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Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 | TOINETTE |
Il ne saurait manquer d'y passer, car il vous a ?crit qu'il revient de Lyon par la diligence, et c'est ici la derni?re d?n?e de la diligence de Lyon, il descendra ici pour voir sa petite fille unique. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
2 | ANGÉLIQUE |
On respire ici un air... |
Acte 1, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
3 | TOINETTE |
Un air qui donne de l'appetit. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
4 | TOINETTE |
Je sais bien quoi, moi ; je me suis dout? que ce lieu-ci vous inspirerait ce que tous les lieux et tous les objets vous inspirent ?galement depuis quelques jours ; hier en regardant par vos fen?tres dans la rue la plus passante de Paris, le bruit des carrosses, et le tintamare de la ville vous inspiraient une douce et tendre r?verie, comme la solitude la plus tranquille : c'est que tout inspire l'amour quand on aime, vous vous imaginiez voir Val?re dans tous les carrosses qui passaient, et vous croirez voir Val?re au pied de tous les arbres que vous allez trouver dans ce bois. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
5 | TOINETTE |
Votre amour me chagrine, car Val?re n'est pas assez riche pour faire votre fortune. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
6 | TOINETTE |
Vous avez l'un et l'autre plus d'amour que de richesses, je vois entre vous et une convenance malheureuse : car vous ?tiez h?riti?re d'un vieil oncle, Val?re ?tait heritier d'une tante veuve, votre oncle se remarie, sa tante se remarie aussi, et il leur vient ? chacun une petite fille qui vous desh?rite tous deux : votre visionnaire d'oncle appellerait cela, une fatalit? d'?toile, cela me ferait croire comme aux conjonctions d'astres, un vieillard ?pouse une jeune femme, une vieille veuve ?pouse un jeune homme, vous voudriez ?pouser Val?re ? |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
7 | TOINETTE |
Voil? deux conjonctions malheureuses, qui en emp?chent une heureuse. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 2 |
8 | ANGÉLIQUE |
Je ne le verrai plus Toinette, et quand j'ai su qu'il ?tait parti pour Lyon, je te jure que j'en ai eu... une esp?ce de joie. |
Acte 1, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
9 | TOINETTE |
Une esp?ce de joie qui fait soupirer, c'est une esp?ce de chagrin. |
Acte 1, sc. 1, TOINETTE, phrase 2 |
10 | TOINETTE |
Ces deux portraits-l? vont faire un regard admirable, mais ? propos vous devriez l'?viter, Mademoiselle, il va vous d?clarer son amour, et s'apercevoir du v?tre, c'est trop d'engagements quand on veut rompre. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 2 |
11 | VALÈRE |
Je partis il y a quinze jours pour aller au devant de ma tante, je l'ai jointe dans Lyon ? la diligence, elle y avait rencontr? un vieil extravagant, qui a une femme assez jolie. |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 2 |
12 | VALÈRE |
D?s que ce vieillard me vit, il jetta un cri, fut saisi d'effroi, comme s'il eut vu un spectre, nous le question?mes sur cette peur, lui n'osant s'expliquer, nous fit un r?cit obscur d'un songe qu'il avait eu, nous parla de pronostication, d'instinct, d'antipathies ; mais ce qui m?rite attention, c'est que ce vieillard superstitieux crut avoir vu dans les astres, que j'?tais passionn?ment amoureux ; il croyait vrai par hasard, Mademoiselle, il s'imaginait faussement que sa femme ?tait l'objet de ma passion, et, que la connaissant avant son voyage, j'?tais all? l'attendre ? Lyon, moi fort embarrass? de lui voir faire une fausse application d'un amour v?ritable, je voulus jouer le r?le d'indiff?rent, mais une r?verie profonde, des distractions continuelles, quelques soupirs ? demi ?touff?s, lui confirmant que j'aimais, ses r?gles d'astrologie lui prouv?rent que sa femme ?tait l'objet de mon amour. |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 1 |
13 | VALÈRE |
J'ai pris une chaise de poste pour venir attendre ici ma tante qui vient avec eux ; en les attendant, Mademoiselle, je m'?tais enfonc? dans ce bois solitaire pour y r?ver en libert?, tout occup? d'une passion la plus tendre, la plus vive... mais, Mademoiselle, je m'aper?ois que mon r?cit vous ennuie. |
Acte 1, sc. 2, VALÈRE, phrase 2 |
14 | TOINETTE |
Vous vous trompez, Monsieur ce que vous prenez pour de l'ennui, ce n'est qu'un certain embarras. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
15 | TOINETTE |
Ne nous en d?fendez point, Mademoiselle vous avez ?t? embarass?e, vous ?tes m?me encore troubl?e, d?contenanc?e ; et elle n'a pas tort, Monsieur, car ce vieillard que vous appellez visionnaire, jaloux, brutal ; c'est justement l'oncle de Mademoiselle, voyez si on peut entendre cela sans se troubler quand on aime... un oncle. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
16 | ANGÉLIQUE |
Cela est vrai, Monsieur, et j'avoue que la contrainte que je me suis faite en vous ?coutant, m'a fait une vraie peine. |
Acte 1, sc. 2, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
17 | TOINETTE |
Pour abr?ger une justification embarrassante ; nous vous laissons r?ver, dans ce bois, et nous allons donner qnelqu'ordre ? nos gens qui sont ? l'h?tellerie. |
Acte 1, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
18 | VALÈRE |
Pourquoi faut-il que la fortune... ah fortune cruelle ! |
Acte 1, sc. 4, VALÈRE, phrase 1 |
19 | LE NOURRICIER |
Excusez, mon Gentilhomme, si j'interrompons la fortune, si je savions la forteune ? qui vous en voulez, et que je pussions vous rendre service... |
Acte 1, sc. 4, LE NOURRICIER, phrase 1 |
20 | LE NOURRICIER |
La forteune ? qui il en veut, c'est queuque forteune d?coche. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
21 | LE NOURRICIER |
Tu as toujours peur que l'esprit ne me manque, parce que j'ai la mine niaise, depuis dix ans que je suis ton mari, tu ne saurais t'accoutumer ? croire que je ne suis pas un sot. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
22 | LE NOURRICIER |
Mais que n'attends-tu jusqu'au bout, tous ceux qui ont queuque n?goce avec moi, disent au commencement, j'avons ? faire ? un ben?t, queux ben?ts, nous l'attraperons ; et ? la fin ils sont bien attrap?s de voir que j'ai dans cette f?te-l?, tout le contraire de mon visage, et c'est un tr?sor qu'une mine de niais quand on a l'esprit de la mettre ? profit. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
23 | LE NOURRICIER |
Te souviens-tu de la chanson que notre village fit sur nous deux dans le temps que tu ?tais jeune et gentille ? |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
24 |
LE NOURRICIER |
Il vous empruntera du vin, de la farine, |
Acte 1, sc. 5, v. 7 |
25 |
LE NOURRICIER |
Par un mauvais march?, qu'en buvant il machine, |
Acte 1, sc. 5, v. 13 |
26 | LA NOURRICE |
Mais puisque tu es si fut?, songe donc ? quelque rubrique pour mettre eune fin ? tout ?a, car voil? cette petite fille qui grandit, via le vieux p?re et sa jeune m?re d'un c?t?, vla la vieille m?re et son jeune mari de l'autre, ils vont bient?t revenir tretous de leux voyages, que leur diras-tu sur leux enfants ? |
Acte 1, sc. 5, LA NOURRICE, phrase 1 |
27 | LE NOURRICIER |
La langue de ste petite fille-l? a ben profit? depuis trois mois, si al cro?t comme ?a en babil encore eun an, alle sera femme devant que d'?tre grand fille. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
28 | LE NOURRICIER |
Oui, oui, mais vla ste petite fille lev?e, fais-lui un peu sa le?on avant qu'elle, voye sa mie. |
Acte 1, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
29 | LA NOURRICE |
Oui, mais si vous parlez de v?tre mie Toinetre ? votre autre mie, elles ne vous donneront plus rien ni l'eune ni l'autre, ni l'eune ni l'autre ne vous donneront rien, je vous l'ai d?j? dit.
|
Acte 1, sc. 6, LA NOURRICE, phrase 1 |
30 | LA NOURRICE |
Et puis, epuis voil?-t-il pas la langue, je vous ai d?fendu de leur parler de papa ni de maman, car vous ?tes une petite b?te l?-dessus, et vous ne voulez pas me croire quand je vous dis que vous n'avez qu'un papa et qu'une maman. |
Acte 1, sc. 6, LA NOURRICE, phrase 1 |
31 | LA PETITE FILLE |
Et moi je vous dis que j'ai trois papas, tenez je m'en vas vous les compter avec mes doigts, mon papa nourissier et un. |
Acte 1, sc. 6, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
32 | LA PETITE FILLE |
H? bien, mais quand ma mie Toinette vient, elle me dit que mon papa est bien vieux, bien vieux, quand l'autre mie vient, elle me dit que mon papa est bien jeune bien jeune, ho un vieux et un jeune ce n'est pas tout de m?me, c'est donc deux papas que j'ai. |
Acte 1, sc. 6, LA PETITE FILLE, phrase 1 |
33 | LA NOURRICE |
Ho je vous d?fends de jamais parler de tout cela, mais voil? cette autre mie, il faut la renvoyer avant que votre mie Toinette vienne, souvenez-vous bien que si celle-ci savait que vous avez une autre mie, elle ne vous donnerait plus rien. |
Acte 1, sc. 6, LA NOURRICE, phrase 1 |
34 | LA NOURRICE |
H? bonjour, Madame, c'est une merveille de vous voir ici, car vous n'y venez que deux ou trois fois l'ann?e. |
Acte 1, sc. 7, LA NOURRICE, phrase 1 |
35 | LA MIE |
H?las je vous apporte une mauvaise nouvelle, le p?re de Charlotte est mort. |
Acte 1, sc. 7, LA MIE, phrase 1 |
36 | LA MIE |
?a Nourice je vous apporte soixante francs pour un quartier de la pension de Charlotte, o? est votre mari pour me faire une quittance ? |
Acte 1, sc. 7, LA MIE, phrase 3 |
37 | LA MIE |
Voici d?j? une bo?te de drag?es, et j'ai encore ici dans ma poche. |
Acte 1, sc. 8, LA MIE, phrase 1 |
38 | TOINETTE |
Cette mort-l? est pourtant une mort pour rire, car il m'?crivit hier, et dans sa lettre il ne me parle point de sa mort. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
39 | LA MIE |
Laissons la plaisanterie, il y a un mois qu'il est mort. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
40 | TOINETTE |
Cela ne se peut, car j'ai re?u hier une lettre ?crite de sa propre main, de sa main tremblante, car depuis soixante-quinze ans il a ?pous? une jeune femme, la main lui tremble et la t?te aussi. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
41 | LA MIE |
Je vois bien que vous ne connaissez ni le p?re ni la m?re de Charlotte car feu son p?re ; n'avait que trente ans quand je lui fis ?pouser une riche veuve qui en avait cinquante. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
42 | TOINETTE |
Je ne connais point ce jeune ?pouseur de veuves, mais vous connaissez encore moins le p?re de Charlotte qui est un vieux n?gociant charg? de biens et d'ann?es qui s'est tourment? pendant quatre-vingts ans pour vivre ? son aise jusqu'? cent cinquante. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
43 | LA MIE |
Il y a du mal entendu ? tout ceci, mais Mademoiselle, ne prenez-vous point cette petite fille l? pour une autre. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
44 | LA MIE |
Mais vraiment c'est moi qui l'ai vu na?tre, et nous la donn?mes ? cette nourrice-ci, parce que notre veuve emmena son jeune mari en Languedoc pour ses affaires. |
Acte 1, sc. 10, LA MIE, phrase 1 |
45 | TOINETTE |
L'aventure commence ? me r?jouir, car c'est moi-m?me qui ai donn? cet enfant ? la nourrice, quand son p?re partit il y a quatre ans pour aller faire encore une promenade aux Indes, et il y emmena sa jeune femme parce qu'il est jaloux. |
Acte 1, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
46 | LA MIE |
R?pondez-moi, Monsieur le nourricier, quand je vins ici il y a quatre ans, trois mois, apr?s que nous e?mes donn? ? votre femme l'enfant ? nourrir, vous me f?tes voir une petite fille qui venait d'avoir la petite v?role. |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 1 |
47 | TOINETTE |
Environ ce temps-l? vous m'en f?tes voir une aussi qui en ?tait toute marqu?e. |
Acte 1, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
48 | LA MIE |
C'est a dire que des deux enfants qui l'avaient eue, il en ?tait mort une. |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 1 |
49 | TOINETTE |
Je suis au fait, je vois que depuis quatre ans il nous fait croire ? chacune en particulier que celle qui reste est la n?tre. |
Acte 1, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
50 | LE NOURRICIER |
? c'est un secret que je ne peux pas dire qu'aux p?res et aux m?res eux-m?mes. |
Acte 1, sc. 11, LE NOURRICIER, phrase 1 |
51 | LA MIE |
Je vois bien que nous ne tirerons pas un mot de v?rit? de ce malheureux l?. |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 1 |
52 | LA MIE |
Je remonte en carrosse ? l'instant, je m'en vais ? Paris consulter quelqu'un sur cette affaire-ci, jusqu'au revoir Monsieur le fripon. |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 2 |
53 | LA MIE |
Voyez l'effront? apr?s avoir tir? double entretien d'un m?me enfant. |
Acte 1, sc. 11, LA MIE, phrase 1 |
54 | TOINETTE |
Oui vraiment et je donnerais toutes choses au monde pour qu'elle fut ? la Veuve : car ma jeune Ma?tresse aurait besoin pour se marier, d'h?riter de son oncle, elle serait son h?riti?re unique s'il n'avait point cette petite fille-ci. |
Acte 1, sc. 12, TOINETTE, phrase 1 |
55 | TOINETTE |
Tu as raison, cela nous donnera le temps de chercher un exp?dient. |
Acte 1, sc. 13, TOINETTE, phrase 1 |
56 | TOINETTE |
H? Madame, que j'ai de joie de vous revoir apr?s un voyage de quatre ans. |
Acte 1, sc. 14, TOINETTE, phrase 1 |
57 | LE NOURRICIER |
Ma femme les est all? qu?rir ? un Ch?teau, d'ici aux environs, c'est que l'y a une Dame qui nous les emprunte quelquefois pour jouer avec. |
Acte 1, sc. 14, LE NOURRICIER, phrase 1 |
58 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Il faut vous avertir, Nourricier, d'une gageure, que mon mari vient de faire contre une veuve, qui est m?re de l'autre petite fille, que vous avez ici avec la n?tre. |
Acte 1, sc. 14, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
59 | LE FEMME DU VIEILLARD |
Comme on ne sait de quoi s'entretenir dans ces voitures, apr?s nous ?tre racont? l'histoire de nos familles, nous avons reconnu, que nos deux petites filles avaient ?t? nourries par cette m?me nourrice-ci ; mon mari, comme tu sais, est ent?t? de ses id?es de sympathie, d'instinct, la veuve est ent?t?e des m?mes visions ; ils veulent par l'instinct seul distinguer chacun leur enfant, c'est une gageure enfin, ils veulent que sans les avertir, on leur fasse voir les deux petites filles toutes deux ensemble. |
Acte 1, sc. 14, LE FEMME DU VIEILLARD, phrase 3 |
60 | TOINETTE |
Quand il n'y en a qu'une, la gageure m'embarrasse. |
Acte 1, sc. 15, TOINETTE, phrase 1 |
61 | LE NOURRICIER |
Vla l'histoire , Mademoiselle Toinette, vla l'histoire des deux petites filles, et cette histoire-l? fait que ma femme ni moi ne savons pu ? qui appartient celle-ci ; notre Bailli dit li-m?me qu'il ne pourrait baill? l?-dessus qu'une sentence ? croix ou pile, et qu'il faudrait tirer la petite fille, comme la f?ve au g?teau. |
Acte 2, sc. 1, LE NOURRICIER, phrase 1 |
62 | TOINETTE |
Attends, il faut que ce soit ta femme ; elle donnera mieux le ton ? cette nouvelle affligeante, une femme a la feinte et les larmes plus en main, qu'un homme. |
Acte 2, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
63 | LE NOURRICIER |
? ma femme pleure comme eune peinture. |
Acte 2, sc. 1, LE NOURRICIER, phrase 1 |
64 | TOINETTE |
Il crut ?tre mort une fois, parce qu'il avait ?t? le treizi?me ? table, et il soup?onna sa femme d'infid?lit?, parce qu'il avait renvers? la sali?re, et qu'en rentrant chez lui, il avait vu le croissant ? gauche. |
Acte 2, sc. 1, TOINETTE, phrase 2 |
65 | TOINETTE |
Voici le vieillard avec la veuve, je vais instruire ta femme, dis-leur seulement bonjour d'un air triste pour les pr?parer. |
Acte 2, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
66 | LE VIEILLARD |
Ce mis?rable, me venir dire, comme si j'?tais mort, cela m'a frapp?, il ne faut qu'un mot pour porter malheur ; il y a comme cela des pronostics, ce coquin-l?, vous prendre pour ma veuve. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
67 | LA VEUVE |
Cela m'a aussi bless?, car le mot de veuve est un coup de poignard pour moi depuis la mort de mon mari. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
68 | LE VIEILLARD |
? je gagnerai la gageure, car j'ai un instinct infaillible. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
69 | LA VEUVE |
Le mien me ferait discerner entre mille personnes inconnues, non seulement un enfant, mais un cousin, un petit cousin au dixi?me degr?. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
70 | LE VIEILLARD |
C'est un instinct ordinaire ; mais le mien me fait aimer ou ha?r par avance ceux qui sont destin?s ? me faire du bien ou du mal. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
71 | LE VIEILLARD |
Cela est tout commun cela, mais ce qui vous ?tonnera, c'est que je vois en r?ve tous les lundis ce qui me doit arriver pendant la semaine. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
72 | LA VEUVE |
Cela ne m'?tonne point, mais ce qui va vous surprendre, c'est une de mes cousines, qui mourut paralytique ? Paris, j'?tais ? Lyon, ? mesure que la paralysie lui faisait mourir un bras, le mien s'engourdissait : voil? sa jambe morte, la mienne est froide comme marbre, et j'ai v?rifi? minute pour minute, qu'il me prit un ?vanouissement dans l'instant qu'elle expira. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
73 | LE VIEILLARD |
C'est une chose triviale, que la sympathie, un de mes amis se maria ? Paris, et moi ?tant aux Indes, au moment de son mariage, je sentis dans le coeur, un ?panouissement, une joie ; mais une joie que je ne savais pas d'o? cela me venait. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
74 | LA VEUVE |
Rien n'est plus ordinaire ; mais ce qui est singulier, c'est qu'? Huilant qu'il meure une personne dans le monde, tous ceux qui sont n?s sous la m?me plan?te, sentent quelque chose, on n'y fait pas d'attention, parce que cela est imperceptible, mais cela est pourtant vrai. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
75 | LE VIEILLARD |
He bien oui, nous y passons sans le savoir, et cependant j'ai senti une ?motion. |
Acte 2, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
76 | LA VEUVE |
J'entends quelqu'un. |
Acte 2, sc. 3, LA VEUVE, phrase 1 |
77 | LE VIEILLARD |
Elles sont proches de nous, car je commence ? sentir un petit fr?missement agr?able. |
Acte 2, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
78 | LA VEUVE |
H?las, j'en eus hier un pressentiment ! |
Acte 2, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
79 | LE VIEILLARD |
Voil? justement une dent qui me tomba l'autre jour. |
Acte 2, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
80 | LE VIEILLARD |
Je suis n? sous une ?toile bien malheureuse. |
Acte 2, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
81 | VALÈRE |
C'est un plaisir si vif. |
Acte 2, sc. 9, VALÈRE, phrase 1 |
82 | ANGÉLIQUE |
C'est un plaisir pour moi. |
Acte 2, sc. 9, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
83 | TOINETTE |
Je vous dis moi que vous mod?riez tous deux la joie que vous avez d'h?riter, allez consoler un oncle et une tante qui pleurent ? pr?sent de ce qui vous-rejouit. |
Acte 2, sc. 9, TOINETTE, phrase 1 |
84 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Quoique je n'ai point vu ma petite fille depuis le temps de sa naissance, je ne laisse pas d'?tre f?ch?e de sa mort, mais je ne veux pas exiger d'Ang?lique qu'elle paraisse triste d'une chose qui doit la r?jouir. |
Acte 2, sc. 9, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
85 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Point de compliments, nous nous aimons trop vous et moi pour nous dissimuler nos sentiments l'une ? l'autre, et je me fuis aper?ue que Val?re vous aime assez pour n'?tre pas f?ch? de vous offrir les esp?rances de la succession d'une tante. |
Acte 2, sc. 9, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
86 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Ah, je vous impose silence aussi bien qu'? elle, je n'aime point ? entendre dire des choses qu'on ne pense point, et pour vous dire en un mot mes sentiments, je me console contre mes propres int?r?ts de n'avoir plus d'enfant, puisque cela peut faire le bonheur d'Ang?lique que j'aime. |
Acte 2, sc. 9, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
87 | LE NOURRICIER |
Vla les deux papiers, Mademoiselle Toinette, j'en ai pour les deux petites filles, j'en br?lerai un et je donnerai l'autre ? la veuve, pour que... |
Acte 2, sc. 10, LE NOURRICIER, phrase 1 |
88 | LA VEUVE |
Vous m'abandonnez bien vous autres, si depuis le coup mortel que vous m'avez port?, vous deviez bien me venir parler de la petite d?funte, et me conter toutes les circonstances de sa mort pour me consoler. |
Acte 2, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
89 | LE NOURICIER |
Vous ?tes donc bien f?ch?e, Madame, d'?tre comme ?a orpheline d'eune fille unique. |
Acte 2, sc. 12, LE NOURICIER, phrase 1 |
90 | LE NOURRICIER |
Et il ne faut pas que ces autres p?res et m?res sachent ce quou saurais, ?a fait que nous avons dit tout haut que les deux petites filles sont mortes, et li an a encore eune en vie, qui est si gentille, que c'est vous toute moul?e. |
Acte 2, sc. 12, LE NOURRICIER, phrase 1 |
91 | LA VEUVE |
On leur a ammen? un carosse, je pourrai rester ici apr?s eux, et j'emm?nerai ma fille, ma ch?re fille, le gage pr?cieux d'un mari que j'aimais tant. |
Acte 2, sc. 12, LA VEUVE, phrase 1 |
92 | LE VIEILLARD |
Je veux m'emporter, ma femme, je veus me mettre en col?re, ces canailles, ces mis?rables, me dire que ma petite fille est morte, et je la viens de voir ? une fen?tre au bout du jardin, ils l'ont enferm?e dans une chambre pour me la cacher. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
93 | LE VIEILLARD |
Pour qu'on put croire un enfant ? vous, il faudrait qu'il eu quinze ans. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
94 | LE VIEILLARD |
Vous voulez avoir un enfant pour vous faire honneur. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
95 | LA VEUVE |
Je n'ai point dessein de vous offenser, Madame, mais croyez-moi, vous devez me c?der la petite fille, car pour votre honneur aussi, vous ne devez point avoir d'enfant avec un mari de cet ?ge-l?. |
Acte 2, sc. 13, LA VEUVE, phrase 1 |
96 | LE NOURRICIER |
H? mais, puisque je ne savons auquel il est, vous y avez chacun la moiti?. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
97 | LE NOURRICIER |
Vos deux petites filles l'eurent qu'on les d?figurait l'eune d'avec l'autre, car notre ?tourdie de servante en les remuant, les broullit toutes deux sans s'en apercevoir, tantia qu'il en mourut eune, ma femme quand ale revit claire ne vit plus sur le visage de l'autre les ?tiquettes de la ressemblance, pour voir laquelle c'?tait, et vous m?me qui ne les avez jamais vues, vous n'y verais go?te non plus. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 2 |
98 | LE VIEILLARD |
Ce que je vois clairement, c'est que vous ?tes un fripon, et que pour avoir double pension, vous avez cach? la chose. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
99 | LE VIEILLARD |
Quel animal, un enfant se souvenir du moment qu'il est n? ! |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
100 | LE NOURRICIER |
Ha ha, vous me faites apercevoir que je suis un sot. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
101 | LE VIEILLARD |
Un sot qui a pris l'argent. |
Acte 2, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
102 | LE NOURRICIER |
Mais, est-ce ma faute, si je suis une b?te, je n'y serai pu attrap?, car quand je prendrai deux petites nourissonnes ensemble, je les prendrai m?le et femelle. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
103 | LE NOURRICIER |
Accommodez-vous donc tous seuls, car ni a queune fille ? vous tretous , je n'en ai d'autres ? vous donner. |
Acte 2, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
104 | LA FEMME DU VIEILLARD |
Il faudrait des preuves plus s?rieuses et plus certaines pour une d?cision ce cette importance. |
Acte 2, sc. 14, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
105 | LA VEUVE |
Entrez toujours, Monsieur, j'ai un mot ? dire ? mon neveu que je viens d'apercevoir. |
Acte 2, sc. 14, LA VEUVE, phrase 1 |
106 | LE VIEILLARD |
Ce Val?re a dans la physionomie quelque chose de funeste pour moi, et le r?ve que j'ai fait... mais ne parlons ? pr?sent que de la petite filles ; j'en veux voir la v?rit?. |
Acte 2, sc. 15, LE VIEILLARD, phrase 2 |
107 | ANGÉLIQUE |
Non, Val?re, non, je ne puis me vaincre l?-dessus, et quelqu'estime que j'aie pour vous, si vous ?tiez riche, et que je ne la fusse pas, j'aurais peine ? me r?soudre ? vous devoir ma fortune. |
Acte 3, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
108 | TOINETTE |
Vos d?licatesses m'ennuient, vous avez l'un pour l'autre de petits sentiments d?licats, minces, on voit le coeur ? travers, raisonnons un peu plus solidement. |
Acte 3, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
109 | TOINETTE |
?coutez-moi, l'aventure d'aujourd'hui vous donne occasion d'accorder ensemble la bagatelle et le solide, vous ignorez encore qui de vous deux sera le plus riche, votre sort d?pend de ce qui sera d?cid? sur la petite fille, en attendant la d?cision vous jouez gros jeu, mais vous avez jeu ?gal, composez, et promettez-vous l'un ? l'autre, que celui de vous deux qui aura une succession, la partagera avec ce qu'il aime, quelque chose qui arrive vous n'aurez lien ? vous reprocher. |
Acte 3, sc. 1, TOINETTE, phrase 1 |
110 | ANGÉLIQUE |
Je vois encore un grand obstacle, c'est le jalousie bigeare que mon oncle a con?us contre vous. |
Acte 3, sc. 1, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
111 | LE VIEILLARD |
Il n'y a point de chim?re ; car en dormant je vous vis comme je vous vois vous promenant avec un jeune homme dans un bois. |
Acte 3, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
112 | LA FEMME DU VIEILLARD |
C'est donc-l? ce qui vous fit r?veiller comme un furieux. |
Acte 3, sc. 3, LA FEMME DU VIEILLARD, phrase 1 |
113 | TOINETTE |
Que celle d'un songe. |
Acte 3, sc. 3, TOINETTE, phrase 1 |
114 | LE VIEILLARD |
Mais ce n'est pas tout ; car je vis dans ce m?me songe, un lion et un chat noir, et Nostradamus dit, que quand le lion et le chat, j'ai oubli? la centurie, mais il est clair qu'elle a ?t? faite pour moi, car un lion, c'?tait en arrivant ? lion, et un chat, c'est une trahison de femme, il ne faut point ; hausser les ?paules, car le lendemain, je fus tout ?tonn? que Val?re ressemblait ? se jeune homme qui ?tait avec vous dans ce bois. |
Acte 3, sc. 3, LE VIEILLARD, phrase 1 |
115 | LA VEUVE |
La nourrice et le nourricier nous vont amener la petite fille, je vous sait bon gr? d'avoir imagin? le premier un moyen s?r d'?viter un proc?s o? les Juges seraient fort embarrass?s. |
Acte 3, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
116 | LE VIEILLARD |
Oui Toinette, j'ai imagin? un moyen s?r pour conna?tre quelle est la m?re de la petite fille. |
Acte 3, sc. 4, LE VIEILLARD, phrase 1 |
117 | LA VEUVE |
Nous nous en tiendrons au jugement d'un juge infaillible, c'est l'instinct naturel qui se trompe moins que tous les raisonnements, et que la raison m?me. |
Acte 3, sc. 4, LA VEUVE, phrase 1 |
118 | LE NOURRICIER |
Oui et apr?s, tout ce qu'a dira sera vrai, car j'en ai tant vu comme ?a ? Paris des petites filles aux enfants trouv?s, qui disent, vla papa, vla maman, et ils n'en manquent pas un, cela est admirable. |
Acte 3, sc. 5, LE NOURRICIER, phrase 1 |
119 | VALÈRE |
Vous ?tes une petite sotte, voil? votre p?re. |
Acte 3, sc. 5, VALÈRE, phrase 1 |
120 | LA VEUVE |
Ah la petite malheureuse, c'est une petite fille ramass?e, je vous la laisse Monsieur, je vous la laisse. |
Acte 3, sc. 5, LA VEUVE, phrase 1 |
121 | LE VIEILLARD |
?coute Nourricier, si tu veux gagner de l'argent, il n'y a qu'un mot, j'ai ? pr?sent cette petite fille-l? en horreur, il faut que tu rendes t?moignage qu'elle est ? la Veuve, et qu'elle n'est point ? moi. |
Acte 3, sc. 8, LE VIEILLARD, phrase 2 |
122 | LE NOURRICIER |
H? mais Monsieur, si vous le voulez je ferai qu'? n'y sera pas, et qu'on verra ?a clair comme si il faisait clair de lune. |
Acte 3, sc. 8, LE NOURRICIER, phrase 1 |
123 | ANGÉLIQUE |
Ah Toinette je suis d?sol?e de toutes les mani?res, voil? mon oncle ent?t? d'une jalousie si violente, qu'il veut absolument se s?parer d'avec sa femme, elle est outr?e de d?sespoir, elle appris mes int?r?ts avec tant de g?n?rosit?, que je suis touch?e de son malheur, autant qu'elle m?me, mon oncle est un homme ? ne revenir jamais de ses soup?ons, ah ma pauvre Toinette il ne reviendra jamais, non plus que de la haine qu'il a con?ue contre Val?re. |
Acte 3, sc. 11, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
124 | LE VIEILLARD |
Je viens voir Madame si vous voulez que nous fassions un accommodement avant que de nous quitter. |
Acte 3, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
125 | LE VIEILLARD |
Il faut emmener avec nous ? Paris le nourricier, la nourrice et la petite fille, et nous choisirons un arbitre, un homme de t?te. |
Acte 3, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
126 | LE NOURRICIER |
Ni a que faire d'aller ? Paris pour chercher un homme de t?te, vla-t-il pas la mienne, je vas vous arbitrager tout seul, comme si j'?tais quinze. |
Acte 3, sc. 13, LE NOURRICIER, phrase 1 |
127 | LE VIEILLARD |
J'y consens, mais pour punir ce maraud de nourricier, qui nous a attrap?, il payera les frais de la noce car nous souperons chez lui. |
Acte 3, sc. 13, LE VIEILLARD, phrase 1 |
128 |
LE NOURRICIER |
Jeun n'est pas niais. |
Acte 3, sc. 13, v. 1 |
129 |
LE NOURRICIER |
Jeun n'est pas niais. |
Acte 3, sc. 13, v. 5 |
130 |
LE NOURRICIER |
Jeun n'est pas niais. |
Acte 3, sc. 13, v. 9 |