n |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | ARLEQUIN |
Que diable, messieurs, ne sauriez-vous mieux prendre votre temps pour ?tre malades ? |
Prologue, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 2 |
2 | ARLEQUIN |
Cela est de la derni?re impertinence, de se trouver mal quand il faut gagner de l'argent. |
Prologue, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 3 |
3 | ARLEQUIN |
Messieurs, ce que je vais vous dire vous d?plaira peut-?tre ; mais, en v?rit?, j'en suis plus f?ch? que vous, et personne n'y perd tant que moi. |
Prologue, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
4 | ARLEQUIN |
Nous ne pouvons pas jouer la com?die aujourd'hui ; voil? notre portier qui vient de se trouver mal, et Pantalon, qui devait faire un r?le de Patrocle, est indispos?. |
Prologue, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 2 |
5 | ARLEQUIN |
Vous voyez, messieurs, que nous ne suivons pas les mauvais exemples, et que nous rendons l'argent, quoique la com?die soit commenc?e. |
Prologue, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 4 |
6 |
MERCURE |
Terminez vos regrets, que votre douleur cesse ; |
Prologue, sc. 2, v. 1 |
7 | JUPITER |
Je descends expr?s des cieux pour voir une r?p?tition de la pi?ce nouvelle qu'il y a si longtemps que tu promets. |
Prologue, sc. 3, JUPITER, phrase 1 |
8 | JUPITER |
On dit que l'on y s?pare un mari d'avec sa femme ; et comme Junon est une carogne qui me fait enrager, je pourrai bien en faire venir la mode l?-haut. |
Prologue, sc. 3, JUPITER, phrase 2 |
9 | ARLEQUIN |
Nous ne la savons pas encore : il va venir un d?bordement de sifflets de tous les diables. |
Prologue, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 2 |
10 | JUPITER |
Ne te mets pas en peine ; j'ai fait provision de quantit? de foudres de poche ; et le premier siffleur qui branlera, par la mort ! |
Prologue, sc. 3, JUPITER, phrase 1 |
11 | ARLEQUIN |
Tout doucement, Monsieur Jupiter ; ne choquons point le parterre, s'il vous pla?t ; nous en avons besoin : cela ne se gouverne pas comme votre t?te. |
Prologue, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 2 |
12 | ARLEQUIN |
Messieurs, puisque Jupiter l'ordonne, et que d'ailleurs... l'occasion... de la faveur... votre bont?... votre argent... qu'on a de la peine ? rendre ; ... vous voyez bien, messieurs, que nous vous allons donner "Le Divorce". |
Prologue, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 1 |
13 | JUPITER |
Je me suis amus?, en venant, ? jouer ? la boule aux petits-carreaux, contre quatre procureurs qui ne m'ont laiss? que trente sous. |
Prologue, sc. 3, JUPITER, phrase 1 |
14 | ARLEQUIN |
Ces messieurs-l? savent aussi bien rouler le bois que ruiner une famille. |
Prologue, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 2 |
15 | ARLEQUIN |
Monsieur Jupiter, si vous vouliez me laisser votre monture, je la ferais mettre ? la daube : aussi bien les dieux de l'op?ra, qui sont bien mont?s quand ils viennent, s'en retournent toujours ? pied. |
Prologue, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 1 |
16 | MEZZETIN |
Je le sais bien ; j'?tais la chambre de madme votre soeur quand son mari, monsieur Sotinet, mon ma?tre et votre beau-fr?re, la surprit comme elle vous ?crivait la derni?re lettre que vous avec re?ue d'elle, o? elle vous mande de venir au plus t?t ? Paris, afiun de prendre des mesures avec vous pour se mettre ? couvert du chagrin que son vieux mari lui fait tous les jours. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
17 | AURELIO |
T'assicurio, Mezzetino, ch'il matrimonio di mia sorella con Sotinetto non ? stato mai mio gusto ; e se ne fossi stato creduto, egli non si sarreba mai conchiuso. |
Acte 1, sc. 1, AURELIO, phrase 1 |
18 | MEZZETIN |
Mais quand on ne peut pas changer sa condition, et qu'elle est mauvaise, il faut t?cher de l'adoucir autant qu'il est possible. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 2 |
19 | AURELIO |
Ma per addolcir la stato de mia sorella, io non veda altro mezzo, ch'une bonissima separazione. |
Acte 1, sc. 1, AURELIO, phrase 2 |
20 | MEZZETIN |
Mais malheureusement mais vous ?tes gueux comme un rat, et il y a longtemps que votre noblesse serait tomb?e par terre, si la roture ne l'avait soutenue. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 2 |
21 | AURELIO |
Sotinetto ? |
Acte 1, sc. 1, AURELIO, phrase 1 |
22 | MEZZETIN |
Oui, Sotinet. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
23 | MEZZETIN |
J'ai une dent contre lui, pour certains coups de b?ton qu'il me donna une fois, ? cause qu'il me surprit ? la cave avec la servante du logis. |
Acte 1, sc. 1, MEZZETIN, phrase 2 |
24 | MEZZETIN |
Tu arrives fort ? propos pour rendre service ? Monsieur Aur?lio, dans une affaire de cons?quence. |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 3 |
25 | ARLEQUIN |
Tant pis ; car je ne suis pas aussi sot que je l'ai ?t?, moi ; et je ne m'emploierai jamais pour qui que ce soit, qu'auparavant je ne sois assur? de la r?compense. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
26 | MEZZETIN |
Va, va, le seigneur Aur?lio est honn?te homme. |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 1 |
27 | MEZZETIN |
Sers-le bien, et ne te mets point en peine ; tes gages te seront bien pay?s ; et si l'affaire que j'ai en t?te r?ussit, je te r?ponds d'une bonne r?compense. |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 2 |
28 | ARLEQUIN |
Point du tout ; je me porte le mieux du monde : il est vrai que j'ai eu quelque petite indisposition, et que j'ai ?t? sur le point de mourir de la courte haleine ; mais je m'en suis bien gu?ri. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
29 | ARLEQUIN |
Tu sais bien que j'ai toujours aim? les grandes choses : d?s le temps m?me que nous avions l'honneur de servir ensemble le roi sur ses gal?res... |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
30 | MEZZETIN |
Ne parlons point de cela ; je sais que tu as toujours ?t? homme d'esprit. |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 1 |
31 | ARLEQUIN |
Non, dans les m?dailles ; c'est-?-dire que quand je n'avais rien ? faire, pour me d?sennuyer, je m'amusais ? mettre le portrait du roi sur des pi?ces de cuivre, que je couvrais d'argent, et que je donnais ? mes amis pour du pain, du vin, de la viande, et autres choses n?cessaires : mais comme il y a toujours des envieux dans le monde (voyez, je vous prie, comme on empoisonne les plus belles actions de la vie !), on fut dire ? la justice que je me m?lais de faire de la fausse-monnaie. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
32 | ARLEQUIN |
Nenni, diable ! |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
33 | ARLEQUIN |
Et moi, j'eus beau dire que j'avais affaire, que je ne pouvais pas sortir, que j'irais une autre fois, il me fut impossible de r?sister aux honn?tet?s et aux empressements de ces messieurs-l?. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
34 | ARLEQUIN |
L'un m'avait pris par un bras, aussi m'avait fait l'autre, en me disant le plus obligeamment du monde : "Oh ! Puisque nous avons ?t? assez heureux que de vous trouver, vous ne nous ?chapperez pas, et nous aurons le plaisir de vous emmener avec nous" ; et ? force de civilit?s, ils m'entra?n?rent dans leur carrosse, et me conduisirent ? la justice. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
35 | MEZZETIN |
Et ces messieurs ne vous pri?rent-ils point de vous asseoir ? |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 2 |
36 | ARLEQUIN |
Sur une petite chaise de bois qu'on avait mise ? c?t? de moi. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
37 | ARLEQUIN |
Je leur r?pliquai qu'oui, que je leur demandais excuse si je ne faisais pas aussi bien que je l'aurais souhait? ; mais que j'avais grande envie de travailler, et qu'avec le temps, j'esp?rais devenir plus habile. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 4 |
38 | ARLEQUIN |
Je remarquai que mon discours les avait r?jouis ; mais cela n'emp?cha pas qu'ils ne me condamnassent sur l'heure ? ?tre pendu et ?trangl? ? la Croix Du Trahoir. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 2 |
39 | ARLEQUIN |
Je ne suis qu'un jeune homme qui ne fais que d'entrer dans le monde ; et d'ailleurs, je n'ai pas l'?ge comp?tent pour ?tre pendu. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
40 | MEZZETIN |
C'?tait une bonne raison celle-l?. |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 1 |
41 | ARLEQUIN |
Aussi y eurent-ils beaucoup d'?gard ; et, pour faire les choses dans l'ordre, ils me firent exp?dier une dispense d'?ge. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
42 | ARLEQUIN |
Je ne disais mot ; mais j'enrageais comme tous les diables. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 3 |
43 | ARLEQUIN |
Nous arrivons enfin ? la Croix Du Trahoir, au pied de cette fatale colonne qui devait ?tre le non-plus-ultr? de ma vie, et qu'on appelle vulgairement la potence. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 4 |
44 | ARLEQUIN |
Je dis que non, et que cela pourrait par la suite me donner la gravelle ; je priai seulement les archers de me laisser boire ? la fontaine. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 6 |
45 | ARLEQUIN |
On se range en haie ; je m'approche de la fontaine ; je donne un coup d'oeil autour de moi, et zest, je m'?lance la t?te en avant dans le robinet de la fontaine. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 7 |
46 | ARLEQUIN |
Les archers, surpris, courent ? moi, et me tirent par les pieds ; et moi je m'enfonce toujours avec les mains, de mani?re que j'entrai tout entier dans le tuyau de la fontaine, et il ne resta aux archers que mes souliers pour les pendre. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 8 |
47 | ARLEQUIN |
Du robinet de la fontaine, je descendis dans la Seine ; de l?, je fus ? la nage jusqu'au Havre-de-Grace ; au Havre-de-Grace, je m'embarquai pour les Indes, d'o? me voil? pr?sentement de retour ; et voici mon histoire achev?e. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 9 |
48 | MEZZETIN |
Il ne me reste qu'une difficult?, qui est de savoir comment, gros comme tu es, tu as pu te fourrer dans le robinet de la fontaine. |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 1 |
49 | MEZZETIN |
Va m'attendre au Petit Trianon ; dans un moment je suis ? toi, et je te m?nerai chez Monsieur Aur?lio. |
Acte 1, sc. 2, MEZZETIN, phrase 2 |
50 | ARLEQUIN |
Je le fais expr?s pour ?pargner les semelles. |
Acte 1, sc. 2, ARLEQUIN, phrase 1 |
51 | MEZZETIN |
Je tire bon augure de l'affaire de Monsieur Aur?lio, et la fortune ne nous a pas renvoy? Arlequin pour rien. |
Acte 1, sc. 3, MEZZETIN, phrase 1 |
52 | MEZZETIN |
Mon ma?tre m'a ordonn? tant?t de lui amener un barbier : il ne faut pas manquer cette occasion pour lui voler sa bourse ; elle servira ? mettre nos affaires en train. |
Acte 1, sc. 3, MEZZETIN, phrase 2 |
53 | PIERROT |
Oui, monsieur ; vous me dites d'emp?cher que madame n'entre dans la maison, et de lui fermer la porte au nez. |
Acte 1, sc. 4, PIERROT, phrase 1 |
54 | SOTINET |
Animal, c'est tout le contraire : je te dis de ne laisser entrer personne pour voir ma femme, et de fermer la porte au nez de tous ceux qui se pr?senteront. |
Acte 1, sc. 4, SOTINET, phrase 1 |
55 | SOTINET |
Ce ne sont pas l? tes affaires. |
Acte 1, sc. 4, SOTINET, phrase 1 |
56 | PIERROT |
Ne savez-vous pas bien qu'un vieux mari est comme ces arbres qui ne portent point de bons fruits, et qui ne servent que d'ombre ? |
Acte 1, sc. 4, PIERROT, phrase 4 |
57 | SOTINET |
Impertinent, tes ?paules te d?mangent bien. |
Acte 1, sc. 4, SOTINET, phrase 1 |
58 | ARLEQUIN |
Ne vous mettez pas en peine, monsieur ; dans deux petites heures votre affaire sera faite. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
59 | ARLEQUIN |
Que cela ne vous ?tonne pas : j'ai bien ?t? trois mois entiers apr?s une barbe, et tandis que je rasais d'un c?t?, le poil revenait de l'autre : mais pr?sentement je suis plus habile ; vous allez voir. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 2 |
60 | ARLEQUIN |
Allons, toi, donne-moi le linge, vite. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 3 |
61 | ARLEQUIN |
Venez, ma?tre Jacques, repassez-moi ce rasoir pour faire la barbe ? monsieur. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 2 |
62 | MEZZETIN |
La bourse est de ce c?t?-ci ; ne la manque pas. |
Acte 1, sc. 5, MEZZETIN, phrase 1 |
63 | SOTINET |
Me prenez-vous pour un cheval ? |
Acte 1, sc. 5, SOTINET, phrase 3 |
64 | ARLEQUIN |
Point du tout, monsieur ; mais c'est qu'il y a des gens qui sont terriblement r?tifs sous le fer, et avec cet instrument-l?, on leur couperait la gorge, qu'ils ne diraient mot. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
65 | ARLEQUIN |
Tenez-vous donc, si vous voulez ; croyez-vous que je n'aie que vous ? raser ? |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 2 |
66 | SOTINET |
Il faut filer doux ; ce coquin-l? le ferait comme il le dit : il a une mauvaise physionomie. |
Acte 1, sc. 5, SOTINET, phrase 1 |
67 | ARLEQUIN |
Je crois aussi ?tre le premier de mon pays qui ait embrass? le parti de la savonnette. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
68 | ARLEQUIN |
Ce sont de petits talents qu'on re?oit de la nature, et dont un honn?te homme ne doit pas se glorifier. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 3 |
69 | ARLEQUIN |
Tant, que je n'y saurais suffire. C'est moi qui fais la barbe et les cheveux ? tous les limousins qui viennent ici travailler, et j'ai une pension de la ville pour faire tous les quinze jours le crin au cheval de bronze. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
70 | ARLEQUIN |
Une colique ?pouvantable qui me prend... |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 6 |
71 | ARLEQUIN |
Point du tout, Monsieur ; cela n'en valait pas la peine : j'ai chang? d'avis, et j'ai mieux aim? insulter la doublure de ma culotte que de vous faire attendre plus longtemps. |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 1 |
72 | ARLEQUIN |
Chacun ne fait-il pas de sa culotte ce qu'il lui pla?t ? |
Acte 1, sc. 5, ARLEQUIN, phrase 2 |
73 | ISABELLE |
Colombine, quel bruit ?pouvantable ! |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 2 |
74 | ISABELLE |
Non, je ne crois pas qu'il soit encore midi ; il n'y a pas trois heures que je suis rentr?e. |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 6 |
75 | ISABELLE |
Je crois, Colombine, que je suis faite d'une jolie mani?re. |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 7 |
76 | COLOMBINE |
Il ne tiendra qu'? vous de l'avoir comme il vous plaira. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 4 |
77 | COLOMBINE |
Que ne me laissez-vous faire ? |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 5 |
78 | COLOMBINE |
Je ne veux qu'une petite couche de rouge pour r?parer de trente m?chantes nuits la plus obstin?e. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 6 |
79 | ISABELLE |
Fi, Colombine, avec ton rouge ! |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 2 |
80 | ISABELLE |
Crois-tu que je puisse me r?soudre ? donner tous les jours un habit neuf ? mes appas ? |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 4 |
81 | ISABELLE |
J'ai une conscience si d?licate, que je me reprocherais les conqu?tes qui ne se seraient pas faites de bonne guerre, et je crois que je mourrais de honte d'avoir dix ann?es de plus que mon visage. |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 5 |
82 | COLOMBINE |
Qu'importe que vos joues portent les couleurs d'un marchand ou les v?tres, pourvu que cela vous fasse honneur ? |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 2 |
83 | ISABELLE |
Les femmes ne sont-elles pas assez d?guis?es sans se masquer encore ? |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 2 |
84 | ISABELLE |
Pour moi, je ne suis point de ce nombre-l? ; j'aime mieux qu'on me trouve un peu moins jolie, et ?tre un peu plus vraie. |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 4 |
85 | COLOMBINE |
Par ma foi, voil? une belle d?licatesse de sentiments. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 2 |
86 | COLOMBINE |
Il n'y a plus que le rouge qui se met ? la toilette qui marque la pudeur des femmes d'aujourd'hui ; elles ne rougiraient jamais sans cela. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 3 |
87 | COLOMBINE |
Et que serait-ce donc, madame, s'il vous fallait peler avec de certaines eaux, comme la derni?re ma?tresse que je servais, qui changeait tous les six mois de peau. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 4 |
88 | ISABELLE |
Tu te moques, Colombine : est-ce que tu as vu cela ? |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 2 |
89 | COLOMBINE |
Si je l'ai vu ? C'?toit moi qui faisois l'op?ration ; elle me faisait prendre la peau de son front, que je tirais de toute ma force ; elle criait comme un beau diable, et moi je riais comme une folle ; il me semblait habiller un levraut : mais ce qui est de meilleur, c'est qu'elle portait toujours sur elle, dans une bo?te, la peau de son dernier visage calcin?e, et disait qu'il n'y avait rien de si bon pour les ?levures et les bourgeons. |
Acte 1, sc. 6, COLOMBINE, phrase 1 |
90 | ISABELLE |
Tu veux t'?gayer, Colombine. |
Acte 1, sc. 6, ISABELLE, phrase 1 |
91 | TROTENVILLE |
Je crois, mademoiselle, que vous n'avez pas l'honneur de me conna?tre ; mais quand vous saurez que je m'appelle Monsieur De La Gavotte, sieur de Trotenville, vous devinerez ais?ment que je suis ma?tre ? danser. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 1 |
92 | ISABELLE |
Votre nom, monsieur, est assez connu dans Paris ; et j'esp?re devenir une bonne ?coli?re, ayant pour ma?tre le plus habile homme du m?tier. |
Acte 1, sc. 7, ISABELLE, phrase 1 |
93 | ISABELLE |
Il est vrai que voil? une pens?e qui est tout-?-fait bien mise en oeuvre ; c'est un brillant. |
Acte 1, sc. 7, ISABELLE, phrase 1 |
94 | TROTENVILLE |
Je sors pr?sentement de chez la femme d'un ?lu, o? je me suis fait admirer par mon esprit ; j'ai devin? une ?nigme du Mercure galant. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 5 |
95 | COLOMBINE |
Car la moiti? du Mercure n'est remplie que des noms de ceux qui les devinent. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 3 |
96 | COLOMBINE |
Pour vous, monsieur, vous n'avez pas besoin que l'on imprime le v?tre, pour faire conno?tre votre m?rite au public ; on sait assez que vous ?tes l'honneur de l'escarpin. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 4 |
97 | TROTENVILLE |
J'avais autrefois un carrosse ? un cheval ; mais mes amis m'ont conseill? de changer de voiture, afin de ne pas causer une erreur dans le public, qui prend souvent, dans cet ?quipage-l?, un ma?tre ? danser pour un l?vrier d'Hippocrate. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 1 |
98 | COLOMBINE |
Vous devriez bien avoir un carrosse ? deux chevaux : depuis que l'on ne joue plus, il y a tant de chevaliers qui en ont ? vendre. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
99 | TROTENVILLE |
Je ne donnerais pas ce petit cheval-l? pour les deux meilleurs chevaux de Paris ; c'est un diable pour aller. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 1 |
100 | TROTENVILLE |
Toutes les fois que je veux aller ? la Bastille, il m'emm?ne ? Vincennes. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
101 | TROTENVILLE |
Est-ce que vous ne savez pas " qu'un tendre engagement va plus loin qu'on ne pense ? " |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
102 | TROTENVILLE |
Vous dis-je : j'en ai ?t? autrefois ; mais il m'a fallu plus de vingt lavements et autant de m?decines pour me purifier du mauvais air que j'y avais respir?. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
103 | ISABELLE |
Vous me surprenez, monsieur : j'avais toujours cru que l'op?ra ?tait le lieu du monde o? l'on prenait le meilleur air. |
Acte 1, sc. 7, ISABELLE, phrase 1 |
104 | TROTENVILLE |
Quand on me donnerait un tiers dans l'op?ra, je n'y rentrerois pas. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 3 |
105 | TROTENVILLE |
Il n'y a pas aussi une meilleure condition au monde. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 9 |
106 | TROTENVILLE |
Je ne con?ois pas l'ent?tement des jeunes gens. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 10 |
107 | TROTENVILLE |
C'est une fureur, mademoiselle, et toutes les coquettes s'en plaignent hautement, et disent que l'op?ra leur enl?ve les meilleures pratiques, et qu'elles sont ruin?es de fond en comble. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 11 |
108 | COLOMBINE |
Je le crois bien : ces personnes-l? ont grande raison ; et si j'?tais d'elles, je leur ferais rendre jusqu'? la moindre petite faveur qu'elles auraient re?ue. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
109 | TROTENVILLE |
L?, l?, donnez-vous patience ; on leur fera peut-?tre tout rendre : mais cependant elles usent en toute rigueur de leurs privil?ges ; et un amant qui n'exprime son amour qu'avec des fontanges et des bas de soie, se morfond dix ans derri?re leur porte. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
110 | TROTENVILLE |
Vous vous moquez ; c'est une guenille. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
111 | TROTENVILLE |
Je voudrais que vous vissiez ma garde-robe ; elle est des plus magnifiques, et si, sans vanit?, elle ne me co?te gu?re. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 4 |
112 | COLOMBINE |
Ho bien, monsieur, nous la verrons une autre fois ; mais pr?sentement je vous prie de danser un menuet avec moi. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
113 | TROTENVILLE |
Tel que vous le voyez, il n'y a point d'homme au monde qui gourmande une chanterelle comme lui ; il ferait danser, s'il l'avait entrepris, tous les invalides et leur h?tel. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
114 | TROTENVILLE |
Ne voulez-vous point que j'aie l'honneur de danser avec vous ? |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 1 |
115 | ISABELLE |
Pour aujourd'hui, monsieur, il n'y a pas moyen ; je suis d'une fatigue, cela ne se con?oit pas. |
Acte 1, sc. 7, ISABELLE, phrase 1 |
116 | ISABELLE |
Mais avant que de me quitter, je vous prie de me dire combien vous prenez par mois. |
Acte 1, sc. 7, ISABELLE, phrase 2 |
117 | TROTENVILLE |
On me donne une marque chaque visite ; et je veux vous montrer quel a ?t? le travail de cette semaine. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 3 |
118 | TROTENVILLE |
C'est le travail d'une semaine ; et si, ce que je vous montre-l?, c'est de l'argent comptant. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
119 | COLOMBINE |
Un demi-louis d'or pour une le?on ! |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 1 |
120 | COLOMBINE |
On ne donnait autrefois aux meilleurs ma?tres qu'un ?cu par mois. |
Acte 1, sc. 7, COLOMBINE, phrase 2 |
121 | TROTENVILLE |
Il est vrai ; mais dans ce temps-l? les ma?tres ? danser n'?taient pas oblig?s d'?tre dor?s dessus et dessous, comme ? pr?sent ; et une paire de galoches ?tait la voiture qui les menait par toute la ville. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 1 |
122 | TROTENVILLE |
Mais pr?sentement on ne nous regarde pas, si nous n'avons le cheval et le laquais. |
Acte 1, sc. 7, TROTENVILLE, phrase 2 |
123 | ISABELLE |
Ne vous en allez pas, monsieur, je vous prie. |
Acte 1, sc. 7, ISABELLE, phrase 1 |
124 | TROTENVILLE |
Ne dirait-on pas que ce serait l? un siamois ?chapp? d'un ?cran ? |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 3 |
125 | TROTENVILLE |
Voil? une voix d'un assez beau m?tal ; cela n'est pas mal. |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 2 |
126 | TROTENVILLE |
Tout doucement, s'il vous pla?t ; je ne sais point faire de ces cabrioles-l?. |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 2 |
127 | TROTENVILLE |
Voyez-vous, mademoiselle, je ne suis point de ces gens qui louent ? plein tuyau. |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 3 |
128 | AMILARE |
Monsieur apparemment n'aime pas l'italien ; mais j'ai fait depuis peu un petit duo en fran?ais, que je veux chanter avec lui, et je suis s?r qu'il ne lui d?plaira pas. |
Acte 1, sc. 8, AMILARE, phrase 1 |
129 | TROTENVILLE |
Qu'est-ce donc, s'il vous pla?t, que tous ces pieds de mouche qui sont au commencement des lignes ? |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 2 |
130 | AMILARE |
Je ne compose jamais que sur ce ton, et c'est pour cela que j'en porte le nom. |
Acte 1, sc. 8, AMILARE, phrase 2 |
131 | TROTENVILLE |
Je vous trouve bien admirable de me donner des sobriquets. |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 2 |
132 | AMILARE |
Je ne dis pas cela... |
Acte 1, sc. 8, AMILARE, phrase 1 |
133 | AMILARE |
Cupidon ne sait plus de quel bois faire fl?che. |
Acte 1, sc. 8, AMILARE, phrase 1 |
134 | AMILARE |
Cela ne vaut pas le diable. |
Acte 1, sc. 8, AMILARE, phrase 2 |
135 | TROTENVILLE |
Est-ce que je ne vois pas bien qu'il faut marquer l? une dissonance, et que l'octave s'entrechoquant avec l'unisson, vient ? former un di?se b?mol. |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 3 |
136 | AMILARE |
Monsieur, avec votre permission, si les musiciens n'en savent pas plus que vous, ce sont de grands ?nes. |
Acte 1, sc. 8, AMILARE, phrase 1 |
137 | TROTENVILLE |
Mesdames, je vous donne le bonsoir. |
Acte 1, sc. 8, TROTENVILLE, phrase 3 |
138 | ARLEQUIN |
Je vous dis encore une fois que nous nous brouillerons, si vous ne me tenez parole. |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 2 |
139 | ARLEQUIN |
J'ai fait le barbier ; j'ai vol? la bourse ; il y avait cent louis d'or dedans ; vous m'en avez promis dix : je pr?tends les avoir, ou je ne me m?le plus de rien. |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 3 |
140 | MEZZETIN |
Je te les ai promis, et tu les auras ; et de plus, je te promets de te faire ?pouser Colombine ; mais il faut faire encore une petite fourberie. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 2 |
141 | ARLEQUIN |
Pour ?pouser Colombine, j'en ferais cinquante, des fourberies. |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
142 | MEZZETIN |
Tiens-toi un peu en repos, et laisse-moi r?ver au moyen de t'introduire chez Monsieur Sotinet, pour rendre cette lettre ? Isabelle. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 2 |
143 | ARLEQUIN |
J'aurai Colombine, au moins. |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
144 | ARLEQUIN |
Et Colombine m'aura-t-elle aussi ? |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
145 | ARLEQUIN |
Je l'aurai, je ne l'aurai pas ; je l'aurai, je ne l'aurai pas ; je l'aurai, je ne l'aurai pas : je ne l'aurai pas. |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
146 | ARLEQUIN |
Je n'aurai pas Colombine : hi, hi, hi ! |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
147 | MEZZETIN |
Je t'assure, encore une fois, que tu auras Colombine, le colombier, les pigeons, et tout ce qui a relation ? elle. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase |
148 | MEZZETIN |
Console-toi donc, et ne m'interromps pas davantage. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase |
149 | ARLEQUIN |
Voil? Colombine. |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
150 | ARLEQUIN |
Colombine r?pond : bonjour, mon pigeonneau... |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 2 |
151 | MEZZETIN |
Tu ne veux donc pas te tenir un moment en repos ? |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 2 |
152 | MEZZETIN |
Pour vous emp?cher de complimenter davantage, venez ??. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
153 | MEZZETIN |
Si vous ?tez vos mains de l?, vous n'?pouserez point Colombine. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
154 | MEZZETIN |
Ne te tairas-tu jamais ? |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 2 |
155 | ARLEQUIN |
On dansera ? ma noce, et je danserai avec Colombine ! |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
156 | MEZZETIN |
Imaginez-vous que vous ?tes dans un lit, et que vous dormez. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 2 |
157 | MEZZETIN |
Oui, dans un lit, et Colombine est couch?e avec vous. |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
158 | ARLEQUIN |
Donnez-moi le pot-de-chambre. |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
159 | ARLEQUIN |
Ma ch?re Colombine, que je t'embrasse, mon petit coeur, m'amour. |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 2 |
160 | MEZZETIN |
Tenez, tenez ! |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
161 | MEZZETIN |
J'habillerai Arlequin en chevalier ; il ira heurter ? la porte de Sotinet : d'abord, voil? Colombine... |
Acte 2, sc. 1, MEZZETIN, phrase 1 |
162 | ARLEQUIN |
Colombine ! |
Acte 2, sc. 1, ARLEQUIN, phrase 1 |
163 | SOTINET |
Madame, je vous d?clare, pour la derni?re fois, que je ne veux plus voir tout ce train-l? dans ma maison. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 1 |
164 | SOTINET |
Je ne sais plus qui y est ma?tre. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 2 |
165 | SOTINET |
Que ne payez-vous les gens ? qui vous devez ? |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 3 |
166 | SOTINET |
Et pourquoi faut-il que j'aie tous les jours la t?te rompue de vos folles d?penses, qui me m?nent ? l'h?pital ? |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 4 |
167 | SOTINET |
Je ne vois ici que des marchands qui apportent des parties, ou des ma?tres qui demandent des mois. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 5 |
168 | ISABELLE |
Et depuis quand les maris prennent-ils ces hauteurs-l? avec leurs femmes ? |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 5 |
169 | ISABELLE |
Sachez, s'il vous pla?t, monsieur, qu'un homme comme vous, qui a ?pous? une fille de qualit? comme moi, est trop heureux quand elle veut bien s'abaisser ? porter son nom. Mon m?rite n'est-il pas bien soutenu d'avoir pour pi?destal le nom de Monsieur Sotinet ! |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 6 |
170 | ISABELLE |
Madame Sotinet ! |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 7 |
171 | ISABELLE |
Je sens un soul?vement de coeur, quand j'entends seulement prononcer le nom de Monsieur Sotinet. |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 10 |
172 | SOTINET |
Taisez-vous, impertinente ; on ne vous parle pas. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 1 |
173 | SOTINET |
Est-ce ? vous ? mettre l? votre nez ? |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 2 |
174 | ISABELLE |
Ne sait-on pas assez dans le monde l'honneur que je vous ai fait, quand je vous ai ?pous? ? |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 2 |
175 | ISABELLE |
Mais vous devez vous mettre en t?te que je vous ai plut?t pris pour mon homme d'affaires que pour mon mari ; et je vous prie de ne plus vous m?ler de ma conduite. |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 3 |
176 | SOTINET |
Vous devriez mourir de honte de la vie que vous menez. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 1 |
177 | SOTINET |
Nous demeurons dans la m?me maison, et il y a huit jours que je ne vous ai rencontr?e. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 3 |
178 | SOTINET |
Vous vous allez promener quand je me couche, et vous ne vous couchez que quand je me l?ve. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 4 |
179 | ISABELLE |
Colombine, ne te souviens-tu point de ce petit air que m'apprit hier monsieur le marquis ? |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 2 |
180 | SOTINET |
Te tairas-tu donc, coquine ? |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 1 |
181 | SOTINET |
Il y a longtemps que je suis las de tes impertinences. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 2 |
182 | SOTINET |
C'est toi qui me la g?tes, et un grand tra?neur d'?p?e qui ne bouge d'ici. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 3 |
183 | SOTINET |
Mais j'emp?cherai bien que cela ne dure, et je veux que tu sortes tout pr?sentement de chez moi. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 4 |
184 | SOTINET |
Est-ce que je ne suis pas le ma?tre ici ? |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 2 |
185 | COLOMBINE |
Pardonnez-moi. |
Acte 2, sc. 2, COLOMBINE, phrase 1 |
186 | SOTINET |
Je ne pourrai pas mettre dehors une coquine de servante quand il me plaira ? |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 1 |
187 | COLOMBINE |
Je ne dis pas cela. |
Acte 2, sc. 2, COLOMBINE, phrase 1 |
188 | SOTINET |
Pourquoi dis-tu donc que tu ne sortiras pas ? |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase |
189 | SOTINET |
Je ne veux pas que tu m'aimes, moi ; je veux que tu me ha?sses. |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 1 |
190 | COLOMBINE |
Il m'est impossible ; je sens pour vous une tendresse... |
Acte 2, sc. 2, COLOMBINE, phrase 1 |
191 | COLOMBINE |
Allez, cela n'est gu?re bien de n'avoir pas plus de naturel pour des gens qui vous affectionnent. |
Acte 2, sc. 2, COLOMBINE, phrase 2 |
192 | SOTINET |
La bonne b?te ! |
Acte 2, sc. 2, SOTINET, phrase 2 |
193 | ISABELLE |
Savez-vous que je ne m'accommode point de tous vos dialogues. |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 3 |
194 | ISABELLE |
Sit?t que je suis un moment avec vous, mes vapeurs me prennent d'une violence ?pouvantable. |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 5 |
195 | ISABELLE |
Colombine, je n'en puis plus. |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 2 |
196 | ISABELLE |
De l'eau de la reine d'Hongrie. |
Acte 2, sc. 2, ISABELLE, phrase 4 |
197 | COLOMBINE |
H? ! Monsieur, retirez-vous ; voil? madame qui tr?passe, et je la garantis morte, si vous ne d?campez tout-?-l'heure. |
Acte 2, sc. 2, COLOMBINE, phrase 1 |
198 | COLOMBINE |
L?, l?, revenez ; il est parti : cela vaut bien mieux qu'une bouteille d'eau de la reine d'Hongrie. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 1 |
199 | COLOMBINE |
Madame, je ne sais pas ce que vous faites de cet homme-l? ; mais je sais bien, moi, ce que j'en ferais, si j'?tais ? votre place. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 3 |
200 | ISABELLE |
? te dire vrai, Colombine, je suis bien lasse de la vie que je m?ne. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 1 |
201 | COLOMBINE |
Voil? une belle affaire ! |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 2 |
202 | COLOMBINE |
Il ne tiendra donc qu'? faire impun?ment enrager les femmes, sous pr?texte qu'elles sont douces et qu'elles n'aiment pas le bruit ! |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 6 |
203 | COLOMBINE |
Donnez-moi la conduite de cette affaire-l? ; vous verrez comme je m'y prendrai. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 9 |
204 | ISABELLE |
Colombine, je voudrais bien n'en point venir l? : je fais m?me tout ce que je puis pour avoir quelque estime pour Monsieur Sotinet ; mais je ne saurais en venir ? bout. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 2 |
205 | ISABELLE |
Je voudrais, Colombine, que tu fusses mari?e ; tu verrais si c'est une chose si ais?e que d'aimer un mari. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 3 |
206 | COLOMBINE |
Est-ce que je ne le sais pas bien ? |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 2 |
207 | COLOMBINE |
N'allez pas aussi vous mettre en t?te de le vouloir faire ; vous y perdriez vos peines et votre temps. |
Acte 2, sc. 3, COLOMBINE, phrase 3 |
208 | ISABELLE |
Et va, va ; je n'y t?che que de bonne sorte. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 1 |
209 | ISABELLE |
Je dois aller passer l'apr?s-d?n?e chez la marquise : viens achever de m'habiller dans mon cabinet. |
Acte 2, sc. 3, ISABELLE, phrase 3 |
210 | LE CHEVALIER |
Un d?voiement, madame, caus? ? ma bourse par les fr?quentes crudit?s d'une fortune indigeste, m'a oblig? d'avoir recours au rem?de astringent d'un petit billet payable au porteur, que j'apportais ? monsieur votre ?poux ; mais n'y ?tant pas, j'ai cru qu'un homme de ma qualit? pouvait entrer de vol?e chez les dames, et que vous ne seriez pas f?ch?e de conna?tre le chevalier De Fondsec. |
Acte 2, sc. 4, LE CHEVALIER, phrase 1 |
211 | ISABELLE |
Je suis ravie, monsieur, de l'honneur que je re?ois ; mais je voudrais que ce ne f?t pas une suite de votre malheur, et devoir ? ma bonne fortune, et non pas ? votre mauvaise, la visite que je re?ois : mais il faut esp?rer que vous serez plus heureux. |
Acte 2, sc. 4, ISABELLE, phrase 1 |
212 | LE CHEVALIER |
Car nous autres chevaliers de Gascogne, nous n'avons jamais connu ni patrimoine, ni revenu. |
Acte 2, sc. 4, LE CHEVALIER, phrase 3 |
213 | COLOMBINE |
Il est vrai que de m?moire d'homme on n'a jamais vu venir une lettre-de-change de ce pays-l?. |
Acte 2, sc. 4, COLOMBINE, phrase 1 |
214 | LE CHEVALIER |
Ma foi, madame, je ne sais pas si je pourrai me prostituer ? votre visite ; car c'est aujourd'hui mon grand jour de femmes. |
Acte 2, sc. 4, LE CHEVALIER, phrase 1 |
215 | LE CHEVALIER |
Le mercredi, ? cinq heures, chez Dorim?ne. |
Acte 2, sc. 4, LE CHEVALIER, phrase 1 |
216 | LE CHEVALIER |
Vouloir que je rende une visite pour une ?p?e qui ne p?se que soixante louis ! |
Acte 2, sc. 4, LE CHEVALIER, phrase 4 |
217 | LE CHEVALIER |
Madame, voyez l?-bas s'il y a quelque chose de reste, et qu'on leur donne seulement pour les emp?cher de crier. |
Acte 2, sc. 5, LE CHEVALIER, phrase 1 |
218 | ISABELLE |
Dites l?-bas qu'on leur donne ? manger. |
Acte 2, sc. 5, ISABELLE, phrase |
219 | COLOMBINE |
Il faut dire la v?rit? ; monsieur le chevalier est d'un bon naturel : il ?terait volontiers le morceau de sa bouche pour le donner ? ses gens. |
Acte 2, sc. 6, COLOMBINE, phrase 1 |
220 | LE CHEVALIER |
C'est une commission que de me servir. |
Acte 2, sc. 6, LE CHEVALIER, phrase 2 |
221 | COLOMBINE |
Ils sont quelquefois trois jours sans manger ; mais aussi je crois que vous leur donnez de gros gages. |
Acte 2, sc. 6, COLOMBINE, phrase 1 |
222 | LE CHEVALIER |
Je le crois, vraiment ; au bout de trois ans je leur donne cong? pour r?compense. |
Acte 2, sc. 6, LE CHEVALIER, phrase 1 |
223 | COLOMBINE |
Ils ne sont pas malheureux. |
Acte 2, sc. 6, COLOMBINE, phrase 1 |
224 | ISABELLE |
Quand je n'ai plus que deux ou trois plaisirs ? prendre dans le reste du jour, je suis dans une langueur mortelle ; et je m'ennuie presque toujours, dans la crainte que j'ai de m'ennuyer bient?t. |
Acte 2, sc. 6, ISABELLE, phrase 4 |
225 | ISABELLE |
Allez voir ce que l'on joue aujourd'hui ? l'h?tel de Bourgogne. |
Acte 2, sc. 7, ISABELLE, phrase 1 |
226 | COLOMBINE |
Je ne sais, madame, ce que vous voulez faire ; mais je vous avertis que monsieur a enferm? une roue du carrosse dans son cabinet, pour vous emp?cher de sortir. |
Acte 2, sc. 8, COLOMBINE, phrase 1 |
227 | LE CHEVALIER |
Cela ne se peut pas, madame ; mon cocher s'en sert : c'est que je lui donne mon carrosse un jour la semaine pour ses gages ; c'est aujourd'hui son jour, et il l'a lou? ? des dames qui sont all?es au bois de Boulogne. |
Acte 2, sc. 8, LE CHEVALIER, phrase 1 |
228 | COLOMBINE |
Cela ne doit pas nous arr?ter. |
Acte 2, sc. 8, COLOMBINE, phrase 1 |
229 | ISABELLE |
Fi, Colombine, avec ton op?ra. |
Acte 2, sc. 8, ISABELLE, phrase 2 |
230 | ISABELLE |
J'y allai d?s deux heures ? la premi?re repr?sentation ; j'eus tout le temps de m'ennuyer avant que l'on commen??t ; mais ce fut bien pis, quand on eut une fois commenc?. |
Acte 2, sc. 8, ISABELLE, phrase 4 |
231 | COLOMBINE |
Je ne con?ois pas comment on peut s'ennuyer ? l'op?ra ; les habits y sont si beaux ! |
Acte 2, sc. 8, COLOMBINE, phrase 1 |
232 | ISABELLE |
Je vois bien que nous ne sommes pas engou?es de musique aujourd'hui, et qu'il faudra nous en tenir ? la com?die italienne. |
Acte 2, sc. 8, ISABELLE, phrase 1 |
233 | LE CHEVALIER |
En v?rit?, madame, je ne sais pas quel plaisir vous trouvez ? vos com?dies italiennes ; les acteurs y sont d?testables. |
Acte 2, sc. 8, LE CHEVALIER, phrase 1 |
234 | LE CHEVALIER |
C'est une piti?. |
Acte 2, sc. 8, LE CHEVALIER, phrase 3 |
235 | LE CHEVALIER |
Except? cet homme qui parle normand dans l'empereur de la lune, tout le reste ne vaut pas le diable. |
Acte 2, sc. 8, LE CHEVALIER, phrase 4 |
236 | LE CHEVALIER |
J'?tais derni?rement ? une pi?ce nouvelle ; elle n'?tait pas encore commenc?e, que j'entendis accorder les sifflets au parterre, comme on fait les violons ? l'op?ra. |
Acte 2, sc. 8, LE CHEVALIER, phrase 5 |
237 | LE CHEVALIER |
Ne voit-on pas bien d'abord ? ces indices-l? qu'une pi?ce ne vaut rien ? |
Acte 2, sc. 8, LE CHEVALIER, phrase 3 |
238 | LE CHEVALIER |
Ne vous l'avais-je pas bien dit, madame ? |
Acte 2, sc. 9, LE CHEVALIER, phrase 1 |
239 | LE CHEVALIER |
Ces gens-l? ne jouent que de vilaines choses. |
Acte 2, sc. 9, LE CHEVALIER, phrase 2 |
240 | ISABELLE |
Non. Ne savez-vous pas bien que monsieur ne mange point ? table quand il y a compagnie ? |
Acte 2, sc. 9, ISABELLE, phrase 1 |
241 | LE CHEVALIER |
Parle, mon ami ; mets deux couverts pour moi ; je mangerai bien pour deux personnes. |
Acte 2, sc. 9, LE CHEVALIER, phrase 1 |
242 | COLOMBINE |
La gueule du juge en p?tera, et je ne souffrirai pas que vous soyez plus longtemps le rendez-vous des violences de Monsieur Sotinet. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 3 |
243 | COLOMBINE |
Vous ne serez plus Madame Sotinet, ou j'y perdrai mon latin. Je viens de consulter un avocat de mes amis sur votre affaire. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 4 |
244 | ISABELLE |
En v?rit?, Colombine, j'ai eu bien de la peine ? me r?soudre ? ce que tu as voulu. |
Acte 3, sc. 2, ISABELLE, phrase 1 |
245 | ISABELLE |
On va me tympaniser par la ville, et je vais donner la com?die ? tout Paris. |
Acte 3, sc. 2, ISABELLE, phrase 2 |
246 | COLOMBINE |
Dites-moi, je vous prie, auroit-on tant d'empressement ? lire l'histoire galante de certaines femmes, si une s?paration ne les avait rendues c?l?bres ? |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 6 |
247 | COLOMBINE |
On avance plus par l? en un jour d'audience qu'en vingt ann?es de galanterie ; et vous me remercierez dans peu des bons avis que je vous donne. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 10 |
248 | ISABELLE |
Il fallait donc, Colombine, que j'apprisse de longue main ? m?priser, comme ces femmes dont tu me parles, les chim?res et les fant?mes de r?putation et d'honneur qui font peur aux esprits simples comme le mien. |
Acte 3, sc. 2, ISABELLE, phrase 1 |
249 | ISABELLE |
Je conviens, avec toi, qu'il y a beaucoup d'honn?tes femmes qui sont lasses de leur m?tier et de leur mari ; mais, du moins, elles n'en instruisent pas la ville par la bouche d'un avocat, et ne se font point d?clarer fieff?es coquettes par arr?t de la cour. |
Acte 3, sc. 2, ISABELLE, phrase 2 |
250 | COLOMBINE |
Vous ?tes trop bonne, et vous g?tez les maris. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 2 |
251 | COLOMBINE |
Une bonne s?paration, madame, une bonne s?paration ; et le plus t?t, c'est le meilleur. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 3 |
252 | COLOMBINE |
Il y a d?j? pr?s de deux ans que vous ?tes femme de Monsieur Sotinet ; et quand ce serait le meilleur mari du monde, il serait g?t? depuis le temps. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 4 |
253 | ISABELLE |
Mais, faudra-t-il que j'aille solliciter toutes ces jeunes barbes de juges, qui me riront au nez, et qui sont ravis d'avoir des affaires de cette nature-l? ? |
Acte 3, sc. 2, ISABELLE, phrase 2 |
254 | COLOMBINE |
Madame, ne vous mettez point en peine, vous n'irez point aux juridictions ordinaires : le dieu d'Hymen est arriv? depuis quelque temps en cette ville, pour d?marier toutes les personnes qui sont lasses du mariage. |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 2 |
255 | COLOMBINE |
Laissez-moi faire ; j'ai une peste de t?te... |
Acte 3, sc. 2, COLOMBINE, phrase 5 |
256 | COLOMBINE |
Tenez, madame, voil? l'avocat que je vous veux donner. |
Acte 3, sc. 3, COLOMBINE, phrase 1 |
257 | ARLEQUIN |
Il me fit une fois plaider en sa place pour un homme qui avait fait quelque petite friponnerie. |
Acte 3, sc. 3, ARLEQUIN, phrase 3 |
258 | COLOMBINE |
Il n'en faut pas davantage pour gagner le proc?s le plus d?sesp?r?. |
Acte 3, sc. 3, COLOMBINE, phrase 2 |
259 | ISABELLE |
Je ne sais pas, Colombine, dans quelle affaire tu m'embarques l?. |
Acte 3, sc. 3, ISABELLE, phrase 1 |
260 | ISABELLE |
Ne vous mettez pas en peine, madame ; je vous en tirerai. Je ne vous dis pas ce que j'ai envie de faire. |
Acte 3, sc. 3, ISABELLE, phrase |
261 | MEZZETIN |
Colombine m'a dit que tu avais servi chez un avocat. |
Acte 3, sc. 4, MEZZETIN, phrase 2 |
262 | ARLEQUIN |
Je ne puis pas. |
Acte 3, sc. 4, ARLEQUIN, phrase 1 |
263 | MEZZETIN |
Voil? une buvette qui te tient bien au coeur ! |
Acte 3, sc. 4, MEZZETIN, phrase 1 |
264 | PIERROT |
Monsieur, il est bien malade ; il ne pourra pas venir : en taillant sa plume, il s'est coup? un peu le doigt ; il dit qu'il ne pourra pas plaider dans l'?tat o? il est. |
Acte 3, sc. 5, PIERROT, phrase 1 |
265 | PIERROT |
Il m'a dit qu'il allait envoyer un jeune homme en sa place, qui plaide comme un diable, et qui vous fera aussi bien perdre votre proc?s que lui-m?me. |
Acte 3, sc. 5, PIERROT, phrase 1 |
266 | SOTINET |
Cette affaire-l? me fera mourir ; je n'en sortirai jamais ? mon honneur. |
Acte 3, sc. 5, SOTINET, phrase 1 |
267 | SOTINET |
Ma femme m'a fait assigner devant le dieu d'Hymen ; on n'est gu?re favorable aux maris ? ce tribunal-l?. |
Acte 3, sc. 5, SOTINET, phrase 2 |
268 | BRAILLARDET |
Pour Messire Mathurin-Blaise Sotinet, sous-fermier, contre la dame Sotinet, sa femme, demanderesse en s?paration. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
269 | BRAILLARDET |
Je ne suis pas surpris, messieurs, de voir ? ce nouveau tribunal une femme qui veut secouer le joug d'un mari ; mais je m'?tonne de n'y pas voir avec elle la moiti? des femmes de Paris. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
270 | CORNICHON |
Donnez-vous un peu de patience ; nous n'aurons pas plus t?t d?mari? la premi?re, qu'elles y viendront toutes les unes apr?s les autres. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
271 | BRAILLARDET |
En effet, messieurs, une jeune femme qui ?pouse un vieillard, dans l'esp?rance de l'enterrer six mois apr?s, n'est-elle pas en droit de lui demander raison de son retardement ; et n'est-elle pas bien fond?e ? faire rompre son mariage, puisque son mari n'a pas satisfait ? l'article le plus essentiel du contrat, par lequel il s'est oblig? tacitement ? ne pas passer l'ann?e ? |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
272 | BRAILLARDET |
Celui pour qui je parle, apr?s avoir longtemps contempl? du port les naufrages de tant de malheureux ?poux, s'embarqua enfin sur la mer orageuse du mariage ; et quand il fit ce sol?cisme en conduite, qu'il souffrit cette l?thargie de bon sens, cette ?clipse de raison, s'il se f?t mis une corde au cou, ou qu'il se f?t jet? dans la rivi?re, il n'auroit jamais tant gagn? en un jour. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
273 | BRAILLARDET |
Il fit ce qu'ont accoutum? de faire les gens sur le retour, quand ils ?pousent de jeunes filles, c'est-?-dire qu'il confessa avoir re?u vingt mille ?cus, quoiqu'elle ne lui e?t jamais apport? en mariage qu'un fonds de galanterie outr?e, et une fureur effr?n?e pour le jeu : voil? la dot de la Dame. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
274 | SOTINET |
Avec votre permission, Ma?tre Braillardet, vous ne vous tiendrez pas pour interrompu si je vous dis que vous en avez menti : il a re?u vingt mille bons ?cus. |
Acte 3, sc. 6, SOTINET, phrase 2 |
275 | CORNICHON |
Une fureur pour le jeu ! |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 3 |
276 | CORNICHON |
Une femme qui n'a pas vingt ans, une fureur pour le jeu ! |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 4 |
277 | BRAILLARDET |
Oui, oui, messieurs ; quand je dis que voil? la dot de la Dame Sotinet, je n'avance rien que de v?ritable ; mais ne croyez pas que, parcequ'elle n'a rien eu en mariage, elle en d?pense moins en se mariant. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
278 | BRAILLARDET |
Les jeunes filles qui se vendent ? des vieillards ach?tent en m?me temps le droit de les envoyer ? l'h?pital promptement, par leurs d?penses extravagantes : c'est ce qu'a presque fait la Dame Sotinet ; car enfin le pauvre homme ne fut pas plus t?t mari?, qu'il vit bien comme presque tous les autres qui s'enr?lent dans cette milice qu'il avait fait une sottise ; que le mariage est une affaire ? laquelle il faut songer toute sa vie ; qu'un bon singe et la meilleure femme sont souvent deux m?chants animaux ; et que ce grand philosophe avait bien raison de s'?crier, en voyant trois ou quatre femmes pendues ? un arbre : que les hommes seraient heureux, si tous les arbres portaient de semblables fruits ! |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
279 | CORNICHON |
Ce fruit-l? serait diablement ?cre, et il ne serait bon, tout au plus, qu'en compote. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
280 | BRAILLARDET |
Il vit, d?s le jour m?me de son mariage, introduire chez lui l'usage des deux lits, usage condamn? par nos p?res, invent? par la discorde, et foment? par le libertinage ; usage que je puis nommer ici la perte du m?nage, l'ennemi mortel de la r?conciliation, et le couteau fatal dont on ?gorge sa post?rit?. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
281 | BRAILLARDET |
Il vit fondre chez lui, d?s le lendemain, tous les fain?ants de la ville, chevaliers sans ordre, beaux esprits sans aveu ; cent petits po?tes crott?s, vrais chardons du Parnasse ; de ces fades blondins, minces colifichets de ruelles ; en un mot, il vit faire de sa maison une acad?mie de jeux d?fendus, et fut oblig? de payer une grosse amende, ? quoi il fut condamn?. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
282 | BRAILLARDET |
Non, messieurs, non ; ce fut la Dame Sotinet. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 5 |
283 | BRAILLARDET |
La Dame Sotinet ! |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 6 |
284 | BRAILLARDET |
Oui, messieurs, ce fut elle qui, ne sachant plus o? trouver de l'argent pour jouer, alla d?noncer elle-m?me que l'on jouait chez elle : elle fut condamn?e ? trois mille livres d'amende. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 7 |
285 | CORNICHON |
Vous devriez garder vos passages pour une meilleure cause. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
286 | CORNICHON |
S'il ne tient qu'? parler latin... |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 3 |
287 | BRAILLARDET |
Les pierreries engag?es ; la vaisselle d'argent vendue ; des tableaux d'un prix extraordinaire enlev?s : car le Sieur Sotinet a toujours ?t? extr?mement curieux d'originaux, et se connaissait parfaitement en peinture. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 4 |
288 | BRAILLARDET |
Mais, messieurs, s'il n'y avait que de la dissipation dans la conduite de la Dame Sotinet, vous n'entendriez pas retentir votre tribunal des plaintes de son mari ; mais puisqu'il est aujourd'hui oblig? d'avouer sa honte et son malheur, approchez, financiers, plumets, chevaliers, et vous godelureaux les plus d?termin?s ; paraissez sur la sc?ne. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
289 | BRAILLARDET |
Oui, oui, messieurs, nous trouverons de tous ces gens-l? dans l'?quipage de la Dame Sotinet, ?quipage qu'elle prom?ne scandaleusement par toute la ville, et la nuit et le jour. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 3 |
290 | BRAILLARDET |
Non, ce n'est point pour elle que le soleil ?claire, elle m?prise cette clart? bourgeoise ; elle ne sort de chez elle qu'avec les oublieurs, et n'y rentre qu'? la faveur des crieurs d'eau-de-vie. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 5 |
291 | CORNICHON |
Son mari a la cruaut? de lui refuser un flambeau ; il faut bien qu'elle attende le jour pour s'en retourner chez elle. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 2 |
292 | BRAILLARDET |
On ne manquera pas de vous dire que celui pour qui je suis est un brutal ; j'en tombe d'accord : un ivrogne ; je le veux : un d?bauch? ; j'y consens : un homme m?me qui est quelquefois attaqu? de vertiges ; cela est vrai : mais, messieurs... |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
293 | BRAILLARDET |
Si je vous parlais des intrigues de la Dame Sotinet, de ses aventures galantes, de ses subtilit?s pour tromper son mari ; mais... vous rougiriez, illustres et vieilles coquettes de notre temps, de voir qu'une femme de dix-huit ans vous a laiss?es bien loin apr?s elle dans la carri?re de la galanterie et j'apprendrais aux femmes qui m'?coutent de nouveaux tours de souplesse (elles n'en savent d?j? que trop). |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
294 | BRAILLARDET |
Et apr?s cela, messieurs, une femme, qui est le pr?cis, l'?lixir, la m?re-goutte de la transcendante coquetterie, viendra vous demander une s?paration ! |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 3 |
295 | BRAILLARDET |
Ne tiendra-t-il qu'? donner de pareilles d?torses ? l'Hymen ? |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 4 |
296 | BRAILLARDET |
Ordonnerez-vous qu'un mari soit d?clar? veuf, avant que d'avoir eu le plaisir d'enterrer sa femme ? |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 5 |
297 | BRAILLARDET |
Non, non, vous n'autoriserez point une telle injustice. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 6 |
298 | BRAILLARDET |
Nous esp?rons, au contraire, que vous obligerez la Dame Sotinet ? retourner avec son mari, pour mieux vivre avec lui, s'il est possible. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 7 |
299 | CORNICHON |
Voil? une belle conclusion. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
300 | CORNICHON |
Messieurs, je parle pour Damoiselle Zorobabel de Roqueventrousse, demanderesse en s?paration, contre Mathurin-Blaise Sotinet, sous-fermier, ci-devant laquais, et d?fendeur. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
301 | CORNICHON |
L'aspect de ce s?nat cornu, pompe digne de l'Hymen ; cet attirail funeste et mena?ant, tout cela, je l'avoue, m'inspire quelque terreur : mais, d'un autre c?t?, l'?quit? de ma cause me recreat et reficit ; puisque je parle ici pour quantit? de femmes, qui vous disent par ma bouche qu'un mari est ? pr?sent un meuble fort inutile ; et que, quand il n'y en aurait point, le monde ne finirait pas pour cela. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 2 |
302 | CORNICHON |
Le mois de mars 87, Mathurin-Blaise Sotinet, ?g? de soixante-dix ans, sentit un prurit pour la noce, une d?mangeaison pour le mariage ; cette vieille rosse, refaite et maquignon?e, cette m?che s?che et rid?e, prit feu aux ?tincelles des yeux de celle pour qui je parle. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 3 |
303 | CORNICHON |
Il l'?pousa, et il ne tint qu'? lui de voir qu'il avait mis dans sa maison un tr?sor de sagesse et de prudence, puisqu'elle ne d?pensa, en se mariant, que les vingt mille ?cus qu'elle avait eus en mariage. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 4 |
304 | CORNICHON |
Rare exemple de mod?ration pour les femmes d'aujourd'hui, qui montent insolemment sur une grosse dot, pour insulter ? l'?conomie de leurs maris. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 5 |
305 | BRAILLARDET |
L'?conomie de la Dame Sotinet ! |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
306 | CORNICHON |
C'est une femme que cet homme-l? ; il ne d?babille pas. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 3 |
307 | CORNICHON |
Le Sieur Sotinet ?tait entr? malheureusement dans l'affaire du bois carr?. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 7 |
308 | CORNICHON |
On l'appr?hende au corps ; on l'entra?ne au for-l'?v?que. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 9 |
309 | CORNICHON |
Pourquoi encore une fois ? |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 12 |
310 | BRAILLARDET |
En v?rit?, messieurs, voil? une calomnie atroce. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 1 |
311 | BRAILLARDET |
Le Sieur Sotinet n'a jamais ?t? en prison. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
312 | CORNICHON |
Donnez-vous un peu de patience, nous l'y ferons bient?t aller. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 3 |
313 | CORNICHON |
Car, jusques ? quel exc?s de crapule cet homme-l? ne s'est-il point laiss? emporter ? |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 5 |
314 | CORNICHON |
Non, messieurs, c'est plut?t une futaille, ou, pour mieux dire, un r?p? qui ne fait que se remplir et se vider ? tous moments. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 7 |
315 | CORNICHON |
C'est un bouchon ambulant ; c'est une ?ponge toute d?gouttante de vin, dont les vapeurs obscurcissent et soufflent enfin la chandelle de sa raison. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 8 |
316 | BRAILLARDET |
C'est une calomnie diabolique... |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 2 |
317 | BRAILLARDET |
Le Sieur Sotinet ne boit que de l'eau ; cela est de notori?t? publique. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 3 |
318 | CORNICHON |
Un homme qui a ?t? toute sa vie dans les aides ne boit que de l'eau ! |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
319 | CORNICHON |
N'avait-il bu que de l'eau, Ma?tre Braillardet, quand, sortant tout chancelant d'un cabaret, pour assister ? l'enterrement d'un de ses meilleurs amis, il se laissa tomber dans la fosse, o? il serait encore, si, par malheur pour sa femme, on ne l'en e?t retir? ? |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 2 |
320 | CORNICHON |
N'a-t-il bu que de l'eau, quand il revient chez lui le soir, amenant avec soi des femmes d'une vertu d?labr?e, et qu'il maltraite celle pour qui je suis de paroles et de coups ? |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 3 |
321 | BRAILLARDET |
Messieurs, on ne sait que trop que c'est le pauvre homme qui les a re?us. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 3 |
322 | BRAILLARDET |
Il a port? plus de trois mois un empl?tre sur le nez, d'un coup de chandelier que sa femme lui a donn?. |
Acte 3, sc. 6, BRAILLARDET, phrase 4 |
323 | SOTINET |
Je ne saurais m'emp?cher de pleurer toutes les fois que j'y songe. |
Acte 3, sc. 6, SOTINET, phrase 2 |
324 | CORNICHON |
Mais, s'il n'y avait que des coups ? essuyer, je ne m'en plaindrais pas ; car on sait bien qu'une femme veut ?tre un peu pans?e de la main ; mais de se voir, ? tous moments, expos?e aux extravagances d'un fou ! |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 2 |
325 | CORNICHON |
Vous voyez, messieurs, que votre pr?sence ne saurait servir de gourmette ? ce furieux. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 1 |
326 | CORNICHON |
Approchez, malheureuse opprim?e ; venez, ?pouse infortun?e : c'est ? l'ombre de ce tribunal que vous trouverez un asile assur? contre la p?tulance de votre pers?cuteur. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 3 |
327 | CORNICHON |
Souffrirez-vous, messieurs, qu'une femme qui (comme dit fort ?l?gamment un savant philosophe) doit ?tre, vas dignitatis, non voluptatis, devienne un grenier ? coups de poing ? |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 4 |
328 | CORNICHON |
Qu'une femme, qui doit ?tre la soucoupe des plaisirs d'un mari, soit le ballon de ses emportements ? |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 5 |
329 | CORNICHON |
Non, messieurs, vous ne souffrirez pas que ces innocentes brebis soient si cruellement ?gorg?es par ces loups ravissants ! |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 6 |
330 | CORNICHON |
Le divorce ayant ?t? de tout temps tout ce qu'il y a de plus piquant dans le mariage, ce rago?t de veuvage anticip?, cette viduit? pr?matur?e que vous allez servir ? la Dame Sotinet, va faire venir l'eau ? la bouche ? quantit? de femmes de Paris : elles en voudront t?ter. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 9 |
331 | CORNICHON |
Songez, messieurs, aux honneurs que vous allez recevoir ! |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 10 |
332 | CORNICHON |
L'h?tel de Bourgogne cr?vera de monde : vous en aurez toute la gloire, et les com?diens italiens tout le profit. |
Acte 3, sc. 6, CORNICHON, phrase 13 |
333 | DIEU DE L'HYMEN |
Ayant aucunement ?gard ? la requ?te de la partie de Ma?tre Cornichon, le dieu de l'Hymen a ordonn? que la Dame Sotinet demeurera s?par?e de corps et de biens d'avec son mari ; qu'elle reprendra les vingt mille ?cus qu'elle a apport?s en mariage ; qu'elle jouira, d?s ? pr?sent, de son douaire, ?tant r?put?e veuve, et d'une pension de trois mille livres ; et, attendu la d?mence av?r?e du Sieur Sotinet, nous avons ordonn? qu'? la diligence de sa femme, il sera incessamment enferm? aux Petites-Maisons, ou ? Saint-Lazare. |
Acte 3, sc. 6, DIEU DE L'HYMEN, phrase 1 |
334 | ARLEQUIN |
Monsieur L'Hym?n?e, ce n'est pas tout : vous venez de d?faire un mariage ; mais il s'agit d'en refaire un autre entre Colombine et moi. |
Acte 3, sc. 6, ARLEQUIN, phrase 1 |
335 | ARLEQUIN |
Je le veux bien ; car j'ai toujours ou? dire qu'une femme et un almanach sont deux choses qui ne sont bonnes tout au plus que pour une ann?e. |
Acte 3, sc. 6, ARLEQUIN, phrase 1 |