n |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 |
PREMIERE VOIX |
Que les coeurs que l'Amour soumet ? sa puissance. |
Prologue, sc. 1, v. 4 |
2 |
PREMIERE VOIX |
Offrent de doux moments ? soupirer d'amour. |
Prologue, sc. 1, v. 7 |
3 |
TROISIEME VOIX |
Il ne faut que s'aimer bien. |
Prologue, sc. 1, v. 19 |
4 |
TROIS VOIX ENSEMBLE |
Quand deux coeurs s'aiment bien, |
Prologue, sc. 1, v. 25 |
5 | NERINE |
Reposez-vous sur moi, et dites hardiment ce que vous avez ? vous dire. |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 1 |
6 | ÉRASTE |
Au moins y travaillons-nous fortement ; et d?j? nous avons pr?par? un bon nombre de batteries pour renverser ce dessein ridicule. |
Acte 2, sc. 1, ÉRASTE, phrase 1 |
7 | ÉRASTE |
Oui, belle Julie, nous avons dress? pour cela quantit?s de machines, et nous ne feignons point de mettre tout en usage, sur la permission que vous m'avez donn?e. |
Acte 2, sc. 1, ÉRASTE, phrase 1 |
8 | ÉRASTE |
Ne nous demandez point tous les ressorts que nous ferons jouer, vous en aurez le divertissement ; et comme aux com?dies, il est bon de vous laisser le plaisir de la surprise, et de ne vous avertir point de tout ce qu'on vous fera voir, c'est assez de vous dire que nous avons en main divers stratag?mes tous pr?ts ? produire dans l'occasion, et que l'ing?nieuse N?rine et l'adroit Sbrigani entreprennent l'affaire. |
Acte 2, sc. 1, ÉRASTE, phrase 2 |
9 | NERINE |
Assur?ment. |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 1 |
10 | NERINE |
Et une personne comme vous est-elle faite pour un Limousin ? |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 4 |
11 | NERINE |
Quand il n'y aurait que ce nom-l?, Monsieur de Pourceaugnac, j'y br?lerai mes livres, ou je romprai ce mariage, et vous ne serez point Madame de Pourceaugnac. |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 8 |
12 | SBRIGANI |
Monsieur, votre homme arrive, je l'ai vu ? trois lieues d'ici, o? a couch? le coche ; et dans la cuisine o? il est descendu pour d?jeuner, je l'ai ?tudi? une bonne grosse demie heure, et je le sais d?j? par coeur. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
13 | SBRIGANI |
Pour sa figure, je ne veux point vous en parler, vous verrez de quel air la Nature l'a dessin?e, et si l'ajustement qui l'accompagne y r?pond comme il faut : mais pour son esprit, je vous avertis par avance qu'il est des plus ?pais qui se fassent ; que nous trouvons en lui une mati?re tout ? fait dispos?e pour ce que nous voulons, et qu'il est homme enfin ? donner dans tous les panneaux qu'on lui pr?sentera. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 2 |
14 | SBRIGANI |
Oui, si je me connais en gens. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
15 | NERINE |
Madame, voil? un illustre, votre affaire ne pouvait ?tre mise en de meilleures mains, et c'est le h?ros de notre si?cle pour les exploits dont il s'agit : un homme qui vingt fois en sa vie, pour servir ses amis, a g?n?reusement affront? les gal?res ; qui au p?ril de ses bras et de ses ?paules, sait mettre noblement ? fin les aventures les plus difficiles ; et qui, tel que vous le voyez, est exil? de son pays pour je ne sais combien d'actions honorables qu'il a g?n?reusement entreprises. |
Acte 2, sc. 2, NERINE, phrase 1 |
16 | SBRIGANI |
Je suis confus des louanges dont vous m'honorez, et je pourrais vous en donner, avec plus de justice, sur les merveilles de votre vie ; et principalement sur la gloire que vous acqu?tes, lorsqu'avec tant d'honn?tet? vous pip?tes au jeu, pour douze mille ?cus, ce jeune Seigneur ?tranger que l'on mena chez vous ; lorsque vous f?tes galamment ce faux contrat qui ruina toute une famille ; lorsqu'avec tant de grandeur d'?me, vous s?tes nier le d?p?t qu'on vous avait confi? ; et que si g?n?reusement on vous vit pr?ter votre t?moignage ? faire pendre ces deux personnages qui ne l'avaient pas m?rit?. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
17 | NERINE |
Ce sont petites bagatelles qui ne valent pas qu'on en parle, et vos ?loges me font rougir. |
Acte 2, sc. 2, NERINE, phrase 1 |
18 | SBRIGANI |
Je veux bien ?pargner votre modestie ; laissons cela ; et pour commencer notre affaire, allons vite joindre notre provincial, tandis que de votre c?t? vous nous tiendrez pr?ts au besoin les autres acteurs de la com?die. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
19 | ÉRASTE |
Au moins, Madame, souvenez-vous de votre r?le ; et pour mieux couvrir notre jeu, feignez, comme on vous a dit, d'?tre la plus contente du monde des r?solutions de votre p?re. |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
20 | JULIE |
S'il ne tient qu'? cela, les choses iront ? merveille. |
Acte 2, sc. 2, JULIE, phrase 1 |
21 | JULIE |
Je d?clarerai ? mon p?re mes v?ritables sentiments. |
Acte 2, sc. 2, JULIE, phrase 1 |
22 | ÉRASTE |
Et si, contre vos sentiments il s'obstinait ? son dessein ? |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
23 | JULIE |
Je le menacerais de me jeter dans un convent. |
Acte 2, sc. 2, JULIE, phrase 1 |
24 | ÉRASTE |
Ce que je veux que vous me disiez ? |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
25 | ÉRASTE |
Ce qu'on dit quand on aime bien. |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
26 | ÉRASTE |
Que rien ne pourra vous contraindre, et que malgr? tous les efforts d'un p?re, vous me promettez d'?tre ? moi. |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
27 | SBRIGANI |
Ma foi, voici notre homme, songeons ? nous. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
28 | NERINE |
Ah comme il est b?ti ! |
Acte 2, sc. 2, NERINE, phrase 1 |
29 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Au diantre soit la sotte ville, et les sottes gens qui y sont : Ne pouvoir faire un pas sans trouver des nigauds qui vous regardent et se mettent ? rire ! |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 4 |
30 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Messieurs les badauds, faites vos affaires, et laissez passer les personnes sans leur rire au nez. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 6 |
31 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je me donne au diable, si je ne baille un coup de poing au premier que je verrai rire. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 7 |
32 | SBRIGANI |
Qu'est-ce que c'est, Messieurs ? |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
33 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Voil? un homme raisonnable, celui-l?. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
34 | SBRIGANI |
Est-il autrement que les autres ? |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
35 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Oui, gentilhomme limousin. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
36 | SBRIGANI |
Homme d'esprit. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
37 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Assur?ment. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
38 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Monsieur, je vous suis infiniment oblig?. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
39 | SBRIGANI |
Je suis f?ch?, Monsieur, de voir recevoir de la sorte une personne comme vous, et je vous demande pardon pour la ville. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
40 | SBRIGANI |
Je vous ai vu ce matin, Monsieur, avec le coche, lorsque vous avez d?jeun? ; et la gr?ce avec laquelle vous mangiez votre pain, m'a fait na?tre d'abord de l'amiti? pour vous ; et comme je sais que vous n'?tes jamais venu en ce pays, et que vous y ?tes tout neuf, je suis bien aise de vous avoir trouv? pour vous offrir mon service ? cette arriv?e, et vous aider ? vous conduire parmi ce peuple, qui n'a pas parfois pour les honn?tes gens toute la consid?ration qu'il faudrait. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
41 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
C'est trop de gr?ce que vous me faites. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
42 | SBRIGANI |
Je vous l'ai d?j? dit ; du moment que je vous ai vu, je me suis senti pour vous de l'inclination. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
43 | SBRIGANI |
Si j'avais l'honneur d'?tre connu de vous, vous sauriez que je suis un homme tout ? fait sinc?re. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
44 | SBRIGANI |
Et qui n'est pas capable de d?guiser ses sentiments. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
45 | SBRIGANI |
Vous regardez mon habit qui n'est pas fait comme les autres ; mais je suis originaire de Naples, ? votre service, et j'ai voulu conserver un peu et la mani?re de s'habiller, et la sinc?rit? de mon pays. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
46 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Pour moi j'ai voulu me mettre ? la mode de la Cour pour la campagne. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
47 | ÉRASTE |
Comment ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 6 |
48 | ÉRASTE |
Il semble que vous ayez peine ? me reconna?tre ! |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 7 |
49 | ÉRASTE |
Et que vous ne reconnaissiez pas le meilleur ami de toute la famille des Pourceaugnac ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
50 | ÉRASTE |
Vous ne vous remettez point mon visage ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
51 | ÉRASTE |
Comment appelez-vous ce traiteur de Limoges qui fait si bonne ch?re ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
52 | ÉRASTE |
Comment est-ce que vous nommez ? Limoges ce lieu o? l'on se prom?ne ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 3 |
53 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Le Cimeti?re des Ar?nes ? |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
54 | ÉRASTE |
Justement : c'est o? je passais de si douces heures ? jouir de votre agr?able conversation. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
55 | ÉRASTE |
Vous ne vous remettez pas tout cela ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
56 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Excusez-moi, je me le remets. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
57 | SBRIGANI |
Il y a cent choses comme cela qui passent de la t?te. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
58 | SBRIGANI |
Voil? un homme qui vous aime fort. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
59 | ÉRASTE |
Dites-moi un peu des nouvelles de toute la parent? : comment se porte Monsieur votre... l?... |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
60 | ÉRASTE |
Qui est si honn?te homme ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
61 | ÉRASTE |
Et celui qui est de si bonne humeur ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
62 | ÉRASTE |
Justement. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
63 | ÉRASTE |
C'est ce que je voulais dire, Madame votre tante : comment se porte-t-elle ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
64 | ÉRASTE |
H?las la pauvre femme ! |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
65 | ÉRASTE |
Vraiment si je le connais ! |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
66 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Justement. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
67 | ÉRASTE |
Comment l'appelez-vous ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
68 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
? ce que je vois, vous avez demeur? longtemps dans notre ville ? |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
69 | ÉRASTE |
Vraiment oui, j'y fus convi? des premiers. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
70 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Vous v?tes donc aussi la querelle que j'eus avec ce gentilhomme p?rigordin ? |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
71 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Il me donna un soufflet, mais je lui dis bien son fait. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
72 | ÉRASTE |
Assur?ment. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
73 | ÉRASTE |
Je ne souffrirai point du tout que mon meilleur ami soit autre part que dans ma maison. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
74 | SBRIGANI |
Puisqu'il le veut obstin?ment, je vous conseille d'accepter l'offre. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
75 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Non, je lui ai d?fendu de bouger, ? moins que j'y fusse moi-m?me, de peur de quelque fourberie. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
76 | SBRIGANI |
C'est prudemment avis?. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
77 | SBRIGANI |
Nous sommes ? vous tout ? l'heure. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
78 | SBRIGANI |
Il a la mine d'?tre honn?te homme. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
79 | ÉRASTE |
Non, ne bougez, j'attendrai qu'il ait fait ; c'est pour lui mettre entre les mains certain parent que nous avons, dont on lui a parl?, et qui se trouve attaqu? de quelque folie, que nous serions bien aises qu'il p?t gu?rir avant que de le marier. |
Acte 2, sc. 5, ÉRASTE, phrase 1 |
80 | L APOTHICAIRE |
Ma foi, ma foi, vous ne pouviez pas vous adresser ? un m?decin plus habile ; c'est un homme qui sait la m?decine ? fond, comme je sais ma Croix-de-Pardieu ; et qui, quand on devrait crever, ne d?mordrait pas d'un iota des r?gles des Anciens. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 2 |
81 | L APOTHICAIRE |
Oui, il suit toujours le grand chemin, le grand chemin, et ne va point chercher midi ? quatorze heures ; et pour tout l'or du monde, il ne voudrait point avoir gu?ri une personne avec d'autres rem?des que ceux que la Facult? permet. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 3 |
82 | L APOTHICAIRE |
Ce n'est pas parce que nous sommes grands amis, que j'en parle ; mais il y a plaisir, il y a plaisir d'?tre son malade ; et j'aimerais mieux mourir de ses rem?des, que de gu?rir de ceux d'un autre : car quoi qui puisse arriver, on est assur? que les choses sont toujours dans l'ordre ; et quand on meurt sous sa conduite, vos h?ritiers n'ont rien ? vous reprocher. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
83 | L APOTHICAIRE |
Assur?ment ; on est bien aise au moins d'?tre mort m?thodiquement. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
84 | L APOTHICAIRE |
Au reste, il n'est pas de ces m?decins qui marchandent les maladies : c'est un homme exp?ditif, qui aime ? d?p?cher ses malades ; et quand on a ? mourir, cela se fait avec lui le plus vite du monde. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 2 |
85 | ÉRASTE |
En effet, il n'est rien tel que de sortir promptement d'affaire. |
Acte 2, sc. 5, ÉRASTE, phrase 1 |
86 | L APOTHICAIRE |
Il faut savoir vitement le court ou le long d'une maladie. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 2 |
87 | L APOTHICAIRE |
Voil? d?j? trois de mes enfants dont il m'a fait l'honneur de conduire la maladie, qui sont morts en moins de quatre jours, et qui, entre les mains d'un autre, auraient langui plus de trois mois. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
88 | ÉRASTE |
Il est bon d'avoir des amis comme cela. |
Acte 2, sc. 5, ÉRASTE, phrase 1 |
89 | L APOTHICAIRE |
Il ne me reste plus que deux enfants dont il prend soin comme des siens ; il les traite et gouverne ? sa fantaisie, sans que je me m?le de rien ; et le plus souvent, quand je reviens de la ville, je suis tout ?tonn? que je les trouve saign?s ou purg?s par son ordre. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 2 |
90 | PREMIER MÉDECIN |
Nous le ferons purger autant de fois, pour voir si elle n'est pas dans les humeurs, et si rien ne nous r?ussit, nous l'envoyerons aux bains. |
Acte 2, sc. 6, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
91 | PREMIER MÉDECIN |
Oui, Monsieur, j'ai d?j? dispos? tout, et promets d'en avoir tous les soins imaginables. |
Acte 2, sc. 6, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
92 | PREMIER MÉDECIN |
La conjoncture est tout ? fait heureuse, et j'ai ici un ancien de mes amis avec lequel je serai bien aise de consulter sa maladie. |
Acte 2, sc. 6, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
93 | PREMIER MÉDECIN |
Le devoir de ma profession m'y oblige, et c'est assez que vous me chargiez de ce soin. |
Acte 2, sc. 7, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
94 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
C'est son ma?tre d'h?tel, et il faut que ce soit un homme de qualit?. |
Acte 2, sc. 7, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
95 | PREMIER MÉDECIN |
Oui, je vous assure que je traiterai Monsieur m?thodiquement, et dans toutes les r?gularit?s de notre art. |
Acte 2, sc. 7, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
96 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Mon_Dieu, il ne me faut point tant de c?r?monies, et je ne viens pas ici pour incommoder. |
Acte 2, sc. 7, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
97 | PREMIER MÉDECIN |
Un tel emploi ne me donne que de la joie. |
Acte 2, sc. 7, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
98 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je vous demande de ne me traiter qu'en ami. |
Acte 2, sc. 7, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
99 | PREMIER MÉDECIN |
Ne vous mettez pas en peine. |
Acte 2, sc. 7, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
100 | ÉRASTE |
Je vous prie de m'excuser de l'incivilit? que je commets. |
Acte 2, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
101 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Vous vous moquez, et c'est trop de gr?ce que vous me faites. |
Acte 2, sc. 7, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
102 | PREMIER MÉDECIN |
Voici un habile homme, mon confr?re, avec lequel je vais consulter la mani?re dont nous vous traiterons. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
103 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Il ne faut point tant de fa?ons, vous dis-je, et je suis homme ? me contenter de l'ordinaire. |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
104 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Voil?, pour un jeune homme, des domestiques bien lugubres ! |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
105 | PREMIER MÉDECIN |
Dormez-vous fort ? |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
106 | PREMIER MÉDECIN |
Vos d?jections, comment sont-elles ? |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
107 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Quel grand raisonnement faut-il pour manger un morceau ? |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
108 | PREMIER MÉDECIN |
Comme ainsi soit qu'on ne puisse gu?rir une maladie qu'on ne la connaisse parfaitement, et qu'on ne la puisse parfaitement conna?tre, sans en bien ?tablir l'id?e particuli?re et la v?ritable esp?ce, par ses signes diagnostiques et prognostiques, vous me permettrez, Monsieur notre ancien, d'entrer en consid?ration de la maladie dont il s'agit, avant que de toucher ? la th?rapeutique et aux rem?des qu'il nous conviendra faire pour la parfaite curation d'icelle. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
109 | PREMIER MÉDECIN |
Je dis donc, Monsieur, avec votre permission, que notre malade ici pr?sent est malheureusement attaqu?, affect?, poss?d?, travaill? de cette sorte de folie que nous nommons fort bien m?lancolie hypocondriaque, esp?ce de folie tr?s f?cheuse, et qui ne demande pas moins qu'un Esculape comme vous, consomm? dans notre art, vous, dis-je, qui avez blanchi, comme on dit, sous le harnois, et auquel il en a tant pass? par les mains de toutes les fa?ons. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
110 | PREMIER MÉDECIN |
Je l'appelle m?lancolie hypocondriaque, pour la distinguer des deux autres ; car le c?l?bre Galien ?tablit doctement ? son ordinaire trois esp?ces de cette maladie que nous nommons m?lancolie, ainsi appel?e non seulement par les Latins, mais encore par les Grecs ; ce qui est bien ? remarquer pour notre affaire : la premi?re, qui vient du propre vice du cerveau ; la seconde, qui vient de tout le sang, fait et rendu atrabilaire ; la troisi?me, appel?e hypocondriaque, qui est la n?tre, laquelle proc?de du vice de quelque partie du bas-ventre et de la r?gion inf?rieure, mais particuli?rement de la rate, dont la chaleur et l'inflammation porte au cerveau de notre malade beaucoup de fuligines ?paisses et crasses, dont la vapeur noire et maligne, cause d?pravation aux fonctions de la facult? princesse, et fait la maladie dont par notre raisonnement il est manifestement atteint et convaincu. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 3 |
111 | PREMIER MÉDECIN |
Qu'ainsi ne soit, pour diagnostique incontestable de ce que je dis, vous n'avez qu'? consid?rer ce grand s?rieux que vous voyez ; cette tristesse accompagn?e de crainte et de d?fiance, signes pathognomoniques et individuels de cette maladie, si bien marqu?e chez le Divin vieillard Hippocrate ; cette physionomie, ces yeux rouges et hagards, cette grande barbe, cette habitude du corps, menue, gr?le, noire et velue, lesquels signes le d?notent tr?s affect? de cette maladie, proc?dante du vice des hypocondres ; laquelle maladie par laps de temps naturalis?e, envieillie, habitu?e, et ayant pris droit de bourgeoisie chez lui, pourrait bien d?g?n?rer, ou en manie, ou en phtisie, ou en apoplexie, ou m?me en fine fr?n?sie et fureur. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 4 |
112 | PREMIER MÉDECIN |
Premi?rement, pour rem?dier ? cette pl?thore obturante, et ? cette cacochymie luxuriante par tout le corps, je suis d'avis qu'il soit phl?botomis? lib?ralement ; c'est-?-dire que les saign?es soient fr?quentes et plantureuses : en premier lieu de la basilique, puis de la c?phalique ; et m?me si le mal est opini?tre, de lui ouvrir la veine du front, et que l'ouverture soit large, afin que le gros sang puisse sortir ; et en m?me temps, de le purger, d?sopiler, et ?vacuer par purgatifs propres et convenables, c'est-?-dire par cholagogues, m?lanogogues, et caetera ; et comme la v?ritable source de tout le mal, est ou une humeur crasse et f?culente, ou une vapeur noire et grossi?re qui obscurcit, infecte et salit les esprits animaux, il est ? propos ensuite qu'il prenne un bain d'eau pure et nette, avec force petit-lait clair, pour purifier par l'eau la f?culence de l'humeur crasse, et ?claircir par le lait clair la noirceur de cette vapeur ; mais avant toute chose, je trouve qu'il est bon de le r?jouir par agr?ables conversations, chants et instruments de musique, ? quoi il n'y a pas d'inconv?nient de joindre des danseurs, afin que leurs mouvements, disposition et agilit? puissent exciter et r?veiller la paresse de ses esprits engourdis, qui occasionne l'?paisseur de son sang, d'o? proc?de la maladie. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 6 |
113 | PREMIER MÉDECIN |
Voil? les rem?des que j'imagine, auxquels pourront ?tre ajout?s beaucoup d'autres meilleurs par Monsieur notre ma?tre et ancien, suivant l'exp?rience, jugement, lumi?re et suffisance qu'il s'est acquise dans notre art. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 7 |
114 | SECOND MEDECIN |
? Dieu ne plaise, Monsieur, qu'il me tombe en pens?e d'ajouter rien ? ce que vous venez de dire : vous avez si bien discouru sur tous les signes, les sympt?mes et les causes de la maladie de Monsieur ; le raisonnement que vous en avez fait est si docte et si beau, qu'il est impossible qu'il ne soit pas fou, et m?lancolique hypocondriaque ; et quand il ne le serait pas, il faudrait qu'il le dev?nt, pour la beaut? des choses que vous avez dites, et la justesse du raisonnement que vous avez fait. Oui, Monsieur, vous avez fait. Oui, Monsieur, vous avez d?peint fort graphiquement, graphice depinxisti, tout ce qui appartient ? cette maladie ; il ne se peut rien de plus doctement, sagement, ing?nieusement con?u, pens?, imagin?, que ce que vous avez prononc? au sujet de ce mal, soit pour la diagnose, ou la prognose, ou la th?rapie ; et il ne me reste rien ici, que de f?liciter Monsieur, d'?tre tomb? entre vos mains, et de lui dire qu'il est trop heureux d'?tre fou, pour ?prouver l'efficace et la douceur des rem?des que vous avez si judicieusement propos?s: je les approuve tous, manibus et pedibus descendo in tuam sententiam. |
Acte 2, sc. 8, SECOND MEDECIN, phrase 1 |
115 | SECOND MEDECIN |
Tout ce que j'y voudrais, c'est de faire les saign?es et les purgations en nombre impair, Numero deus impari gaudet : de prendre le lait clair avant le bain ; de lui composer un fronteau o? il entre du sel ; le sel est symbole de la sagesse : de faire blanchir les murailles de sa chambre, pour dissiper les t?n?bres de ses esprits, Album est disgregativum visus, et de lui donner tout ? l'heure un petit lavement, pour servir de pr?lude et d'introduction ? ces judicieux rem?des, dont, s'il a ? gu?rir, il doit recevoir du soulagement. |
Acte 2, sc. 8, SECOND MEDECIN, phrase 3 |
116 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Messieurs, il y a une heure que je vous ?coute. |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
117 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Et que me voulez-vous ? |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
118 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Me gu?rir. |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
119 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je vous dis que je me porte bien. |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
120 | PREMIER MÉDECIN |
Nous savons mieux que vous comment vous vous portez, et nous sommes m?decins, qui voyons clair dans votre constitution. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
121 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Si vous ?tes m?decins, je n'ai que faire de vous ; et je me moque de la m?decine. |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
122 | PREMIER MÉDECIN |
Hon, hon ; voici un homme plus fou que nous ne pensons. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
123 | PREMIER MÉDECIN |
Allons, proc?dons ? la curation, et par la douceur exhilarante de l'harmonie, adoucissons, l?nifions, et accoisons l'aigreur de ses esprits, que je vois pr?ts ? s'enflammer. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
124 |
SECOND MUSICIEN |
E se far meglio volete, |
Acte 2, sc. 10, v. 43 |
125 |
SECOND MUSICIEN |
Alegramente Monsu Pourceaugnac ! |
Acte 2, sc. 10, v. 47 |
126 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Comment ? |
Acte 2, sc. 11, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
127 | PREMIER MÉDECIN |
Il a forc? tous les obstacles que j'avais mis ; et s'est d?rob? aux rem?des que je commen?ais de lui faire. |
Acte 3, sc. 1, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
128 | SBRIGANI |
C'est ?tre bien ennemi de soi-m?me, que de fuir des rem?des aussi salutaires que les v?tres. |
Acte 3, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
129 | PREMIER MÉDECIN |
Il est li? et engag? ? mes rem?des, et je veux le faire saisir o? je le trouverai, comme d?serteur de la m?decine, et infracteur de mes ordonnances. |
Acte 3, sc. 1, PREMIER MÉDECIN, phrase 3 |
130 | SBRIGANI |
Chez le bonhomme Oronte assur?ment, dont il vient ?pouser la fille, et qui ne sachant rien de l'infirmit? de son gendre futur, voudra peut-?tre se h?ter de conclure le mariage. |
Acte 3, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
131 | PREMIER MÉDECIN |
Il est hypoth?qu? ? mes consultations ; et un malade ne se moquera pas d'un m?decin. |
Acte 3, sc. 1, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
132 | PREMIER MÉDECIN |
Aussi l'est-il, et il s'en est fui de chez moi, apr?s y avoir ?t? mis ; mais je vous d?fends de la part de la m?decine, de proc?der au mariage que vous avez conclu, que je ne l'aie d?ment pr?par? pour cela, et mis en ?tat de procr?er des enfants bien conditionn?s et de corps et d'esprit. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
133 | ORONTE |
Comment donc ? |
Acte 3, sc. 2, ORONTE, phrase 1 |
134 | PREMIER MÉDECIN |
Votre pr?tendu gendre a ?t? constitu? mon malade : sa maladie qu'on m'a donn? ? gu?rir, est un meuble qui m'appartient, et que je compte entre mes effets ; et je vous d?clare que je ne pr?tends point qu'il se marie, qu'au pr?alable il n'ait satisfait ? la m?decine, et subi les rem?des que je lui ai ordonn?s. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
135 | PREMIER MÉDECIN |
Ne vous en mettez pas en peine. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
136 | PREMIER MÉDECIN |
Les m?decins sont oblig?s au secret : il suffit que je vous ordonne, ? vous, et ? votre fille, de ne point c?l?brer, sans mon consentement, vos noces avec lui, sur peine d'encourir la disgr?ce de la Facult?, et d'?tre accabl?s de toutes les maladies qu'il nous plaira. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
137 | PREMIER MÉDECIN |
On me l'a mis entre les mains, et il est oblig? d'?tre mon malade. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
138 | ORONTE |
Je me porte bien. |
Acte 3, sc. 2, ORONTE, phrase 1 |
139 | PREMIER MÉDECIN |
Il n'importe, il me faut un malade, et je prendrai qui je pourrai. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
140 | SBRIGANI |
Mettez le vostre chapeau sur le teste, Montsir, si ve plaist. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
141 | SBRIGANI |
Moi le dire rien, Montsir, si vous le mettre pas le chapeau sur le teste. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
142 | SBRIGANI |
Et quel homme est-ile, Montsir, si ve plaist ? |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
143 | ORONTE |
C'est un homme comme les autres. |
Acte 3, sc. 3, ORONTE, phrase 1 |
144 | SBRIGANI |
Je vous temande, Montsir, s'il est un homme riche qui a du bienne ? |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
145 | SBRIGANI |
Mais riche beaucoup grandement, Montsir ? |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
146 | SBRIGANI |
Et sti Montsir de Pourcegnac, Montsir, l'est un homme que doivre beaucoup grandement ? dix ou douze marchanne Flamane qui estre venu ici. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
147 | SBRIGANI |
Oui, Montsir ; et depuis huite mois, nous avoir obtenir un petit sentence contre lui, et lui ? remettre ? payer tou ce cr?anciers de sti mariage que sti Montsir Oronte donne pour son fille. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
148 | SBRIGANI |
Je remercie, Montsir, de la faveur grande. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
149 | SBRIGANI |
Cela ne va pas mal ; quittons notre ajustement de Flamand pour songer ? d'autres machines ; et t?chons de semer tant de soup?ons et de division entre le beau-p?re et le gendre, que cela rompe le mariage pr?tendu. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
150 | SBRIGANI |
Tous deux ?galement sont propres ? gober les hame?ons qu'on leur veut tendre ; et entre nous autres fourbes de la premi?re classe, nous ne faisons que nous jouer, lorsque nous trouvons un gibier aussi facile que celui-l?. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 3 |
151 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Tout ce que je vois, me semble lavement. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
152 | SBRIGANI |
Comment ? |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
153 | SBRIGANI |
Non vraiment, qu'est-ce que c'est ? |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
154 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je pensais y ?tre r?gal? comme il faut. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
155 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Comme ainsi soit. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 5 |
156 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Alegramente, Monsu Pourceaugnac. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 12 |
157 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Lavement. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 14 |
158 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Cela veut dire que cet homme-l?, avec ses grandes embrassades, est un fourbe qui m'a mis dans une maison pour se moquer de moi, et me faire une pi?ce. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
159 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Sans doute, ils ?taient une douzaine de poss?d?s apr?s mes chausses ; et j'ai eu toutes les peines du monde ? m'?chapper de leurs pattes. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
160 | SBRIGANI |
Voil? un de mes ?tonnements, comme il est possible qu'il y ait des fourbes comme cela dans le monde. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 4 |
161 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ne sens-je point le lavement ? |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
162 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
J'ai l'odorat et l'imagination tout rempli de cela, et il me semble toujours que je vois une douzaine de lavements qui me couchent en joue. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
163 | SBRIGANI |
Et les hommes sont bien tra?tres et sc?l?rats ! |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 2 |
164 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je vous prie de me dire ce qu'il y a l?-dessous. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
165 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Est-ce que vous n'?tes pas de mes amis ? |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
166 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Vous devez donc ne me rien cacher. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
167 | SBRIGANI |
C'est un homme qui cherche son bien, qui t?che de pourvoir sa fille le plus avantageusement qu'il est possible ; et il ne faut nuire ? personne. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 2 |
168 | SBRIGANI |
Ce sont des choses qui sont connues ? la v?rit?, mais j'irai les d?couvrir ? un homme qui les ignore, et il est d?fendu de scandaliser son prochain : cela est vrai ; mais, d'autre part, voil? un ?tranger qu'on veut surprendre, et qui de bonne foi, vient se marier avec une fille qu'il ne conna?t pas, et qu'il n'a jamais vue ; un gentilhomme plein de franchise, pour qui je me sens de l'inclination, qui me fait l'honneur de me tenir pour son ami, prend confiance en moi, et me donne une bague ? garder pour l'amour de lui. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 3 |
169 | SBRIGANI |
Oui, je trouve que je puis vous dire les choses sans blesser ma conscience ; mais t?chons de vous les dire le plus doucement qu'il nous sera possible, et d'?pargner les gens le plus que nous pourrons. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 6 |
170 | SBRIGANI |
De vous dire que cette fille-l? m?ne une vie d?shonn?te, cela serait un peu trop fort ; cherchons, pour nous expliquer, quelques termes plus doux. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 7 |
171 | SBRIGANI |
Le mot de galante aussi n'est pas assez ; celui de coquette achev?e me semble propre ? ce que nous voulons, et je m'en puis servir pour vous dire honn?tement ce qu'elle est. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 8 |
172 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
L'on me veut donc prendre pour dupe ? |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
173 | SBRIGANI |
Peut-?tre dans le fond n'y a-t-il pas tant de mal que tout le monde croit ; et puis il y a des gens, apr?s tout, qui se mettent au-dessus de ces sortes de choses, et qui ne croient pas que leur honneur d?pende... |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
174 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je suis votre serviteur, je ne me veux point mettre sur la t?te un chapeau comme celui-l?, et l'on aime ? aller le front lev? dans la famille des Pourceaugnacs. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
175 | SBRIGANI |
Oui, je me retire. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
176 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Vous imaginez-vous, Monsieur Oronte, qu'un homme comme moi soit si affam? de femme ? |
Acte 3, sc. 5, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
177 | ORONTE |
Vous imaginez-vous, Monsieur de Pourceaugnac, qu'une fille comme la mienne soit si affam?e de mari ? |
Acte 3, sc. 5, ORONTE, phrase 1 |
178 | JULIE |
On vient de me dire, mon p?re, que Monsieur de Pourceaugnac est arriv?. |
Acte 3, sc. 6, JULIE, phrase 1 |
179 | JULIE |
Le voil? sans doute, et mon coeur me le dit. |
Acte 3, sc. 6, JULIE, phrase 3 |
180 | ORONTE |
Doucement, ma fille, doucement. |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
181 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Comme elle prend feu d'abord ! |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
182 | JULIE |
Je veux demeurer l?, s'il vous pla?t. |
Acte 3, sc. 6, JULIE, phrase 1 |
183 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Comme nous lui plaisons ! |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
184 | JULIE |
Quand est-ce donc que vous me marierez avec Monsieur ? |
Acte 3, sc. 6, JULIE, phrase 1 |
185 | JULIE |
Je le veux avoir, moi, puisque vous me l'avez promis. |
Acte 3, sc. 6, JULIE, phrase 1 |
186 | ORONTE |
Si je te l'ai promis, je te le d?promets. |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
187 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Elle voudrait bien me tenir. |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
188 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Vous ?tes-vous mis dans la t?te que L?onard de Pourceaugnac soit un homme ? acheter chat en poche ? |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
189 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
3t qu'il n'ait pas l? dedans quelque morceau de judiciaire pour se conduire, pour se faire informer de l'histoire du monde, et voir en se mariant, si son honneur a bien toutes ses s?ret?s ? |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
190 | ORONTE |
Je ne sais pas ce que cela veut dire : mais vous ?tes-vous mis dans la t?te qu'un homme de soixante et trois ans ait si peu de cervelle, et consid?re si peu sa fille, que de la marier avec un homme qui a ce que vous savez, et qui a ?t? mis chez un m?decin pour ?tre pans? ? |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
191 | ORONTE |
Le m?decin me l'a dit lui-m?me. |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
192 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Le m?decin en a menti ; je suis gentilhomme, et je le veux voir l'?p?e ? la main. |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
193 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Qu'est-ce que veut cette femme-l? ? |
Acte 3, sc. 7, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
194 | LUCETTE |
Que te boli, infame ! |
Acte 3, sc. 7, LUCETTE, phrase 1 |
195 | LUCETTE |
Tu fas semblan de nou me pas counouysse, et nou rougisses pas, impudent que tu sios, tu ne rougisses pas de me beyre ? |
Acte 3, sc. 7, LUCETTE, phrase 2 |
196 | LUCETTE |
Nou sabi pas, Moussur, saquos bous dont m'an dit que bouillo espousa la fillo ; may yeu bous declari que yeu soun sa fenno, et que y a set ans, Moussur, qu'en passan ? Pezenas el auguet l'adresse damb? sas mignardisos, commo sap tapla fayre, de me gaigna lou cor, et m'oubligel pra quel mouyen ? ly douna la ma per l'espousa. |
Acte 3, sc. 7, LUCETTE, phrase 3 |
197 | LUCETTE |
Lou trayt? me quitel tr?s ans apr?s, sul preteste de qualques affayr?s que l'apelabon dins soun pa?s, et despey noun ly res?auput quaso de noubelo ; may dins lou tens qui soungeabi lou mens, m'an dounat abist, que begnio dins aquesto bilo, per se remarida danb? un autro jouena fillo, que sous parens ly an proucurado, sensse saupr? res de sou prumi? mariatge. |
Acte 3, sc. 7, LUCETTE, phrase 1 |
198 | LUCETTE |
Yeu ay tout quitat en diligensso, et me souy rendu dodins aqueste loc lou pu leu qu'ay pouscut, per m'oupousa en aquel criminel mariatge, et confondre as ely de tout le mounde lou plus m?chant des hommes. |
Acte 3, sc. 7, LUCETTE, phrase 2 |
199 | LUCETTE |
Infame, gausos-tu dire lou contrari ? |
Acte 3, sc. 7, LUCETTE, phrase 1 |
200 | LUCETTE |
He tu sabes be, per ma penno, que n'es que trop bertat ; et plaguesso al Cel qu'aco nou fougesso pas, et que m'auquessos layssado dins l'estat d'innoussen?o, et dins la tranquillitat oun moun amo bibio daban que tous charmes et tas trounpari?s nou m'en benguesson malhurousomen fayre sourty ; yeu nou serio pas reduito ? fayr? lou trist? perssounatg? qu'yeu fave presentomen, ? beyre un marit cruel mespresa touto l'ardou que yeu ay per el, et me laissa sensse cap de pietat abandounado ? las mourt?les doulous que yeu ressenty de sas perfidos acci?s. |
Acte 3, sc. 7, LUCETTE, phrase 2 |
201 | ORONTE |
Allez, vous ?tes un m?chant homme. |
Acte 3, sc. 7, ORONTE, phrase 2 |
202 | NERINE |
Justice, justice ; je boute empeschement au mariage. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 4 |
203 | NERINE |
Ch?s mon mery, Monsieur, et je veux faire pindre che bon pindar l?. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 5 |
204 | ORONTE |
Quel diable d'homme est-ce ci ? |
Acte 3, sc. 8, ORONTE, phrase 1 |
205 | LUCETTE |
Et que boul?s-bous dire, ambe bostre empachomen, et bostro pendari? ? |
Acte 3, sc. 8, LUCETTE, phrase 1 |
206 | NERINE |
Oui, Medeme, et je sis sa femme. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 1 |
207 | NERINE |
Sa femme ? |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 1 |
208 | NERINE |
Est-che que tu me d?maintiras, m?chaint homme ? |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 1 |
209 | NERINE |
Venez, Madelaine, me n'ainfain, venez-ves-en ichy faire honte ? vo p?re de l'impudainche qu'il a. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 1 |
210 | LUCETTE |
Tu nou m'escaperas pas, infame ; yeu te boli seguy per tout, et te reproucha ton crime jusquos ? tant que me sio beniado, et que t'ayo fayt penia, couqui, te boli fayr? penia. |
Acte 3, sc. 8, LUCETTE, phrase 2 |
211 | NERINE |
Tu ne te sauveras mie de mes pattes ; et en d?pit de tes dains, je feray bien voir que je sis ta femme, et je te feray peindre. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 2 |
212 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Il pleut en ce pays des femmes et des lavements. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
213 | SBRIGANI |
Comment donc ? |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
214 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Deux carognes de baragouineuses me sont venu accuser de les avoir ?pous? toutes deux, et me menacent de la justice. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
215 | SBRIGANI |
Voil? une m?chante affaire, et la justice en ce pays-ci est rigoureuse en diable contre cette sorte de crime. |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
216 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Oui : mais quand il y aurait information, ajournement, d?cret, et jugement obtenu par surprise, d?faut et contumace, j'ai la voie de conflit de juridiction, pour temporiser et venir aux moyens de nullit? qui seront dans les proc?dures. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
217 | SBRIGANI |
Voil? en parler dans tous les termes ; et l'on voit bien, Monsieur, que vous ?tes du m?tier. |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
218 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Moi, point du tout, je suis gentilhomme. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
219 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Point, ce n'est que le sens commun qui me fait juger que je serai toujours re?u ? mes faits justificatifs, et qu'on ne me saurait condamner sur une simple accusation, sans un r?colement et confrontation avec mes parties. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
220 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ces mots-l? me viennent sans que je les sache. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
221 | SBRIGANI |
Il me semble que le sens commun d'un gentilhomme peut bien aller ? concevoir ce qui est du droit et de l'ordre de la justice ; mais non pas ? savoir les vrais termes de la chicane. |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
222 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Pour vous montrer que je n'entends rien du tout ? la chicane, je vous prie de me mener chez quelque avocat pour consulter mon affaire. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
223 | SBRIGANI |
Je le veux, et vais vous conduire chez deux hommes fort habiles ; mais j'ai auparavant ? vous avertir de n'?tre point surpris de leur mani?re de parler ; ils ont contract? du barreau certaine habitude de d?clamation, qui fait que l'on dirait qu'ils chantent, et vous prendrez pour musique tout ce qu'ils vous diront. |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
224 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Qu'importe comme ils parlent, pourvu qu'ils me disent ce que je veux savoir. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
225 |
L'AVOCAT bredouilleur |
Ce grand homme si capable ; |
Acte 3, sc. 11, v. 70 |
226 | SBRIGANI |
Oui, les choses s'acheminent o? nous voulons : et comme ses lumi?res sont fort petites, et son sens le plus born? du monde, je lui ai fait prendre une frayeur si grande de la s?v?rit? de la justice de ce pays, et des appr?ts qu'on faisait d?j? pour sa mort, qu'il veut prendre la fuite ; et pour se d?rober avec plus de facilit? aux gens que je lui ai dit qu'on avait mis pour l'arr?ter aux portes de la ville, il s'est r?solu ? se d?guiser, et le d?guisement qu'il a pris est l'habit d'une femme. |
Acte 4, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
227 | SBRIGANI |
Songez de votre part ? achever la com?die ; et tandis que je jouerai mes sc?nes avec lui, allez-vous-en... |
Acte 4, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
228 | SBRIGANI |
Pour moi, je ne crois pas qu'en cet ?tat on puisse jamais vous conna?tre, et vous avez la mine, comme cela, d'une femme de condition. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
229 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Voil? qui m'?tonne, qu'en ce pays-ci les formes de la justice ne soient point observ?es. |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
230 | SBRIGANI |
Oui, je vous l'ai d?j? dit, ils commencent ici par faire pendre un homme, et puis ils lui font son proc?s. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
231 | SBRIGANI |
Elle est s?v?re comme tous les diables, particuli?rement sur ces sortes de crimes. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
232 | SBRIGANI |
Pour moi, je vous avoue que je suis pour vous dans une peur ?pouvantable ; et je ne me consolerais de ma vie si vous veniez ? ?tre pendu. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 2 |
233 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ce n'est pas tant la peur de la mort qui me fait fuir, que de ce qu'il est f?cheux ? un gentilhomme d'?tre pendu, et qu'une preuve comme celle-l? ferait tort ? nos titres de noblesse. |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
234 | SBRIGANI |
Au reste, ?tudiez-vous, quand je vous m?nerai par la main, ? bien marcher comme une femme, et prendre le langage et toutes les mani?res d'une personne de qualit?. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 2 |
235 | SBRIGANI |
Votre barbe n'est rien, et il y a des femmes qui en ont autant que vous. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
236 | SBRIGANI |
??, voyons un peu comme vous ferez. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 2 |
237 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Mon_Dieu, qu'on est mis?rable d'avoir des gens comme cela ! |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
238 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Est-ce qu'on me fera attendre toute la journ?e sur le pav?, et qu'on ne me fera point venir mon carrosse ? |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 3 |
239 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ne me fera-t-on point venir ce petit laquais ? |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 6 |
240 | SBRIGANI |
Voil? qui va ? merveille : mais je remarque une chose, cette coiffe est un peu trop d?li?e, j'en vais qu?rir une un peu plus ?paisse, pour vous mieux cacher le visage, en cas de quelque rencontre. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
241 | SBRIGANI |
Je suis ? vous dans un moment ; vous n'avez qu'? vous promener. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 2 |
242 | PREMIER SUISSE |
Allons, d?peschons, camerade, ly faut allair tous deux nous ? la Cr?ve pour regarter un peu chousticier sti Monsiu de Porcegnac qui l'a est? contan? par ortonnance ? l'estre pendu par son cou. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 1 |
243 | PREMIER SUISSE |
Sti diable ly vouloir troy femmes ? ly tout seul ; ly est bien assez t'une. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 1 |
244 | SECOND SUISSE |
Ah pon chour, Mameselle. |
Acte 4, sc. 3, SECOND SUISSE, phrase 1 |
245 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
J'attends mes gens, Messieurs. |
Acte 4, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
246 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Doucement, Messieurs. |
Acte 4, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
247 | PREMIER SUISSE |
Fous, Mameselle, fouloir finir r?chouir fous ? la Cr?ve ? |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 1 |
248 | PREMIER SUISSE |
Nous faire foir ? fous un petit pendement pien choly. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 2 |
249 | SECOND SUISSE |
L'est un gentilhomme Limosin qui sera pendu chantiment ? un grand potence. |
Acte 4, sc. 3, SECOND SUISSE, phrase 1 |
250 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ah ?'en est trop, et ces sortes d'ordures-l? ne se disent point ? une femme de ma condition. |
Acte 4, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
251 | SECOND SUISSE |
Toy l'avoir menty. |
Acte 4, sc. 3, SECOND SUISSE, phrase 1 |
252 | PREMIER SUISSE |
Toy l'avoir menty toy-mesme. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 1 |
253 | L'EXEMPT |
Et que voulez-vous faire ? Madame ? |
Acte 4, sc. 4, L'EXEMPT, phrase 3 |
254 | L'EXEMPT |
Allons, que l'on sorte de l?, si vous ne voulez que je vous mette en prison. |
Acte 4, sc. 4, L'EXEMPT, phrase 4 |
255 | SBRIGANI |
Eh, Monsieur, pour l'amour de moi ; vous savez que nous sommes amis il y a longtemps ; je vous conjure de ne le point mener en prison. |
Acte 4, sc. 5, SBRIGANI, phrase 1 |
256 | SBRIGANI |
Vous ?tes homme d'accommodement ; n'y a-t-il pas moyen d'ajuster cela avec quelques pistoles ? |
Acte 4, sc. 5, SBRIGANI, phrase 1 |
257 | L'EXEMPT |
Je vous promets de ne le point quitter, que je ne l'aie mis en lieu de s?ret?. |
Acte 4, sc. 5, L'EXEMPT, phrase 1 |
258 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Voil? le seul honn?te homme que j'ai trouv? en cette ville. |
Acte 4, sc. 5, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
259 | SBRIGANI |
Ne perdez point de temps ; je vous aime tant, que je voudrais que vous fussiez d?j? bien loin. |
Acte 4, sc. 5, SBRIGANI, phrase 1 |
260 | ORONTE |
Quel malheur me pr?sages-tu ? |
Acte 4, sc. 6, ORONTE, phrase 2 |
261 | SBRIGANI |
Oui : elle en est devenue si folle, qu'elle vous quitte pour le suivre ; et l'on dit qu'il a un caract?re pour se faire aimer de toutes les femmes. |
Acte 4, sc. 6, SBRIGANI, phrase 1 |
262 | ÉRASTE |
Allons, vous viendrez malgr? vous, et je veux vous remettre entre les mains de votre p?re. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
263 | ÉRASTE |
Tenez, Monsieur, voil? votre fille que j'ai tir?e de force d'entre les mains de l'homme avec qui elle s'enfuyait ; non pas pour l'amour d'elle, mais pour votre seule consid?ration : car apr?s l'action qu'elle a faite, je dois la m?priser, et me gu?rir absolument de l'amour que j'avais pour elle. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
264 | ORONTE |
Ah inf?me que tu es ! |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 1 |
265 | ÉRASTE |
Comment ? |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
266 | ÉRASTE |
Me traiter de la sorte, apr?s toutes les marques d'amiti? que je vous ai donn?es ! |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
267 | ÉRASTE |
Je ne vous bl?me point de vous ?tre soumise aux volont?s de Monsieur votre p?re ; il est sage et judicieux dans les choses qu'il fait et je ne me plains point de lui de m'avoir rejet? pour un autre. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 3 |
268 | ÉRASTE |
On lui a fait croire que cet autre est plus riche que moi de quatre ou cinq mille ?cus ; et quatre ou cinq mille ?cus est un denier consid?rable, et qui vaut bien la peine qu'un homme manque ? sa parole : mais oublier en un moment toute l'ardeur que je vous ai montr?e, vous laisser d'abord enflammer d'amour pour un nouveau venu, et le suivre honteusement sans le consentement de Monsieur votre p?re, apr?s les crimes qu'on lui impute, c'est une chose condamn?e de tout le monde, et dont mon coeur ne peut vous faire d'assez sanglants reproches. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 5 |
269 | JULIE |
H? bien oui, j'ai con?u de l'amour pour lui, et je l'ai voulu suivre, puisque mon p?re me l'avait choisi pour ?poux. |
Acte 4, sc. 7, JULIE, phrase 1 |
270 | JULIE |
Quoi que vous me disiez, c'est un fort honn?te homme ; et tous les crimes dont on l'accuse sont fausset?s ?pouvantables. |
Acte 4, sc. 7, JULIE, phrase 3 |
271 | ÉRASTE |
Je vous l'ai d?j? dit, ce n'est que la seule consid?ration que j'ai pour Monsieur votre p?re, et je n'ai pu souffrir qu'un honn?te homme comme lui f?t expos? ? la honte de tous les bruits qui pourraient suivre une action comme la v?tre. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
272 | ORONTE |
Je vous suis, Seigneur ?raste, infiniment oblig?. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 1 |
273 | ÉRASTE |
Cela n'emp?chera pas que je ne conserve pour vous les sentiments d'estime et de v?n?ration o? votre personne m'oblige ; et si je n'ai pu ?tre votre gendre, au moins serai-je ?ternellement votre serviteur. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 3 |
274 | ORONTE |
Arr?tez, Seigneur ?raste, votre proc?d? me touche l'?me, et je vous donne ma fille en mariage. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 1 |
275 | ORONTE |
C'est ? elle ? m'ob?ir, et je sais me montrer le ma?tre. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 1 |
276 | ÉRASTE |
Ne voyez-vous pas l'amour qu'elle a pour cet homme-l? ? |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
277 | ORONTE |
C'est un sortil?ge qu'il lui a donn?, et vous verrez qu'elle changera de sentiment avant qu'il soit peu. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 1 |
278 | ORONTE |
Je vous suis beaucoup oblig?, et j'augmente de dix mille ?cus le mariage de ma fille. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 1 |
279 | ÉRASTE |
En attendant qu'il vienne, nous pouvons jouir du divertissement de la saison, et faire entrer les masques que le bruit des noces de Monsieur de Pourceaugnac a attir?s ici de tous les endroits de la ville. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
280 |
L'EGYPTIENNE |
? me suivre tous ici, |
Acte 4, sc. 8, v. 91 |
281 |
UN MUSICIEN |
Les plus sages, ce me semble, |
Acte 4, sc. 8, v. 115 |