n |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 |
MINERVE |
Je vois ici des noms c?l?bres |
Prologue, sc. 1, v. 5 |
2 |
MINERVE |
Ah ! Je les reconnais, STANISLAS et LOUIS ! |
Prologue, sc. 1, v. 42 |
3 |
MINERVE |
Je reconnais aussi la Gloire. |
Prologue, sc. 1, v. 43 |
4 | ORPHISE |
Pour moi, je crois que nous allons nous divertir prodigieusement. |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 1 |
5 | ARISTE |
Vous voyez ma r?pugnance, je jouerai mal mon r?le, dispensez-moi de m'en charger. |
Acte 2, sc. 1, ARISTE, phrase 2 |
6 | ORPHISE |
Et moi je vous r?ponds que vous le jouerez tr?s bien. |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 1 |
7 | ARISTE |
Vous m'annoncez des po?tes, des beaux-esprits, des auteurs ; et, soit pr?jug? ou non, je me fais conscience de m'amuser de ces messieurs-l?. |
Acte 2, sc. 1, ARISTE, phrase 2 |
8 | ARISTE |
J'aime les arts ; je respecte ceux qui les cultivent, et je pense s?rieusement que le peu de consid?ration que l'on a pour eux dans le monde, est un reste de barbarie, une esp?ce de vengeance que prennent les sots de la sup?riorit? que les gens de m?rite ont sur eux ; et je ne con?ois pas comment la France, qui doit tant aux grands hommes qui l'ont ?clair?e, peut avilir elle-m?me ce qui la rend si consid?rable aux yeux des autres nations. |
Acte 2, sc. 1, ARISTE, phrase 3 |
9 | ORPHISE |
Vous n'y pensez pas, Ariste; je fais autant de cas que vous des vrais talents : mais il en est de subalternes qu'un esprit de vertige ou de mode a tir?s de l'obscurit?, qui, ? la faveur de la singularit? ou du man?ge, sont parvenus ? une r?putation usurp?e, dont ils abusent pour ?touffer le vrai m?rite ; et je crois que, dans tous les ?tats, il est permis de s'amuser des charlatans et du peuple. |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 1 |
10 | ARISTE |
J'en tombe d'accord, Madame, et vous savez que je ne les ?pargne pas. |
Acte 2, sc. 1, ARISTE, phrase 1 |
11 | ORPHISE |
? vous entendre, on croirait qu'il n'est question ici que de gens de lettres, et vous savez que je vous ai promis des ridicules de plus d'un genre. |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 2 |
12 | ORPHISE |
Mais je suppose que nous ne nous amusions pas autant que je l'imagine, avons-nous rien de mieux ? faire ? |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 3 |
13 | ARISTE |
Et comptez-vous pour rien la malice de votre projet ? |
Acte 2, sc. 1, ARISTE, phrase 1 |
14 | ORPHISE |
Voyons pourtant, examinons bien la pr?tendue malice de ce projet. |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 3 |
15 | ORPHISE |
Aujourd'hui qu'il est ? la campagne, je me propose de me r?jouir un peu aux d?pens de sa soci?t? ; je veux vous la faire conna?tre, jouir de la surprise que vous causeront, certains ridicules que j'aurai soin de faire sortir assez pour qu'ils nous donnent la com?die. |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 6 |
16 | ORPHISE |
Ne puis-je me venger une fois de toute l'humeur que m'ont donn?e ces originaux depuis deux ans que j'ai la g?n?rosit? de m'ennuyer avec eux ? |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 8 |
17 | ORPHISE |
Vos mais ne finiraient pas : l'heure o? je re?ois du monde approche, et je vous promets que vous n'aurez personne de connaissance. |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 2 |
18 | ORPHISE |
Vous n'en serez que plus ? votre aise pour remplir le r?le que je vous destine. |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 3 |
19 | ORPHISE |
La beaut? du jour nous invite ? rester dans ce jardin ; je vais donner mes ordres pour qu'on laisse entrer : mais souvenez-vous que je veux que vous soyez plaisant. |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 4 |
20 | ORPHISE |
Je voudrais cependant ?viter la cohue. |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 2 |
21 | ORPHISE |
Je n'y suis, que pour une personne ou deux ? la fois tout au plus... |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 3 |
22 | ORPHISE |
Si Lucinde ou Lindor se pr?sentent, dites-leur que je suis ici. |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 6 |
23 | ARISTE |
Cette aimable enfant qui promettait un si bel avenir, lorsque je partis pour la province, et qui, je crois, vous est un peu parente ? |
Acte 2, sc. 1, ARISTE, phrase 3 |
24 | ORPHISE |
Un petit chagrin dont elle ne m'a pas encore fait la confidence, mais que je devine ? peu pr?s, doit l'amener tant?t ici. |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 2 |
25 | ORPHISE |
C'est une affaire de coeur, une querelle de jeunes gens... |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase |
26 | ORPHISE |
Oui, le choix qu'elle a fait est convenable ; et si je r?ussis, comme je l'esp?re, ? dissiper ce petit nuage, la f?te dont je vous ai parl? sera pour elle. |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 1 |
27 | ORPHISE |
Allons, Ariste ; je crois apercevoir une des personnes la plus assidue de notre soci?t?. |
Acte 2, sc. 1, ORPHISE, phrase 2 |
28 | ARISTE |
Cet homme que je vois au bout de cette all?e, dont la physionomie, para?t moiti? s?rieuse, moiti? comique, qui marche d'un air distrait, et qui semble ne pas nous remarquer ? |
Acte 2, sc. 1, ARISTE, phrase 2 |
29 | ARISTE |
Il n'a pas encore jet? les yeux sur nous ; il para?t de mauvaise humeur, et si nous voulons en jouir, il faut le tirer un peu de cette r?verie. |
Acte 2, sc. 1, ARISTE, phrase 1 |
30 | ORPHISE |
Je parie que vous ?tiez assez bon pour vous occuper encore de la petite disgr?ce de la semaine pass?e ? |
Acte 2, sc. 2, ORPHISE, phrase 1 |
31 | LE POÈTE |
J'avais t?ch? de plaire au public ; je m'?tais, autant que je l'avais pu, rapproch? des grands mod?les, que nous devons regarder comme nos ma?tres. Je me suis tromp?. |
Acte 2, sc. 2, LE POÈTE, phrase 2 |
32 | ARISTE |
Mais c'est parler on ne peut pas plus sens?ment, et je vois bien que vous avez voulu me surprendre... |
Acte 2, sc. 2, ARISTE, phrase 1 |
33 | ORPHISE |
Je vous avoue que je ne reviens pas de cette chute. |
Acte 2, sc. 2, ORPHISE, phrase 1 |
34 | ARISTE |
Pour le coup, je me d?clare pour lui, et... |
Acte 2, sc. 2, ARISTE, phrase 2 |
35 | LE POÈTE |
Quant ? l'int?r?t, comme il ne d?pend que du choix du sujet, et que souvent ce choix n'est pour nous qu'une bonne fortune du hasard, je crois pouvoir convenir, sans orgueil, que le path?tique du mien s'est fait sentir d?s l'exposition : aussi, malgr? le tumulte du parterre ; on a remarqu? des moments o? le grand int?r?t gagnait jusqu'au souffleur. |
Acte 2, sc. 2, LE POÈTE, phrase 3 |
36 | ORPHISE |
Tr?ve aux citations, je vous en prie, monsieur du Volcan : elles m'ennuient ? p?rir. |
Acte 2, sc. 2, ORPHISE, phrase 1 |
37 | ARISTE |
? ce que je peux comprendre, Monsieur, votre pi?ce ?tait un chef-d'oeuvre ; qui peut donc l'avoir fait siffler ? |
Acte 2, sc. 2, ARISTE, phrase 1 |
38 | LE POÈTE |
La cabale ; car avec du m?rite on a des flots d'ennemis : le mauvais go?t ; on ne veut plus aujourd'hui que des mis?res, des brochures, des sauts p?rilleux, de vils bouffons, de ridicules ariettes, et c'est ce qui d?shonore la nation : le po?te Capraro, ? qui l'impuissance de plaire a donn? la fureur de nuire, et qui, de temps en temps, s'agite sous le m?pris public dont il est couvert, pour t?cher d'en rejeter quelque partie sur les autres : les acteurs enfin, qui ne savaient pas leurs r?les, qui ont jou? faux d'un bout ? l'autre de la pi?ce : une actrice surtout, ? qui j'avais refus? de faire une ?pigramme contre sa rivale, et qui ne m'a jamais pardonn? de l'avoir surprise dans son n?glig?. |
Acte 2, sc. 2, LE POÈTE, phrase 1 |
39 | LE POÈTE |
Mais je me flatte d'avoir imagin? un moyen de contenter le public, malgr? qu'il en ait. |
Acte 2, sc. 2, LE POÈTE, phrase 2 |
40 | LE POÈTE |
Je l'avais r?solu d'abord par d?pit ; mais on ne se d?robe pas ? l'impulsion du g?nie. |
Acte 2, sc. 2, LE POÈTE, phrase 1 |
41 | LE POÈTE |
Je veux bien qu'il y ait de l'int?r?t dans les miennes ; mais j'y veux de plus de bonnes plaisanteries, des paysans, des valets, des crispins m?me, et je vous r?ponds que cela prendra. |
Acte 2, sc. 2, LE POÈTE, phrase 3 |
42 | ARISTE |
C'est savoir se placer, que d'imaginer une ressource comme celle-l?, et je con?ois que ce genre amphibie peut devenir tr?s plaisante. |
Acte 2, sc. 2, ARISTE, phrase 3 |
43 | LE POÈTE |
Je br?le d'en ?tre ? l'essai. |
Acte 2, sc. 2, LE POÈTE, phrase 1 |
44 | LE POÈTE |
Adieu, Madame ; je ne me suis jamais senti l'imagination si brillante. |
Acte 2, sc. 2, LE POÈTE, phrase 3 |
45 | ARISTE |
Je l'avais pris pour le plus sens? ; mais voil? bien le plus fou de tous nos po?tes ! |
Acte 2, sc. 3, ARISTE, phrase 1 |
46 | ORPHISE |
Parlez bas, Ariste ; je vois une personne qui ne vous pardonnerait jamais d'avoir trouv? monsieur du Volcan ridicule. |
Acte 2, sc. 3, ORPHISE, phrase 1 |
47 | ARISTE |
Cette femme qui vient ? nous, et qui, si je ne me trompe, cache encore des pr?tentions sous cette physionomie prude ? |
Acte 2, sc. 3, ARISTE, phrase 1 |
48 | ORPHISE |
Cela pourrait bien ?tre ; car, entre nous, je me d?fie beaucoup de ces femmes ? sciences profondes. |
Acte 2, sc. 3, ORPHISE, phrase 1 |
49 | LA FEMME SAVANTE |
Pardon, Madame ; je croyais vous trouver seule : je crains d'?tre importune... |
Acte 2, sc. 4, LA FEMME SAVANTE, phrase 1 |
50 | LA FEMME SAVANTE |
Je me retire. |
Acte 2, sc. 4, LA FEMME SAVANTE, phrase 2 |
51 | ORPHISE |
Je ne suis alarm?e que de la diversion que nous avons pu faire ? vos savantes m?ditations. |
Acte 2, sc. 4, ORPHISE, phrase 3 |
52 | LA FEMME SAVANTE |
Je n'?tais occup?e que d'un probl?me assez abstrait, ? la v?rit?, mais qu'il me sera facile de r?soudre par la m?thode des infiniment petits. |
Acte 2, sc. 4, LA FEMME SAVANTE, phrase 3 |
53 | ORPHISE |
Que ne suis-je digne de vous entendre ! |
Acte 2, sc. 4, ORPHISE, phrase 3 |
54 | LA FEMME SAVANTE |
Ce n'est l? qu'une l?g?re esquisse d'un article que je destine ? l'Encyclop?die. |
Acte 2, sc. 4, LA FEMME SAVANTE, phrase 2 |
55 | LA FEMME SAVANTE |
Je pourrai bien y joindre aussi une nouvelle m?thode d'op?rer sur les sections coniques : cela sera lumineux, par exemple. |
Acte 2, sc. 4, LA FEMME SAVANTE, phrase 3 |
56 | LA FEMME SAVANTE |
C'est du moins ce que d?montra parfaitement, il y a quelques jours, monsieur du Volcan, dans un cercle o? je pr?sidais. |
Acte 2, sc. 4, LA FEMME SAVANTE, phrase 4 |
57 | LA FEMME SAVANTE |
Il est vrai que je lui communique aussi mes ouvrages ; et il en est toujours si content ! |
Acte 2, sc. 4, LA FEMME SAVANTE, phrase 7 |
58 | LA FEMME SAVANTE |
Je n'en saisis pas toujours la pens?e, et c'est ce qui me charme : j'aime qu'elle soit assez adroitement envelopp?e, pour laisser un m?rite ? la p?n?tration du lecteur. |
Acte 2, sc. 4, LA FEMME SAVANTE, phrase 1 |
59 | LA FEMME SAVANTE |
Je vous avoue qu'apr?s les math?matiques, ma passion e?t ?t? de deviner des ?nigmes. |
Acte 2, sc. 4, LA FEMME SAVANTE, phrase 2 |
60 | LA FEMME SAVANTE |
Pardon, Madame, si je vous quitt? pour aller l'entendre ; et vous, Monsieur, songez qu'il y a de la barbarie ? vouloir interdire aux femmes l'habitude des connaissances profondes. |
Acte 2, sc. 4, LA FEMME SAVANTE, phrase 3 |
61 | LA FEMME SAVANTE |
Que n'ai-je exist? du temps de cet impertinent de Moli?re ! |
Acte 2, sc. 4, LA FEMME SAVANTE, phrase 3 |
62 | LA FEMME SAVANTE |
Cet homme-l? n'avait nulle id?e du haut comique; et je sais bon gr? ? nos auteurs d'avoir abandonn? son genre. |
Acte 2, sc. 4, LA FEMME SAVANTE, phrase 5 |
63 | LA FEMME SAVANTE |
Mais je crains de me faire attendre. |
Acte 2, sc. 4, LA FEMME SAVANTE, phrase 6 |
64 | ARISTE |
C'est un genre de ridicule si bizarre, qu'? peine je l'aurais cru possible. |
Acte 2, sc. 5, ARISTE, phrase 2 |
65 | LE FINANCIER |
Bonjour, charmante Orphise ; je suis combl? de vous rencontrer. J'ai les plus jolis bijoux du monde ? vous faire voir. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 2 |
66 | LE FINANCIER |
Je lui dois pr?s de vingt mille ?cus... |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 5 |
67 | LE FINANCIER |
Mais, peut-?tre, ai-je commis une indiscr?tion ? Vous pouviez ?tre en affaire, et je suis d?sesp?r? quand je d?range. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 1 |
68 | LE FINANCIER |
Je crois cependant m'apercevoir qu'il est un peu louche. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 2 |
69 | LE FINANCIER |
Je veux que Monsieur juge de toutes mes emplettes. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 3 |
70 | LE FINANCIER |
Vous savez, Madame, que je me pique un peu d'y r?ussir. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 5 |
71 | LE FINANCIER |
J'ai chez moi deux ou trois po?tes, sur lesquels je tire ? bout-portant, et que je paie expr?s pour se d?chirer les uns les autres. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 6 |
72 | LE FINANCIER |
Je dois leur connaissance ? mon cuisinier, qui est lui-m?me un virtuose, du premier ordre : je veux que Monsieur en d?cide, et je me flatte que ce soir... |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 7 |
73 | LE FINANCIER |
Je veux voir un peu Monsieur en prise avec mes po?tes. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 4 |
74 | LE FINANCIER |
Je lui d?tacherai l'invuln?rable Capraro : cela sera plaisant. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 5 |
75 | LE FINANCIER |
Je pr?tends aussi qu'il voie ma biblioth?que. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 6 |
76 | LE FINANCIER |
Je ne crois pas qu'il y ait au monde un relieur comme le mien : il faut qu'il ait employ? chez moi tout le maroquin du Levant ; mais c'est son travail dont il faut juger. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 7 |
77 | LE FINANCIER |
? propos, j'ai fait l'acquisition du plus joli sujet du monde. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 3 |
78 | LE FINANCIER |
C'est un organe dont on ne se fait point d'id?e, et l'instrument le plus m?lodieux, le plus enchanteur que je connaisse. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 5 |
79 | ORPHISE |
Je soupe aujourd'hui chez moi; j'ai m?me le projet de donner un bal, et je me flatte que vous aurez la complaisance d'y figurer. |
Acte 2, sc. 6, ORPHISE, phrase 2 |
80 | LE FINANCIER |
Mais c'est o? je triomphe. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 2 |
81 | ARISTE |
Je l'avouerai : sur le pr?jug? que les faveurs de la fortune sont ordinairement tr?s gratuites, qu'elle est d'ailleurs presque toujours suivie de la flatterie qui la caresse, et de l'ignorance, fille du luxe et de l'oisivet?, j'envisageais ces messieurs en gros, comme des ?tres n?cessairement massifs, lourds, ?pais, n'existant qu'en estomac, ensevelis dans un volume de mati?re grotesquement taill?e... |
Acte 2, sc. 6, ARISTE, phrase 1 |
82 | ARISTE |
Je r?formerai mes id?es, et je con?ois ? pr?sent que mon premier portrait n'?tait pas assez ridicule pour ?tre ressemblant. |
Acte 2, sc. 6, ARISTE, phrase |
83 | LE FINANCIER |
Adieu, Madame ; voici l'heure des boulevards, et je dois au public le spectacle d'une cal?che d'un nouveau genre, attel?e de six chevaux anglais, uniques dans leur esp?ce. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 1 |
84 | LE FINANCIER |
Nos plus habiles cochers, nos jeunes seigneurs m?me, ne me le disputeraient pas. |
Acte 2, sc. 6, LE FINANCIER, phrase 3 |
85 | ARISTE |
Je ne m'attendais pas, je vous l'avoue, ? ce personnage de sous-seigneur. |
Acte 2, sc. 8, ARISTE, phrase 1 |
86 | ORPHISE |
C'est un homme d'un genre si nouveau dans la soci?t?, que je n'ai pas encore eu le temps de l'approfondir. |
Acte 2, sc. 8, ORPHISE, phrase 1 |
87 | LE PHILOSOPHE |
La situation o? je me trouv? exige les rem?des les plus prompts, et je crains de ne pouvoir en sortir sans un secours surnaturel. |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 2 |
88 | LE PHILOSOPHE |
Oui, et mon malheur veut que je ne puisse plus m'en d?dire. |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 1 |
89 | ORPHISE |
Je n'y con?ois rien ; mais ne vous tromperiez-vous pas, Monsieur ? |
Acte 2, sc. 8, ORPHISE, phrase 1 |
90 | LE PHILOSOPHE |
Si je le suis ? |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 2 |
91 | LE PHILOSOPHE |
Premi?rement, j'ai donn? quelques ouvrages au public ; et tandis qu'on voit tant d'auteurs qui rougissent de leur nom, parce qu'ils ne le trouvent pas assez noble, j'ai eu le courage d'afficher le mien, et d'apprendre, ? qui l'a voulu, que je m'appelle Blaise-Gille-Antoine, le Cosmopolite, |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 4 |
92 | LE PHILOSOPHE |
J'ai fait des pr?faces, o? j'ai dit tout naturellement au public que je me moquais de lui. |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 1 |
93 | LE PHILOSOPHE |
Parce que je voulais ?tre philosophe. |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 1 |
94 | LE PHILOSOPHE |
J'aurais tort de m'en plaindre ; on ne me connaissait pas : depuis ce temps-l? chacun me montre au doigt, et je doute fort que Diog?ne ait fait plus de bruit chez les Ath?niens. |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 1 |
95 | LE PHILOSOPHE |
Qu'importe, si par-l?-je me suis fait une r?putation ? |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 2 |
96 | LE PHILOSOPHE |
Pensez-vous , lorsque j'ai d?but? dans le monde, que je n'aie pas ri moi-m?me de me trouver des partisans ? |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 3 |
97 | LE PHILOSOPHE |
Mais enfin, c'est tout ce que je d?sirais. |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 4 |
98 | LE PHILOSOPHE |
? la faveur de mes opinions singuli?res, je pr?tendais ? la consid?ration ; j'ai r?ussi d'abord au-del? de mes esp?rances, tout concourait ? ma c?l?brit? : mais l'estime se perd par l'habitude. |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 5 |
99 | LE PHILOSOPHE |
J'aurais d? para?tre moins encore que je ne l'ai fait, et ne pas familiariser le public avec mes mani?res. |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 6 |
100 | LE PHILOSOPHE |
La facilit? avec laquelle je me suis fait des partisans m'a s?duit ; et il y a bien autant de monde qui me prend aujourd'hui pour un fou, qu'il y en avait autrefois qui me prenait pour un sage. |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 7 |
101 | LE PHILOSOPHE |
Quel avantage trouverais-je ? penser comme tout le monde ? |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 2 |
102 | LE PHILOSOPHE |
Je ne compromettrai pas ainsi l'honneur de la philosophie ; et puisque vous n'avez rien de mieux ? me conseiller, je vais m'?gayer dans quelque brochure nouvelle, aux d?pens de la Nation, de la Noblesse et de l'Acad?mie royale de musique. |
Acte 2, sc. 8, LE PHILOSOPHE, phrase 2 |
103 | ARISTE |
Voil? des philosophes dont je n'aurais jamais imagin? l'esp?ce. |
Acte 2, sc. 9, ARISTE, phrase 1 |
104 | ARISTE |
Mais je crois apercevoir Lucinde. |
Acte 2, sc. 9, ARISTE, phrase 2 |
105 | ORPHISE |
Voil? qui devient respectable ; et si je ne m'?tais arrang?e pour ?tre gaie toute la journ?e, j'aurais toutes les peines du monde ? ne pas m'affliger avec vous. |
Acte 2, sc. 10, ORPHISE, phrase 5 |
106 | ORPHISE |
Lindor serait trop flatt?, s'il ?tait t?moin de ce petit d?sordre ; et s'il est dans son tort, comme je le pense, il ne m?rite pas de d?ranger nos plaisirs. |
Acte 2, sc. 10, ORPHISE, phrase 8 |
107 | ORPHISE |
Je veux vous le faire conna?tre, Ariste. Il approche ; c'est mon m?decin. |
Acte 2, sc. 10, ORPHISE, phrase 5 |
108 | ARISTE |
Je ne m'en serais pas dout?. |
Acte 2, sc. 10, ARISTE, phrase 2 |
109 | ORPHISE |
Je vous demande, Ariste, votre confiance pour Monsieur. |
Acte 2, sc. 11, ORPHISE, phrase 3 |
110 | LE MÉDECIN |
Je suis m?decin, Monsieur ; je sais qu'Hippocrate ?tait un fort bon homme, plein de bon sens, et voil? tout. |
Acte 2, sc. 11, LE MÉDECIN, phrase 1 |
111 | LE MÉDECIN |
Je vous r?ponds qu'il y en a une tr?s grande pour le malade et pour le m?decin. |
Acte 2, sc. 11, LE MÉDECIN, phrase 2 |
112 | LUCINDE |
Je d?vore. |
Acte 2, sc. 11, LUCINDE, phrase 1 |
113 | LUCINDE |
Je n'y ressens point de mal. |
Acte 2, sc. 11, LUCINDE, phrase 2 |
114 | LE MÉDECIN |
Je l'avais pr?cis?ment devin?. |
Acte 2, sc. 11, LE MÉDECIN, phrase 1 |
115 | LE MÉDECIN |
Ma belle malade, je vais vous ordonner de la poudre temp?rante, un joli petit julep, une liqueur anodine.... |
Acte 2, sc. 11, LE MÉDECIN, phrase 1 |
116 | LUCINDE |
Monsieur, je suis nourrie de tout cela. |
Acte 2, sc. 11, LUCINDE, phrase 2 |
117 | LUCINDE |
Il me semble que je repose fort bien. |
Acte 2, sc. 11, LUCINDE, phrase 2 |
118 | ORPHISE |
Je ne connais personne qui parle comme lui. |
Acte 2, sc. 11, ORPHISE, phrase 3 |
119 | LE MÉDECIN |
Tout bien pes?, je croirais ? propos qu'elle se f?t ?venter la veine. |
Acte 2, sc. 11, LE MÉDECIN, phrase 1 |
120 | LUCINDE |
Je ne vous entends pas. |
Acte 2, sc. 11, LUCINDE, phrase 2 |
121 | LE MÉDECIN |
Oui, m?t?oris? : votre pouls l'indique ; et votre maladie m'e?t donn? le change, si la pneumato-pathologie, d?couverte de nos jours, ne me marquait la route que je dois suivre : prenez donc du miel a?rien, des siliques ?gyptiaques... |
Acte 2, sc. 11, LE MÉDECIN, phrase 1 |
122 | ORPHISE |
Voil? des rem?des que je ne me rappelle pas d'avoir entendu nommer. |
Acte 2, sc. 11, ORPHISE, phrase 1 |
123 | ORPHISE |
Actuellement, je suis au fait de la diff?rence qu'il y a entre voir un malade et une maladie. |
Acte 2, sc. 11, ORPHISE, phrase 2 |
124 | LE MÉDECIN |
J'avoue que je l'ai un peu tir?e au juger. |
Acte 2, sc. 11, LE MÉDECIN, phrase 1 |
125 | LE MÉDECIN |
Il faut que je vole au Marais, chez la pr?sidente B?lise : c'est aujourd'hui son jour de migraine. |
Acte 2, sc. 11, LE MÉDECIN, phrase 4 |
126 | LE MÉDECIN |
On m'attend ? une consultation au faubourg, pour t?cher de faire dormir une jeune duchesse, dont l'insomnie a tenu bon contre un roman de sentiment en douze volumes. |
Acte 2, sc. 11, LE MÉDECIN, phrase 5 |
127 | LE MÉDECIN |
De l?, le marquis Mondor m'a fait promettre de passer chez cette petite danseuse qui le ruine, et qui m'a recommand? la sant? d'un jeune abb? qui garde l'incognito chez elle depuis six semaines. |
Acte 2, sc. 11, LE MÉDECIN, phrase 6 |
128 | LE MÉDECIN |
En v?rit?, je suis exc?d? ; je n'ai pas un moment ? moi, et je ne con?ois pas comment nos vieux m?decins pouvaient se passer d'?quipage. |
Acte 2, sc. 11, LE MÉDECIN, phrase 7 |
129 | LE MÉDECIN |
Adieu, Madame; et vous, Mademoiselle, observez ce que je vous ai prescrit. |
Acte 2, sc. 11, LE MÉDECIN, phrase 8 |
130 | ORPHISE |
Mais je vois Lindor. |
Acte 2, sc. 12, ORPHISE, phrase 2 |
131 | LUCINDE |
O? fuirai-je? ? |
Acte 2, sc. 12, LUCINDE, phrase 2 |
132 | ORPHISE |
Nous parlions de vous, et nous avons un sujet de querelle ? vous faire. |
Acte 2, sc. 13, ORPHISE, phrase 2 |
133 | LINDOR |
Je ne doute pas, ingrate, du soin que vous aurez pris de pr?venir ici tout le mond? contr? moi; mais j'aurai du moins la consolation d? publier une inconstance qui vous.... d?shonor?, oui, qui vous d?shonore : le terme est fort, je l'avoue, mais il est plac?. |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 1 |
134 | LUCINDE |
Adieu, Monsieur, je vous laisse le champ fibre; je me retire. |
Acte 2, sc. 13, LUCINDE, phrase 2 |
135 | LINDOR |
Vous voyez, Madame, qu'elle ne peut supporter ma pr?sence ; c'est un t?moin qui l'accuse, et une confusion que je veux bien encore lui ?pargner. |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 1 |
136 | ARISTE |
Je suis bien aise de voir le d?nouement de tout ceci. |
Acte 2, sc. 13, ARISTE, phrase 2 |
137 | ORPHISE |
Expliquez-vous, je le veux. |
Acte 2, sc. 13, ORPHISE, phrase 1 |
138 | LINDOR |
Eh bien, Lucinde, je ne vous reprocherai pas d'abord cette indolence de l'?me, cette froideur dont je me suis plaint mille fois. |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 2 |
139 | LINDOR |
Je croyais, parce que vous me l'aviez dit, que vous ne m'en aimiez pas moins, et que cet air d'indiff?rence n'?tait en vous que l'effet du caract?re. |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 3 |
140 | LINDOR |
Je feignais de le croire du moins ; et quelquefois, je l'avoue, j'imaginais vous avoir trouv?e plus sensible. |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 4 |
141 | LINDOR |
Que dis-je, indiff?rence ! |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 6 |
142 | LINDOR |
Je rends, en sa pr?sence, pendant un bal entier, les soins les plus d?cid?s ? Cydalise. |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 2 |
143 | LINDOR |
Je me fais violence pour lui dire les choses les plus flatteuses et les plus tendres, de mani?re que Lucinde les entend?t. |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 3 |
144 | LINDOR |
J'?tais bien aise d'?prouver enfin si ce coeur qu'on m'avait peint si naturel et si vrai, r?pondait en effet ? tout l'amour dont je l'avais cru digne ; et l'insensible n'en perdit pas un moment de ga?t? : pas le moindre trouble, pas l'ombre de la jalousie. |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 4 |
145 | LINDOR |
Je vous le demande, est-ce ainsi que l'on aime ? |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 6 |
146 | LINDOR |
Mais j'ai d?couvert enfin d'o? partait ce fond d'indiff?rence pour moi; et l'entretien secret qu'elle eut pendant le m?me bal avec Dorante, ne m'apprend que trop de quoi je dois me plaindre. |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 7 |
147 | LINDOR |
Je ne voulus point vous donner le triomphe de para?tre afflig?. |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 2 |
148 | LINDOR |
J'ai renferm? mon d?pit au point de vous inqui?ter peut-?tre, et j'ai pris, ? mon tour, cet air de froideur que je vous avais tant de fois reproch?. |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 4 |
149 | LINDOR |
Je le voudrais, ingrate. |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 3 |
150 | LINDOR |
Je ne m?ritais pas un pareil traitement. |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 6 |
151 | LUCINDE |
Je souffrais aussi tandis que vous parliez ? Cydalise, et j'avais les m?mes raisons que vous pour cacher mon trouble. |
Acte 2, sc. 13, LUCINDE, phrase 2 |
152 | LUCINDE |
Non, mais je sens que je devrais vous ha?r. |
Acte 2, sc. 13, LUCINDE, phrase 1 |
153 | LUCINDE |
Je voulus me venger d'une ?preuve que je ne m?ritais point, et que je prenais pour une perfidie. |
Acte 2, sc. 13, LUCINDE, phrase 2 |
154 | LUCINDE |
Ce n'?tait pas de vous que je devais apprendre ? me faire une violence si cruelle. |
Acte 2, sc. 13, LUCINDE, phrase 3 |
155 | LINDOR |
Belle Lucinde, comment pourrai-je expier mon injustice ? |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 3 |
156 | LUCINDE |
Une autre serait tent?e d? jouir de votre confusion ; mais non, Lindor, je veux achever de vous rendre inexcusable, je vous pardonne. |
Acte 2, sc. 13, LUCINDE, phrase 1 |
157 | LINDOR |
Puis-je me justifier ? mes propres yeux ? |
Acte 2, sc. 13, LINDOR, phrase 2 |
158 | ORPHISE |
Je n'aurais peut-?tre pas ?t? si facile ? vous pardonner, Lindor ; mais les fautes de l'amour portent leur excuse avec elles. |
Acte 2, sc. 13, ORPHISE, phrase 2 |
159 | ORPHISE |
Allons, Ariste, c'est une sc?ne de plus ? notre com?die ; et les folies de deux jeunes amants ne sont pas si d?plac?es qu'on le croirait, dans un cercle d'originaux. |
Acte 2, sc. 13, ORPHISE, phrase 3 |