autant que j'aurais pu, de remettre tant de pouvoir entre des mains dangereuses et tout à fait inconnues. (Acte 2, scène 13, FRÉDÉRIC)
  56. Vous m'avez cru jaloux de vous, quand je n'étais inquiet que pour le bien public. (Acte 2, scène 13, FR?D?RIC)
  57. Je vous sauverai si je puis, Frédéric ; vous me faites du tort ; mais l'honnête homme n'est pas méchant, et je ne saurais refuser ma pitié aux opprobres dont vous couvre votre caractère. (Acte 2, scène 13, LÉLIO)
  58. J'ai donc avancé un pied, et puis un autre pied, et puis un troisième pied, et de pied en pied je me suis trouvé vers elle, mon chapeau sur mes deux mains. (Acte 3, scène 2, ARLEQUIN)
  59. Indigne amie, tu lui fais réponse, et me voici convaincue de ta trahison, tu ne l'aurais jamais avoué sans ce malheureux stratagème, qui ne m'instruit que trop ; allons, poursuivons mon projet, privons l'ingrat de ses honneurs, qu'il ait la douleur de voir son ennemi en sa place, promettons ma main au roi de Castille, et punissons après les deux perfides de la honte dont ils me couvrent. (Acte 3, scène 4, LA-PRINCESSE)
  60. Vous jugez bien que, dans l'état où je suis, j'ai besoin de consolation, Hortense ; et ce n'est qu'à vous seule à qui je puis ouvrir mon coeur. (Acte 3, scène 5, LA-PRINCESSE)
  61. Madame, je puis vous être importune en ce moment-ci ; je me retirerai, si vous voulez. (Acte 3, scène 5, HORTENSE)
  62. Il ne me reste plus qu'à découvrir ma rivale, et cela va être fait ; vous auriez pu me la faire connaître, sans doute ; mais vous la trouvez trop coupable, et vous avez raison. (Acte 3, scène 5, LA-PRINCESSE)
  63. Vous voyez comment je m'y prends avec vous ; voilà, de mon côté, tout ce que je puis faire. (Acte 3, scène 5, HORTENSE)
  64. Arlequin est le seul par qui je puisse vous avertir de ce que j'ai à vous dire, tout dangereux qu'il est peut-être de s'y fier ; il vient de me donner une preuve de fidélité, sur laquelle je crois pouvoir hasarder ce billet pour vous, dans le péril où vous êtes. (Acte 3, scène 6, LA-PRINCESSE)
  65. Oui, Madame, très sincère, c'est un titre que je ne pourrais vous disputer sans injustice ; tantôt, quand je vous ai demandé votre protection, vous m'avez donné des preuves de franchise qui ne souffrent pas un mot de réplique. (Acte 3, scène 7, FRÉDÉRIC)
  66. Je vous le répète : vous ne ferez jamais rien qui puisse vous en apporter de si grands, je vous en donne ma parole ; croyez-moi, vous m'en remercierez. (Acte 3, scène 7, HORTENSE)
  67. Madame, je crois que vous voudrez bien me dispenser d'en écouter davantage ; je puis me passer de vous entendre achever mon éloge. (Acte 3, scène 7, FRÉDÉRIC)
  68. Lélio m'est cher, c'est aveu que je donne au péril où il est ; le temps vous prouvera que j'ai pu le faire. (Acte 3, scène 8, HORTENSE)
  69. Madame, puis-je espérer que vous voudrez bien obliger le roi de Castille ? (Acte 3, scène 9, L'AMBASSADEUR)

LES FAUSSES CONFIDENCES (1738)

  1. Je n'en suis pourtant pas moins sensible à ta bonne volonté, Dubois ; tu m'as servi, je n'ai pu te garder, je n'ai pu même te bien récompenser de ton zèle ; malgré cela, il t'est venu dans l'esprit de faire ma fortune ! (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  2. Vous n'avez rien, mon neveu, je dis rien qu'un peu d'espérance. Vous êtes mon héritier ; mais je me porte bien, et je ferai durer cela le plus longtemps que je pourrai, sans compter que je puis me marier : je n'en ai point d'envie ; mais cette envie-là vient tout d'un coup : il y a tant de minois qui vous la donnent ; avec une femme on a des enfants, c'est la coutume ; auquel cas, serviteur au collatéral. (Acte 1, scène 3, MONSIEUR REMY)
  3. Mais, Marton, il a si bonne mine pour un intendant, que je me fais quelque scrupule de le prendre ; n'en dira-t-on rien ? (Acte 1, scène 6, ARAMINTE)
  4. Il n'y aura point de dispute là-dessus. (Acte 1, scène 6, ARAMINTE)
  5. Puisqu'il me donne son neveu, je ne doute pas que ce ne soit un présent qu'il me fasse. (Acte 1, scène 7, ARAMINTE)
  6. Il faut que vous ayez mon service, puisque j'aurai vos gages ; autrement je friponnerais, Madame. (Acte 1, scène 8, ARLEQUIN)
  7. Puisque l'on veut que j'aide à l'y déterminer, elle y résiste donc ? (Acte 1, scène 11, DORANTE)
  8. Je les tromperais, me disait-il ; je ne puis les aimer, mon coeur est parti. (Acte 1, scène 14, DUBOIS)
  9. Point du tout, il n'y avait plus de ressource : ce bon sens, cet esprit jovial, cette humeur charmante, vous aviez tout expédié ; et dès le lendemain nous ne fîmes plus tous deux, lui, que rêver à vous, que vous aimer ; moi, d'épier depuis le matin jusqu'au soir où vous alliez. (Acte 1, scène 14, DUBOIS)
  10. Je suis dans des circonstances où je ne saurais me passer d'un intendant ; et puis, il n'y a pas tant de risque que tu le crois : au contraire, s'il y avait quelque chose qui pût ramener cet homme, c'est l'habitude de me voir plus qu'il n'a fait, ce serait même un service à lui rendre. (Acte 1, scène 14, ARAMINTE)
  11. Il dit que dans l'univers il n'y a personne qui le mérite ; il ne veut que vous voir, vous considérer, regarder vos yeux, vos grâces, votre belle taille ; et puis c'est tout : il me l'a dit mille fois. (Acte 1, scène 14, DUBOIS)
  12. Je n'aurais jamais deviné la beauté des scrupules de ce coeur-là, qui veut qu'on reste intendant de la maison d'autrui pendant qu'on peut l'être de la sienne ! (Acte 2, scène 2, MONSIEUR REMY)
  13. Assurément vous êtes fort jolie, mais vous ne le disputerez point à un pareil établissement ; il n'y a point de beaux yeux qui vaillent ce prix-là. (Acte 2, scène 3, MONSIEUR REMY)
  14. Un très aimable homme qui m'aime, qui a de la délicatesse et des sentiments, et qui me recherche ; et puisqu'il faut vous le nommer, c'est Dorante. (Acte 2, scène 9, MARTON)
  15. Vous nous trompez ; depuis qu'il est ici, a-t-il eu le temps de vous faire peindre ? (Acte 2, scène 9, ARAMINTE)
  16. C'est par pure colère que j'ai fait cette menace, Madame ; et voici la cause de la dispute. (Acte 2, scène 10, DUBOIS)
  17. Quant à moi, Madame, j'avoue que j'ai craint qu'il ne me servît mal auprès de vous, qu'il ne vous inspirât l'envie de plaider, et j'ai souhaité par pure tendresse qu'il vous en détournât. (Acte 2, scène 11, LE COMTE)
  18. Il aura pourtant beau faire, je déclare que je renonce à tout procès avec vous ; que je ne veux pour arbitre de notre discussion que vous et vos gens d'affaires, et que j'aime mieux perdre tout que de rien disputer. (Acte 2, scène 11, LE COMTE)
  19. Mais où serait la dispute ? (Acte 2, scène 11, MADAME ARGANTE)
  20. Passe encore pour la dispute ; mais pourquoi s'écrier : si je disais un mot ? (Acte 2, scène 12, ARAMINTE)
  21. S'il en est incapable, on me dira de le renvoyer, et il n'est pas encore temps ; j'y ai pensé depuis ; la prudence ne le veut pas, et je suis obligée de prendre des biais, et d'aller tout doucement avec cette passion si excessive que tu dis qu'il a, et qui éclaterait peut-être dans sa douleur. (Acte 2, scène 12, ARAMINTE)
  22. Elle prétend qu'il l'avait déjà vue chez Monsieur_Remy, et que le procureur a dit même devant lui qu'il l'aimait depuis longtemps, et qu'il fallait qu'ils se mariassent ; je le voudrais. (Acte 2, scène 12, ARAMINTE)
  23. Pure fable ! (Acte 2, scène 12, DUBOIS)
  24. Je suis dans le chagrin et dans l'inquiétude : j'ai tout quitté pour avoir l'honneur d'être à vous, je vous suis plus attaché que je ne puis le dire ; on ne saurait vous servir avec plus de fidélité ni de désintéressement ; et cependant je ne suis pas sûr de rester. (Acte 2, scène 13, DORANTE)
  25. Je n'ai que votre appui, Madame. (Acte 2, scène 13, DORANTE)
  26. Comment, avec tant d'amour, avez-vous pu vous taire ? (Acte 2, scène 15, ARAMINTE)
  27. Je me serais privé de son portrait, si je n'avais pu l'avoir que par le secours d'un autre. (Acte 2, scène 15, DORANTE)
  28. Puisque tu savais qu'elle voulait me faire déclarer, que ne m'en avertissais-tu par quelques signes ? (Acte 3, scène 1, DORANTE)
  29. Bonjour, ma nièce, puisque enfin il faut que vous la soyez. (Acte 3, scène 5, MONSIEUR REMY)
  30. Monsieur Dorante vous demande à genoux qu'il vienne ici vous rendre compte des paperasses qu'il a eues dans les mains depuis qu'il est ici. (Acte 3, scène 11, ARLEQUIN)
  31. Après tout, puisque vous m'aimez véritablement, ce que vous avez fait pour gagner mon coeur n'est point blâmable : il est permis à un amant de chercher les moyens de plaire, et on doit lui pardonner lorsqu'il a réussi. (Acte 3, scène 12, ARAMINTE)

LE LEGS (1736)

  1. Ce n'est pas un petit objet que deux cent mille francs qu'il faudra qu'on vous donne si l'on ne vous épouse pas ; et puis, quand le Marquis et la Comtesse s'aimeraient, de l'humeur dont ils sont tous deux, ils auront bien de la peine à se le dire. (Acte 1, scène 1, LE CHEVALIER)
  2. Depuis le temps que nous sommes à cette campagne chez la Comtesse, il ne me dit rien. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  3. Rien que vous ne puissiez me dire sans blesser la fidélité que vous devez, vous au Marquis, et vous à la Comtesse. (Acte 1, scène 2, HORTENSE)
  4. C'est qu'il me semble que voilà précisément le service que vous exigez de moi, et c'est précisément celui que je ne puis vous rendre. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  5. Le Marquis, homme tout simple, peu hasardeux dans le discours, n'osera jamais aventurer la déclaration ; et des déclarations, la Comtesse les épouvante ; femme qui néglige les compliments, qui vous parle entre l'aigre et le doux, et dont l'entretien a je ne sais quoi de sec, de froid, de purement raisonnable. (Acte 1, scène 3, LÉPINE)
  6. Le moyen que l'amour puisse être mis en avant avec cette femme. (Acte 1, scène 3, L?PINE)
  7. Je ne puis rien pour vous, en vérité. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  8. Tenez, Lisette, dites qu'on porte cette lettre à la poste ; en voilà dix que j'écris depuis trois semaines. (Acte 1, scène 6, LA COMTESSE)
  9. Sur ce pied-là, je le plains ; car ce n'est pas un étourdi ; il faut qu'il le sente puisqu'il le dit, et ce n'est pas de ces gens-là qu'on se moque ; jamais leur amour n'est ridicule. (Acte 1, scène 6, LA COMTESSE)
  10. Il demande s'il n'y a point de mal qu'il approche ; il a le désir de vous consulter, mais il se fait le scrupule de vous êtes importun. (Acte 1, scène 8, LÉPINE)
  11. Je veux pourtant croire que je suis aimable, puisque vous le dites. (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  12. Pourquoi m'en donneriez-vous la peine, puisque vous voilà ? (Acte 1, scène 10, LA COMTESSE)
  13. Je ne vous cache point que vous avez un rival ; c'est le Chevalier, qui est parent de Madame, que je ne vous préfère pas, mais que je préfère à tout autre, et que j'estime assez pour en faire mon époux si vous ne devenez pas le mien ; c'est ce que je lui ai dit jusqu'ici ; et comme il m'assure avoir des raisons pressantes de savoir aujourd'hui même à quoi s'en tenir, je n'ai pu lui refuser de vous parler. (Acte 1, scène 11, HORTENSE)
  14. D'où vient donc, Monsieur_le_Marquis, me l'avez-vous laissé ignorer depuis six semaines ? (Acte 1, scène 11, HORTENSE)
  15. Depuis six semaines que nous sommes ici, il a eu le temps de revenir en bonne santé. (Acte 1, scène 14, HORTENSE)
  16. Si mon scrupule déplaît, qu'on me dise : Va-t'en ; qu'on me casse, je m'y soumets ; ma probité me console. (Acte 1, scène 14, LÉPINE)
  17. Et puis, Monsieur, avec de la vertu, on se passe d'amour pour un mari. (Acte 1, scène 17, HORTENSE)
  18. Je dis que je ne puis rien là-dedans, et que c'est ma tendresse qui me défend de la résoudre à ce que vous souhaitez. (Acte 1, scène 18, LE CHEVALIER)
  19. Il vaudrait mieux qu'il vous en coûtât tout votre bien que de la retenir, puisque vous ne l'aimez pas, Monsieur. (Acte 1, scène 19, LA COMTESSE)
  20. À l'exception de vous, toute femme m'est égale ; brune, blonde, petite ou grande, tout cela revient au même, puisque je ne vous ai pas, que je ne puis vous avoir, et qu'il n'y a que vous que j'aimais. (Acte 1, scène 19, LE MARQUIS)
  21. Puis-je prendre la licence de m'approcher de Madame_la_Comtesse ? (Acte 1, scène 21, LÉPINE)
  22. Il est vrai qu'avec l'esprit tourné comme il l'a, il est homme à te punir de l'avoir bien servi. (Acte 1, scène 21, LA COMTESSE)
  23. Elle prétend que votre état de veuve lui rapporte davantage que ne ferait votre état de femme en puissance d'époux, que vous lui êtes plus profitable, autrement dit, plus lucrative. (Acte 1, scène 21, LÉPINE)
  24. Cette prudence ne vous rit pas, elle vous répugne ; votre belle âme de comtesse s'en scandalise ; mais tout le monde n'est pas comtesse ; c'est une pensée de soubrette que je rapporte. (Acte 1, scène 21, LÉPINE)
  25. Cela est encore vrai ; ce n'est pas là ce que je dispute. (Acte 1, scène 23, LA COMTESSE)
  26. Plus que je ne puis dire ; je les entends mal, et je suis une paresseuse. (Acte 1, scène 23, LA COMTESSE)
  27. Je n'ai connu mes migraines que depuis mon veuvage. (Acte 1, scène 23, LA COMTESSE)
  28. Et puis, voyez le service que vous lui rendrez chemin faisant, en rompant le triste mariage qu'il va conclure plus par désespoir que par intérêt ! (Acte 1, scène 23, LISETTE)
  29. Il n'a voulu que vous rendre service ; il craint que vous ne le congédiiez, et vous m'obligerez de le garder ; c'est une grâce que vous ne me refuserez pas, puisque vous dites que vous m'aimez. (Acte 1, scène 24, LA COMTESSE)
  30. Je vous en défierais, puisque je ne saurais m'en empêcher moi-même. (Acte 1, scène 24, LE MARQUIS)

LA RÉUNION DES AMOURS (1732)

  1. Puisque vous m'exhortez à changer, vous avez donc envie de vous retirer, seigneur Mercure ? (Acte 1, scène 3, CUPIDON)
  2. Oubliez-vous que c'est moi qui met tout en mouvement, que c'est moi qui donne la vie ; qu'il faut dans ma charge un fond inépuisable de bonne humeur, et que je dois être à moi seul plus sémillant, plus vivant que tous les dieux ensemble ? (Acte 1, scène 3, CUPIDON)
  3. Je ne puis. (Acte 1, scène 5, APOLLON)
  4. Il vous fait un monceau de toutes les vertus, et puis vous les jette à la tête : Tiens, prends, enivre-toi d'impertinences et de chimères. (Acte 1, scène 6, LA VÉRITÉ)
  5. J'aurais pu vous fournir quelque chose de bon ; mais vous ne consultez personne. (Acte 1, scène 8, APOLLON)
  6. Qui êtes-vous, pour oser me disputer quelque chose ? (Acte 1, scène 10, L'AMOUR)
  7. Vous, qui n'avez pour attribut que le vice, digne héritage d'une origine aussi impure que la vôtre ? (Acte 1, scène 10, L'AMOUR)
  8. On est bien dupe de les admirer, puisqu'on en paie la façon. (Acte 1, scène 10, CUPIDON)
  9. De mon temps, la Pudeur était la plus estimable des Grâces. (Acte 1, scène 10, L'AMOUR)
  10. Je n'en connais point de si piquante, moi, que la pudeur. (Acte 1, scène 10, CUPIDON)
  11. Vos rigueurs vont punir mon audace. (Acte 1, scène 12, L'AMOUR)
  12. N'avez-vous pas quelque répugnance à me refuser le vôtre ? (Acte 1, scène 12, CUPIDON)

LA FEMME FIDÈLE (1750)

  1. Le jardin est bien changé depuis dix ans, et nous allons savoir si nos femmes sont de même. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  2. Je ne dis pas qu'alle vous étouffit vous autres, puisque vous velà ; je dis tant seulement qu'alle tuit Monsieur_le_Marquis. (Acte 1, scène 2, COLAS)
  3. C'est un hasard que noute dame n'en a perdu l'esprit ; la mort de l'homme fut quasiment l'entarement de la femme ; et depuis qu'alle est réchappée, alle a biau faire, cette misérable perte lui est toujours restée dans le coeur. (Acte 1, scène 2, COLAS)
  4. J'ai mes raisons : tu sais combien j'aimais la Marquise ; il n'y avait qu'un mois que nous étions mariés, quand je fus obligé de la quitter pour ce malheureux voyage en Sicile, au retour duquel nous fûmes pris par un corsaire d'Alger ; nous avons depuis passé dix ans dans de différents esclavages, sans qu'il m'ait été possible de donner de mes nouvelles à la Marquise, et, malgré cette longue absence, je reviens toujours plein d'amour pour elle, fort en peine de savoir si ma mémoire lui est encore chère, et c'est avec l'intention d'éprouver ce qui en est que j'ai pris ce déguisement. (Acte 1, scène 2, LE MARQUIS)
  5. Alle a été quatre ans dans les syncopes et pis encore deux ou trois ans dans les mélancolies, pus étique... (Acte 1, scène 2, COLAS)
  6. Pus chétive... (Acte 1, scène 2, COLAS)
  7. Pus langoureuse... (Acte 1, scène 2, COLAS)
  8. Dis-moi où je puis me retirer. (Acte 1, scène 2, LE MARQUIS)
  9. Je ne saurais le récompenser, puisqu'il n'est plus. (Acte 1, scène 3, LA MARQUISE)
  10. Que ne vous retirez-vous, puisqu'on vous le dit ? (Acte 1, scène 3, MADAME ARGANTE)
  11. J'aurais pu penser que mon amour tînt lieu de quelque consolation à Madame. (Acte 1, scène 4, DORANTE)
  12. Ce n'est point un amant, c'est un époux que je regrette ; vous l'avez connu, vous m'avez avoué vous-même qu'il méritait mes regrets ; ne lui enviez point mes larmes, elles ne prennent rien sur les sentiments que j'ai pour vous : vous êtes peut-être le seul homme du monde à qui je puisse consentir de me donner après avoir été à lui, et vous devez être content. (Acte 1, scène 4, LA MARQUISE)
  13. Toutes ses infortunes ont été les miennes, et je ne puis même jeter les yeux sur vous, Madame, sans me sentir pénétré de toutes les tendresses dont il m'a chargé en mourant de vous assurer. (Acte 1, scène 5, LE MARQUIS)
  14. Non, Monsieur, que rien ne vous retienne ; ne m'épargnez point, répétez-moi tous les discours du Marquis, toutes ses tendresses qui me seront éternellement chères, et pardonnez à l'amitié que ma mère a pour moi la répugnance qu'elle a à vous entendre. (Acte 1, scène 5, LA MARQUISE)
  15. Figurez-vous que depuis dix ans nous n'osons pas prononcer son nom devant elle ; qu'elle a vécu dans l'accablement pendant près de huit ans, qu'elle a refusé vingt mariages meilleurs que celui du Marquis. (Acte 1, scène 6, MADAME ARGANTE)
  16. Et je garderai le legs, puisque ce galant a su faire broncher la fidélité de la coquine. (Acte 1, scène 11, FRONTIN)
  17. Mon valet se trompe, car, à parler exactement, le Marquis était près d'expirer quand je l'ai quitté ; mais il vivait encore, et j'ai même un scrupule d'avoir dit qu'il n'était plus. (Acte 1, scène 14, LE MARQUIS)
  18. Allons, parlez-lui donc, ôtez-lui son scrupule. (Acte 1, scène 14, MADAME ARGANTE)
  19. Je le pleure depuis que je l'ai perdu et je le pleurerai toute ma vie. (Acte 1, scène 16, LA MARQUISE)
  20. Ai-je pour lui des sentiments qui pussent affliger le Marquis ? (Acte 1, scène 16, LA MARQUISE)
  21. C'est d'ailleurs un homme qui depuis près de deux ans vit avec moi dans un respect, dans une soumission, avec une déférence pour ma douleur, enfin dans des chagrins, dans des inquiétudes pour ma santé qui est considérablement altérée, dans des frayeurs de me voir mourir, qu'à moins d'avoir une âme dépouillée de tout sentiment, cela a dû faire quelque impression sur moi ; mais quelle impression, Monsieur ? (Acte 1, scène 16, LA MARQUISE)
  22. Mais vous n'êtes donc sûr de rien, il a donc pu en revenir ? (Acte 1, scène 16, LA MARQUISE)
  23. Ma fille, je vous avertis que nous faisons arrêter cet homme-là qui refuse par pur intérêt de certifier que le Marquis est mort. (Acte 1, scène 17, MADAME ARGANTE)
  24. Ni personne qui puisse me le disputer en ravissement. (Acte 1, scène 17, LA MARQUISE)

L'ÉCOLE DES MÈRES (1732)

  1. Je crois que vous devez être content du zèle avec lequel je vous sers : je m'expose à tout, et ce que je fais pour vous n'est pas trop dans l'ordre ; mais vous êtes un honnête homme ; vous aimez ma jeune maîtresse, elle vous aime ; je crois qu'elle sera plus heureuse avec vous qu'avec celui que sa mère lui destine, et cela calme un peu mes scrupules. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  2. Lisette, puis-je me flatter d'un si grand bonheur ? (Acte 1, scène 1, ÉRASTE)
  3. Moi qui ne l'ai vue qu'en passant dans nos promenades, qui ne lui ai prouvé mon amour que par mes regards, et qui n'ai pu lui parler que deux fois pendant que sa mère s'écartait avec d'autres dames ! (Acte 1, scène 1, ?RASTE)
  4. Elle ne m'a marqué, du moins, aucune répugnance. (Acte 1, scène 4, MADAME-ARGANTE)
  5. Je vous laisse, songez à tout ce que je vous ai dit ; et surtout gardez ce goût de retraite, de solitude, de modestie, de pudeur qui me charme en vous ; ne plaisez qu'à votre mari, et restez dans cette simplicité qui ne vous laisse ignorer que le mal. (Acte 1, scène 5, MADAME-ARGANTE)
  6. Qu'on me donne Eraste ; je l'aimerai tant qu'on voudra, puisque je l'aime avant que d'y être obligée, je n'aurai garde d'y manquer quand il le faudra, cela me sera bien commode. (Acte 1, scène 6, ANGÉLIQUE)
  7. Sur ce pied-là je l'aime beaucoup, et je ne puis me résoudre à le perdre. (Acte 1, scène 6, ANGÉLIQUE)
  8. Il n'est pas encore temps qu'il se déclare tout à fait ; il doit vous suffire qu'elle obéit sans répugnance ; et c'est ce que vous pouvez dire à Monsieur, Angélique ; je vous le permets, entendez-vous ? (Acte 1, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  9. Enfin, charmante Angélique, je puis donc sans témoins vous jurer une tendresse éternelle : il est vrai que mon âge ne répond pas au vôtre. (Acte 1, scène 12, MONSIEUR-DAMIS)
  10. Cependant on me flatte que vous acceptez ma main sans répugnance. (Acte 1, scène 12, MONSIEUR-DAMIS)
  11. Vous pouvez vous en fier à moi ; je sais mieux cela que ma mère, elle a pu se tromper ; mais, pour moi, je vous dis la vérité. (Acte 1, scène 12, ANGÉLIQUE)
  12. Allez, allez, n'ayez point de scrupule, vous parlerez en homme d'honneur. (Acte 1, scène 12, ANGÉLIQUE)
  13. Ne m'en demandez pas davantage ; puisque vous ne voulez que vous douter que j'aime, en voilà plus qu'il n'en faut pour votre probité, et je vais vous annoncer là-haut. (Acte 1, scène 12, ANGÉLIQUE)
  14. Je viens de céder à un trait d'éloquence qu'on aura peut-être employé contre elle ; au reste je ne connais le jeune homme en question que depuis une heure ; il est actuellement dans ma chambre ; Lisette en a fait mon parent, et dans quelques moments, elle doit l'introduire ici même où je suis chargé d'éteindre les bougies, et où elle doit arriver avec Angélique pour y traiter ensemble des moyens de rompre votre mariage. (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  15. Tu n'as qu'à souffrir que je me cache ici ; on ne m'y verra pas, puisque tu vas en ôter les lumières, et j'écouterai tout ce qu'ils diront. (Acte 1, scène 13, MONSIEUR-DAMIS)
  16. Au nom de notre amour, Angélique, puisque vous m'avez permis de me flatter du vôtre, gardez-vous à ma tendresse, je vous en conjure par ces charmes que le ciel semble n'avoir destinés que pour moi ; par cette main adorable sur qui je vous jure un amour éternel. (Acte 1, scène 16, ÉRASTE)
  17. Je n'y comprends donc rien ; mais vous me rassurez, puisque vous me dites que vous m'aimez ; daignez me le répéter encore. (Acte 1, scène 17, ÉRASTE)
  18. Je suis si lasse de les cacher, que, lorsque je suis contente, et que je le puis dire, je l'ai déjà dit avant que de savoir que j'ai parlé ; c'est comme quelqu'un qui respire, et imaginez-vous à présent ce que c'est qu'une fille qui a toujours été gênée, qui est avec vous, que vous aimez, qui ne vous hait pas, qui vous aime, qui est franche, qui n'a jamais eu le plaisir de dire ce qu'elle pense, qui ne pensera jamais rien de si touchant, et voyez si je puis résister à tout cela. (Acte 1, scène 18, ANGÉLIQUE)
  19. Puis-je espérer d'obtenir grâce ? (Acte 1, scène 19, ANGÉLIQUE)

LE PRÉJUGE VAINCU (1746)

  1. Et un si grand besoin que je ne puis pas m'en passer, il n'y a pas à répliquer, il me le faut. (Acte 1, scène 1, LÉPINE)
  2. Ce que j'ai perdu de raison depuis ce temps-là est incroyable ; et si je continue, il ne m'en restera pas pour me conduire jusqu'à demain. (Acte 1, scène 1, LÉPINE)
  3. En un mot comme en cent, je suis la fille d'un homme qui était, en son vivant, procureur fiscal du lieu et qui mourut l'an passé ; ce qui a fait que notre jeune dame, faute de fille de chambre, m'a pris depuis trois mois cheux elle, en guise de compagnie. (Acte 1, scène 1, LISETTE)
  4. Lisette, puisqu'à présent je puis me fier à toi, je ne ferai point difficulté de te confier un secret ; c'est que j'aime passionnément ta maîtresse, qui ne le sait pas encore : et j'ai eu mes raisons pour le lui cacher. (Acte 1, scène 2, DORANTE)
  5. C'est la pus belle himeur, le coeur le pus charmant, le pus benin !... (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  6. Un homme jeune, opulent, un bourgeois de sa sorte. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  7. Cette reconnaissance-là, alle vous aurait menée à la noce, ni pus ni moins. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  8. Dès que c'est Dorante qui le propose ce ne peut être qu'un de ses amis, et par conséquent un homme très estimable qui doit d'ailleurs avoir un rang, et que vous auriez pu épouser avec l'approbation de tout le monde. (Acte 1, scène 5, LE-MARQUIS)
  9. Pour moi, Monsieur, la répugnance de Madame ne me surprend point : j'aurais assurément souhaité qu'elle ne l'eût point eue. (Acte 1, scène 5, DORANTE)
  10. Son refus me mortifie plus que je ne puis l'exprimer ; mais j'avoue en même temps que je ne le blâme point. (Acte 1, scène 5, DORANTE)
  11. Puisse-t-il mériter la préférence que vous lui donnez ! (Acte 1, scène 5, LE-MARQUIS)
  12. Où l'a-t-il vue, depuis six ans qu'elle est sortie de Paris ? (Acte 1, scène 5, LE-MARQUIS)
  13. Je ne me rappelle personne que cela puisse regarder. (Acte 1, scène 5, LE-MARQUIS)
  14. C'est une qualité qui, de toutes façons, aurait fait le bonheur de ma vie, mais qui n'aurait pu rien ajouter à l'attachement que j'ai pour vous. (Acte 1, scène 6, DORANTE)
  15. Je n'ai, au reste, qu'une simple complaisance à vous demander ; puis-je me flatter de l'obtenir ? (Acte 1, scène 6, LE-MARQUIS)
  16. J'ons rencontré ce petit bourgeois, qui avait l'air pus sot, pus benêt ; sa phisolomie était plus longue, alle ne finissait point ; c'était un plaisir. (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  17. vous l'avez appelé petit monsieur : et un petit monsieur, c'est justement et à point un freluquet ; il n'y a pas pus à pardre ou à gagner sur l'un que sur l'autre. (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  18. Il n'y a qu'à crier pus bas. (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  19. Le pus principal, c'est ce Baron qui arrive. (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  20. Putôt mourir que d'avoir l'affront d'être honnête ! (Acte 1, scène 8, LISETTE)
  21. Je n'en sais rien, Madame ; ni lui non plus ; car nous sommes comme des égarés, surtout depuis que nos ballots sont faits. (Acte 1, scène 9, LÉPINE)
  22. Vote représentation m'abat, n'y aura pus de partance. (Acte 1, scène 9, LISETTE)
  23. Velà de bonne besogne ; cette fille-là marche toute seule, n'y a pus qu'à la voir aller. (Acte 1, scène 10, LISETTE)
  24. N'y a pus de temps, ce sera pour tantôt. (Acte 1, scène 11, LISETTE)
  25. Il a tantôt proposé un mariage qui m'a d'abord répugné, j'en conviens. (Acte 1, scène 13, ANGÉLIQUE)
  26. Je sais jusqu'où va l'amitié que mon père a pour vous ; et si vous vous étiez nommé, les choses se seraient passées différemment ; il n'aurait pas été question de mes répugnances ; ma tendresse pour lui les aurait fait taire, ou me les aurait ôtées, Monsieur ; il n'a tenu qu'à vous de lui épargner la douleur où je l'ai vu de mon refus ; je n'aurais pas eu celle de lui avoir déplu, et je ne l'ai chagriné que par votre faute. (Acte 1, scène 13, ANGÉLIQUE)
  27. Non, mon père, je ne l'épouserai pas non plus, puisque je sais qu'il ne vous plaît point. (Acte 1, scène 13, ANGÉLIQUE)
  28. Je serai donc le seul qui m'en retournerai le pus malheureux de tous les hommes. (Acte 1, scène 15, DORANTE)
  29. Il ne faut pas que vous partiez non plus : du moins je ne le voudrais pas, car mon père m'imputerait votre départ. (Acte 1, scène 15, ANGÉLIQUE)

LE TRIOMPHE DE L'AMOUR (1732)

  1. Laissez-moi dire : quand ces copies sont finies, vous faites courir le bruit que vous êtes indisposée, et qu'on ne vous voit pas ; ensuite vous m'habillez en homme, vous en prenez l'attirail vous-même ; et puis nous sortons incognito toutes deux dans cet équipage-là, vous, avec le nom de Phocion, moi, avec celui d'Hermidas, que vous me donnez ; et après un quart_d_heure de chemin, nous voilà dans les jardins du philosophe Hermocrate, avec la philosophie de qui je ne crois pas que vous ayez rien à démêler. (Acte 1, scène 1, HERMIDAS)
  2. Ce Prince est depuis dix ans chez le sage Hermocrate, qui l'a élevé, et à qui Euphrosine, parente de Cléomène, le confia, sept ou huit ans après qu'il fut sorti de prison ; et tout ce que je te dis là, je le sais d'un domestique qui était, il n'y a pas longtemps, au service d'Hermocrate, et qui est venu m'en informer en secret, dans l'espoir d'une récompense. (Acte 1, scène 1, PHOCION)
  3. J'ai besoin de deux ou trois entretiens avec Agis, tout ce que je fais est pour les avoir : je n'en attends pas davantage, mais il me les faut ; et si je ne puis les obtenir qu'aux dépens du philosophe, je n'y saurais que faire. (Acte 1, scène 1, PHOCION)
  4. Il me répugnerait, sans doute, malgré l'action louable qu'il a pour motif ; mais il me vengera d'Hermocrate et de sa soeur qui méritent que je les punisse ; qui, depuis qu'Agis est avec eux, n'ont travaillé qu'à lui inspirer de l'aversion pour moi, qu'à me peindre sous les traits les plus odieux, et le tout sans me connaître, sans savoir le fond de mon âme, ni tout ce que le ciel a pu y verser de vertueux. (Acte 1, scène 1, PHOCION)
  5. Non, Corine, je n'ai point de scrupule à me faire. (Acte 1, scène 1, PHOCION)
  6. Et puis votre sexe ! (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  7. Tiens, d'une bagatelle : Madame a vu Agis dans la forêt, et n'a pu le voir sans lui donner son coeur. (Acte 1, scène 2, HERMIDAS)
  8. Mais, Seigneur, puis-je vous demander pour qui mon amitié se déclare ? (Acte 1, scène 4, AGIS)
  9. Sa réputation m'attirait ici ; je ne voulais, quand je suis venu, que l'engager à me souffrir quelque temps auprès de lui ; mais depuis que je vous connais, ce motif le cède à un autre encore plus pressant ; c'est celui de vous voir le plus longtemps qu'il me sera possible. (Acte 1, scène 4, PHOCION)
  10. Je m'appelle Phocion, Madame ; mon nom peut vous être connu ; mon père, que j'ai perdu il y a plusieurs années, l'a mis en quelque réputation. (Acte 1, scène 5, PHOCION)
  11. Seigneur, je suis fâchée des efforts inutiles que vous allez faire ; puisque vous le voulez pourtant, j'y consens. (Acte 1, scène 5, LÉONTINE)
  12. Puisse l'amour favoriser mon artifice ! (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  13. Puisque vous ne pouvez, Madame, vous rendre à la prière que je vous ai faite, il n'est plus question de vous en presser ; mais peut-être m'accorderez-vous une autre grâce, c'est de vouloir bien me donner un conseil qui va décider de tout le repos de ma vie. (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  14. Ce que j'avais résolu, je l'ai exécuté ; je me suis présenté pour parler à son frère : il était absent, et je n'ai trouvé qu'elle, que j'ai vainement conjurée d'appuyer ma demande, qui l'a rejetée, et qui m'a mis au désespoir. (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  15. Avez-vous pu jamais être plus aimable ? (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  16. Tranchons là-dessus, Madame, ne disputons plus. (Acte 1, scène 6, PHOCION)
  17. Moi, qui entrevois ce projet, je n'y vois cependant rien de si convenable à l'innocence des moeurs de votre sexe, rien dont vous puissiez vous applaudir ; l'idée de venir m'enlever Agis, mon élève, d'essayer sur lui de dangereux appas, de jeter dans son coeur un trouble presque toujours funeste, cette idée-là, ce me semble, n'a rien qui doive vous dispenser de rougir, Madame. (Acte 1, scène 8, HERMOCRATE)
  18. J'avais entendu parler de vous ; tout le public est plein de votre nom. (Acte 1, scène 8, PHOCION)
  19. Puisque vous les évitez, vous en avez donc peur ? (Acte 1, scène 8, PHOCION)
  20. Voute affaire est faite ; pas pus tard que tantôt, je vous apportons toute sa pensée. (Acte 1, scène 9, DIMAS)
  21. Le vin et l'amiquié, c'est tout un ; pus ils sont vieux tous deux, et mieux c'est. (Acte 2, scène 1, DIMAS)
  22. Eh depuis quand suis-je devenu merle ? (Acte 2, scène 1, ARLEQUIN)
  23. Des femmes qui baillont de l'argent en darrière un jardinier, maugré qu'il les treuve dans son jardrin, il n'y a morgué point de gorge qui tianne, faut punir ça. (Acte 2, scène 1, DIMAS)
  24. Si tu n'as rien dit, je ne crains rien, vous saurez de Corine à quoi j'en suis avec le philosophe et sa soeur ; et vous, Corine, puisque Dimas est des nôtres, partagez entre Arlequin et lui ce qu'il y aura à faire ; il s'agit à présent d'entretenir les dispositions du frère et de la soeur. (Acte 2, scène 2, PHOCION)
  25. Je vous cherchais, mon cher Phocion, et vous me voyez inquiet ; Hermocrate n'est plus si disposé à consentir à ce que vous souhaitez ; je n'ai encore été mécontent de lui qu'aujourd'hui ; il n'allègue rien de raisonnable ; ce n'est point encore moi qui l'ai pressé sur votre chapitre, j'étais seulement présent quand sa soeur lui a parlé pour vous : elle n'a rien oublié pour le déterminer, et je ne sais ce qu'il en sera ; car une affaire qui demandait Hermocrate, et qui l'occupe actuellement, a interrompu leur entretien ; mais, cher Phocion, que ce que je vous dis là ne vous rebute pas ; pressez-le encore, c'est un ami qui vous en conjure ; je lui parlerai moi-même, et nous pourrons le vaincre. (Acte 2, scène 3, AGIS)
  26. Je ne saurais si tôt quitter ces lieux, d'importantes raisons, que vous saurez quelque jour, m'en empêchent ; mais vous, Phocion, qui êtes le maître de votre sort, attendez ici que je puisse décider du mien ; demeurez près de nous pour quelque temps ; vous y serez dans la solitude, il est vrai ; mais nous y serons ensemble, et le monde peut-il rien offrir de plus doux que le commerce de deux coeurs vertueux qui s'aiment ? (Acte 2, scène 3, AGIS)
  27. Je suis content : les dieux m'ont fait naître dans l'infortune ; mais puisque vous restez, ils s'apaisent, et voilà le signal des faveurs qu'ils me réservent. (Acte 2, scène 3, AGIS)
  28. Qu'ai-je dit qui puisse vous déplaire ? (Acte 2, scène 3, AGIS)
  29. Toujours, Madame, d'autant plus qu'il n'y a rien à craindre ; puisqu'il ne s'agit entre nous que d'amitié, qui est le seul penchant que je puisse inspirer, et le seul aussi, sans doute, dont vous soyez capable. (Acte 2, scène 3, AGIS)
  30. Puisque le fripon est de vos amis, ce n'est pas la peine de crier au voleur. (Acte 2, scène 6, ARLEQUIN)
  31. Puisque vous avez vos raisons pour ne le pas montrer, je n'insiste plus. (Acte 2, scène 7, LÉONTINE)
  32. Ils disont comme ça, qu'ils se gardont pour l'homme le pus mortel... (Acte 2, scène 9, DIMAS)
  33. Non, non, je me trompe, pour le mortel le pus parfait qui se treuve parmi les mortels de tous les hommes, qui s'appelle Hermocrate. (Acte 2, scène 9, DIMAS)
  34. Velà qui est fait, Corine ; il n'y a pus de guarison pour moi, ma mie ; je l'aime trop, cet homme-là, je ne saurais pu que faire ni que dire : Eh mais pourtant, Madame, vous êtes si belle ! (Acte 2, scène 9, DIMAS)
  35. Eh pargué, c'est qu'il ne s'entend pas li-même ; il ne voit pus goutte à ce qu'il veut. (Acte 2, scène 10, DIMAS)
  36. Cependant Agis m'évite ; je ne l'ai presque point vu depuis qu'il sait qui je suis. (Acte 2, scène 10, PHOCION)
  37. Oui, et depuis que j'y suis, vous n'avez vu que moi. (Acte 2, scène 11, PHOCION)
  38. Seigneur, je pars : mais je suis sûre de ma vengeance ; puisque vous m'aimez, votre coeur me la garde. (Acte 2, scène 12, PHOCION)
  39. Je ne vous dispute plus rien. (Acte 2, scène 14, HERMOCRATE)
  40. Puisque nous sommes seuls, et qu'il ne s'agit que d'un instant, ne le refusez pas, Seigneur. (Acte 2, scène 14, PHOCION)
  41. Je ne sais ce que j'en dois croire ; depuis qu'il est avec moi, je n'ai rien vu qui l'intéressât tant que vous : vous connaît-il ? (Acte 2, scène 16, HERMOCRATE)
  42. Croirais-tu pourtant que nous n'avons pu y parvenir ni l'un ni l'autre ? (Acte 3, scène 1, PHOCION)
  43. J'aime à voir votre empressement ; puisse-t-il durer toujours ! (Acte 3, scène 2, LÉONTINE)
  44. Et puissiez-vous y répondre par le vôtre car votre lenteur m'impatiente. (Acte 3, scène 2, PHOCION)
  45. Votre coeur fait bien des façons, Hermocrate ; soyez agité tant que vous voudrez ; mais partez, puisque vous ne voulez pas faire le mariage ici. (Acte 3, scène 3, PHOCION)
  46. J'élève Agis depuis l'âge de huit ans ; je ne saurais le quitter si tôt, souffrez qu'il vive avec nous quelque temps, et qu'il vienne nous retrouver. (Acte 3, scène 3, HERMOCRATE)
  47. Fort bien ; puisqu'il vous attend, ne nous pressons pas. (Acte 3, scène 4, ARLEQUIN)
  48. Je vous retrouve donc, Aspasie, et je puis un moment vous parler en liberté. (Acte 3, scène 5, AGIS)
  49. Je suis puni. (Acte 3, scène 7, HERMOCRATE)
  50. On me voit plusieurs fois dans la forêt, on prend du penchant pour moi, on essaie de le perdre, on ne saurait : on se résout à me parler, mais ma réputation intimide. (Acte 3, scène 7, HERMOCRATE)
  51. Tant mieux, Hermocrate, et grâce à notre mutuelle confidence, je crois que celui que j'aime et moi, nous nous épargnerons les frais du départ : il est ici, et puisque vous savez tout, ce n'est pas la peine de nous aller marier plus loin. (Acte 3, scène 8, LÉONTINE)
  52. C'est pour vous que j'ai trompé tout le monde, et je n'ai pu faire autrement ; tous mes artifices sont autant de témoignages de ma tendresse, et vous insultez, dans votre erreur, au coeur le plus tendre qui fut jamais. (Acte 3, scène 9, PHOCION)
  53. Puis-je vous en croire, Aspasie ? (Acte 3, scène 9, AGIS)
  54. Je ne puis plus vous exprimer le mien. (Acte 3, scène 9, AGIS)

LA SURPRISE DE L'AMOUR (1723)

  1. Tians, moi qui te parle, si t'allais me changer, il n'y aurait pu de çarvelle cheux moi, c'est de l'amiquié que ça : tatigué que je serais content si tu pouvais itout devenir folle, ah ! (Acte 1, scène 1, PIERRE)
  2. Je t'ai toujours trouvé une bonne philosomie d'homme, tu m'as fait l'amour, et franchement ça m'a fait plaisir, mais l'honneur des filles les empêche de parler, après ça, ma tante disait toujours qu'un amant, c'est comme un homme qui a faim, pu il a faim, et pu il a envie de manger ; pu un homme a de peine après une fille, et pu il l'aime. (Acte 1, scène 1, JACQUELINE)
  3. Oh, c'est pis qu'un Turc, à cause d'une dame de Paris qui l'aimait beaucoup, et qui li a tourné casaque pour un autre galant plus mal bâti que li : noute monsieur a fait du tapage ; il li a dit qu'alle devait être honteuse ; alle lui a dit qu'alle ne voulait pas l'être ; et voilà bian de quoi ; Ç'a-t-elle fait, et pis des injures, ous êtes cun indeigne, et voyez donc cet impertinent ; et je me vengerai, et moi, je m'en gausse ; tant y a qu'à la parfin, alle li a farmé la porte sur nez, l'i qui est glorieux a pris ça en mal, et il est venu ici pour vivre en harmite, en philosophe, car velà comme il dit, et depuis ce temps, quand il entend parler d'amour, il semble qu'en l'écorche comme une anguille ; son valet Arlequin fait itou le dégoûté, quand il voit une fille à droite, ce drôle de corps se baille les airs d'aller à gauche, à cause de queuque mijaurée de chambrière qui li a, à ce qu'il dit, vendu du noir. (Acte 1, scène 1, JACQUELINE)
  4. Quiens, véritablement c'est une piquié que ça, il n'y a pas de police, an punit tous les jours de pauvres voleurs, et an laisse aller et venir les parfides, mais velà ton maître, parle li. (Acte 1, scène 1, PIERRE)
  5. C'est pour ne pas voir sur cet arbre deux petits oiseaux qui sont amoureux ; cela me tracasse, j'ai juré de ne plus faire l'amour, mais quand je le vois faire, j'ai presque envie de manquer de parole à mon serment, cela me raccommode avec ces pestes de femmes, et puis c'est le diable de me refâcher contre elles. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  6. Et moi, Monsieur, je vous assure que je vous aime cent fois plus aussi que de coutume, à cause que vous avez la bonté de m'aimer tant : je ne veux plus voir de femmes, non plus que vous ; cela n'a point de conscience, j'ai pensé crever de l'infidélité de Margot, les passe-temps de la campagne, votre conversation et la bonne nourriture m'ont un peu remis, je n'aime plus cette Margot, seulement quelquefois son petit nez me trotte encore dans la tête : mais quand je ne songe point à elle, je n'y gagne rien, car je pense à toutes les femmes en gros, et alors les émotions de coeur, que vous dites viennent me tourmenter ; je cours, je saute, je chante, je danse, je n'ai point d'autre secret pour me chasser cela, mais ce secret-là n'est que de l'onguent miton-mitaine ; je suis dans un grand danger, et puisque vous m'aimez tant, ayez la charité de me dire comment je ferai, pour devenir fort quand je suis faible. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  7. Voyez ces ajustements, jupes étroites, jupes en lanterne, coiffure en clocher, coiffure sur le nez, capuchon sur la tête, et toutes les modes les plus extravagantes, mettez-les sur une femme, dès qu'elles auront touché sa figure enchanteresse, c'est l'Amour et les Grâces qui l'ont habillée, c'est de l'esprit qui lui vient jusques au bout des doigts. (Acte 1, scène 2, LÉLIO)
  8. Vous avez entendu parler de cette comtesse qui a acheté depuis un an cette belle maison près de la vôtre ? (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  9. Madame, puis-je vous rendre quelque service ? (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  10. Madame, peu de femmes sont aussi aimables que vous, vous l'êtes tout autant que je suis sûr que vous croyez l'être ; mais s'il n'y a que la comédie dont vous parlez qui puisse vous réjouir, en ma conscience, vous ne rirez de votre vie. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  11. Eh morbleu, pourquoi prêcher la fin du monde, cela coupe la gorge à tout : soyons raisonnables, condamnez les amants déloyaux, les conteurs de sornettes, à être jetés dans la rivière, une pierre au col, à merveille : enfermez les coquettes entre quatre murailles ; fort bien, mais les amants fidèles, dressez-leur de belles et bonnes statues pour encourager le public ; vous riez adieu, pauvres brebis égarées : pour moi, je vais travailler à la conversion d'Arlequin. (Acte 1, scène 7, COLOMBINE)
  12. Je n'ai l'honneur de connaître Madame que depuis un instant. (Acte 1, scène 8, LÉLIO)
  13. Morbleu, je n'en saurais revenir, c'est le fait le plus curieux qu'on puisse imaginer, dès que je serai à Paris, où je vais, je le ferai mettre dans la gazette. (Acte 1, scène 8, LE BARON)
  14. Nos propres expériences, et les relations de nos voyageurs, nous apprennent que partout la femme est amie de l'homme, que la nature l'a pourvue de bonne volonté pour lui : la nature n'a manqué que Madame : le soleil n'éclaire qu'elle chez qui notre espèce n'ait point rencontré grâce, et cette seule exception de la loi générale se rencontre avec un personnage unique, je te le dis en ami ; avec un homme qui nous a donné l'exemple d'un fanatisme tout neuf ; qui seul de tous les hommes n'a pu s'accoutumer aux coquettes qui fourmillent sur la terre, et qui sont aussi anciennes que le monde ; enfin qui s'est condamné à venir ici languir de chagrin de ne plus voir de femmes, en expiation du crime qu'il a fait quand il en a vu. (Acte 1, scène 8, LE BARON)
  15. Pour moi, je me sais bon gré que la nature m'ait manquée, et je me passerai bien de la façon qu'elle aurait pu me donner de plus, c'est autant de sauvé, c'est un ridicule de moins. (Acte 1, scène 8, LA COMTESSE)
  16. Tiens mon enfant, moi indigne je te fais un cercle à l'imitation de ce Romain, et sous peine des vengeances de l'Amour, qui vaut bien la République_de_Rome, je t'ordonne de n'en sortir que soupirant pour les beautés de Madame. (Acte 1, scène 8, LE BARON)
  17. Baron, ne lisez jamais d'histoire, puisqu'elle ne vous apprend que des polissonneries. (Acte 1, scène 8, LA COMTESSE)
  18. Cet original qui dispute contre son coeur comme un honnête homme. (Acte 1, scène 9, COLOMBINE)
  19. Oh pour du mal, il n'y en a pas, mais je croyais que vous ne disiez mot par pure paresse de langue, et je trouvais cela beau dans une femme : car on prétend que cela est rare. (Acte 2, scène 1, COLOMBINE)
  20. Je n'ai d'autres raisons pour lui parler, que le mariage de ces jeunes gens : il ne m'a point dit ce qu'il veut donner à la fille, je suis bien aise que le neveu de mon fermier trouve quelque avantage, mais, sans nous parler, Lélio peut me faire savoir ses intentions, et je puis le faire informer des miennes. (Acte 2, scène 1, LA COMTESSE)
  21. « Monsieur, depuis que nous nous sommes quittés j'ai fait réflexion qu'il était assez inutile de nous voir. » (Acte 2, scène 2, LÉLIO)
  22. Oui, ma chère enfant, j'y cours : vous pouvez lui dire, puisqu'elle choisit le papier pour le champ de bataille de nos conversations, que j'en ai près d'une rame chez moi, et que le terrain ne me manquera de longtemps. (Acte 2, scène 2, LÉLIO)
  23. Puisqu'on ne peut avoir l'honneur de ta compagnie qu'à ce prix-là, je le veux bien, promenons-nous. (Acte 2, scène 3, COLOMBINE)
  24. Vous : il n'y a qu'un moment, mais c'est que la mémoire vous faille, comme à moi : voulez-vous que je vous dise, il est bien aisé de voir que le coeur vous démange ; vous parlez tout seul, vous faites des discours qui ont dix lieues de long, vous voulez vous en aller en Turquie, vous mettez vos bottes, vous les ôtez, vous partez, vous restez, et puis du noir, et puis du blanc : pardi, quand on ne sait ni ce qu'on dit ni ce qu'on fait, ce n'est pas pour des prunes : et moi, que ferai-je après, quand je vois mon maître qui perd l'esprit ? (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  25. Hélas Monsieur, je ne vous voyais pas : après cela, quand je vous aurais vu, je ne me ferais pas un grand scrupule d'approcher de l'endroit où vous êtes, et je ne me détournerais pas de mon chemin à cause de vous, je vous dirai cependant que vous outrez les termes de mon billet, il ne signifiait pas, haïssons-nous, soyons-nous odieux : si vos dispositions de haine ou pour toutes les femmes, ou pour moi vous l'ont fait expliquer comme cela, et si vous le pratiquez comme vous l'entendez, ce n'est pas ma faute. (Acte 2, scène 7, LA COMTESSE)
  26. Quant à moi, Monsieur, qui ne vous hais ni ne vous aime, qui n'ai ni chagrin ni plaisir à vous voir, vous trouverez bon que j'aille mon train, que vous me soyez un objet parfaitement indifférent, et que j'agisse tout comme si vous n'étiez pas là : je cherche mon portrait, j'ai besoin de quelques petits diamants qui en ornent la boîte ; je l'ai prise pour les envoyer démonter à Paris, et Colombine à qui je l'ai donné pour le remettre à un de mes gens qui part exprès, l'a perdu ; voilà ce qui m'occupe, et si je vous avais aperçu là, il ne m'en aurait coûté que de vous prier très froidement et très poliment de vous détourner. Peut-être même, m'aurait-il pris fantaisie de vous prier de chercher avec moi, puisque vous vous trouvez là : car je n'aurais pas deviné que ma présence vous affligeait ; à présent que je le sais, je n'userai point d'une prière incivile : fuyez vite, Monsieur, car je continue. (Acte 2, scène 7, LA COMTESSE)
  27. Madame, je ne veux point être incivil non plus, et je reste, puisque je puis vous rendre service, je vais chercher avec vous. (Acte 2, scène 7, LÉLIO)
  28. Oui, Madame, je reviens, j'ai quelque chose à vous dire, et puisque vous voilà, ce sera un billet d'épargné et pour vous et pour moi. (Acte 2, scène 7, LÉLIO)
  29. Oui, Monsieur, il n'était pas nécessaire de vous y prendre de cette façon-là, cependant je ne trouve point mauvais que le peu d'intérêt que j'avais à vous voir fût à charge : je ne condamne point dans les autres ce qui est en moi, et sans le hasard qui nous rejoint ici, vous ne m'auriez vue de votre vie, si j'avais pu. (Acte 2, scène 7, LA COMTESSE)
  30. Vous avez rompu avec les femmes, moi avec les hommes : vous n'avez pas changé de sentiments, n'est-il pas vrai ? (Acte 2, scène 7, LA COMTESSE)
  31. La supposition est inutile, puisque vous n'avez point envie de faire l'essai de mes manières, que vous importe ce qui en arriverait ? (Acte 2, scène 7, LA COMTESSE)
  32. Puisque vous n'avez besoin que de cela, Monsieur, j'en suis ravie, je vous l'accorde, j'en serai moins gênée avec vous. (Acte 2, scène 7, LA COMTESSE)
  33. Je suis honteux d'être la cause de cette explication-là, mais vous pouvez être persuadée que ce qu'elle a pu me dire ne m'a fait aucune impression : non, Madame, vous ne m'aimez point, et j'en suis convaincu, et je vous avouerai même dans le moment où je suis, que cette conviction m'est nécessaire : je vous laisse. (Acte 2, scène 8, LÉLIO)
  34. Si nos paysans se raccommodent, je verrai ce que je puis faire pour eux : puisque vous vous intéressez à leur mariage, je me ferai un plaisir de le hâter, et j'aurai l'honneur de vous porter tantôt ma réponse, si vous me le permettez. (Acte 2, scène 8, L?LIO)
  35. Tu mériterais que je te fisse expirer de pur chagrin, mais je suis généreuse : tu as méprisé toutes les suivantes de France en ma personne, je les représente. (Acte 3, scène 1, COLOMBINE)
  36. Il faut une réparation à cette insulte ; à mon égard, je t'en quitterais volontiers, mais je ne puis trahir les intérêts et l'honneur d'un corps si respectable pour toi ; fais-lui donc satisfaction. (Acte 3, scène 1, COLOMBINE)
  37. Je vous dis encore une fois que cet homme-là m'aime, et que je vous trouve ridicule de me disputer cela ? (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  38. Que signifie le discours qu'il m'a tenu en me quittant : Madame vous ne m'aimez point, j'en suis convaincu, et je vous avouerai que cette conviction m'est absolument nécessaire ; n'est-ce pas tout comme s'il m'avait dit, je serais en danger de vous aimer, si je croyais que vous puissiez m'aimer vous-même ? (Acte 3, scène 2, LA COMTESSE)
  39. Madame, il n'y a que l'intention de punissable ; et je fais serment que je n'ai eu nul dessein de vous fâcher ; je vous respecte et je vous aime, vous le savez. (Acte 3, scène 2, COLOMBINE)
  40. Je ne vous dispute point cela. (Acte 3, scène 5, ARLEQUIN)

L'ILE DES ESCLAVES (1725)

  1. Nous deviendrons maigres, étiques, et puis morts de faim ; voilà mon sentiment et notre histoire. (Acte 1, scène 1, ARLEQUIN)
  2. Cherchons, il n'y a pas de mal à cela ; mais reposons-nous auparavant pour boire un petit coup d'eau-de-vie : j'ai sauvé ma pauvre bouteille, la voilà ; j'en boirai les deux tiers, comme de raison, et puis je vous donnerai le reste. (Acte 1, scène 1, ARLEQUIN)
  3. Ce sont des esclaves de la Grèce révoltés contre leurs maîtres, et qui depuis cent ans sont venus s'établir dans une île, et je crois que c'est ici : tiens, voici sans doute quelques-unes de leurs cases ; et leur coutume, mon cher Arlequin, est de tuer tous les maîtres qu'ils rencontrent, ou de les jeter dans l'esclavage. (Acte 1, scène 1, IPHICRATE)
  4. Punir l'insolence de mon esclave. (Acte 1, scène 2, IPHICRATE)
  5. Ne vous gênez point, soulagez-vous par l'emportement le plus vif ; traitez-le de misérable, et nous aussi, tout vous est permis à présent : mais ce moment-ci passé, n'oubliez pas que vous êtes Arlequin, que voici Iphicrate, et que vous êtes auprès de lui ce qu'il était auprès de vous : ce sont là nos lois, et ma charge dans la République est de les faire observer en ce canton-ci. (Acte 1, scène 2, TRIVELIN)
  6. Camarade, il demande à parler à mon dos, et je le mets sous la protection de la République, au moins. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  7. Et le tout gratis, sans purgation ni saignée. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  8. Dans votre pays, Euphrosine, on a bientôt dit des injures à ceux à qui l'on en peut dire impunément. (Acte 1, scène 3, TRIVELIN)
  9. Je ne puis changer nos lois, ni vous en affranchir : je vous ai montré combien elles étaient louables et salutaires pour vous. (Acte 1, scène 3, TRIVELIN)
  10. Mais comme vous êtes d'un sexe naturellement assez faible, et que par là vous avez dû céder plus facilement qu'un homme aux exemples de hauteur, de mépris et de dureté qu'on vous a donnés chez vous contre leurs pareils ; tout ce que je puis faire pour vous, c'est de prier Euphrosine de peser avec bonté les torts que vous avez avec elle, afin de les peser avec justice. (Acte 1, scène 3, TRIVELIN)
  11. Eh bien, qu'elle commence toujours par excuser ma rancune ; et puis, moi, je lui pardonnerai quand je pourrai ce qu'elle m'a fait : qu'elle attende. (Acte 1, scène 3, CLÉANTHIS)
  12. Monsieur, je ne resterai point, ou l'on me fera rester par force ; je ne puis en souffrir davantage. (Acte 1, scène 3, EUPHROSINE)
  13. Eh puis-je l'espérer ? (Acte 1, scène 4, EUPHROSINE)
  14. Gai, camarade, le vin de la République est merveilleux. (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  15. J'en ai bu bravement ma pinte, car je suis si altéré depuis que je suis maître, que tantôt j'aurai encore soif pour pinte. (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  16. Que le ciel conserve la vigne, le vigneron, la vendange et les caves de notre admirable République ! (Acte 1, scène 5, ARLEQUIN)
  17. Croyez-moi, il y va du plus grand bien que vous puissiez souhaiter. (Acte 1, scène 5, TRIVELIN)
  18. Soupirez pour moi, poursuivez mon coeur, prenez-le si vous pouvez, je ne vous en empêche pas ; c'est à vous à faire vos diligences, me voilà, je vous attends : mais traitons l'amour à la grande manière ; puisque nous sommes devenus maîtres, allons-y poliment, et comme le grand monde. (Acte 1, scène 6, CLÉANTHIS)
  19. La République le veut. (Acte 1, scène 6, ARLEQUIN)
  20. Pas encore, mais il ne s'en fallait plus que d'un mot, quand vous m'avez interrompue. (Acte 1, scène 6, CLÉANTHIS)
  21. Ne persécute point une infortunée, parce que tu peux la persécuter impunément. (Acte 1, scène 8, EUPHROSINE)
  22. Eh pardi oui je le peux, puisque je le fais. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  23. Les dieux te puniront, Arlequin. (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  24. Eh de quoi veux-tu qu'ils me punissent, d'avoir eu du mal toute ma vie ? (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  25. Je conviens que j'ai pu quelquefois te maltraiter sans trop de sujet. (Acte 1, scène 9, IPHICRATE)
  26. Eh bien va, je dois avoir le coeur meilleur que toi ; car il y a plus longtemps que je souffre, et que je sais ce que c'est que de la peine ; tu m'as battu par amitié, puisque tu le dis, je te le pardonne ; je t'ai raillé par bonne humeur, prends-le en bonne part, et fais-en ton profit. (Acte 1, scène 9, ARLEQUIN)
  27. Ah vraiment, nous y voilà, avec vos beaux exemples ; voilà de nos gens qui nous méprisent dans le monde, qui font les fiers, qui nous maltraitent, qui nous regardent comme des vers de terre, et puis, qui sont trop heureux dans l'occasion de nous trouver cent fois plus honnêtes gens qu'eux. (Acte 1, scène 10, CLÉANTHIS)
  28. Si cela n'était pas arrivé, nous aurions puni vos vengeances, comme nous avons puni leurs duretés. (Acte 1, scène 11, TRIVELIN)

LA MÈRE CONFIDENTE (1735)

  1. Dorante est un homme charmant, un homme aimé, estimé de tout le monde, en un mot, le plus honnête homme qu'on puisse connaître. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  2. Ajoute que j'ai voulu m'empêcher de l'aimer, et que je n'ai pu en venir à bout. (Acte 1, scène 2, ANGÉLIQUE)
  3. Il a fort bien fait de ne m'en rien dire, car je n'en aurais pas tenu un seul ; et comme vous m'avertissez de celui-ci, je ne sais pas trop si je puis rester avec bienséance, j'ai presque envie de m'en aller. (Acte 1, scène 2, ANGÉLIQUE)
  4. Puisqu'il nous a vus, c'est le meilleur parti. (Acte 1, scène 3, DORANTE)
  5. Vous tirez donc voute révérence en paroles, vous convarsez depuis un quart_d_heure, appelez-vous ça un coup de chapiau ? (Acte 1, scène 4, LUBIN)
  6. Je vous baille donc la parfarence ; redites voute chance, alle sera pu bonne ce coup-ci que l'autre, d'abord c'est une rencontre, n'est-ce pas ? (Acte 1, scène 4, LUBIN)
  7. Et puis on se salue. (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  8. Il n'y a pus qu'à nous accommoder pour le courant. (Acte 1, scène 4, LUBIN)
  9. Puisque nous pouvons compter sur toi, veux-tu bien actuellement faire le guet pour nous avertir, en cas que quelqu'un vienne, et surtout Madame ? (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  10. Puisque nous voici seuls un moment, parlons encore de votre amour, Monsieur. (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  11. Je te crois, et je suis bien aise de te trouver, car je te cherchais ; j'ai une commission à te donner, que je ne veux confier à aucun de mes gens ; c'est d'observer Angélique dans ses promenades, et de me rendre compte de ce qui s'y passe ; je remarque que depuis quelque temps elle sort souvent à la même heure avec Lisette, et j'en voudrais savoir la raison. (Acte 1, scène 7, MADAME-ARGANTE)
  12. Je te pardonne, puisque tu n'as pas cru mal faire, à condition que tu m'instruiras de tout ce que tu verras et de tout ce que tu entendras. (Acte 1, scène 7, MADAME-ARGANTE)
  13. Je consens même que tu les avertisses quand j'arriverai, pourvu que tu me rapportes tout fidèlement, et il ne te sera pas difficile de le faire, puisque tu ne t'éloignes pas beaucoup d'eux. (Acte 1, scène 7, MADAME-ARGANTE)
  14. N'y manque pas à mon égard, et puisqu'ils ne se soucient point que tu gardes le leur, achève de m'instruire, tu n'y perdras pas. (Acte 1, scène 7, MADAME-ARGANTE)
  15. C'est ma meine à moi, ce sera la vôtre itou ; il n'y a pas de garçon pu gracieux à contempler, et qui fait l'amour avec des paroles si douces ! (Acte 1, scène 7, LUBIN)
  16. Ils se sont vus en se rencontrant ; mais ils ne se rencontrent pus, ils se treuvent. (Acte 1, scène 7, LUBIN)
  17. Nous fûmes interrompues, mais cette idée-là te réjouit beaucoup, exécutons-la, parle-moi à coeur ouvert ; fais-moi ta confidente. (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  18. Que trop, puisque j'aime ! (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  19. Moi, je n'en lis jamais, et puis notre aventure est toute des plus simples. (Acte 1, scène 8, ANGÉLIQUE)
  20. Je te tiendrai parole, mais puisque cela est si sérieux, peu s'en faut que je ne verse des larmes sur le danger où je te vois, de perdre l'estime qu'on a pour toi dans le monde. (Acte 1, scène 8, MADAME-ARGANTE)
  21. Arrivez donc, il y a pu d'une heure que je sis à l'affût de vous. (Acte 2, scène 1, LUBIN)
  22. J'entends qu'il y a des scrupules qui me tourmentont sur vos rendez-vous que je protège, j'ons queuquefois la tentation de vous torner casaque sur tout ceci, et d'aller nous accuser tretous. (Acte 2, scène 1, LUBIN)
  23. Oui, la voici, Lubin me l'a rendue, j'ignore quelle fantaisie lui a pris, mais il est vrai qu'elle est de fort mauvaise humeur, je n'ai pu m'expliquer avec elle à cause du monde qu'il y avait au logis, mais elle est triste, elle m'a battu froid, et je l'ai trouvée toute changée ; je viens pourtant de l'apercevoir là-bas, et j'arrive pour vous en avertir ; attendons-la, sa rêverie pourrait bien tout doucement la conduire ici. (Acte 2, scène 2, LISETTE)
  24. Attendez pourtant ; puisque vous êtes là, je serai bien aise que vous sachiez ce que j'ai à vous dire : vous m'avez écrit, vous avez lié conversation avec moi, vous pourriez vous en vanter, cela n'arrive que trop souvent, et je serais charmée que vous appreniez ce que j'en pense. (Acte 2, scène 3, ANGÉLIQUE)
  25. Je ne réponds rien pour ma défense, je n'en ai pas la force ; si ma lettre vous a déplu, je vous en demande pardon, n'en présumez rien contre mon respect, celui que j'ai pour vous m'est plus cher que la vie, et je vous le prouverai en me condamnant à ne vous plus revoir, puisque je vous déplais. (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  26. Voyons, puisque c'est mon tour pour être grondée ; je ne saurais me vanter de rien, moi, je ne vous ai écrit ni rencontré, quel est mon crime ? (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  27. Adieu, Madame ; je vous quitte, puisque vous le voulez ; dans l'état où vous me jetez, la vie m'est à charge, je pars pénétré d'une affliction mortelle, et je n'y résisterai point, jamais on n'eut tant d'amour, tant de respect que j'en ai pour vous, jamais on n'osa espérer moins de retour ; ce n'est pas votre indifférence qui m'accable, elle me rend justice, j'en aurais soupiré toute ma vie sans m'en plaindre, et ce n'était point à moi, ce n'est peut-être à personne à prétendre à votre coeur ; mais je pouvais espérer votre estime, je me croyais à l'abri du mépris, et ni ma passion ni mon caractère n'ont mérité les outrages que vous leur faites. (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  28. Il y a du brit dans le ménage, je m'en retorne donc, je vas me mettre pus près par rapport à ce que je m'ennuie d'être si loin, j'aime à voir le monde, vous me sarvirez de récriation, n'est-ce pas ? (Acte 2, scène 4, LUBIN)
  29. Je sis pus fin qu'eux, j'allons faire ma forniture de nouvelles pour la bonne mère. (Acte 2, scène 4, LUBIN)
  30. Qu'il revienne donc, s'il y est encore, qu'on lui parle, puisqu'il est si affligé. (Acte 2, scène 5, ANGÉLIQUE)
  31. Il ne peut être qu'à l'écart dans ce bois il n'a pu aller loin, accablé comme il l'était. (Acte 2, scène 5, LISETTE)
  32. Angélique a pu douter de mon amour ! (Acte 2, scène 6, DORANTE)
  33. Non, tu ne me trompes point, puisque tu me l'avoues. (Acte 2, scène 12, MADAME-ARGANTE)
  34. Je ferais scrupule de vous rien déguiser, il y est question d'amour, Monsieur, j'en conviens. (Acte 3, scène 4, DORANTE)
  35. Il faut du moins qu'il soit bien peu délicat s'il épouse une fille qui ne pourra le souffrir ; et puisque vous le connaissez, Monsieur, ce serait en vérité lui rendre service, aussi bien qu'à moi, que de lui apprendre combien on le hait d'avance. (Acte 3, scène 4, DORANTE)
  36. Elle est plus à vous qu'à moi, je vous dois tout, et je ne dispute plus Angélique. (Acte 3, scène 4, DORANTE)
  37. Dorante s'est sauvé, il se meurt, et je vous conjure qu'on le rappelle, puisque vous voulez lui parler. (Acte 3, scène 8, ANGÉLIQUE)
  38. Allez, allez, n'appréhendez rin pus, je la défie de vous surprendre ; alle pourra arriver, si le guiable s'en mêle. (Acte 3, scène 10, LUBIN)
  39. Madame, qu'on retienne tout son bien, qu'on me mette hors d'état de l'avoir jamais ; le ciel me punisse si j'y songe ! (Acte 3, scène 11, DORANTE)
  40. L'amour seul vous fait agir, soit ; mais vous êtes, m'a-t-on dit, un honnête homme, et un honnête homme aime autrement qu'un autre ; le plus violent amour ne lui conseille jamais rien qui puisse tourner à la honte de sa maîtresse, vous voyez, reconnaissez-vous ce que je dis là, vous qui voulez engager Angélique à une démarche aussi déshonorante ? (Acte 3, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  41. Appelez-vous cela de l'amour, et la puniriez-vous plus cruellement du sien, si vous étiez son ennemi mortel ? (Acte 3, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  42. que sa réputation en demeure ternie, qu'elle en perd l'estime publique, que son époux peut réfléchir un jour qu'elle a manqué de vertu, que la faiblesse honteuse où elle est tombée doit la flétrir à ses yeux mêmes, et la lui rendre méprisable ? (Acte 3, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  43. Madame, je me livre à vous, à vos conseils, conduisez-moi, ordonnez, que faut-il que je devienne, vous êtes la maîtresse, je fais moins cas de la vie que des lumières que vous venez de me donner ; et vous, Dorante, tout ce que je puis à présent pour vous, c'est de vous pardonner une proposition qui doit vous paraître affreuse. (Acte 3, scène 11, ANGÉLIQUE)
  44. Et d'un malheur qui aurait entraîné la mort d'Angélique, parce que sa mère n'aurait pu le supporter. (Acte 3, scène 11, MADAME-ARGANTE)
  45. Oui, je l'avais instruite, ses bontés, ses tendresses m'y avaient obligée, elle a été ma confidente, mon amie, elle n'a jamais gardé que le droit de me conseiller, elle ne s'est reposée de ma conduite que sur ma tendresse pour elle, et m'a laissée la maîtresse de tout, il n'a tenu qu'à moi de vous suivre, d'être une ingrate envers elle, de l'affliger impunément, parce qu'elle avait promis que je serais libre. (Acte 3, scène 11, ANGÉLIQUE)
  46. Tout amant que je suis, vous me mettez dans ses intérêts même, je me range de son parti, et me regarderais comme le plus indigne des hommes, si j'avais pu détruire une aussi belle, aussi vertueuse union que la vôtre. (Acte 3, scène 11, DORANTE)
  47. Mon mariage avec Angélique était comme arrêté, mais j'ai fait quelques réflexions, je craindrais qu'elle ne m'épousât par pure obéissance, et je vous remets votre parole. (Acte 3, scène 12, ERGASTE)

LA COMMÈRE (1741)

  1. Puisqu'on dit que Madame_Alain va revenir, ce n'est pas la peine de remonter chez vous pour redescendre après ; nous n'avons qu'à l'attendre ici en devisant. (Acte 1, scène 1, LA VALLEE)
  2. On dit que l'on meurt de joie ; cela n'est pas vrai, puisque me voilà. (Acte 1, scène 1, LA VALLEE)
  3. Au surplus, chacun a son tour pour venir au monde ; l'un arrive le matin et l'autre le soir, et puis on se rencontre sans se demander depuis quand on y est. (Acte 1, scène 1, LA VALLEE)
  4. Je vois que vous avez levé un habit qui me fait brave comme un marquis ; je vois que je m'appelais Jacob quand nous nous sommes connus, et que depuis quinze jours vous avez eu l'invention de m'appeler votre cousin, Monsieur_de_la_Vallée. (Acte 1, scène 1, LA VALLEE)
  5. Je me suis séparée d'une soeur avec qui je vivais depuis plus de vingt-cinq ans dans l'union la plus parfaite, et je brave les reproches de toute ma famille, qui ne me pardonnera jamais notre mariage quand elle le saura. (Acte 1, scène 1, MADEMOISELLE HABERT)
  6. Finalement, je vous dois mon nom, ma braverie, ma parenté, mon beau langage, ma politesse, ma bonne mine ; et puis vous m'allez prendre pour votre homme comme si j'étais un bourgeois de Paris. (Acte 1, scène 1, LA VALLEE)
  7. Je paie tant que je puis, sans compter, et je n'y épargne rien. (Acte 1, scène 1, LA VALLEE)
  8. Je ne veux pas qu'on sache qui je suis, et il n'y a que Madame_Alain à qui nous puissions nous adresser. (Acte 1, scène 1, MADEMOISELLE HABERT)
  9. Il me semble en effet depuis que nous nous connaissons, que vous aimez assez à me voir. (Acte 1, scène 2, AGATHE)
  10. Arrangeons-nous, puisque vous m'aimez. (Acte 1, scène 3, MADAME ALAIN)
  11. Vraiment, elle m'avancera de reste, puisqu'elle veut m'épouser. (Acte 1, scène 3, LA VALLEE)
  12. Rien que par honnêteté, depuis quinze jours et pour la commodité de se voir ici, sans qu'on en babille. (Acte 1, scène 8, LA VALLEE)
  13. Et puis notre témoin sera Monsieur_Remy, ce marchand attenant ici et que vous voyez quelquefois chez moi. (Acte 1, scène 8, MADAME ALAIN)
  14. Vous verrez qu'elle a remarqué mon oeil amoureux sur la cousine, et puis une fille, quand on parle du notaire, voit toujours un mari au bout. (Acte 1, scène 10, LA VALLEE)
  15. J'arrive, mais y eût-il une heure, elle serait bien employée puisque je vous vois. (Acte 1, scène 14, MONSIEUR REMY)
  16. Serait-ce pour cette demoiselle_Habert à qui vous avez loué depuis trois semaines ? (Acte 1, scène 14, MONSIEUR REMY)
  17. Je pourrais vous le dire puisqu'on va signer le contrat, et que vous y serez, mais je ne parle pas. (Acte 1, scène 14, MADAME ALAIN)
  18. Est-il en puissance de père et de mère ? (Acte 1, scène 16, LE-NOTAIRE)
  19. Cela me paraît en bonne forme, et puis nous nous en rapportons à Madame_Alain dès que c'est chez elle que vous vous mariez. (Acte 1, scène 16, MONSIEUR-THIBAUT)
  20. Son véritable est Jacques Giroux, petit berger, venu depuis sept ou huit mois de je ne sais quel village de Bourgogne, et c'est de lui-même que mes tantes le savent. (Acte 1, scène 20, LE-NEVEU)
  21. Je ne désapprouve pas qu'elle se marie ; toute la grâce que je lui demande, c'est de se choisir un mari que nous puissions avouer, qui ne fasse pas rougir un neveu plein de tendresse et de respect pour elle, et qui n'afflige pas une soeur à qui elle est si chère, à qui sa séparation a coûté tant de larmes. (Acte 1, scène 20, LE-NEVEU)
  22. Ces demoiselles me dictaient ; elles se trompaient ; je me trompais aussi ; tantôt mon écriture montait, tantôt elle descendait ; je griffonnais ; et puis, c'était à rire de Monsieur_Jacob ! (Acte 1, scène 23, LA VALLEE)
  23. Ce mariage n'est pas rompu ? (Acte 1, scène 26, AGATHE)
  24. Et puis c'est que ce La Vallée m'a fait un affront qui mérite punition. (Acte 1, scène 26, AGATHE)
  25. Puis-je rester ? (Acte 1, scène 26, MONSIEUR-THIBAUT)
  26. Il m'a dit que c'est qu'il n'a pu vous désabuser sans trahir son secret, et vous y avez donné comme une étourdie. (Acte 1, scène 26, MADAME ALAIN)
  27. C'est à mon refus qu'il se donne à Mademoiselle_Habert, qui, heureusement pour lui, s'imagine qu'il l'aime, et à qui je vous défends d'en parler, puisque le jeune homme n'a rien. (Acte 1, scène 26, MADAME ALAIN)
  28. Je puis vous le dire, à vous. (Acte 1, scène 27, MADAME ALAIN)
  29. Vous me devez mille écus que je vous prêtai il y a six mois ; depuis quinze jours ils sont échus ; je vous en ai accordé six autres, mais comme j'en ai besoin, je vous avertis que, sans vous incommoder, sans débourser un sol, vous êtes en état de me payer à présent. (Acte 1, scène 28, MONSIEUR-THIBAUT)
  30. Ma nièce, puisque mon neveu va être votre homme. (Acte 1, scène 29, JAVOTTE)
  31. Puisse le ciel vous aimer assez pour vous rendre muette ! (Acte 1, scène 29, MONSIEUR-THIBAUT)

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L'HEUREUX STRATAGÈME (1733)

  1. Parle, puis-je te rendre quelque service ? (Acte 1, scène 1, DORANTE)
  2. C'est bian fait à vous ; moi, je me couvre toujours ; ce n'est pas mal fait non pus. (Acte 1, scène 1, BLAISE)
  3. Comme elle aurait pu trouver mauvais que je buvais en fraude, je me suis sauvé dans l'office avec ma bouteille : d'abord, j'ai commencé par la vider pour la mettre en sûreté. (Acte 1, scène 2, ARLEQUIN)
  4. Je puis me tromper ; mais j'en ai peur. (Acte 1, scène 3, LISETTE)
  5. Je le soupçonne aussi, Lisette ; mais que puis-je faire pour empêcher ce que tu me dis là ? (Acte 1, scène 3, DORANTE)
  6. Infidèle soit, puisque tu veux que je le sois ; crois-tu me faire peur avec ce grand mot-là ? (Acte 1, scène 4, LA-COMTESE)
  7. Va, va, parle à Dorante, et laisse là tes scrupules. (Acte 1, scène 4, LA-COMTESE)
  8. Vous avez raison, il faut que je vous aime : il n'y a que ce moyen-là de punir la perfide que j'adore. (Acte 1, scène 8, DORANTE)
  9. Non, Dorante, je sais une manière de nous venger qui nous sera plus commode à tous deux. Je veux bien punir la Comtesse, mais, en la punissant, je veux vous la rendre, et je vous la rendrai. (Acte 1, scène 8, LA MARQUISE)
  10. Mais, Madame, puis-je parler devant Monsieur ? (Acte 1, scène 12, FRONTIN)
  11. Jé suis ton ami, et jé viens té prier dé mé réléver d'un scrupule. (Acte 1, scène 16, LE CHEVALIER)
  12. Assurément ; il n'y a que le mien qui ait la préférence, comme de raison : d'abord moi, ensuite vous ; voilà comme cela est arrangé dans mon esprit ; et puis le reste du monde va comme il peut. (Acte 2, scène 1, ARLEQUIN)
  13. Disputons-nous sa conquête, mais pardonnons à celle qui l'emportera. (Acte 2, scène 3, LA-COMTESE)
  14. Marquise, m'opposerez-vous encore des scrupules ?... (Acte 2, scène 5, DORANTE)
  15. Il n'y a pas grand mal, Dorante : mais quel est donc ce scrupule qu'on vous oppose ? (Acte 2, scène 5, LA-COMTESE)
  16. Mais dans cette suite de conversation, sur quoi tombait ce scrupule dont vous vous plaigniez ? (Acte 2, scène 5, LA-COMTESE)
  17. Curiosité pure, vous dis-je... (Acte 2, scène 5, DORANTE)
  18. Et cette curiosité parlait de scrupule ! (Acte 2, scène 5, LA-COMTESE)
  19. Ces gens-là ont pu se flatter que nous les aimions, il faut les ménager ; je n'aime à faire de mal à personne : ni vous non plus, apparemment ? (Acte 2, scène 6, LA-COMTESE)
  20. Frontin aura peut-être déjà parlé ; jé né l'ai pas vu dépuis. (Acte 2, scène 6, LE CHEVALIER)
  21. Ce qu'il me dit là me fait venir une idée : les petites finesses de la Marquise méritent d'être punies. (Acte 2, scène 9, LA-COMTESE)
  22. C'est, ne vous déplaise, Madame, qu'Arlequin est un mal-appris ; mais que les pus mal-appris de tout ça, c'est Monsieur Dorante et Madame la Marquise, qui ont eu la finesse de manigancer la volonté d'Arlequin, à celle fin qu'il ne voulît pus d'elle ; maugré qu'alle en veuille bian, comme je me doute qu'il en voudrait peut-être bian itou, si an le laissait vouloir ce qu'il veut, et qu'an n'y boutît pas empêchement. (Acte 2, scène 10, BLAISE)
  23. Non, Monsieur ; je le croyais, tandis qu'Arlequin m'aimait : mais je vois que je me suis trompée, depuis qu'il me refuse. (Acte 2, scène 10, LISETTE)
  24. Qué sur cé point la paix sé fasse entre les puissances, et qué les subalternes sé débattent. (Acte 2, scène 11, LE CHEVALIER)
  25. Allons, allons, dégourdis-toi, puisque tu m'aimes. (Acte 3, scène 2, LISETTE)
  26. D'abord vous avez nié que c'en fût une, parce que vous n'aimiez pas Dorante, disiez-vous ; ensuite vous m'avez prouvé qu'elle était innocente ; enfin, vous m'en avez fait l'éloge, et si bien l'éloge, que je me suis mise à vous imiter, ce dont je me suis bien repentie depuis. (Acte 3, scène 6, LISETTE)
  27. Essayez, faites quelques démarches, puisqu'il a droit d'être fâché, et que vous êtes dans votre tort. (Acte 3, scène 6, LISETTE)
  28. Oui, je les avais ; je ne m'embarrassais ni de ses plaintes ni de ses jalousies ; je riais de ses reproches ; je défiais son coeur de me manquer jamais ; je me plaisais à l'inquiéter impunément ; c'était là mon idée ; je ne le ménageais point. (Acte 3, scène 6, LA-COMTESE)
  29. J'allons vous ratisser ce biau notaire et sa paperasse ni pus ni moins que mauvaise harbe. (Acte 3, scène 7, BLAISE)
  30. Madame, mon maître et Madame la Marquise envoient savoir s'ils ne vous importuneront pas : ils viennent vous prononcer votre arrêt et le mien ; car je n'épouserai point Lisette, puisque mon maître ne veut pas de vous. (Acte 3, scène 9, ARLEQUIN)
  31. Il n'arrive pas de bien loin, puisque le voilà. (Acte 3, scène 10, LA MARQUISE)
  32. Laissez-moi parler, Madame, je demande audience : écoutez-moi. Il est temps de vous désabuser, Chevalier : vous avez cru que je vous aimais ; l'accueil que je vous ai fait a pu même vous le persuader ; mais cet accueil vous trompait, il n'en était rien : je n'ai jamais cessé d'aimer Dorante, et ne vous ai souffert que pour éprouver son coeur. (Acte 3, scène 10, LA-COMTESE)
  33. Quant à vous, Dorante, vous m'avez assez mal payée d'une épreuve aussi tendre : la délicatesse de sentiments qui m'a persuadée de la faire, n'a pas lieu d'être trop satisfaite ; mais peut-être le parti que vous avez pris vient-il plus de ressentiment que de médiocrité d'amour : j'ai poussé les choses un peu loin ; vous avez pu y être trompé ; je ne veux point vous juger à la rigueur ; je ferme les yeux sur votre conduite, et je vous pardonne. (Acte 3, scène 10, LA COMTESE)
  34. Prends un regard dé ces beaux yeux pour té servir d'antidote ; demeure avec cet objet qué l'amour venge dans mon coeur : jé lé dis à régret, jé disputerais Madame dé tout mon sang, s'il m'appartenait d'entrer en dispute ; possède-la, Dorante, bénis lé ciel du bonheur qu'il t'accorde. (Acte 3, scène 10, LE CHEVALIER)
  35. Comment avez-vous pu feindre si longtemps ? (Acte 3, scène 10, LA-COMTESE)
  36. Je ne l'ai pu qu'à force d'amour ; j'espérais de regagner ce que j'aime. (Acte 3, scène 10, DORANTE)

LE PETIT MAÎTRE CORRIGÉ (1739)

  1. Surtout conduis-toi si adroitement, qu'il ne puisse soupçonner nos intentions. (Acte 1, scène 1, HORTENSE)
  2. Les conditions se confondent un peu à Paris, on n'y est pas scrupuleux sur les rangs. (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  3. Je trouve sur mon chemin une personne aimable ; je suis poli, elle me goûte ; je lui dis des douceurs, elle m'en rend ; je folâtre, elle le veut bien, pratique de politesse, commodité de savoir-vivre, pure amourette que tout cela dans le mari ; la fidélité conjugale n'y est point offensée ; celle de province n'est pas de même, elle est sotte, revêche et tout d'une pièce, n'est-il pas vrai ? (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  4. Tout ce que je puis pour votre service, c'est de régaler Hortense de l'honneur que vous lui faites de vous ressouvenir d'elle. (Acte 1, scène 6, MARTON)
  5. Je l'en ai vu déconcerté, quoiqu'il ait feint d'en badiner, et vous voyez bien que c'est de pur dépit qu'il se retire. (Acte 1, scène 9, MARTON)
  6. Il fera un peu plus de façon ; il disputera le terrain ; il faudra le pousser à bout. (Acte 1, scène 9, MARTON)
  7. Nulle ; il n'y a encore été amoureux que de la réputation d'être aimable. (Acte 1, scène 9, MARTON)
  8. Si vous saviez combien le séjour de Paris et de la cour nous gâtent sur les formalités, en vérité, Madame, vous m'excuseriez ; c'est une certaine habitude de vivre avec trop de liberté, une aisance de façons que je condamne, puisqu'elle vous déplaît, mais à laquelle on s'accoutume, et qui vous jette ailleurs dans les impolitesses que vous voyez. (Acte 1, scène 12, ROSIMOND)
  9. Attendez, la dentelle est passable ; de cet après-midi le hasard en décidera ; de notre mariage, je ne puis rien en dire, et c'est de quoi j'ai à vous entretenir, si vous voulez bien me laisser parler. (Acte 1, scène 12, HORTENSE)
  10. Non, vous dis-je, point d'amour et beaucoup de folies ; mais puisque vous êtes pressée, nous en parlerons tantôt. (Acte 1, scène 15, MARTON)
  11. Avançons encore quelques pas, Monsieur, pour être plus à l'écart, j'aurais un mot à vous dire ; vous êtes l'ami de mon fils, et autant que j'en puis juger, il ne saurait avoir fait un meilleur choix. (Acte 2, scène 1, LA-MARQUISE)
  12. Je viens de le voir avec Dorimène, il ne la quitte point depuis qu'elle est ici ; et vous, Monsieur, vous ne quittez point Hortense. (Acte 2, scène 1, LA-MARQUISE)
  13. Elle a ma foi beau dire, puisque son fils néglige Hortense, il ne tiendra pas à moi que je n'en profite auprès d'elle. (Acte 2, scène 1, DORANTE)
  14. Il y a deux heures que je n'ai pas le sens commun, Dorante, pas le sens commun ; deux heures que je m'entretiens avec une Marquise qui se tient d'un droit, qui a des gravités, qui prend des mines d'une dignité ; avec une petite Baronne si folichonne, si remuante, si méthodiquement étourdie ; avec une Comtesse si franche, qui m'estime tant, qui m'estime tant, qui est de si bonne amitié ; avec une autre qui est si mignonne, qui a de si jolis tours de tête, qui accompagne ce qu'elle dit avec des mains si pleines de grâces ; une autre qui glapit si spirituellement, qui traîne si bien les mots, qui dit si souvent, mais Madame, cependant Madame, il me paraît pourtant ; et puis un bel esprit si diffus, si éloquent, une jalouse si difficile en mérite, si peu touchée du mien, si intriguée de ce qu'on m'en trouvait. (Acte 2, scène 2, DORIMÈNE)
  15. Je commençais à m'ennuyer ici, je ne m'y ennuie plus ; je m'y plais, je l'avoue ; sans ce discours de la Marquise, j'aurais pu me contenter de défendre à Rosimond de se marier, comme je l'avais résolu en venant ici : mais on ne veut pas que je le voie ? (Acte 2, scène 2, DORIMÈNE)
  16. Puisse la folle me dire vrai ! (Acte 2, scène 2, DORANTE)
  17. Il me semble que la Marquise ne me voit pas volontiers ici, et qu'elle n'aime pas à me trouver en conversation avec Hortense ; et je te demande pardon de ce que je vais te dire, mais il m'a passé dans l'esprit que tu avais pu l'indisposer contre moi, et te servir de sa méchante humeur pour m'insinuer de m'en aller. (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  18. Je puis en avoir mal jugé ; mais ne se trompe-t-on jamais ? (Acte 2, scène 3, DORANTE)
  19. J'ai tort de n'aller pas, une houlette à la main, l'entretenir de ma passion pastorale : elle vient de me quereller tout à l'heure, me reprocher mon indifférence ; elle m'a dit des injures, Monsieur, des injures : m'a traité de fat, d'impertinent, rien que cela, et puis je m'entends avec elle ! (Acte 2, scène 3, ROSIMOND)
  20. Il faudra bien, puisqu'on le veut : nous l'épouserons ma mère et moi, si vous ne nous l'enlevez pas. (Acte 2, scène 3, ROSIMOND)
  21. Vraiment oui, Monsieur, ils n'ont pu juger qu'elle était à vous que sur la lecture qu'ils en ont fait. (Acte 2, scène 5, MARTON)
  22. Il y a des puérilités qui ne doivent pas arrêter. (Acte 2, scène 6, DORIMÈNE)
  23. Tout ce que je puis dire à cela, Madame, c'est que je n'ai point perdu de lettre. (Acte 2, scène 11, ROSIMOND)
  24. Rosimond est trop honnête homme pour le nier sérieusement, mon père ; les vues qu'on avait pour nous ont peut-être pu l'engager d'abord à le nier ; mais j'ai si bonne opinion de lui, que je suis persuadée qu'il ne le désavouera plus. (Acte 2, scène 12, HORTENSE)
  25. Oui, Marton, je le crois touché, et c'est là ce qui m'en rebute le plus ; car qu'est-ce que c'est que la ridiculté d'un homme qui m'aime, et qui, par vaine gloire, n'a pu encore se résoudre à me le dire aussi franchement, aussi naïvement qu'il le sent ? (Acte 3, scène 1, HORTENSE)
  26. Madame, plus il se débat, et plus il s'affaiblit ; il faut bien que son impertinence s'épuise ; achevez de l'en guérir. (Acte 3, scène 1, MARTON)
  27. Apparemment qu'il a quelque motif, puisqu'il demande à me voir. (Acte 3, scène 1, HORTENSE)
  28. Je retourne à ma terre ; de là à Paris où je vous attends pour notre mariage ; car il est devenu nécessaire depuis l'éclat qu'on a fait ; vous ne pouvez me venger du dédain de votre mère que par là ; il faut absolument que je vous épouse. (Acte 3, scène 4, DORIMÈNE)
  29. Puisque vous voulez le savoir, c'est Hortense que j'attends, et qui arrive, je pense. (Acte 3, scène 4, ROSIMOND)
  30. Que puis-je faire pour obliger Dorimène, Monsieur ? (Acte 3, scène 5, HORTENSE)
  31. J'avais à vous parler de son billet qu'on a trouvé, et je venais vous protester que je n'y ai point de part ; que j'en ai senti tout le manque de raison, et qu'il m'a touché plus que je ne puis le dire. (Acte 3, scène 5, ROSIMOND)
  32. Pure bagatelle qu'on pardonne à l'amour. (Acte 3, scène 5, HORTENSE)
  33. Point du tout, nous avons pensé nous quereller là-dessus à cause de la répugnance que j'y avais : il n'a pas même voulu que je fusse présente à votre entretien. (Acte 3, scène 7, DORIMÈNE)
  34. C'est un malentendu qui nous sépare ; et puis, concluons quelque chose, un mariage arrêté, convenable, dont je faisais cas : voilà de votre style ; et avec qui ? (Acte 3, scène 9, MARTON)
  35. Je m'y jetterai, Marton, mais sans espérance, puisqu'elle aime Dorante. (Acte 3, scène 9, ROSIMOND)
  36. Et moi je meurs de douleur, et je renonce à tout, puisque je vous perds, Madame. (Acte 3, scène 10, ROSIMOND)
  37. Non, je me fais justice ; je ne suis pas même digne de votre haine, et vous ne me devez que du mépris ; mais mon coeur vous a manqué de respect ; il vous a refusé l'aveu de tout l'amour dont vous l'aviez pénétré, et je veux, pour l'en punir, vous déclarer les motifs ridicules du mystère qu'il vous en a fait. (Acte 3, scène 10, ROSIMOND)
  38. Puisse Dorante, à qui vous accordez votre coeur, sentir toute l'étendue du bonheur que je perds. (Acte 3, scène 11, ROSIMOND)

LA MÉPRISE (1739)

  1. Depuis qu'elle l'a vu, comment va son voeu de rester fille ? (Acte 1, scène 2, FRONTIN)
  2. On ne tarit point, tous les échos du pays nous connaissent, on languit, on soupire, on demande quand nous finirons, peut-être qu'à la fin du jour on nous sommera d'épouser : c'est ce que j'en puis juger sur les discours de Lisette, et la chose vaut la peine qu'on y pense. (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  3. Oui, Monsieur, la vérité toute pure est que je suis adoré, parce qu'avec moi cela va un peu vite, et que vous êtes à la veille de l'être ; et je vous le prouve, car voilà votre future idolâtre qui vous cherche. (Acte 1, scène 3, FRONTIN)
  4. Puisque le hasard vous offre encore à mes yeux, Madame, permettez que je ne perde pas le bonheur qu'il me procure. (Acte 1, scène 4, ERGASTE)
  5. Je ne puis vous écouter. (Acte 1, scène 4, HORTENSE)
  6. Non, je ne sais encore rien là-dessus, puisqu'ici même j'ignore ce que c'est que l'amour ; et je voudrais bien l'ignorer toute ma vie. (Acte 1, scène 4, HORTENSE)
  7. Oui ; il demande s'il peut reparaître, puisqu'elle est seule. (Acte 1, scène 8, FRONTIN)
  8. Vous m'avouerez, Monsieur, que vous ne mettez guère d'intervalle entre me connaître, m'aimer et me le dire ; et qu'un pareil entretien aurait pu être précédé de certaines formalités de bienséance qui sont ordinairement nécessaires. (Acte 1, scène 9, CLARICE)
  9. Je n'ai jamais été le pupitre de personne. (Acte 1, scène 12, ARLEQUIN)
  10. Puisqu'il me paie des injures, voyez combien je gagnerais avec lui, si je lui apportais des compliments... (Acte 1, scène 13, ARLEQUIN)
  11. Non, tu réponds juste ; mais paie en pur don, par galanterie, sois généreux... (Acte 1, scène 13, FRONTIN)
  12. Dites-moi seulement si vous n'avez pas vu la soeur de Madame, et puis c'est tout. (Acte 1, scène 16, LISETTE)
  13. Puisque Clarice revient, apparemment qu'elle s'est désabusée, et qu'elle a reconnu son erreur. (Acte 1, scène 17, ERGASTE)
  14. À quoi puis-je attribuer cette contradiction dans vos manières, qu'au dessein formel de vous moquer de moi ? (Acte 1, scène 19, ERGASTE)
  15. Va, va, puisque je t'aime, je ne me vante pas d'être trop sage. (Acte 1, scène 22, FRONTIN)

LA FAUSSE SUIVANTE OU LE FOURBE PUNI (1729)

  1. Je suis culbuté, mon enfant ; mais toi-même, comment la fortune t'a-t-elle traité depuis que je ne t'ai vu ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  2. Depuis quinze ans que je roule dans le monde, tu sais combien je me suis tourmenté, combien j'ai fait d'efforts pour arriver à un état fixe. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  3. J'avais entendu dire que les scrupules nuisaient à la fortune ; je fis trêve avec les miens, pour n'avoir rien à me reprocher. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  4. Cependant qu'as-tu fait depuis deux ans que je ne t'ai vu, et d'où sors-tu à présent ? (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  5. Primo, depuis que je ne t'ai vu, je me suis jeté dans le service. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  6. Mais je ne puis en écouter davantage. (Acte 1, scène 1, FRONTIN)
  7. Je regarde le moment où j'ai connu Lélio, comme une faveur du ciel dont je veux profiter, puisque je suis ma maîtresse, et que je ne dépends plus de personne. (Acte 1, scène 3, LE CHEVALIER)
  8. Le terme est dur ; il frappe mes oreilles d'un son disgracieux ; ne purgera-t-on jamais le discours de tous ces noms odieux ? (Acte 1, scène 5, TRIVELIN)
  9. Puisqu'il m'a trahie, il vaut autant que je t'instruise du reste. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  10. Ma charge, sous cet habit-ci, est d'attaquer le coeur de la Comtesse ; je puis passer, comme tu vois, pour un assez joli cavalier, et j'ai déjà vu les yeux de la Comtesse s'arrêter plus d'une fois sur moi ; si elle vient à m'aimer, je la ferai rompre avec Lélio ; il reviendra à Paris, on lui proposera ma maîtresse qui y est ; elle est aimable, il la connaît, et les noces seront bientôt faites. (Acte 1, scène 5, LE CHEVALIER)
  11. Tu me donneras des ordres en public, et des sentiments dans le tête-à-tête. (Acte 1, scène 5, TRIVELIN)
  12. Puis-je vous être utile à quelque chose ? (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  13. Vous méritez que je vous dise non, puisque vous me faites cette question-là. (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  14. Es-tu scrupuleux ? (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  15. Parbleu, puisque tu le prends sur ce ton-là, je te dirai que je n'ai rien à me reprocher ; et, sans vanité, tu vois un homme couvert de gloire.. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  16. Fripon, combien de réputations as-tu blessé à mort dans ta vie ? (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  17. Je ne sache point de révérence qui puisse acquitter ce billet-là ; le titre de débiteur est bien sérieux, vois-tu ! (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  18. Mais crois-tu que je puisse surprendre le coeur de la Comtesse ? (Acte 1, scène 7, LE CHEVALIER)
  19. Si elle n'est pas laide, elle le deviendra, puisqu'elle sera ma femme ; cela ne peut pas lui manquer. (Acte 1, scène 7, LÉLIO)
  20. Mais puisque. (Acte 1, scène 8, LE CHEVALIER)
  21. Je suis en train, continuons pour me divertir et punir ce fourbe-là, et pour en débarrasser la Comtesse. (Acte 1, scène 8, LE CHEVALIER)
  22. Je suis d'avis de ne dire plus mot, et d'attendre que vous m'ayez donné la liste des termes sans reproches que je dois employer, je crois que c'est le plus court ; il n'y a que ce moyen-là qui puisse me mettre en état de m'entretenir avec vous. (Acte 2, scène 2, LA COMTESSE)
  23. En quoi ai-je pu vous déplaire ? (Acte 2, scène 2, LÉLIO)
  24. Le compliment que vous me faites est digne de l'entretien dont vous me régalez depuis une heure ; et après cela vous me demanderez en quoi vous me déplaisez ! (Acte 2, scène 2, LA COMTESSE)
  25. Chez vous, c'est des emportements, des fureurs, ou pur artifice ; vous soupçonnez injurieusement ; vous manquez d'estime ; de respect, de soumission ; vous vous appuyez sur un dédit ; vous fondez vos droits sur des raisons de contrainte. (Acte 2, scène 2, LA COMTESSE)
  26. Cela est bon ; mais rapporte-moi quelque chose que je puisse expliquer, moi, qui ne suis pas si savant que toi (Acte 2, scène 3, LÉLIO)
  27. Alors la Comtesse de s'embarrasser, le Chevalier de la regarder tendrement ; elle de rougir ; lui de s'animer ; elle de se fâcher sans colère ; lui de se jeter à ses genoux sans repentance ; elle de pousser honteusement un demi-soupir ; lui de riposter effrontément par un tout entier ; et puis vient du silence ; et puis des regards qui sont bien tendres ; et puis d'autres qui n'osent pas l'être ; et puis... (Acte 2, scène 3, TRIVELIN)
  28. Après cela ils dînent et soupent ensemble ; et puis : Bonsoir ; je te souhaite une bonne nuit, et puis ils se couchent, et puis ils dorment, et puis le jour vient. (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  29. Je n'en puis plus. (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  30. Me disait-elle ; puis-je compter sur votre coeur ? (Acte 2, scène 5, TRIVELIN)
  31. Mon ami, je tombe à tes pieds pour te supplier, en toute humilité, de me montrer seulement la face royale de cette incomparable fille, qui donne un coeur et des louis d'or du Pérou avec ; peut-être me fera-t-elle aussi présent de quelque échantillon ; je ne veux que la voir, l'admirer, et puis mourir content. (Acte 2, scène 5, ARLEQUIN)
  32. Vous ne m'entendez point ; je ne puis me résoudre à vous dire le mot de l'énigme. (Acte 2, scène 6, TRIVELIN)
  33. Cher petit lingot d'or, je n'en puis plus. (Acte 2, scène 7, ARLEQUIN)
  34. Vous avez pu remarquer que je vous voyais ici avec plaisir ; et s'il ne tenait qu'à moi, j'en aurais encore beaucoup à vous y voir. (Acte 2, scène 8, LA COMTESSE)
  35. Pour moi, je me ménage, je sais ce que je me dois ; et vous partirez, puisque vous avez la fureur de prendre tout de travers. (Acte 2, scène 8, LA COMTESSE)
  36. Je ne songeais pas, Madame, que je vais dans un pays où je puis vous rendre quelque service ; n'avez-vous rien à m'y commander ? (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  37. Oui, Comtesse, je vous aime ; et de tous les hommes qui peuvent aimer, il n'y en a pas un dont l'amour soit si pur, si raisonnable, je vous en fais serment sur cette belle main, qui veut bien se livrer à mes caresses ; regardez-moi, Madame ; tournez vos beaux yeux sur moi, ne me volez point le doux embarras que j'y fais naître. (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  38. Je suis vif, et je vous adore, me voilà tout entier ; mais trouvons un expédient qui vous mette à votre aise : si je vous déplais, dites-moi de partir, et je pars, il n'en sera plus parlé ; si je puis espérer quelque chose, ne me dites rien, je vous dispense de me répondre ; votre silence fera ma joie, et il ne vous en coûtera pas une syllabe. (Acte 2, scène 8, LE CHEVALIER)
  39. Ne suis-je pas entre les mains d'un ami bien scrupuleux ? (Acte 2, scène 9, LÉLIO)
  40. Puisque tu m'y forces, ne perds rien de ce que je vais te dire. (Acte 3, scène 2, LÉLIO)
  41. C'est mon habit qui est un coquin ; pour moi, je suis un brave homme, mais avec cet équipage-là, on a de la probité en pure perte ; cela ne fait ni honneur ni profit. (Acte 3, scène 2, TRIVELIN)
  42. Oui, vous avez quelque chose de fou dans le regard, et j'ai pu m'y tromper. (Acte 3, scène 3, LE CHEVALIER)
  43. J'aurais cependant un assez beau sujet de parler, et l'indifférence avec laquelle vous vivez avec moi, depuis que Monsieur, qui ne me vaut pas... (Acte 3, scène 7, LÉLIO)
  44. Depuis quand êtes-vous si délicat ? (Acte 3, scène 8, LE CHEVALIER)
  45. Courage ; encore une impertinence, et puis c'est tout. (Acte 3, scène 9, LE CHEVALIER)
  46. Expliquez-vous, Madame ; je n'en puis plus, je souffre... (Acte 3, scène 9, LA COMTESSE)
  47. Mais il n'est pas juste qu'un misérable dédit vous brouille ensemble ; tenez, ne vous gênez plus ni l'un ni l'autre ; le voilà rompu. (Acte 3, scène 9, LE CHEVALIER)
  48. Je vous aurais mené assez loin, si j'avais pu vous tenir compagnie ; voilà bien de l'amour de perdu ; mais, en revanche, voilà une bonne somme de sauvée ; je vous conterai le joli petit tour qu'on voulait vous jouer. (Acte 3, scène 9, LE CHEVALIER)
  49. Regardez le chagrin qui vous arrive comme une petite punition de votre inconstance ; vous avez quitté Lélio moins par raison que par légèreté, et cela mérite un peu de correction. (Acte 3, scène 9, LE CHEVALIER)
  50. Voyez-la, puisque vous êtes ici. (Acte 3, scène 9, LE CHEVALIER)

LES SERMENTS INDISCRETS (1732)

  1. Dame, ce nécessaire-là est d'une grande dépense, et le coeur d'un mari s'épuise. (Acte 1, scène 2, LISETTE)
  2. Je marque mes dispositions à Damis ; je le prie de les servir ; je lui indique les moyens qu'il faut prendre pour dissuader son père et le mien de nous marier ; et si Damis est aussi galant homme qu'on le dit, je compte l'affaire rompue. (Acte 1, scène 2, LUCILE)
  3. Laisse-le, puisqu'il ne veut rien dire. (Acte 1, scène 3, LUCILE)
  4. Venons à ce qui m'amène ; mon père, que je ne puis me résoudre de fâcher, parce qu'il m'aime beaucoup... (Acte 1, scène 5, DAMIS)
  5. Et moi du mien, Monsieur, je vous le promets, car je puis hardiment me montrer après ce que vous venez de dire ; allons, Monsieur, le plus fort est fait, nous n'avons à nous craindre ni l'un ni l'autre : vous ne vous souciez point de moi, je ne me soucie point de vous ; car je m'explique sur le même ton, et nous voilà fort à notre aise ; ainsi convenons de nos faits ; mettez-moi l'esprit en repos ; comment nous y prendrons-nous ? (Acte 1, scène 6, LUCILE)
  6. Ma foi, si vous le prenez sur ce ton-là, tous deux, vous ne tenez rien ; je n'aime point ce verbiage-là ; ces yeux pacifiques, ces apostrophes galantes à la figure de Madame, et puis des vanités, des excuses, où cela va-t-il ? (Acte 1, scène 6, LISETTE)
  7. C'est donc sa résolution qui importe, et non pas la mienne que je ferais en pure perte. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
  8. Je puis avoir le coeur prévenu, je pense qu'en voilà assez, Monsieur, et que ce que je dis là vaut bien un serment de ne vous épouser jamais ; serment que je fais pourtant, si vous le trouvez nécessaire. (Acte 1, scène 6, LUCILE)
  9. Madame m'a dit qu'elle avait une soeur à qui je puis feindre de m'attacher ; c'est déjà un moyen d'indiqué. (Acte 1, scène 6, DAMIS)
  10. Suivez Monsieur, Lisette, puisqu'il s'en va, et voyez si personne ne regarde ! (Acte 1, scène 6, LUCILE)
  11. Notre vanité, qui a des yeux de lynx, a fureté partout ; et puis Monsieur viendra dire qu'il a de l'amour, à nous qui devinons qu'on nous aimera avant qu'on nous aime, qui avons des nouvelles du coeur d'un amant avant qu'il en ait lui-même ! (Acte 2, scène 1, LISETTE)
  12. Quant à ma fille, dites-lui, Lisette, que je serais très fâché d'avoir à me plaindre d'elle : c'est sur sa parole que j'ai fait venir Damis et son père ; depuis qu'elle a vu le fils, il ne lui déplaît pas, à ce qu'elle dit ; cependant ils se fuient, et je veux savoir qui des deux a tort ; car il faut que cela finisse. (Acte 2, scène 2, ORGON)
  13. Il faut donc que tu n'aies jamais rencontré ta grimace nulle_part, puisque tu le crains. (Acte 2, scène 3, LISETTE)
  14. Ta pupille est d'un caractère rare ; pour mon jeune homme, il hait naturellement le noeud conjugal, et je lui laisse la vie de garçon ; ces Messieurs-là se sauvent ; le pays est bon pour les maraudeurs. (Acte 2, scène 3, FRONTIN)
  15. Je suis bien aise de vous trouver là, Frontin, surtout avec Lisette, qui rendra compte à ma soeur de ce que je vais vous dire ; voici plusieurs fois dans ce jour que j'évite Damis, qui s'obstine à me suivre, à me parler, tout destiné qu'il est à ma soeur ; et comme il ne se corrige point, malgré tout ce que je lui ai pu dire, je suis charmée qu'on sache mes sentiments là-dessus, et Lisette me sera témoin que je vous charge de lui rapporter ce que vous venez d'entendre, et que je le prie nettement de me laisser en repos. (Acte 2, scène 4, PHÉNICE)
  16. Non, Madame, je ne saurais ; votre commission n'est pas faisable ; je ne rapporte jamais rien que de gracieux à mon maître ; et d'ailleurs il n'est pas possible que le plus galant homme de la terre ait pu vous ennuyer. (Acte 2, scène 4, FRONTIN)
  17. Je n'attaque personne, Madame ; mais qu'un homme quitte ma maîtresse et fasse un autre choix, il n'y a pas à le marchander : c'est un homme sans goût ; ce sont de ces choses décidées, depuis qu'il y a des hommes. (Acte 2, scène 4, LISETTE)
  18. Pour moi, Madame, malgré toute la joie que j'aurais d'un mariage qui doit m'unir de plus près à mon meilleur ami, je serais au désespoir qu'il s'achevât, s'il vous répugne. (Acte 2, scène 7, ERGASTE)
  19. Jusqu'ici, Monsieur, je n'ai rien fait qui puisse donner cette pensée-là ; on ne m'a point vu de répugnance. (Acte 2, scène 7, LUCILE)
  20. Dispute de délicatesse que tout cela ; rendez-vous plus de justice à tous deux. (Acte 2, scène 7, ORGON)
  21. Madame, dans ce qui vient de se passer, j'ai fait du mieux que j'ai pu ; j'ai tâché, dans mes réponses, de ménager vos dispositions et la bienséance ; mais que pensez-vous de ce qu'ils disent ? (Acte 2, scène 8, DAMIS)
  22. Que puis-je répondre de mieux ? (Acte 2, scène 8, DAMIS)
  23. Nous avons beau faire, il n'y a pas d'industrie qui puisse le persuader. (Acte 2, scène 8, DAMIS)
  24. Ce n'est là ni une vertu ni un défaut ; mais, Monsieur, puisqu'il y a compagnie, que n'y allez-vous ? (Acte 2, scène 10, LUCILE)
  25. Je continuerai de feindre de la servir, Madame ; c'est tout ce que je puis vous promettre. (Acte 2, scène 10, DAMIS)
  26. Non, Monsieur ; mais on s'imagine que vous m'aimez ; vos façons l'ont persuadé à tout le monde ; et je ne le nierai pas, je ne paraîtrai point m'y déplaire, et je vous réduirai, peut-être ou à la nécessité de m'épouser en dépit de votre goût, ou à fuir en homme imprudent (j'adoucis le terme), en homme inexcusable, qui n'aura pas rougi de violer tous les égards, et de se moquer, tour à tour, de deux filles de condition, dont la moindre peut fixer le plus honnête homme : de sorte que vous risquez ou le sacrifice de votre coeur, ou la perte de votre réputation ; deux objets qui valent bien qu'on y pense. (Acte 3, scène 1, PHÉNICE)
  27. Voici mon père avec ma soeur ; de grâce, retirez-vous, avant qu'ils puissent vous voir. (Acte 3, scène 1, PHÉNICE)
  28. Nous sommes obligés de le changer ; le coeur de Lucile en dispose autrement : elle ne l'avoue pas, mais ce n'est que par pur complaisance pour moi, et j'ai quitté ce projet-là. (Acte 3, scène 2, ORGON)
  29. Ne vous y trompez pas ; depuis vos conventions, je ne la vois plus que triste et rêveuse. (Acte 3, scène 6, LISETTE)
  30. Purs discours de mauvaise humeur qu'elle a tenu là, je vous assure. (Acte 3, scène 6, LISETTE)
  31. Je puis me tromper, peut-être vous trompez-vous aussi ; et sans quelques preuves un peu moins équivoques de ses sentiments, je ne saurais me déterminer à violer les paroles que je lui ai données ; non pas que je les estime plus qu'elles valent ; elles ne seraient rien pour un homme qui plairait : mais elles doivent lier tout homme qu'on hait, et dont on les a exigées comme une sûreté contre lui. (Acte 3, scène 6, DAMIS)
  32. J'ai à vous parler pour un moment, Damis ; notre entretien sera court ; je n'ai qu'une question à vous faire ; vous, qu'un mot à me répondre ; et puis je vous fuis, je vous laisse. (Acte 3, scène 7, LUCILE)
  33. Madame débute par m'annoncer qu'elle n'a qu'un mot à me dire, et puis qu'elle me fuit ; n'est-ce pas m'insinuer qu'elle a de la peine à me voir ? (Acte 3, scène 7, DAMIS)
  34. Oui, je voudrais de tout mon coeur ôter à Monsieur qui se tait, et dont le silence m'agite le sang, je voudrais lui ôter le scrupule du ridicule engagement qu'il a pris avec vous, que je me repens de vous avoir laissé prendre, et dont vous souffrez autant l'un que l'autre. (Acte 3, scène 7, LISETTE)
  35. Car j'ai tout lieu de soupçonner que vous en êtes cause, puisque c'est vous qui m'avez d'abord proposé de l'aimer ; au reste, Madame, ne vous inquiétez point d'elle, j'aurai soin de son sort plus sincèrement que vous ; elle le mérite bien. (Acte 3, scène 8, DAMIS)
  36. Courez vous punir vous-même, vous ne manquerez pas votre coup ; car je vous déclare que je vous y aiderai, moi. (Acte 3, scène 8, LUCILE)
  37. Souvenez-vous que j'ai servi vos dégoûts pour moi avec un honneur, une fidélité surprenante, avec une fidélité que je ne vous devais point, que tout autre, à ma place, n'aurait jamais eu, et ce procédé si louable, si généreux, mérite bien que vous laissiez en repos un homme qui peut avoir porté la vertu jusqu'à se sacrifier pour vous ; je ne veux pas dire que je vous aime ; non, Lucile, rassurez-vous ; mais enfin vous ne savez pas ce qui en est, vous en pourriez douter ; vous êtes assez aimable pour cela, soit dit sans vous louer ; je puis vous épouser, vous ne le voulez pas, et je vous quitte. (Acte 3, scène 8, DAMIS)
  38. Je prétends m'en venger, ils le méritent bien ; mais puisqu'ils s'aiment, je veux que ma conduite, en les inquiétant, les force de s'accorder. (Acte 4, scène 4, PHÉNICE)
  39. Ma foi, Madame, puisqu'il faut l'avouer, je vous aime. (Acte 4, scène 4, DAMIS)
  40. Les circonstances où je me trouvais ont d'abord retenu mes sentiments, je n'osais vous en parler ; mais puisque ma situation est changée, qu'il ne s'agit plus de se contraindre, et que vous approuvez mon amour. (Acte 4, scène 5, DAMIS)
  41. Adieu ; puissiez-vous vous aimer toujours de même ! (Acte 4, scène 5, ORGON)
  42. Mais il ne s'agit pas de cela ; je veux avoir raison de l'impertinent orgueil de ma soeur ; et je le puis, s'il est vrai que Damis m'aime, comme vous m'en êtes garant. (Acte 4, scène 9, LUCILE)
  43. Oui, Mademoiselle, oui, que je l'aime, puisque vous me forcez à prononcer moi-même un mot qui m'est désagréable, et dont je ne me sers ici que par raison. (Acte 4, scène 9, LUCILE)
  44. Au reste, je ne vous indique rien de ce qui peut appuyer cette fausse confidence : vous êtes fille d'esprit, vous pénétrez les mouvements des autres ; vous lisez dans les coeurs ; l'art de les persuader ne vous manquera pas, et je vous prie de m'épargner une instruction plus ample. (Acte 4, scène 9, LUCILE)
  45. Puisse le ciel favoriser ma feinte ! (Acte 4, scène 10, DAMIS)
  46. Enfin, Madame, il n'est plus question de notre mariage ; vous voilà libre, et puisqu'il le faut, j'épouserai Phénice. (Acte 4, scène 10, DAMIS)
  47. Quoique le bonheur de vous plaire ne m'ait pas été réservé, puis-je du moins, Madame, au défaut des sentiments dont je n'étais pas digne, me flatter d'obtenir ceux de l'amitié que je vous demande ? (Acte 4, scène 10, DAMIS)
  48. Ce soin-là ne doit point vous occuper aujourd'hui, Monsieur, et je ferais scrupule de vous retenir plus longtemps. (Acte 4, scène 10, LUCILE)
  49. Il n'y a pas moyen ; il dit qu'il a suffisamment éprouvé le coeur de Lucile, et qu'il est si mal disposé pour lui, que peut-être publierait-elle l'aveu de son amour pour le perdre. (Acte 5, scène 1, FRONTIN)
  50. Depuis que nous sommes ensemble, avez-vous cessé de me parler des douceurs de je ne sais quelle liberté qui n'est que chimère ? (Acte 5, scène 2, LUCILE)
  51. Je n'ai pu y renoncer qu'en risquant de désobéir à mon père. (Acte 5, scène 2, LUCILE)
  52. Oui, je l'aime, il n'est que trop vrai, et il ne me manquait plus que le malheur de n'avoir pu le cacher ; mais s'il vous en échappe un mot, vous pouvez renoncer à moi pour la vie. (Acte 5, scène 2, LUCILE)
  53. Tu es folle ; on sait que tu as refusé Damis, encore une fois, il le publie lui-même, et tout le risque que tu cours dans cette affaire-ci c'est de passer pour avoir le goût bizarre, voilà tout ; ainsi, tranquillise-toi, et ne va pas toi-même, par un mécontentement mal entendu, te faire soupçonner de sentiments que tu n'as point : voici ta soeur qui vient nous joindre, et à qui j'avais donné ordre de te parler, et je te prie de la recevoir avec amitié. (Acte 5, scène 3, ORGON)
  54. Qu'est-ce que c'est donc que cet air de dispute que vous prenez entre vous deux ? (Acte 5, scène 4, ORGON)
  55. Que puis-je faire de plus que de renoncer à Damis, si votre coeur le souhaite ? (Acte 5, scène 4, PHÉNICE)
  56. Que je vous adore depuis le premier instant, et que je n'osais vous le dire. (Acte 5, scène 7, DAMIS)
  57. Non, je ne puis vous exprimer ce que devint mon coeur la première fois que je vous vis, ni tout le désespoir où je fus d'avoir parlé à Lisette comme j'avais fait. (Acte 5, scène 7, DAMIS)
  58. Ils auraient pu me déterminer ; mais à présent, comment voulez-vous qu'on fasse ? (Acte 5, scène 7, LUCILE)
  59. Je ne serai jamais à Phénice, je ne puis être qu'à vous seule, et si je vous perds, toute ma ressource est de fuir, de ne me montrer de ma vie, et de mourir de douleur. (Acte 5, scène 7, DAMIS)

LA COLONIE (1750)

  1. Ah çà, Madame Sorbin, ou plutôt ma compagne, car vous l'êtes, puisque les femmes de votre état viennent de vous revêtir du même pouvoir dont les femmes nobles m'ont revêtue moi-même ; donnons-nous la main, unissons-nous et n'ayons qu'un même esprit toutes les deux. (Acte 1, scène 1, ARTHÉNICE)
  2. Depuis qu'il a fallu nous sauver avec eux dans cette île où nous sommes fixées, le Gouvernement de notre patrie a cessé. (Acte 1, scène 1, ARTHÉNICE)
  3. Oui, il en faut un tout neuf ici, et l'heure est venue, nous voici en place d'avoir justice, et de sortir de l'humilité ridicule qu'on nous a imposée depuis le commencement du monde : plutôt mourir que d'endurer plus longtemps nos affronts. (Acte 1, scène 1, MADAME SORBIN)
  4. Qu'est-ce que c'est que Timagène, Madame Sorbin, je ne le connais plus depuis notre projet, tenez ferme et ne songez qu'à m'imiter. (Acte 1, scène 1, ARTHÉNICE)
  5. Hélas, c'est ce qui se publie, et ce qui me donne un grand souci. (Acte 1, scène 2, MONSIEUR SORBIN)
  6. Quoique vous soyez massif et d'un naturel un peu lourd, je vous ai toujours connu un très bon gros jugement qui viendra fort bien dans cette affaire-ci ; et puis je me persuade que ces Messieurs auront le bon esprit de demander des femmes pour les assister, comme de raison. (Acte 1, scène 2, MADAME SORBIN)
  7. Mais qui est-ce qui a rompu la paix ? (Acte 1, scène 4, PERSINET)
  8. Et le mariage, tel qu'il a été jusqu'ici, n'est plus aussi qu'une pure servitude que nous abolissons, ma belle enfant, car il faut bien la mettre un peu au fait pour la consoler. (Acte 1, scène 5, ARTHÉNICE)
  9. Je ne l'ai pas pris ; c'est lui qui m'a prise, et puis je ne refuse pas la soumission. (Acte 1, scène 5, LINA)
  10. Illustres députées, nous aurions volontiers supprimé le faste dont on nous pare. (Acte 1, scène 6, ARTHÉNICE)
  11. L'oppression dans laquelle nous vivons sous nos tyrans, pour être si ancienne, n'en est pas devenue plus raisonnable ; n'attendons pas que les hommes se corrigent d'eux-mêmes ; l'insuffisance de leurs lois a beau les punir de les avoir faites à leur tête et sans nous, rien ne les ramène à la justice qu'ils nous doivent, ils ont oublié qu'ils nous la refusent. (Acte 1, scène 9, ARTHÉNICE)
  12. Pour moi, je ne suis qu'une femme, mais depuis que j'ai l'âge de raison, le mouton n'a jamais trouvé cela bon. (Acte 1, scène 9, MADAME SORBIN)
  13. Je recommence ; regardez-la, c'est le plaisir des yeux : les grâces et la beauté, déguisées sous toutes sortes de formes, se disputent à qui versera le plus de charmes sur son visage et sur sa figure. (Acte 1, scène 9, ARTHÉNICE)
  14. Il est vrai qu'on nous traite de charmantes, que nous sommes des astres, qu'on nous distribue des teints de lis et de roses, qu'on nous chante dans les vers, où le soleil insulté pâlit de honte à notre aspect, et comme vous voyez, cela est considérable ; et puis les transports, les extases, les désespoirs dont on nous régale, quand il nous plaît. (Acte 1, scène 9, ARTHÉNICE)
  15. Quand je songe à tout le génie, toute la sagacité, toute l'intelligence que chacune de nous y met en se jouant, et que nous ne pouvons mettre que là, cela est immense, il y entre plus de profondeur d'esprit qu'il n'en faudrait pour gouverner deux mondes comme le nôtre, et tant d'esprit est en pure perte. (Acte 1, scène 9, ARTHÉNICE)
  16. J'en suis encore tout tremblant, je n'en puis plus, je me meurs. (Acte 1, scène 11, PERSINET)
  17. Messieurs, daignez répondre à notre question ; vous allez faire des règlements pour la République, n'y travaillerons-nous pas de concert ? (Acte 1, scène 13, ARTHÉNICE)
  18. Je pense qu'on ne nous disputera pas le don de la parole. (Acte 1, scène 13, ARTHÉNICE)
  19. Cependant le respect est un sot ; finissons, Monsieur Sorbin, qui êtes élu, mari, maître et chef de famille ; tout cela est bel et bon ; mais écoutez-moi pour la dernière fois, cela vaut mieux ; nous disons que le monde est une ferme, les Dieux là-haut en sont les Seigneurs, et vous autres hommes, depuis que la vie dure, en avez toujours été les fermiers tout seuls, et cela n'est pas juste, rendez-nous notre part de la ferme ; gouvernez, gouvernons ; obéissez, obéissons ; partageons le profit et la perte ; soyons maîtres et valets en commun ; faites ceci, ma femme ; faites ceci, mon homme ; voilà comme il faut dire, voilà le moule où il faut jeter les lois, nous le voulons, nous le prétendons, nous y sommes butées ; ne le voulez-vous pas ? (Acte 1, scène 14, MADAME SORBIN)
  20. Ma chère mère, mon avis, c'est, comme vous l'avez dit, que nous soyons dames et maîtresses par égale portion avec ces Messieurs ; que nous travaillions comme eux à la fabrique des lois, et puis qu'on tire, comme on dit, à la courte paille pour savoir qui de nous sera Roi ou Reine ; sinon, que chacun s'en aille de son côté, nous à droite, eux à gauche, du mieux qu'on pourra. (Acte 1, scène 15, LINA)
  21. Attendez, Messieurs, on en viendra à un accommodement, si vous le souhaitez, puisque les partis violents vous déplaisent ; mais il me vient une idée, voulez-vous vous en fier à moi ? (Acte 1, scène 16, HERMOCRATE)
  22. Vos deux raisons auront contentement ; je commande, en vertu de ma pleine puissance, que les nommées Arthénice et Sorbin soient tout un, et qu'il soit aussi beau de s'appeler Hermocrate ou Lanturlu, que Timagène ; qu'est-ce que c'est que des noms qui font des gloires ? (Acte 1, scène 17, MADAME SORBIN)

LE DÉNOUEMENT IMPRÉVU (1727)

  1. En sait bian qu'il faut parfois s'affliger ; mais faut y aller pus bellement que ça ; car moi, j'aime itou Lisette, voyez-vous ! (Acte 1, scène 1, MAITRE-PIERRE)
  2. Acoutez, peut-être que la raison le voudrait ; mais voute avis est bian pus raisonnable que le sian. (Acte 1, scène 2, MAITRE-PIERRE)
  3. Voute farme, et tous les animaux qui en dépendont, me baillont moins de peine à gouvarner que vous tout seul ; par ainsi, prenez un autre farmier : je varrons un peu ce qu'il en sera, quand vous ne serez pus à ma charge. (Acte 1, scène 2, MAITRE-PIERRE)
  4. Si je comptions ensemble, vous m'en deveriez pus de deux douzaines : mais gardez-les, et grand bian vous fasse. (Acte 1, scène 2, MAITRE-PIERRE)
  5. Il faut qu'ou deveniais folle ; ça est conclu entre nous ; il n'y a pus à dire non : faut parachever. (Acte 1, scène 3, MAITRE-PIERRE)
  6. Non ; je savons bian vos facultés ; mais n'amporte, il s'agit d'avoir l'esprit pus torné que de coutume. (Acte 1, scène 3, MAITRE-PIERRE)
  7. Je vas revenir, si je puis, avec Monsieur Dorante. (Acte 1, scène 3, MAITRE-PIERRE)
  8. Tu as beau dire ; cela me répugne. (Acte 1, scène 4, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  9. Vous aurez parfois des galants houbereaux qui viendront vous rendre hommage, qui boiront du vin pur à votre santé ; mais avec des contorsions !... (Acte 1, scène 4, LISETTE)
  10. Mais oui, je l'aime ; car je ne connais que lui depuis quatre ans. (Acte 1, scène 4, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  11. Depuis quand fait-il diète ? (Acte 1, scène 5, LISETTE)
  12. Non, je suis de mauvaise humeur ; car je n'ai pu jouer du clavecin ce matin. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  13. Les petites filles n'obéissent point, mon père ; et puisque j'en suis une, je ferai ma charge, et me gouvernerai, s'il vous plaît, suivant l'épithète que vous me donnez. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  14. Je me retrouve : vous m'avez proposé, il y a quelques jours, un mariage qui m'a bouleversé la tête à force d'y penser : tout rompu qu'il est, je n'en saurais revenir, et il faut que j'en pleure. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  15. D'où vient tant de répugnance pour un mariage qui t'est avantageux ? (Acte 1, scène 7, MONSIEUR-ARGANTE)
  16. Continuez, allez votre train, mon père ; continuez, n'écoutez pas mes dégoûts, tenez ferme, point de quartier, courage ; dites : je veux ; grondez ; menacez, punissez ne m'abandonnez pas dans l'état où je suis : je vous charge de tout ce qui m'arrivera. (Acte 1, scène 7, MADEMOISELLE-ARGANTE)
  17. La surdité lève tout scrupule ; et cela étant, je vous dirai sans façon que Monsieur Eraste va venir ; mais qu'il vous prie de ne point dire à sa future que c'est lui, parce qu'il se fait un petit ragoût de la voir sous le nom seulement d'un ami dudit Monsieur Eraste ; ainsi ce n'est point lui qui va venir, et c'est pourtant lui ; mais lui sous la figure d'un autre que lui : ce que je dis là n'est-il pas obscur ? (Acte 1, scène 8, CRISPIN)
  18. Velà cen que c'est : et si, maugré la folie, il la prend pour femme, n'y aura pus de rats ; mais ce qu'an mettra en lieu et place, les vaura bian. (Acte 1, scène 10, MAITRE-PIERRE)
  19. pourquoi l'ai-je vue, puisque je la dois perdre ? (Acte 1, scène 11, ERASTE)
  20. On ne saurait désapprouver le parti que vous avez pris : l'autorité d'un père ne vous a laissé que cette ressource, et tout est permis pour se sauver du danger où vous étiez : mais c'en est fait ; livrez-vous au penchant qui vous est cher, et pardonnez à mon ami les frayeurs qu'il vous a données ; je vais l'en punir en lui disant ce qu'il perd. (Acte 1, scène 11, ERASTE)
  21. Puis-je espérer que vous me ferez grâce ? (Acte 1, scène 11, ERASTE)
  22. Je vous adore ; et puisque vous haïssez la campagne, je ne saurais plus la souffrir. (Acte 1, scène 11, ERASTE)
  23. C'est marché fait : chantez et dansez à votre aise, à cette heure, je n'y mets pus d'empêchement. (Acte 1, scène 12, MAITRE-PIERRE)

LA DISPUTE (1747)

  1. La première inconstance, ou la première infidélité, n'a pu commencer que par quelqu'un d'assez hardi pour ne rougir de rien. (Acte 1, scène 1, HERMIANE)
  2. Comment veut-on que les femmes, avec la pudeur et la timidité naturelles qu'elles avaient, et qu'elles ont encore depuis que le monde et sa corruption durent, comment veut-on qu'elles soient tombées les premières dans des vices de coeur qui demandent autant d'audace, autant de libertinage de sentiment, autant d'effronterie que ceux dont nous parlons ? (Acte 1, scène 1, HERMIANE)
  3. Oui, vous en êtes par pure galanterie, je l'ai bien remarqué. (Acte 1, scène 1, HERMIANE)
  4. J'en serai donc bientôt puni ; car je vais vous donner de quoi me confondre, si je ne pense pas comme vous. (Acte 1, scène 1, LE PRINCE)
  5. Oui, c'est la nature elle-même que nous allons interroger, il n'y a qu'elle qui puisse décider la question sans réplique, et sûrement elle prononcera en votre faveur. (Acte 1, scène 1, LE PRINCE)
  6. Voici le fait : il y a dix-huit ou dix-neuf ans que la dispute d'aujourd'hui s'éleva à la cour de mon père, s'échauffa beaucoup et dura très longtemps. (Acte 1, scène 2, LE PRINCE)
  7. Dans un monde à moi, où je ne retournerai plus, puisque vous n'en êtes pas, et que je veux toujours avoir vos mains ; ni moi ni ma bouche ne saurions plus nous passer d'elles. (Acte 1, scène 4, AZOR)
  8. Tout ce que vous avez pu faire, c'est de vous supporter l'un et l'autre. (Acte 1, scène 6, AZOR)
  9. Qu'est-ce qui nous empêchera de le sentir puisque nous le sommes ? (Acte 1, scène 6, EGLÉ)
  10. Adieu, Eglé, puisqu'il le faut. (Acte 1, scène 7, AZOR)
  11. Mais de croire que vous pouvez entrer en dispute avec moi, c'est se moquer, il n'y a qu'à voir. (Acte 1, scène 9, ADINE)
  12. Les eaux du ruisseau, qui se moquent de vous, m'apprendront qu'il n'y a rien de si beau que moi, et elles me l'ont déjà appris, je ne sais ce que c'est qu'un Mesrin, mais il ne vous regarderait pas s'il me voyait ; j'ai un Azor qui vaut mieux que lui, un Azor que j'aime, qui est presque aussi admirable que moi, et qui dit que je suis sa vie ; vous n'êtes la vie de personne, vous ; et puis j'ai un miroir qui achève de me confirmer tout ce que mon Azor et le ruisseau assurent ; y a-t-il rien de plus fort ? (Acte 1, scène 9, EGLÉ)
  13. Je ne suis contente de rien, d'un côté, le changement me fait peine, de l'autre, il me fait plaisir ; je ne puis pas plus empêcher l'un que l'autre ; ils sont tous deux de conséquence ; auquel des deux suis-je le plus obligée ? (Acte 1, scène 15, EGLÉ)
  14. Qu'avez-vous affaire à lui, puisque vous m'aimez ? (Acte 1, scène 18, MESRIN)
  15. Laissez-moi faire, je ne vous en aimerai que mieux, si je puis le ravoir, c'est seulement que je ne veux rien perdre. (Acte 1, scène 18, EGLÉ)

ARLEQUIN POLI PAR L'AMOUR (1723)

  1. C'est la pure nature ; mais il reste une petite observation à faire : c'est que vous enlevez le jeune homme endormi, quand peu de jours après vous allez épouser le même Merlin qui en a votre parole. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  2. Depuis quinze jours qu'il est ici, sa conversation a toujours été de la même force ; cependant vous l'aimez, et qui pis est, vous laissez penser à Merlin qu'il va vous épouser, et votre dessein, m'avez-vous dit, est, s'il est possible, d'épouser le jeune homme ; franchement, si vous les prenez tous deux, suivant toutes les règles, le second mari doit gâter le premier. (Acte 1, scène 1, TRIVELIN)
  3. Souvent il me regarde ; et tous les jours je touche au moment où il peut me sentir et se sentir lui-même : si cela lui arrive, sur-le-champ j'en fais mon mari ; cette qualité le mettra alors à l'abri des fureurs de Merlin; mais avant cela, je n'ose mécontenter cet enchanteur, aussi puissant que moi, et avec qui je différerai le plus longtemps que je pourrai. (Acte 1, scène 1, LA FÉE)
  4. Pour moi, je suis bien malheureuse : depuis que vous dites que vous soupirez pour moi, j'ai fait ce que j'ai pu pour soupirer aussi, car j'aimerais autant qu'une autre à être bien aise ; s'il y avait quelque secret pour cela, tenez, je vous rendrais heureux tout d'un coup, car je suis naturellement bonne. (Acte 1, scène 4, SILVIA)
  5. Je me retirerai donc, puisque c'est vous plaire, mais pour me consoler, donnez-moi votre main, que je la baise. (Acte 1, scène 4, LE BERGER)
  6. Oui ; mais puisque c'est une faute, je ne veux point la faire qu'elle ne me donne du plaisir comme aux autres. (Acte 1, scène 4, SILVIA)
  7. Non, je n'en ai jamais pu venir à bout. (Acte 1, scène 5, SILVIA)
  8. Il ne m'en a jamais tant dit depuis qu'il est ici. (Acte 1, scène 7, LA FÉE)
  9. Tenez, Arlequin, je ne veux pas vous l'ôter, puisqu'il vous fait plaisir. (Acte 1, scène 7, LA FÉE)
  10. J'étais plus contente que si on m'avait donné tous les moutons du hameau : vraiment je ne m'étonne pas si toutes nos bergères sont si aises d'aimer ; je voudrais n'avoir fait que cela depuis que je suis au monde, tant je le trouve charmant ; mais ce n'est pas tout, il doit revenir ici bientôt ; il m'a déjà baisé la main, et je vois bien qu'il voudra me la baiser encore. (Acte 1, scène 9, SILVIA)
  11. Fais comme tu pourras, mais on m'attend, je ne puis rester plus longtemps, adieu, ma cousine. (Acte 1, scène 9, LA-COUSINE)
  12. Ma cousine dira ce qu'elle voudra, mais je ne puis y tenir. (Acte 1, scène 11, SILVIA)
  13. Là, là, consolez-vous, mon amant, et baisez ma main puisque vous en avez envie ; baisez, mais écoutez, n'allez pas me demander combien je vous aime, car je vous en dirais toujours la moitié moins qu'il n'y en a. (Acte 1, scène 11, SILVIA)
  14. Cela se peut bien, car la mienne en va de mieux en mieux aussi ; mais n'importe, puisqu'on dit que cela ne vaut rien, faisons un marché de peur d'accident : toutes les fois que vous me demanderez si j'ai beaucoup d'amitié pour vous, je vous répondrai que je n'en ai guère, et cela ne sera pourtant pas vrai ; et quand vous voudrez me baiser la main, je ne le voudrai pas, et pourtant j'en aurai envie. (Acte 1, scène 11, SILVIA)
  15. Je ne puis me remuer. (Acte 1, scène 13, SILVIA)
  16. Je n'ai pu paraître aimable à tes yeux, je n'ai pu t'inspirer le moindre sentiment, malgré tous les soins et toute la tendresse que tu m'as vue ; et ton changement est l'ouvrage d'une misérable bergère ! (Acte 1, scène 14, LA FÉE)
  17. Mon cher Arlequin, regarde-moi, repens-toi de m'avoir désespérée, j'oublierai de quelle part t'est venu ton esprit ; mais puisque tu en as, qu'il te serve à connaître les avantages que je t'offre. (Acte 1, scène 14, LA FÉE)
  18. Elle t'abusait, je le sais bien, puisqu'elle doit épouser un berger du village qui est son amant : si tu veux, je m'en vais l'envoyer chercher, et elle te le dira elle-même. (Acte 1, scène 14, LA FÉE)
  19. Allons, allons, je veux savoir cela ; car si elle me trompe, jarni, je vous caresserai, je vous épouserai devant ses deux yeux pour la punir. (Acte 1, scène 14, ARLEQUIN)
  20. N'importe, jurez toujours ; dame, puisque vous craignez, c'est que c'est le meilleur. (Acte 1, scène 14, ARLEQUIN)
  21. Il dit que je suis belle, dame, je ne puis pas m'empêcher de l'être. (Acte 1, scène 17, SILVIA)
  22. Ce serait bien dommage d'abandonner de si tendres amants à sa fureur : aussi bien ne mérite-t-elle pas qu'on la serve, puisqu'elle est infidèle au plus généreux magicien du monde, à qui je suis dévoué : soyez en repos, je vais vous donner un moyen d'assurer votre bonheur. (Acte 1, scène 18, TRIVELIN)
  23. Mon cher Arlequin, je te fais mon maître, mon mari ; oui, je t'épouse ; je te donne mon coeur, mes richesses, ma puissance. (Acte 1, scène 21, LA FÉE)
  24. Moi, je vous donne ma personne, et puis cela encore. (Acte 1, scène 21, ARLEQUIN)
  25. Et puis encore cela. (Acte 1, scène 21, ARLEQUIN)
  26. Je lui pardonne, mais je veux qu'on chante, qu'on danse, et puis après nous irons nous faire roi quelque part. (Acte 1, scène 22, ARLEQUIN)

Dans les 1895 textes du corpus, il y a 35 textes (soit une présence dans 1,85 % des textes) dans lesquels il y a 1170 occurences de la forme recherchée, soit une moyenne de 33,43 occurences par texte.

Titres Acte 1 Acte 2 Acte 3 Acte 4 Acte 5 Prologue Total
1 F?LICIE160000016
2 FÉLICIE1000001
3 LA DOUBLE INCONSTANCE17221400053
4 LE PÈRE PRUDENT ET ÉQUITABLE290000029
5 LES ACTEURS DE BONNE FOI210000021
6 ANNIBAL121919912071
7 LE TRIOMPHE DE PLUTUS130000013
8 LE TRIOMPHE DE PLUTUS3000003
9 LA SECONDE SUPRISE DE L'AMOUR2222600050
10 L'H?RITIER DE VILLAGE160000016
11 L'?LE DE LA RAISON ou LES PETITS HOMMMES30010160157
12 LA JOIE IMPR?VUE230000023
13 L'?PREUVE270000027
14 LES SINC?RES220000022
15 LE JEU DE L'AMOUR ET DU HASARD9171000036
16 LA PROVINCIALE320000032
17 LE PRINCE TRAVESTI31261200069
18 LES FAUSSES CONFIDENCES1116400031
19 LE LEGS300000030
20 LA R?UNION DES AMOURS120000012
21 LA FEMME FID?LE240000024
22 L'?COLE DES M?RES190000019
23 LE PR?JUGE VAINCU290000029
24 LE TRIOMPHE DE L'AMOUR20211300054
25 LA SURPRISE DE L'AMOUR1816600040
26 L'ILE DES ESCLAVES280000028
27 LA M?RE CONFIDENTE20131400047
28 LA COMM?RE310000031
29 L'HEUREUX STRATAG?ME11131200036
30 LE PETIT MA?TRE CORRIG?10141400038
31 LA M?PRISE150000015
32 LA FAUSSE SUIVANTE OU LE FOURBE PUNI21181100050
33 LES SERMENTS INDISCRETS1015121111059
34 LA COLONIE220000022
35 LE D?NOUEMENT IMPR?VU230000023
36 LA DISPUTE150000015
37 ARLEQUIN POLI PAR L'AMOUR260000026
38 L'ÎLE DE LA RAISON ou LES PETITS HOMMMES0002002
  Total719232157382311170

 

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