n |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | ARLEQUIN |
Cela est de la derni?re impertinence, de se trouver mal quand il faut gagner de l'argent. |
Prologue, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 3 |
2 | ARLEQUIN |
On va vous rendre votre argent ? la porte. |
Prologue, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 3 |
3 | ARLEQUIN |
Vous voyez, messieurs, que nous ne suivons pas les mauvais exemples, et que nous rendons l'argent, quoique la com?die soit commenc?e. |
Prologue, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 4 |
4 |
MERCURE |
Et vient pour emp?cher que tu rendes l'argent. |
Prologue, sc. 2, v. 3 |
5 |
MERCURE |
Qu'un changement favorable |
Prologue, sc. 3, v. 5 |
6 | JUPITER |
On dit que l'on y s?pare un mari d'avec sa femme ; et comme Junon est une carogne qui me fait enrager, je pourrai bien en faire venir la mode l?-haut. |
Prologue, sc. 3, JUPITER, phrase 2 |
7 | ARLEQUIN |
Messieurs, puisque Jupiter l'ordonne, et que d'ailleurs... l'occasion... de la faveur... votre bont?... votre argent... qu'on a de la peine ? rendre ; ... vous voyez bien, messieurs, que nous vous allons donner "Le Divorce". |
Prologue, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 1 |
8 | JUPITER |
Je vais me placer aux troisi?mes loges pour mieux voir. |
Prologue, sc. 3, JUPITER, phrase 1 |
9 | ARLEQUIN |
Monsieur Jupiter, un gentilhomme comme vous aux troisi?mes loges ? |
Prologue, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 2 |
10 | MEZZETIN |
Mais quand on ne peut pas changer sa condition, et qu'elle est mauvaise, il faut t?cher de l'adoucir autant qu'il est possible. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 2 |
11 | MEZZETIN |
D'accord ; et c'est ? quoi il faudrait songer, si vous aviez de ce qui se touche. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
12 | MEZZETIN |
Mais laissez-moi faire : si votre soeur consent ? la s?paration, je m'engage, moi, de faire toruver tout l'argent qu'il faudra pour l'obtenir ; et si , je veux que ce soit mon ma?tre qui le fournisse. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 3 |
13 | MEZZETIN |
Mais la difficult? est de trouver des gens qui les ?xecutent. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 4 |
14 | ARLEQUIN |
Oui, Messieurs, ?tranger, ?tranger, arriv? tout-?-l'heure dans cette ville ! |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
15 | ARLEQUIN |
Je n'ai jamais vu de gens plus curieux, ni plus insolents ; ils crient apr?s moi, il a chi? au lit, il a chi? au lit, comme si j'?tais un masque. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
16 | MEZZETIN |
Sers-le bien, et ne te mets point en peine ; tes gages te seront bien pay?s ; et si l'affaire que j'ai en t?te r?ussit, je te r?ponds d'une bonne r?compense. |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 2 |
17 | ARLEQUIN |
Non, dans les m?dailles ; c'est-?-dire que quand je n'avais rien ? faire, pour me d?sennuyer, je m'amusais ? mettre le portrait du roi sur des pi?ces de cuivre, que je couvrais d'argent, et que je donnais ? mes amis pour du pain, du vin, de la viande, et autres choses n?cessaires : mais comme il y a toujours des envieux dans le monde (voyez, je vous prie, comme on empoisonne les plus belles actions de la vie !), on fut dire ? la justice que je me m?lais de faire de la fausse-monnaie. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
18 | MEZZETIN |
Des pages ? |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 2 |
19 | ARLEQUIN |
C'?taient tous gens de distinction et qualifi?s. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
20 | ARLEQUIN |
Oh, pour cela, rien n'est plus vrai ; je n'ai jamais vu de gens plus honn?tes. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
21 | ARLEQUIN |
L'un m'avait pris par un bras, aussi m'avait fait l'autre, en me disant le plus obligeamment du monde : "Oh ! Puisque nous avons ?t? assez heureux que de vous trouver, vous ne nous ?chapperez pas, et nous aurons le plaisir de vous emmener avec nous" ; et ? force de civilit?s, ils m'entra?n?rent dans leur carrosse, et me conduisirent ? la justice. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
22 | ARLEQUIN |
D'abord que je fus arriv?, on me pr?senta ? cinq ou six visages v?n?rables, qui ?taient assis sur des fleurs-de-lis. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
23 | ARLEQUIN |
Je ne suis qu'un jeune homme qui ne fais que d'entrer dans le monde ; et d'ailleurs, je n'ai pas l'?ge comp?tent pour ?tre pendu. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
24 | ARLEQUIN |
Aussi y eurent-ils beaucoup d'?gard ; et, pour faire les choses dans l'ordre, ils me firent exp?dier une dispense d'?ge. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
25 | ARLEQUIN |
Je ne disais mot ; mais j'enrageais comme tous les diables. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
26 | ARLEQUIN |
Comme j'?tais fort fatigu? du voyage, j'avais soif, je demandai ? boire : on me proposa si je voulais de la bi?re. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 5 |
27 | ARLEQUIN |
On se range en haie ; je m'approche de la fontaine ; je donne un coup d'oeil autour de moi, et zest, je m'?lance la t?te en avant dans le robinet de la fontaine. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 7 |
28 | ARLEQUIN |
Du robinet de la fontaine, je descendis dans la Seine ; de l?, je fus ? la nage jusqu'au Havre-de-Grace ; au Havre-de-Grace, je m'embarquai pour les Indes, d'o? me voil? pr?sentement de retour ; et voici mon histoire achev?e. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 9 |
29 | MEZZETIN |
Mais d'o? vient que tu n'enfonces point tes pieds jusqu'au fond de tes bottes, et que tu marches sur la tige ? |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 3 |
30 | PIERROT |
De quoi diable vous ?tes-vous avis? de vous marier ? l'?ge que vous avez ? |
Acte 1, sc. 4, PIERROT, phrase 3 |
31 | SOTINET |
Impertinent, tes ?paules te d?mangent bien. |
Acte 1, sc. 4, SOTINET, phrase 1 |
32 | ARLEQUIN |
Ma foi, je vous demande pardon : l'empressement de vous raser m'a fait prendre mon manteau pour votre linge ? barbe. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 2 |
33 | ARLEQUIN |
Allons, toi, donne-moi le linge, vite. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 3 |
34 | ARLEQUIN |
Point du tout, monsieur ; mais c'est qu'il y a des gens qui sont terriblement r?tifs sous le fer, et avec cet instrument-l?, on leur couperait la gorge, qu'ils ne diraient mot. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
35 | ARLEQUIN |
La peste m'?touffe, si vous branlez, je vous coupe la gorge. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
36 | COLOMBINE |
L?, l? ; consolez-vous, madame ; vous avez des yeux ? d?frayer tout un visage. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 2 |
37 | COLOMBINE |
Je ne veux qu'une petite couche de rouge pour r?parer de trente m?chantes nuits la plus obstin?e. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 6 |
38 | ISABELLE |
Fi, Colombine, avec ton rouge ! |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 2 |
39 | ISABELLE |
J'ai une conscience si d?licate, que je me reprocherais les conqu?tes qui ne se seraient pas faites de bonne guerre, et je crois que je mourrais de honte d'avoir dix ann?es de plus que mon visage. |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 5 |
40 | ISABELLE |
Et pourquoi veulent-elles peindre leur peu de sinc?rit? jusque sur leur visage ? |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 3 |
41 | COLOMBINE |
Il n'y a plus que le rouge qui se met ? la toilette qui marque la pudeur des femmes d'aujourd'hui ; elles ne rougiraient jamais sans cela. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 3 |
42 | COLOMBINE |
Et que serait-ce donc, madame, s'il vous fallait peler avec de certaines eaux, comme la derni?re ma?tresse que je servais, qui changeait tous les six mois de peau. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 4 |
43 | COLOMBINE |
Si je l'ai vu ? C'?toit moi qui faisois l'op?ration ; elle me faisait prendre la peau de son front, que je tirais de toute ma force ; elle criait comme un beau diable, et moi je riais comme une folle ; il me semblait habiller un levraut : mais ce qui est de meilleur, c'est qu'elle portait toujours sur elle, dans une bo?te, la peau de son dernier visage calcin?e, et disait qu'il n'y avait rien de si bon pour les ?levures et les bourgeons. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 1 |
44 | TROTENVILLE |
Vous mettez ma modestie hors de cadence ; et quand on n'a, comme moi, qu'un m?rite l?ger et cabriolant, pour peu qu'on l'?l?ve par des louanges un peu fortes, il court risque, en tombant, de se casser le cou. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 3 |
45 | TROTENVILLE |
Pour de l'esprit, mademoiselle, les gens de notre profession en regorgent. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 1 |
46 | TROTENVILLE |
Nous sommes tous les jours parmi tout ce qu'il y a de gens de qualit?. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 4 |
47 | TROTENVILLE |
J'avais autrefois un carrosse ? un cheval ; mais mes amis m'ont conseill? de changer de voiture, afin de ne pas causer une erreur dans le public, qui prend souvent, dans cet ?quipage-l?, un ma?tre ? danser pour un l?vrier d'Hippocrate. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 1 |
48 | TROTENVILLE |
Nous appelons ces petits animaux-l?, parmi nous, un tendre engagement. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 3 |
49 | COLOMBINE |
Qu'est-ce que cela veut dire, un tendre engagement ? |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
50 | TROTENVILLE |
Est-ce que vous ne savez pas " qu'un tendre engagement va plus loin qu'on ne pense ? " |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
51 | TROTENVILLE |
Je ne con?ois pas l'ent?tement des jeunes gens. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 10 |
52 | TROTENVILLE |
L?, l?, donnez-vous patience ; on leur fera peut-?tre tout rendre : mais cependant elles usent en toute rigueur de leurs privil?ges ; et un amant qui n'exprime son amour qu'avec des fontanges et des bas de soie, se morfond dix ans derri?re leur porte. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
53 | TROTENVILLE |
C'est le travail d'une semaine ; et si, ce que je vous montre-l?, c'est de l'argent comptant. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
54 | TROTENVILLE |
Voil? un visage bien baroque ! |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 1 |
55 | TROTENVILLE |
Voyez-vous, mademoiselle, je ne suis point de ces gens qui louent ? plein tuyau. |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 3 |
56 | MEZZETIN |
Laisse-moi songer en repos. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase |
57 | MEZZETIN |
Je t'assure, encore une fois, que tu auras Colombine, le colombier, les pigeons, et tout ce qui a relation ? elle. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase |
58 | MEZZETIN |
Console-toi donc, et ne m'interromps pas davantage. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase |
59 | ARLEQUIN |
Colombine r?pond : bonjour, mon pigeonneau... |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 2 |
60 | MEZZETIN |
Pour vous emp?cher de complimenter davantage, venez ??. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
61 | MEZZETIN |
J'enrage ! |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
62 | MEZZETIN |
? la fin, il faudra que je change de nom. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
63 | SOTINET |
Que ne payez-vous les gens ? qui vous devez ? |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 3 |
64 | COLOMBINE |
Et que n'en changez-vous, madame ? |
Acte 2, sc. 2, COLOMBINE, phrase 1 |
65 | SOTINET |
Vous n'?tes pas plus sage que votre ma?tresse. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 3 |
66 | SOTINET |
C'est toi qui me la g?tes, et un grand tra?neur d'?p?e qui ne bouge d'ici. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 3 |
67 | COLOMBINE |
Allez, cela n'est gu?re bien de n'avoir pas plus de naturel pour des gens qui vous affectionnent. |
Acte 2, sc. 2, COLOMBINE, phrase 2 |
68 | COLOMBINE |
Il a toute la journ?e le gosier ouvert pour faire enrager tout le monde. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 5 |
69 | ISABELLE |
Toute ma consolation est que nous nous ferons bien enrager tous deux. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 5 |
70 | COLOMBINE |
Il ne tiendra donc qu'? faire impun?ment enrager les femmes, sous pr?texte qu'elles sont douces et qu'elles n'aiment pas le bruit ! |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 6 |
71 | LE CHEVALIER |
Un d?voiement, madame, caus? ? ma bourse par les fr?quentes crudit?s d'une fortune indigeste, m'a oblig? d'avoir recours au rem?de astringent d'un petit billet payable au porteur, que j'apportais ? monsieur votre ?poux ; mais n'y ?tant pas, j'ai cru qu'un homme de ma qualit? pouvait entrer de vol?e chez les dames, et que vous ne seriez pas f?ch?e de conna?tre le chevalier De Fondsec. |
Acte 2, sc. 4, LE CHEVALIER, phrase 1 |
72 | LE CHEVALIER |
Pour ?tre heureux, il faut jouer ; pour jouer, il faut avoir de l'argent ; et pour avoir de l'argent, que diable faut-il faire ? |
Acte 2, sc. 4, LE CHEVALIER, phrase 2 |
73 | COLOMBINE |
Il est vrai que de m?moire d'homme on n'a jamais vu venir une lettre-de-change de ce pays-l?. |
Acte 2, sc. 4, COLOMBINE, phrase 1 |
74 | LE CHEVALIER |
? six heures et demie, promis ? Toinon, au troisi?me ?tage, rue Tireboudin. |
Acte 2, sc. 4, LE CHEVALIER, phrase 6 |
75 | LE CHEVALIER |
Voil? de plaisants marauds ! Est-ce ? faire ? ces coquins-l? ? manger ? |
Acte 2, sc. 5, LE CHEVALIER, phrase 1 |
76 | ISABELLE |
Dites l?-bas qu'on leur donne ? manger. |
Acte 2, sc. 5, ISABELLE, phrase |
77 | COLOMBINE |
Il faut dire la v?rit? ; monsieur le chevalier est d'un bon naturel : il ?terait volontiers le morceau de sa bouche pour le donner ? ses gens. |
Acte 2, sc. 6, COLOMBINE, phrase 1 |
78 | COLOMBINE |
Ils sont quelquefois trois jours sans manger ; mais aussi je crois que vous leur donnez de gros gages. |
Acte 2, sc. 6, COLOMBINE, phrase 1 |
79 | LE CHEVALIER |
Cela ne se peut pas, madame ; mon cocher s'en sert : c'est que je lui donne mon carrosse un jour la semaine pour ses gages ; c'est aujourd'hui son jour, et il l'a lou? ? des dames qui sont all?es au bois de Boulogne. |
Acte 2, sc. 8, LE CHEVALIER, phrase 1 |
80 | LE CHEVALIER |
Je m'en allai aussit?t, pestant comme un diable contre ces nigauds-l?, et je n'en voulus pas voir davantage. |
Acte 2, sc. 8, LE CHEVALIER, phrase 6 |
81 | LE LAQUAIS |
Madame, on joue "Le Sirop pour purger". |
Acte 2, sc. 9, LE LAQUAIS, phrase 1 |
82 | LE CHEVALIER |
Ces gens-l? ne jouent que de vilaines choses. |
Acte 2, sc. 9, LE CHEVALIER, phrase 2 |
83 | ISABELLE |
Non. Ne savez-vous pas bien que monsieur ne mange point ? table quand il y a compagnie ? |
Acte 2, sc. 9, ISABELLE, phrase 1 |
84 | LE CHEVALIER |
Parle, mon ami ; mets deux couverts pour moi ; je mangerai bien pour deux personnes. |
Acte 2, sc. 9, LE CHEVALIER, phrase 1 |
85 | COLOMBINE |
La gueule du juge en p?tera, et je ne souffrirai pas que vous soyez plus longtemps le rendez-vous des violences de Monsieur Sotinet. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 3 |
86 | COLOMBINE |
Il dit que cela ira son grand chemin, et qu'il y aurait l? de quoi faire casser aujourd'hui vingt mariages. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 6 |
87 | ISABELLE |
Mais, faudra-t-il que j'aille solliciter toutes ces jeunes barbes de juges, qui me riront au nez, et qui sont ravis d'avoir des affaires de cette nature-l? ? |
Acte 3, sc. 2, ISABELLE, phrase 2 |
88 | COLOMBINE |
Madame, ne vous mettez point en peine, vous n'irez point aux juridictions ordinaires : le dieu d'Hymen est arriv? depuis quelque temps en cette ville, pour d?marier toutes les personnes qui sont lasses du mariage. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 2 |
89 | COLOMBINE |
Il aura de la pratique, comme vous pouvez juger. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 3 |
90 | COLOMBINE |
Il n'en faut pas davantage pour gagner le proc?s le plus d?sesp?r?. |
Acte 3, sc. 3, COLOMBINE, phrase 2 |
91 | MEZZETIN |
D?s qu'il y est, il entre ? la buvette, o? il mange des saucisses, des rognons, des langues, et boit du meilleur. |
Acte 3, sc. 4, MEZZETIN, phrase 2 |
92 | ARLEQUIN |
Un avocat mange des saucisses ? |
Acte 3, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 1 |
93 | ARLEQUIN |
Si cela est, je serai avocat, et bon avocat ; car je mangerai plus de saucisses qu'un autre : je les aime ? la folie. |
Acte 3, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 3 |
94 | MEZZETIN |
??, prends que je sois le juge ; commence par plaider. |
Acte 3, sc. 4, MEZZETIN, phrase |
95 | MEZZETIN |
Tiens, prends que je sois le juge. |
Acte 3, sc. 4, MEZZETIN, phrase 2 |
96 | MEZZETIN |
Je conclus ? ce que nous allions manger les saucisses, avant qu'elles refroidissent. |
Acte 3, sc. 4, MEZZETIN, phrase 2 |
97 | PIERROT |
Monsieur, consolez-vous : il y a bien des gens qui voudroient ?tre quittes de leurs femmes ? ce prix-l?. |
Acte 3, sc. 5, PIERROT, phrase 2 |
98 | BRAILLARDET |
En effet, messieurs, une jeune femme qui ?pouse un vieillard, dans l'esp?rance de l'enterrer six mois apr?s, n'est-elle pas en droit de lui demander raison de son retardement ; et n'est-elle pas bien fond?e ? faire rompre son mariage, puisque son mari n'a pas satisfait ? l'article le plus essentiel du contrat, par lequel il s'est oblig? tacitement ? ne pas passer l'ann?e ? |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
99 | BRAILLARDET |
Celui pour qui je parle, apr?s avoir longtemps contempl? du port les naufrages de tant de malheureux ?poux, s'embarqua enfin sur la mer orageuse du mariage ; et quand il fit ce sol?cisme en conduite, qu'il souffrit cette l?thargie de bon sens, cette ?clipse de raison, s'il se f?t mis une corde au cou, ou qu'il se f?t jet? dans la rivi?re, il n'auroit jamais tant gagn? en un jour. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
100 | BRAILLARDET |
Il fit ce qu'ont accoutum? de faire les gens sur le retour, quand ils ?pousent de jeunes filles, c'est-?-dire qu'il confessa avoir re?u vingt mille ?cus, quoiqu'elle ne lui e?t jamais apport? en mariage qu'un fonds de galanterie outr?e, et une fureur effr?n?e pour le jeu : voil? la dot de la Dame. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
101 | BRAILLARDET |
Oui, oui, messieurs ; quand je dis que voil? la dot de la Dame Sotinet, je n'avance rien que de v?ritable ; mais ne croyez pas que, parcequ'elle n'a rien eu en mariage, elle en d?pense moins en se mariant. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
102 | BRAILLARDET |
Les jeunes filles qui se vendent ? des vieillards ach?tent en m?me temps le droit de les envoyer ? l'h?pital promptement, par leurs d?penses extravagantes : c'est ce qu'a presque fait la Dame Sotinet ; car enfin le pauvre homme ne fut pas plus t?t mari?, qu'il vit bien comme presque tous les autres qui s'enr?lent dans cette milice qu'il avait fait une sottise ; que le mariage est une affaire ? laquelle il faut songer toute sa vie ; qu'un bon singe et la meilleure femme sont souvent deux m?chants animaux ; et que ce grand philosophe avait bien raison de s'?crier, en voyant trois ou quatre femmes pendues ? un arbre : que les hommes seraient heureux, si tous les arbres portaient de semblables fruits ! |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
103 | BRAILLARDET |
Il vit, d?s le jour m?me de son mariage, introduire chez lui l'usage des deux lits, usage condamn? par nos p?res, invent? par la discorde, et foment? par le libertinage ; usage que je puis nommer ici la perte du m?nage, l'ennemi mortel de la r?conciliation, et le couteau fatal dont on ?gorge sa post?rit?. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
104 | CORNICHON |
Cela est du dernier bourgeois. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 3 |
105 | BRAILLARDET |
Vous croyez peut-?tre que ce fut, comme d'ordinaire, quelque fripon de laquais, enrag? d'avoir ?t? chass? de la maison ; ou quelque joueur, outr? d'avoir perdu son argent ? |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 4 |
106 | BRAILLARDET |
Oui, messieurs, ce fut elle qui, ne sachant plus o? trouver de l'argent pour jouer, alla d?noncer elle-m?me que l'on jouait chez elle : elle fut condamn?e ? trois mille livres d'amende. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 7 |
107 | BRAILLARDET |
Que direz-vous, races futures, d'un pareil brigandage ? |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 9 |
108 | CORNICHON |
Vous devriez garder vos passages pour une meilleure cause. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
109 | BRAILLARDET |
Les pierreries engag?es ; la vaisselle d'argent vendue ; des tableaux d'un prix extraordinaire enlev?s : car le Sieur Sotinet a toujours ?t? extr?mement curieux d'originaux, et se connaissait parfaitement en peinture. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 4 |
110 | BRAILLARDET |
Oui, oui, messieurs, nous trouverons de tous ces gens-l? dans l'?quipage de la Dame Sotinet, ?quipage qu'elle prom?ne scandaleusement par toute la ville, et la nuit et le jour. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 3 |
111 | BRAILLARDET |
Non, ce n'est point pour elle que le soleil ?claire, elle m?prise cette clart? bourgeoise ; elle ne sort de chez elle qu'avec les oublieurs, et n'y rentre qu'? la faveur des crieurs d'eau-de-vie. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 5 |
112 | BRAILLARDET |
On ne manquera pas de vous dire que celui pour qui je suis est un brutal ; j'en tombe d'accord : un ivrogne ; je le veux : un d?bauch? ; j'y consens : un homme m?me qui est quelquefois attaqu? de vertiges ; cela est vrai : mais, messieurs... |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
113 | SOTINET |
Mais, monsieur l'avocat, qui vous a donn? charge de dire tout cela ? |
Acte 3, sc. 6, SOTINET, phrase 1 |
114 | BRAILLARDET |
Quand tout cela serait, dis-je, messieurs, sont-ce des raisons pour faire rompre un mariage ? |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
115 | BRAILLARDET |
Nous esp?rons, au contraire, que vous obligerez la Dame Sotinet ? retourner avec son mari, pour mieux vivre avec lui, s'il est possible. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 7 |
116 | CORNICHON |
Le mois de mars 87, Mathurin-Blaise Sotinet, ?g? de soixante-dix ans, sentit un prurit pour la noce, une d?mangeaison pour le mariage ; cette vieille rosse, refaite et maquignon?e, cette m?che s?che et rid?e, prit feu aux ?tincelles des yeux de celle pour qui je parle. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 3 |
117 | CORNICHON |
Il l'?pousa, et il ne tint qu'? lui de voir qu'il avait mis dans sa maison un tr?sor de sagesse et de prudence, puisqu'elle ne d?pensa, en se mariant, que les vingt mille ?cus qu'elle avait eus en mariage. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 4 |
118 | BRAILLARDET |
J'avais oubli? de vous dire, messieurs, que le mariage fut presque rompu, parceque le futur n'avait envoy? qu'un carreau de cinq cents ?cus. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 3 |
119 | CORNICHON |
Vous la voyez, messieurs, ? votre tribunal, cette innocente opprim?e, cette femme qui engage ses pierreries, vend sa vaisselle d'argent. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 4 |
120 | CORNICHON |
Cette chaste tourterelle, priv?e de son tourtereau, que d'impitoyables sergents lui ont enlev?, va, court, engage tout. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 10 |
121 | CORNICHON |
C'est un bouchon ambulant ; c'est une ?ponge toute d?gouttante de vin, dont les vapeurs obscurcissent et soufflent enfin la chandelle de sa raison. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 8 |
122 | SOTINET |
Je ne saurais m'emp?cher de pleurer toutes les fois que j'y songe. |
Acte 3, sc. 6, SOTINET, phrase 2 |
123 | CORNICHON |
Qui voudrait dor?navant se mettre en m?nage, si vous fermiez la porte aux s?parations ? |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 8 |
124 | CORNICHON |
Le divorce ayant ?t? de tout temps tout ce qu'il y a de plus piquant dans le mariage, ce rago?t de veuvage anticip?, cette viduit? pr?matur?e que vous allez servir ? la Dame Sotinet, va faire venir l'eau ? la bouche ? quantit? de femmes de Paris : elles en voudront t?ter. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 9 |
125 | CORNICHON |
Songez, messieurs, aux honneurs que vous allez recevoir ! |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 10 |
126 | CORNICHON |
Cornuum quanta seges ! |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 11 |
127 | DIEU DE L'HYMEN |
Ayant aucunement ?gard ? la requ?te de la partie de Ma?tre Cornichon, le dieu de l'Hymen a ordonn? que la Dame Sotinet demeurera s?par?e de corps et de biens d'avec son mari ; qu'elle reprendra les vingt mille ?cus qu'elle a apport?s en mariage ; qu'elle jouira, d?s ? pr?sent, de son douaire, ?tant r?put?e veuve, et d'une pension de trois mille livres ; et, attendu la d?mence av?r?e du Sieur Sotinet, nous avons ordonn? qu'? la diligence de sa femme, il sera incessamment enferm? aux Petites-Maisons, ou ? Saint-Lazare. |
Acte 3, sc. 6, DIEU DE L'HYMEN, phrase 1 |
128 | ARLEQUIN |
Monsieur L'Hym?n?e, ce n'est pas tout : vous venez de d?faire un mariage ; mais il s'agit d'en refaire un autre entre Colombine et moi. |
Acte 3, sc. 6, ARLEQUIN, phrase 1 |