n |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | TOINETTE |
Je ne trouve ici ni la nourrisse ni le nourricier ni la petite fille, on dit qu'ils vont revenir, les attendrons-nous l? dans leur jardin ? |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
2 | TOINETTE |
J'ai dit ? l'h?tellerie qu'on ?ta les chevaux du carrosse ; puisque vous avez tant fait que de venir jusqu'? ce village ci au devant de votre oncle, il faut l'y attendre. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
3 | TOINETTE |
Il ne saurait manquer d'y passer, car il vous a ?crit qu'il revient de Lyon par la diligence, et c'est ici la derni?re d?n?e de la diligence de Lyon, il descendra ici pour voir sa petite fille unique. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
4 | ANGÉLIQUE |
Je regarde cette maison champ?tre, elle est situ?e ? faire plaisir. |
Acte 1, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
5 | TOINETTE |
Je sais bien quoi, moi ; je me suis dout? que ce lieu-ci vous inspirerait ce que tous les lieux et tous les objets vous inspirent ?galement depuis quelques jours ; hier en regardant par vos fen?tres dans la rue la plus passante de Paris, le bruit des carrosses, et le tintamare de la ville vous inspiraient une douce et tendre r?verie, comme la solitude la plus tranquille : c'est que tout inspire l'amour quand on aime, vous vous imaginiez voir Val?re dans tous les carrosses qui passaient, et vous croirez voir Val?re au pied de tous les arbres que vous allez trouver dans ce bois. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
6 | ANGÉLIQUE |
C'est moi qui souhaiterais ?tre assez riche pour faire la sienne. |
Acte 1, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
7 | TOINETTE |
Vous avez l'un et l'autre plus d'amour que de richesses, je vois entre vous et une convenance malheureuse : car vous ?tiez h?riti?re d'un vieil oncle, Val?re ?tait heritier d'une tante veuve, votre oncle se remarie, sa tante se remarie aussi, et il leur vient ? chacun une petite fille qui vous desh?rite tous deux : votre visionnaire d'oncle appellerait cela, une fatalit? d'?toile, cela me ferait croire comme aux conjonctions d'astres, un vieillard ?pouse une jeune femme, une vieille veuve ?pouse un jeune homme, vous voudriez ?pouser Val?re ? |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
8 | TOINETTE |
Ces deux portraits-l? vont faire un regard admirable, mais ? propos vous devriez l'?viter, Mademoiselle, il va vous d?clarer son amour, et s'apercevoir du v?tre, c'est trop d'engagements quand on veut rompre. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 2 |
9 | VALÈRE |
Vous rencontrer ici, Mademoiselle ? huit lieues de Paris, quelle surprise est la mienne ! |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 2 |
10 | VALÈRE |
J'en arrive aussi, Mademoiselle, c'en est ici la route, et je vais vous conter par quelle aventure je me trouve ici seul. |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 1 |
11 | VALÈRE |
Je partis il y a quinze jours pour aller au devant de ma tante, je l'ai jointe dans Lyon ? la diligence, elle y avait rencontr? un vieil extravagant, qui a une femme assez jolie. |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 2 |
12 | VALÈRE |
D?s que ce vieillard me vit, il jetta un cri, fut saisi d'effroi, comme s'il eut vu un spectre, nous le question?mes sur cette peur, lui n'osant s'expliquer, nous fit un r?cit obscur d'un songe qu'il avait eu, nous parla de pronostication, d'instinct, d'antipathies ; mais ce qui m?rite attention, c'est que ce vieillard superstitieux crut avoir vu dans les astres, que j'?tais passionn?ment amoureux ; il croyait vrai par hasard, Mademoiselle, il s'imaginait faussement que sa femme ?tait l'objet de ma passion, et, que la connaissant avant son voyage, j'?tais all? l'attendre ? Lyon, moi fort embarrass? de lui voir faire une fausse application d'un amour v?ritable, je voulus jouer le r?le d'indiff?rent, mais une r?verie profonde, des distractions continuelles, quelques soupirs ? demi ?touff?s, lui confirmant que j'aimais, ses r?gles d'astrologie lui prouv?rent que sa femme ?tait l'objet de mon amour. |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 1 |
13 | VALÈRE |
J'ai pris une chaise de poste pour venir attendre ici ma tante qui vient avec eux ; en les attendant, Mademoiselle, je m'?tais enfonc? dans ce bois solitaire pour y r?ver en libert?, tout occup? d'une passion la plus tendre, la plus vive... mais, Mademoiselle, je m'aper?ois que mon r?cit vous ennuie. |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 2 |
14 | TOINETTE |
Ne nous en d?fendez point, Mademoiselle vous avez ?t? embarass?e, vous ?tes m?me encore troubl?e, d?contenanc?e ; et elle n'a pas tort, Monsieur, car ce vieillard que vous appellez visionnaire, jaloux, brutal ; c'est justement l'oncle de Mademoiselle, voyez si on peut entendre cela sans se troubler quand on aime... un oncle. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
15 | ANGÉLIQUE |
Cela est vrai, Monsieur, et j'avoue que la contrainte que je me suis faite en vous ?coutant, m'a fait une vraie peine. |
Acte 1, sc. 2, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
16 | TOINETTE |
Pour abr?ger une justification embarrassante ; nous vous laissons r?ver, dans ce bois, et nous allons donner qnelqu'ordre ? nos gens qui sont ? l'h?tellerie. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
17 | VALÈRE |
Mais qu'Ang?lique m'aime ou non, je dois ?viter de la voir, puisque je ne suis pas assez riche pour l'?tablir comme elle le m?rite. |
Acte 1, sc. 3, VALÈRE, phrase 2 |
18 | VALÈRE |
Pourquoi faut-il que la fortune... ah fortune cruelle ! |
Acte 1, sc. 4, VALÈRE, phrase 1 |
19 | LE NOURRICIER |
Excusez, mon Gentilhomme, si j'interrompons la fortune, si je savions la forteune ? qui vous en voulez, et que je pussions vous rendre service... |
Acte 1, sc. 4, LE NOURRICIER, phrase 1 |
20 | VALÈRE |
Je vous suis oblig?, mes enfants, j'attends ici la diligence de Lyon. |
Acte 1, sc. 4, VALÈRE, phrase 1 |
21 | LE NOURRICIER |
La forteune ? qui il en veut, c'est queuque forteune d?coche. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
22 | LA NOURRICE |
Tu es toujours en humeur de gognarder, nous avons biau avoir du chagrin, tu bois, tu chantes, tu vas toujours ton train, comme si n'y avait rien ? craindre, je suis toute troubl?e, moi, je voudrais n'avoir jamais nourri les enfants des autres, comment feras-tu asteure vla tout ton esprit ? bout. |
Acte 1, sc. 5, LA NOURRICE, phrase 1 |
23 | LE NOURRICIER |
Tu as toujours peur que l'esprit ne me manque, parce que j'ai la mine niaise, depuis dix ans que je suis ton mari, tu ne saurais t'accoutumer ? croire que je ne suis pas un sot. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
24 | LE NOURRICIER |
Mais que n'attends-tu jusqu'au bout, tous ceux qui ont queuque n?goce avec moi, disent au commencement, j'avons ? faire ? un ben?t, queux ben?ts, nous l'attraperons ; et ? la fin ils sont bien attrap?s de voir que j'ai dans cette f?te-l?, tout le contraire de mon visage, et c'est un tr?sor qu'une mine de niais quand on a l'esprit de la mettre ? profit. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
25 | LE NOURRICIER |
Te souviens-tu de la chanson que notre village fit sur nous deux dans le temps que tu ?tais jeune et gentille ? |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
26 |
LE NOURRICIER |
Quoiqu'il en ait la mine. |
Acte 1, sc. 5, v. 2 |
27 |
LE NOURRICIER |
Il vous laisse avec elle, mais |
Acte 1, sc. 5, v. 5 |
28 |
LE NOURRICIER |
Il vous empruntera du vin, de la farine, |
Acte 1, sc. 5, v. 7 |
29 | LA NOURRICE |
Mais puisque tu es si fut?, songe donc ? quelque rubrique pour mettre eune fin ? tout ?a, car voil? cette petite fille qui grandit, via le vieux p?re et sa jeune m?re d'un c?t?, vla la vieille m?re et son jeune mari de l'autre, ils vont bient?t revenir tretous de leux voyages, que leur diras-tu sur leux enfants ? |
Acte 1, sc. 5, LA NOURRICE, phrase 1 |
30 | LE NOURRICIER |
Tout ce qui me vienra quand je les verrai venus, quand on me baillie l'office d'haranguer le Seigneur du village, je fis la harangue sur le champs, et si je ne fis rien qui vailie. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
31 | LA NOURRICE |
?a va donc voir ? cette h?tellerie s'il n'y a point de nouveiles, on m'a dit que la mie Toinette est venue de Paris pour voir la petite fille, cette petite fille va lui faire des questions comme l'autre voyage, elle pensa tout d?couvrir. |
Acte 1, sc. 5, LA NOURRICE, phrase 1 |
32 | LE NOURRICIER |
La langue de ste petite fille-l? a ben profit? depuis trois mois, si al cro?t comme ?a en babil encore eun an, alle sera femme devant que d'?tre grand fille. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
33 | LE NOURRICIER |
Oui, oui, mais vla ste petite fille lev?e, fais-lui un peu sa le?on avant qu'elle, voye sa mie. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
34 | LA NOURRICE |
La petite ?tourdie ? |
Acte 1, sc. 6, LA NOURRICE, phrase 1 |
35 | LA NOURRICE |
Faut-il courir comme ?ela ? |
Acte 1, sc. 6, LA NOURRICE, phrase 2 |
36 | LA NOURRICE |
Et puis, epuis voil?-t-il pas la langue, je vous ai d?fendu de leur parler de papa ni de maman, car vous ?tes une petite b?te l?-dessus, et vous ne voulez pas me croire quand je vous dis que vous n'avez qu'un papa et qu'une maman. |
Acte 1, sc. 6, LA NOURRICE, phrase 1 |
37 | LA NOURRICE |
Ho je vous d?fends de jamais parler de tout cela, mais voil? cette autre mie, il faut la renvoyer avant que votre mie Toinette vienne, souvenez-vous bien que si celle-ci savait que vous avez une autre mie, elle ne vous donnerait plus rien. |
Acte 1, sc. 6, LA NOURRICE, phrase 1 |
38 | LA MIE |
H?las je vous apporte une mauvaise nouvelle, le p?re de Charlotte est mort. |
Acte 1, sc. 7, LA MIE, phrase 1 |
39 | LA MIE |
J'en ai re?u la nouvelle ? Paris la semaine pass?e. |
Acte 1, sc. 7, LA MIE, phrase 1 |
40 | LA MIE |
Le pauvre homme je l'avais ?lev? comme vous ?levez sa petite fille, h?las, quand il part?t pout le Languedoc, il croyait revenir six mois apr?s, il y a demeur? quatre ans et le voil? mort ; mais n'en parlons plus, cela m'afflige trop. |
Acte 1, sc. 7, LA MIE, phrase 2 |
41 | LA MIE |
?a Nourice je vous apporte soixante francs pour un quartier de la pension de Charlotte, o? est votre mari pour me faire une quittance ? |
Acte 1, sc. 7, LA MIE, phrase 3 |
42 | LA PETITE FILLE |
Donnez-moi encore la poche. |
Acte 1, sc. 8, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
43 | TOINETTE |
He voila Charlotte. |
Acte 1, sc. 9, TOINETTE, phrase 1 |
44 | LA MIE |
Vous venez donc quelquefois la voir, Mademoiselle ? |
Acte 1, sc. 9, LA MIE, phrase 1 |
45 | LA MIE |
Je suis la v?tre, Mademoiselle. |
Acte 1, sc. 9, LA MIE, phrase 1 |
46 | LA PETITE FILLE |
Je n'ai rien... mais c'est que... tenez je m'en vais dire ? ma m?re nourrice que vous ?tes l? toutes deux tout ? la fois. |
Acte 1, sc. 9, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
47 | LA MIE |
Vous me paraissez avoir de l'amiti? pour cette petite fille-l?, vous ?tes de Paris apparemment, comment la connaissez-vous ? |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
48 | TOINETTE |
Comment je la connais, Madame ! H? c'est moi qui en prends soin. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
49 | LA MIE |
Je n'ai pas envie de rire, je suis trop afflig?e de la mort de son p?re. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
50 | LA MIE |
Laissons la plaisanterie, il y a un mois qu'il est mort. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
51 | TOINETTE |
Cela ne se peut, car j'ai re?u hier une lettre ?crite de sa propre main, de sa main tremblante, car depuis soixante-quinze ans il a ?pous? une jeune femme, la main lui tremble et la t?te aussi. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
52 | LA MIE |
Je vois bien que vous ne connaissez ni le p?re ni la m?re de Charlotte car feu son p?re ; n'avait que trente ans quand je lui fis ?pouser une riche veuve qui en avait cinquante. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
53 | LA MIE |
Mais vraiment c'est moi qui l'ai vu na?tre, et nous la donn?mes ? cette nourrice-ci, parce que notre veuve emmena son jeune mari en Languedoc pour ses affaires. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
54 | TOINETTE |
L'aventure commence ? me r?jouir, car c'est moi-m?me qui ai donn? cet enfant ? la nourrice, quand son p?re partit il y a quatre ans pour aller faire encore une promenade aux Indes, et il y emmena sa jeune femme parce qu'il est jaloux. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
55 | TOINETTE |
Oui, quelque quiproquo d'enfant ; et si ce qui me vient en pens?e est vrai, le tour est assez plaisant. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
56 | LE NOURRICIER |
Bonjour, Madame, bonjour Mademoiselle, je suis bien aise de voir la bonne rencontre, car vous voil? toutes deux ensemble, et vous ne vous ?tiez jamais vues, n'est-ce pas ? |
Acte 1, sc. 11, LE NOURRICIER, phrase 1 |
57 | TOINETTE |
Il est bon homme, il nous va dire la v?rit? |
Acte 1, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
58 | LA MIE |
R?pondez-moi, Monsieur le nourricier, quand je vins ici il y a quatre ans, trois mois, apr?s que nous e?mes donn? ? votre femme l'enfant ? nourrir, vous me f?tes voir une petite fille qui venait d'avoir la petite v?role. |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 1 |
59 | TOINETTE |
Je suis au fait, je vois que depuis quatre ans il nous fait croire ? chacune en particulier que celle qui reste est la n?tre. |
Acte 1, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
60 | LE NOURRICIER |
Il faut que vous soyez sorci?re toutes deux pour deviner cela. |
Acte 1, sc. 11, LE NOURRICIER, phrase 1 |
61 | LA MIE |
Est-ce la n?tre qui est morte ? |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 1 |
62 | LE NOURRICIER |
Laissez-moi donc l'argent de la pension. |
Acte 1, sc. 11, LE NOURRICIER, phrase 1 |
63 | TOINETTE |
Tu es de mes amis, Nouricier, dis-moi donc en particulier ? qui est la petite fille restante. |
Acte 1, sc. 12, TOINETTE, phrase 1 |
64 | LE NOURRICIER |
En conscience je n'en sais rien, ni la Nourrice non plus. |
Acte 1, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
65 | TOINETTE |
Oui vraiment et je donnerais toutes choses au monde pour qu'elle fut ? la Veuve : car ma jeune Ma?tresse aurait besoin pour se marier, d'h?riter de son oncle, elle serait son h?riti?re unique s'il n'avait point cette petite fille-ci. |
Acte 1, sc. 12, TOINETTE, phrase 1 |
66 | LA NOURRICE |
Il semble que le d?mon se d?cha?ne aujourd'hui pour amener ici tous les p?res et m?res, en vla tout plein la diligence de Lyon. |
Acte 1, sc. 13, LA NOURRICE, phrase 1 |
67 | LE NOURRICIER |
Cela est f?cheux, mais cela est dr?le. |
Acte 1, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
68 | TOINETTE |
Nos gens venaient de Marseille, et la veuve du Languedoc ; ils se sont rencontr?s ? Lyon. |
Acte 1, sc. 13, TOINETTE, phrase 1 |
69 | LA NOURRICE |
En vla d?j? qui viennent. |
Acte 1, sc. 13, LA NOURRICE, phrase 1 |
70 | TOINETTE |
C'est la femme du vieil oncle. |
Acte 1, sc. 13, TOINETTE, phrase 1 |
71 | LE NOURRICIER |
Femme, va-t-en vite enfermer la petite fille dans notre autre maison, qui est au bout du jardin... |
Acte 1, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
72 | TOINETTE |
Tu as raison, cela nous donnera le temps de chercher un exp?dient. |
Acte 1, sc. 13, TOINETTE, phrase 1 |
73 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Il faut vous avertir, Nourricier, d'une gageure, que mon mari vient de faire contre une veuve, qui est m?re de l'autre petite fille, que vous avez ici avec la n?tre. |
Acte 1, sc. 14, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
74 | LE FEMME DU VIEILLARD |
Mon mari et moi sommes venus de Marseille par Lyon, cette veuve vient du Languedoc, le hasard nous a rassembl? ? la diligence. |
Acte 1, sc. 14, LE FEMME DU VIEILLARD, phrase 2 |
75 | LE FEMME DU VIEILLARD |
Comme on ne sait de quoi s'entretenir dans ces voitures, apr?s nous ?tre racont? l'histoire de nos familles, nous avons reconnu, que nos deux petites filles avaient ?t? nourries par cette m?me nourrice-ci ; mon mari, comme tu sais, est ent?t? de ses id?es de sympathie, d'instinct, la veuve est ent?t?e des m?mes visions ; ils veulent par l'instinct seul distinguer chacun leur enfant, c'est une gageure enfin, ils veulent que sans les avertir, on leur fasse voir les deux petites filles toutes deux ensemble. |
Acte 1, sc. 14, LE FEMME DU VIEILLARD, phrase 3 |
76 | TOINETTE |
Vous faites bien de nous avertir, je vais disposer tout pour la gageure, entrez-dans la salle du Nourricier. |
Acte 1, sc. 14, TOINETTE, phrase 1 |
77 | TOINETTE |
Nous parlerons de cela tant?t, entrez. |
Acte 1, sc. 14, TOINETTE, phrase 1 |
78 | TOINETTE |
Quand il n'y en a qu'une, la gageure m'embarrasse. |
Acte 1, sc. 15, TOINETTE, phrase 1 |
79 | TOINETTE |
Mais allons voir avec la Nourrice, quel tour nous donnerons ? cette affaire-ci. |
Acte 1, sc. 15, TOINETTE, phrase 2 |
80 | LE NOURRICIER |
Vla l'histoire , Mademoiselle Toinette, vla l'histoire des deux petites filles, et cette histoire-l? fait que ma femme ni moi ne savons pu ? qui appartient celle-ci ; notre Bailli dit li-m?me qu'il ne pourrait baill? l?-dessus qu'une sentence ? croix ou pile, et qu'il faudrait tirer la petite fille, comme la f?ve au g?teau. |
Acte 2, sc. 1, LE NOURRICIER, phrase 1 |
81 | TOINETTE |
Cette f?ve tombera ? la veuve , si tu veux faire ce que je t'ai dit ; et je rendrai par l? Angelique h?riti?re de son oncle. |
Acte 2, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
82 | LA NOURRICE |
Toutes les deux mortes, c'est mon avis, j m'en vais donc leur dire la parole. |
Acte 2, sc. 1, LA NOURRICE, phrase 1 |
83 | TOINETTE |
Attends, il faut que ce soit ta femme ; elle donnera mieux le ton ? cette nouvelle affligeante, une femme a la feinte et les larmes plus en main, qu'un homme. |
Acte 2, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
84 | TOINETTE |
Moi pour confirmer cette nouvelle au vieillard superstitieux, je le prendrai par son faible ; je lui dirai que son enfant ne pouvait pas vivre, qu'il ?tait n? pendant l'?clipse ; il croit tout ce qu'on lui dit sur ce ton l?. |
Acte 2, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
85 | TOINETTE |
Il crut ?tre mort une fois, parce qu'il avait ?t? le treizi?me ? table, et il soup?onna sa femme d'infid?lit?, parce qu'il avait renvers? la sali?re, et qu'en rentrant chez lui, il avait vu le croissant ? gauche. |
Acte 2, sc. 1, TOINETTE, phrase 2 |
86 | LE NOURRICIER |
Bon, bon, je lui dirai, que notre berger avait ensorcel? le lait de la Nourrice, et qu'il avait dit des paroles venimeuses sur le mouton, d'o? venait la laine du maillot de l'enfant. |
Acte 2, sc. 1, LE NOURRICIER, phrase 1 |
87 | TOINETTE |
Voici le vieillard avec la veuve, je vais instruire ta femme, dis-leur seulement bonjour d'un air triste pour les pr?parer. |
Acte 2, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
88 | LE NOURRICIER |
H?las oui, Monsieur, si vous l'avez pour agr?able ? |
Acte 2, sc. 2, LE NOURRICIER, phrase 1 |
89 | LE VIEILLARD |
Ce mis?rable, me venir dire, comme si j'?tais mort, cela m'a frapp?, il ne faut qu'un mot pour porter malheur ; il y a comme cela des pronostics, ce coquin-l?, vous prendre pour ma veuve. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
90 | LA VEUVE |
Cela m'a aussi bless?, car le mot de veuve est un coup de poignard pour moi depuis la mort de mon mari. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
91 | LE VIEILLARD |
? je gagnerai la gageure, car j'ai un instinct infaillible. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
92 | LA VEUVE |
Cela est tout naturel, et d?s l'age de quatre ans, j'ai eu de l'antipathie pour le m?decin qui devait faire mourir mon mari. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
93 | LE VIEILLARD |
Cela est tout commun cela, mais ce qui vous ?tonnera, c'est que je vois en r?ve tous les lundis ce qui me doit arriver pendant la semaine. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
94 | LA VEUVE |
Cela ne m'?tonne point, mais ce qui va vous surprendre, c'est une de mes cousines, qui mourut paralytique ? Paris, j'?tais ? Lyon, ? mesure que la paralysie lui faisait mourir un bras, le mien s'engourdissait : voil? sa jambe morte, la mienne est froide comme marbre, et j'ai v?rifi? minute pour minute, qu'il me prit un ?vanouissement dans l'instant qu'elle expira. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
95 | LE VIEILLARD |
C'est une chose triviale, que la sympathie, un de mes amis se maria ? Paris, et moi ?tant aux Indes, au moment de son mariage, je sentis dans le coeur, un ?panouissement, une joie ; mais une joie que je ne savais pas d'o? cela me venait. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
96 | LA VEUVE |
Rien n'est plus ordinaire ; mais ce qui est singulier, c'est qu'? Huilant qu'il meure une personne dans le monde, tous ceux qui sont n?s sous la m?me plan?te, sentent quelque chose, on n'y fait pas d'attention, parce que cela est imperceptible, mais cela est pourtant vrai. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
97 | LA VEUVE |
C'est moi qui vous ai dit la premi?re, que le coeur me palpitait. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
98 | LA VEUVE |
H?las, il y a double sympathie entre ma petite fille et moi ; c'est mon mari que j'aime dans sa fille, je l'aimerai encore dans la fille de sa fille, et dans les enfants de leurs enfants, jusqu'? la dixi?me g?n?ration. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 2 |
99 | LE VIEILLARD |
Non, cela ne passe pas la septi?me, le nombre de sept est climatique, tout change dans la nature de sept ans, en sept ans. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
100 | LA VEUVE |
Ne les regardez pas, il faut deviner par la sympathie seule. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
101 | LA VEUVE |
Mon coeur palpite, et le plaisir... |
Acte 2, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
102 | LE VIEILLARD |
Oui, le plaisir fait que les jambes me tremblent. |
Acte 2, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
103 | LA VEUVE |
Les larmes de tendresse, les larmes de joie me viennent aux yeux. |
Acte 2, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
104 | TOINETTE |
Vous vous trompez, Madame, ce sont des larmes de tristesse. |
Acte 2, sc. 4, TOINETTE, phrase 1 |
105 | TOIENETTE |
La nourice n'a os? vous dire ? v?tre arriv?e... |
Acte 2, sc. 4, TOIENETTE, phrase 1 |
106 | LA VEUVE |
H?las, j'en eus hier un pressentiment ! |
Acte 2, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
107 | TOINETTE |
Cela commence a merveille, il faut comtinuer. |
Acte 2, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
108 | LE NOURRICIER |
Quous avez d'esprit Mademoiselle Toinette, je suis tout h?bay quous ayez pu d'esprit que moi, et si vous n'avez pas la mine si niaise. |
Acte 2, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
109 | TOINETTE |
?a voila donc n?tre vieillard persuad? qu'il n'a plus d'enfant, il faut tirer secr?tement de l'argent de la veuve comme je t'ai dit. |
Acte 2, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
110 | LE NOURRICIER |
Oui quand j'aurai baill? ? la sourdine l'enfant ? la veuve avec ces brinborions de papiers que je vous ai dit, on ne pourra pas l'y ?ter. |
Acte 2, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
111 | TOINETTE |
Non sans doute, mais il ne faut pas que le vieillard sache cela d'ici ? quelques jours. |
Acte 2, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
112 | LE NOURRICIER |
?a je m'en vas vite qu?rir les deux papiers pour n?gocier tout ?a avec la veuve. |
Acte 2, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
113 | TOINETTE |
Il faut que je la gu?risse de cette amour-l?. |
Acte 2, sc. 6, TOINETTE, phrase 3 |
114 | ANGÉLIQUE |
Toinette, je te cherchais pour me r?jouir avec toi en libert?, ma joie n'est point int?ress?e, et c'est le plaisir seul de voir Val?re esp?rer de grands biens, j'en esp?re encore de plus grands, et je puis ? pr?sent aimer Val?re sans crainte. |
Acte 2, sc. 7, ANGÉLIQUE, phrase 2 |
115 | VALÈRE |
C'est un plaisir si vif. |
Acte 2, sc. 9, VALÈRE, phrase 1 |
116 | ANGÉLIQUE |
C'est un plaisir pour moi. |
Acte 2, sc. 9, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
117 | TOINETTE |
Je vous dis moi que vous mod?riez tous deux la joie que vous avez d'h?riter, allez consoler un oncle et une tante qui pleurent ? pr?sent de ce qui vous-rejouit. |
Acte 2, sc. 9, TOINETTE, phrase 1 |
118 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Quoique je n'ai point vu ma petite fille depuis le temps de sa naissance, je ne laisse pas d'?tre f?ch?e de sa mort, mais je ne veux pas exiger d'Ang?lique qu'elle paraisse triste d'une chose qui doit la r?jouir. |
Acte 2, sc. 9, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
119 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Point de compliments, nous nous aimons trop vous et moi pour nous dissimuler nos sentiments l'une ? l'autre, et je me fuis aper?ue que Val?re vous aime assez pour n'?tre pas f?ch? de vous offrir les esp?rances de la succession d'une tante. |
Acte 2, sc. 9, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
120 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Ah, je vous impose silence aussi bien qu'? elle, je n'aime point ? entendre dire des choses qu'on ne pense point, et pour vous dire en un mot mes sentiments, je me console contre mes propres int?r?ts de n'avoir plus d'enfant, puisque cela peut faire le bonheur d'Ang?lique que j'aime. |
Acte 2, sc. 9, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
121 | LE NOURRICIER |
Vla les deux papiers, Mademoiselle Toinette, j'en ai pour les deux petites filles, j'en br?lerai un et je donnerai l'autre ? la veuve, pour que... |
Acte 2, sc. 10, LE NOURRICIER, phrase 1 |
122 | LA VEUVE |
Vous m'abandonnez bien vous autres, si depuis le coup mortel que vous m'avez port?, vous deviez bien me venir parler de la petite d?funte, et me conter toutes les circonstances de sa mort pour me consoler. |
Acte 2, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
123 | LA VEUVE |
Je donnerais la moiti? de mon bien, pour lui rendre la vie. |
Acte 2, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
124 | LE NOURRICIER |
Comment ferions nous pour ?a, tenez, Madame, si vous pouviais ne dire mot et faire semblant de rien, je vous dirais queuque chose. |
Acte 2, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
125 | LE NOURRICIER |
Queuque chose qui vous feraiT ben aise, mais soyez donc ben aise tout bas, car quand les femmes sont ben aise ou bien f?ch?, a glapissons. |
Acte 2, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
126 | LA VEUVE |
Ah c'est la mienne sans doute. |
Acte 2, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
127 | LA VEUVE |
Ah fais la moi voir, j'en meure d'impatience. |
Acte 2, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
128 | LE VIEILLARD |
Je veux m'emporter, ma femme, je veus me mettre en col?re, ces canailles, ces mis?rables, me dire que ma petite fille est morte, et je la viens de voir ? une fen?tre au bout du jardin, ils l'ont enferm?e dans une chambre pour me la cacher. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
129 | LE VIEILLARD |
Je vois que vous y entendez finesse vous Madame, puisque vous les soutenez, ils l'ont cach? sans doute, pour vous la donner ? mon pr?judice, cela est bien malhonn?te de vous aproprier mon enfant. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
130 | LA VEUVE |
Je n'ai point dessein de vous offenser, Madame, mais croyez-moi, vous devez me c?der la petite fille, car pour votre honneur aussi, vous ne devez point avoir d'enfant avec un mari de cet ?ge-l?. |
Acte 2, sc. 13, LA VEUVE, phrase 1 |
131 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Mod?rez-vous, Monsieur, et vous, Madame, t?chons plut?t de tirer de cet homme-ci des ?claircissements. |
Acte 2, sc. 13, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
132 | LA VEUVE |
Madame a raison, car nous ne devons point souhaiter l'enfant d'autrui, dites la chose comme vous la savez Nourricier. |
Acte 2, sc. 13, LA VEUVE, phrase 1 |
133 | LE VIEILLARD |
Pla?t-il. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
134 | LE NOURRICIER |
H? mais, puisque je ne savons auquel il est, vous y avez chacun la moiti?. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
135 | LE NOURRICIER |
Ne vous fachez point, et je m'en vas vous conter tout cela, quou n'y connaitrais goutte. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
136 | LE NOURRICIER |
Ce qui fait l'obscur, Madame, c'est la petite v?role, car quand la petite v?role s'adonnit cheux nous, ma femme l'eut qu'? n'en voyait goutte. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
137 | LE NOURRICIER |
Vos deux petites filles l'eurent qu'on les d?figurait l'eune d'avec l'autre, car notre ?tourdie de servante en les remuant, les broullit toutes deux sans s'en apercevoir, tantia qu'il en mourut eune, ma femme quand ale revit claire ne vit plus sur le visage de l'autre les ?tiquettes de la ressemblance, pour voir laquelle c'?tait, et vous m?me qui ne les avez jamais vues, vous n'y verais go?te non plus. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 2 |
138 | LE VIEILLARD |
Ce que je vois clairement, c'est que vous ?tes un fripon, et que pour avoir double pension, vous avez cach? la chose. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
139 | LE NOURRICIER |
J'ai fait en conscience, Monsieur, car c'est que j'attendais que l'enfant fut en ?ge de raison, afin qual eut la raison de vous dire qui est son p?re et sa m?re. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
140 | LA VEUVE |
Il faut voir si la nourrice ne nous donnera point d'autres lumi?res. |
Acte 2, sc. 14, LA VEUVE, phrase 1 |
141 | LA FEMME DU VIEILLARD |
La nourice m'a cont? la chose ainsi mot pour mot et l'affaire me para?t obscure. |
Acte 2, sc. 14, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
142 | LE VIEILLARD |
L'affaire est obscure pour vous, Madame, mais je trouverai moi cent mani?res de l'?claircir claires comme le jour, par exemple, n'y a-t-il pas des devins. |
Acte 2, sc. 14, LE VIEILLARD, phrase 1 |
143 | LA VEUVE |
Monsieur a raison, n'y a-t-il pas des tireurs d'horoscope, s'ils disent que la petite fille n'a plus de p?re, c'est la mienne, cela est clair. |
Acte 2, sc. 14, LA VEUVE, phrase 1 |
144 | LE VIEILLARD |
Ce Val?re a dans la physionomie quelque chose de funeste pour moi, et le r?ve que j'ai fait... mais ne parlons ? pr?sent que de la petite filles ; j'en veux voir la v?rit?. |
Acte 2, sc. 15, LE VIEILLARD, phrase 2 |
145 | ANGÉLIQUE |
Non, Val?re, non, je ne puis me vaincre l?-dessus, et quelqu'estime que j'aie pour vous, si vous ?tiez riche, et que je ne la fusse pas, j'aurais peine ? me r?soudre ? vous devoir ma fortune. |
Acte 3, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
146 | VALÈRE |
Je conviendrai avec vous qu'il y a plus de plaisir ? tout donner, mais il y a peut-?tre plus de d?licatesse, ? vouloir bien devoir tout ? ce qu'on aime. |
Acte 3, sc. 1, VALÈRE, phrase 1 |
147 | TOINETTE |
?coutez-moi, l'aventure d'aujourd'hui vous donne occasion d'accorder ensemble la bagatelle et le solide, vous ignorez encore qui de vous deux sera le plus riche, votre sort d?pend de ce qui sera d?cid? sur la petite fille, en attendant la d?cision vous jouez gros jeu, mais vous avez jeu ?gal, composez, et promettez-vous l'un ? l'autre, que celui de vous deux qui aura une succession, la partagera avec ce qu'il aime, quelque chose qui arrive vous n'aurez lien ? vous reprocher. |
Acte 3, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
148 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Enfin, Monsieur, puisque vous ?tes convenu avec la veuve de cette mani?re d'accommodement, satisfaites-vous. |
Acte 3, sc. 3, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
149 | LE VIEILLARD |
J'ai cent raisons pour ha?r cer homme-l?, premi?rement, j'ai tir? sa figure, et j'ai vu dans les lettres de son nom, qu'il serait mon fl?au, et cela joint au r?ve que je fis la nuit que nous couch?mes ? Lyon. |
Acte 3, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
150 | LE VIEILLARD |
Mais ce n'est pas tout ; car je vis dans ce m?me songe, un lion et un chat noir, et Nostradamus dit, que quand le lion et le chat, j'ai oubli? la centurie, mais il est clair qu'elle a ?t? faite pour moi, car un lion, c'?tait en arrivant ? lion, et un chat, c'est une trahison de femme, il ne faut point ; hausser les ?paules, car le lendemain, je fus tout ?tonn? que Val?re ressemblait ? se jeune homme qui ?tait avec vous dans ce bois. |
Acte 3, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
151 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Il faut avoir bien de la patience pour ?couter vos r?veries. |
Acte 3, sc. 3, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
152 | LE VIEILLARD |
Enfin vous me dites que cela n'est pas vrai, cependant mon songe m'a dit le contraire, et les songes sont plus vrais que les femmes, et ils trompent moins. |
Acte 3, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
153 | LA VEUVE |
La nourrice et le nourricier nous vont amener la petite fille, je vous sait bon gr? d'avoir imagin? le premier un moyen s?r d'?viter un proc?s o? les Juges seraient fort embarrass?s. |
Acte 3, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
154 | LE VIEILLARD |
Oui Toinette, j'ai imagin? un moyen s?r pour conna?tre quelle est la m?re de la petite fille. |
Acte 3, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
155 | LA VEUVE |
Nous nous en tiendrons au jugement d'un juge infaillible, c'est l'instinct naturel qui se trompe moins que tous les raisonnements, et que la raison m?me. |
Acte 3, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
156 | LE VIEILLARD |
Ce qui est dit est dit, celle des deux m?res que la petite fille reconna?tra pour sa m?re, la sera r?ellement, et il n'y a rien de plus s?r. |
Acte 3, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
157 | LE NOURRICIER |
Gare gare vla l'?nstinct qui vient, vla l'instinct qui vient, ne faut pas que personne dise rien, pour que l'instinct parle tout seul. |
Acte 3, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
158 | LA PETITE FILLE |
Je ferme les yeux bien fort, bien fort, pour ne point voir tous mes papas et toutes mes mamans que quand vous me dirais, c'est fait comme a la climusette. |
Acte 3, sc. 5, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
159 | LA NOURRICE |
Vous pouvez ouvrir les yeux, mais ne tournez pas la t?te qu'on ne vous le dise, et regardez-les tous bien longtemps, bien longtemps avant que de parlers. |
Acte 3, sc. 5, LA NOURRICE, phrase 1 |
160 | LE NOURRICIER |
Oui et apr?s, tout ce qu'a dira sera vrai, car j'en ai tant vu comme ?a ? Paris des petites filles aux enfants trouv?s, qui disent, vla papa, vla maman, et ils n'en manquent pas un, cela est admirable. |
Acte 3, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
161 | LA VEUVE |
Regardez bien la belle enfant, quelle est jolie. |
Acte 3, sc. 5, LA VEUVE, phrase 1 |
162 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Vous voyez la fausset? de vos id?es ; vous ajoutez foi ? des visions. |
Acte 3, sc. 5, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
163 | LA PETITE FILLE |
Je vous dis que ce n'est pas vous qui ?tes ma man, vous ?tes trop laide et trop vieille. |
Acte 3, sc. 5, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
164 | LA VEUVE |
Ah la petite malheureuse, c'est une petite fille ramass?e, je vous la laisse Monsieur, je vous la laisse. |
Acte 3, sc. 5, LA VEUVE, phrase 1 |
165 | LE VIEILLARD |
Je n'en veux point, Madame, je n'en veux point, je renonce ? la fille et ? la m?re. |
Acte 3, sc. 6, LE VIEILLARD, phrase 1 |
166 | LE VIEILLARD |
?coute Nourricier, si tu veux gagner de l'argent, il n'y a qu'un mot, j'ai ? pr?sent cette petite fille-l? en horreur, il faut que tu rendes t?moignage qu'elle est ? la Veuve, et qu'elle n'est point ? moi. |
Acte 3, sc. 8, LE VIEILLARD, phrase 2 |
167 | LE NOURRICIER |
H? mais Monsieur, si vous le voulez je ferai qu'? n'y sera pas, et qu'on verra ?a clair comme si il faisait clair de lune. |
Acte 3, sc. 8, LE NOURRICIER, phrase 1 |
168 | LE VIEILLARD |
Si, tu nous donne cet ?claircissement, je te promets cent louis d'or que j'ai sur moi. |
Acte 3, sc. 8, LE VIEILLARD, phrase 1 |
169 | LE NOURRICIER |
Excusez la b?tise. |
Acte 3, sc. 8, LE NOURRICIER, phrase 1 |
170 | LE VIEILLARD |
Tiens Toinette, tiens, je te remets ma bourse entre les mains, tu la lui donneras en cas qu'il prouve clairement que le petite fille n'est pas la mienne. |
Acte 3, sc. 8, LE VIEILLARD, phrase 1 |
171 | LE NOURRICIER |
Allez dans la salle, je m'en vas chercher quelque brimborions, de papier qu'il faut pour ?a. |
Acte 3, sc. 8, LE NOURRICIER, phrase 1 |
172 | LE VIEILLARD |
Je te laisse. |
Acte 3, sc. 8, LE VIEILLARD, phrase 1 |
173 | TOINETTE |
Comment feras-tu donc pour gagner ces cent louis-l?, est-ce que la chose est vraie, ou si tu le feras croire vraie quoi qu'elle soit fausse, parle-donc, pourquoi ne m'as-tu pas dit ce secret. |
Acte 3, sc. 9, TOINETTE, phrase 1 |
174 | ANGÉLIQUE |
Ah Toinette je suis d?sol?e de toutes les mani?res, voil? mon oncle ent?t? d'une jalousie si violente, qu'il veut absolument se s?parer d'avec sa femme, elle est outr?e de d?sespoir, elle appris mes int?r?ts avec tant de g?n?rosit?, que je suis touch?e de son malheur, autant qu'elle m?me, mon oncle est un homme ? ne revenir jamais de ses soup?ons, ah ma pauvre Toinette il ne reviendra jamais, non plus que de la haine qu'il a con?ue contre Val?re. |
Acte 3, sc. 11, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
175 | TOINETTE |
Je ne vois point de rem?de ? cela,tenez qu'est ce que le nourricier n?gocie-l? avec la veuve, Val?re est avec eux. |
Acte 3, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
176 | LA VEUVE |
Je veux bieu mettre la bague, entre les mains de mon neveu, puisque tu ne te fie pas ? ma. parole. |
Acte 3, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
177 | VALÈRE |
Cette bague vaut cent pistoles, je te la remettrai entre les mains en cas que tu prouves ce clairement que tu nous promets. |
Acte 3, sc. 12, VALÈRE, phrase 1 |
178 | LE VIEILLARD |
Voulez-vous nous en rapporter ? ce que nous diront la Nourrice et le Nourricier. |
Acte 3, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
179 | LE VIEILLARD |
Il faut emmener avec nous ? Paris le nourricier, la nourrice et la petite fille, et nous choisirons un arbitre, un homme de t?te. |
Acte 3, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
180 | LE NOURRICIER |
Ni a que faire d'aller ? Paris pour chercher un homme de t?te, vla-t-il pas la mienne, je vas vous arbitrager tout seul, comme si j'?tais quinze. |
Acte 3, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
181 | LA NOURRICE |
Cela est vrai, et pour faire ma petite fille Bourgeoise, je f?mes le stratag?me. |
Acte 3, sc. 13, LA NOURRICE, phrase 1 |
182 | LE NOURRICIER |
Oui la petite fille est du cru de ma femme, et je n'y avons pas nui. |
Acte 3, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
183 | VALÈRE |
Il a fait ce qu'il a promis, la bague est ? lui. |
Acte 3, sc. 13, VALÈRE, phrase 1 |
184 | TOINETTE |
Qu'est-ce donc Monsieur, est-ce que cela n'est pas dans les formes. |
Acte 3, sc. 13, TOINETTE, phrase 1 |
185 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Ce faux instinct de la petite fille vous gu?rira peut-?tre de vos superstitions. |
Acte 3, sc. 13, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
186 | LE VIEILLARD |
J'y consens, mais pour punir ce maraud de nourricier, qui nous a attrap?, il payera les frais de la noce car nous souperons chez lui. |
Acte 3, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |