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Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
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CHOEUR DE MUSIQUE |
Peut d'un trait de ses yeux donner le jour au monde. |
Acte 1, sc. 1, v. 6 |
2 |
CHOEUR DE MUSIQUE |
Peut d'un trait de ses yeux donner le jour au monde. |
Acte 1, sc. 1, v. 12 |
3 | PARTHÉNICE |
Ne crois pas toutefois que ces plaintes que je donne ? la rigueur de ton changement, naissent en moi du dessein de m'opposer au contentement de C?linde, ni du regret de perdre un captif qui a fait des efforts pour sortir de sa prison ; fais si tu veux que cette Aurore qui semble rougir de mon d?guisement, ou plut?t de ton inconstance, compte sur la bouche de C?phale, les baisers que tu as cueillis sur les leurres de celle qui te poss?de maintenant, oblige la renomm?e ? reprendre pour l'amour d'elle le premier usage de ses ailes et de sa voix, afin qu'elle apprenne ? tout le monde, qu'il n'est point d'homme plus heureux que Floridan, ni de beaut? plus aim?e que C?linde, tout cela ne sera pas une mati?re ? nourrir le feu de ma fureur ; mais veux-tu conna?tre ce qui rend ma douleur incapable de rem?de, h?las ! |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 2 |
4 | FLORIDAN |
Mais puisque votre silence me donne le temps de vous repr?senter quel est maintenant l'?tat de mon ?me et de ma vie, je vais vous en faire le discours avecque serment que si je puis ?tre convaincu d'un seul mensonge je ne refuserai jamais quelque peine que vous me puisiez imposer. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 2 |
5 | FLORIDAN |
Vous savez, Madame, sous quelles lois je respire aujourd'hui, et que depuis la mort de celui ? qui je dois toute la gloire de ma naissance, une m?re a pris tant d'autorit? sur moi qu'il ne m'est pas seulement permis de murmurer contre les ordonnances qu'elle me veut prescrire. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 3 |
6 | FLORIDAN |
Il y a d?j? quelques jours que son intention m'est connue, et si d?s lors qu'elle ?clata je ne fis ce que je pus pour en divertir l'effet, je veux que la Terre honteuse de me soutenir m'?touffe dans l'horreur de ses ab?mes ; mais que pourrais-je contre les inclinations d'une personne ? qui la Nature a donn? sur mes volont?s une puissance si absolue ? |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 5 |
7 | FLORIDAN |
Floridan, me dit-elle, j'aime Parth?nice et l'estime l'une des plus vertueuses filles qui furent jamais, d'autant mieux qu'?tant rest?e Orpheline en l'?ge de six ou sept ans, ses actions toutefois ont donn? depuis de si grandes preuves de sagesse et de vertu, que la m?disance m?me n'a jamais os? s'y attacher : mais en cela C?linde ne lui c?de pas, et bien qu'entre leur ?ge, leur extraction et leur beaut? il se trouve un rapport admirable, je veux que tu saches qu'entre leurs biens, il n'y a nulle sorte de proportion. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 2 |
8 | PARTHÉNICE |
Et bien, puisque tu manques de courage comme d'amour, et qu'au lieu que je soulais voir en toi toutes choses en leur perfection, je n'y remarque aujourd'hui que des d?fauts, rends-moi, rends-moi cette ?p?e ; permets que je donne ? ta tromperie la d?pouille de ce corps qui n'a plus d'?me, depuis qu'il ne poss?de plus Floridan. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 4 |
9 | FLORIDAN |
Mais puisqu'il m'est permis d'user envers vous du droit des vainqueurs, je vais appendre cette ?p?e sur un Autel consacr? ? l'Amour : que si l'on entreprend de vous faire quelque outrage, servez-vous de ce que la nature a donn? si avantageusement ? votre sexe, qui n'a besoin pour assujettir les hommes, d'employer d'autres armes que celles de ses yeux. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 2 |
10 | AMINTOR |
Vous avez raison, Madame, comme on ne saurait trop tard ex?cuter un mauvais dessein ; aussi ne saurait-on jamais trop t?t faire une bonne action : par l? vous pouvez juger, que tant s'en faut que je doive me plaindre du sujet qui vous a donn? le soin de me visiter ce matin, qu'au contraire j'en demeure votre oblig?, comme du plus grand bien que vous me pouviez procurer. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 1 |
11 | DORICE |
En cet extr?me d?sir que nous avons de voir prolonger le cours de nos ann?es, nous suivons les purs mouvements que la Nature nous donne, qui ne permet pas que de toutes les choses cr??es, il en soit une seule qui n'?vite ou ne retarde son an?antissement. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 1 |
12 | DORICE |
J'admire en vous cette vertu, presque aussi rare en notre si?cle, que le Ph?nix dont l'antiquit? nous a cont? tant de merveilles : donc pour ne trahir pas votre d?sir, ni mon humeur, un mot vous ouvrira mon ?me, et vous apprendra que le principal sujet de ma visite, est de vous offrir mon fils Floridan pour gendre, et de le donner ? C?linde pour ?poux. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 1 |
13 | AMINTOR |
Vaine crainte sans doute, et pardonnez-moi si je la nomme ridicule. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 1 |
14 | AMINTOR |
Outre que si cette peste (telle puis-je nommer cette inclination, qui d?robe de l'esprit d'une fille le respect qu'elle doit ? ses parents) si cette peste, dis-je, l'avait infect?e de son venin mortel, je jure que j'userais du pouvoir que la nature me donne, et qu'employant la force, o? les autres moyens me d?faudraient, je saurais bien appliquer un rem?de ? la folie. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 3 |
15 | AMINTOR |
Croyez-moi, Dorice, si les p?res avaient rel?ch? de leur s?v?rit? sur ce point-l?, on verrait d'extr?mes d?sordres dans les familles ; d'autant mieux que le premier fris?, le premier poudr?, qui donnerait dans la vue d'une fille, en ferait presque aussit?t sa femme que sa Ma?tresse. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 2 |
16 | DORICE |
Nuit funeste quelquefois, et qui ne donne son obscurit? que pour un pr?sage d'horreur et d'infortune. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 1 |
17 | AMINTOR |
C'est assez que vous sachiez que Parth?nop?, touch?e sans doute du ressentiment dont je vous parlais tant?t, et ne pouvant sortir du lit, elle envoya aux pieds du Vice-roi le petit enfant qui par ses cris semblant d?plorer le tr?pas de son p?re, imp?tra la gr?ce qui n'avait ?t? interdite ? Cl?andre, qu'? faute que Parth?nop? se p?t r?soudre ? lui pardonner : de sorte que ce dernier point ayant ?t? obtenu, Cl?andre re?ut avec la vie, une preuve de la bonne volont? de sa Ma?tresse, avec laquelle il finit heureusement ses jours. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 12 |
18 | AMINTOR |
Nous ?tions Dorice et moi sur une dispute bien plaisante, et dont tu nous peux donner la derni?re d?cision. |
Acte 1, sc. 3, AMINTOR, phrase 2 |
19 | LUCIDOR |
Non non, crois plut?t que le feu dont il br?le nos coeurs, vient d'un flambeau qui ne donne sa lumi?re que pour r?gler les plus belles actions de notre vie ; et que de m?me que l'homme est Roi des animaux, pour ce qu'il est capable de raison, celui doit ?tre Roi des hommes qui est plus capable d'amour. |
Acte 2, sc. 1, LUCIDOR, phrase 4 |
20 | PHILINDRE |
Quand j'ai commenc? de soutenir contre vous combien cette passion est dangereuse, j'en ai moins consid?r? la cause que les effets ; mais sans nous amuser plus longtemps en cette dispute inutile, dites-moi seulement quel nom vous pouvez donner ? ses ?ternelles inqui?tudes qui accompagnent l'esprit d'un homme v?ritablement amoureux : si le manger est une chose n?cessaire ? la conservation de l'?tre ; si le dormir est un repos accord? par la Nature pour le soulagement de tout ce qu'elle a cr??, appellerez-vous un bien ce qui d?truit le go?t, et emp?che le sommeil ? |
Acte 2, sc. 1, PHILINDRE, phrase 1 |
21 | LUCIDOR |
En ce rang je mets la volont? que j'ai pour C?linde, de laquelle quand tu voudrais faire un crime, tu m'avoueras que la beaut? du sujet le rend pour le moins pardonnable. |
Acte 2, sc. 1, LUCIDOR, phrase 6 |
22 | PHILINDRE |
Oui, mais de peur qu'un corps oppos? vous donn?t de l'ombrage, je vous laisserai seul dans la libert? de jouir de sa lumi?re. |
Acte 2, sc. 1, PHILINDRE, phrase 1 |
23 | CÉLINDE |
Cet Oracle que tu viens consulter est le m?me qui depuis une heure a prononc? contre toi un arr?t plus rude que mille morts ; et cette p?leur que tu remarques en moi, est bien un t?moignage de ma douleur, mais elle est aussi une preuve de ma d?faite : car pour ne retenir pas davantage ton esprit en suspens, je te dirai que je viens de rendre un combat, o? au lieu de sang j'ai vers? une infinit? de larmes : j'avais pour partie et pour ennemi celui qui est mon tout, et que la Nature m'ordonne de ch?rir par-dessus tout le reste des hommes. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 1 |
24 | LUCIDOR |
Il reste, afin que je ne meure pas sans quelque contentement, que j'aime arracher le coeur de mon rival, et en retirer votre image dont il ne fut jamais digne de garder l'impression, un m?me coup punira sa t?m?rit?, et contentera ma vengeance : apr?s cela je donnerai mon sein au m?me fer qui aura fait ses plaies, afin qu'il vous sacrifie les derni?res heures de celui qui pour toute la r?compense de ses services, se voit aujourd'hui contraint de vous dire un ?ternel adieu. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 2 |
25 | CÉLINDE |
Reviens et m'attends, il n'est pas juste que ceux qui ne furent qu'une m?me chose en la vie soient s?par?s en la mort, donne-moi un peu d'audience, et ne te contente pas d'?couter seulement ce que je te veux dire, mais r?sous-toi de l'observer inviolablement. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 1 |
26 | CÉLINDE |
Je te la donne de nouveau, non plus avecque r?serve, mais sans nulle sorte d'exception ; c'est un effet de ma piti?, et si l'on me condamne de quoi pour suivre l'Amour je quitte l'ob?issance que je dois ? mon p?re, qu'on sache que m'y sens forc?e par une puissance que je ne connais point, et que la loi d'un Dieu doit ?tre plus forte que celle d'un homme. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 3 |
27 | LUCIDOR |
Ah Madame, si vous pouvez faire du mal, que vous avez bonne gr?ce quand vous en donnez le rem?de. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 1 |
28 | LUCIDOR |
qui deviez ?tre les marques de ma douleur, revenez me parler encore de mes contentements, pardonnez ? ma fureur l'injure que je vous ai faite. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 1 |
29 | CÉLINDE |
Mais pour ne te laisser pas sans quelques preuves de la continuation de mon amour, je veux que tu prennes pour toi toutes les bonnes paroles que je lui donnerai, et que tu t'imagines, qu'au lieu de Floridan c'est Lucidor que j'entretiens ; ainsi sous cet artifice nous pourrons nourrir un feu dont les autres n'auront que la fum?e. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 5 |
30 | LUCIDOR |
Cette invention me contente, et l'assurance que vous me donnez de votre fid?lit?, est ? mon ?me un sujet de ravissement ; mais, Madame, qu'une seule fois. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 1 |
31 | CÉLINDE |
Ne passe pas plus outre ni en la demande ni en l'effet, pour ne me donner pas la peine, et peut-?tre le d?plaisir de te refuser ; si tu commences ? faillir, ton outrecuidance me dispensera de mes promesses. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 1 |
32 | PARTHÉNICE |
Il faut bien qu'il ait reconnu votre esprit capable de quelque bonne volont? pour lui, puisqu'il s'est engag? dans cette recherche, car on lui donne la gloire d'avoir assez de jugement pour ne vouloir pas ?pouser une ennemie. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 1 |
33 | CÉLINDE |
Qu'on lui donne, si vous voulez, les meilleures qualit?s du monde, je vous jure pourtant qu'il n'a pu reconna?tre en moi nulle marque d'amiti?, s'il ne l'a fond?e sur l'estime que j'ai faite de lui, commune ? tous ceux qui font profession de l'honneur. |
Acte 2, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
34 | CÉLINDE |
Je ne sais ce que le Ciel en a ordonn?, mais j'ai r?solu d'y mettre tant d'obstacles, que peut-?tre ce dessein trouvera sa ruine ? l'heure qu'on en attendra l'accomplissement. |
Acte 2, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
35 | PARTHÉNICE |
Je ne sais si son feu ressemblait ? ceux qu'un peu de cire nourrit, et que la quantit? suffoque ; mais j'y trouve de l'apparence, puisqu'il ne m'a quitt?e que lorsque mes caresses plus ardentes lui ont donn? toutes les preuves d'amiti? qu'il pouvait exiger de ma vertu. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 10 |
36 | CÉLINDE |
Ch?re Parth?nice, je suis bien aise de quoi en ce commun accident qui nous pouvait ?tre ?galement funeste, ma passion rencontre un moyen de me satisfaire, et de vous obliger ; je vous jure donc tout ce qui peut rendre un serment puis inviolable, que Floridan ne m'?pousera jamais, et que si la tyrannie de mon p?re va jusqu'? me vouloir forcer d'observer la parole que je lui en ai donn?e, je chercherai dans mon d?sespoir de quoi vous venger, et moi aussi. |
Acte 2, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
37 | PARTHÉNICE |
Cette promesse fait revivre mes esp?rances d?j? mortes sous les atteintes d'une insupportable jalousie, et je n'ai pas moins d'obligation ? ma parole que vous me donnez, qu'en aurait un criminel ? celui qui lui ferait lire sa gr?ce au lieu de l'arr?t de sa mort. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 1 |
38 | CÉLINDE |
Cet office dont vous t?moignez tant de ressentiment, n'est pas consid?rable au prix de la volont? que j'ai de vous servir ; mais il me reste encore une chose ? vous dire, et dont il est n?cessaire que vous ayez l'esprit ?clairci : c'est qu'ayant enfin promis ? mon p?re, d'ob?ir ? l'arr?t par lequel il me veut soumettre ? la puissance de Floridan, il est ? propos que je feigne pour quelque temps de lui vouloir un peu de bien, afin que sous le d?sir de laisser jeter des racines ? cette affection, naissante en apparence, il me puisse donner le loisir de songer aux moyens qui peuvent arr?ter le cours de sa pr?somption. |
Acte 2, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
39 | LUCIDOR |
Je m'en ?tonne pourtant, puisque C?linde et Parth?nice ayant toutes les excellentes qualit?s qui peuvent rendre un corps et un esprit recommandables, il serait difficile qu'elles eussent donn? ? leur entretien un objet qui ne f?t aimable, et plein de m?rite comme elles. |
Acte 2, sc. 4, LUCIDOR, phrase 1 |
40 | FLORIDAN |
Si vous donnez vos yeux ? Parth?nice, donnez votre coeur ? Floridan, ou pour le moins permettez qu'il s'approche de mes flammes, peut-?tre quelque ?tincelle le pourra toucher. |
Acte 2, sc. 4, FLORIDAN, phrase 2 |
41 | FLORIDAN |
Je veux dire, Madame, que ces preuves d'une m?diocre inclination, sont une r?compense due ? tous ceux dont l'?me desquels votre beaut? fera quelques blessures ; mais pour moi de qui la passion a paru dans une recherche, qui ayant ?t? re?ue, me promet un triomphe ?ternel, pardonnez-moi si je dis que la seule parole est une faveur petite, et qu'elle est peut-?tre moins une marque de votre flamme que de votre froideur. |
Acte 2, sc. 4, FLORIDAN, phrase 1 |
42 | CÉLINDE |
Et pl?t au Ciel que sans offenser mon devoir, je pusse lui en donner des preuves aussi fortes que je sais que ma passion est v?ritable, je pense que mes caresses pr?viendraient ses d?sirs : mais puisqu'en l'?tat o? je suis il faut qu'il se contente de ma parole, je veux pour la rendre plus inviolable, que Lucidor en soit irr?prochable t?moin. |
Acte 2, sc. 5, CÉLINDE, phrase 1 |
43 | AMINTOR |
On m'avait d?j? bien averti de votre venue, mais j'ai ?t? bien aise de vous donner le temps de reconna?tre la place que votre m?rite vous doit faire emporter. |
Acte 2, sc. 5, AMINTOR, phrase 1 |
44 | LUCIDOR |
Et moi je suis tout pr?t ? faire ce qu'on m'ordonnera. |
Acte 2, sc. 5, LUCIDOR, phrase 1 |
45 | AMINTOR |
Sus donc, C?linde, allez de bonne heure mettre ordre ? tout ce qu'il faut, allez-vous faire donner les clefs de ma garde-robe, de tout temps assez bien pourvue d'une grande diversit? d'habits ; fouillez tout, renversez tout, je vous le permets, ? condition qu'on ne parle que de jouer et de se r?jouir ; cependant je prendrai le soin d'en avertir Dorice, et d'y convier nos plus intimes amis. |
Acte 2, sc. 5, AMINTOR, phrase 1 |
46 | AMINTOR |
Autrefois elles ont ?t? le divertissement des grands Monarques, et les R?publiques m?mes en ont us? pour donner quelque horreur du vice et de l'amour pour la vertu ; que si j'en avais le temps, je ferais conna?tre qu'il n'est rien de plus honn?te, de plus plaisant, ni de plus utile, mais je crois qu'ils vont sortir. |
Acte 3, sc. 1, AMINTOR, phrase 1 |
47 |
AKIOR |
Va donner de l'horreur ? toute la nature, |
Acte V1, sc. S1, v. 60 |
48 |
CHARMY |
Puisque d?j? la peur leur a donn? des ailes, |
Acte V1, sc. 2, v. 80 |
49 |
AKIOR |
Rendez-moi la franchise ou donnez-moi la mort ; |
Acte V1, sc. 2, v. 90 |
50 |
JUDITH |
Il reste qu'Osias ordonne un sacrifice |
Acte V2, sc. 1, v. 183 |
51 |
HOLOFERNE |
Cependant je te donne un absolu pouvoir, |
Acte V2, sc. 3, v. 249 |
52 |
JUDITH |
Me donne ? tout moment quelque sujet de plainte ? |
Acte V3, sc. 3, v. 288 |
53 |
ABRA |
Madame, pardonnez ? l'amour excessive |
Acte V3, sc. 3, v. 299 |
54 |
JUDITH |
Quel avis plus certain que celui que me donne |
Acte V3, sc. 3, v. 311 |
55 |
JUDITH |
Ne m'en parle donc plus, ma parole est donn?e, |
Acte V3, sc. 3, v. 319 |
56 |
L'EUNUQUE |
Si le Ma?tre est pour vous, donnez-moi la servante. |
Acte V3, sc. 5, v. 348 |
57 | PARTHÉNICE |
C'est ? mes pri?res que je dois imputer la cause de sa mort, elles ont sollicit? votre courage, elles ont donn? la premi?re nourriture au feu de votre fureur, et si quelqu'un doit ?tre ch?ti? pour ce forfait, on ne s'en doit prendre qu'? Parth?nice : et pourtant C?linde et Lucidor languissent ? cette heure sous des m?mes fers, et quelque opinion que j'aie d'?tre coupable, je ne vois personne qui se pr?sente pour me punir. |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 15 |
58 | FLORIDAN |
Au contraire, on me louera de beaucoup de courage et de jugement, d'avoir su pardonner ? la faiblesse de son sexe. |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 1 |
59 | DORICE |
Je vois bien o? tu veux tomber, si tu crois avoir fait quelque injure ? Parth?nice, je te donne la libert? de la r?parer ; uses-en discr?tement, et souviens toi que tu ne me trouveras plus ennemie de tes plaisirs : pense seulement ? gu?rir, Floridan. |
Acte 4, sc. 2, DORICE, phrase 1 |
60 | DORICE |
Cependant trouver bon que je l'abandonne ? votre soin, jusqu'? ce que j'aie tir? encore une ordonnance de cet expert chirurgien. |
Acte 4, sc. 2, DORICE, phrase 2 |
61 | FLORIDAN |
Courage donc, belle Parth?nice, achevez ce que C?linde a commenc?, je lui pardonne sa trahison, si elle vous fait consentir ? vous venger de la mienne : vous avez d?j? fait ce dessein une fois, qui vous emp?che ? cette heure de l'ex?cuter ? |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 4 |
62 | PARTHÉNICE |
Mais il me semble que vous feriez bien mieux d'obliger mon amour ? vous pardonner, que mon ressentiment ? vous punir. |
Acte 4, sc. 2, PARTHÉNICE, phrase 2 |
63 | PARTHÉNICE |
Oui Floridan, je te pardonne, je te pardonne cher ami, mais que tu es ingrat, cependant que je propose d'oublier ton crime, tu te mets en ?tat de ne penser jamais en moi : Floridan ? |
Acte 4, sc. 2, PARTHÉNICE, phrase 1 |
64 | CÉLINDE |
Ah que tu me donnes un faux nom, puisque les Dieux sont impassibles, et que je souffre des maux capables de faire na?tre la piti? dans l'?me des plus barbares. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
65 | CÉLINDE |
Tu sais que le sujet de mes vers m'obligeait ? feindre seulement, mais quand j'ai eu le poignard pr?s de lui, et que je l'ai consid?r? come un voleur, qui, un moment apr?s, te devait ravir le prix de tes services, l'Amour, ou plut?t le d?sespoir, a donn? des forces ? ma r?solution : et bien que ma main, peu accoutum?e ? de semblables actions, trembl?t d'horreur, je n'ai pas laiss? d'achever mon entreprise, aimant bien mieux mourir, que tomber entre les mains de ce t?m?raire. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 3 |
66 | CÉLINDE |
Les Dieux savent si je m'y suis oppos?e pour l'amour de toi ; mais il s'est tellement offens? de ma r?sistance, qu'il a jur? de ne m'abandonner jamais qu'il n'en e?t eu le consentement. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 5 |
67 | PHILINDRE |
Ne doutez pas que je ne le fasse, et que je ne revienne ici aussi souvent que vous me l'ordonnerez, voyons seulement comme je me mettrai. |
Acte 4, sc. 4, PHILINDRE, phrase 1 |
68 | LUCIDOR |
Te voil? presque o? il faut, avance seulement un petit pas, et porte le miroir un peu sur ta main gauche ; ? que tu es bien, prends garde que nous ne soyons aper?us, et pardonne, je te prie ? nos amoureux mouvements. |
Acte 4, sc. 4, LUCIDOR, phrase 1 |
69 | PHILINDRE |
Vous me surprenez dans l'effet d'une impatience naturelle ? notre nation ; c'est que je viens d'acheter ce miroir, et ne pouvant me donner le temps d'?tre chez moi pour juger de la bont? de sa glace, sachant qu'ici je n'?tais aper?u de personne, je m'amusais ? le consid?rer. |
Acte 4, sc. 5, PHILINDRE, phrase 1 |
70 | FLEURIMON |
L'exc?s de sa douleur lui ?te presque le pouvoir de se soutenir ; il faut que je m'acquitte de ma commission, et qu'apr?s cela je le serve en ce qu'il m'ordonnera. |
Acte 4, sc. 6, FLEURIMON, phrase 1 |
71 | FLEURIMON |
Non, celle-l? veut vivre pour se venger ; mais si vous me voulez donner un peu d'audience, je vous raconterai les particularit?s de tout. |
Acte 4, sc. 6, FLEURIMON, phrase 1 |
72 | FLEURIMON |
Apr?s cela lui prenant la main toute froide et glac?e, et la portant tant?t ? sa bouche, tant?t ? ses yeux, ch?re main, a-t-elle dit, quelque insensible que tu sois, re?ois les discr?tes non pas les derni?res marques de mon amour, bient?t mon ressentiment t'en donnera d'autres ; et en attendant, souffre que je me revanche en quelque sorte apr?s ta mort des devoirs qui me furent rendus durant ta vie. |
Acte 4, sc. 6, FLEURIMON, phrase 3 |
73 | FLEURIMON |
Puis s'?lan?ant sur le lit o? Floridan gisait ?tendu de son long, et adressant sa parole ? Dorice, Madame, a-t-elle ajout?, votre tyrannie m'a autrefois ravi la possession de Floridan, mais aujourd'hui mon courage me la redonne : n'enviez, je vous supplie, ni son bonheur ni le mien, mais si la piti? trouve quelque place en votre ?me, agr?ez que ceux que vous verrez morts sur un m?me lit, soient enferm?s dans un m?me tombeau. |
Acte 4, sc. 6, FLEURIMON, phrase 4 |
74 | FLEURIMON |
? ce mot elle s'est saisie d'un poignard qu'elle avait cach?e dans ses habits, et apr?s avoir conjur? Floridan de n'aller point sans elle visiter les champs d'?lize, elle s'en est donn?e deux coups dans le sein. |
Acte 4, sc. 6, FLEURIMON, phrase 5 |
75 | DORICE |
Grand Alcandre, je demande leur mort, ou la vie de mon fils : son tr?pas ? qui je donne des larmes de sang, excuse ce d?sir de vengeance, et le d?plorable ?tat o? m'a d?j? r?duite la perte de cet appui parle clairement ? tout le monde de la justice de mon ressentiment. |
Acte 5, sc. 1, DORICE, phrase 1 |
76 | DORICE |
De croire aussi qu'elle put autoriser de quelques excuses l'?normit? de sa trahison, c'est une chose que je ne crois pas possible, vu qu'en mati?re d'homicides et d'assassinats, nos lois sont si justes qu'elles condamnent m?me les premiers mouvements : et quand bien une si violente fureur pourrait ?tre pardonn?e, je remontre qu'en l'action de C?linde cette excuse ne se rencontre pas, puisque Lucidor, avouant d'avoir conseill? cette perfidie, il fait conna?tre qu'il y a eu de l'espace entre le dessein et l'ex?cution. |
Acte 5, sc. 1, DORICE, phrase 5 |
77 | DORICE |
Pardonnez-moi, grand Alcandre, si le ressouvenir de ce cruel accident impose silence ? ma bouche, et ne me permet pas d'exag?rer davantage une action qui me fait encore fr?mir d'horreur ; je sens qu'une nouvelle fureur se rend ma?tresse de toutes les puissances de mon ?me, et n'?tait qu'un l?gitime respect me retient, j'ob?irais au D?mon qui sollicite ma vengeance, et irais de ce pas exercer sur C?linde toutes les rigueurs que la rage peut inspirer : mais puisque je dois ?tre veng?e, il faut que ce soit d'une autre main, trouvez bon qu'au moins je demande ? cette inhumaine, quelle cause a pu produire un si damnable effet. |
Acte 5, sc. 1, DORICE, phrase 6 |
78 | LUCIDOR |
G?n?reux Alcandre, pardonnez au d?sespoir d'une fille, qui faute de savoir aimer la vie, s'expose trop librement ? la mort : et puisqu'il faut qu'un criminel soit immol? aux M?nes de Floridan, voici le seul sur qui doivent ?clater les traits de votre justice. |
Acte 5, sc. 1, LUCIDOR, phrase 1 |
79 | CÉLINDE |
Vous, ? qui le Ciel a donn? d'infaillibles secrets pour distinguer la v?rit? du mensonge, Sage Alcandre, ne voyez-vous pas que ce Chevalier tombe lui-m?me dans le d?sespoir qu'il a condamn? en moi ? |
Acte 5, sc. 1, CÉLINDE, phrase 2 |
80 | ALCANDRE |
Par le pouvoir absolu que notre charge nous donne, et pour laisser ? nos Neveux un exemple qui leur puisse inspirer l'horreur qu'ils doivent avoir pour les crimes, Nous ordonnons que C?linde, atteinte et convaincue d'assassinat en la personne de Floridan, devant toutes choses satisfera selon nos coutumes les M?nes du mort : et pour ce, sera conduite devant le Tombeau o? repose son corps, pour y demander pardon de son injurieux attentat. |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 2 |
81 | CÉLINDE |
Ta faute envers moi n'est pas moindre que l'injure que je t'ai faite, ainsi puisque nous sommes ?galement coupables, je d?sire que nous soyons ?galement pardonn?s. |
Acte 5, sc. 3, CÉLINDE, phrase 3 |
82 | CÉLINDE |
Mais, cher ami, peut-?tre que je n'ai plus qu'un moment ? vivre, ne trouve pas mauvais que je franchisse toute honte, et que je l'emploie ? te dire un dernier Adieu : pardonne aux liens qui m'?treignent, si je ne te fais pas une cha?ne de mes bras, et puisque le consentement de nos volont?s a fait un mariage de nos ?mes, permets, si je meurs, que ce soit avec cette consolation, que jamais tu ne souffriras qu'une autre triomphe d'un corps qui devait ?tre ? moi. |
Acte 5, sc. 3, CÉLINDE, phrase 6 |
83 | FLORIDAN |
Je lui pardonne donc, grand Alcandre, et vous supplie de lui pardonner aussi. |
Acte 5, sc. 3, FLORIDAN, phrase 3 |
84 | DORICE |
Maintenant que ma feinte est all?e jusqu'o? je la voulais porter pour mon contentement, je me jette ? vos pieds, grand Alcandre, pour obtenir un pardon de quoi j'ai abus? de votre charge, et manqu? en quelque sorte au respect que je dois ? votre qualit? : la crainte d'?tre parjure m'a donn? la hardiesse de l'entreprendre, outre que j'ai cru que le plaisir dont cet accident devait ?tre suivi contribuerait ? me faire avoir la gr?ce que je vous demande. |
Acte 5, sc. 3, DORICE, phrase 5 |
85 | ALCANDRE |
Tant mieux, je me vengerai sur lui de la frayeur que vous m'avez donn?e : qu'on l'aille qu?rir. |
Acte 5, sc. 3, ALCANDRE, phrase 1 |
86 | ALCANDRE |
Vos raisons ont d?j? gagn? sur moi : mais je pense qu'Amintor ne mettra pas longtemps ? venir, faites cacher ces quatre Amants jusqu'? ce que je leur ordonne de para?tre. |
Acte 5, sc. 3, ALCANDRE, phrase 1 |
87 | ALCANDRE |
Or tu vois ? quelle extr?mit? ta violence l'a r?duite, puisque destin?e ? mourir pour l'expiation de son crime rien au monde n'est d?sormais capable de la sauver, et pour ce que ton forfait est comme la cause du sien, j'ordonne que tu assisteras ? son supplice, afin que par l'?troite liaison qui unit un p?re ? ses enfants tu participes ? la peine qu'elle a m?rit?e. |
Acte 5, sc. 4, ALCANDRE, phrase 5 |
88 | AMINTOR |
Je n'ai garde de murmurer contre cette ordonnance puisque n'ayant plus de passion que pour mourir, je re?ois comme un grand bien, toutes les occasions qui peuvent avancer la fin de ma vie. |
Acte 5, sc. 4, AMINTOR, phrase 1 |
89 | ALCANDRE |
Laissons ce discours, et puisqu'en ce temps-l? vous eussiez approuv? l'alliance de Lucidor et de C?linde, agr?ez?la maintenant que je vous en prie, et que Floridan promis en mariage ? Parth?nice, vous dispense de la parole que vous lui aviez donn?e. |
Acte 5, sc. 4, ALCANDRE, phrase 1 |
90 | ALCANDRE |
Tant?t on vous entretiendra de tout ce que Dorice a fait pour cette heure donnez quelque tr?ve ? ces caresses, et puisque les Dieux par une voie si peu commune vous ont conduits au souverain degr? de vos contentements, allons faire fumer leurs Autels d'un nombre infini de Victimes. |
Acte 5, sc. 4, ALCANDRE, phrase 1 |