LES LILAS BLANCS

COMÉDIE

1881. Tous droits réservés.

Par M. Camille ALLARY

PARIS, PAUL TRESSE, ÉDITEUR, GALERIE du THÉÂTRE FRANÇAIS, PALAIS-ROYAL.

F. AUREAU - Imprimerie de Lagny.


Texte établi par Paul FIEVRE, février 2023.

Publié par Paul FIEVRE, mai 2024.

© Théâtre classique - Version du texte du 30/04/2024 à 20:06:13.


LES PERSONNAGES

CÉCILE DE BRYANS.

JULIA.

GASTON DE BRYANS

La scène se passe à Paris, chez Simon, en 1876.

Tiré de "Saynètes et monologues. Première-Huitième série. Troisième série". 1881. pp 79-93.


LES LILAS BLANCS

Un boudoir très luxueux tendu de satin broché. - Lustre de cristal, riches tentures, tapis épais, bronzes, sofa oriental. - À droite, au premier plan, une porte. Au second plan, le portrait de Cécile est accroché à la muraille. En face, sur la cheminée, une glace dans son cadre d'argent bruni. Plus loin, une baie masquée par des portières de velours. C'est une nuit d'hiver ; un grand feu flambe dans l'Atre. Une fenêtre au fond.

SCÈNE PREMIÈRE.

À Madame Hélène Petit, de l'Odéon.

CÉCILE, entre en scène en robe de bal ; un burnous algérien zébré de raies rouges couvre ses épaules ; elle est gantée et tient un bouquet de lilas blancs et de violettes.

Allons, voilà mes petits bonheurs envolés !

Avec nn soupir.

C'était bien la peine de faire tant de frais de toilette !

Se débarrassant du bouquet, de son burnous et de ses gants.

C'est toujours ainsi, d'ailleurs. Vous recevez une de ces invitations sur papier bristol au bas desquelles le traditionnel on dansera est écrit en caractères plus apparents... C'est chez une amie. Vous acceptez avec plaisir parce que vous vous promettez devons amuser jusqu'au matin. Pendant huit jours vous courez les couturières pour vous occuper de votre costume. vous voulez être la plus belle. Le fameux soir arrive...

Rangeant ses cheveux devant la glace.

Vous partez en voiture... Vous montez un large escalier ruisselant de lumière où, de marche en marche, des têtes niaises de laquais émergent des corbeilles de fleurs. Les invités arrivent un à un... L'orchestre prélude par un quadrille... Des cavaliers timides, le gilet en coeur, un gardénia à la boutonnière, vous regardent de leur place avec des yeux qui semblent vous dire : Madame, je ne vous connais pas, mais vous êtes adorable ; voulez-vous me faire l'honneur de danser avec moi ?

S'asseyant devant le feu, et approchant ses pieds de la flamme.

Puis, tout à coup pour une cause imprévue, il vous faut quitter le bal et retourner chez vous !... Adieu la fête et les plaisirs si amoureusement caressés !...

Avec animation.

C'est justement ce qui m'est arrivé ce soir. - Mon mari et moi devions passer la nuit chez Julia. Nous étions arrivés depuis une heure... Les invités étaient nombreux... Des hommes du monde, des politiqueurs, des artistes, ce qu'à tort ou à raison l'on a l'habitude d'appeler le tout-Paris. Soudain, Gaston que j'avais laissé dans la salle de jeu, s'approche de moi et me dit à l'oreille « Ma chère, donne-moi ton bras ; nous rentrons. - Déjà ? - Il le faut. - Je voudrais bien savoir. - Tu ne dois pas savoir. - Pourtant, cette retraite précipitée a bien une raison ? - Un de mes bons amis vient de me faire prier d'aller, sur-le-champ, le rejoindre au club. Je n'en sais pas davantage. - C'est, paraît-il, pour une affaire très grave ? - Apparemment. - Et tu me quittes pour courir après ton ami ? C'est dire que je ne suis pas la préférée. - Je te répète qu'il le faut. - Vous êtes trop aimable. » Là-dessus, il me ramène ici, puis, comme j'avais boudé tout le long du chemin, remonte en voiture après m'avoir souhaité une heureuse nuit. Et me voilà !

un silence.

Ah ! C'est charmant, tout à fait charmant !... Passe encore s'il m'avait quitté pour une raison sérieuse... Mais c'est son club qui l'attire, et je ne me plaindrai pas ! Nous verrons bien !

Debout, indigne.

Je ne crois ni à son club, ni à cet ami qui, disait-il, le faisait demander !... Le club est le bonhomme de paille auquel les maris frivoles font endosser leurs fautes. Le club cache, le plus souvent, la maîtresse pour laquelle, avant de se ruiner, on déserte la chambre conjugale !

Furieuse.

Une maîtresse !... Oh ! Si j'en étais sûre !... Si j'avais des preuves !...

Calmée.

C'est cela... Il n'y a plus à en douter... Autrement, pourquoi m'eût-il laissée lui qui, jadis, avait tant de câlineries pour moi ; lui qui me disait : « Ne regarde plus les étoiles sans quoi, j'irai les arracher du ciel pour t'en faire un collier. »

Songeuse.

Il n'y a pourtant que huit mois que nous sommes mariés. Déjà huit mois!

Songeant, allongée sur le sofa.

Ah ! C'était délicieux les premiers jours ! Nous ne nous séparions jamais. - Il m'aimait beaucoup ; moi, je l'aimais... un peu et lorsque nous étions las de causer, assis l'un à côté de l'autre, dans le kiosque, au fond du parc mystérieux, nous passions des heures entières à nous regarder... Ses yeux avaient, dans l'ombre, des lueurs phosphorescentes sa tête fine était entourée d'une auréole de lumière et, en m'avançant un peu, je voyais très distinctement au-dessous de sa bouche un petit signe que je baisais. D'autres fois, la nuit, nous allions faire un tour de bois en calèche. - C'était dans la belle saison ; l'air était tiède. Des rayons de lune, jouant parmi les hautes futaies, coupaient de bandes lumineuses le sable des allées désertes... Les chevaux marchaient au pas, la tête haute, secouant leurs gourmettes... Les flaques d 'eau éparses dans le gazon semblaient des fragments de miroirs brisés. Les feuillages sombres susurraient. Effrayées par la clarté rouge des lanternes, des mésanges réveillées en sursaut, déployaient soudainement leurs ailes et filaient droit devant nous, rapides comme des flèches.

Ôtant ses bracelets.

Moi, pelotonnée dans un coin, les yeux clos, je faisais semblant de dormir... Alors, Gaston se penchait sur moi, prenait ma main, et ses lèvres brûlantes se posaient tantôt sur le poignet entre le gant et la manchette, tantôt là, sur le cou, derrière la nuque, pour y mettre un de ces longs baisers silencieux qui vous secouent de la tête aux pieds.

Tristement, avec un soupir de regret.

Maintenant, ce n'est plus ça !... Monsieur va au club...

Très agité.

Non, il ne va pas au club !... Tandis que je suis seule, ici, à l'attendre, il me trompe, j'en suis certaine... Oh ! Mais je me vengerai... Je me vengerai, et dès demain encore...

Ette saisit son bouquet et, de rage, le jette loin d'elle.

Ah ! Ce sera facile, les occasions ne manquent pas...

Ramassant le bouquet, repentante.

Pauvre innocent bouquet ! J'ai passé ma colère sur lui, comme s'il était cause du chagrin qui m'arrive. Suis-je injuste ! Le voilà tout abîmé. Les tiges des lilas sont brisées. Louise le portera dans ma chambre et, cette nuit, son parfum bercera mon rêve.

Surprise.

Que vois-je ! Une lettre ?

Très intriguée.

Une lettre écrite au crayon ?... Voyons ça.

Lisant.

« Je vous aime, je vous aime éperdument ! Mes regards vous l'ont dit, sans doute, et c'est pour cela ; cruelle, que vous m'évitez. Moi, je meurs du désir de vous répéter ces mots à genoux. Une occasion se présente ; laissez-moi en profiter. Cette nuit, dès que vous vous retirerez du bal, chez vous. Ne vous inquiétez de rien, toutes mes dispositions sont prises. »

Stupéfaite.

Pas de signature.

Elle pose son bouquet sur un guéridon.

Je parlais de vengeance tout à l'heure, la voilà la vengeance ! L'occasion est belle, ce me semble, et si je voulais bien...

Refléchissant.

Voyons, avant tout, il s'agit de connaître le nom de celui qui a osé m'adresser le billet. Je ne me suis séparée de mon bouquet qu'au moment où je prenais possession du piano afin d'accompagner Julia qui, vivement sollicitée, allait chanter le Vallon. Or, Julia était à ma droite, et, à l'autre bout du piano, accoudé sur la console, il y avait le comte Maxime de Ferry, l'aide de camp du général Boissier. Nous étions isolés dans notre coin. Les autres invités jouaient de l'éventail ou écoutaient à distance.

s'asseyant.

Si j'ai bonne mémoire, personne ne s'est approché de nous, personne. C'est donc ou Julia ou Monsieur de Ferry qui a glissé ce billet parmi mes fleurs. Julia n'avait pas d'intérêt à le faire. Je la connais assez pour savoir qu'il ne lui viendra jamais à l'idée de se moquer de moi... Quant au comte Maxime, heu ! C'est différent... Ce poulet m'explique bien des choses et je commence à voir clair dans votre jeu, mon gentilhomme !

S'animant.

Pourquoi donc venait-il à toutes les soirées auxquelles j'étais invitée ?... Pourquoi donc papillonnait-il sans cesse autour de moi ?... Pourquoi donc, quand il me regardait, ses yeux avaient-ils des éclairs ?... Pourquoi donc, pendant la valse, lorsque, confiante, je m'abandonnais à lui, sa main pressait-elle si fort la mienne ?... Folle que je suis, je n'avais pas vu cela ! Ce soir, l'occasion lui aura paru favorable. Mon bouquet se trouvait à portée de sa main, il s'en est emparé sans que je m'en aperçoive, - cette musique était si difficile à déchiffrer et a traîtreusement caché sa déclaration sous ces lilas. Voilà bien les hommes : ils ne sont véritablement heureux que lorsqu'ils réussissent à détourner une femme du droit chemin. - C'est qu'il est très beau garçon, le comte Maxime - un brun au profil mâle et fier avec de grands yeux veloutés, et puis, son teint chaud et doré, sa moustache fournie, lui donnent un air martial qui lui sied à ravir.

Émue.

Est-ce drôle, mon coeur bat plus vite... Est-ce que je l'aime ?... Ce n'est pas possible... Je n'aime que Gaston, je n'ai jamais aimé que Gaston... Mais j'y songe le comte Maxime va venir, il me l'annonce dans sa lettre et il viendra.

Très troublée.

Si mon mari rentrait !... Que faire, bon Dieu ! Que faire ? Il faut qu'il ait perdu la tête, ce comte ! Un rendez-vous, chez moi, à minuit et demie !... Quelle aventure !... Si je sortais ?

Dans son trouble, elle laisse le billet sur cheminée.

Ah ! J'entendS le roulement sourd d'une voiture...

Regardant par la fenêtre dont elle écarte les rideaux.

La voici... Elle ralentit sa course elle s'arrête devant ma porte. La sonnette s'ébranle... Je suis perdue !... Quelle audace !... Oser pénétrer ici à pareille heure !... Que vont dire mes gens ?... Je n'oserai plus les regarder en face.

On frappe à la porte de droite.

C'est lui, je me sens défaillir !

Elle tombe assise. On frappe de nouveau. D'une voix affaiblie.

Entrez !

SCÈNE II.
Cécile, Julie.

Elle entre par la droite. Toilette de soirée, un bouquet à la main.

CÉCILE, l'apercevant, abasourdie.

Toi ici !... Que t'arrive-t-il ?

JULIA, s'asseyant à côté d'elle, sur le sofa.

C'est à moi qu'il conviendrait de t'adresser cette question ; tu es pâle comme un lys et tes mains brûlent. Qu'as-tu ?

CÉCILE.

Presque rien... Une simple contrariété.

JULIA.

Est-ce sérieux ?

CÉCILE.

Je le crains.

JULIA, tendrement.

Au temps heureux de notre enfance, j'étais ta confidente, je partageais tes joies et tes peines, je te consolais quelquefois pourquoi n'en serait-il plus ainsi aujourd'hui ?

CÉCILE.

Tu as raison, je vais tout de dire... Tu t'es, sans doute, aperçue que Gaston m'a fait quitter ton bal de très bonne heure ?

JULIA.

En effet ; tous mes invités l'ont remarqué.

CÉCILE, s'animant par degrés.

Comme tu dois le penser, cette brusque sortie avait un motif.

JULIA.

Quel motif ?

CÉCILE, indignée.

Monsieur, mon mari me trompe, ma chère.

JULIA.

Comment !... Gaston ?....

CÉCILE.

Oh ! J'en suis convaincue !.. C'est pour aller rejoindre sa maîtresse qu'il m'a ramenée... Il languissait probablement de la voir... Elle lui avait donné rendez-vous, et comme feu le roi-soleil, à cause de moi, elle a failli attendre !...

Avec des larmes dans la voix.

Après huit mois de mariage, conçoit-on cela !

JULIA.

Regarde-moi donc en face, grande enfant que tu es.

CÉCILE.

Non, j'aime mieux pleurer : les larmes soulagent.

JULIA.

C'est que, précisément, j'ai la prétention de les tarir, ces fameuses larmes.

CÉCILE.

N'essaye pas de me dissuader, ce serait peine perdue.

JULIA.

Veux-tu que je te dise où il est, en ce moment, ton gueux de mari ?

CÉCILE.

Tu le sais ?

JULIA, finement.

Est-ce que je ne sais pas tout !

CÉCILE.

Défends-le si tu peux ; que fait-il, pendant que je me désespère ?

JULIA.

D'abord, il court le risque de s'enrhumer ; ensuite, il y a gros à parier qu'il tempête contre l'ami qui t'a chargé de cette mission délicate.

CÉCILE, étonnée.

Un ami ?... Une mission ?...

JULIA.

Monsieur de Boucoyran a été gravement insulté, hier soir, au club, autour d'une table de baccarat, et il chargé ton mari et le mien d'aller demander une réparation par les armes a son adversaire. Comprends-tu, maintenant ?

CÉCILE.

Pourquoi Gaston ne m'a-t-il pas parlé de cette vilaine affaire ?

JULIA.

Probablement parce qu'il a craint de t'inquiéter.

CÉCILE, repentante.

Et je l'accusais !

JULIA.

Et peut-être, aussi, comme je le défendais, m'as-tu prise pour sa complice ?

CÉCILE.

Je l'avoue.

JULIA.

Triple folle !

CÉCILE.

Oui, triple folle !... Je tiens le bonheur, je sens cet oiseau rare frissonner dans ma main, et au lieu de chercher à lui rendre sa captivité plus douce, j'ai failli l'étouffer.

JULIA.

À propos, tes larmes, ta jalousie, tes suppositions m'ont fait oublier que je suis venue pour quelque chose de bien plus grave.

CÉCILE.

Qu'est-ce encore ?

JULIA.

Ne t'inquiète donc pas ! Pourrais-tu me montrer le bouquet que tu avais au bal ?... Simple curiosité de femme.

CÉCILE.

Regarde derrière toi, sur ce guéridon.

JULIA.

C'est le mien !... J'en étais sûre !

CÉCILE.

Ce bouquet t'appartient ?

JULIA.

Puisque j'accours pour te le réclamer !... Tu ne t'étais pas aperçue de l'erreur ?

CÉCILE.

Pas du tout.

JULIA.

Je l'avais posé sur ta console du piano, près du tien, tandis que je chantais. En partant, tu es sortie si précipitamment, que tu as pris les lilas blancs pour les roses-thé.   [ 1 Rose-thé : hybride de roses qui exhale une odeur de thé. [L]]

CÉCILE, à part, avec dépit.

Ce n'est donc pas à moi qu'était adressé le billet !

JULIA, lui donnant son bouquet.

À chacun son bien.

CÉCILE, lui rendant le sien.

Voici tes lilas.

JULIA, après avoir constaté l'absence du billet.

Plus de poulet !...

À part.

Ah ! La fine mouche ! Je commence à comprendre...

Haut.

Cécile, tu as tort de n'être pas franche avec moi ; il avait autre chose avec ce bouquet.

CÉCILE, décontenancée.

Autre chose ?

JULIA.

Un billet, probablement.

CÉCILE.

Serait-ce ceci ?

JULIA, après avoir lu.

Précisément. As-tu parcouru ces pattes de mouche ?

CÉCILE, d'un air indifférent.

Le hasard les a mises sous mes yeux, et...

JULIA, railleuse.

Le hasard ?... Tu as cru qu'elles étaient pour toi ?

CÉCILE, très embarrassée.

Dame, en admettant que le bouquet m'appartenait, il fallait bien admettre, comme conséquence, qu'il en était de même du billet.

JULIA.

Pauvre innocente par quelles transes tu as dû passer en m'entendant monter ton escalier ?

CÉCILE.

J'en tremble encore.

JULIA, souriant.

Tu me prenais pour l'autre. Ah ! Comte Maxime, vous qui êtes habitué à faire des victimes, que ceci vous serve de leçon ; ne recommencez pas, sinon, tout hussard que vous êtes, nous allons vous tirer les oreilles.

CÉCILE.

Que feras-tu ?

JULIA.

Je vais lui écrire que s'il ne cesse pas les ridicules prévenances dont il m'accable, je communique sa lettre à mon mari.

CÉCILE.

Tu ferais cela ?

JULIA.

Je le crois parbleu bien ; il est indispensable que je prenne ma revanche.

S'approchant de la cheminée.

Quant à sa déclaration, traitons-la comme elle le mérite.

Elle la brûle.

CÉCILE, debout, près d'elle.

Garde-moi le secret.

JULIA.

Je te fais la même prière. surtout, ne songe plus au comte de Ferry.

CÉCILE.

Je te le promets. j'ai hâte d'oublier ce moment de faiblesse.

Bruit lointain de sonnette.

N'as-tu pas entendu sonner ?

JULIA.

Si fait.

CÉCILE.

C'est Gaston qui rentre. Je distingue le craquement de ses bottes.

JULIA.

Je me sauve.

Elle court vers la porte de droite.

CÉCILE, la retenant et la conduisant vers la porte de gauche.

Non, par la serre ; à moins que tu ne veuilles lui dire bonjour.

JULIA, s'enveloppe dans sa pélisse.

Oh ! Je n'y tiens pas du tout...

CÉCILE.

Merci de ta visite matinale.

JULIA, droite dans l?entrebâillement de la porte, son bouquet à la main.

Bonne nuit !

SCÈNE III.

CÉCILE, seule.

Maudit bouquet ! Me voilà délivrée de ce parfum malsain qui troublait la sérénité de mon foyer. Dieu ! Que je suis heureuse !

SCÈNE IV.
Cecile, Gaston.

GASTON, il entre par la droite ; habit noir, cravate blanche le col du pardessus relevé.

Du feu, enfin !... Brr !...

CÉCILE, amoureusement.

Comme tu m'as fait languir !

GASTON, arpentant le boudoir.

C'est cet imbécile de Georges qui m'a mis en retard avec ses histoires... Brr !... Brr !...

CÉCILE, se pendant à son cou.

Je t'aime !

GASTON.

Tiens, tu ne boudes plus ?

CÉCILE, même jeu.

Non, j'ai réfléchi. J'ai l'intention de signer un traité de paix.

GASTON, se dirigeant vers le feu.

Ah ! Tant mieux ! D'abord, si tu es aimable, tu vas me laisser réchauffer un instant ; je grelotte.

CÉCILE, le retenant.

Tu te réchaufferas plus tard.

GASTON.

Sois charitable, ma petite femme, je t'assure que je suis transi... Brr !

CÉCILE, l'entraînant du côté de la porte de droite.

Viens, je t'aime !

GASTON, se débattant faiblement.

Sacrebleu ! Mes pieds sont glacés!

CÉCILE, souriante, à voix basse.

Viens, te dis-je, j'ai sommeil !

 



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Notes

[1] Rose-thé : hybride de roses qui exhale une odeur de thé. [L]

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