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Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | TOINETTE |
Je ne trouve ici ni la nourrisse ni le nourricier ni la petite fille, on dit qu'ils vont revenir, les attendrons-nous l? dans leur jardin ? |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
2 | TOINETTE |
J'ai dit ? l'h?tellerie qu'on ?ta les chevaux du carrosse ; puisque vous avez tant fait que de venir jusqu'? ce village ci au devant de votre oncle, il faut l'y attendre. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
3 | TOINETTE |
Il ne saurait manquer d'y passer, car il vous a ?crit qu'il revient de Lyon par la diligence, et c'est ici la derni?re d?n?e de la diligence de Lyon, il descendra ici pour voir sa petite fille unique. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
4 | TOINETTE |
En attendant nous pourrions d?ner, mais les filles qui sont occup?es de leur amour ne s'amusent pas ? d?ner. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
5 | ANGÉLIQUE |
Je regarde cette maison champ?tre, elle est situ?e ? faire plaisir. |
Acte 1, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
6 | TOINETTE |
Voulez-vous que j'y fasse apporter le d?ner. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
7 | TOINETTE |
Un air qui donne de l'appetit. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
8 | ANGÉLIQUE |
Cet endroit solitaire me fait r?ver, et bois sombre m'inspire je ne sais quoi. |
Acte 1, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
9 | TOINETTE |
Je sais bien quoi, moi ; je me suis dout? que ce lieu-ci vous inspirerait ce que tous les lieux et tous les objets vous inspirent ?galement depuis quelques jours ; hier en regardant par vos fen?tres dans la rue la plus passante de Paris, le bruit des carrosses, et le tintamare de la ville vous inspiraient une douce et tendre r?verie, comme la solitude la plus tranquille : c'est que tout inspire l'amour quand on aime, vous vous imaginiez voir Val?re dans tous les carrosses qui passaient, et vous croirez voir Val?re au pied de tous les arbres que vous allez trouver dans ce bois. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
10 | ANGÉLIQUE |
Comment ferai-je donc pour oublier Val?re ? |
Acte 1, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 3 |
11 | TOINETTE |
Votre amour me chagrine, car Val?re n'est pas assez riche pour faire votre fortune. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
12 | ANGÉLIQUE |
C'est moi qui souhaiterais ?tre assez riche pour faire la sienne. |
Acte 1, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
13 | TOINETTE |
Vous avez l'un et l'autre plus d'amour que de richesses, je vois entre vous et une convenance malheureuse : car vous ?tiez h?riti?re d'un vieil oncle, Val?re ?tait heritier d'une tante veuve, votre oncle se remarie, sa tante se remarie aussi, et il leur vient ? chacun une petite fille qui vous desh?rite tous deux : votre visionnaire d'oncle appellerait cela, une fatalit? d'?toile, cela me ferait croire comme aux conjonctions d'astres, un vieillard ?pouse une jeune femme, une vieille veuve ?pouse un jeune homme, vous voudriez ?pouser Val?re ? |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
14 | TOINETTE |
Voil? deux conjonctions malheureuses, qui en emp?chent une heureuse. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 2 |
15 | ANGÉLIQUE |
Oui Toinette, pour oublier Val?re, je me servirai de toute ma raison. |
Acte 1, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
16 | TOINETTE |
Et Val?re se servira de tout son m?rite, pour vous faire oublier votre raison. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
17 | ANGÉLIQUE |
Je ne le verrai plus Toinette, et quand j'ai su qu'il ?tait parti pour Lyon, je te jure que j'en ai eu... une esp?ce de joie. |
Acte 1, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
18 | ANGÉLIQUE |
C'en est fait, je ne veux plus parler de lui. |
Acte 1, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
19 | TOINETTE |
L'amour n'y perdra rien, plus vous refermerez en dedans l'id?e de Val?re, plus elle se fortifiera, et ? force de r?ver ? lui, sans parler, son image se gravera si fortement... |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
20 | ANGÉLIQUE |
Que vois-je, Val?re ? l'entr?e de ce bois ! |
Acte 1, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
21 | ANGÉLIQUE |
C'est Val?re lui m?me. |
Acte 1, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
22 | TOINETTE |
Ha ha, vous avez raison, sans doute il a r?solu aussi de ne plus parler de vous, car il y r?ve fortement. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
23 | ANGÉLIQUE |
Crois-tu qu'il pense ? moi en ce moment ? |
Acte 1, sc. 2, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
24 | TOINETTE |
Oui il grave aussi votre portrait dans sa t?te. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
25 | TOINETTE |
Ces deux portraits-l? vont faire un regard admirable, mais ? propos vous devriez l'?viter, Mademoiselle, il va vous d?clarer son amour, et s'apercevoir du v?tre, c'est trop d'engagements quand on veut rompre. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 2 |
26 | VALÈRE |
Ah Ciel ! |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 1 |
27 | VALÈRE |
Vous rencontrer ici, Mademoiselle ? huit lieues de Paris, quelle surprise est la mienne ! |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 2 |
28 | TOINETTE |
N'?tes-vous point venu ici-expr?s pour ?tre surpris de l'y trouver. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
29 | ANGÉLIQUE |
Je vous croyais ? Lyon, Monsieur. |
Acte 1, sc. 2, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
30 | VALÈRE |
J'en arrive aussi, Mademoiselle, c'en est ici la route, et je vais vous conter par quelle aventure je me trouve ici seul. |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 1 |
31 | VALÈRE |
Je partis il y a quinze jours pour aller au devant de ma tante, je l'ai jointe dans Lyon ? la diligence, elle y avait rencontr? un vieil extravagant, qui a une femme assez jolie. |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 2 |
32 | TOINETTE |
C'est votre oncle sans doute. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
33 | VALÈRE |
D?s que ce vieillard me vit, il jetta un cri, fut saisi d'effroi, comme s'il eut vu un spectre, nous le question?mes sur cette peur, lui n'osant s'expliquer, nous fit un r?cit obscur d'un songe qu'il avait eu, nous parla de pronostication, d'instinct, d'antipathies ; mais ce qui m?rite attention, c'est que ce vieillard superstitieux crut avoir vu dans les astres, que j'?tais passionn?ment amoureux ; il croyait vrai par hasard, Mademoiselle, il s'imaginait faussement que sa femme ?tait l'objet de ma passion, et, que la connaissant avant son voyage, j'?tais all? l'attendre ? Lyon, moi fort embarrass? de lui voir faire une fausse application d'un amour v?ritable, je voulus jouer le r?le d'indiff?rent, mais une r?verie profonde, des distractions continuelles, quelques soupirs ? demi ?touff?s, lui confirmant que j'aimais, ses r?gles d'astrologie lui prouv?rent que sa femme ?tait l'objet de mon amour. |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 1 |
34 | TOINETTE |
Je vois le contraire sans ?tre astrologue. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
35 | VALÈRE |
Enfin Mademoiselle ce visionnaire, ce jaloux ce brutal, poussa si loin sa jalousie que je fus oblig? par discr?tion de ne point entrer dans le carosse avec sa femme. |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 1 |
36 | VALÈRE |
J'ai pris une chaise de poste pour venir attendre ici ma tante qui vient avec eux ; en les attendant, Mademoiselle, je m'?tais enfonc? dans ce bois solitaire pour y r?ver en libert?, tout occup? d'une passion la plus tendre, la plus vive... mais, Mademoiselle, je m'aper?ois que mon r?cit vous ennuie. |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 2 |
37 | TOINETTE |
Vous vous trompez, Monsieur ce que vous prenez pour de l'ennui, ce n'est qu'un certain embarras. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
38 | ANGÉLIQUE |
Quel embarras donc, es-tu folle ? |
Acte 1, sc. 2, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
39 | TOINETTE |
Ne nous en d?fendez point, Mademoiselle vous avez ?t? embarass?e, vous ?tes m?me encore troubl?e, d?contenanc?e ; et elle n'a pas tort, Monsieur, car ce vieillard que vous appellez visionnaire, jaloux, brutal ; c'est justement l'oncle de Mademoiselle, voyez si on peut entendre cela sans se troubler quand on aime... un oncle. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
40 | ANGÉLIQUE |
Cela est vrai, Monsieur, et j'avoue que la contrainte que je me suis faite en vous ?coutant, m'a fait une vraie peine. |
Acte 1, sc. 2, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
41 | VALÈRE |
Pardonnez mon indiscr?tion, Mademoiselle, qui eut pu deviner que cet homme qui revient des Indes... |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 1 |
42 | TOINETTE |
Pour abr?ger une justification embarrassante ; nous vous laissons r?ver, dans ce bois, et nous allons donner qnelqu'ordre ? nos gens qui sont ? l'h?tellerie. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
43 | ANGÉLIQUE |
Oui, Monsieur, nous allons tout disposer pour l'arriv?e de mon oncle. |
Acte 1, sc. 2, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
44 | VALÈRE |
Que dois-je penser de l'embarras d'Ang?lique ? |
Acte 1, sc. 3, VALÈRE, phrase 1 |
45 | VALÈRE |
Mais qu'Ang?lique m'aime ou non, je dois ?viter de la voir, puisque je ne suis pas assez riche pour l'?tablir comme elle le m?rite. |
Acte 1, sc. 3, VALÈRE, phrase 2 |
46 | VALÈRE |
Pourquoi faut-il que la fortune... ah fortune cruelle ! |
Acte 1, sc. 4, VALÈRE, phrase 1 |
47 | LE NOURRICIER |
Excusez, mon Gentilhomme, si j'interrompons la fortune, si je savions la forteune ? qui vous en voulez, et que je pussions vous rendre service... |
Acte 1, sc. 4, LE NOURRICIER, phrase 1 |
48 | VALÈRE |
Je vous suis oblig?, mes enfants, j'attends ici la diligence de Lyon. |
Acte 1, sc. 4, VALÈRE, phrase 1 |
49 | LE NOURRICIER |
La forteune ? qui il en veut, c'est queuque forteune d?coche. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
50 | LA NOURRICE |
Tu es toujours en humeur de gognarder, nous avons biau avoir du chagrin, tu bois, tu chantes, tu vas toujours ton train, comme si n'y avait rien ? craindre, je suis toute troubl?e, moi, je voudrais n'avoir jamais nourri les enfants des autres, comment feras-tu asteure vla tout ton esprit ? bout. |
Acte 1, sc. 5, LA NOURRICE, phrase 1 |
51 | LE NOURRICIER |
Tu as toujours peur que l'esprit ne me manque, parce que j'ai la mine niaise, depuis dix ans que je suis ton mari, tu ne saurais t'accoutumer ? croire que je ne suis pas un sot. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
52 | LE NOURRICIER |
Ne t'ai je pas montr? cent fois que ma b?tise, c'est de tirer de l'argent de ceux qui sont pu b?te que moi. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 2 |
53 | LA NOURRICE |
Tu n'en as que trop tir? avec les deux petites norissonnes : car asteure il nous en cuira. |
Acte 1, sc. 5, LA NOURRICE, phrase 1 |
54 | LE NOURRICIER |
Mais que n'attends-tu jusqu'au bout, tous ceux qui ont queuque n?goce avec moi, disent au commencement, j'avons ? faire ? un ben?t, queux ben?ts, nous l'attraperons ; et ? la fin ils sont bien attrap?s de voir que j'ai dans cette f?te-l?, tout le contraire de mon visage, et c'est un tr?sor qu'une mine de niais quand on a l'esprit de la mettre ? profit. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
55 | LE NOURRICIER |
Te souviens-tu de la chanson que notre village fit sur nous deux dans le temps que tu ?tais jeune et gentille ? |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
56 | LA NOURRICE |
Il n'est pu temps de chanter. |
Acte 1, sc. 5, LA NOURRICE, phrase 1 |
57 |
LE NOURRICIER |
Quoiqu'il en ait la mine. |
Acte 1, sc. 5, v. 2 |
58 |
LE NOURRICIER |
Venez vous cajoler sa belle Mathurine, |
Acte 1, sc. 5, v. 4 |
59 |
LE NOURRICIER |
Il vous laisse avec elle, mais |
Acte 1, sc. 5, v. 5 |
60 |
LE NOURRICIER |
Il vous empruntera du vin, de la farine, |
Acte 1, sc. 5, v. 7 |
61 |
LE NOURRICIER |
Et ne vous les rendra jamais. |
Acte 1, sc. 5, v. 8 |
62 |
LE NOURRICIER |
Allez ? son scellier, lui demander chopine |
Acte 1, sc. 5, v. 10 |
63 |
LE NOURRICIER |
Il vous payera pinte , mais |
Acte 1, sc. 5, v. 11 |
64 |
LE NOURRICIER |
Par un mauvais march?, qu'en buvant il machine, |
Acte 1, sc. 5, v. 13 |
65 |
LE NOURRICIER |
Il vous fera payer les frais. |
Acte 1, sc. 5, v. 14 |
66 | LA NOURRICE |
Mais puisque tu es si fut?, songe donc ? quelque rubrique pour mettre eune fin ? tout ?a, car voil? cette petite fille qui grandit, via le vieux p?re et sa jeune m?re d'un c?t?, vla la vieille m?re et son jeune mari de l'autre, ils vont bient?t revenir tretous de leux voyages, que leur diras-tu sur leux enfants ? |
Acte 1, sc. 5, LA NOURRICE, phrase 1 |
67 | LE NOURRICIER |
Tout ce qui me vienra quand je les verrai venus, quand on me baillie l'office d'haranguer le Seigneur du village, je fis la harangue sur le champs, et si je ne fis rien qui vailie. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
68 | LA NOURRICE |
?a va donc voir ? cette h?tellerie s'il n'y a point de nouveiles, on m'a dit que la mie Toinette est venue de Paris pour voir la petite fille, cette petite fille va lui faire des questions comme l'autre voyage, elle pensa tout d?couvrir. |
Acte 1, sc. 5, LA NOURRICE, phrase 1 |
69 | LE NOURRICIER |
La langue de ste petite fille-l? a ben profit? depuis trois mois, si al cro?t comme ?a en babil encore eun an, alle sera femme devant que d'?tre grand fille. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
70 | LA NOURRICE |
Va donc vite ? cette h?tellerie. |
Acte 1, sc. 5, LA NOURRICE, phrase 1 |
71 | LE NOURRICIER |
Oui, oui, mais vla ste petite fille lev?e, fais-lui un peu sa le?on avant qu'elle, voye sa mie. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
72 | LA PETITE FILLE |
Que me voil? aise ! |
Acte 1, sc. 6, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
73 | LA PETITE FILLE |
Que me voil? aise ! |
Acte 1, sc. 6, LA PETITE FILLE, phrase 2 |
74 | LA NOURRICE |
La petite ?tourdie ? |
Acte 1, sc. 6, LA NOURRICE, phrase 1 |
75 | LA NOURRICE |
Faut-il courir comme ?ela ? |
Acte 1, sc. 6, LA NOURRICE, phrase 2 |
76 | LA PETITE FILLE |
Ha ma m?re nourrice, que je suis aise, ma mie Toinette va venir bient?t, mon autre mie viendra aussi bient?t, et elles me donneront toutes les deux tr?s bien de bonnes choses ; voyez si je ne suis pas bein aise bien aise bien aise. |
Acte 1, sc. 6, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
77 | LA NOURRICE |
Oui, mais si vous parlez de v?tre mie Toinetre ? votre autre mie, elles ne vous donneront plus rien ni l'eune ni l'autre, ni l'eune ni l'autre ne vous donneront rien, je vous l'ai d?j? dit.
|
Acte 1, sc. 6, LA NOURRICE, phrase 1 |
78 | LA PETITE FILLE |
Ho je sais bien ; je ne dirai rien que "bon jou ma mie", et puis "comment vous portez-vous", et puis "comment se porte mon papa", que je n'ai jamais vu, et puis "comment se porte maman qui est bien loin" , et puis mon autre papa, et puis... |
Acte 1, sc. 6, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
79 | LA NOURRICE |
Et puis, epuis voil?-t-il pas la langue, je vous ai d?fendu de leur parler de papa ni de maman, car vous ?tes une petite b?te l?-dessus, et vous ne voulez pas me croire quand je vous dis que vous n'avez qu'un papa et qu'une maman. |
Acte 1, sc. 6, LA NOURRICE, phrase 1 |
80 | LA PETITE FILLE |
Et moi je vous dis que j'ai trois papas, tenez je m'en vas vous les compter avec mes doigts, mon papa nourissier et un. |
Acte 1, sc. 6, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
81 | LA NOURRICE |
Il ne faut pas compter celui-l?. |
Acte 1, sc. 6, LA NOURRICE, phrase 1 |
82 | LA PETITE FILLE |
H? bien, mais quand ma mie Toinette vient, elle me dit que mon papa est bien vieux, bien vieux, quand l'autre mie vient, elle me dit que mon papa est bien jeune bien jeune, ho un vieux et un jeune ce n'est pas tout de m?me, c'est donc deux papas que j'ai. |
Acte 1, sc. 6, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
83 | LA NOURRICE |
Ho je vous d?fends de jamais parler de tout cela, mais voil? cette autre mie, il faut la renvoyer avant que votre mie Toinette vienne, souvenez-vous bien que si celle-ci savait que vous avez une autre mie, elle ne vous donnerait plus rien. |
Acte 1, sc. 6, LA NOURRICE, phrase 1 |
84 | LA NOURRICE |
H? bonjour, Madame, c'est une merveille de vous voir ici, car vous n'y venez que deux ou trois fois l'ann?e. |
Acte 1, sc. 7, LA NOURRICE, phrase 1 |
85 | LA MIE |
H?las je vous apporte une mauvaise nouvelle, le p?re de Charlotte est mort. |
Acte 1, sc. 7, LA MIE, phrase 1 |
86 | LA MIE |
J'en ai re?u la nouvelle ? Paris la semaine pass?e. |
Acte 1, sc. 7, LA MIE, phrase 1 |
87 | LA MIE |
Le pauvre homme je l'avais ?lev? comme vous ?levez sa petite fille, h?las, quand il part?t pout le Languedoc, il croyait revenir six mois apr?s, il y a demeur? quatre ans et le voil? mort ; mais n'en parlons plus, cela m'afflige trop. |
Acte 1, sc. 7, LA MIE, phrase 2 |
88 | LA MIE |
?a Nourice je vous apporte soixante francs pour un quartier de la pension de Charlotte, o? est votre mari pour me faire une quittance ? |
Acte 1, sc. 7, LA MIE, phrase 3 |
89 | LA NOURRICE |
Il est ? quatre pas d'ici, je vais le chercher. |
Acte 1, sc. 7, LA NOURRICE, phrase 1 |
90 | LA MIE |
Allez vite, car notre veuve doit arriver ce soir ? Paris, il faut que je m'y en retourne au plus vite. |
Acte 1, sc. 7, LA MIE, phrase 1 |
91 | LA PETITE FILLE |
Donnez-moi encore la poche. |
Acte 1, sc. 8, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
92 | LA MIE |
Qui est cette fille qui vient ? nous ? |
Acte 1, sc. 8, LA MIE, phrase 1 |
93 | LA PETITE FILLE |
Ha c'est mon autre mie, elles ne me donneront pu rien tout deux. |
Acte 1, sc. 8, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
94 | LA MIE |
Savez-vous qui est cette fille-l? ? |
Acte 1, sc. 8, LA MIE, phrase 1 |
95 | TOINETTE |
He voila Charlotte. |
Acte 1, sc. 9, TOINETTE, phrase 1 |
96 | TOINETTE |
Pourquoi ne me sautes-tu donc pas au col comme ? l'ordinaire ? |
Acte 1, sc. 9, TOINETTE, phrase 3 |
97 | LA MIE |
Vous venez donc quelquefois la voir, Mademoiselle ? |
Acte 1, sc. 9, LA MIE, phrase 1 |
98 | TOINETTE |
Oui, Madame, je suis votre servante tr?s humble. |
Acte 1, sc. 9, TOINETTE, phrase 1 |
99 | LA MIE |
Je suis la v?tre, Mademoiselle. |
Acte 1, sc. 9, LA MIE, phrase 1 |
100 | TOINETTE |
Mais qu'est-ce que tu as donc, Charlotte ? |
Acte 1, sc. 9, TOINETTE, phrase 1 |
101 | LA PETITE FILLE |
Je n'ai rien... mais c'est que... tenez je m'en vais dire ? ma m?re nourrice que vous ?tes l? toutes deux tout ? la fois. |
Acte 1, sc. 9, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
102 | LA MIE |
Vous me paraissez avoir de l'amiti? pour cette petite fille-l?, vous ?tes de Paris apparemment, comment la connaissez-vous ? |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
103 | TOINETTE |
Comment je la connais, Madame ! H? c'est moi qui en prends soin. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
104 | LA MIE |
Vous, Mademoiselle ! |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
105 | TOINETTE |
Moi-m?me, Madame, je lui tiens lieu de m?re, et si ma r?putation de fille n'?tait bien ?tablie, on me prendrait ici pour sa m?re v?ritable, car on n'y en a jamais vu d'autre que moi. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
106 | LA MIE |
Ce discours m'?tonne, car c'est moi-m?me qui lui tiens lieu de m?re, depuis que nous l'avons mise ici en nourrice. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
107 | TOINETTE |
Vous voulez rire, et vous avez trouv? votre rieuse. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
108 | LA MIE |
Je n'ai pas envie de rire, je suis trop afflig?e de la mort de son p?re. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
109 | TOINETTE |
Cette mort-l? est pourtant une mort pour rire, car il m'?crivit hier, et dans sa lettre il ne me parle point de sa mort. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
110 | LA MIE |
Laissons la plaisanterie, il y a un mois qu'il est mort. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
111 | TOINETTE |
Cela ne se peut, car j'ai re?u hier une lettre ?crite de sa propre main, de sa main tremblante, car depuis soixante-quinze ans il a ?pous? une jeune femme, la main lui tremble et la t?te aussi. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
112 | LA MIE |
Je vois bien que vous ne connaissez ni le p?re ni la m?re de Charlotte car feu son p?re ; n'avait que trente ans quand je lui fis ?pouser une riche veuve qui en avait cinquante. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
113 | TOINETTE |
Je ne connais point ce jeune ?pouseur de veuves, mais vous connaissez encore moins le p?re de Charlotte qui est un vieux n?gociant charg? de biens et d'ann?es qui s'est tourment? pendant quatre-vingts ans pour vivre ? son aise jusqu'? cent cinquante. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
114 | LA MIE |
Il y a du mal entendu ? tout ceci, mais Mademoiselle, ne prenez-vous point cette petite fille l? pour une autre. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
115 | TOINETTE |
Comment m'y m?prendrais-je, je l'ai vu na?tre. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
116 | LA MIE |
Mais vraiment c'est moi qui l'ai vu na?tre, et nous la donn?mes ? cette nourrice-ci, parce que notre veuve emmena son jeune mari en Languedoc pour ses affaires. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
117 | TOINETTE |
L'aventure commence ? me r?jouir, car c'est moi-m?me qui ai donn? cet enfant ? la nourrice, quand son p?re partit il y a quatre ans pour aller faire encore une promenade aux Indes, et il y emmena sa jeune femme parce qu'il est jaloux. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
118 | LA MIE |
Ouais, il y a ici quelque friponnerie de nourrice. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
119 | TOINETTE |
Oui, quelque quiproquo d'enfant ; et si ce qui me vient en pens?e est vrai, le tour est assez plaisant. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
120 | LA MIE |
Le nourricier vient, il sera bien ?tourdi de nous voir l? toutes deux, nous l'allons confondre. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
121 | LE NOURRICIER |
Bonjour, Madame, bonjour Mademoiselle, je suis bien aise de voir la bonne rencontre, car vous voil? toutes deux ensemble, et vous ne vous ?tiez jamais vues, n'est-ce pas ? |
Acte 1, sc. 11, LE NOURRICIER, phrase 1 |
122 | LA MIE |
H? le bon calin, on ne dirait pas qu'il y touche. |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 1 |
123 | TOINETTE |
Il est bon homme, il nous va dire la v?rit? |
Acte 1, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
124 | LA MIE |
R?pondez-moi, Monsieur le nourricier, quand je vins ici il y a quatre ans, trois mois, apr?s que nous e?mes donn? ? votre femme l'enfant ? nourrir, vous me f?tes voir une petite fille qui venait d'avoir la petite v?role. |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 1 |
125 | TOINETTE |
Environ ce temps-l? vous m'en f?tes voir une aussi qui en ?tait toute marqu?e. |
Acte 1, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
126 | LA MIE |
C'est a dire que des deux enfants qui l'avaient eue, il en ?tait mort une. |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 1 |
127 | LE NOURRICIER |
En bonne v?rit? Madame vous l'avez devin?. |
Acte 1, sc. 11, LE NOURRICIER, phrase 1 |
128 | TOINETTE |
Je suis au fait, je vois que depuis quatre ans il nous fait croire ? chacune en particulier que celle qui reste est la n?tre. |
Acte 1, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
129 | LA MIE |
Et par cette supposition, vous ayez tir? de nous deux double pension. |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 1 |
130 | LE NOURRICIER |
Il faut que vous soyez sorci?re toutes deux pour deviner cela. |
Acte 1, sc. 11, LE NOURRICIER, phrase 1 |
131 | TOINETTE |
Mais dites-nous du moins ? qui appartient celle qui reste. |
Acte 1, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
132 | LA MIE |
Est-ce la n?tre qui est morte ? |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 1 |
133 | LA MIE |
Je vois bien que nous ne tirerons pas un mot de v?rit? de ce malheureux l?. |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 1 |
134 | LA MIE |
Je remonte en carrosse ? l'instant, je m'en vais ? Paris consulter quelqu'un sur cette affaire-ci, jusqu'au revoir Monsieur le fripon. |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 2 |
135 | LE NOURRICIER |
Laissez-moi donc l'argent de la pension. |
Acte 1, sc. 11, LE NOURRICIER, phrase 1 |
136 | LA MIE |
Voyez l'effront? apr?s avoir tir? double entretien d'un m?me enfant. |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 1 |
137 | TOINETTE |
Ce n'est pas le premier enfant qu'on fait entretenir ? plusieurs p?res. |
Acte 1, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
138 | TOINETTE |
Tu es de mes amis, Nouricier, dis-moi donc en particulier ? qui est la petite fille restante. |
Acte 1, sc. 12, TOINETTE, phrase 1 |
139 | LE NOURRICIER |
En conscience je n'en sais rien, ni la Nourrice non plus. |
Acte 1, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
140 | TOINETTE |
H? qui diantre le saura donc. |
Acte 1, sc. 12, TOINETTE, phrase 1 |
141 | LE NOURRICIER |
Je vas vous dire l'histoire, mais avou queuque int?r?t pour qual soit put?t ? cetuI-ci qu'? cetui-l?. |
Acte 1, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
142 | TOINETTE |
Oui vraiment et je donnerais toutes choses au monde pour qu'elle fut ? la Veuve : car ma jeune Ma?tresse aurait besoin pour se marier, d'h?riter de son oncle, elle serait son h?riti?re unique s'il n'avait point cette petite fille-ci. |
Acte 1, sc. 12, TOINETTE, phrase 1 |
143 | LE NOURRICIER |
?coutez, Mademoiselle Toinette, baillez-moi votre protection l?-dedans et je verrons ensemble le bien qui nous en reviendra. |
Acte 1, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
144 | LE NOURRICIER |
Tu peux parler haut, j'ai bout? Mademoiselle Toinette dans ma confidence. |
Acte 1, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
145 | LA NOURRICE |
Tout est perdu ma bonne Mademoiselle Toinette. |
Acte 1, sc. 13, LA NOURRICE, phrase 1 |
146 | TOINETTE |
Qu'est-ce qu'il y a donc ? |
Acte 1, sc. 13, TOINETTE, phrase 1 |
147 | LA NOURRICE |
Il semble que le d?mon se d?cha?ne aujourd'hui pour amener ici tous les p?res et m?res, en vla tout plein la diligence de Lyon. |
Acte 1, sc. 13, LA NOURRICE, phrase 1 |
148 | LE NOURRICIER |
Cela est f?cheux, mais cela est dr?le. |
Acte 1, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
149 | LA NOURRICE |
Comment diable se sont-ils trouvez l? tretous ensemble ? |
Acte 1, sc. 13, LA NOURRICE, phrase 1 |
150 | TOINETTE |
Nos gens venaient de Marseille, et la veuve du Languedoc ; ils se sont rencontr?s ? Lyon. |
Acte 1, sc. 13, TOINETTE, phrase 1 |
151 | LA NOURRICE |
En vla d?j? qui viennent. |
Acte 1, sc. 13, LA NOURRICE, phrase 1 |
152 | TOINETTE |
C'est la femme du vieil oncle. |
Acte 1, sc. 13, TOINETTE, phrase 1 |
153 | TOINETTE |
Ang?lique est avec elle, que leur dirons-nous ? |
Acte 1, sc. 13, TOINETTE, phrase 2 |
154 | LE NOURRICIER |
Femme, va-t-en vite enfermer la petite fille dans notre autre maison, qui est au bout du jardin... |
Acte 1, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
155 | TOINETTE |
Tu as raison, cela nous donnera le temps de chercher un exp?dient. |
Acte 1, sc. 13, TOINETTE, phrase 1 |
156 | LA FEMME DU VIELLARD |
Bonjour Toinette, bonjour, nous avons tous grande impatience de voir les deux petites filles. |
Acte 1, sc. 14, LA FEMME DU VIELLARD, phrase 1 |
157 | TOINETTE |
J'en demandais des nouvelles au Nourricier. |
Acte 1, sc. 14, TOINETTE, phrase 1 |
158 | LE NOURRICIER |
Ma femme les est all? qu?rir ? un Ch?teau, d'ici aux environs, c'est que l'y a une Dame qui nous les emprunte quelquefois pour jouer avec. |
Acte 1, sc. 14, LE NOURRICIER, phrase 1 |
159 | TOINETTE |
Fort bien, je ne les ai point vues de ce voyage-ci. |
Acte 1, sc. 14, TOINETTE, phrase 1 |
160 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Il faut vous avertir, Nourricier, d'une gageure, que mon mari vient de faire contre une veuve, qui est m?re de l'autre petite fille, que vous avez ici avec la n?tre. |
Acte 1, sc. 14, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
161 | TOINETTE |
H? ! Quelle gageure, Madame ? |
Acte 1, sc. 14, TOINETTE, phrase 1 |
162 | LE FEMME DU VIEILLARD |
Je vais vous conter, le fait. |
Acte 1, sc. 14, LE FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
163 | LE FEMME DU VIEILLARD |
Mon mari et moi sommes venus de Marseille par Lyon, cette veuve vient du Languedoc, le hasard nous a rassembl? ? la diligence. |
Acte 1, sc. 14, LE FEMME DU VIEILLARD, phrase 2 |
164 | LE FEMME DU VIEILLARD |
Comme on ne sait de quoi s'entretenir dans ces voitures, apr?s nous ?tre racont? l'histoire de nos familles, nous avons reconnu, que nos deux petites filles avaient ?t? nourries par cette m?me nourrice-ci ; mon mari, comme tu sais, est ent?t? de ses id?es de sympathie, d'instinct, la veuve est ent?t?e des m?mes visions ; ils veulent par l'instinct seul distinguer chacun leur enfant, c'est une gageure enfin, ils veulent que sans les avertir, on leur fasse voir les deux petites filles toutes deux ensemble. |
Acte 1, sc. 14, LE FEMME DU VIEILLARD, phrase 3 |
165 | LE VOURRICIER |
Toutes deux ensemble, Madame Toinette. |
Acte 1, sc. 14, LE VOURRICIER, phrase 1 |
166 | TOINETTE |
Vous faites bien de nous avertir, je vais disposer tout pour la gageure, entrez-dans la salle du Nourricier. |
Acte 1, sc. 14, TOINETTE, phrase 1 |
167 | ANGÉLIQUE |
Je suis au d?sespoir, Toinette, Val?re a paru l?, et ma tante s'est aper?ue qu'il m'aime. |
Acte 1, sc. 14, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
168 | TOINETTE |
Nous parlerons de cela tant?t, entrez. |
Acte 1, sc. 14, TOINETTE, phrase 1 |
169 | LE NOURRICIER |
Toutes deux ensemble, Madame Toinette. |
Acte 1, sc. 15, LE NOURRICIER, phrase 1 |
170 | TOINETTE |
Quand il n'y en a qu'une, la gageure m'embarrasse. |
Acte 1, sc. 15, TOINETTE, phrase 1 |
171 | TOINETTE |
Mais allons voir avec la Nourrice, quel tour nous donnerons ? cette affaire-ci. |
Acte 1, sc. 15, TOINETTE, phrase 2 |
172 | LE NOURRICIER |
Vla l'histoire , Mademoiselle Toinette, vla l'histoire des deux petites filles, et cette histoire-l? fait que ma femme ni moi ne savons pu ? qui appartient celle-ci ; notre Bailli dit li-m?me qu'il ne pourrait baill? l?-dessus qu'une sentence ? croix ou pile, et qu'il faudrait tirer la petite fille, comme la f?ve au g?teau. |
Acte 2, sc. 1, LE NOURRICIER, phrase 1 |
173 | TOINETTE |
Cette f?ve tombera ? la veuve , si tu veux faire ce que je t'ai dit ; et je rendrai par l? Angelique h?riti?re de son oncle. |
Acte 2, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
174 | TOINETTE |
Tu l'y trouveras ; mais pour arriver ? notre but, il faut d'abord leur dire, ? tous ?galement, que les deux petites filles sont mortes. |
Acte 2, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
175 | LA NOURRICE |
Toutes les deux mortes, c'est mon avis, j m'en vais donc leur dire la parole. |
Acte 2, sc. 1, LA NOURRICE, phrase 1 |
176 | TOINETTE |
Attends, il faut que ce soit ta femme ; elle donnera mieux le ton ? cette nouvelle affligeante, une femme a la feinte et les larmes plus en main, qu'un homme. |
Acte 2, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
177 | LE NOURRICIER |
? ma femme pleure comme eune peinture. |
Acte 2, sc. 1, LE NOURRICIER, phrase 1 |
178 | TOINETTE |
Moi pour confirmer cette nouvelle au vieillard superstitieux, je le prendrai par son faible ; je lui dirai que son enfant ne pouvait pas vivre, qu'il ?tait n? pendant l'?clipse ; il croit tout ce qu'on lui dit sur ce ton l?. |
Acte 2, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
179 | TOINETTE |
Il crut ?tre mort une fois, parce qu'il avait ?t? le treizi?me ? table, et il soup?onna sa femme d'infid?lit?, parce qu'il avait renvers? la sali?re, et qu'en rentrant chez lui, il avait vu le croissant ? gauche. |
Acte 2, sc. 1, TOINETTE, phrase 2 |
180 | LE NOURRICIER |
Bon, bon, je lui dirai, que notre berger avait ensorcel? le lait de la Nourrice, et qu'il avait dit des paroles venimeuses sur le mouton, d'o? venait la laine du maillot de l'enfant. |
Acte 2, sc. 1, LE NOURRICIER, phrase 1 |
181 | TOINETTE |
Voici le vieillard avec la veuve, je vais instruire ta femme, dis-leur seulement bonjour d'un air triste pour les pr?parer. |
Acte 2, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
182 | LE VIEILLARD |
Vous ?tes le Nourricier apparemment ? |
Acte 2, sc. 2, LE VIEILLARD, phrase 1 |
183 | LE NOURRICIER |
H?las oui, Monsieur, si vous l'avez pour agr?able ? |
Acte 2, sc. 2, LE NOURRICIER, phrase 1 |
184 | LE NOURRICIER |
H? vous ?tes le mari de Madame ? |
Acte 2, sc. 2, LE NOURRICIER, phrase 2 |
185 | LE VIEILLARD |
Si elle ?tait ma femme et veuve, je serais donc mort ; peste soit du sot. |
Acte 2, sc. 2, LE VIEILLARD, phrase 1 |
186 | LE NOURRICIER |
Je vous demande excuse, c'est que j'ai l'entendement triste. |
Acte 2, sc. 2, LE NOURRICIER, phrase 1 |
187 | LE VIEILLARD |
Le ben?t ! |
Acte 2, sc. 2, LE VIEILLARD, phrase 1 |
188 | LE NOURRICIER |
Ma femme va vous parler, car a n'est pas si ben?t que moi. |
Acte 2, sc. 2, LE NOURRICIER, phrase 1 |
189 | LE VIEILLARD |
Ce mis?rable, me venir dire, comme si j'?tais mort, cela m'a frapp?, il ne faut qu'un mot pour porter malheur ; il y a comme cela des pronostics, ce coquin-l?, vous prendre pour ma veuve. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
190 | LA VEUVE |
Cela m'a aussi bless?, car le mot de veuve est un coup de poignard pour moi depuis la mort de mon mari. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
191 | LE VIEILLARD |
?? , Madame, il faut attendre ici qu'on nous am?ne les deux enfants ensemble, sans nous les distinguer. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
192 | LA VEUVE |
Oui, Monsieur, afin que nous les distinguions par l'instinct seul. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
193 | LE VIEILLARD |
? je gagnerai la gageure, car j'ai un instinct infaillible. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
194 | LA VEUVE |
Le mien me ferait discerner entre mille personnes inconnues, non seulement un enfant, mais un cousin, un petit cousin au dixi?me degr?. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
195 | LE VIEILLARD |
C'est un instinct ordinaire ; mais le mien me fait aimer ou ha?r par avance ceux qui sont destin?s ? me faire du bien ou du mal. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
196 | LA VEUVE |
Cela est tout naturel, et d?s l'age de quatre ans, j'ai eu de l'antipathie pour le m?decin qui devait faire mourir mon mari. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
197 | LE VIEILLARD |
Cela est tout commun cela, mais ce qui vous ?tonnera, c'est que je vois en r?ve tous les lundis ce qui me doit arriver pendant la semaine. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
198 | LA VEUVE |
Cela ne m'?tonne point, mais ce qui va vous surprendre, c'est une de mes cousines, qui mourut paralytique ? Paris, j'?tais ? Lyon, ? mesure que la paralysie lui faisait mourir un bras, le mien s'engourdissait : voil? sa jambe morte, la mienne est froide comme marbre, et j'ai v?rifi? minute pour minute, qu'il me prit un ?vanouissement dans l'instant qu'elle expira. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
199 | LE VIEILLARD |
C'est une chose triviale, que la sympathie, un de mes amis se maria ? Paris, et moi ?tant aux Indes, au moment de son mariage, je sentis dans le coeur, un ?panouissement, une joie ; mais une joie que je ne savais pas d'o? cela me venait. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
200 | LA VEUVE |
Rien n'est plus ordinaire ; mais ce qui est singulier, c'est qu'? Huilant qu'il meure une personne dans le monde, tous ceux qui sont n?s sous la m?me plan?te, sentent quelque chose, on n'y fait pas d'attention, parce que cela est imperceptible, mais cela est pourtant vrai. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
201 | LE VIEILLARD |
Mais ce qui vient de nous arriver ? tous deux n'est-il pas visible. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
202 | LA VEUVE |
Plus que visible, palpable ; car on vient de vous dire ici, que nos deux petites filles sont dans ce Ch?teau o? nous venons de passer. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
203 | LE VIEILLARD |
He bien oui, nous y passons sans le savoir, et cependant j'ai senti une ?motion. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
204 | LA VEUVE |
C'est moi qui vous ai dit la premi?re, que le coeur me palpitait. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
205 | LE VIEILLARD |
J'ai senti tressaillir mes entrailles paternelles. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
206 | LA VEUVE |
Les entrailles maternelles sont plus sensibles. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
207 | LA VEUVE |
H?las, il y a double sympathie entre ma petite fille et moi ; c'est mon mari que j'aime dans sa fille, je l'aimerai encore dans la fille de sa fille, et dans les enfants de leurs enfants, jusqu'? la dixi?me g?n?ration. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 2 |
208 | LE VIEILLARD |
Non, cela ne passe pas la septi?me, le nombre de sept est climatique, tout change dans la nature de sept ans, en sept ans. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
209 | LA VEUVE |
J'entends quelqu'un. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
210 | LE VIEILLARD |
Ce sont nos petites filles, car ma tendresse. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
211 | LA VEUVE |
Ne les regardez pas, il faut deviner par la sympathie seule. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
212 | LE VIEILLARD |
Oui sans que les yeux s'en m?lent. |
Acte 2, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
213 | LA VEUVE |
Nous distinguerons par les simples mouvements du coeur. |
Acte 2, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
214 | LE VIEILLARD |
Elles sont proches de nous, car je commence ? sentir un petit fr?missement agr?able. |
Acte 2, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
215 | LA VEUVE |
Mon coeur palpite, et le plaisir... |
Acte 2, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
216 | LE VIEILLARD |
Oui, le plaisir fait que les jambes me tremblent. |
Acte 2, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
217 | LA VEUVE |
Les larmes de tendresse, les larmes de joie me viennent aux yeux. |
Acte 2, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
218 | TOINETTE |
Vous vous trompez, Madame, ce sont des larmes de tristesse. |
Acte 2, sc. 4, TOINETTE, phrase 1 |
219 | LE VIEILLARD |
Qui a-t-il donc ? |
Acte 2, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
220 | LA VEUVE |
Qu'avez-vous ? pleurer ? |
Acte 2, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
221 | TOIENETTE |
La nourice n'a os? vous dire ? v?tre arriv?e... |
Acte 2, sc. 4, TOIENETTE, phrase 1 |
222 | LA NOURICE |
Il ne faut pu barguigner, vos deux petites filles sont mortes. |
Acte 2, sc. 4, LA NOURICE, phrase 1 |
223 | LA VEUVE |
Elles Sont mortes. |
Acte 2, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
224 | LE VIEILLARD |
Ciel... |
Acte 2, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 2 |
225 | LA NOURICE |
Vous n'avez plus d'enfants tous deux. |
Acte 2, sc. 4, LA NOURICE, phrase 1 |
226 | LA VEUVE |
H?las, j'en eus hier un pressentiment ! |
Acte 2, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
227 | LE VIEILLARD |
Voil? justement une dent qui me tomba l'autre jour. |
Acte 2, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
228 | LE VIEILLARD |
Je suis n? sous une ?toile bien malheureuse. |
Acte 2, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
229 | LA VEUVE |
Je ne puis supporter ma douleur, je vais me reposer ou plut?t m'?vanouir l?-dedans. |
Acte 2, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
230 | TOINETTE |
Nourrice allez aider ? Madame ? s'?vanouir. |
Acte 2, sc. 4, TOINETTE, phrase 1 |
231 | TOINETTE |
Cela commence a merveille, il faut comtinuer. |
Acte 2, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
232 | LE NOURRICIER |
Quous avez d'esprit Mademoiselle Toinette, je suis tout h?bay quous ayez pu d'esprit que moi, et si vous n'avez pas la mine si niaise. |
Acte 2, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
233 | TOINETTE |
?a voila donc n?tre vieillard persuad? qu'il n'a plus d'enfant, il faut tirer secr?tement de l'argent de la veuve comme je t'ai dit. |
Acte 2, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
234 | LE NOURRICIER |
Oui quand j'aurai baill? ? la sourdine l'enfant ? la veuve avec ces brinborions de papiers que je vous ai dit, on ne pourra pas l'y ?ter. |
Acte 2, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
235 | TOINETTE |
Non sans doute, mais il ne faut pas que le vieillard sache cela d'ici ? quelques jours. |
Acte 2, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
236 | LE NOURRICIER |
?a je m'en vas vite qu?rir les deux papiers pour n?gocier tout ?a avec la veuve. |
Acte 2, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
237 | TOINETTE |
Je fais r?flexion qu'il faut rendre service ? Ang?lique sans l'en avertir. |
Acte 2, sc. 6, TOINETTE, phrase 1 |
238 | TOINETTE |
Car je d?sh?rite Val?re par ce man?ge ci, et l'amour d'Ang?lique pour lui. |
Acte 2, sc. 6, TOINETTE, phrase 2 |
239 | TOINETTE |
Il faut que je la gu?risse de cette amour-l?. |
Acte 2, sc. 6, TOINETTE, phrase 3 |
240 | ANGÉLIQUE |
Toinette, je te cherchais pour me r?jouir avec toi en libert?, ma joie n'est point int?ress?e, et c'est le plaisir seul de voir Val?re esp?rer de grands biens, j'en esp?re encore de plus grands, et je puis ? pr?sent aimer Val?re sans crainte. |
Acte 2, sc. 7, ANGÉLIQUE, phrase 2 |
241 | VALÈRE |
Quelle agr?able nouvelle, ah belle Ang?lique vous me voyez combl? de joie, transport? ... |
Acte 2, sc. 8, VALÈRE, phrase 1 |
242 | ANGÉLIQUE |
Votre joie est raisonnable, vous voil? h?ritier. |
Acte 2, sc. 9, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
243 | VALÈRE |
H?, c'est de votre bonheur seul que je suis transport?. |
Acte 2, sc. 9, VALÈRE, phrase 1 |
244 | ANGÉLIQUE |
C'est le v?tre seul aussi que j'envisage. |
Acte 2, sc. 9, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
245 | ANGÉLIQUE |
Voir le m?rite heureux. |
Acte 2, sc. 9, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
246 | VALÈRE |
C'est un plaisir si vif. |
Acte 2, sc. 9, VALÈRE, phrase 1 |
247 | ANGÉLIQUE |
C'est un plaisir pour moi. |
Acte 2, sc. 9, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
248 | TOINETTE |
Je vous dis moi que vous mod?riez tous deux la joie que vous avez d'h?riter, allez consoler un oncle et une tante qui pleurent ? pr?sent de ce qui vous-rejouit. |
Acte 2, sc. 9, TOINETTE, phrase 1 |
249 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Quoique je n'ai point vu ma petite fille depuis le temps de sa naissance, je ne laisse pas d'?tre f?ch?e de sa mort, mais je ne veux pas exiger d'Ang?lique qu'elle paraisse triste d'une chose qui doit la r?jouir. |
Acte 2, sc. 9, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
250 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Point de compliments, nous nous aimons trop vous et moi pour nous dissimuler nos sentiments l'une ? l'autre, et je me fuis aper?ue que Val?re vous aime assez pour n'?tre pas f?ch? de vous offrir les esp?rances de la succession d'une tante. |
Acte 2, sc. 9, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
251 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Ah, je vous impose silence aussi bien qu'? elle, je n'aime point ? entendre dire des choses qu'on ne pense point, et pour vous dire en un mot mes sentiments, je me console contre mes propres int?r?ts de n'avoir plus d'enfant, puisque cela peut faire le bonheur d'Ang?lique que j'aime. |
Acte 2, sc. 9, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
252 | TOINETTE |
S?parez vous, votre jaloux pourrait vous ?couter. |
Acte 2, sc. 9, TOINETTE, phrase 1 |
253 | LE NOURRICIER |
Vla les deux papiers, Mademoiselle Toinette, j'en ai pour les deux petites filles, j'en br?lerai un et je donnerai l'autre ? la veuve, pour que... |
Acte 2, sc. 10, LE NOURRICIER, phrase 1 |
254 | TOINETTE |
Elle vient achever ce que tu as commenc?, moi je vais disposer nos gens ? partir sans approfondir l'affaire. |
Acte 2, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
255 | LA VEUVE |
Vous m'abandonnez bien vous autres, si depuis le coup mortel que vous m'avez port?, vous deviez bien me venir parler de la petite d?funte, et me conter toutes les circonstances de sa mort pour me consoler. |
Acte 2, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
256 | LE NOURICIER |
Vous ?tes donc bien f?ch?e, Madame, d'?tre comme ?a orpheline d'eune fille unique. |
Acte 2, sc. 12, LE NOURICIER, phrase 1 |
257 | LA VEUVE |
Je donnerais la moiti? de mon bien, pour lui rendre la vie. |
Acte 2, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
258 | LE NOURRICIER |
Comment ferions nous pour ?a, tenez, Madame, si vous pouviais ne dire mot et faire semblant de rien, je vous dirais queuque chose. |
Acte 2, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
259 | LE NOURRICIER |
Queuque chose qui vous feraiT ben aise, mais soyez donc ben aise tout bas, car quand les femmes sont ben aise ou bien f?ch?, a glapissons. |
Acte 2, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
260 | LA VEUVE |
Parle vite. |
Acte 2, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
261 | LE NOURRICIER |
Et il ne faut pas que ces autres p?res et m?res sachent ce quou saurais, ?a fait que nous avons dit tout haut que les deux petites filles sont mortes, et li an a encore eune en vie, qui est si gentille, que c'est vous toute moul?e. |
Acte 2, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
262 | LA VEUVE |
Ah c'est la mienne sans doute. |
Acte 2, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
263 | LE NOURRICIER |
Paix donc, car si ce vieux homme savait ?a il en voudrait avoir sa part. |
Acte 2, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
264 | LA VEUVE |
Ah fais la moi voir, j'en meure d'impatience. |
Acte 2, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
265 | LE NOURRICIER |
Patience, je l'ai serr?e queuque part, ma?s je ne veux pas l'aveindre tant que ces autres soient en allez. |
Acte 2, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
266 | LA VEUVE |
On leur a ammen? un carosse, je pourrai rester ici apr?s eux, et j'emm?nerai ma fille, ma ch?re fille, le gage pr?cieux d'un mari que j'aimais tant. |
Acte 2, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
267 | LE NOURRICIER |
Al est ? vous, ni a qua voir ce que voulez y voulez mettre. |
Acte 2, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
268 | LA VEUVE |
Je te r?compenserai lib?ralement. |
Acte 2, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
269 | LE VIEILLARD |
Je veux m'emporter, ma femme, je veus me mettre en col?re, ces canailles, ces mis?rables, me dire que ma petite fille est morte, et je la viens de voir ? une fen?tre au bout du jardin, ils l'ont enferm?e dans une chambre pour me la cacher. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
270 | LE VIEILLARD |
Je vois que vous y entendez finesse vous Madame, puisque vous les soutenez, ils l'ont cach? sans doute, pour vous la donner ? mon pr?judice, cela est bien malhonn?te de vous aproprier mon enfant. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
271 | LA VEUVE |
Puisque vous le prenez sur ce ton l?, Monsieur, l'enfant est ? moi, ces gens-ci me tendront t?moignage. |
Acte 2, sc. 13, LA VEUVE, phrase 1 |
272 | LE VIEILLARD |
Vous avez gagne les t?moins. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
273 | LE VIEILLARD |
Pour qu'on put croire un enfant ? vous, il faudrait qu'il eu quinze ans. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
274 | LA VEUVE |
Il vous sied bien de reprocher l'?ge. |
Acte 2, sc. 13, LA VEUVE, phrase A |
275 | LE VIEILLARD |
Vous voulez avoir un enfant pour vous faire honneur. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
276 | LA VEUVE |
Vous auriez beau en avoir, ils ne vous seraient point honneur, car on ne croirais pas... |
Acte 2, sc. 13, LA VEUVE, phrase 1 |
277 | LA VEUVE |
Je n'ai point dessein de vous offenser, Madame, mais croyez-moi, vous devez me c?der la petite fille, car pour votre honneur aussi, vous ne devez point avoir d'enfant avec un mari de cet ?ge-l?. |
Acte 2, sc. 13, LA VEUVE, phrase 1 |
278 | LE VIEILLARD |
Morbleu Madame. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
279 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Mod?rez-vous, Monsieur, et vous, Madame, t?chons plut?t de tirer de cet homme-ci des ?claircissements. |
Acte 2, sc. 13, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
280 | LA VEUVE |
Madame a raison, car nous ne devons point souhaiter l'enfant d'autrui, dites la chose comme vous la savez Nourricier. |
Acte 2, sc. 13, LA VEUVE, phrase 1 |
281 | LE VIEILLARD |
Parle-donc mis?rable, parle, cet enfant-l? n'est-il pas ? moi, hen. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
282 | LA VEUVE |
Comment donc malheureux ? |
Acte 2, sc. 13, LA VEUVE, phrase 1 |
283 | LE NOURRICIER |
Il est ? vous aussi Madame. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
284 | LE VIEILLARD |
Pla?t-il. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
285 | LE NOURRICIER |
H? mais, puisque je ne savons auquel il est, vous y avez chacun la moiti?. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
286 | LE NOURRICIER |
Ne vous fachez point, et je m'en vas vous conter tout cela, quou n'y connaitrais goutte. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
287 | LA VEUVE |
Explique-nous au moins ce qui rend l'affaire obscure. |
Acte 2, sc. 13, LA VEUVE, phrase 1 |
288 | LE NOURRICIER |
Ce qui fait l'obscur, Madame, c'est la petite v?role, car quand la petite v?role s'adonnit cheux nous, ma femme l'eut qu'? n'en voyait goutte. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
289 | LE NOURRICIER |
Vos deux petites filles l'eurent qu'on les d?figurait l'eune d'avec l'autre, car notre ?tourdie de servante en les remuant, les broullit toutes deux sans s'en apercevoir, tantia qu'il en mourut eune, ma femme quand ale revit claire ne vit plus sur le visage de l'autre les ?tiquettes de la ressemblance, pour voir laquelle c'?tait, et vous m?me qui ne les avez jamais vues, vous n'y verais go?te non plus. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 2 |
290 | LE VIEILLARD |
Ce que je vois clairement, c'est que vous ?tes un fripon, et que pour avoir double pension, vous avez cach? la chose. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
291 | LE NOURRICIER |
J'ai fait en conscience, Monsieur, car c'est que j'attendais que l'enfant fut en ?ge de raison, afin qual eut la raison de vous dire qui est son p?re et sa m?re. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
292 | LE VIEILLARD |
Quel animal, un enfant se souvenir du moment qu'il est n? ! |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
293 | LE VIEILLARD |
Un sot qui a pris l'argent. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
294 | LE NOURRICIER |
Mais, est-ce ma faute, si je suis une b?te, je n'y serai pu attrap?, car quand je prendrai deux petites nourissonnes ensemble, je les prendrai m?le et femelle. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
295 | LE VIEILLARD |
Ne nous amusons point avec ce mis?rable. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
296 | LE NOURRICIER |
Accommodez-vous donc tous seuls, car ni a queune fille ? vous tretous , je n'en ai d'autres ? vous donner. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
297 | LA VEUVE |
Il faut voir si la nourrice ne nous donnera point d'autres lumi?res. |
Acte 2, sc. 14, LA VEUVE, phrase 1 |
298 | LA FEMME DU VIEILLARD |
La nourice m'a cont? la chose ainsi mot pour mot et l'affaire me para?t obscure. |
Acte 2, sc. 14, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
299 | LE VIEILLARD |
L'affaire est obscure pour vous, Madame, mais je trouverai moi cent mani?res de l'?claircir claires comme le jour, par exemple, n'y a-t-il pas des devins. |
Acte 2, sc. 14, LE VIEILLARD, phrase 1 |
300 | LA VEUVE |
Monsieur a raison, n'y a-t-il pas des tireurs d'horoscope, s'ils disent que la petite fille n'a plus de p?re, c'est la mienne, cela est clair. |
Acte 2, sc. 14, LA VEUVE, phrase 1 |
301 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Il faudrait des preuves plus s?rieuses et plus certaines pour une d?cision ce cette importance. |
Acte 2, sc. 14, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
302 | LE VIEILLARD |
Allons conf?rer ensemble, Madame, des moyens que nous choisirons. |
Acte 2, sc. 14, LE VIEILLARD, phrase 1 |
303 | LE VIEILLARD |
Je viens de l'apercevoir aussi, Madame, et il vous regardait avec des yeux... |
Acte 2, sc. 15, LE VIEILLARD, phrase 1 |
304 | LE VIEILLARD |
Ce Val?re a dans la physionomie quelque chose de funeste pour moi, et le r?ve que j'ai fait... mais ne parlons ? pr?sent que de la petite filles ; j'en veux voir la v?rit?. |
Acte 2, sc. 15, LE VIEILLARD, phrase 2 |
305 | ANGÉLIQUE |
Non, Val?re, non, je ne puis me vaincre l?-dessus, et quelqu'estime que j'aie pour vous, si vous ?tiez riche, et que je ne la fusse pas, j'aurais peine ? me r?soudre ? vous devoir ma fortune. |
Acte 3, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
306 | VALÈRE |
Je conviendrai avec vous qu'il y a plus de plaisir ? tout donner, mais il y a peut-?tre plus de d?licatesse, ? vouloir bien devoir tout ? ce qu'on aime. |
Acte 3, sc. 1, VALÈRE, phrase 1 |
307 | TOINETTE |
Vos d?licatesses m'ennuient, vous avez l'un pour l'autre de petits sentiments d?licats, minces, on voit le coeur ? travers, raisonnons un peu plus solidement. |
Acte 3, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
308 | TOINETTE |
?coutez-moi, l'aventure d'aujourd'hui vous donne occasion d'accorder ensemble la bagatelle et le solide, vous ignorez encore qui de vous deux sera le plus riche, votre sort d?pend de ce qui sera d?cid? sur la petite fille, en attendant la d?cision vous jouez gros jeu, mais vous avez jeu ?gal, composez, et promettez-vous l'un ? l'autre, que celui de vous deux qui aura une succession, la partagera avec ce qu'il aime, quelque chose qui arrive vous n'aurez lien ? vous reprocher. |
Acte 3, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
309 | VALÈRE |
Elle a raison , cet accomodement termine notre dispute. |
Acte 3, sc. 1, VALÈRE, phrase 1 |
310 | ANGÉLIQUE |
Je vois encore un grand obstacle, c'est le jalousie bigeare que mon oncle a con?us contre vous. |
Acte 3, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
311 | TOINETTE |
Le voici, ?loignez-vous. |
Acte 3, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
312 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Enfin, Monsieur, puisque vous ?tes convenu avec la veuve de cette mani?re d'accommodement, satisfaites-vous. |
Acte 3, sc. 3, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
313 | LE VIEILLARD |
Fort bien, mais vous ne me r?pondez point sur Val?re, Madame, je vous dis que Val?re n'a qu'? se r?soudre ? ne voir jamais Ang?lique. |
Acte 3, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
314 | TOINETTE |
Jaloux de votre femme, jaloux de votre ni?ce, ne l'?tes-vous point de moi aussi Monsieur. |
Acte 3, sc. 3, TOINETTE, phrase 1 |
315 | LE VIEILLARD |
J'ai cent raisons pour ha?r cer homme-l?, premi?rement, j'ai tir? sa figure, et j'ai vu dans les lettres de son nom, qu'il serait mon fl?au, et cela joint au r?ve que je fis la nuit que nous couch?mes ? Lyon. |
Acte 3, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
316 | LE VIEILLARD |
Il n'y a point de chim?re ; car en dormant je vous vis comme je vous vois vous promenant avec un jeune homme dans un bois. |
Acte 3, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
317 | LA FEMME DU VIEILLARD |
C'est donc-l? ce qui vous fit r?veiller comme un furieux. |
Acte 3, sc. 3, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
318 | TOINETTE |
Que celle d'un songe. |
Acte 3, sc. 3, TOINETTE, phrase 1 |
319 | LE VIEILLARD |
Mais ce n'est pas tout ; car je vis dans ce m?me songe, un lion et un chat noir, et Nostradamus dit, que quand le lion et le chat, j'ai oubli? la centurie, mais il est clair qu'elle a ?t? faite pour moi, car un lion, c'?tait en arrivant ? lion, et un chat, c'est une trahison de femme, il ne faut point ; hausser les ?paules, car le lendemain, je fus tout ?tonn? que Val?re ressemblait ? se jeune homme qui ?tait avec vous dans ce bois. |
Acte 3, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
320 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Il faut avoir bien de la patience pour ?couter vos r?veries. |
Acte 3, sc. 3, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
321 | LE VIEILLARD |
N'en parlons plus ma femme, je veux bien tout oublier, je vous pardonne. |
Acte 3, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
322 | LE VIEILLARD |
Enfin vous me dites que cela n'est pas vrai, cependant mon songe m'a dit le contraire, et les songes sont plus vrais que les femmes, et ils trompent moins. |
Acte 3, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
323 | LA VEUVE |
La nourrice et le nourricier nous vont amener la petite fille, je vous sait bon gr? d'avoir imagin? le premier un moyen s?r d'?viter un proc?s o? les Juges seraient fort embarrass?s. |
Acte 3, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
324 | LE VIEILLARD |
Oui Toinette, j'ai imagin? un moyen s?r pour conna?tre quelle est la m?re de la petite fille. |
Acte 3, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
325 | LA VEUVE |
Nous nous en tiendrons au jugement d'un juge infaillible, c'est l'instinct naturel qui se trompe moins que tous les raisonnements, et que la raison m?me. |
Acte 3, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
326 | LE VIEILLARD |
Ce qui est dit est dit, celle des deux m?res que la petite fille reconna?tra pour sa m?re, la sera r?ellement, et il n'y a rien de plus s?r. |
Acte 3, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
327 | LE NOURRICIER |
Gare gare vla l'?nstinct qui vient, vla l'instinct qui vient, ne faut pas que personne dise rien, pour que l'instinct parle tout seul. |
Acte 3, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
328 | LA PETITE FILLE |
Je ferme les yeux bien fort, bien fort, pour ne point voir tous mes papas et toutes mes mamans que quand vous me dirais, c'est fait comme a la climusette. |
Acte 3, sc. 5, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
329 | LA NOURRICE |
Vous pouvez ouvrir les yeux, mais ne tournez pas la t?te qu'on ne vous le dise, et regardez-les tous bien longtemps, bien longtemps avant que de parlers. |
Acte 3, sc. 5, LA NOURRICE, phrase 1 |
330 | LA PETITE FILLE |
Vous me l'avez die d?j?, afin de voir si je sentirai remuer l?-dedans mon papa et maman. |
Acte 3, sc. 5, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
331 | LE NOURRICIER |
Oui et apr?s, tout ce qu'a dira sera vrai, car j'en ai tant vu comme ?a ? Paris des petites filles aux enfants trouv?s, qui disent, vla papa, vla maman, et ils n'en manquent pas un, cela est admirable. |
Acte 3, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
332 | LE VIEILLARD |
Nous allons ?tre jugez. |
Acte 3, sc. 5, LE VIEILLARD, phrase 1 |
333 | LA VEUVE |
Regardez bien la belle enfant, quelle est jolie. |
Acte 3, sc. 5, LA VEUVE, phrase 1 |
334 | TOINETTE |
Vous corrompez le Juge. |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
335 | LA VEUVE |
Je suis s?re qu'elle va courir ? mot. |
Acte 3, sc. 5, LA VEUVE, phrase 1 |
336 | LA PETITE FILLE |
Ah c'est celle-l? qui est ma belle maman. |
Acte 3, sc. 5, LA PETITE FILLE, phrase 2 |
337 | LA VEUVE |
Oui, car les premiers mouvements sont trompeurs. |
Acte 3, sc. 5, LA VEUVE, phrase 1 |
338 | LE VIEILLARD |
En faut-il davantage , il n'y a que les premiers mouvements qui soient vrais, parce qu'ils sont naturels, viens ma fille, viens embrasse ton papa. |
Acte 3, sc. 5, LE VIEILLARD, phrase 1 |
339 | LE VIEILLARD |
C'est moi qui suis ton papa, car je suis le mari de ta maman. |
Acte 3, sc. 5, LE VIEILLARD, phrase 1 |
340 | LA PETITE FILLE |
Ca ne fait rien, car tenez, c'est celui-l? qui est mon vrai papa. |
Acte 3, sc. 5, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
341 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Vous voyez la fausset? de vos id?es ; vous ajoutez foi ? des visions. |
Acte 3, sc. 5, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
342 | VALÈRE |
Vous ?tes une petite sotte, voil? votre p?re. |
Acte 3, sc. 5, VALÈRE, phrase 1 |
343 | LA VEUVE |
Je vous dis qu'elle se trompe en m?re comme en p?re. |
Acte 3, sc. 5, LA VEUVE, phrase 1 |
344 | LA VEUVE |
Venez me parler ? moi, je vous donnerai tant de bonbons. |
Acte 3, sc. 5, LA VEUVE, phrase 1 |
345 | LA PETITE FILLE |
Je vous dis que ce n'est pas vous qui ?tes ma man, vous ?tes trop laide et trop vieille. |
Acte 3, sc. 5, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
346 | LA VEUVE |
Ah la petite malheureuse, c'est une petite fille ramass?e, je vous la laisse Monsieur, je vous la laisse. |
Acte 3, sc. 5, LA VEUVE, phrase 1 |
347 | LE VIEILLARD |
Je n'en veux point, Madame, je n'en veux point, je renonce ? la fille et ? la m?re. |
Acte 3, sc. 6, LE VIEILLARD, phrase 1 |
348 | LA PETITE FILLE |
Ah le m?chant papa, j'aime bien mieux l'autre, je m'en vais le chercher. |
Acte 3, sc. 7, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
349 | LE VIEILLARD |
?coute Nourricier, si tu veux gagner de l'argent, il n'y a qu'un mot, j'ai ? pr?sent cette petite fille-l? en horreur, il faut que tu rendes t?moignage qu'elle est ? la Veuve, et qu'elle n'est point ? moi. |
Acte 3, sc. 8, LE VIEILLARD, phrase 2 |
350 | LE NOURRICIER |
H? mais Monsieur, si vous le voulez je ferai qu'? n'y sera pas, et qu'on verra ?a clair comme si il faisait clair de lune. |
Acte 3, sc. 8, LE NOURRICIER, phrase 1 |
351 | LE VIEILLARD |
Si, tu nous donne cet ?claircissement, je te promets cent louis d'or que j'ai sur moi. |
Acte 3, sc. 8, LE VIEILLARD, phrase 1 |
352 | LE NOURRICIER |
Vous promettez, c'est beau et bon, mais vous vouliais mettre au jeu, et que Mademoiselle Toinette garde les enjeux, car c'est que je n'aurai jamais l'esprit de vous les demander quand j'aurais tout dit. |
Acte 3, sc. 8, LE NOURRICIER, phrase 1 |
353 | LE VIEILLARD |
Les gens b?tes sont toujours m?fiants. |
Acte 3, sc. 8, LE VIEILLARD, phrase 1 |
354 | LE NOURRICIER |
Excusez la b?tise. |
Acte 3, sc. 8, LE NOURRICIER, phrase 1 |
355 | LE VIEILLARD |
Tiens Toinette, tiens, je te remets ma bourse entre les mains, tu la lui donneras en cas qu'il prouve clairement que le petite fille n'est pas la mienne. |
Acte 3, sc. 8, LE VIEILLARD, phrase 1 |
356 | LE NOURRICIER |
Allez dans la salle, je m'en vas chercher quelque brimborions, de papier qu'il faut pour ?a. |
Acte 3, sc. 8, LE NOURRICIER, phrase 1 |
357 | LE VIEILLARD |
Je te laisse. |
Acte 3, sc. 8, LE VIEILLARD, phrase 1 |
358 | TOINETTE |
Comment feras-tu donc pour gagner ces cent louis-l?, est-ce que la chose est vraie, ou si tu le feras croire vraie quoi qu'elle soit fausse, parle-donc, pourquoi ne m'as-tu pas dit ce secret. |
Acte 3, sc. 9, TOINETTE, phrase 1 |
359 | LE NOURRICIER |
C'est que je ne dis jamais mes secrets qu'? mesure que ?a me profite, vous avez d?j? de l'argent, je m'en vas vous en faire bailler encore, et je partagerons. |
Acte 3, sc. 9, LE NOURRICIER, phrase 1 |
360 | TOINETTE |
Quel est donc son dessein, je n'y comprends rien. |
Acte 3, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
361 | ANGÉLIQUE |
Ah Toinette je suis d?sol?e de toutes les mani?res, voil? mon oncle ent?t? d'une jalousie si violente, qu'il veut absolument se s?parer d'avec sa femme, elle est outr?e de d?sespoir, elle appris mes int?r?ts avec tant de g?n?rosit?, que je suis touch?e de son malheur, autant qu'elle m?me, mon oncle est un homme ? ne revenir jamais de ses soup?ons, ah ma pauvre Toinette il ne reviendra jamais, non plus que de la haine qu'il a con?ue contre Val?re. |
Acte 3, sc. 11, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
362 | TOINETTE |
Je ne vois point de rem?de ? cela,tenez qu'est ce que le nourricier n?gocie-l? avec la veuve, Val?re est avec eux. |
Acte 3, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
363 | LE NOURICIER |
N'ayez pas peur Madame nya point de mal de tout dire devant Mademoiselle Toinette. |
Acte 3, sc. 12, LE NOURICIER, phrase 1 |
364 | LA VEUVE |
Je veux bieu mettre la bague, entre les mains de mon neveu, puisque tu ne te fie pas ? ma. parole. |
Acte 3, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
365 | LE NOURRICIER |
Je vous demande excuse mais c'est mon naturel d'?tre comme-?a craintif. |
Acte 3, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
366 | VALÈRE |
Cette bague vaut cent pistoles, je te la remettrai entre les mains en cas que tu prouves ce clairement que tu nous promets. |
Acte 3, sc. 12, VALÈRE, phrase 1 |
367 | ANGÉLIQUE |
Peut-on savoir, Madame, de quoi il est question. |
Acte 3, sc. 12, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
368 | LE VIEILLARD |
Je viens voir Madame si vous voulez que nous fassions un accommodement avant que de nous quitter. |
Acte 3, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
369 | LA VEUVE |
Voyons l'accomodement que vous voulez faire. |
Acte 3, sc. 13, LA VEUVE, phrase 1 |
370 | LE VIEILLARD |
Voulez-vous nous en rapporter ? ce que nous diront la Nourrice et le Nourricier. |
Acte 3, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
371 | LA VEUVE |
Tr?s volontiers. |
Acte 3, sc. 13, LA VEUVE, phrase 1 |
372 | LE VIEILLARD |
Il faut signer que nous nous en tiendrons ? leur d?cision. |
Acte 3, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
373 | LA VEUVE |
Je le veux bien, mais il n'y a point ici de Notaire. |
Acte 3, sc. 13, LA VEUVE, phrase 1 |
374 | LE VIEILLARD |
Il faut emmener avec nous ? Paris le nourricier, la nourrice et la petite fille, et nous choisirons un arbitre, un homme de t?te. |
Acte 3, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
375 | LE NOURRICIER |
Ni a que faire d'aller ? Paris pour chercher un homme de t?te, vla-t-il pas la mienne, je vas vous arbitrager tout seul, comme si j'?tais quinze. |
Acte 3, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
376 | LA NOURRICE |
Tu vas-donc prononcer leur sentence. |
Acte 3, sc. 13, LA NOURRICE, phrase 1 |
377 | LE NOURRICIER |
Je vas leux dire tout comme ?a est, ne le veux-tu pas bien, je m'en vas parler avec les papiers. |
Acte 3, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
378 | LA NOURRICE |
Quels papiers font ?a donc. |
Acte 3, sc. 13, LA NOURRICE, phrase 1 |
379 | LE NOURRICIER |
Ces papiers-l? c'est les certifications du Cur? et du Tabellion, comme vos deux petites filles ont ?t? enterr?es toutes les deux ? notre Paroisse. |
Acte 3, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
380 | LA NOURRICE |
Cela est vrai, et pour faire ma petite fille Bourgeoise, je f?mes le stratag?me. |
Acte 3, sc. 13, LA NOURRICE, phrase 1 |
381 | LE NOURRICIER |
Oui la petite fille est du cru de ma femme, et je n'y avons pas nui. |
Acte 3, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
382 | VALÈRE |
Il a fait ce qu'il a promis, la bague est ? lui. |
Acte 3, sc. 13, VALÈRE, phrase 1 |
383 | TOINETTE |
Qu'est-ce donc Monsieur, est-ce que cela n'est pas dans les formes. |
Acte 3, sc. 13, TOINETTE, phrase 1 |
384 | LE VIEILLARD |
Il n'y manque rien, mais je songe ? demander pardon ? ma femme de l'injure que je lui ai faite. |
Acte 3, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
385 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Ce faux instinct de la petite fille vous gu?rira peut-?tre de vos superstitions. |
Acte 3, sc. 13, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
386 | ANGÉLIQUE |
Vous avez aussi offens? Val?re, mon oncle. |
Acte 3, sc. 13, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
387 | TOINETTE |
Il faut les marier au plus vite, afin qu'ils accomplissent le r?ve de Monsieur. |
Acte 3, sc. 13, TOINETTE, phrase 1 |
388 | LE VIEILLARD |
J'y consens, mais pour punir ce maraud de nourricier, qui nous a attrap?, il payera les frais de la noce car nous souperons chez lui. |
Acte 3, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
389 |
LE NOURRICIER |
Il me vient in instinct, |
Acte 3, sc. 13, v. 6 |
390 |
LE NOURRICIER |
Margu? je le devine, |
Acte 3, sc. 13, v. 7 |
391 |
LE NOURRICIER |
Ces Messsieurs payeront les frais, |
Acte 3, sc. 13, v. 8 |