DU COURS

CONVERSATION GALANTE

IX

M. DC. LXIV.

PAR RENÉ BARY, Conseiller et Historiographe du Roi.

À BRUXELLES, Chez BALTHAZAR VIVIEN, au bon Pasteur.


Texte établi par Paul FIÈVRE, octobre 2023

Publié par Paul FIEVRE, novembre 2023

© Théâtre classique - Version du texte du 31/03/2024 à 09:09:46.


ACTEUR.

IBERE.

TULIE.

Texte extrait de "L'esprit de cour, ou Les conversations galantes, divisées en cent dialogues.", René Bary, Bruxelles : Chez Balthazar Vivien, 1664. pp 19-21.


DU COURS.

Ibere cajole une fille non seulement sur la passion qu'elle a pour le Cours, mais encore sur les avantages de sa personne.

IBERE.

Je ne m'étonne pas de ce que vous aimez le Cours ; tout le monde semble courir après vous ; et comme vous n'y entrez jamais qu'avec éclat vous n'en sortez jamais qu'avec gloire.

TULIE.

Chacun a ses desseins : pour moi je n'aime le Cours, que parce que j'aime la diversité.

IBERE.

Il me semble pourtant qu'on y voit presque toujours le mêmes visages.

TULIE.

Si cela était, pourquoi irai-je ?

IBERE.

Vous y allez peut être pour affermir vos conquêtes.

TULIE.

Quelles qualités possédai-je qui méritent la possession des coeurs ?

IBERE.

Prenez la peine, Mademoiselle, demander au Cours ce que vous me demandez, Vous apprendrez par la bouche de cent esclaves à quelles vertus ils imputent la perte de leur liberté.

TULIE.

Le Cours, à mon avis, ne me connaît que comme une personne qui ne mérite pas d'être connue.

IBERE.

Il peut dire quelque chose contre votre rigueur, mais il ne peut rien dire contre votre beauté.

TULIE.

La multitude de mes défauts est incompatible avec l'excès de vos louanges.

IBERE.

Quoi que vous fassiez un secret de vos vertus, il en sort des rayons qui les découvrent.

TULIE.

Les Galants disent à peu près la même chose.

IBERE.

Vous ne pouvez me récuser, que vous ne récusiez la voix publique.

TULIE.

Vous êtes, ou je me trompe bien, l'écho d'une voix imaginaire.

IBERE.

J'appelle de votre langue à vos oreilles.

TULIE.

J'entends ici, ce que je n'entends point ailleurs.

IBERE.

Vous ne voulez de ne pas entendre vos louanges ?

TULIE.

Ma modestie est oisive, l'on ne la combat point.

IBERE.

Si je vous donne des louanges, pourquoi voulez-vous que les autres vous en refusent ?

TULIE.

Il faut de deux choses l'une ; ou que vous manquiez de connaissance, ou que vous manquiez de franchise.

IBERE.

J'oserai vous dire, Mademoiselle, que je connais les belles choses.

TULIE.

J'oserai donc vous dire, Monsieur, que vous déguisez vos sentiments.

IBERE.

Vous direz tout ce qu'il vous plaira, je suis en passe de tout souffrir : mais quelque respect que j'aie pour votre aimable personne, je combattrai toujours votre mépris, quand il offensera vos perfections.

 



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