Biographies de musiciens

Notices biographiques de musiciens et compositeurs tirées de l'ouvrage de M. de LÉRIS .-Dictionnaire portatif historique et littéraire des théâtres, conenant l'origine des différents théâtre de Paris.- Paris : Chez C.A. Jombert, M DCC. LXIII [1763].

ALARIUS (le Sieur), joueur de viole, qui a fait la musique instrumentale du Ballet des Tuilleries, en 1718.

ALEXANDRE (M), connu pour le violoncelle, a fait la musique de George et Georgette.

AUBERT (Jacques). Il a été intendant de la musique de feu M. le Duc, et a fait celle de l'Opéra de la Reine des Peris. Il mourut au village de Belleville près Paris le 19 mai 1753.

BATISTIN (Jean-Baptiste STUK), musicien allemand d'origine, né à Florence, qui a fait les opéras de Méléagre, de Manto ; la Fée, et de Polydore. Il est mort en 175...

BEAUMAVIELLE [16?? - 1688] , fut un des premiers musiciens que Lully fit venir du Languedoc, lors de l'établissement de son opéra en 1672 ; il avait une basse taille des plus parfaites, et était d'ailleurs le premier acteur de son temps. Il mourut vers 1688, et fut remplacé par Thevenard.

BERTHON (M), de l'Académie royale de musique, et auteur de celle de l'opéra de Deucalion et Pirrha, avec M. Giraud ; il a fait aussi de la musique nouvelle dans plusieurs endroits de l'opéra de Camille, lors de la reprise qu'on en fit en 1761, dans Iphigénie en Tauride, et dans plusieurs autres opéras.

BERTIN, maître de clavecin des princesses d'Orléans, a fait la musique de l'opéra de Cassandre, avec Bouvard : et celle de Diomède : d'Ajax ; du Jugement de Pâris, et des Plaisirs de la campagne, seul. Il est mort en 174... .

BETHIZY (M). né à Dijon. On connaît de ce maître de musique l'opéra de l'Enlevement d'Europe, dont il a fait les vers et la musique, et qui fut donné au concert de la Reine en 1739. Il a publié depuis quelques années une bonne méthode pour apprendre la musique.

BLAMONT (François Colin de), né à Versailles le 22 novembre 1690, et mort le 14 février 1760, surintendant de la musique du roi, et maître de celle de la Chambre, fut reçu chevalier de Saint-Michel le 8 mai 1751. il avait mis en musique, depuis 1723, les opéras suivants : les Fêtes grecques et romaines ; Endimion ; la Fête de Diane ; Zephire et Flore ; les Fêtes de Thétis, et Jupiter vainqueur des Titans ; ce dernier conjointement avec M. Bury son neveu.

BLAVET (M), surintendant de la musique de M. le comte de Clermont, ordinaire de cette de la Chambre du Roi, et de l'Académie royale de musique, connu par son talent supérieur à jouer de la flûte traversière, a composé la musique de plusieurs petits opéras, tels que le Jaloux corrigé ; les Jeux Olympiques ; la Fête de Cithère.

BOISMORTIER (M), connu avantageusement par un grand nombre de symphonies, a mis en musique, depuis 1736, les opéras des Voyages de l'Amour ; de Dom Quichotte , et de Daphnis et Chloé.

BOURGEOIS [1675, Hainaut- 1750, Paris]. Ce musicien était du Hainaut, et mourut à Paris au mois de janvier 1750, agé de soixante-quinze ans. Il avait une haute-contre très agréable; qui le fit recevoir à l'opéra vers l'année 1708 : cinq ans après il montra la reste de ses talents en composant la musique des Ballets des Amours déguisés, qu'il fit suivre en 1715 par celle des Plaisirs de la Paix. Il a donné aussi un livre de Cantates, et mit en musique un ballet pour le divertissement de Monseigneur le duc de Bourbon, dont Bourgeois a été quelques temps surintendant de la musique. L'envie qu'il eut de voyager le fit quitter tous les avantages qu'il avait à Paris. Il resta trois ou quatre ans à Strasbourg, où il eut la place de maître de musique, et où ses motets furent fort goûtés ; mais son inconstance fit qu'il ne mit pas ses talents à profit et qu'il termina sa vie dans une situation assez malaisée.

BOUVARD [1???, Paris - 1???], né à Paris et originaire de Lyon, entra à l'opéra pour remplir les rôles de dessus. Il avait alors la voix si étendue, qu'on assure que jamais on ait ouï de pareille, mais elle mua lorsqu'il atteignit l'âge de seize ans, et il fut obligé de quitter l'opéra, et depuis lui ses rôles ont été chantés que par des filles. Bouvard alla quelques années à Rome pour se perfectionner dans la musique. Il a mis en musique l'opéra de Medus, donné en 1702, et en partie celui de Cassandre, joué quatre ans après.

BRASSAC (M. le Chevalier de), ancien écuyer de M. le Prince des Dombes, colonel d'une brigade de carabiniers, et brigadier de cavalerie, ensuite maréchal de camp. Ce militaire, distingué par sa naissance, son goût et son amour pour les Beaux-arts, est auteur de la musique de l'Empire de l'Amour ; de Léandre et Héro ; et de l'acte de Linus dans les Frangments.

BURY (M), ordinaire de la musique du Roi, et depuis maître de celle de la Chambre de sa Majesté, a composé depuis 1743, les opéras des Caractères de la Folie ; de Titon et l'Aurore, et de la Parque vaincue, seul : et Jupiter vainqueur des Titans, avec Blamont son oncle.

CAMBERT [1??? - 1677, Londres], intendant de la musique de la Reine mère de Louis XIV et organiste de l'église collégiale de Saint-Honoré, est connu par ses opéras de la Pastorale, d'Ariane, de Pomone, et des Peines et des plaisirs de l'Amour. Il est un des premiers musiciens français qui aient travaillé pour ce spectacle, et mourut en 1677 à Londres, où il était passé par jalousie contre Lully, et où il eut la charge de surintendant de la musique de Charles II roi d'Angleterre.

CAMPRA (André) [1660, Aix-en-Provence - 1744, Versailles], connu pour les beaux motets qu'il avait fait chanter, montra, en 1697, par son opéra de l'Europe galante, que son heureux génie n'était pas borné à un seul genre de musique. Les autres opéras de sa composition sont : le Carnaval de Venise ; Hésione ; Aréthuse ; les Fragments de Lully ; Tancrède ; les Muses ; Télémaque, ou lesFragments modernes ; Alcine ; Hypodamie ; lesFêtes vénitiennes ; Idoménée ; les Amours de Mars et Vénus ; Télephe ; Camille ; le Ballet des Ages ; Achille et Déidamie, et les Noces de Vénus. Il mourut à Versailles le 29 juillet 1744 âgé de près de quatre-vingt ans, étant né à Aix-en-Provence, le 4 décembre 1660. Campra était venu s'établir à Paris vers 1685 quelques-uns de ses motets et des concerts particuliers lui acquirent une grande réputation ; on lui donna d'abord les places de maître de la musique de l'église du collège des jésuites, et de celle de leur maison professe ; ensuite celle de la métropole de Paris, et enfin celle de la chapelle du Roi, qui, outre ses appointements, le gratifia d'une pension et lui donna la direction des pages de sa musique. Outre ses opéras, ce grand et laborieux musicien a donné au public un recueil de ses Motets en cinq livres, et trois livres de Cantates fort estimées.

CHARPENTIER (Marc-Antoine) [1634, Paris - 1702, Paris], auteur de la musique de l'Opéra de Médée, donné en 1693, était l'élève de Carissini, musicien italien de grande réputation, sous lequel il avait étudié à Rome dans sa jeunesse, et ne le cédait à personne pour la composition de la musique latine ; mais il ne réussissait pas également dans celle de la française. Il était né à Paris en 1634, fut maître de musique de la Sainte-Chapelle, et intendant de celle de M. le Duc d'Orléans, qui avait appris la composition de lui. Il mourut à Paris en 1702, âgé de soixante-huit ans, et enterré à la Sainte-Chapelle. Il avait aussi mis en musique un opéra intitulé Philomène, qui fut représenté trois fois au Palais Royal, mais il n'a point été imprimé. On connaît encore de lui plusieurs divertissements et autres petits ouvrages de musique.

CHASSÉ (le sieur de), célèbre basse-taille de l'Opéra, et excellent acteur, débuta au mois d'août 1721. Il remplissait encore ses rôles avec feu et au gré du public, quoique d'un âge avancé, quand il se retira en 1757, avec la pension de 1500 livres.

CLAIREMBAULT ou CLÉREMBAUX (Nicolas) [1677, Paris - 1749, Paris]. Ce musicien, connu par sa savante manière de toucher l'orgue, et par les excellentes cantates qu'il a composées, était né à Paris, et y mourut le 26 octobre 1749, dans sa soixante-douzième année de son âge. Il n'a fait pour l'opéra qu'un divertissement allégorique intitulé le Soleil vainqueur des nuages. Il était organiste du Roi, de l'église royale de Saint-Cyr, et de l'église paroissiale de Sant-Sulpice.

CLEMENT (M.), musicien, a donné au Théâtre italien en 1756, la Pipée, et le Prix de l'amour.

COLASSE (Pascal) [1639, Paris - 1709, Versailles] né à Paris en 1639, et un des meilleurs élèves de Lully, fut maître de la Musique de la Chapelle et de la Chambre du Roi. Il avait du génie, et s'établit une réputation solide par ses opéras d'Achille et Polixene ; de Thétis et Pélée ; d'Enée et Lavinie ; d'Astrée ; des Saisons, avec Lully l'ainé ; de Jason ; de la Naissance de Venus ; de Canente ; de Polixene et Pyrrhus ; par son Ballet de Villeneuve-Saint-Georges, et par plusieurs motets. Il mourut à Versailles, au mois de décembre 1709, âge d'environ soixante-dix ans.

COLIN de BLAMONT. Voyez Blamont.

DAUVERGNE (M), ordinaire de l'Académie royale de musique, l'un des directeurs du Concert spirituel, depuis 1762, et connu avantageusement par de bonnes symphonies, est ne outre auteur de la musique du ballet des Amours de Tempé ; des Troqueurs ; de la Coquette trompée ; d'Enée et Lavinie ; des Fêtes d'Euterpe ; de Canente ; d'Hercule mourant, et de Polixene.

DESBROSSES (Robert), né à Bonn en Allemagne, musicien et acteur, reçu à pension au Théâtre italien depuis 1749. La musique des Soeurs rivales, du Bon seigneur, et celle de plusieurs autres petites pièces dans le même genre, est de lui.

DESMARETS (Henri) [1662, Paris- 1741, Luneville], excellent musicien, a donné depuis 1693, les opéras suivants : Didon ; Circé ; Théagène et Chariclée ; les Amours de Momus ; Venus et Adonis ; les Fêtes galantes ; Iphigénie, et Renaud, ou la Suite d'Armide. Il était né à Paris en 1662, et mourut à Luneville le 7 septembre 1741, âgé de près de quatre-vingt ans. Il fut élevé page de la musique du Roi, et dès l'âge de vingt ans, il avait composé de très beaux motets. Des événements particuliers l'ayant conduit en Espagne, il y occupa pendant quatorze ans la place de surintendant de la musique du Roi, ensuite il vint en Lorraine être directeur de la musique du duc de Lorraine.

DESTOUCHES (André Cardinal), né à Paris en avril 1672, fit toutes ses études au collège des jésuites, et eut envie de s'engager dans la Société. Il accompagna en 1688 le Père Tachard dans son second voyage à la Chine. De retour en France, Destouches changea d'idée, et entra en 1692 dans le seconde compagnie des Mousquetaires, dans laquelle il servit jusqu'en 1696 : ce fut pendant ce temps qu'il se sentit les talents qu'il avait pour la musique ; il s'y livra ensuite tout entier, et apprit la composition du célèbre Campra. Il fut enfin surintendant de la musique du Roi, et a composé plusieurs opéras, qui sont, Issé ; Amadis de Grèce ; Marthésie ; Omphale ; le Carnaval et la Folie ; Callirhoé ; Télémaque ; Sémiramis ; les Elements avec Lalande, et les Stratagèmes de l'Amour. Il mourut à Paris le 3 février 1749, et fut inhumé à Saint-Roch. En 1713, il avait été établi Inspecteur général de l'Opéra, avec une pension de 4000 livres par an, qu'il a conservé le reste de sa vie.

DUGUE (M), ordinaire de la Musique du Roi, a mis en musique avec un associé, le divertissement de Jupiter et Europe.

DUN (Jean), basse-taille de l'Académie royale de musique, pour les seconds rôles, avait débuté en 1716, et s'est retiré avec la pension en 1741. Il resta cependant toujours attaché à l'Opéra, dans l'orchestre duquel il joua de la basse de viole, jusqu'en 1759. Son père, mort en 1734, avait paru sur le même théâtre dès le temps de Lully, et ne le quitta qu'en 1720.

DUNI (M), maître de chant à Paris, et directeur de la musique de la Comédie italienne, a fait celle du Peintre amoureux de son modèle ; de la Veuve indécise ; de l'Île des fous ; de Mazet ; du Procès, et du Milicien.

DUPLESSIS (M), a mis en musique l'opéra des Fêtes nouvelles, donnée en 1734.

DUVAL. Cette demoiselle a paru assez longtemps sur le théâtre de l'Académie royale de musique, et s'est retirée avec une pension de 300 livres. Elle est savante dans la composition, et a mis en musique l'Opéra des génies, donnée en 1736.

FRANCOEUR (M. François), le cadet, surintendant de la musique du Roi, et connu avantageusement par ses talents. Il n'a travaillé pour l'opéra que conjointement avec M. Rebel le fils : les poèmes qu'ils ont mis en musique depuis 1726, sont : Pirame et Thisbé ; Tharsis et Zélie ; Seanderberg ; le Ballet de la paix ; les Augustades ; la Félicité ; Zélindor ou le Silphe, avec le Trophée ; le Prince de Noisy ; Ismène, et les Génies tutélaires.

GAILLARD (M), a mis en musique en 1735, le Triomphe de la France.

GAUTHIER (Pierre), né à Ciura, petite ville de Provence. Ce musicien eut en 1684 le privilège d'établir un opéra à Marseille, et mit en musique, pour en faire l'ouverture, le Triomphe de la paix. Il périt malheureusement au mois de septembre 1697, âgé de cinquante-cinq ans ; s'étant embarqué au port de Cette [sic Sète] avec les acteurs et les actrices d'un opéra dont il état le directeur, pour s'en retourner à Marseille, son vaisseau fut submergé, et personne ne put se sauver. Il venait de Montpellier faire exécuter un opéra et quelques divertissements.

GAVINIÉS (M), connu pour son talent supérieur à jouer du violon, a composé la musique du Prétendu.

GIBERT (M), a fait la musique des pièce suivantes depuis 1758, la Sybille ; le Carnaval d'été ; la Fortune au village ; Soliman.

GIRAUD (M), ordinaire de la Musique du Roi, et de l'Académie Royale de Musique, pour la basse, a mis en musique, conjointement avec M. Berthon, Deucalion et Pyrrha, et ensuite seul l'Opéra de société ; il est pensionné pour faire la musique des divertissements à la Comédie française.

GRANDVAL (Nicolas Racot) [1676, Paris - 1753,Paris], musicien-organiste, et auteur du poème de Cartouche, était né à Paris, où il mourut le 16 novembre 1753, âgé de soixante-dix-sept ans ; il a composé pour le théâtre, le Quartier d'hiver ; le Valet astrologue ; Persister, et Agathe. On lui attribue encore le Camp de Porché-Fontaine. Il était neveu de défunte la Dlle Raisin, frère de la veuve de Dangeville l'oncle, et père du sieur Charles-François Grandval, qui débuta au théâtre français le 19 novembre 1729, à l'âge de dix-huit à dix -neuf ans, par le rôle d'Andronic, et par Mélicerte dans Ino (pièce que l'on remit en sa faveur) ; et fut reçu le dernier décembre suivant : il remplit longtemps les premiers rôles, et tout le monde a connu ses talents supérieurs pour ceux de petits maîtres du bon ton. Il quitta le théâtre à Pâques 1762, et a composé quelques petits ouvrages dans le genre dramatique ; tels sont l'Eunuque ; les Deux biscuits ; Léandre Nanette ; Sirop au cu [sic], et le Tempérament.
La Dlle DUPRÉ son épouse, fille d'un horloger de la rue de Seine, était une actrice qui avait beaucoup de talents : elle débuta le 13 janvier 1734, par le rôle d'Atalide dans Bajazet, fut reçue le 29 novembre de la même année, et se retira en 1760. Elle ne jouait plus dans le tragique ; mais le public la voyait toujours avec un plaisir infini remplir les principaux rôles comiques.

GRENET, Directeur du concert de Lyon, et auparavant maître de Musique de l'Académie Royale, a fait en 1737 l'opéra du Triomphe de l'Harmonie. Il est mort depuis quelques années, et on a donné depuis de lui Apollon berger d'Admete.

ISO (M), a composé la musique de Phaétuse; de Zemire, et quelques autres fragments.

JELIOTTE (le sieur). Cette belle haute-contre de l'opéra y a rempli les premiers rôles avec tout le succès possible, pendant longtemps. Il est languedocien, et outre ses grands talents dans le chant et dans la représentation, il en a encore de connus pour la composition ; la musique de Zelisca est de lui. Il a quitté le théâtre à Pâques 1755.

JOLY (M), l'une des haute-contres de l'opéra, où il joue dans les rôles depuis 1760.

LA BARRE (Michel de), savant joueur de flûte traversière, se fit un nom par ce talent et ses compositions ; en 1700, il mit en musique l'opéra du Triomphe des arts, et ensuite celui de la Vénitienne. Il était fils d'un marchand de vin demeurant dans le quartier Saint Paul, et est mort dans un âge avancé, en 1743 ou 1744. Il a laissé, outre ses opéras, des duos et des trios pour la flûte.

LA BORDE (M. de), Fermier général, a fait la musique des Gilles garçon peintre ; des Bons amis ; d'Annette et Lubin de M. Marmontel, etc.

LA COSTE. Ce musicien, mort il y a quelques années, a donné les opéras d'Aricie ; de Philoméle ; de Bradamante ; de Créüse ; de Télégone ; d'Orion, et de Biblis : il était ordinaire de l'Académie Royale de Musique, et a composé aussi un livre de cantates.

LA GARDE (M.), Maître de musique des enfants de France, compositeur de la chambre et ordinaire de la musique de sa Majesté, et jusqu'en 1757, l'un des Maîtres de l'Orchestre de l'Opéra, est auteur de la musique de l'acte d'AEglé, et de la Journée galante. Il a encore composé pour les petits appartements, Sylvie, etc.

LA GUERRE (Elisabeth-Claude Jacquet de) [1669, Paris - 1729, Paris], né à Paris en 1669, et morte dans la même ville le 27 juin 1729, âgée d'environ soixante-dix ans, se distingua dès sa plus tendre jeunesse par son goût pour la musique, et par son art de à toucher du clavecin. Elle avait d'ailleurs un très beau génie pour la composition, et nous a laissé l'opéra de Céphale et Procris ; trois livres de cantates ; des pièces de clavecin ; des sonates, et un Te Deum. Elle avait épousé Marin de la Guerre, organiste de Saint Séverin et de Saint Gervais, de qui elle a eut un fils unique, qui à l'âge de huit ans surprenait par sa façon de jouer du clavecin ; mais il mourut dans sa dixième année.

LA LANDE (Michel-Richard de [1657, Paris - 1726, Versailles), naquit à Paris le 15 décembre 1657. Il fut placé enfant de choeur à Saint-Germain-l'Auxerrois par son père et par sa mère, Me Tailleur, dont il était le quinzième enfant, et enseigna ensuite la musique avec réputation. Il s'attacha aussi à l'orgue et au clavecin, et y réussit. Il devint surintendant de la musique du Roi, maître de musique et compositeur, ordinaire de la chapelle et de la chambre de sa Majesté, chevalier de Saint-Michel, et fort connu par les excellents motets qu'il a composés au nombre de soixante. Il est aussi auteur de musique des Balets de la Jeunesse ; de Trianon ; et de celle d'un opéra de Mélicerte, non représenté ; et des celle des Elements, conjointement avec Destouches. Il mourut à Versailles le 18 [?] juin 1726.

LANY (le sieur Jean-Barthelemi), Maître et compositeur des ballets de l'Académie royale de Musique depuis plusieurs années, est un des grands danseurs que l'opéra ait encore eu pour la danse forte et légère. La Demoiselle sa soeur danse aussi seule sur ce théâtre avec beaucoup de succès, depuis plus de dix ans.

LARRIVÉE (M), belle basse-taille de l'Opéra, où il joue les premiers rôles dans ce genre depuis quelques années, avec beaucoup de talent.

LA RUETTE (M). Cet acteur était maître de musique, et débuta à l'Opéra-comique en 1752, pour les rôles d'amants ; il y fit ensuite ceux de père, de tuteur, etc et passa au théâtre italien lors de la réunion de ces deux spectacles. Il y joue les mêmes rôles avec beaucoup d'intelligence, et a un goût infini pour le chant et la composition ; la musique du Médecin de l'amour ; de l'Ivrogne corrigé ; du Dépit généreux, et du Guy de chêne est de lui. Il épousa en 1762 la demoiselle Villette, qui avait débuté à l'Opéra, et était reçue déjà au Théâtre italien depuis l'année précédente pour les rôles d'amoureuses. Cette jeune et aimable actrice a une fort jolie voix.

LA TOUR (le sieur de), belle haute-contre de l'Opéra, où il remplissait les premiers rôles avec succès depuis plusieurs années, lorsqu'il se retira en 1717, avec la pensions de 1000 livres.

LE CLAIR (M), savant violon, connu par se forts fons morceaux de musique, a composé en 1746, l'opéra de Scylla et Glaucus, et ensuite Appolon et Climène.

LEVASSEUR (M), a fait en 1750 la musique d'Azur, et Themire.

LULLY (Jean-Baptiste) [1633, Florence - 1687, Paris]. Cet excellent et naturel musicien du siècle passé, était né à Florence en 1633, d'une basse famille : il fut emmené fort jeune en France par une personne de qualité, et porta au plus haut degré l'art de jouer du violon. il obtint la chaire de surintendant de la musique du Roi, qui lui donna aussi des lettres de noblesse, que Lully ne fit pas enregistrer, parce qu'ayant eu envie de se faire recevoir secrétaire du Roi, et ayant appris que cette compagnie ne voulait pas l'admettre, il s'en piqua, et sut la forcer à la faire, en 1681. Il mourut à Paris le 22 mars 1687, et fut inhumé aux Petits-Pères proche de la place de la Victoire, où l'on voit un superbe mausolée qui lui a été élevé. Nous avons de Lully, dix-neuf opéras, qui sont, suivant l'ordre quil les a donnés au public, les Fêtes de l'Amour et de Bacchus, Cadmus, Alceste ; Thésée ; le Carnaval, Atys ; Isis ; Psyché ; Bellerophon ; Proserpine ; le Triomphe de l'Amour ; Persée ; Phaéton ; Amadis de Gaule ; Roland ; le Temple de la Paix; Armide ; Acis et Galathée, et Achille et Polixène, non achevé. Il a aussi donné les ballets d'Alcidiane ; des Muses ; de la Naissance de Venus ; de la Nuit ; de la Princesse d'Elide, et plusieurs autres : le divertissement comique de Cariselli ; l'Eglogue de Versailles ; l'Idylle de la Paix, et beaucoup d'autres musiques et divertissements de pièces de théâtre ; sans compter les suites de symphonies, des trios de violons, et plusieurs motets à grand choeurs.
Il avait épousé la fille unique de Lambert, fameux musicien, et en laissa entre autres enfants, deux fils, Louis, et Jean-Louis de Lully. Ce dernier, qui était le cadet, lui succéda à la charge de surintendant de musique du Roi, et mourut au mois de décembre 1698. Ces deux frères ont composé en société Zéphire et Flore. L'aîné a fait ensuite seul Orphée ; Alcide, avec Marais, et les Saisons, conjointement avec Colasse. Le cadet a mis quelques divertissements en musique, tels que Vénus ; Apollon et Daphné ; le Triomphe de la Raison, etc.

MARAIS (Marin). Nous avons de ce célèbre musicien les opéras d'Ariane et Bacchus ; d'Alcione , et de Semele, qu'il a composés seul depuis 1696 ; et celui d'Alcide, fait en société avec Lully, fils aîné, en 1693. Il était né à Paris le 31 mars 1656, et mourut le 15 août 1728, dns sa maison de l'Oursine, faubourg Saint-Marceau. Il a porté la viole à son plus haut degrè de perfection : on admire d'ailleurs dans ses ouvrages la fécondité et la beauté de son génie, jointes à un goût exquis et une composition savante.

MARCHAND (Jean-Louis) [1669, Lyon - 1732, Paris]. Ce musicien, né à Lyon, et mort à Paris au mois de février 1732, âgé de soixante-trois ans, était un des plus grands organistes qu'il y ait eu : on prétend qu'il avait mis en musique un opéra de Pirame et Thsibé, dont les paroles étaient de Morfontaine, qu'il n'a jamais voulu laisser représenter.

MARTEL (l'Abbé), a mis en musique une pastorale intitulée Jésus naissant.

MARTIN (M), a fait la musique du Bal militaire.

MATHEAU, ou MATHO. Ce musicien était breton, et mourut à Versailles le 16 mars 1746, dans la quatre-vingt-sixième année de son âge. Il fut élevé Page de la musique du Roi, et avait une haute-taille assez faible, mais qu'il conduisit avec beaucoup d'art et de goût. Louis XIV connaissant ses talents et ses moeurs régulières, lui donna en 1697 la place de Maître de musique de Madame la duchesse de Bourgogne, mère du roi régnant, à qui Matheau eut aussi l'honneur de montrer la musique. Il avait la charge de Maître de musique des Enfants de France, avant Royer, et a fait l'opéra d'Arion, et le Ballet des Thuilleries.

MION (M), maître de chant, et neveu de La Lande, a mis en musique, depuis 1741, les opéras de Nitetis ; des Quatre parties du monde, et de l'Année galante.

MONDONVILLE (M. Jean-Joseph Cassanea de), né à Narbonne, maître de Musique de la Chapelle du Roi, et célèbre et excellent joueur de violon, est connu d'ailleurs très avantageusement par ses belles pièces de clavecin, ses savants motets, ses bons trios, et par les opéras d'Isbé ; du Carnaval du Parnasse ; du Titon et l'Aurore ; de Daphnis et Alcimadure ; des Fêtes de Pahos, et de l'Amour et Psyché. Il a eu la direction du concert spirituel depuis la mort de Royer en 1762.

MONSIGNY (M), a fait la musique des Aveux indiscrets ; du Maître en droit ; du Cadi dupé ; d'On ne s'avise jamais de tout, et du Roi et le fermier.

MONTECLAIR (Michel) [1666 - 1737]. Ce musicien, natif de Chaumont en Bassigny, mourut dans une maison de campagne près de Paris, au mois de septembre 1737, âgé de soixante et onze ans. Il avait été enfant de choeur de la cathédrale de Langres, se fit connaître à Paris vers 1700, et fut le premier qui joua dans l'orchestre de l'Opéra de la contrebasse. Outre une méthode pour apprendre la musique, des principes pour le violon, des trios, trois livres de cantates, des motets, etc... qu'il a composés, il a encore mis en musique les opéras des Fêtes de l'été, et de Jepthé.

MOURET (Jean-Jospeh) [1682, Avignon - 1738, Charenton], né en Avignon en 1682, et fils d'un marchand de foie de cette ville. Ce gracieux musicien se fit connaître dès l'âge de vingt ans, par des morceaux de sa composition qui le mirent bientôt en grande réputation. Il était Directeur du concert spirituel, intendant de la Musique de Madame le duchesse du Maine, musicien de la Chambre du Roi, et compositeur de la Musique de la Comédie italienne. Outre quantité des divertissements de comédies, d'airs, de sonates, de cantates, etc ... Nous avons de lui huit opéras donnés depuis 1714, qui sont : les Fêtes de Thalie ; Ariane et Thésée ; Pirithoüs ; les Amours des Dieux ; le Ballet des sens ; les Graces ; le Temple de Gnide, et les Amours de Ragonde. Il mourut à Charenton près Paris le 22 décembre 1738 ; le malheur qu'il eut de perdre en moins d'un an ses trois places, qui lui rapportaient environ deux mille écus de rente, lui avait dérangé l'esprit, et avança le fin de ses jours.

MUGUET (M), l'une des haute-contres de l'Opéra, où il joue les rôles dans ce genre depuis 1758.

N*** (M. de D. de), a fait la musique du Temple des chimères, en 1758.

NIEL (M), Maître de musique vivant, a mis en musique les opéras des Romans , et de l'Ecole des amants.

PAPAVOINE (M), a fait le musique de Barbacole.

PERSON (M), une des basses-tailles de l'opéra, où il jouait les premiers rôles dans ce genre; a quitté en 1748.

PHILIDOR (François), fils d'un musicien de ce nom, et ordinaire de la chapelle de sa Majesté, a composé la musique d'un opéra intitulé Diane et Endimion, imprimé en 1698. C'est à lui que l'on doit à Paris, l'établissement du Concert Spirituel, dont il obtint le privilège en 1725, à condition qu'il dépendrait de l'Académie Royale de Musique.

PHILIDOR (M), auteur de la musique du Diable à quatre ; de Blaise le savetier ; de l'Huitre et les Plaideurs ; du Volage ; du Soldat magicien ; du Jardinier et son seigneur ; du Maréchal ; de Sancho Pança dans son île, et du Bucheron. Il passe pour un des plus grands joueurs d'échecs de l'Europe, et il a donné un ouvrage savant sur ce jeu.

PILLOT (M), l'une des belles haute-contres de l'opéra, où il joue les premiers rôles dans ce genre avec succès, depuis plusieurs années, ayant débuté en 1755.

POIPIRER (le sieur), de la musique du roi, et l'une des plus belles haute-contres de l'Opéra, où il ajoué plusieurs années, ne s'en est retiré qu'en 1759.

RAMEAU (M. Jean-Baptiste) [1683, Dijon - 17??]. Ce fameux musicien, connu par son savant Traité de l'harmonie, son Code et autres excellents ouvrages sur la musique, naquit à Dijon le 25 septembre 1683, de Jean Rameau, organiste. Il a été successivement organiste des jésuites de la rue Saint Jacques, des pères de la Mercy, et de l'église cathédrale de Clermont en Auvergne. Il nous a donné les opéras suivants, depuis 1733 : Hippolyte et Aricie, les Indes galantes ; Castor et Pollux ; les Fêtes d'Hebé ; Dardanus ; Platée ; les Fêtes de Poplymnie ; le Temple de la gloire ; les Fêtes de l'hymen ; Zaïs ; Pigmalion ; Naïs ; Zoroastre ; la Guirlande ; Acanthe et Céphise ; Daphnis et Eglé ; Lisis et Délie ; les Sibarites ; la Naissance d'Osiris ; Anacréon ; les Surprises de l'amour, et les Paladins. Il a aussi composé plusieurs livres de pièces de clavecin, des cantates, etc.

REBEL, père (Jean-Ferri), ordinaire de la musique du Roi, était allié à de La Lande, qui avait épousé sa soeur, ou, selon d'autres auteurs, sa fille. Il n'a composé que l'opéra d'Ulysse et Pénélope ; mais on a en outre de lui deux livres de sonates, et le Caprice et la Boutade ; les Caractères de la danse ; la Terpsicore, et la Fantaisie, morceaux qui ont été exécutés et dansés au théâtre de l'Académie royale de musique. Le sieur François Rebel, son fils, surintendant de la musique du Roi, chevalier de Saint-Michel, a toujours travaillé conjointement avec M. Francoeur ; il ont déjà donné depuis 1726, Pirame et Thisbé ; Tarsis et Zélie ; Scanderberg ; le Ballet de la paix ; les Augustades ; la Félicité ; Zélindor, ou la Silphe ; le Prince de Noisy ; l'Acte d'Ismène ; dans les Fragments, et les Génies tutélaires.

ROYER (Joseph-Nicolas-Pancrace), originaire de Bourgogne, né en Savoie, fils d'un gentilhomme, et naturalisé français. Ce musicien était un homme poli et d'un caractère aimable, ce qui lui procura de belles connaissances à Paris et à la Cour; Il s'était fait connaître d'abord vers 1725 qu'il vint s'établir dans cette capitale, par la manière savante et délicate dont il touchait l'orgue et le clavecin ; il parut ensuite en 1730 dans la carrière de l'opéra. Il obtint la survivance de Maître de musique des enfants de France, dont il ne fut titulaire qu'en 1746, à la mort de Matho. En 1747 il eut le direction du Concert Spitituel ; en 1754 il obtint la charge de compositeur de musique de la Chambre du Roi, et sa majesté le nomma la même année inspecteur général de l'Opéra. La mort vint l'enlever le 11 janvier 1755, dans la cinquantième année de son âge, et il fut inhumé à Saint-Roch sa paroisse. Par rapport à ses bons services, sa veuve obtint un tiers dans le profit du Concert Spirituel, dont elle a joui jusqu'en 1762. Outre un grand nombre de pièces de clavecin estimées, nous avons trois opéras de Royer ; savoir, Pyrrhus ; Zaïde, et le Pouvoir de l'amour. Il a encore fait l'acte d'Almasis dans les Fragments ; Pandore, qui n'a pas encore été représenté, et un autre opéra qu'on prétend qu'il a laissé manuscrit.

SALOMON [1661, Provence - 1731, Versailles], était provençal, et vint à Paris fort jeune. Nous avons deux opéras de ce musicien, donnés depuis 1712 ; savoir, Médée et Jason, et Théonée. Il était à la musique de la chapelle du Roi, pour la basse de viole, et mourut à Versailles à la fin de l'année 1731, âgé d'environ soixante-dix ans.

SODI (M), de l'orchestre de la Comédie italienne, a fait la musique des Troqueurs dupés, et de celle de plusieurs autres petites pièces.

THEOBALD (Theolbaldo Gatti, dit). Ce musicien était natif de Florence : il fut si charmé de quelques morceaux des opéras de Lully, qui étaient venus jusques dans son pays, qu'il voulut absolument, dit-on, en connaître l'auteur, et fit pour cet effet le voyage de Paris, où étant arrivé il courut chez Lully, son compatriote, et lui dit le sujet de sa venue. Lully par reconnaissance de ce témoignage d'estime, le plaça dans l'orchestre de l'Opéra, où il joua pendant environ cinquante ans de la basse de violon : il mourut à Paris en 1727, dans une âge avancé, et nous laissa la musique de deux opéras, qui sont, Coronis, et Sylla.

VILLENEUVE (M), maître de musique de la cathédrale d'Aix : nous avons de lui l'opéra de la Princesse d'Elide, joué en 1728.

| Introduction | Nouveautés du site | Contact | © 2007-2010 Théâtre Classique |