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Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | FLORIDAN |
Quel insolent se vient opposer ? mes l?gitimes d?sirs, impudent ton sang lavera ce crime. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 1 |
2 | FLORIDAN |
Belle Parth?nice je pense qu'apr?s que je vous aurai d?duit mes raisons, vous ne... |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 1 |
3 | FLORIDAN |
Il y a d?j? quelques jours que son intention m'est connue, et si d?s lors qu'elle ?clata je ne fis ce que je pus pour en divertir l'effet, je veux que la Terre honteuse de me soutenir m'?touffe dans l'horreur de ses ab?mes ; mais que pourrais-je contre les inclinations d'une personne ? qui la Nature a donn? sur mes volont?s une puissance si absolue ? |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 5 |
4 | FLORIDAN |
Or mon fils, ajouta-t-elle, tu n'ignores pas ce que peut aujourd'hui ce m?tal, cet Or que les hommes ont ?t? cherch? jusques dans les entrailles de la terre ; tu sais qu'en ce Si?cle perverti on ne fait ?tat que de ceux qui se vantent d'un nombre de tr?sors amass?s, et que le plus honn?te homme du monde para?trait sot sous le visage de la pauvret? : l'Or ouvre des portes qui r?sisteraient ? la foudre des canons, et enfin il a le pouvoir, tant notre imagination en est bless?e, de faire quelquefois asseoir des b?tes dans le tr?ne m?me des Dieux : c'est pour cela que je te conseille de suivre la maladie du temps, et de prendre plut?t C?linde riche, que Parth?nice, avecque peu de biens. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 3 |
5 | PARTHÉNICE |
Ah Floridan, pour Dieu rentre en toi-m?me, parle ? ton souvenir de mes actions pass?es, et demande-lui s'il en a remarqu? une seule qui soit digne de ton infid?lit?. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 3 |
6 | PARTHÉNICE |
Quoi, ces caresses que tu soulais nommer le doux entretien de ta vie, et que d?sormais je nommerai la triste cause de ma mort, seront-elles absolument bannies de ta m?moire, aussi bien que tes promesses et tes serments ? |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 4 |
7 | PARTHÉNICE |
L'inconstance a-t-elle des charmes plus puissants que ceux de mes regards, et les Dieux que tu as si souvent appel?s pour t?moins ; auront-ils si peu de justice que de laisser impunie une trahison qui les offense, et qui me perd ? |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 5 |
8 | FLORIDAN |
Madame, je ne doute pas que votre amour ne condamne mon ob?issance, mais il n'arrivera jamais qu'? faute d'ob?ir, ma m?re ait droit d'accuser mon amour ; je dis cette v?rit? avecque regret, car sans ?tre le plus ingrat de tous les hommes, je ne saurais nier que je ne doive beaucoup aux honn?tes libert?s dont votre amiti? m'a permis de jouir : mais belle Parth?nice, si vous croyez que je vous sois extr?mement oblig? pour avoir nourri de quelques faveurs le repos de ma vie, jugez ce que je ne dois point ? celle sans qui je n'eusse jamais vu ni Parth?nice ni le jour. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 1 |
9 | PARTHÉNICE |
Et bien ; puisque le souvenir des larmes dont tes yeux ont mouill? tant de fois mon sein, ni celles que je verse maintenant ne sont capables d'amollir la duret? de ton coeur, change hardiment, et triomphe en m?me temps de mon amour et de ma vie : tu ?prouveras jusqu'? quel point de fureur se peut convertir une patience outrag?e ; tu sauras que sous le corps d'une fille, je porte un esprit capable de me faire imiter les plus grandes actions que le d?sespoir ait inspir?es ? ceux que l'Amour et la fortune n'ont pas mieux trait?s que moi. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 1 |
10 | PARTHÉNICE |
Mais perfide, mais trompeur, si tu veux d'un seul coup arr?ter mon bras et ma r?solution, ou quitte le funeste dessein qui te fait consentir ? ce changement, ou toi-m?me ex?cute ce que ta trahison me va forcer d'entreprendre, plonge dans mon sein ce fer qui n'est pas plus dur ni plus insensible que toi, aussi bien ma seule mort te peut dispenser de tes promesses ; que si autrefois une seule goutte de mon sang a pu te rappeler du tr?pas ? la vie, qui t'oblige ? le m?priser maintenant que prodigue de ce bien je ne m'en veux pas r?server une seule goutte ? |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 2 |
11 | FLORIDAN |
Mais puisqu'il m'est permis d'user envers vous du droit des vainqueurs, je vais appendre cette ?p?e sur un Autel consacr? ? l'Amour : que si l'on entreprend de vous faire quelque outrage, servez-vous de ce que la nature a donn? si avantageusement ? votre sexe, qui n'a besoin pour assujettir les hommes, d'employer d'autres armes que celles de ses yeux. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 2 |
12 | PARTHÉNICE |
Ah faibles armes ! |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 1 |
13 | PARTHÉNICE |
Comme il n'a plus d'yeux pour voir mes ennuis, il n'a plus d'oreilles pour ou?r mes plaintes : et ce parjure a voulu ajouter ? la qualit? d'insensible, celle de ne pouvoir ?tre vu. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 4 |
14 | PARTHÉNICE |
Il faut bien que cela soit ; car enfin tu n'as pas d? manquer de poudre, puisque toutes mes esp?rances y sont r?duites ? |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 4 |
15 | PARTHÉNICE |
Je sais ce que c'est, tu as manqu? d'amorce aussi bien que mes yeux ; ou si tu en as eu elle n'a pu avoir son effet, pour avoir ?t? d?tremp?e dans l'humidit? de mes larmes. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 7 |
16 | PARTHÉNICE |
Allons plut?t nous ?claircir de cette doute, et chercher ? ma disgr?ce un rem?de moins violent, j'aurai toujours assez de temps pour recourir aux extr?mes, et quelques accidents que la fortune me pr?pare, elle ne saurait m'interdire de mourir quand il me plaira : aussi bien on entend d?j? force bruit par les rues, les paysans vont au travail, tous les marchands ouvrent leurs boutiques ; et il semble que le Soleil se h?te pour me venir accuser sous cet habit, d'un changement presque aussi punissable, que celui de Floridan. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 12 |
17 | DORICE |
De vous dire maintenant les consid?rations qui m'ont port?e ? cette recherche, je l'estime en quelque fa?on hors de propos, puisque cela ne se peut sans que j'y m?le un r?cit de vos louanges, dont je craindrais que le discours (quoique v?ritable et m?rit?) vous m?t quelque rougeur au front, et en l'esprit quelque petit soup?on de flatterie : toutefois il me sera bien permis de dire, que l'illustre nom que vous portez, et que vos Anc?tres ont rendu fameux depuis plusieurs si?cles ; que la noblesse de votre sang, dont l'origine se tire d'aussi loin que la naissance de cette Monarchie : que vos vertus particuli?res, dont l'?clat se va rendre le plus bel exemple qu'on puisse laisser ? la post?rit? ; et qu'enfin les perfections qui se remarquent au corps et en l'?me de C?linde font une partie des charmes qui m'ont vaincue en faveur de Floridan. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 2 |
18 | DORICE |
? consentement qui m'oblige ; ? promesse en faveur de laquelle je vous embrasse mille fois : votre parole que je tiens plus inviolable qu'un voeu qui serait fait ? quelque Divinit?, approche si fort mes esp?rances de leur effet, qu'? peine que je ne les prenne pour une chose m?me : toutefois certain scrupule m?le encore quelque amertume parmi les douceurs de ce bien, qui est que C?linde, peut-?tre engag?e ailleurs d'affection, ne rendra pas ses d?sirs conformes aux n?tres. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 1 |
19 | AMINTOR |
C?linde, bien que rest?e sans m?re depuis longtemps, a trouv? dans mes soins une nourriture si glorieuse, que je ne la saurais croire coupable du crime dont vous la soup?onnez : d'autant mieux que n'ayant eu qu'elle ? gouverner, et elle n'ayant eu ? partager mon affection avecque nul autre enfant, il serait difficile que je n'eusse imprim? dans son ?me les caract?res dont on marque l'honneur et la vertu. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 2 |
20 | AMINTOR |
Croyez-moi, Dorice, si les p?res avaient rel?ch? de leur s?v?rit? sur ce point-l?, on verrait d'extr?mes d?sordres dans les familles ; d'autant mieux que le premier fris?, le premier poudr?, qui donnerait dans la vue d'une fille, en ferait presque aussit?t sa femme que sa Ma?tresse. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 2 |
21 | AMINTOR |
Sur ce sujet en attendant que C?linde ach?ve de s'habiller, je vous r?citerai un effet ?trange, et qui arriva en Italie au voyage que j'y fis pour apprendre mes exercices suppos? que cela ne vous ennuie point. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 2 |
22 | AMINTOR |
Elle par je ne sais quel destin ennemie de son sexe, me soutient, qu'? peine trouverait-on aujourd'hui une fille bien r?sign?e ? la volont? de ses parents ; et moi au contraire je soutiens, qu'? peine en trouverait-on une qui voul?t sortir des termes de son devoir, que t'en semble ? |
Acte 1, sc. 3, AMINTOR, phrase 3 |
23 | CÉLINDE |
Arrache ? Jupiter la plus pesante de ses foudres, et r?duis en poudre ce corps : mais non, il suffit de tes flammes, elles sont capables de me consommer. |
Acte 1, sc. 3, CÉLINDE, phrase 5 |
24 | CÉLINDE |
Mais je pense que voici encore un message qui me vient d?fendre la libert? de soupirer : que veux-tu, Page ? |
Acte 1, sc. 3, CÉLINDE, phrase 4 |
25 | LUCIDOR |
Non non, crois plut?t que le feu dont il br?le nos coeurs, vient d'un flambeau qui ne donne sa lumi?re que pour r?gler les plus belles actions de notre vie ; et que de m?me que l'homme est Roi des animaux, pour ce qu'il est capable de raison, celui doit ?tre Roi des hommes qui est plus capable d'amour. |
Acte 2, sc. 1, LUCIDOR, phrase 4 |
26 | LUCIDOR |
Mais ceux qui aiment purement pour la vertu, ne se lassent jamais d'aimer ; l'objet de leur passion est beaucoup au-dessus de toutes les autres causes : et comme il est louable et l?gitime parfaitement, aussi ne produit-il jamais de mauvais effets en nos ?mes. |
Acte 2, sc. 1, LUCIDOR, phrase 5 |
27 | LUCIDOR |
En effet tu reconnais aussi bien que moi les bonnes qualit?s qu'elle poss?de, tu sais qu'elle est belle jusqu'au point de ne pouvoir ?tre vue d'un homme sans me faire incontinent un rival ; et cependant, oublieuse en ma faveur de l'exc?s de ses m?rites, comme je prends plaisir de la voir triompher de mes d?sirs, elle est bien aise que je me vante d'?tre Roi de ses pens?es. |
Acte 2, sc. 1, LUCIDOR, phrase 7 |
28 | LUCIDOR |
Sa volont? me fait des lois, et partout o? je porte mes inclinations, elle y joint en m?me temps les siennes ; de sorte que dans l'agr?able confusion de nos esprits, on peut dire qu'en nous une ?me seule agit par l'organe des deux corps. |
Acte 2, sc. 1, LUCIDOR, phrase 8 |
29 | LUCIDOR |
Je t'avoue, Philindre, que mon bonheur est extr?me comme sa beaut?, et qu'il est aussi bien au-dessus de mes esp?rances, que je suis au-dessus de mes rivaux : je reconnais ma fortune, et ne doute pas que je ne sois punissable dans la vanit? que j'en ai devant toi ; mais puisque celle qui fait mes destin?es consent que je ne te cache rien, jette, je te supplie, les yeux sur ce papier, et tu verras si j'ai mal d?crit l'?tat pr?sent de ma vie. |
Acte 2, sc. 1, LUCIDOR, phrase 1 |
30 |
PHILINDRE |
Pour qui mes yeux aiment le jour, |
Acte 2, sc. 1, v. 16 |
31 |
PHILINDRE |
La piti? de mes mots soufferts, |
Acte 2, sc. 1, v. 19 |
32 |
PHILINDRE |
A si bien rang? sous mes fers |
Acte 2, sc. 1, v. 20 |
33 | LUCIDOR |
Je vois des brouillards devant mon Soleil, dont je crains qu'il se forme un orage qui n'?clate qu'? ma confusion ; la trace de ces larmes, qu'en vain un mouchoir officieux essaie de me cacher, et cette p?leur qui triomphe des roses de son teint, sont les infaillibles marques de quelque malheur advenu. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 2 |
34 | LUCIDOR |
Madame, si jamais la piti? trouva place dans votre coeur, si le nom de Lucidor est encore doux ? votre m?moire, belle C?linde, de gr?ce ?claircissez mes doutes, et ne me laissez pas ? la merci de mes soup?ons. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 3 |
35 | CÉLINDE |
Cet Oracle que tu viens consulter est le m?me qui depuis une heure a prononc? contre toi un arr?t plus rude que mille morts ; et cette p?leur que tu remarques en moi, est bien un t?moignage de ma douleur, mais elle est aussi une preuve de ma d?faite : car pour ne retenir pas davantage ton esprit en suspens, je te dirai que je viens de rendre un combat, o? au lieu de sang j'ai vers? une infinit? de larmes : j'avais pour partie et pour ennemi celui qui est mon tout, et que la Nature m'ordonne de ch?rir par-dessus tout le reste des hommes. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 1 |
36 | CÉLINDE |
Amintor a tir? cette parole de moi, j'ai disput? inutilement la libert? de disposer de mes inclinations, une violence injuste, mais in?vitable, l'a gagn? par-dessus la force de mes raisons. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 1 |
37 | LUCIDOR |
Mais, Madame, cet arr?t peut bien faire que je vous perde, non pas que Floridan cueille les Myrtes que vos promesses m'avaient destin?s ; en leur place mon courage lui pr?pare des Cypr?s, et au lieu de lit je lui veux creuser un tombeau, o? la terre lui fasse jour pour aller faire l'amour aux Ombres. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 2 |
38 | LUCIDOR |
Promesses mensong?res, frivoles serments, trompeuses esp?rances, et surtout mis?rable et infortun? Lucidor. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 4 |
39 | CÉLINDE |
Tu sais que je promis de sortir plut?t du monde que du respect que je dois ? mes parents, et si j'observe maintenant cette promesse, peux-tu, sans injustice, m'accuser de te manquer de foi ? |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 5 |
40 | LUCIDOR |
Donc pour ne porter pas les effets de ma rage plus loin que leur cause, et pour commencer d'assouvir la haine que le Ciel a pour moi, voici un papier o? j'avais peint mes triomphes d'une encre d?sormais aussi noire que ma fortune ; mais puisque l'esp?rance dont je m'?tais flatt? ne subsiste plus, et que ce dernier accident me met dans l'?me un Vautour qui la d?chire, il aura le m?me sort, |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 2 |
41 | LUCIDOR |
Que j'embrasse vos genoux, et que j'adore avec humilit? celle que mes douleurs ont touch?e, et de qui la bont? prend un soin particulier de ma vie. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 2 |
42 | LUCIDOR |
qui deviez ?tre les marques de ma douleur, revenez me parler encore de mes contentements, pardonnez ? ma fureur l'injure que je vous ai faite. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 1 |
43 | LUCIDOR |
Que ne pouvez-vous ?tre r?unis comme nous le sommes C?linde et moi, chers papiers, Madame. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 3 |
44 | CÉLINDE |
Ne passe pas plus outre ni en la demande ni en l'effet, pour ne me donner pas la peine, et peut-?tre le d?plaisir de te refuser ; si tu commences ? faillir, ton outrecuidance me dispensera de mes promesses. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 1 |
45 | CÉLINDE |
Puisque la connaissance que vous avez de mes affaires, me fait juger inutile de vous en taire les particularit?s, je vous dirai, ch?re Parth?nice, que je re?ois Floridan comme un homme, qui fortifi? de l'autorit? de mon p?re, veut emporter par force une place qui ne se doit rendre que par amour. |
Acte 2, sc. 3, CÉLINDE, phrase 2 |
46 | PARTHÉNICE |
Pourquoi faut-il que j'aggrave ma douleur, par un nouveau r?cit de mes folies ? |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 2 |
47 | PARTHÉNICE |
D?s lors ses int?r?ts furent les miens, et dans l'extr?me ressentiment qu'il avait pour moi, mes joies et mes douleurs paraissaient toujours peintes sur son visage. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 7 |
48 | PARTHÉNICE |
Je ne sais si son feu ressemblait ? ceux qu'un peu de cire nourrit, et que la quantit? suffoque ; mais j'y trouve de l'apparence, puisqu'il ne m'a quitt?e que lorsque mes caresses plus ardentes lui ont donn? toutes les preuves d'amiti? qu'il pouvait exiger de ma vertu. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 10 |
49 | PARTHÉNICE |
Si son inconstance a touch? mon esprit, j'en laisse Juges ceux qui ont ?t? trahis comme moi ; tant y a que ce matin l'ayant surpris en son d?lit, et mes transports m'ayant fait en vain attenter contre sa vie, je suis rest?e sans rem?de, si votre piti? ne m'en laisse d?sormais esp?rer. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 11 |
50 | PARTHÉNICE |
J'ai honte de vous proposer d'?tre sage ? mes d?pens, mais puisque pour vous persuader je n'ai rien de plus puissant que mon exemple, pour l'amour de moi, C?linde, gardez-vous de tomber dans le pr?cipice o? je me vois pr?te de p?rir. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 12 |
51 | PARTHÉNICE |
Cette promesse fait revivre mes esp?rances d?j? mortes sous les atteintes d'une insupportable jalousie, et je n'ai pas moins d'obligation ? ma parole que vous me donnez, qu'en aurait un criminel ? celui qui lui ferait lire sa gr?ce au lieu de l'arr?t de sa mort. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 1 |
52 | FLORIDAN |
Enfin ce qu'est l'Aurore ? ces petits feux qui brillent durant la nuit, on peut dire que C?linde l'est aux Dames de cette Cour, ce qu'elles ont d'?clat ne sert qu'? relever les traits de son visage ; dont le charme p?n?tre les coeurs avec la m?me facilit?, qu'on voit le Soleil faire jour ? ses rayons dans un bocage que l'Hiver a d?pouill?, et ? qui le Printemps n'a pas encor rendu toutes ses feuilles. |
Acte 2, sc. 4, FLORIDAN, phrase 1 |
53 | FLORIDAN |
Si vous donnez vos yeux ? Parth?nice, donnez votre coeur ? Floridan, ou pour le moins permettez qu'il s'approche de mes flammes, peut-?tre quelque ?tincelle le pourra toucher. |
Acte 2, sc. 4, FLORIDAN, phrase 2 |
54 | FLORIDAN |
Si mes souhaits ?taient exauc?s, les jours qui me retardent la possession de C?linde, ne mesureraient leur dur?e qu'? celle des moments ; et si la peine que je souffre ne doit ?tre limit?e que de l'espace d'un mois, ce mois se verrait termin? dans le seul espace d'une journ?e. |
Acte 2, sc. 5, FLORIDAN, phrase 1 |
55 | CÉLINDE |
Et pl?t au Ciel que sans offenser mon devoir, je pusse lui en donner des preuves aussi fortes que je sais que ma passion est v?ritable, je pense que mes caresses pr?viendraient ses d?sirs : mais puisqu'en l'?tat o? je suis il faut qu'il se contente de ma parole, je veux pour la rendre plus inviolable, que Lucidor en soit irr?prochable t?moin. |
Acte 2, sc. 5, CÉLINDE, phrase 1 |
56 | FLORIDAN |
Je n'en saurais dire la raison, pour moi je sais encore tous mes vers. |
Acte 2, sc. 5, FLORIDAN, phrase 1 |
57 | AMINTOR |
Sus donc, C?linde, allez de bonne heure mettre ordre ? tout ce qu'il faut, allez-vous faire donner les clefs de ma garde-robe, de tout temps assez bien pourvue d'une grande diversit? d'habits ; fouillez tout, renversez tout, je vous le permets, ? condition qu'on ne parle que de jouer et de se r?jouir ; cependant je prendrai le soin d'en avertir Dorice, et d'y convier nos plus intimes amis. |
Acte 2, sc. 5, AMINTOR, phrase 1 |
58 | AMINTOR |
Maintenant je confesse que tes gr?ces sont au-dessus de notre m?rite, comme ta cl?mence est au-dessus de nos forfaits : ma joie qui a cela de commun avec la douleur, qu'? peine se peut-elle exprimer que par des larmes, m'oblige ? vouer sur tes Autels une ?ternelle suite de victimes. |
Acte 2, sc. 5, AMINTOR, phrase 4 |
59 | AMINTOR |
Autrefois elles ont ?t? le divertissement des grands Monarques, et les R?publiques m?mes en ont us? pour donner quelque horreur du vice et de l'amour pour la vertu ; que si j'en avais le temps, je ferais conna?tre qu'il n'est rien de plus honn?te, de plus plaisant, ni de plus utile, mais je crois qu'ils vont sortir. |
Acte 3, sc. 1, AMINTOR, phrase 1 |
60 |
AKIOR |
D?fendent ? mes mains d'assister mon courage, |
Acte V1, sc. S1, v. 64 |
61 |
HOLOFERNE |
Se h?te s'il te veut affranchir de mes fers. |
Acte V1, sc. 3, v. 150 |
62 |
HOLOFERNE |
Leur ruine accro?tra la gloire de mes faits : |
Acte V1, sc. 3, v. 154 |
63 |
HOLOFERNE |
Ou si vous retardez mes exploits triomphants |
Acte V1, sc. 3, v. 157 |
64 |
HOLOFERNE |
Et je vous r?duirai par l'effort de mes armes |
Acte V1, sc. 3, v. 159 |
65 |
HOLOFERNE |
? ne boire d'autre eau que celle de vos larmes. |
Acte V1, sc. 3, v. 160 |
66 |
ABRA |
Mesurez votre envie au pouvoir d'une femme, |
Acte V2, sc. 1, v. 172 |
67 |
JUDITH |
Reposez-vous sur moi du succ?s de vos armes, |
Acte V2, sc. 1, v. 199 |
68 |
JUDITH |
Que vos yeux cependant me pr?tent quelques larmes |
Acte V2, sc. 1, v. 200 |
69 |
MOAB |
Ta gloire a des appas dont les charmes vainqueurs |
Acte V2, sc. 3, v. 225 |
70 |
JUDITH |
Grand Roi ne t'enquiers pas plus avant de mes soins, |
Acte V2, sc. 3, v. 229 |
71 |
JUDITH |
Mes yeux te les diront, ils en sont les t?moins : |
Acte V2, sc. 3, v. 230 |
72 |
HOLOFERNE |
Ah je m'en doutais bien que l'exc?s de ses charmes |
Acte V3, sc. 1, v. 255 |
73 |
HOLOFERNE |
Trouverait un triomphe au milieu de mes armes, |
Acte V3, sc. 1, v. 256 |
74 |
HOLOFERNE |
Ah comment pouvez-vous beaux yeux rois de nos ?mes |
Acte V3, sc. 1, v. 263 |
75 |
HOLOFERNE |
D'un si petit rayon produire tant de flammes ? |
Acte V3, sc. 1, v. 264 |
76 |
HOLOFERNE |
Attendons ? loisir le Messager commis |
Acte V3, sc. 1, v. 273 |
77 |
JUDITH |
Allons, d?j? la nuit en faveur de de mes voeux |
Acte V3, sc. 3, v. 321 |
78 |
JUDITH |
Les ?clairs de mes yeux aux foudres de ma main. |
Acte V3, sc. 3, v. 326 |
79 |
HOLOFERNE |
D'avoir presque noy? mes forces dans le vin, |
Acte V3, sc. 4, v. 338 |
80 |
HOLOFERNE |
? mes sens assoupis de ce repas funeste : |
Acte V3, sc. 4, v. 340 |
81 |
HOLOFERNE |
Ah sommeil pour ce coup ?coute mes pri?res, |
Acte V3, sc. 4, v. 343 |
82 |
HOLOFERNE |
Mais tu fermes d?j? mes pesantes paupi?res. |
Acte V3, sc. 4, v. 344 |
83 |
JUDITH |
Adieu, retire-toi, mes desseins importants |
Acte V3, sc. 5, v. 353 |
84 | CÉLINDE |
Parents, que d?sormais je nomme barbares, ?tonnez-vous de votre tyrannie, non pas de mon action : votre violence et mon d?sespoir sont les meurtriers de Floridan ; et vous ?prouvez aujourd'hui combien ?tait injuste la loi par laquelle vous me vouliez contraindre ? trahir les flammes de Lucidor : il est mon mari depuis longtemps, et nul homme sans mourir ne pouvait m'emp?cher d'?tre sa femme. |
Acte V3, sc. 5, CÉLINDE, phrase 1 |
85 | DORICE |
Son crime ne manquera pas de ch?timent, ou je manquerai de vie, car je vais faire armer pour ma vengeance, la Justice du Ciel et celle des hommes. |
Acte V3, sc. 5, DORICE, phrase 1 |
86 | PARTHÉNICE |
Ah C?linde, que vous allumez un grand combat dans mon ?me entre l'Amour et l'Amiti?, et que ces deux puissances, bien que comprises sous une m?me passion, excitent en moi des mouvements contraires ; l'une me fait d?sirer votre ruine, comme vous avez d?truit mes plaisirs, et l'autre condamnant ce d?sir, rejette la principale cause de cet ?trange accident sur moi mis?rable, qui vous ai conjur?e de ne vouloir jamais ?pouser Floridan. |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 11 |
87 | PARTHÉNICE |
C'est ? mes pri?res que je dois imputer la cause de sa mort, elles ont sollicit? votre courage, elles ont donn? la premi?re nourriture au feu de votre fureur, et si quelqu'un doit ?tre ch?ti? pour ce forfait, on ne s'en doit prendre qu'? Parth?nice : et pourtant C?linde et Lucidor languissent ? cette heure sous des m?mes fers, et quelque opinion que j'aie d'?tre coupable, je ne vois personne qui se pr?sente pour me punir. |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 15 |
88 | PARTHÉNICE |
N'est-ce point qu'il faut que mes mains suppl?ent ? ce d?faut, et qu'elles servent de Bourreaux pour ex?cuter l'arr?t de mon propre jugement qui me condamne ? |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 16 |
89 | PARTHÉNICE |
Si cela est, pr?parez-vous mes mains ? d?chirer ce sein et ce visage, disposez-vous ? vous plonger dans les ondes de mes cheveux, pour m'en montrer la racine, imitant le p?cheur, qui pour laisser plus de libert? ? la ligne, arrache des bords d'une rivi?re jusqu'? la tige des roseaux. |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 17 |
90 | FLEURIMON |
Je confesse, Madame, que vos larmes ne pouvaient ?tre vers?es pour une plus juste occasion. |
Acte 4, sc. 2, FLEURIMON, phrase 1 |
91 | DORICE |
Je ne doute pas qu'en l'?tat o? est Floridan, mes larmes ne soient le moindre rem?de que je puisse apporter ? son mal, mais si c'est une l?chet? de ne les pouvoir retenir, qu'on l'impute ? la violence de mon ressentiment, qui veut que je meure ou que je me venge. |
Acte 4, sc. 2, DORICE, phrase 1 |
92 | FLORIDAN |
Ah Madame, n'en dites pas davantage, la faute de C?linde a ses raisons ; et je ne croirais pas mentir quand je dirais que les Dieux m?mes l'autorisent. |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 1 |
93 | FLORIDAN |
Je ne saurais croire qu'un si l?che dessein ait occup? la pens?e d'un Gentilhomme : quoi que c'en soit, cela m'apprend que je ne dois rien esp?rer de C?linde, et que pour ?tre sage je n'y devais rien d?sirer ; ma conscience m'en a parl? souvent, mais, Madame, vous avez autrement dispos? de mes volont?s. |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 1 |
94 | FLORIDAN |
Si mon offense ?tait m?diocre, je pourrais oser ce que vous dites, mais il est de mon p?ch?, comme de certains crimes qui ne pouvant jamais avoir de gr?ce, limitent en quelque sorte la puissance de nos Rois : j'ai trop failli, Madame ; toutefois, si mon repentir, qui est pas moindre que ma faute, est une satisfaction assez grande pour expier ma trahison, recevez-le, ch?re Parth?nice, et accordez-lui, devant que j'expire, le pardon qui me peut faire mourir content. |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 1 |
95 | CÉLINDE |
Cessez, mes pens?e, de m'affliger par la m?moire d'un accident qui ne peut recevoir de rem?de, ou s'il faut que vous me fassiez souvenir de la mort de Floridan, que ce ne soit qu'afin de me faire songer aux moyens qui pourront mieux rendre connue l'innocence de Lucidor : mais il me semble que j'ai entrou? une voix qui se rapporte parfaitement ? la sienne : Dieux qu'un grand bien se m?lerait ? mes disgr?ces, si dans ma captivit? j'?tais au moins assez heureuse pour trouver la libert? de l'entretenir : si c'est lui je n'ai qu'? pr?ter l'oreille un peu attentivement, j'en serai bient?t hors de doute. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
96 | CÉLINDE |
Tu sais que le sujet de mes vers m'obligeait ? feindre seulement, mais quand j'ai eu le poignard pr?s de lui, et que je l'ai consid?r? come un voleur, qui, un moment apr?s, te devait ravir le prix de tes services, l'Amour, ou plut?t le d?sespoir, a donn? des forces ? ma r?solution : et bien que ma main, peu accoutum?e ? de semblables actions, trembl?t d'horreur, je n'ai pas laiss? d'achever mon entreprise, aimant bien mieux mourir, que tomber entre les mains de ce t?m?raire. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 3 |
97 | CÉLINDE |
Pour cela, cher ami, je serais bien aise de voir le tien : tous mes sens sont jaloux du privil?ge de mon ou?e, mais surtout il me semble que mes yeux sollicitent mon imagination, d'inventer un moyen de te voir : il y a longtemps que je fais des efforts pour cela, mais ces barreaux qui se h?rissent de pointes, semblent n'avoir de la duret? que pour r?sister mieux ? la violence de mes d?sirs ; et toi, cher Lucidor, es-tu dans la m?me contrainte que moi ? |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
98 | CÉLINDE |
Je te prie cher Lucidor, soulage mon humeur impatiente, et dis-moi si j'obtiendrai par lui le bien que mes d?sirs te demandent. |
Acte 4, sc. 4, CÉLINDE, phrase 2 |
99 | CÉLINDE |
Non non, Lucidor, ne crains point que je manque de r?solution pour affronter la mort la plus horrible ; et si tu prends la peine de bien ?tudier les traits qui sont dans mes yeux, tu seras contraint d'avouer qu'il est peu de personnes qui puissent porter dans les mis?res un coeur plus assur? que le mien. |
Acte 4, sc. 4, CÉLINDE, phrase 2 |
100 | LUCIDOR |
Pourquoi ne peuvent mes d?sirs obtenir au moins cet avantage, que je pusse baiser une fois ce qui me blesse, afin que je trouvasse quelque rem?de au lieu m?me d'o? j'ai re?u tant de mal : Belle C?linde, je m'imagine que mon sort a quelque chose de semblable ? celui qui pour avoir vu son visage dans l'eau, devint amoureux d'une image, qui lui fit perdre la vie faute d'en pouvoir jamais jouir. |
Acte 4, sc. 4, LUCIDOR, phrase 4 |
101 | CÉLINDE |
En effet, cher Lucidor, ce que tu vois dans ce miroir c'est toi-m?me ; car si l'Amant se change en la personne aim?e, et si l'?me vit mieux o? elle aime qu'o? elle anime, il faut de n?cessit? que ce que tu vois dans cette glace soit Lucidor, et ce que j'y vois soit C?linde : ne t'?tonne pas de me voir si savante, tu m'as autrefois appris cette Philosophie d'Amour ; et qui sait si par un privil?ge de ce Dieu, ce miroir n'a point la m?me vertu de repr?senter les ?mes, qu'avaient autrefois cette fontaine, qui du temps des Druides fut enchant?e dans le Forez ? |
Acte 4, sc. 4, CÉLINDE, phrase 1 |
102 | FLEURIMON |
Cela me fait souvenir d'une remarque que j'ai faite quelquefois en l'homme, et o? je n'ai pas trouv? un petit sujet d'?tonnement, c'est qu'il se voit si souvent, et a toutefois tant de peine ? se conna?tre : de l? proc?dent presque tous les maux dont nous sommes afflig?s ; et sans que j'en d?duise une quantit? d'exemples, la mort r?cente de Floridan en est une remarquable preuve. |
Acte 4, sc. 5, FLEURIMON, phrase 1 |
103 | FLEURIMON |
J'?tais all? pour rem?dier ? sa blessure, mais mon secours ?tant inutile au fils, je l'ai employ? en la personne de la m?re, qui se fondant en larmes, cherchait d?j? une invention pour mourir. |
Acte 4, sc. 5, FLEURIMON, phrase 2 |
104 | AMINTOR |
Si ma crainte est vraie, et que Floridan soit mort, qui me garantira de la honte que me pr?pare la Justice d'un Juge que nulle faveur ne corrompit jamais, je tremble ? la seule appr?hension de son supplice, mes cheveux se h?rissent, et mes pas chancelants sont les irr?prochables t?moins de la faiblesse o? je succombe ; ah C?linde ! |
Acte 4, sc. 6, AMINTOR, phrase 4 |
105 | ALCANDRE |
Ah si jamais j'eus quelque sujet de porter envie ? la condition de ceux qui vivaient durant l'innocence du premier ?ge, c'est depuis que la voix d'un peuple m'a ?lu souverain Magistrat pour pr?sider en ce tr?ne o? la Justice tient son empire, et pour y prononcer les D?crets des Dieux en faveur des innocents, ou ? la ruine des coupables ; car alors nulles actions ne pouvant porter le nom de crime, la n?cessit? de les punir n'avait pas introduit l'usage des Juges, et la malice des hommes n'avait point fait ?tablir de lois pour r?fr?ner les vices, puisque ces Monstres n'avaient pas encore vu le jour. |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 3 |
106 | ALCANDRE |
Mais depuis que l'Avarice et l'Ambition, pestes fatales ? l'Univers, commenc?rent d'infecter les ?mes, les vices naquirent, et cette innocence mourut ; la faim d'avoir, sema la discorde dans les familles, partagea l'inclination des peuples, et mit... |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 4 |
107 | DORICE |
Grand Alcandre, je demande leur mort, ou la vie de mon fils : son tr?pas ? qui je donne des larmes de sang, excuse ce d?sir de vengeance, et le d?plorable ?tat o? m'a d?j? r?duite la perte de cet appui parle clairement ? tout le monde de la justice de mon ressentiment. |
Acte 5, sc. 1, DORICE, phrase 1 |
108 | DORICE |
C?linde n'a mis qu'un moment ? me ravir celui que mes soins avaient conserv? depuis tant d'ann?es, et semble que sa trahison a pris plaisir d'?prouver, si en la mort de Floridan, mes douleurs seraient extr?mes comme en sa naissance. |
Acte 5, sc. 1, DORICE, phrase 2 |
109 | DORICE |
Sage et g?n?reux Alcandre, si je m'en plains jusqu'? d?sirer qu'une exemplaire punition expie son forfait, je fais ce que doit une m?re, de qui l'affliction est pr?te ? n'?tre born?e que des termes du d?sespoir, et mon int?r?t se m?le avecque celui de toute la Nature, qui pour s'emp?cher de p?rir, n'a point de meilleur rem?de que de faire punir les mauvaises actions. |
Acte 5, sc. 1, DORICE, phrase 3 |
110 | DORICE |
Je ne pense pas que celle de C?linde n'?clate assez dans la violence de ma douleur, outre qu'elle n'a pas besoin de t?moins, puisqu'elle a ?t? commise publiquement, et que tant?t sa confession a pr?venu mes doutes, comme si elle e?t d? tirer quelque sujet de gloire de l'exc?s de sa l?chet?. |
Acte 5, sc. 1, DORICE, phrase 4 |
111 | DORICE |
Quelle autre que vous a mis jamais une parfaite amiti? dans le nombre des crimes ? |
Acte 5, sc. 1, DORICE, phrase 8 |
112 | DORICE |
Cette m?moire me tue, Grand Alcandre, que votre justice ?gale ma douleur et l'offense de C?linde ; que ces deux victimes satisfassent les M?nes de mon fils : et parce que leur condition est assez consid?rable, pour faire un parti capable de les sauver des bras m?me de la mort, je demande que votre pr?sence dissipe cette crainte, et que votre autorit? s'oppose ? la faction de leurs conf?d?r?s. |
Acte 5, sc. 1, DORICE, phrase 11 |
113 | CÉLINDE |
Qu'on me sacrifie donc ? l'ombre de Floridan, et que pour assouvir la passion de Dorice, on invente un genre des peines qui exc?de la rigueur de tous les Tyrans, mon consentement s'accorde ? ce dessein ; mais s'il luit encore ?? bas quelque rayon de justice, qu'on d?livre un innocent, qu'on permette que libre des fers qui lui serrent les mains, il se puisse vanter de n'?tre d?sormais retenu que de mes cha?nes. |
Acte 5, sc. 1, CÉLINDE, phrase 3 |
114 | LUCIDOR |
Oui si l'ombre de Floridan pouvait ?tre consult?e, elle dirait bient?t qui de C?linde et de moi, doit ?tre puni comme coupable, ou conserv? comme innocent, elle vous apprendrait, grand Alcandre, que puisqu'il ?tait fatal ? Floridan de mourir pour elle, il n'importait que ce f?t d'un coup de sa main ou de ses yeux ; mais que ma seule jalousie ayant tram?e cette trahison, on s'en doit prendre ? moi comme ? la premi?re cause : en effet on n'a pas accoutum? de rompre le fer qu'un assassin a tremp? dans le sang de son fr?re, on s'attaque au meurtrier ; ainsi on doit ?pargner C?linde, puisque contrainte de c?der ? la force de mes persuasions, elle n'a servi en cet homicide, que d'instrument ? ma cruaut?. |
Acte 5, sc. 1, LUCIDOR, phrase 1 |
115 | LUCIDOR |
C'est donc ? moi seulement que votre Justice doit faire sentir la pesanteur de ses foudres, la plus innocente de mes actions a m?rit? le tr?pas ; Grand Alcandre, accordez-moi la libert? de C?linde au prix de mille supplices, mon amour les demande, et si votre piti? me les refuse, elle offensera la plus grande de toutes les Divinit?s. |
Acte 5, sc. 1, LUCIDOR, phrase 5 |
116 | ALCANDRE |
Par le pouvoir absolu que notre charge nous donne, et pour laisser ? nos Neveux un exemple qui leur puisse inspirer l'horreur qu'ils doivent avoir pour les crimes, Nous ordonnons que C?linde, atteinte et convaincue d'assassinat en la personne de Floridan, devant toutes choses satisfera selon nos coutumes les M?nes du mort : et pour ce, sera conduite devant le Tombeau o? repose son corps, pour y demander pardon de son injurieux attentat. |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 2 |
117 | CÉLINDE |
Floridan, la justice d'Alcandre oblige ma bouche ? faire ? ton Ombre cette r?paration publique, mais cependant mon coeur accuse le Ciel, de quoi il semble que sa rigueur ne te fit pas na?tre que pour la ruine de mes contentements. |
Acte 5, sc. 3, CÉLINDE, phrase 2 |
118 | CÉLINDE |
Ta faute envers moi n'est pas moindre que l'injure que je t'ai faite, ainsi puisque nous sommes ?galement coupables, je d?sire que nous soyons ?galement pardonn?s. |
Acte 5, sc. 3, CÉLINDE, phrase 3 |
119 | CÉLINDE |
Donc, ch?re Ombre, bannissons d?sormais de notre m?moire le souvenir de nos crimes, afin que nulle f?cheuse pens?e ne trouble dans les champs d'?lize les plaisirs que nos ?mes doivent go?ter. |
Acte 5, sc. 3, CÉLINDE, phrase 4 |
120 | CÉLINDE |
Mais, cher ami, peut-?tre que je n'ai plus qu'un moment ? vivre, ne trouve pas mauvais que je franchisse toute honte, et que je l'emploie ? te dire un dernier Adieu : pardonne aux liens qui m'?treignent, si je ne te fais pas une cha?ne de mes bras, et puisque le consentement de nos volont?s a fait un mariage de nos ?mes, permets, si je meurs, que ce soit avec cette consolation, que jamais tu ne souffriras qu'une autre triomphe d'un corps qui devait ?tre ? moi. |
Acte 5, sc. 3, CÉLINDE, phrase 6 |
121 | CÉLINDE |
Cher Lucidor, le plus fid?le de tous les hommes, aime le souvenir de C?linde, et sois assur?, que s'il reste parmi les morts quelque m?moire du pass?, je n'aurai dans l'esprit autre entretien que celui de l'amour que tu m'as t?moign?e. |
Acte 5, sc. 3, CÉLINDE, phrase 7 |
122 | LUCIDOR |
Cependant, Madame, ne doutez plus que les M?nes de Floridan et de Parth?nice ne soient d?sormais apais?es, puisqu'il n'est point de crime si grand qui ne fut effac? par une seule de vos larmes. |
Acte 5, sc. 3, LUCIDOR, phrase 2 |
123 | DORICE |
Ainsi ne me restant plus rien ? d?sirer qu'une v?ritable condamnation, qui portant C?linde sur le point de sa perte, assouvit ma vengeance dissimul?e, j'ai eu recours ? votre justice, qui a trouv? mes d?sirs l?gitimes, et m'a accord? ce que je demandais. |
Acte 5, sc. 3, DORICE, phrase 4 |
124 | ALCANDRE |
Cependant contre les privil?ges de la Nature, tu as us? de force contre ton propre sang, et as voulu que les flammes de Floridan compatissent avecque les glaces de C?linde. |
Acte 5, sc. 4, ALCANDRE, phrase 3 |
125 | AMINTOR |
Et quant ? ce qui regarde l'int?r?t de Lucidor, je veux ?tre tenu pour le plus m?chant de tous les hommes, si j'en ai jamais rien su qu'apr?s que le mal a ?t? hors de toute esp?rance de rem?de. |
Acte 5, sc. 4, AMINTOR, phrase 3 |
126 | AMINTOR |
H?las la naissance de Lucidor, et ses vertus particuli?res n'avaient que trop de charmes pour m'y faire consentir, mais le Ciel en a dispos? autrement, et a voulu que mes derniers jours s'?coulassent dans le ressentiment de ses outrages. |
Acte 5, sc. 4, AMINTOR, phrase 1 |
127 | FLORIDAN |
Son m?rite vous y oblige, et mes d?sirs vous en sollicitent. |
Acte 5, sc. 4, FLORIDAN, phrase 1 |
128 | ALCANDRE |
Tant?t on vous entretiendra de tout ce que Dorice a fait pour cette heure donnez quelque tr?ve ? ces caresses, et puisque les Dieux par une voie si peu commune vous ont conduits au souverain degr? de vos contentements, allons faire fumer leurs Autels d'un nombre infini de Victimes. |
Acte 5, sc. 4, ALCANDRE, phrase 1 |