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Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | PARTHÉNICE |
Ne crois pas toutefois que ces plaintes que je donne ? la rigueur de ton changement, naissent en moi du dessein de m'opposer au contentement de C?linde, ni du regret de perdre un captif qui a fait des efforts pour sortir de sa prison ; fais si tu veux que cette Aurore qui semble rougir de mon d?guisement, ou plut?t de ton inconstance, compte sur la bouche de C?phale, les baisers que tu as cueillis sur les leurres de celle qui te poss?de maintenant, oblige la renomm?e ? reprendre pour l'amour d'elle le premier usage de ses ailes et de sa voix, afin qu'elle apprenne ? tout le monde, qu'il n'est point d'homme plus heureux que Floridan, ni de beaut? plus aim?e que C?linde, tout cela ne sera pas une mati?re ? nourrir le feu de ma fureur ; mais veux-tu conna?tre ce qui rend ma douleur incapable de rem?de, h?las ! |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 2 |
2 | FLORIDAN |
Floridan, me dit-elle, j'aime Parth?nice et l'estime l'une des plus vertueuses filles qui furent jamais, d'autant mieux qu'?tant rest?e Orpheline en l'?ge de six ou sept ans, ses actions toutefois ont donn? depuis de si grandes preuves de sagesse et de vertu, que la m?disance m?me n'a jamais os? s'y attacher : mais en cela C?linde ne lui c?de pas, et bien qu'entre leur ?ge, leur extraction et leur beaut? il se trouve un rapport admirable, je veux que tu saches qu'entre leurs biens, il n'y a nulle sorte de proportion. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 2 |
3 | FLORIDAN |
Or mon fils, ajouta-t-elle, tu n'ignores pas ce que peut aujourd'hui ce m?tal, cet Or que les hommes ont ?t? cherch? jusques dans les entrailles de la terre ; tu sais qu'en ce Si?cle perverti on ne fait ?tat que de ceux qui se vantent d'un nombre de tr?sors amass?s, et que le plus honn?te homme du monde para?trait sot sous le visage de la pauvret? : l'Or ouvre des portes qui r?sisteraient ? la foudre des canons, et enfin il a le pouvoir, tant notre imagination en est bless?e, de faire quelquefois asseoir des b?tes dans le tr?ne m?me des Dieux : c'est pour cela que je te conseille de suivre la maladie du temps, et de prendre plut?t C?linde riche, que Parth?nice, avecque peu de biens. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 3 |
4 | DORICE |
Vous agr?erez donc, sage Amintor, que j'ach?ve de vous proposer ce dont je ne vous ai fait qu'une l?g?re ouverture ; et que je vous d?couvre une pens?e qui occupe mon esprit depuis quelque temps, dont le succ?s pourrait ?tre ?galement avantageux ? nos deux familles. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 3 |
5 | AMINTOR |
Vous l'avez bien dit que vous me feriez rougir de vos flatteries : mais, sage Dorice, laissons ? part ce qui me regarde, et demeurons d'accord que tout ce que vous avez dit de moi se rencontre en vous et en Floridan, avec bien plus d'avantage. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 1 |
6 | AMINTOR |
Sage Dorice, vous savez mieux que moi de quel humeur est cet animal que la Nature a fait homme, et que l'Art a fait Courtisan : que si ce que vous dites avait lieu, je ne pense pas qu'il y e?t une fille si retir?e dont il ne triomph?t, et qui ne serv?t d'objet ? son ambition, et ? sa vanit?. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 6 |
7 | DORICE |
Car enfin, sage vieillard, d'o? pensez-vous que soient produits tant de bossus, tant de contrefaits, et en un mot tant de Monstres ? |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 2 |
8 | DORICE |
Nuit funeste quelquefois, et qui ne donne son obscurit? que pour un pr?sage d'horreur et d'infortune. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 1 |
9 | CÉLINDE |
Mais je pense que voici encore un message qui me vient d?fendre la libert? de soupirer : que veux-tu, Page ? |
Acte 1, sc. 3, CÉLINDE, phrase 4 |
10 | PHILINDRE |
Jalousie, d'autant plus ? craindre, qu'elle change de visage ? toutes choses ; et que faisant passer jusqu'? nos corps l'aveuglement de notre ?me, elle nous fait bien souvent condamner comme un crime les plus innocentes actions. |
Acte 2, sc. 1, PHILINDRE, phrase 2 |
11 | LUCIDOR |
Est-ce pour punir de quelque offense commise, ou de crainte de me blesser d'un nouveau coup, que C?linde me cache les traits de son beau visage. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 1 |
12 | PARTHÉNICE |
D?s lors ses int?r?ts furent les miens, et dans l'extr?me ressentiment qu'il avait pour moi, mes joies et mes douleurs paraissaient toujours peintes sur son visage. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 7 |
13 | PARTHÉNICE |
J'ai honte de vous proposer d'?tre sage ? mes d?pens, mais puisque pour vous persuader je n'ai rien de plus puissant que mon exemple, pour l'amour de moi, C?linde, gardez-vous de tomber dans le pr?cipice o? je me vois pr?te de p?rir. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 12 |
14 | FLORIDAN |
Enfin ce qu'est l'Aurore ? ces petits feux qui brillent durant la nuit, on peut dire que C?linde l'est aux Dames de cette Cour, ce qu'elles ont d'?clat ne sert qu'? relever les traits de son visage ; dont le charme p?n?tre les coeurs avec la m?me facilit?, qu'on voit le Soleil faire jour ? ses rayons dans un bocage que l'Hiver a d?pouill?, et ? qui le Printemps n'a pas encor rendu toutes ses feuilles. |
Acte 2, sc. 4, FLORIDAN, phrase 1 |
15 | LUCIDOR |
Ou je me trompe, ou je lis sur votre visage les marques d'un secret d?plaisir. |
Acte 2, sc. 4, LUCIDOR, phrase 1 |
16 |
HOLOFERNE |
Ceux de ton entretien, ou ceux de ton visage, |
Acte V2, sc. 3, v. 244 |
17 |
HOLOFERNE |
Attendons ? loisir le Messager commis |
Acte V3, sc. 1, v. 273 |
18 |
ABRA |
Ton visage en prononce un arr?t contre toi. |
Acte V3, sc. 5, v. 350 |
19 | PARTHÉNICE |
Si cela est, pr?parez-vous mes mains ? d?chirer ce sein et ce visage, disposez-vous ? vous plonger dans les ondes de mes cheveux, pour m'en montrer la racine, imitant le p?cheur, qui pour laisser plus de libert? ? la ligne, arrache des bords d'une rivi?re jusqu'? la tige des roseaux. |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 17 |
20 | FLORIDAN |
Jamais ils ne laissent nos offenses impunies, t?t ou tard le coupable se peut assurer que la col?re du Ciel le trouvera sous quelque Asile qu'il se cache ; et quand il couvrirais ses forfaits du silence et des t?n?bres, ils ne sont pas moins connus que s'ils avaient ?t? commis ? la vue de tout l'Univers : pour les uns ils ont introduit l'usage du tonnerre et des foudres, pour d'autres la peste et les poisons, et pour moi les feux et le fer ; les feux que j'ai rencontr?s dans les yeux de C?linde, et le fer dans la fureur de son bras. |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 3 |
21 | FLORIDAN |
Je ne saurais croire qu'un si l?che dessein ait occup? la pens?e d'un Gentilhomme : quoi que c'en soit, cela m'apprend que je ne dois rien esp?rer de C?linde, et que pour ?tre sage je n'y devais rien d?sirer ; ma conscience m'en a parl? souvent, mais, Madame, vous avez autrement dispos? de mes volont?s. |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 1 |
22 | LUCIDOR |
J'esp?re de la bont? du Ciel, que cette raison sera trouv?e assez puissante pour vous d?livrer de la peine que nos lois imposent aux homicides ; quoi que c'en soit il faut regarder d'un m?me oeil les prosp?rit?s et les infortunes, et nous ne devons pas souffrir que les accidents changent en notre visage le moindre trait seulement. |
Acte 4, sc. 3, LUCIDOR, phrase 1 |
23 | CÉLINDE |
Nullement, ou j'ai droit de t'accuser de la m?me chose, car je vois ton visage qui se meut ; mais je pense qu'? faute que le miroir soit ferme, il nous en prend comme ? ces hauts rochers de qui l'ombre ne laisse pas de se mouvoir sur les ondes ? cause du mouvement des flots. |
Acte 4, sc. 4, CÉLINDE, phrase 1 |
24 | LUCIDOR |
Pourquoi ne peuvent mes d?sirs obtenir au moins cet avantage, que je pusse baiser une fois ce qui me blesse, afin que je trouvasse quelque rem?de au lieu m?me d'o? j'ai re?u tant de mal : Belle C?linde, je m'imagine que mon sort a quelque chose de semblable ? celui qui pour avoir vu son visage dans l'eau, devint amoureux d'une image, qui lui fit perdre la vie faute d'en pouvoir jamais jouir. |
Acte 4, sc. 4, LUCIDOR, phrase 4 |
25 | AMINTOR |
Qui voudra voir un portrait au vif de la plus sensible douleur qui puisse travailler une ?me, en vienne ? consid?rer les traits sur mon visage, ? qui ce jour malheureux a plus chang? le teint, que n'avait pu faire le cours de soixante-quatre ann?es. |
Acte 4, sc. 6, AMINTOR, phrase 1 |
26 | FLEURIMON |
Sachez, sage Amintor, qu'un peu devant que Floridan expir?t, Parth?nice est arriv?e aussi ? propos, que si elle e?t ?t? appel?e pour lui fermer les yeux. |
Acte 4, sc. 6, FLEURIMON, phrase 1 |
27 | ALCANDRE |
Ah si jamais j'eus quelque sujet de porter envie ? la condition de ceux qui vivaient durant l'innocence du premier ?ge, c'est depuis que la voix d'un peuple m'a ?lu souverain Magistrat pour pr?sider en ce tr?ne o? la Justice tient son empire, et pour y prononcer les D?crets des Dieux en faveur des innocents, ou ? la ruine des coupables ; car alors nulles actions ne pouvant porter le nom de crime, la n?cessit? de les punir n'avait pas introduit l'usage des Juges, et la malice des hommes n'avait point fait ?tablir de lois pour r?fr?ner les vices, puisque ces Monstres n'avaient pas encore vu le jour. |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 3 |
28 | DORICE |
Sage et g?n?reux Alcandre, si je m'en plains jusqu'? d?sirer qu'une exemplaire punition expie son forfait, je fais ce que doit une m?re, de qui l'affliction est pr?te ? n'?tre born?e que des termes du d?sespoir, et mon int?r?t se m?le avecque celui de toute la Nature, qui pour s'emp?cher de p?rir, n'a point de meilleur rem?de que de faire punir les mauvaises actions. |
Acte 5, sc. 1, DORICE, phrase 3 |
29 | CÉLINDE |
Vous, ? qui le Ciel a donn? d'infaillibles secrets pour distinguer la v?rit? du mensonge, Sage Alcandre, ne voyez-vous pas que ce Chevalier tombe lui-m?me dans le d?sespoir qu'il a condamn? en moi ? |
Acte 5, sc. 1, CÉLINDE, phrase 2 |
30 | CÉLINDE |
Et quand il all?gue que mon affection n'a ?t? produite que par la force des sortil?ges, il a raison, mais il sait bien aussi qu'il n'est point de charme dont il ait us? que celui de son m?rite et de sa discr?tion : voil? quelle est la Magie, et quels sont les caract?res qu'il a mis en usage ; que si tu ne veux perdre cher Lucidor, tout ce que ta pers?v?rance s'est acquis sur mon inclination, ne t'oppose plus au commandement que je te fais, de vivre aussi longtemps que le Ciel te le permettra. |
Acte 5, sc. 1, CÉLINDE, phrase 6 |
31 | LUCIDOR |
Madame, j'esp?re de la justice d'Alcandre, que je vous pr?viendrai en ce funeste passage, ou si ce bonheur m'est interdit, je suis assur? que pour peu que vous m'attendiez, nous passerons dans une m?me barque le fleuve d'Ach?ron ; la m?me fatalit? qui nous unit durant la vie, nous assemblera apr?s le tr?pas, et notre mort sera pareille, bien qu'elle nous attaque sous un visage diff?rent. |
Acte 5, sc. 3, LUCIDOR, phrase 1 |