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Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | PARTHÉNICE |
Ne crois pas toutefois que ces plaintes que je donne ? la rigueur de ton changement, naissent en moi du dessein de m'opposer au contentement de C?linde, ni du regret de perdre un captif qui a fait des efforts pour sortir de sa prison ; fais si tu veux que cette Aurore qui semble rougir de mon d?guisement, ou plut?t de ton inconstance, compte sur la bouche de C?phale, les baisers que tu as cueillis sur les leurres de celle qui te poss?de maintenant, oblige la renomm?e ? reprendre pour l'amour d'elle le premier usage de ses ailes et de sa voix, afin qu'elle apprenne ? tout le monde, qu'il n'est point d'homme plus heureux que Floridan, ni de beaut? plus aim?e que C?linde, tout cela ne sera pas une mati?re ? nourrir le feu de ma fureur ; mais veux-tu conna?tre ce qui rend ma douleur incapable de rem?de, h?las ! |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 2 |
2 | FLORIDAN |
Floridan, me dit-elle, j'aime Parth?nice et l'estime l'une des plus vertueuses filles qui furent jamais, d'autant mieux qu'?tant rest?e Orpheline en l'?ge de six ou sept ans, ses actions toutefois ont donn? depuis de si grandes preuves de sagesse et de vertu, que la m?disance m?me n'a jamais os? s'y attacher : mais en cela C?linde ne lui c?de pas, et bien qu'entre leur ?ge, leur extraction et leur beaut? il se trouve un rapport admirable, je veux que tu saches qu'entre leurs biens, il n'y a nulle sorte de proportion. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 2 |
3 | FLORIDAN |
Or mon fils, ajouta-t-elle, tu n'ignores pas ce que peut aujourd'hui ce m?tal, cet Or que les hommes ont ?t? cherch? jusques dans les entrailles de la terre ; tu sais qu'en ce Si?cle perverti on ne fait ?tat que de ceux qui se vantent d'un nombre de tr?sors amass?s, et que le plus honn?te homme du monde para?trait sot sous le visage de la pauvret? : l'Or ouvre des portes qui r?sisteraient ? la foudre des canons, et enfin il a le pouvoir, tant notre imagination en est bless?e, de faire quelquefois asseoir des b?tes dans le tr?ne m?me des Dieux : c'est pour cela que je te conseille de suivre la maladie du temps, et de prendre plut?t C?linde riche, que Parth?nice, avecque peu de biens. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 3 |
4 | PARTHÉNICE |
L'inconstance a-t-elle des charmes plus puissants que ceux de mes regards, et les Dieux que tu as si souvent appel?s pour t?moins ; auront-ils si peu de justice que de laisser impunie une trahison qui les offense, et qui me perd ? |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 5 |
5 | FLORIDAN |
Madame, je ne doute pas que votre amour ne condamne mon ob?issance, mais il n'arrivera jamais qu'? faute d'ob?ir, ma m?re ait droit d'accuser mon amour ; je dis cette v?rit? avecque regret, car sans ?tre le plus ingrat de tous les hommes, je ne saurais nier que je ne doive beaucoup aux honn?tes libert?s dont votre amiti? m'a permis de jouir : mais belle Parth?nice, si vous croyez que je vous sois extr?mement oblig? pour avoir nourri de quelques faveurs le repos de ma vie, jugez ce que je ne dois point ? celle sans qui je n'eusse jamais vu ni Parth?nice ni le jour. |
Acte 1, sc. 1, FLORIDAN, phrase 1 |
6 | PARTHÉNICE |
Et bien ; puisque le souvenir des larmes dont tes yeux ont mouill? tant de fois mon sein, ni celles que je verse maintenant ne sont capables d'amollir la duret? de ton coeur, change hardiment, et triomphe en m?me temps de mon amour et de ma vie : tu ?prouveras jusqu'? quel point de fureur se peut convertir une patience outrag?e ; tu sauras que sous le corps d'une fille, je porte un esprit capable de me faire imiter les plus grandes actions que le d?sespoir ait inspir?es ? ceux que l'Amour et la fortune n'ont pas mieux trait?s que moi. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 1 |
7 | PARTHÉNICE |
Mais perfide, mais trompeur, si tu veux d'un seul coup arr?ter mon bras et ma r?solution, ou quitte le funeste dessein qui te fait consentir ? ce changement, ou toi-m?me ex?cute ce que ta trahison me va forcer d'entreprendre, plonge dans mon sein ce fer qui n'est pas plus dur ni plus insensible que toi, aussi bien ma seule mort te peut dispenser de tes promesses ; que si autrefois une seule goutte de mon sang a pu te rappeler du tr?pas ? la vie, qui t'oblige ? le m?priser maintenant que prodigue de ce bien je ne m'en veux pas r?server une seule goutte ? |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 2 |
8 | PARTHÉNICE |
Et bien, puisque tu manques de courage comme d'amour, et qu'au lieu que je soulais voir en toi toutes choses en leur perfection, je n'y remarque aujourd'hui que des d?fauts, rends-moi, rends-moi cette ?p?e ; permets que je donne ? ta tromperie la d?pouille de ce corps qui n'a plus d'?me, depuis qu'il ne poss?de plus Floridan. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 4 |
9 | PARTHÉNICE |
Comme il n'a plus d'yeux pour voir mes ennuis, il n'a plus d'oreilles pour ou?r mes plaintes : et ce parjure a voulu ajouter ? la qualit? d'insensible, celle de ne pouvoir ?tre vu. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 4 |
10 | PARTHÉNICE |
J'arracherai ? la Discorde le plus cruel de tous ses flambeaux ; et prenant pour compagnes la Haine et la Jalousie, je ferai que ces deux pestes infecteront l'esprit de C?linde et le tien. |
Acte 1, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 9 |
11 | AMINTOR |
Vous avez raison, Madame, comme on ne saurait trop tard ex?cuter un mauvais dessein ; aussi ne saurait-on jamais trop t?t faire une bonne action : par l? vous pouvez juger, que tant s'en faut que je doive me plaindre du sujet qui vous a donn? le soin de me visiter ce matin, qu'au contraire j'en demeure votre oblig?, comme du plus grand bien que vous me pouviez procurer. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 1 |
12 | AMINTOR |
Je vous ai d?j? protest?, Madame, que ma plus grande passion ?tait de vous ou?r sur ce sujet, et que vous ne sauriez me proposer un moyen de vous plaire ou de vous servir, que je n'en fasse la plus grande partie de ma gloire. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 1 |
13 | DORICE |
De vous dire maintenant les consid?rations qui m'ont port?e ? cette recherche, je l'estime en quelque fa?on hors de propos, puisque cela ne se peut sans que j'y m?le un r?cit de vos louanges, dont je craindrais que le discours (quoique v?ritable et m?rit?) vous m?t quelque rougeur au front, et en l'esprit quelque petit soup?on de flatterie : toutefois il me sera bien permis de dire, que l'illustre nom que vous portez, et que vos Anc?tres ont rendu fameux depuis plusieurs si?cles ; que la noblesse de votre sang, dont l'origine se tire d'aussi loin que la naissance de cette Monarchie : que vos vertus particuli?res, dont l'?clat se va rendre le plus bel exemple qu'on puisse laisser ? la post?rit? ; et qu'enfin les perfections qui se remarquent au corps et en l'?me de C?linde font une partie des charmes qui m'ont vaincue en faveur de Floridan. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 2 |
14 | AMINTOR |
Vous l'avez bien dit que vous me feriez rougir de vos flatteries : mais, sage Dorice, laissons ? part ce qui me regarde, et demeurons d'accord que tout ce que vous avez dit de moi se rencontre en vous et en Floridan, avec bien plus d'avantage. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 1 |
15 | DORICE |
? consentement qui m'oblige ; ? promesse en faveur de laquelle je vous embrasse mille fois : votre parole que je tiens plus inviolable qu'un voeu qui serait fait ? quelque Divinit?, approche si fort mes esp?rances de leur effet, qu'? peine que je ne les prenne pour une chose m?me : toutefois certain scrupule m?le encore quelque amertume parmi les douceurs de ce bien, qui est que C?linde, peut-?tre engag?e ailleurs d'affection, ne rendra pas ses d?sirs conformes aux n?tres. |
Acte 1, sc. 2, DORICE, phrase 1 |
16 | AMINTOR |
Elle croira que tel tient de la gloire de sa maison une grande suite de valets, qui ne les conserve peut-?tre que pour avoir plus d'assistance et de force ? se garantir de la poursuite des sergents. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 5 |
17 | AMINTOR |
Nullement, ? la fin les plus farouches s'apprivoisent, et les moins sensibles trouvent, m?me chez un mari mal fait, une mati?re d'amour. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 1 |
18 | AMINTOR |
Ses parents ?taient des plus riches et des plus illustres de toute la contr?e, de sorte qu'h?ritant de leurs vertus et de leurs biens, elle fut estim?e, sans difficult?, le plus avantageux parti du Royaume. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 2 |
19 | AMINTOR |
D?s lors les plus apparents jet?rent les yeux sur elle, mais sur tous un tr?s accompli Seigneur nomm? Cl?andre, en devint si ?perdument amoureux, que perdant l'esp?rance de l'obtenir, pour n'avoir pas assez des biens de fortune, ce qu'il ne pouvait attendre autrement. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 3 |
20 | AMINTOR |
Elle demande donc si Cl?andre ?tait hors du monde ; et lui ayant ?t? r?pondu que le moment de son supplice n'?tait plus retard? que de deux ou trois heures, elle s'avisa d'une invention pour le sauver. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 10 |
21 | AMINTOR |
Voil? mon conte, mais l'intention de C?linde consult?e sur ce fait, nous r?soudra de tout plus amplement. |
Acte 1, sc. 2, AMINTOR, phrase 13 |
22 | CÉLINDE |
Votre parti, comme le plus juste sans doute, sera toujours le plus fort : et pour moi je sais bien qu'il ne sera jamais de consid?ration assez puissante pour me faire faillir contre l'ob?issance que je vous dois. |
Acte 1, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
23 | CÉLINDE |
Celle-l? m?me n'en doit pas ?tre except?e, au contraire il me semble que plus nous trouvons de difficult? en un commandement, et plus nous avons de gloire d'y ob?ir. |
Acte 1, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
24 | AMINTOR |
Je n'en attendais pas moins de ton bon naturel ; mais bien loin de te commander de mourir, je te veux mettre dans un genre de vie bien plus doux que tu ne l'as go?t? jusqu'ici. |
Acte 1, sc. 3, AMINTOR, phrase 1 |
25 | AMINTOR |
Ce discours nous entretiendra tant?t plus amplement, cependant je veux dire encore un mot ? Dorice. |
Acte 1, sc. 3, AMINTOR, phrase 1 |
26 | CÉLINDE |
Arrache ? Jupiter la plus pesante de ses foudres, et r?duis en poudre ce corps : mais non, il suffit de tes flammes, elles sont capables de me consommer. |
Acte 1, sc. 3, CÉLINDE, phrase 5 |
27 | CÉLINDE |
Je vois bien qu'on se r?sout de me faire une violence, mais devant que je trahisse mon amour et ta fid?lit?, les Dieux qui m'?coutent porteront envie ? la condition des mortels ; l'Aurore se trouvera au coucher du Soleil, et enfin ce qu'on nous propose de plus impossible se rendra facile ? tout le monde. |
Acte 1, sc. 3, CÉLINDE, phrase 3 |
28 | LUCIDOR |
Non non, crois plut?t que le feu dont il br?le nos coeurs, vient d'un flambeau qui ne donne sa lumi?re que pour r?gler les plus belles actions de notre vie ; et que de m?me que l'homme est Roi des animaux, pour ce qu'il est capable de raison, celui doit ?tre Roi des hommes qui est plus capable d'amour. |
Acte 2, sc. 1, LUCIDOR, phrase 4 |
29 | PHILINDRE |
Quand j'ai commenc? de soutenir contre vous combien cette passion est dangereuse, j'en ai moins consid?r? la cause que les effets ; mais sans nous amuser plus longtemps en cette dispute inutile, dites-moi seulement quel nom vous pouvez donner ? ses ?ternelles inqui?tudes qui accompagnent l'esprit d'un homme v?ritablement amoureux : si le manger est une chose n?cessaire ? la conservation de l'?tre ; si le dormir est un repos accord? par la Nature pour le soulagement de tout ce qu'elle a cr??, appellerez-vous un bien ce qui d?truit le go?t, et emp?che le sommeil ? |
Acte 2, sc. 1, PHILINDRE, phrase 1 |
30 | PHILINDRE |
Jalousie, d'autant plus ? craindre, qu'elle change de visage ? toutes choses ; et que faisant passer jusqu'? nos corps l'aveuglement de notre ?me, elle nous fait bien souvent condamner comme un crime les plus innocentes actions. |
Acte 2, sc. 1, PHILINDRE, phrase 2 |
31 | CÉLINDE |
Cet Oracle que tu viens consulter est le m?me qui depuis une heure a prononc? contre toi un arr?t plus rude que mille morts ; et cette p?leur que tu remarques en moi, est bien un t?moignage de ma douleur, mais elle est aussi une preuve de ma d?faite : car pour ne retenir pas davantage ton esprit en suspens, je te dirai que je viens de rendre un combat, o? au lieu de sang j'ai vers? une infinit? de larmes : j'avais pour partie et pour ennemi celui qui est mon tout, et que la Nature m'ordonne de ch?rir par-dessus tout le reste des hommes. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 1 |
32 | LUCIDOR |
Cependant, Madame, permettez ? ma juste douleur de vous accuser en ce changement du crime le plus punissable qui ait ?t? commis depuis qu'Amour r?gne dessus les coeurs : souffrez que je reproche ? votre foi viol?e tant de serments dont vous protestiez que l'effet serait infaillible comme celui de la fatalit? : vous m'avez quitt?, C?linde, et un injurieux oubli a pu glacer cette ?me que mon exemple devait faire ?ternellement br?ler. |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase |
33 | CÉLINDE |
Condamne leur tyrannie, appelle-les barbares, mais laisse-moi le nom d'innocente comme j'en ai la qualit? ; et souviens-toi que si je pouvais gu?rir ta peine sans blesser ma r?putation, je le ferais au p?ril m?me de ma vie : mais enfin pour ce malheur je ne connais point de rem?de, et ce qui rend ma condition plus d?plorable, c'est qu'en l'?tat o? je suis-je n'ose pas seulement le rechercher. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 6 |
34 | LUCIDOR |
Donc pour ne porter pas les effets de ma rage plus loin que leur cause, et pour commencer d'assouvir la haine que le Ciel a pour moi, voici un papier o? j'avais peint mes triomphes d'une encre d?sormais aussi noire que ma fortune ; mais puisque l'esp?rance dont je m'?tais flatt? ne subsiste plus, et que ce dernier accident me met dans l'?me un Vautour qui la d?chire, il aura le m?me sort, |
Acte 2, sc. 2, LUCIDOR, phrase 2 |
35 | CÉLINDE |
Je te la donne de nouveau, non plus avecque r?serve, mais sans nulle sorte d'exception ; c'est un effet de ma piti?, et si l'on me condamne de quoi pour suivre l'Amour je quitte l'ob?issance que je dois ? mon p?re, qu'on sache que m'y sens forc?e par une puissance que je ne connais point, et que la loi d'un Dieu doit ?tre plus forte que celle d'un homme. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 3 |
36 | CÉLINDE |
Or mon dessein est d'en retarder l'effet par toutes les inventions qui me pourront tomber dans la fantaisie, et quand je ne pourrai plus reculer, ce sera alors que je ferai quelque action si remarquable, qu'on saura que je ne puis avoir que Lucidor pour ?poux : tes bonnes qualit?s et trois ann?es de service m?ritent que je fasse cet effort. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 3 |
37 | CÉLINDE |
Ne passe pas plus outre ni en la demande ni en l'effet, pour ne me donner pas la peine, et peut-?tre le d?plaisir de te refuser ; si tu commences ? faillir, ton outrecuidance me dispensera de mes promesses. |
Acte 2, sc. 2, CÉLINDE, phrase 1 |
38 | CÉLINDE |
Je ne comprends pas encore ce que vous voulez que je sache, et je pense qu'il faudra que vous vous en expliquiez un peu plus ouvertement. |
Acte 2, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
39 | PARTHÉNICE |
Je ne sais si son feu ressemblait ? ceux qu'un peu de cire nourrit, et que la quantit? suffoque ; mais j'y trouve de l'apparence, puisqu'il ne m'a quitt?e que lorsque mes caresses plus ardentes lui ont donn? toutes les preuves d'amiti? qu'il pouvait exiger de ma vertu. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 10 |
40 | PARTHÉNICE |
J'ai honte de vous proposer d'?tre sage ? mes d?pens, mais puisque pour vous persuader je n'ai rien de plus puissant que mon exemple, pour l'amour de moi, C?linde, gardez-vous de tomber dans le pr?cipice o? je me vois pr?te de p?rir. |
Acte 2, sc. 3, PARTHÉNICE, phrase 12 |
41 | FLORIDAN |
Puisse le Ciel punir ma t?m?rit? des plus grands supplices qui furent jamais invent?s ? la ruine des criminels, si j'aspire ? d'autres faveurs que celle que l'honneur me prescrit ; les lois de mon amour se conforment ? celles de mon devoir, et quand j'oublierai le respect que je dois ? C?linde, je prie les Dieux qu'ils ?tent de ma m?moire le souvenir m?me de mon nom. |
Acte 2, sc. 4, FLORIDAN, phrase 1 |
42 | LUCIDOR |
Ne vous affligez plus, belle Parth?nice, mais esp?rez en cette ?ternelle vicissitude qui r?gne sur tous nos mouvements ; et souvenez-vous que de m?me que tel, dont l'exemple n'est pas loin, se flatte de la possession d'un bien dont il peut mettre la conqu?te dans le nombre des choses impossibles, de m?me aussi, tel bien souvent croit ?tre mis?rable, qui dans une heure se voit port? du centre des disgr?ces au sommet des plus hautes f?licit?s. |
Acte 2, sc. 4, LUCIDOR, phrase 1 |
43 | CÉLINDE |
Et pl?t au Ciel que sans offenser mon devoir, je pusse lui en donner des preuves aussi fortes que je sais que ma passion est v?ritable, je pense que mes caresses pr?viendraient ses d?sirs : mais puisqu'en l'?tat o? je suis il faut qu'il se contente de ma parole, je veux pour la rendre plus inviolable, que Lucidor en soit irr?prochable t?moin. |
Acte 2, sc. 5, CÉLINDE, phrase 1 |
44 | AMINTOR |
? ce que je vois l'acc?s n'en sera pas difficile ; je vous y servirai, Floridan, cependant avisons ? passer le reste de la journ?e le plus agr?ablement que nous pourrons. |
Acte 2, sc. 5, AMINTOR, phrase |
45 | AMINTOR |
Sus donc, C?linde, allez de bonne heure mettre ordre ? tout ce qu'il faut, allez-vous faire donner les clefs de ma garde-robe, de tout temps assez bien pourvue d'une grande diversit? d'habits ; fouillez tout, renversez tout, je vous le permets, ? condition qu'on ne parle que de jouer et de se r?jouir ; cependant je prendrai le soin d'en avertir Dorice, et d'y convier nos plus intimes amis. |
Acte 2, sc. 5, AMINTOR, phrase 1 |
46 | AMINTOR |
Je les ai laiss?s qu'ils ?taient presque achev?s d'habiller, je pense qu'ils commenceront bient?t ; cependant prenons les si?ges les plus commodes pour les voir avecque attention : entre amis les plus petites c?r?monies sont un grand crime, mettez-vous o? vous croirez ?tre le mieux. |
Acte 3, sc. 1, AMINTOR, phrase 1 |
47 | AMINTOR |
Autrefois elles ont ?t? le divertissement des grands Monarques, et les R?publiques m?mes en ont us? pour donner quelque horreur du vice et de l'amour pour la vertu ; que si j'en avais le temps, je ferais conna?tre qu'il n'est rien de plus honn?te, de plus plaisant, ni de plus utile, mais je crois qu'ils vont sortir. |
Acte 3, sc. 1, AMINTOR, phrase 1 |
48 |
AKIOR |
Si m?me tu n'as plus le pouvoir de mourir ? |
Acte V1, sc. S1, v. 62 |
49 |
AKIOR |
Et que je n'aurai plus le tr?pas que j'attends |
Acte V1, sc. S1, v. 65 |
50 |
AKIOR |
Qu'un Dieu plus fort que toi d?truirait ton empire |
Acte V1, sc. S1, v. 72 |
51 |
AKIOR |
Vous serez tout ? fait inform?s du surplus, |
Acte V1, sc. 2, v. 102 |
52 |
HOLOFERNE |
Ne sera plus connu que par les fondements. |
Acte V1, sc. 3, v. 118 |
53 |
MOAB |
Je connais un moyen plus facile et plus doux |
Acte V1, sc. 3, v. 125 |
54 |
MOAB |
Quand ils ne pourront plus ni boire ni manger. |
Acte V1, sc. 3, v. 138 |
55 |
L'EUNUQUE |
Sire, je l'ai trac? le plus exactement |
Acte V2, sc. 2, v. 217 |
56 |
MOAB |
Dans les lieux plus cach?s vont acqu?rir des coeurs, |
Acte V2, sc. 3, v. 226 |
57 |
JUDITH |
Grand Roi ne t'enquiers pas plus avant de mes soins, |
Acte V2, sc. 3, v. 229 |
58 |
HOLOFERNE |
Car je jure tes yeux plus chers que ma Couronne : |
Acte V2, sc. 3, v. 252 |
59 |
HOLOFERNE |
Il n'est plus de plaisir qui ne me fasse horreur |
Acte V3, sc. 1, v. 261 |
60 |
HOLOFERNE |
V?nus est plus aimable apr?s un peu de vin. |
Acte V3, sc. , v. 286 |
61 |
JUDITH |
Quel avis plus certain que celui que me donne |
Acte V3, sc. 3, v. 311 |
62 |
JUDITH |
Ne m'en parle donc plus, ma parole est donn?e, |
Acte V3, sc. 3, v. 319 |
63 |
HOLOFERNE |
Ne le ram?ne plus dessus tes voiles sombres |
Acte V3, sc. 4, v. 331 |
64 |
HOLOFERNE |
Je n'en puis d?j? plus, nulle vigueur ne reste |
Acte V3, sc. 4, v. 339 |
65 |
HOLOFERNE |
Judith, je ne puis plus attendre qu'un moment. |
Acte V3, sc. 4, v. 345 |
66 |
JUDITH |
Ne rencontre plus rien qui ne la favorise. |
Acte V3, sc. 5, v. 360 |
67 | PARTHÉNICE |
Floridan n'a plus de mouvement, il nage d?j? dans le sang qui sort de sa blessure, qu'on se h?te de le faire emporter. |
Acte V3, sc. 5, PARTHÉNICE, phrase 3 |
68 | PARTHÉNICE |
Sa faute envers moi ne peut souffrir d'excuse l?gitime, mais celle de C?linde envers lui me semble hors de toute comparaison ; car si l'ingratitude faisait la plus grande partie du crime de Floridan, C?linde, pour le surpasser a voulu joindre ensemble l'ingratitude et l'assassinat. |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 3 |
69 | PARTHÉNICE |
Si cela est, pr?parez-vous mes mains ? d?chirer ce sein et ce visage, disposez-vous ? vous plonger dans les ondes de mes cheveux, pour m'en montrer la racine, imitant le p?cheur, qui pour laisser plus de libert? ? la ligne, arrache des bords d'une rivi?re jusqu'? la tige des roseaux. |
Acte 4, sc. 1, PARTHÉNICE, phrase 17 |
70 | FLEURIMON |
Je confesse, Madame, que vos larmes ne pouvaient ?tre vers?es pour une plus juste occasion. |
Acte 4, sc. 2, FLEURIMON, phrase 1 |
71 | DORICE |
Je vois bien o? tu veux tomber, si tu crois avoir fait quelque injure ? Parth?nice, je te donne la libert? de la r?parer ; uses-en discr?tement, et souviens toi que tu ne me trouveras plus ennemie de tes plaisirs : pense seulement ? gu?rir, Floridan. |
Acte 4, sc. 2, DORICE, phrase 1 |
72 | FLORIDAN |
Que vous ?tes juste, Madame, en la reproche que vous me faites, mais vous l'?tes peu si vous vous imaginez que j'aie rendu quelques soins ? C?linde pour avoir reconnu en elle plus de beaut? ni de m?rite qu'en vous. |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 1 |
73 | FLORIDAN |
Mais ? quoi me sert cette confession qu'? me rendre plus coupable, et ? me ramentevoir un crime pour lequel je ne serais pas assez puni quand j'aurais souffert mille morts au lieu d'une. |
Acte 4, sc. 2, FLORIDAN, phrase 3 |
74 | LUCIDOR |
Noirs Cachots, tristes et sombres demeures, s?jour de la crainte et de l'horreur, s?pulcre des vivants, lieu plein d'effroi, o? les Dieux font habiter les pires remords qu'ils veulent inspirer dans les consciences : obscures prisons, qui ne diff?rez de l'Enfer qu'en ce qu'il est la demeure des coupables, et qu'aujourd'hui vous retenez un innocent, avouez d?sormais que ma condition n'a rien qui puisse ?tre envi? des plus mis?rables. |
Acte 4, sc. 3, LUCIDOR, phrase 1 |
75 | CÉLINDE |
Nulle voix que la mienne ne chasse plus le silence de ces demeures d'o? la Nuit ne sort jamais ; achevons de nous en ?claircir, Lucidor ? |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 2 |
76 | CÉLINDE |
Ah que tu me donnes un faux nom, puisque les Dieux sont impassibles, et que je souffre des maux capables de faire na?tre la piti? dans l'?me des plus barbares. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
77 | CÉLINDE |
Sache, Lucidor, que je suis dans un Cachot, o? je ne crois pas qu'on ait jamais vu luire d'autre feu que celui de mon amour : ici mon imagination bless?e ne pr?sente ? mon jugement que des Bourreaux et des supplices, mais tout cela ne fait pas la plus grande partie de ma douleur, c'est la crainte que j'ai que ton innocence succombe sous le faix de mon crime, ? cause qu'un exc?s d'affection t'a fait avouer d'y avoir part ; mais toi, mon coeur conte-moi des nouvelles de ta prison. |
Acte 4, sc. 3, CÉLINDE, phrase 2 |
78 | LUCIDOR |
Pourquoi ne remettiez-vous cette charge ? mon courage, qui l'e?t ex?cut?e avec moins de p?ril, et bien plus glorieusement ? |
Acte 4, sc. 3, LUCIDOR, phrase 3 |
79 | CÉLINDE |
Non non, Lucidor, ne crains point que je manque de r?solution pour affronter la mort la plus horrible ; et si tu prends la peine de bien ?tudier les traits qui sont dans mes yeux, tu seras contraint d'avouer qu'il est peu de personnes qui puissent porter dans les mis?res un coeur plus assur? que le mien. |
Acte 4, sc. 4, CÉLINDE, phrase 2 |
80 | LUCIDOR |
Jamais votre beaut? ne me sembla plus capable de vaincre : et c'est pour cela que je m'?tonne de voir captive, celle qui peut forcer tout le monde ? venir vivre dans ses fers. |
Acte 4, sc. 4, LUCIDOR, phrase 2 |
81 | PHILINDRE |
Il est donc vrai que Floridan n'est plus ? |
Acte 4, sc. 5, PHILINDRE, phrase 1 |
82 | PHILINDRE |
J'y irai volontiers, mais trouvez bon que je quitte ce miroir au plus prochain logis. |
Acte 4, sc. 5, PHILINDRE, phrase 1 |
83 | AMINTOR |
Qui voudra voir un portrait au vif de la plus sensible douleur qui puisse travailler une ?me, en vienne ? consid?rer les traits sur mon visage, ? qui ce jour malheureux a plus chang? le teint, que n'avait pu faire le cours de soixante-quatre ann?es. |
Acte 4, sc. 6, AMINTOR, phrase 1 |
84 | FLEURIMON |
Cette belle fille avait br?l? pour lui d'une secr?te flamme, et dit-on que Floridan avait ?t? quelque temps sans br?ler aussi que du m?me feu ; tant y a que ce Chevalier ?tant mort, et Parth?nice ne trouvant plus en lui de chaleur ni de mouvement, elle a commenc? de vomir sur C?linde toutes les impr?cations qui peuvent sortir d'une bouche que la fureur fait parler. |
Acte 4, sc. 6, FLEURIMON, phrase 2 |
85 | CÉLINDE |
Grand Alcandre, comme mon offense ne vous peut ?tre cach?e j'esp?re que votre prudence verra clairement l'innocence de Lucidor, et que votre probit? de tout temps incorruptible, trompera la haine de Dorice, qui n'ayant plus de fils, serait bien aise d'avoir toutes les m?res pour compagnes de son infortune. |
Acte 5, sc. 1, CÉLINDE, phrase 3 |
86 | LUCIDOR |
Ah C?linde, que le v?tre offense mon amour bien plus cruellement. |
Acte 5, sc. 1, LUCIDOR, phrase 1 |
87 | LUCIDOR |
Premi?rement, on ne lui peut faire un outrage sans offenser les Dieux, qui verraient en ce moment d?truire le plus parfait de leurs ouvrages et puis, ? le dire sainement, la seule affection qu'elle me porte a fait toute son offense ; de sorte que n'ayant tu? Floridan que pour l'amour de moi, il faut n?cessairement inf?rer que je suis la principale cause de cet homicide. |
Acte 5, sc. 1, LUCIDOR, phrase 2 |
88 | LUCIDOR |
C'est donc ? moi seulement que votre Justice doit faire sentir la pesanteur de ses foudres, la plus innocente de mes actions a m?rit? le tr?pas ; Grand Alcandre, accordez-moi la libert? de C?linde au prix de mille supplices, mon amour les demande, et si votre piti? me les refuse, elle offensera la plus grande de toutes les Divinit?s. |
Acte 5, sc. 1, LUCIDOR, phrase 5 |
89 | CÉLINDE |
Et quand il all?gue que mon affection n'a ?t? produite que par la force des sortil?ges, il a raison, mais il sait bien aussi qu'il n'est point de charme dont il ait us? que celui de son m?rite et de sa discr?tion : voil? quelle est la Magie, et quels sont les caract?res qu'il a mis en usage ; que si tu ne veux perdre cher Lucidor, tout ce que ta pers?v?rance s'est acquis sur mon inclination, ne t'oppose plus au commandement que je te fais, de vivre aussi longtemps que le Ciel te le permettra. |
Acte 5, sc. 1, CÉLINDE, phrase 6 |
90 | CÉLINDE |
Sacr? Tombeau, o? reposent deux corps en faveur desquels la mort a eu plus de privil?ge que la vie, re?ois de C?linde pour une grande offense une bien petite satisfaction. |
Acte 5, sc. 3, CÉLINDE, phrase 1 |
91 | CÉLINDE |
Mais, cher ami, peut-?tre que je n'ai plus qu'un moment ? vivre, ne trouve pas mauvais que je franchisse toute honte, et que je l'emploie ? te dire un dernier Adieu : pardonne aux liens qui m'?treignent, si je ne te fais pas une cha?ne de mes bras, et puisque le consentement de nos volont?s a fait un mariage de nos ?mes, permets, si je meurs, que ce soit avec cette consolation, que jamais tu ne souffriras qu'une autre triomphe d'un corps qui devait ?tre ? moi. |
Acte 5, sc. 3, CÉLINDE, phrase 6 |
92 | CÉLINDE |
Cher Lucidor, le plus fid?le de tous les hommes, aime le souvenir de C?linde, et sois assur?, que s'il reste parmi les morts quelque m?moire du pass?, je n'aurai dans l'esprit autre entretien que celui de l'amour que tu m'as t?moign?e. |
Acte 5, sc. 3, CÉLINDE, phrase 7 |
93 | LUCIDOR |
Cependant, Madame, ne doutez plus que les M?nes de Floridan et de Parth?nice ne soient d?sormais apais?es, puisqu'il n'est point de crime si grand qui ne fut effac? par une seule de vos larmes. |
Acte 5, sc. 3, LUCIDOR, phrase 2 |
94 | DORICE |
Pour cela j'ai fait publier partout que Floridan n'?tait plus au monde, et Parth?nice m?me entre les bras de qui, suivant mon conseil, il a feint de rendre le dernier soupir, a bien eu de la peine ? se gu?rir de cette tromperie. |
Acte 5, sc. 3, DORICE, phrase 2 |
95 | DORICE |
Enfin ayant ?t? inform?e de ma r?solution, elle a re?ue deux grands contentements ensemble, celui de le retrouver en vie, et de savoir que je ne voulais plus apporter d'obstacle au dessein qu'il avait d?j? eu de l'?pouser. |
Acte 5, sc. 3, DORICE, phrase 3 |
96 | DORICE |
Ainsi ne me restant plus rien ? d?sirer qu'une v?ritable condamnation, qui portant C?linde sur le point de sa perte, assouvit ma vengeance dissimul?e, j'ai eu recours ? votre justice, qui a trouv? mes d?sirs l?gitimes, et m'a accord? ce que je demandais. |
Acte 5, sc. 3, DORICE, phrase 4 |
97 | DORICE |
J'ai cru qu'il ?tait raisonnable que C?linde e?t sa part de la peur qu'elle m'avait caus?e ; ma plus grande offense est celle qui vous regarde, et que votre bont? vous doit faire oublier, puisqu'?tant ici-bas l'image de la Divinit?, mon intention ne vous peut ?tre inconnue. |
Acte 5, sc. 3, DORICE, phrase 1 |
98 | AMINTOR |
Je n'ai garde de murmurer contre cette ordonnance puisque n'ayant plus de passion que pour mourir, je re?ois comme un grand bien, toutes les occasions qui peuvent avancer la fin de ma vie. |
Acte 5, sc. 4, AMINTOR, phrase 1 |
99 | AMINTOR |
Et quant ? ce qui regarde l'int?r?t de Lucidor, je veux ?tre tenu pour le plus m?chant de tous les hommes, si j'en ai jamais rien su qu'apr?s que le mal a ?t? hors de toute esp?rance de rem?de. |
Acte 5, sc. 4, AMINTOR, phrase 3 |
100 | LUCIDOR |
Nullement, Parth?nice et Floridan vivent encore, et si vous ne voulez ?tre la cause de ma mort, je conjure votre pi?t? de recevoir la pri?re qu'Alcandre vous a faite en ma faveur, et de croire, g?n?reux Amintor, que je n'aspire ? la gloire d'?tre votre gendre, que pour avoir plus d'occasions de vous servir. |
Acte 5, sc. 4, LUCIDOR, phrase 1 |
101 | AMINTOR |
J'accepte votre alliance et la veux ch?rir comme la plus grande gr?ce que je pouvais recevoir du Ciel. |
Acte 5, sc. 4, AMINTOR, phrase 1 |