DES FLEURS

CONVERSATION

XXXVI.

XCVIII.

AVEC PRIVILÈGE DU ROI.

PAR RENÉ BARY, Conseiller et Historiographe du Roi.

À PARIS, Chez CHARLES DE SERCY, au Palais, dans le salle Dauphine, à la Bonne-Foi couronnée.


© Théâtre classique - Version du texte du 31/01/2024 à 17:22:13.


ACTEUR.

TYRENE.

ANGÉLIQUE.

Texte extrait de "L'esprit de cour, ou Les conversations galantes, divisées en cent dialogues, dédiées au Roi.", René Bary, Paris : de C. de sercy, 1662. pp 228-230.


DES FLEURS

Angélique donne des fleurs à son serviteur.

TYRENE.

Les fleurs que vous me donnez sont très belles, et je les reçois avec d'autant plus de plaisir, qu'elles ont été cueillies de vos belles mains. Mais permettez-moi de vous dire, belle Angélique, que si elles réjouissent mes sens, elles attristent mon esprit, et que si elles me font penser au bien que votre belle humeur me fait, elles me font penser au bien que votre mauvaise humeur me refuse.

ANGÉLIQUE.

Ce discours qui semble beau, semble obscur, et je ne serais pas fâchée d'en entendre l'explication.

TYRENE.

Vos fleurs me représentent le bien que votre belle humeur me fait, parce que comme elles réjouissent ma vue, et fortifient mon cerveau, les espérances que vous me donnez flattent mon imagination et fortifient mon courage, et elles me représentent le bien que votre mauvaise humeur me refuse, parce que comme leur vivacité s'évanouit presque aussitôt qu'elle paraît, mes espérances se perdent presque aussitôt qu'elles naissent.

ANGÉLIQUE.

Si j'eusse crû que mon présent eut produit un si mauvais effet, je me fusse bien gardée de vous donner des fleurs.

TYRENE.

Je ne me plains plus, puisque mes plaintes vous touchent ; votre déplaisir efface le mien, et je suis même gai de ce que vous êtes triste.

ANGÉLIQUE.

Si cela est, je me repens de ce que j'ai dit, puisqu'au lieu de prendre part à mon ressentiment, vous faites votre joie de ce qui fait mon chagrin.

TYRENE.

Ha ! Belle Angélique, repentez-vous de vous être repentie ; ce qui vous choque m'offense, ce qui vous blesse m'outrage ; et si je suis bien aise que ma douleur vous fâche, c'est que mon bonheur dépend de votre secours, que la tendresse est une disposition à la pitié, et qu'il est malaisé d'être compatissante et d'être insecourable.

 


PRIVILÈGE DU ROI.

Louis par le Grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre : À nos âmés et Féaux conseillers les gens tenant nos cours de Parlement, requêtes de notre Hôtel et du Palais, Baillifs, sénéchaux, leurs lieutenants, et tous autres nos officiers et justiciers qu'il appartiendra, salut. Notre cher et bine aimé le sieur RENÉ BARY, nous a fait exposé qu'il a fait un livre intitulé, L'Esprit de Cour, ou les belles conversations, lequel il désirerait faire imprimer, s'il nous plaisait lui accorder nos lettres sur ce nécessaires. À ces causes, Nous lui avons permis et permettons par ces présentes, de faire imprimer, vendre et débiter en tous les lieux de notre Royaume, le susdit livre en tout ou en partie, en tels volumes, marges et caractères que bon lui semble, pendant sept années, à commencer du jours que chaque volume sera achevé d'imprimer pour le première fois, et à condition qu'il en sera mis deux exemplaires dans notre Bibliothèque publique, un ne celle de notre château du Louvre, vulgairement appelé le Cabinet des Livres, et un en celle de notre très cher et féal le sieur Séguier Chancelier de France, avant de les exposer en vente ; et à faute de rapporter ès mains de notre âmé et féal Conseiller en nos conseils, Grand Audiencier de France, en quartier, un récépissé de notre Bibliothèque, et du sieur Cramoisy, commis par nous du chargement de la délivrance actuelle desdits exemplaires, Nous avons dès à présent déclaré ladite permission d'imprimer nulle, et avons enjoint au syndic de faire saisir tous les exemplaires qui auront été imprimés sans avoir satisfait les clauses portées par ces présentes. Défendons très expressément à toutes personnes, de quelque condition et qualité qu'elles soient, d'imprimer, faire imprimer, vendre ni débiter le susdit livre en aucun lieu de notre désobéissance durant ledit temps, sous quelque prétexte que ce soit, sans le consentement de l'exposant, à peine de confiscation de ces exemplaires, de quinze cent livres d'amende, et de touts dépends, dommages et intérêts. Voulons qu'aux copies des présentes collationnées par l'un de nos âmés et féaux conseillers et secrétaires du Roi, foi soit ajoutée comme à l'original. Commandons au premier notre Huissier ou sergent sur ce requis, de faire pour l'exécution des présentes tous exploits nécessaires, sans demander autre permission ; Car tel est notre bon plaisir ; nonobstant oppositions ou appellations quelconques, Clameur de Haro, Charte Normande, et autres lettres à ce contraires. Donné à Paris le quinzième jour de décembre, l'an de grâce mille six cent soixante et un, et de Notre règne le dix-neuvième. signé, par le Roi en son conseil, MOUsTIER, et scellé du grand sceau de cire jaune.

Registré sur le livre de la Communauté le 10 mars 1662, suivant l'arrêt de la Cour de Parlement du 8 avril 1653. signé DEBRAY, syndic.

Ledit sieur BARY a cédé et transporté son droit de privilège à Charles de Sercy Marchand Libraire à Paris, pour en jouir suivant l'accord fait entre eux.

Achevé d'imprimer pour la première foi le 24 jour de mars 1662. Les exemplaires ont été fournis


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