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Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | PARTHÉNICE |
Ne crois pas toutefois que ces plaintes que je donne ? la rigueur de ton changement, naissent en moi du dessein de m'opposer au contentement de C?linde, ni du regret de perdre un captif qui a fait des efforts pour sortir de sa prison ; fais si tu veux que cette Aurore qui semble rougir de mon d?guisement, ou plut?t de ton inconstance, compte sur la bouche de C?phale, les baisers que tu as cueillis sur les leurres de celle qui te poss?de maintenant, oblige la renomm?e ? reprendre pour l'amour d'elle le premier usage de ses ailes et de sa voix, afin qu'elle apprenne ? tout le monde, qu'il n'est point d'homme plus heureux que Floridan, ni de beaut? plus aim?e que C?linde, tout cela ne sera pas une mati?re ? nourrir le feu de ma fureur ; mais veux-tu conna?tre ce qui rend ma douleur incapable de rem?de, h?las ! |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 2 |
2 | FLORIDAN |
H?las, sur ce point mon amour fit des efforts incroyables, mais je combattis toujours inutilement, car en fin il me fut impossible de vaincre son obstination ; et lorsque je la pressai de me dire quel sujet lui faisait plut?t rechercher l'alliance de C?linde que la v?tre, voici ? peu pr?s le discours qu'elle me tint. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 1 |
3 | FLORIDAN |
Or mon fils, ajouta-t-elle, tu n'ignores pas ce que peut aujourd'hui ce m?tal, cet Or que les hommes ont ?t? cherch? jusques dans les entrailles de la terre ; tu sais qu'en ce Si?cle perverti on ne fait ?tat que de ceux qui se vantent d'un nombre de tr?sors amass?s, et que le plus honn?te homme du monde para?trait sot sous le visage de la pauvret? : l'Or ouvre des portes qui r?sisteraient ? la foudre des canons, et enfin il a le pouvoir, tant notre imagination en est bless?e, de faire quelquefois asseoir des b?tes dans le tr?ne m?me des Dieux : c'est pour cela que je te conseille de suivre la maladie du temps, et de prendre plut?t C?linde riche, que Parth?nice, avecque peu de biens. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 3 |
4 | FLORIDAN |
Voil? Madame, quels furent les propos que j'eus de ma m?re sur votre sujet, auxquels je r?pliquai tout ce que ma passion me sugg?ra ; mais ayant consid?r? que mon opini?tret? me condamnait d'un crime capable d'attirer sur moi sa col?re, et celle des Dieux, je me r?solus enfin de suivre ses sentiments : de sorte que ses mains m'ayant servi d'Autel, je jurai de mourir plut?t que de lui d?sob?ir jamais. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 4 |
5 | PARTHÉNICE |
Il faut bien que cela soit ; car enfin tu n'as pas d? manquer de poudre, puisque toutes mes esp?rances y sont r?duites ? |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 4 |
6 | PARTHÉNICE |
C'est trop retarder un l?gitime dessein, allons mourir Parth?nice ; toutefois l'inconstance de Floridan qui s'appuie sur la tyrannie de sa m?re, n'aura peut-?tre pas la fin qu'il s'est propos?e. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 10 |
7 | DORICE |
De vous dire maintenant les consid?rations qui m'ont port?e ? cette recherche, je l'estime en quelque fa?on hors de propos, puisque cela ne se peut sans que j'y m?le un r?cit de vos louanges, dont je craindrais que le discours (quoique v?ritable et m?rit?) vous m?t quelque rougeur au front, et en l'esprit quelque petit soup?on de flatterie : toutefois il me sera bien permis de dire, que l'illustre nom que vous portez, et que vos Anc?tres ont rendu fameux depuis plusieurs si?cles ; que la noblesse de votre sang, dont l'origine se tire d'aussi loin que la naissance de cette Monarchie : que vos vertus particuli?res, dont l'?clat se va rendre le plus bel exemple qu'on puisse laisser ? la post?rit? ; et qu'enfin les perfections qui se remarquent au corps et en l'?me de C?linde font une partie des charmes qui m'ont vaincue en faveur de Floridan. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 2 |
8 | DORICE |
Je ne vous ai pas propos? cette doute afin de vous irriter contre C?linde, de qui l'innocence, peut-?tre, condamne d?j? le discours que je vous en ai fait : mais le souvenir de ce que j'ai ?t?, et une exp?rience particuli?re m'enseignent qu'il ne faut jamais user de violence sur les inclinations d'une fille bien n?e. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 1 |
9 | DORICE |
Car enfin, sage vieillard, d'o? pensez-vous que soient produits tant de bossus, tant de contrefaits, et en un mot tant de Monstres ? |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 2 |
10 | AMINTOR |
Nullement, ? la fin les plus farouches s'apprivoisent, et les moins sensibles trouvent, m?me chez un mari mal fait, une mati?re d'amour. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 1 |
11 | AMINTOR |
Voil? donc Cl?andre prisonnier, et Parth?nop? r?solue de le voir p?rir sur un ?chafaud : et de fait quelque d?lai qu'y eussent apport? les amis de Cl?andre, il fut enfin condamn? ? mourir par la main d'un Bourreau. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 8 |
12 | AMINTOR |
C'est assez que vous sachiez que Parth?nop?, touch?e sans doute du ressentiment dont je vous parlais tant?t, et ne pouvant sortir du lit, elle envoya aux pieds du Vice-roi le petit enfant qui par ses cris semblant d?plorer le tr?pas de son p?re, imp?tra la gr?ce qui n'avait ?t? interdite ? Cl?andre, qu'? faute que Parth?nop? se p?t r?soudre ? lui pardonner : de sorte que ce dernier point ayant ?t? obtenu, Cl?andre re?ut avec la vie, une preuve de la bonne volont? de sa Ma?tresse, avec laquelle il finit heureusement ses jours. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 12 |
13 | CÉLINDE |
Je vois bien qu'on se r?sout de me faire une violence, mais devant que je trahisse mon amour et ta fid?lit?, les Dieux qui m'?coutent porteront envie ? la condition des mortels ; l'Aurore se trouvera au coucher du Soleil, et enfin ce qu'on nous propose de plus impossible se rendra facile ? tout le monde. |
Acte 1, sc. 3, CÉLINDE, phrase 3 |
14 | PHILINDRE |
Outre cela, d'o? me direz-vous que soient produits tant de transports, tant de d?sirs d?r?gl?s, tant de mouvements incertains, tant de discours qui meurent presque aussit?t dans la bouche, qu'ils sont form?s dans le penser ; et enfin, cet effroyable Monstre de Jalousie, si ce n'est de l'amour ? |
Acte 2, sc. 1, PHILINDRE, phrase |
15 | LUCIDOR |
Les autres qui n'ont que le plaisir pour objet de leur flamme trouvent la fin de leur amour dans la fin de la volupt? ; et s'imaginant que les faveurs dont ils se sont assouvis, peuvent ?tre communiqu?es ? quelque autre aussi facilement qu'elles ont ?t? obtenues, ils entrent dans les fureurs de la Jalousie, et ne laissent pas m?me ? la personne aim?e la libert? des regards. |
Acte 2, sc. 1, LUCIDOR, phrase 4 |
16 |
PHILINDRE |
Enfin cette beaut? parfaite |
Acte 2, sc. 1, v. 15 |
17 | CÉLINDE |
Cet Oracle que tu viens consulter est le m?me qui depuis une heure a prononc? contre toi un arr?t plus rude que mille morts ; et cette p?leur que tu remarques en moi, est bien un t?moignage de ma douleur, mais elle est aussi une preuve de ma d?faite : car pour ne retenir pas davantage ton esprit en suspens, je te dirai que je viens de rendre un combat, o? au lieu de sang j'ai vers? une infinit? de larmes : j'avais pour partie et pour ennemi celui qui est mon tout, et que la Nature m'ordonne de ch?rir par-dessus tout le reste des hommes. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 1 |
18 | CÉLINDE |
Condamne leur tyrannie, appelle-les barbares, mais laisse-moi le nom d'innocente comme j'en ai la qualit? ; et souviens-toi que si je pouvais gu?rir ta peine sans blesser ma r?putation, je le ferais au p?ril m?me de ma vie : mais enfin pour ce malheur je ne connais point de rem?de, et ce qui rend ma condition plus d?plorable, c'est qu'en l'?tat o? je suis-je n'ose pas seulement le rechercher. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 6 |
19 | LUCIDOR |
Il reste, afin que je ne meure pas sans quelque contentement, que j'aime arracher le coeur de mon rival, et en retirer votre image dont il ne fut jamais digne de garder l'impression, un m?me coup punira sa t?m?rit?, et contentera ma vengeance : apr?s cela je donnerai mon sein au m?me fer qui aura fait ses plaies, afin qu'il vous sacrifie les derni?res heures de celui qui pour toute la r?compense de ses services, se voit aujourd'hui contraint de vous dire un ?ternel adieu. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 2 |
20 | CÉLINDE |
Je te commande en premier lieu de n'entreprendre rien contre Florian, puisque tu sais bien qu'ayant ignor? ta passion, il a pu m'aimer sans te faire une injure : en second lieu, que tu ne cherches jamais l'occasion de te pr?valoir de mon amour au pr?judice de mon honneur ; et enfin de ne me demander jamais d'autre preuves de mon affection que ma parole. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 2 |
21 | CÉLINDE |
Cependant pour ne d?ciller point les yeux de mon p?re (tromp? jusqu'ici assez finement sous le pr?texte d'une conversation indiff?rente) je suis d'avis que tu me permettes de repa?tre d'esp?rance l'esprit de Floridan. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 4 |
22 | PARTHÉNICE |
Afin que vous ne m'accusiez pas d'?tre paresseuse ? m'acquitter de mon devoir, je viens des premi?res me r?jouir avecque vous d'une nouvelle qui vous touche, et que j'ai apprise seulement depuis aujourd'hui. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 1 |
23 | PARTHÉNICE |
Quoi que c'en soit, ayant beaucoup de m?rite et beaucoup de cr?ance aupr?s d'Amintor, il faudra qu'? la fin il triomphe de votre r?sistance. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 1 |
24 | PARTHÉNICE |
Je r?sistai bien quelque temps aux artifices par lesquels je croyais qu'il voul?t surprendre ma libert?, mais enfin, m'?tant persuad?e qu'il m'aimait v?ritablement, je ne pus m'emp?cher de lui t?moigner que je l'aimais aussi. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 6 |
25 | CÉLINDE |
Cet office dont vous t?moignez tant de ressentiment, n'est pas consid?rable au prix de la volont? que j'ai de vous servir ; mais il me reste encore une chose ? vous dire, et dont il est n?cessaire que vous ayez l'esprit ?clairci : c'est qu'ayant enfin promis ? mon p?re, d'ob?ir ? l'arr?t par lequel il me veut soumettre ? la puissance de Floridan, il est ? propos que je feigne pour quelque temps de lui vouloir un peu de bien, afin que sous le d?sir de laisser jeter des racines ? cette affection, naissante en apparence, il me puisse donner le loisir de songer aux moyens qui peuvent arr?ter le cours de sa pr?somption. |
Acte 2, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
26 | FLORIDAN |
Enfin ce qu'est l'Aurore ? ces petits feux qui brillent durant la nuit, on peut dire que C?linde l'est aux Dames de cette Cour, ce qu'elles ont d'?clat ne sert qu'? relever les traits de son visage ; dont le charme p?n?tre les coeurs avec la m?me facilit?, qu'on voit le Soleil faire jour ? ses rayons dans un bocage que l'Hiver a d?pouill?, et ? qui le Printemps n'a pas encor rendu toutes ses feuilles. |
Acte 2, sc. 4, FLORIDAN, phrase 1 |
27 | FLORIDAN |
Vous me forceriez enfin ? vous faire une violence. |
Acte 2, sc. 4, FLORIDAN, phrase 1 |
28 |
HOLOFERNE |
Apporte-moi ce plan, afin que j'y regarde |
Acte V2, sc. 2, v. 215 |
29 |
HOLOFERNE |
Mais qu'elle est paresseuse, et que je suis peu fin |
Acte V3, sc. 4, v. 337 |
30 |
L'EUNUQUE |
Mais afin que chacun sa passion contente |
Acte V3, sc. 5, v. 347 |
31 | PARTHÉNICE |
Allons, mon ?me, allons apprendre ce que le Ciel a destin? de nous en la personne de Floridan ; allons consulter sa plaie, afin que si le coup est mortel, il nous puisse ?tre ? tous deux ?galement funeste. |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 1 |
32 | CÉLINDE |
Cessez, mes pens?e, de m'affliger par la m?moire d'un accident qui ne peut recevoir de rem?de, ou s'il faut que vous me fassiez souvenir de la mort de Floridan, que ce ne soit qu'afin de me faire songer aux moyens qui pourront mieux rendre connue l'innocence de Lucidor : mais il me semble que j'ai entrou? une voix qui se rapporte parfaitement ? la sienne : Dieux qu'un grand bien se m?lerait ? mes disgr?ces, si dans ma captivit? j'?tais au moins assez heureuse pour trouver la libert? de l'entretenir : si c'est lui je n'ai qu'? pr?ter l'oreille un peu attentivement, j'en serai bient?t hors de doute. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
33 | LUCIDOR |
Pourquoi ne peuvent mes d?sirs obtenir au moins cet avantage, que je pusse baiser une fois ce qui me blesse, afin que je trouvasse quelque rem?de au lieu m?me d'o? j'ai re?u tant de mal : Belle C?linde, je m'imagine que mon sort a quelque chose de semblable ? celui qui pour avoir vu son visage dans l'eau, devint amoureux d'une image, qui lui fit perdre la vie faute d'en pouvoir jamais jouir. |
Acte 4, sc. 4, LUCIDOR, phrase 4 |
34 | ALCANDRE |
Mais qu'on am?ne ces accus?s, afin que je voie si leur confession ajoutera quelque chose aux preuves que j'ai pour les convaincre. |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 2 |
35 | ALCANDRE |
Si l'objet de vos d?bats est de retarder votre peine, ou de gagner quelque chose sur moi, vous les pouvez finir de bonne heure, car o? la Justice r?gne, la compassion doit mourir. |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 1 |
36 | LUCIDOR |
J'ai invoqu? les D?mons, j'ai corrompu l'influence des Astres, enfin je n'y ai ?pargn? ni la subtilit? des poisons, ni la force des caract?res : ainsi C?linde n'a failli que par n?cessit?, et il me semble qu'il ne serait pas juste de la punir d'une action que ma seule m?chancet? avait rendue in?vitable. |
Acte 5, sc. 1, LUCIDOR, phrase 4 |
37 | ALCANDRE |
Mettez fin ? vos amoureux diff?rents, et disposez-vous d'ou?r avec silence l'inviolable arr?t qu'un Dieu va prononcer par ma bouche. |
Acte 5, sc. 1, ALCANDRE, phrase 1 |
38 | CÉLINDE |
Donc, ch?re Ombre, bannissons d?sormais de notre m?moire le souvenir de nos crimes, afin que nulle f?cheuse pens?e ne trouble dans les champs d'?lize les plaisirs que nos ?mes doivent go?ter. |
Acte 5, sc. 3, CÉLINDE, phrase 4 |
39 | DORICE |
Enfin ayant ?t? inform?e de ma r?solution, elle a re?ue deux grands contentements ensemble, celui de le retrouver en vie, et de savoir que je ne voulais plus apporter d'obstacle au dessein qu'il avait d?j? eu de l'?pouser. |
Acte 5, sc. 3, DORICE, phrase 3 |
40 | ALCANDRE |
Or tu vois ? quelle extr?mit? ta violence l'a r?duite, puisque destin?e ? mourir pour l'expiation de son crime rien au monde n'est d?sormais capable de la sauver, et pour ce que ton forfait est comme la cause du sien, j'ordonne que tu assisteras ? son supplice, afin que par l'?troite liaison qui unit un p?re ? ses enfants tu participes ? la peine qu'elle a m?rit?e. |
Acte 5, sc. 4, ALCANDRE, phrase 5 |
41 | AMINTOR |
Je n'ai garde de murmurer contre cette ordonnance puisque n'ayant plus de passion que pour mourir, je re?ois comme un grand bien, toutes les occasions qui peuvent avancer la fin de ma vie. |
Acte 5, sc. 4, AMINTOR, phrase 1 |
42 | ALCANDRE |
Tant?t on vous entretiendra de tout ce que Dorice a fait pour cette heure donnez quelque tr?ve ? ces caresses, et puisque les Dieux par une voie si peu commune vous ont conduits au souverain degr? de vos contentements, allons faire fumer leurs Autels d'un nombre infini de Victimes. |
Acte 5, sc. 4, ALCANDRE, phrase 1 |
43 | ALCANDRE |
Allons en faveur de ces deux Mariages, opposer aux feux de la nuit ceux de votre amour et de votre joie, et faire graver sur l'Airain les merveilles de cette Histoire, afin qu'elle ?tonne ?galement, et qu'elle ravisse les yeux et les oreilles de la Post?rit?. |
Acte 5, sc. 4, ALCANDRE, phrase 2 |