n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 |
DEUXIEME VOIX |
À d'aimables penchants notre coeur nous dispose, |
Prologue, sc. 1, v. 11 |
2 |
TROISIEME VOIX |
Contre un parfait amour ne gagne jamais rien ; |
Prologue, sc. 1, v. 17 |
3 | JULIE |
Éraste, gardons d'être surpris ; je tremble qu'on ne nous voie ensemble, et tout serait perdu, après la défense que l'on m'a faite. |
Acte 2, sc. 1, JULIE, phrase 2 |
4 | JULIE |
Avez-vous imaginé pour notre affaire quelque chose de favorable ? |
Acte 2, sc. 1, JULIE, phrase 1 |
5 | NERINE |
Par ma foi, voilà votre père ! |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 1 |
6 | ÉRASTE |
Oui, belle Julie, nous avons dressé pour cela quantités de machines, et nous ne feignons point de mettre tout en usage, sur la permission que vous m'avez donnée. |
Acte 2, sc. 1, ÉRASTE, phrase 1 |
7 | ÉRASTE |
Ne nous demandez point tous les ressorts que nous ferons jouer, vous en aurez le divertissement ; et comme aux comédies, il est bon de vous laisser le plaisir de la surprise, et de ne vous avertir point de tout ce qu'on vous fera voir, c'est assez de vous dire que nous avons en main divers stratagèmes tous prêts à produire dans l'occasion, et que l'ingénieuse Nérine et l'adroit Sbrigani entreprennent l'affaire. |
Acte 2, sc. 1, ÉRASTE, phrase 2 |
8 | NERINE |
Votre père se moque-t-il de vouloir vous anger***** de son avocat de Limoges, Monsieur de Pourceaugnac, qu'il n'a vu de sa vie, et qui vient par le coche vous enlever à notre barbe ? |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 2 |
9 | NERINE |
Faut-il que trois ou quatre mille écus de plus, sur la parole de votre oncle, lui fassent rejeter un amant qui vous agrée ? |
Acte 2, sc. 1, NERINE, phrase 3 |
10 | ÉRASTE |
Voici notre subtil Napolitain, qui nous dira des nouvelles. |
Acte 2, sc. 1, ÉRASTE, phrase 1 |
11 | SBRIGANI |
Monsieur, votre homme arrive, je l'ai vu à trois lieues d'ici, où a couché le coche ; et dans la cuisine où il est descendu pour déjeuner, je l'ai étudié une bonne grosse demie heure, et je le sais déjà par coeur. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
12 | NERINE |
Madame, voilà un illustre, votre affaire ne pouvait être mise en de meilleures mains, et c'est le héros de notre siècle pour les exploits dont il s'agit : un homme qui vingt fois en sa vie, pour servir ses amis, a généreusement affronté les galères ; qui au péril de ses bras et de ses épaules, sait mettre noblement à fin les aventures les plus difficiles ; et qui, tel que vous le voyez, est exilé de son pays pour je ne sais combien d'actions honorables qu'il a généreusement entreprises. |
Acte 2, sc. 2, NERINE, phrase 1 |
13 | SBRIGANI |
Je suis confus des louanges dont vous m'honorez, et je pourrais vous en donner, avec plus de justice, sur les merveilles de votre vie ; et principalement sur la gloire que vous acquîtes, lorsqu'avec tant d'honnêteté vous pipâtes au jeu, pour douze mille écus, ce jeune Seigneur étranger que l'on mena chez vous ; lorsque vous fîtes galamment ce faux contrat qui ruina toute une famille ; lorsqu'avec tant de grandeur d'âme, vous sûtes nier le dépôt qu'on vous avait confié ; et que si généreusement on vous vit prêter votre témoignage à faire pendre ces deux personnages qui ne l'avaient pas mérité. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
14 | SBRIGANI |
Je veux bien épargner votre modestie ; laissons cela ; et pour commencer notre affaire, allons vite joindre notre provincial, tandis que de votre côté vous nous tiendrez prêts au besoin les autres acteurs de la comédie. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
15 | ÉRASTE |
Au moins, Madame, souvenez-vous de votre rôle ; et pour mieux couvrir notre jeu, feignez, comme on vous a dit, d'être la plus contente du monde des résolutions de votre père. |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
16 | ÉRASTE |
Et si, contre vos sentiments il s'obstinait à son dessein ? |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
17 | ÉRASTE |
Que rien ne pourra vous contraindre, et que malgré tous les efforts d'un père, vous me promettez d'être à moi. |
Acte 2, sc. 2, ÉRASTE, phrase 1 |
18 | JULIE |
Mon_Dieu, Éraste, contentez-vous de ce que je fais maintenant, et n'allez point tenter sur l'avenir les résolutions de mon coeur ; ne fatiguez point mon devoir par les propositions d'une fâcheuse extrémité, dont peut-être n'aurons-nous pas besoin ; et s'il y faut venir, souffrez au moins que j'y sois entraînée par la suite des choses. |
Acte 2, sc. 2, JULIE, phrase 1 |
19 | SBRIGANI |
Ma foi, voici notre homme, songeons à nous. |
Acte 2, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
20 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Au diantre soit la sotte ville, et les sottes gens qui y sont : Ne pouvoir faire un pas sans trouver des nigauds qui vous regardent et se mettent à rire ! |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 4 |
21 | SBRIGANI |
Quel procédé est le vôtre ? |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
22 | SBRIGANI |
Est-il autrement que les autres ? |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
23 | SBRIGANI |
Apprenez à connaître les gens. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
24 | SBRIGANI |
Il vous fait trop d'honneur de venir dans votre ville. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
25 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je suis votre serviteur. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
26 | SBRIGANI |
Je vous ai vu ce matin, Monsieur, avec le coche, lorsque vous avez déjeuné ; et la grâce avec laquelle vous mangiez votre pain, m'a fait naître d'abord de l'amitié pour vous ; et comme je sais que vous n'êtes jamais venu en ce pays, et que vous y êtes tout neuf, je suis bien aise de vous avoir trouvé pour vous offrir mon service à cette arrivée, et vous aider à vous conduire parmi ce peuple, qui n'a pas parfois pour les honnêtes gens toute la considération qu'il faudrait. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
27 | SBRIGANI |
Votre physionomie m'a plu. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
28 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je suis votre serviteur. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
29 | SBRIGANI |
Si j'avais l'honneur d'être connu de vous, vous sauriez que je suis un homme tout à fait sincère. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
30 | SBRIGANI |
Vous regardez mon habit qui n'est pas fait comme les autres ; mais je suis originaire de Naples, à votre service, et j'ai voulu conserver un peu et la manière de s'habiller, et la sincérité de mon pays. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
31 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Pour moi j'ai voulu me mettre à la mode de la Cour pour la campagne. |
Acte 2, sc. 3, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
32 | SBRIGANI |
Je serai bien aise d'être avec vous pour cela, et je connais tout ce pays-ci. |
Acte 2, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
33 | ÉRASTE |
Quelle heureuse rencontre ! |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 3 |
34 | ÉRASTE |
Il semble que vous ayez peine à me reconnaître ! |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 7 |
35 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Monsieur, je suis votre serviteur. |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
36 | ÉRASTE |
Est-il possible que cinq ou six années m'aient ôté de votre mémoire ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
37 | ÉRASTE |
Justement : c'est où je passais de si douces heures à jouir de votre agréable conversation. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
38 | ÉRASTE |
Embrassez-moi donc, je vous prie, et resserrons les noeuds de notre ancienne amitié. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
39 | ÉRASTE |
Dites-moi un peu des nouvelles de toute la parenté : comment se porte Monsieur votre... là... |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
40 | ÉRASTE |
Monsieur votre... ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 4 |
41 | ÉRASTE |
Et Monsieur votre oncle ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 3 |
42 | ÉRASTE |
C'est ce que je voulais dire, Madame votre tante : comment se porte-t-elle ? |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
43 | ÉRASTE |
Qui est votre neveu... |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
44 | ÉRASTE |
Fils de votre frère et de votre soeur... |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
45 | ÉRASTE |
Le voilà, je ne connais autre. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 1 |
46 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
À ce que je vois, vous avez demeuré longtemps dans notre ville ? |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
47 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Vous étiez donc là quand mon cousin l'élu, fit tenir son enfant à Monsieur notre gouverneur ? |
Acte 2, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
48 | ÉRASTE |
Au reste, je ne prétends pas que vous preniez d'autre logis que le mien. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
49 | ÉRASTE |
Je ne souffrirai point du tout que mon meilleur ami soit autre part que dans ma maison. |
Acte 2, sc. 4, ÉRASTE, phrase 2 |
50 | SBRIGANI |
Il a la mine d'être honnête homme. |
Acte 2, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
51 | ÉRASTE |
Non, ne bougez, j'attendrai qu'il ait fait ; c'est pour lui mettre entre les mains certain parent que nous avons, dont on lui a parlé, et qui se trouve attaqué de quelque folie, que nous serions bien aises qu'il pût guérir avant que de le marier. |
Acte 2, sc. 5, ÉRASTE, phrase 1 |
52 | L APOTHICAIRE |
Oui, il suit toujours le grand chemin, le grand chemin, et ne va point chercher midi à quatorze heures ; et pour tout l'or du monde, il ne voudrait point avoir guéri une personne avec d'autres remèdes que ceux que la Faculté permet. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 3 |
53 | L APOTHICAIRE |
Ce n'est pas parce que nous sommes grands amis, que j'en parle ; mais il y a plaisir, il y a plaisir d'être son malade ; et j'aimerais mieux mourir de ses remèdes, que de guérir de ceux d'un autre : car quoi qui puisse arriver, on est assuré que les choses sont toujours dans l'ordre ; et quand on meurt sous sa conduite, vos héritiers n'ont rien à vous reprocher. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
54 | L APOTHICAIRE |
Assurément ; on est bien aise au moins d'être mort méthodiquement. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
55 | L APOTHICAIRE |
Voilà déjà trois de mes enfants dont il m'a fait l'honneur de conduire la maladie, qui sont morts en moins de quatre jours, et qui, entre les mains d'un autre, auraient langui plus de trois mois. |
Acte 2, sc. 5, L APOTHICAIRE, phrase 1 |
56 | LE PAYSAN |
Quoi que c'en soit, Monsieur, il a toujours avec cela son cours de ventre depuis six mois. |
Acte 2, sc. 6, LE PAYSAN, phrase 1 |
57 | ÉRASTE |
Une petite affaire m'est survenue, qui m'oblige à vous quitter : mais voilà une personne entre les mains de qui je vous laisse, qui aura soin pour moi de vous traiter du mieux qu'il lui sera possible. |
Acte 2, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
58 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
C'est son maître d'hôtel, et il faut que ce soit un homme de qualité. |
Acte 2, sc. 7, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
59 | PREMIER MÉDECIN |
Oui, je vous assure que je traiterai Monsieur méthodiquement, et dans toutes les régularités de notre art. |
Acte 2, sc. 7, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
60 | PREMIER MÉDECIN |
Ce m'est beaucoup d'honneur, Monsieur, d'être choisi pour vous rendre service. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
61 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je suis votre serviteur. |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
62 | PREMIER MÉDECIN |
Allons, Monsieur, prenez votre place, Monsieur. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
63 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Votre très humble valet. |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
64 | PREMIER MÉDECIN |
Un peu de patience, nous allons raisonner sur votre affaire devant vous, et nous le ferons en français, pour être plus intelligibles. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
65 | PREMIER MÉDECIN |
Comme ainsi soit qu'on ne puisse guérir une maladie qu'on ne la connaisse parfaitement, et qu'on ne la puisse parfaitement connaître, sans en bien établir l'idée particulière et la véritable espèce, par ses signes diagnostiques et prognostiques, vous me permettrez, Monsieur notre ancien, d'entrer en considération de la maladie dont il s'agit, avant que de toucher à la thérapeutique et aux remèdes qu'il nous conviendra faire pour la parfaite curation d'icelle. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
66 | PREMIER MÉDECIN |
Je dis donc, Monsieur, avec votre permission, que notre malade ici présent est malheureusement attaqué, affecté, possédé, travaillé de cette sorte de folie que nous nommons fort bien mélancolie hypocondriaque, espèce de folie très fâcheuse, et qui ne demande pas moins qu'un Esculape comme vous, consommé dans notre art, vous, dis-je, qui avez blanchi, comme on dit, sous le harnois, et auquel il en a tant passé par les mains de toutes les façons. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 2 |
67 | PREMIER MÉDECIN |
Je l'appelle mélancolie hypocondriaque, pour la distinguer des deux autres ; car le célèbre Galien établit doctement à son ordinaire trois espèces de cette maladie que nous nommons mélancolie, ainsi appelée non seulement par les Latins, mais encore par les Grecs ; ce qui est bien à remarquer pour notre affaire : la première, qui vient du propre vice du cerveau ; la seconde, qui vient de tout le sang, fait et rendu atrabilaire ; la troisième, appelée hypocondriaque, qui est la nôtre, laquelle procède du vice de quelque partie du bas-ventre et de la région inférieure, mais particulièrement de la rate, dont la chaleur et l'inflammation porte au cerveau de notre malade beaucoup de fuligines épaisses et crasses, dont la vapeur noire et maligne, cause dépravation aux fonctions de la faculté princesse, et fait la maladie dont par notre raisonnement il est manifestement atteint et convaincu. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 3 |
68 | PREMIER MÉDECIN |
Premièrement, pour remédier à cette pléthore obturante, et à cette cacochymie luxuriante par tout le corps, je suis d'avis qu'il soit phlébotomisé libéralement ; c'est-à-dire que les saignées soient fréquentes et plantureuses : en premier lieu de la basilique, puis de la céphalique ; et même si le mal est opiniâtre, de lui ouvrir la veine du front, et que l'ouverture soit large, afin que le gros sang puisse sortir ; et en même temps, de le purger, désopiler, et évacuer par purgatifs propres et convenables, c'est-à-dire par cholagogues, mélanogogues, et caetera ; et comme la véritable source de tout le mal, est ou une humeur crasse et féculente, ou une vapeur noire et grossière qui obscurcit, infecte et salit les esprits animaux, il est à propos ensuite qu'il prenne un bain d'eau pure et nette, avec force petit-lait clair, pour purifier par l'eau la féculence de l'humeur crasse, et éclaircir par le lait clair la noirceur de cette vapeur ; mais avant toute chose, je trouve qu'il est bon de le réjouir par agréables conversations, chants et instruments de musique, à quoi il n'y a pas d'inconvénient de joindre des danseurs, afin que leurs mouvements, disposition et agilité puissent exciter et réveiller la paresse de ses esprits engourdis, qui occasionne l'épaisseur de son sang, d'où procède la maladie. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 6 |
69 | PREMIER MÉDECIN |
Voilà les remèdes que j'imagine, auxquels pourront être ajoutés beaucoup d'autres meilleurs par Monsieur notre maître et ancien, suivant l'expérience, jugement, lumière et suffisance qu'il s'est acquise dans notre art. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 7 |
70 | SECOND MEDECIN |
À Dieu ne plaise, Monsieur, qu'il me tombe en pensée d'ajouter rien à ce que vous venez de dire : vous avez si bien discouru sur tous les signes, les symptômes et les causes de la maladie de Monsieur ; le raisonnement que vous en avez fait est si docte et si beau, qu'il est impossible qu'il ne soit pas fou, et mélancolique hypocondriaque ; et quand il ne le serait pas, il faudrait qu'il le devînt, pour la beauté des choses que vous avez dites, et la justesse du raisonnement que vous avez fait. Oui, Monsieur, vous avez fait. Oui, Monsieur, vous avez dépeint fort graphiquement, graphice depinxisti, tout ce qui appartient à cette maladie ; il ne se peut rien de plus doctement, sagement, ingénieusement conçu, pensé, imaginé, que ce que vous avez prononcé au sujet de ce mal, soit pour la diagnose, ou la prognose, ou la thérapie ; et il ne me reste rien ici, que de féliciter Monsieur, d'être tombé entre vos mains, et de lui dire qu'il est trop heureux d'être fou, pour éprouver l'efficace et la douceur des remèdes que vous avez si judicieusement proposés: je les approuve tous, manibus et pedibus descendo in tuam sententiam. |
Acte 2, sc. 8, SECOND MEDECIN, phrase 1 |
71 | SECOND MEDECIN |
Tout ce que j'y voudrais, c'est de faire les saignées et les purgations en nombre impair, Numero deus impari gaudet : de prendre le lait clair avant le bain ; de lui composer un fronteau où il entre du sel ; le sel est symbole de la sagesse : de faire blanchir les murailles de sa chambre, pour dissiper les ténèbres de ses esprits, Album est disgregativum visus, et de lui donner tout à l'heure un petit lavement, pour servir de prélude et d'introduction à ces judicieux remèdes, dont, s'il a à guérir, il doit recevoir du soulagement. |
Acte 2, sc. 8, SECOND MEDECIN, phrase 3 |
72 | SECOND MEDECIN |
Fasse le Ciel, que ces remèdes, Monsieur, qui sont les vôtres, réussissent au malade selon notre intention. |
Acte 2, sc. 8, SECOND MEDECIN, phrase 4 |
73 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Et que voulez-vous dire avec votre galimatias et vos sottises ? |
Acte 2, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 2 |
74 | PREMIER MÉDECIN |
Autre diagnostique : la sputation fréquente. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
75 | PREMIER MÉDECIN |
Autre encore : l'inquiétude de changer de place. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
76 | PREMIER MÉDECIN |
Nous savons mieux que vous comment vous vous portez, et nous sommes médecins, qui voyons clair dans votre constitution. |
Acte 2, sc. 8, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
77 | SBRIGANI |
C'est être bien ennemi de soi-même, que de fuir des remèdes aussi salutaires que les vôtres. |
Acte 3, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
78 | SBRIGANI |
Chez le bonhomme Oronte assurément, dont il vient épouser la fille, et qui ne sachant rien de l'infirmité de son gendre futur, voudra peut-être se hâter de conclure le mariage. |
Acte 3, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
79 | SBRIGANI |
C'est fort bien dit à vous ; et si vous m'en croyez, vous ne souffrirez point qu'il se marie, que vous ne l'ayez pansé tout votre soû[l]. |
Acte 3, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
80 | SBRIGANI |
Je vais, de mon côté, dresser une autre batterie, et le beau-père est aussi dupe que le gendre. |
Acte 3, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
81 | PREMIER MÉDECIN |
Vous avez, Monsieur, un certain Monsieur de Pourceaugnac, qui doit épouser votre fille. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
82 | ORONTE |
Oui, je l'attends de Limoges, et il devrait être arrivé. |
Acte 3, sc. 2, ORONTE, phrase 1 |
83 | PREMIER MÉDECIN |
Votre prétendu gendre a été constitué mon malade : sa maladie qu'on m'a donné à guérir, est un meuble qui m'appartient, et que je compte entre mes effets ; et je vous déclare que je ne prétends point qu'il se marie, qu'au préalable il n'ait satisfait à la médecine, et subi les remèdes que je lui ai ordonnés. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
84 | PREMIER MÉDECIN |
Les médecins sont obligés au secret : il suffit que je vous ordonne, à vous, et à votre fille, de ne point célébrer, sans mon consentement, vos noces avec lui, sur peine d'encourir la disgrâce de la Faculté, et d'être accablés de toutes les maladies qu'il nous plaira. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
85 | PREMIER MÉDECIN |
On me l'a mis entre les mains, et il est obligé d'être mon malade. |
Acte 3, sc. 2, PREMIER MÉDECIN, phrase 1 |
86 | SBRIGANI |
Montsir, avec le vostre permissione, je suisse un trancher marchand Flamane, qui voudroit bienne vous temantair un petit nouvel. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
87 | SBRIGANI |
Mettez le vostre chapeau sur le teste, Montsir, si ve plaist. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
88 | SBRIGANI |
Moi le dire rien, Montsir, si vous le mettre pas le chapeau sur le teste. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
89 | SBRIGANI |
Fous connoistre point en sti file un certe Montsir Oronte ? |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
90 | ORONTE |
C'est un homme comme les autres. |
Acte 3, sc. 3, ORONTE, phrase 1 |
91 | SBRIGANI |
Et sti Montsir de Pourcegnac, Montsir, l'est un homme que doivre beaucoup grandement à dix ou douze marchanne Flamane qui estre venu ici. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
92 | SBRIGANI |
Oui, Montsir ; et depuis huite mois, nous avoir obtenir un petit sentence contre lui, et lui à remettre à payer tou ce créanciers de sti mariage que sti Montsir Oronte donne pour son fille. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
93 | ORONTE |
Votre très humble valet. |
Acte 3, sc. 3, ORONTE, phrase 1 |
94 | SBRIGANI |
Cela ne va pas mal ; quittons notre ajustement de Flamand pour songer à d'autres machines ; et tâchons de semer tant de soupçons et de division entre le beau-père et le gendre, que cela rompe le mariage prétendu. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 1 |
95 | SBRIGANI |
Tous deux également sont propres à gober les hameçons qu'on leur veut tendre ; et entre nous autres fourbes de la première classe, nous ne faisons que nous jouer, lorsque nous trouvons un gibier aussi facile que celui-là. |
Acte 3, sc. 3, SBRIGANI, phrase 3 |
96 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je pensais y être régalé comme il faut. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
97 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je vous laisse entre les mains de Monsieur. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
98 | SBRIGANI |
Et les hommes sont bien traîtres et scélérats ! |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 2 |
99 | SBRIGANI |
C'est une autre chose, et je vous demande pardon. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 2 |
100 | SBRIGANI |
Si fait ; on ne peut pas l'être davantage. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
101 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Afin de vous obliger à m'ouvrir votre coeur, voilà une petite bague que je vous prie de garder pour l'amour de moi. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
102 | SBRIGANI |
Ce sont des choses qui sont connues à la vérité, mais j'irai les découvrir à un homme qui les ignore, et il est défendu de scandaliser son prochain : cela est vrai ; mais, d'autre part, voilà un étranger qu'on veut surprendre, et qui de bonne foi, vient se marier avec une fille qu'il ne connaît pas, et qu'il n'a jamais vue ; un gentilhomme plein de franchise, pour qui je me sens de l'inclination, qui me fait l'honneur de me tenir pour son ami, prend confiance en moi, et me donne une bague à garder pour l'amour de lui. |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 3 |
103 | SBRIGANI |
Peut-être dans le fond n'y a-t-il pas tant de mal que tout le monde croit ; et puis il y a des gens, après tout, qui se mettent au-dessus de ces sortes de choses, et qui ne croient pas que leur honneur dépende... |
Acte 3, sc. 4, SBRIGANI, phrase 1 |
104 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Je suis votre serviteur, je ne me veux point mettre sur la tête un chapeau comme celui-là, et l'on aime à aller le front levé dans la famille des Pourceaugnacs. |
Acte 3, sc. 4, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
105 | ORONTE |
Non : rentrez là dedans. |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
106 | ORONTE |
Rentrez, vous dis-je. |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
107 | ORONTE |
Je ne veux pas, moi ; et si tu ne rentres tout à l'heure, je... |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
108 | JULIE |
Je rentre. |
Acte 3, sc. 6, JULIE, phrase 2 |
109 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Mon_Dieu, notre beau-père prétendu, ne vous fatiguez point tant ; on n'a pas envie de vous enlever votre fille, et vos grimaces n'attraperont rien. |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
110 | ORONTE |
Toutes les vôtres n'auront pas grand effet. |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
111 | ORONTE |
Je ne sais pas ce que cela veut dire : mais vous êtes-vous mis dans la tête qu'un homme de soixante et trois ans ait si peu de cervelle, et considère si peu sa fille, que de la marier avec un homme qui a ce que vous savez, et qui a été mis chez un médecin pour être pansé ? |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
112 | ORONTE |
La feinte ici est inutile, et j'ai vu le marchand flamand, qui, avec les autres créanciers, a obtenu, depuis huit mois, sentence contre vous. |
Acte 3, sc. 6, ORONTE, phrase 1 |
113 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Quelle sentence obtenue contre moi ? |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 3 |
114 | LUCETTE |
Impudent, n'as pas honte de m'injuria, alloc d'estre confus day reproches secrets que ta conssiensso te deu fayre ? |
Acte 3, sc. 7, LUCETTE, phrase 1 |
115 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Moi, je suis votre mari ? |
Acte 3, sc. 7, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
116 | LUCETTE |
Et que boulés-bous dire, ambe bostre empachomen, et bostro pendarié ? |
Acte 3, sc. 8, LUCETTE, phrase 1 |
117 | LUCETTE |
Quaquel homo es bostre marit ? |
Acte 3, sc. 8, LUCETTE, phrase 2 |
118 | LUCETTE |
Aquo es faus, aquos yeu que soun sa fenno ; et se deû estre pendut, aquo sera yeu que lou faray penda. |
Acte 3, sc. 8, LUCETTE, phrase 1 |
119 | NERINE |
Il y a quetre ans qu'il m'a éposée. |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 1 |
120 | LUCETTE |
Tout Pezenas a bist notre mariatge. |
Acte 3, sc. 8, LUCETTE, phrase 1 |
121 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Il est aussi vrai l'un que l'autre. |
Acte 3, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
122 | LUCETTE |
Et coussy, miserable, nou te soubenes plus de la pauro Françon, et del paure Jeanet, que soun lous fruits de notre mariatge ? |
Acte 3, sc. 8, LUCETTE, phrase |
123 | LUCETTE |
Beny Françon, beny Jeanet, beny toustou, beny toustoune, beny fayre beyre à un payre dénaturat, la duretat qu'el a per nautres. |
Acte 3, sc. 8, LUCETTE, phrase 1 |
124 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Diantre soit des petits fils de putains ! |
Acte 3, sc. 8, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
125 | NERINE |
Ne rougis-tu mie de dire ches mots-là, et d'estre insainsible aux cairesses de chette pauvre ainfain ? |
Acte 3, sc. 8, NERINE, phrase 1 |
126 | ORONTE |
Allez, vous ferez bien de le faire punir, et il mérite d'être pendu. |
Acte 3, sc. 8, ORONTE, phrase 1 |
127 | SBRIGANI |
Nous fatiguerons tant notre provincial, qu'il faudra, ma foi ! |
Acte 3, sc. 9, SBRIGANI, phrase 2 |
128 | SBRIGANI |
Voilà une méchante affaire, et la justice en ce pays-ci est rigoureuse en diable contre cette sorte de crime. |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
129 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Pour vous montrer que je n'entends rien du tout à la chicane, je vous prie de me mener chez quelque avocat pour consulter mon affaire. |
Acte 3, sc. 10, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
130 | SBRIGANI |
Je le veux, et vais vous conduire chez deux hommes fort habiles ; mais j'ai auparavant à vous avertir de n'être point surpris de leur manière de parler ; ils ont contracté du barreau certaine habitude de déclamation, qui fait que l'on dirait qu'ils chantent, et vous prendrez pour musique tout ce qu'ils vous diront. |
Acte 3, sc. 10, SBRIGANI, phrase 1 |
131 |
L'AVOCAT bredouilleur |
Votre fait |
Acte 3, sc. 11, v. 58 |
132 |
L'AVOCAT bredouilleur |
Paul, Castre, Julian, Barthole, |
Acte 3, sc. 11, v. 68 |
133 | SBRIGANI |
Songez de votre part à achever la comédie ; et tandis que je jouerai mes scènes avec lui, allez-vous-en... |
Acte 4, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
134 | SBRIGANI |
Voici notre Demoiselle, allez vite, qu'il ne nous voye ensemble. |
Acte 4, sc. 1, SBRIGANI, phrase 1 |
135 | SBRIGANI |
Pour moi, je ne crois pas qu'en cet état on puisse jamais vous connaître, et vous avez la mine, comme cela, d'une femme de condition. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
136 | SBRIGANI |
N'importe, ils ne s'enquêtent point de cela ; et puis ils ont en cette ville une haine effroyable pour les gens de votre pays, et ils ne sont point plus ravis que de voir pendre un Limousin. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
137 | SBRIGANI |
Ce sont des brutaux, ennemis de la gentillesse et du mérite des autres villes. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
138 | SBRIGANI |
Pour moi, je vous avoue que je suis pour vous dans une peur épouvantable ; et je ne me consolerais de ma vie si vous veniez à être pendu. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 2 |
139 | MONSIEUR DE POURCEAUGNAC |
Ce n'est pas tant la peur de la mort qui me fait fuir, que de ce qu'il est fâcheux à un gentilhomme d'être pendu, et qu'une preuve comme celle-là ferait tort à nos titres de noblesse. |
Acte 4, sc. 2, MONSIEUR DE POURCEAUGNAC, phrase 1 |
140 | SBRIGANI |
Vous avez raison, on vous contesterait après cela le titre d'écuyer. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
141 | SBRIGANI |
Votre barbe n'est rien, et il y a des femmes qui en ont autant que vous. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
142 | SBRIGANI |
Voilà qui va à merveille : mais je remarque une chose, cette coiffe est un peu trop déliée, j'en vais quérir une un peu plus épaisse, pour vous mieux cacher le visage, en cas de quelque rencontre. |
Acte 4, sc. 2, SBRIGANI, phrase 1 |
143 | PREMIER SUISSE |
Allons, dépeschons, camerade, ly faut allair tous deux nous à la Crève pour regarter un peu chousticier sti Monsiu de Porcegnac qui l'a esté contané par ortonnance à l'estre pendu par son cou. |
Acte 4, sc. 3, PREMIER SUISSE, phrase 1 |
144 | SECOND SUISSE |
Ly faut nous loër un fenestre pour foir sti choustice. |
Acte 4, sc. 3, SECOND SUISSE, phrase 1 |
145 | SECOND SUISSE |
Ly est un plaisant drole, oui ; ly disent que c'estre marié troy foye. |
Acte 4, sc. 3, SECOND SUISSE, phrase 1 |
146 | L'EXEMPT |
Non, non, à votre mine, et à vos discours, il faut que vous soyez ce Monsieur de Pourceaugnac que nous cherchons, qui se soit déguisé de la sorte ; et vous viendrez en prison tout à l'heure. |
Acte 4, sc. 4, L'EXEMPT, phrase 1 |
147 | SBRIGANI |
Un, deux, trois, quatre, cinq, six sept, huit, neuf, dix. |
Acte 4, sc. 5, SBRIGANI, phrase 1 |
148 | SBRIGANI |
Ah, Monsieur, ce perfide de Limousin, ce traître de Monsieur de Pourceaugnac, vous enlève votre fille. |
Acte 4, sc. 6, SBRIGANI, phrase 1 |
149 | ÉRASTE |
Allons, vous viendrez malgré vous, et je veux vous remettre entre les mains de votre père. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
150 | ÉRASTE |
Tenez, Monsieur, voilà votre fille que j'ai tirée de force d'entre les mains de l'homme avec qui elle s'enfuyait ; non pas pour l'amour d'elle, mais pour votre seule considération : car après l'action qu'elle a faite, je dois la mépriser, et me guérir absolument de l'amour que j'avais pour elle. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
151 | ÉRASTE |
Je ne vous blâme point de vous être soumise aux volontés de Monsieur votre père ; il est sage et judicieux dans les choses qu'il fait et je ne me plains point de lui de m'avoir rejeté pour un autre. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 3 |
152 | ÉRASTE |
On lui a fait croire que cet autre est plus riche que moi de quatre ou cinq mille écus ; et quatre ou cinq mille écus est un denier considérable, et qui vaut bien la peine qu'un homme manque à sa parole : mais oublier en un moment toute l'ardeur que je vous ai montrée, vous laisser d'abord enflammer d'amour pour un nouveau venu, et le suivre honteusement sans le consentement de Monsieur votre père, après les crimes qu'on lui impute, c'est une chose condamnée de tout le monde, et dont mon coeur ne peut vous faire d'assez sanglants reproches. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 5 |
153 | JULIE |
Ce sont sans doute des pièces qu'on lui fait, et c'est peut-être lui qui a trouvé cet artifice pour vous en dégoûter. |
Acte 4, sc. 7, JULIE, phrase 1 |
154 | ÉRASTE |
Je vous l'ai déjà dit, ce n'est que la seule considération que j'ai pour Monsieur votre père, et je n'ai pu souffrir qu'un honnête homme comme lui fût exposé à la honte de tous les bruits qui pourraient suivre une action comme la vôtre. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
155 | ÉRASTE |
J'avais toutes les ardeurs du monde d'entrer dans votre alliance ; j'ai fait tout ce que j'ai pu pour obtenir un tel honneur, mais j'ai été malheureux, et vous ne m'avez pas jugé digne de cette grâce. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
156 | ÉRASTE |
Cela n'empêchera pas que je ne conserve pour vous les sentiments d'estime et de vénération où votre personne m'oblige ; et si je n'ai pu être votre gendre, au moins serai-je éternellement votre serviteur. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 3 |
157 | ORONTE |
Arrêtez, Seigneur Éraste, votre procédé me touche l'âme, et je vous donne ma fille en mariage. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 1 |
158 | JULIE |
Je ne veux point d'autre mari que Monsieur de Pourceaugnac. |
Acte 4, sc. 7, JULIE, phrase 1 |
159 | ORONTE |
C'est à elle à m'obéir, et je sais me montrer le maître. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 1 |
160 | ÉRASTE |
Et voulez-vous que je possède un corps dont un autre possédera le coeur ? |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 2 |
161 | ORONTE |
Donnez-moi votre main. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 2 |
162 | ORONTE |
Çà, votre main, vous dis-je. |
Acte 4, sc. 7, ORONTE, phrase 3 |
163 | ÉRASTE |
Ne croyez pas que ce soit pour l'amour de vous que je vous donne la main ; ce n'est que Monsieur votre père dont je suis amoureux, et c'est lui que j'épouse. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
164 | ÉRASTE |
En attendant qu'il vienne, nous pouvons jouir du divertissement de la saison, et faire entrer les masques que le bruit des noces de Monsieur de Pourceaugnac a attirés ici de tous les endroits de la ville. |
Acte 4, sc. 7, ÉRASTE, phrase 1 |
165 |
L'EGYPTIENNE |
Votre ardeur est non commune, |
Acte 4, sc. 8, v. 92 |
166 |
L'EGYPTIENNE |
De votre bonne fortune : |
Acte 4, sc. 8, v. 94 |
167 |
L'EGYPTIENNE |
C'est le moyen d'être heureux. |
Acte 4, sc. 8, v. 96 |
168 |
L'EGYPTIEN |
Que de perdre notre amour. |
Acte 4, sc. 8, v. 102 |
169 |
L'EGYPTIENNE |
Les sceptres qui font tant d'envie. |
Acte 4, sc. 8, v. 106 |
170 |
EGYPTIEN, EGYPTIENNE |
C'est le moyen d'être heureux. |
Acte 4, sc. 8, v. 110 |