n° |
Personnage |
Vers ou phrase |
Localisation |
1 |
FLORE |
Formez entre vous |
Acte 1, sc. 3, v. 46 |
2 |
TOUS |
Formons entre nous |
Acte 1, sc. 3, v. 49 |
3 |
TIRCIS |
Contre l'effort soudain de ses flots écumeux |
Acte 1, sc. 3, v. 67 |
4 |
DORILAS |
Trembler le plus ferme coeur : |
Acte 1, sc. 4, v. 77 |
5 |
TIRCIS |
Ne sont point à notre pensée, |
Acte 1, sc. 5, v. 85 |
6 |
PAN |
N'entreprendrait pas de dire ? |
Acte 1, sc. 7, v. 98 |
7 |
PAN |
Consacrez d'autres soins à sa pleine Victoire, |
Acte 1, sc. 7, v. 107 |
8 |
FLORE |
Il suffit d'avoir entrepris. |
Acte 1, sc. 7, v. 117 |
9 |
CLIMÈNE, DAPHNÉ |
Il suffit d'avoir entrepris. |
Acte 1, sc. 8, v. 119 |
10 |
TIRCIS, DORILAS |
Ha ! Que d'un doux succès notre audace est suivie. |
Acte 1, sc. 8, v. 120 |
11 | ARGAN |
Les entrailles de Monsieur, trente sols. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 5 |
12 | ARGAN |
Oui, mais Monsieur Fleurant, ce n'est pas tout que d'être civil, il faut être aussi raisonnable, et ne pas écorcher les malades. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 6 |
13 | ARGAN |
Trente sols un lavement, je suis votre serviteur, je vous l'ai déjà dit. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 7 |
14 | ARGAN |
Vous ne me les avez mis dans les autres parties qu'à vingt sols, et vingt sols en langage d'apothicaire, c'est-à-dire dix sols ; les voilà, dix sols. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 8 |
15 | ARGAN |
Plus dudit jour, un bon clystère détersif, composé avec catholicon double, rhubarbe, miel rosat, et autres, suivant l'ordonnance, pour balayer, laver, et nettoyer le bas-ventre de Monsieur, trente sols, avec votre permission dix sols. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 9 |
16 | ARGAN |
Plus, dudit jour, le soir, un julep hépatique, soporatif, et somnifère, composé pour faire dormir Monsieur, trente-cinq sols ; je ne me plains pas de celui-là, car il me fit bien dormir. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 10 |
17 | ARGAN |
Plus du vingt-cinquième, une bonne médecine purgative et corroborative, composée de casse récente avec séné levantin, et autres, suivant l'ordonnance de Monsieur Purgon, pour expulser et évacuer la bile de Monsieur, quatre livres. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 12 |
18 | ARGAN |
Monsieur Purgon ne vous a pas ordonné de mettre quatre francs. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 15 |
19 | ARGAN |
Vingt et trente sols. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 17 |
20 | ARGAN |
Plus, dudit jour, une potion anodine et astringente pour faire reposer Monsieur, trente sols. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 18 |
21 | ARGAN |
Plus du vingt-sixième, un clystère carminatif, pour chasser les vents de Monsieur, trente sols. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 20 |
22 | ARGAN |
Plus, le clystère de Monsieur réitéré le soir, comme dessus, trente sols. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 22 |
23 | ARGAN |
Bon, vingt, et trente sols ; je suis bien aise que vous soyez raisonnable. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 25 |
24 | ARGAN |
Plus une potion cordiale et préservative, composée avec douze grains de bézoard, sirops de limon et grenade, et autres suivant l'ordonnance, cinq livres. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 28 |
25 | ARGAN |
Ah ! Monsieur Fleurant, tout doux, s'il vous plaît, si vous en usez comme cela, on ne voudra plus être malade, contentez-vous de quatre francs ; vingt et quarante sols. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 29 |
26 | ARGAN |
Soixante et trois livres quatre sols six deniers. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 31 |
27 | ARGAN |
Si bien donc, que de ce mois j'ai pris une, deux, trois, quatre, cinq, six, sept et huit médecines ; et un, deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, neuf, dix, onze et douze lavements ; et l'autre mois il y avait douze médecines, et vingt lavements. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 32 |
28 | ARGAN |
Je ne m'étonne pas si je ne me porte pas si bien ce mois-ci, que l'autre. |
Acte 3, sc. 1, ARGAN, phrase 33 |
29 | TOINETTE |
Diantre soit fait de votre impatience, vous pressez si fort les personnes, que je me suis donné un grand coup de la tête contre la carne d'un volet. |
Acte 3, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
30 | ARGAN |
Traîtresse... ! |
Acte 3, sc. 2, ARGAN, phrase 2 |
31 | TOINETTE |
Et vous m'avez fait, vous, casser la tête, l'un vaut bien l'autre. |
Acte 3, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
32 | ARGAN |
Me laisser, traîtresse... |
Acte 3, sc. 2, ARGAN, phrase 1 |
33 | TOINETTE |
Querellez tout votre soûl, je le veux bien. |
Acte 3, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
34 | TOINETTE |
Votre lavement ? |
Acte 3, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
35 | TOINETTE |
Ma foi je ne me mêle point de ces affaires-là, c'est à Monsieur Fleurant à y mettre le nez, puisqu'il en a le profit. |
Acte 3, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
36 | ARGAN |
Qu'on ait soin de me tenir un bouillon prêt, pour l'autre que je dois tantôt prendre. |
Acte 3, sc. 2, ARGAN, phrase 1 |
37 | TOINETTE |
Ce Monsieur Fleurant là, et ce Monsieur Purgon s'égayent bien sur votre corps ; ils ont en vous une bonne vache à lait ; et je voudrais bien leur demander quel mal vous avez, pour vous faire tant de remèdes. |
Acte 3, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
38 | TOINETTE |
La voici qui vient d'elle-même : elle a deviné votre pensée. |
Acte 3, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
39 | TOINETTE |
Je m'en doute assez, de notre jeune amant ; car c'est sur lui depuis six jours que roulent tous nos entretiens ; et vous n'êtes point bien si vous n'en parlez à toute heure. |
Acte 3, sc. 4, TOINETTE, phrase 1 |
40 | ANGÉLIQUE |
Puisque tu connais cela, que n'es-tu donc la première à m'en entretenir, et que ne m'épargnes-tu la peine de te jeter sur ce discours ? |
Acte 3, sc. 4, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
41 | ANGÉLIQUE |
Dis-moi un peu, ne trouves-tu pas comme moi, quelque chose du Ciel, quelque effet du destin, dans l'aventure inopinée de notre connaissance ? |
Acte 3, sc. 4, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
42 | ANGÉLIQUE |
Ne trouves-tu pas que cette action d'embrasser ma défense sans me connaître, est tout à fait d'un honnête homme ? |
Acte 3, sc. 4, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
43 | TOINETTE |
En tout cas, vous en serez bientôt éclaircie ; et la résolution où il vous écrivit hier, qu'il était de vous faire demander en mariage, est une prompte voie à vous faire connaître s'il vous dit vrai, ou non. |
Acte 3, sc. 4, TOINETTE, phrase 1 |
44 | TOINETTE |
Voilà votre père qui revient. |
Acte 3, sc. 4, TOINETTE, phrase 1 |
45 | ARGAN |
Ô çà, ma fille, je vais vous dire une nouvelle, où peut-être ne vous attendez-vous pas. |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 1 |
46 | ARGAN |
Ma femme, votre belle-mère, avait envie que je vous fisse religieuse, et votre petite soeur Louison aussi ; et de tout temps elle a été aheurtée à cela. |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 1 |
47 | TOINETTE |
En vérité, je vous sais bon gré de cela, et voilà l'action la plus sage que vous ayez faite de votre vie. |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
48 | ANGÉLIQUE |
Puisque votre consentement m'autorise à vous pouvoir ouvrir mon coeur, je ne feindrai point de vous dire, que le hasard nous a fait connaître il y a six jours, et que la demande qu'on vous a faite, est un effet de l'inclination, que dès cette première vue nous avons prise l'un pour l'autre. |
Acte 3, sc. 5, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
49 | ARGAN |
Hé bien, c'est le neveu de Monsieur Purgon, qui est le fils de son beau-frère le médecin, Monsieur Diafoirus ; et ce fils s'appelle Thomas Diafoirus, et non pas Cléante ; et nous avons conclu ce mariage-là ce matin, Monsieur Purgon, Monsieur Fleurant et moi, et demain, ce gendre prétendu doit m'être amené par son père. |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 1 |
50 | ANGÉLIQUE |
C'est, mon Père, que je connais que vous avez parlé d'une personne, et que j'ai entendu une autre. |
Acte 3, sc. 5, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
51 | TOINETTE |
Et avec tout le bien que vous avez, vous voudriez marier votre fille avec un médecin ? |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 3 |
52 | TOINETTE |
Quelle est votre raison, s'il vous plaît, pour un tel mariage ? |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 5 |
53 | ARGAN |
Ma raison est que, me voyant infirme, et malade comme je suis, je veux me faire un gendre? et des alliés médecins, afin de m'appuyer de bons secours contre ma maladie, d'avoir dans ma famille les sources des remèdes qui me sont nécessaires, et d'être à même des consultations, et des ordonnances. |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 1 |
54 | TOINETTE |
Hé bien, voilà dire une raison, et il y a plaisir à se répondre doucement les uns aux autres. |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
55 | TOINETTE |
Mais votre fille doit épouser un mari pour elle ; et, n'étant point malade, il n'est pas nécessaire de lui donner un médecin. |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 4 |
56 | ARGAN |
C'est pour moi que je lui donne ce médecin ; et une fille de bon naturel doit être ravie d'épouser ce qui est utile à la santé de son père. |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 1 |
57 | TOINETTE |
La raison, c'est que votre fille n'y consentira point. |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
58 | TOINETTE |
Votre fille. |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
59 | ARGAN |
J'en ai affaire, moi, outre que le parti est plus avantageux qu'on ne pense, Monsieur Diafoirus n'a que ce fils-là pour tout héritier ; et de plus, Monsieur Purgon, qui n'a ni femme, ni enfants, lui donne tout son bien, en faveur de ce mariage ; et Monsieur Purgon est un homme qui a huit mille bonnes livres de rente. |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 1 |
60 | TOINETTE |
Il faut qu'il ait tué bien des gens, pour s'être fait si riche. |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
61 | TOINETTE |
Je vous conseille entre nous de lui choisir un autre mari, et elle n'est point faite pour être Madame Diafoirus. |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 2 |
62 | TOINETTE |
Vous ne la mettrez point dans un couvent. |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
63 | ARGAN |
Et quelle audace est-ce là à une coquine de servante, de parler de la sorte devant son maître ? |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 2 |
64 | TOINETTE |
Quand un maître ne songe pas à ce qu'il fait, une servante bien sensée est en droit de le redresser. |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
65 | TOINETTE |
Je ne veux point qu'elle épouse votre Thomas Diafoirus. |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
66 | ARGAN |
On vient de me mettre en colère. |
Acte 3, sc. 6, ARGAN, phrase 1 |
67 | ARGAN |
Votre coquine de Toinette est devenue plus insolente que jamais. |
Acte 3, sc. 6, ARGAN, phrase 1 |
68 | ARGAN |
Elle a contrecarré une heure durant les choses que je veux faire. |
Acte 3, sc. 6, ARGAN, phrase 1 |
69 | ARGAN |
La traîtresse. |
Acte 3, sc. 6, ARGAN, phrase 2 |
70 | TOINETTE |
Il nous a dit qu'il voulait donner sa fille en mariage au fils de Monsieur Diafoirus ; je lui ai répondu que je trouvais le parti avantageux pour elle ; mais que je croyais qu'il ferait mieux de la mettre dans un couvent. |
Acte 3, sc. 6, TOINETTE, phrase 1 |
71 | BÉLINE |
Enfoncez bien votre bonnet jusque sur vos oreilles ; il n'y a rien qui enrhume tant, que de prendre l'air par les oreilles. |
Acte 3, sc. 6, BÉLINE, phrase 6 |
72 | BÉLINE |
Mettons celui-ci pour vous appuyer, et celui-là de l'autre côté. |
Acte 3, sc. 6, BÉLINE, phrase 2 |
73 | BÉLINE |
Mettons celui-ci derrière votre dos, et cet autre-là pour soutenir votre tête. |
Acte 3, sc. 6, BÉLINE, phrase 3 |
74 | ARGAN |
Pour tâcher de reconnaître l'amour que vous me portez, je veux, mon coeur, comme je vous ai dit, faire mon testament. |
Acte 3, sc. 6, ARGAN, phrase 1 |
75 | BÉLINE |
Mon ami, ne parlons point de cela, je vous prie, je ne saurais souffrir cette pensée ; et le seul mot de testament me fait tressaillir de douleur. |
Acte 3, sc. 6, BÉLINE, phrase |
76 | ARGAN |
Je vous avais dit de parler pour cela à votre notaire. |
Acte 3, sc. 6, ARGAN, phrase 1 |
77 | ARGAN |
Faites-le donc entrer mamour. |
Acte 3, sc. 6, ARGAN, phrase 1 |
78 | LE NOTAIRE |
Elle m'a, Monsieur, expliqué vos intentions, et le dessein où vous êtes pour elle ; et j'ai à vous dire là-dessus que vous ne sauriez rien donner à votre femme par votre testament. |
Acte 3, sc. 7, LE NOTAIRE, phrase 1 |
79 | LE NOTAIRE |
Tout l'avantage qu'homme et femme conjoints par mariage se peuvent faire l'un à l'autre, c'est un don mutuel entre-vifs ; encore faut-il qu'il n'y ait enfants, soit des deux conjoints, ou de l'un d'eux, lors du décès du premier mourant. |
Acte 3, sc. 7, LE NOTAIRE, phrase 3 |
80 | LE NOTAIRE |
Il y a d'autres personnes à consulter, qui sont bien plus accommodantes ; qui ont des expédients pour passer doucement par-dessus la loi, et rendre juste ce qui n'est pas permis ; qui savent aplanir les difficultés d'une affaire, et trouver des moyens d'éluder la coutume par quelque avantage indirect. |
Acte 3, sc. 7, LE NOTAIRE, phrase 3 |
81 | LE NOTAIRE |
Sans cela, où en serions-nous tous les jours ; il faut de la facilité dans les choses, autrement nous ne ferions rien, et je ne donnerais pas un sou de notre métier. |
Acte 3, sc. 7, LE NOTAIRE, phrase 4 |
82 | ARGAN |
Comment puis-je faire, s'il vous plaît, pour lui donner mon bien, et en frustrer mes enfants ? |
Acte 3, sc. 7, ARGAN, phrase 2 |
83 | LE NOTAIRE |
Vous pouvez choisir doucement un ami intime de votre femme, auquel vous donnerez en bonne forme par votre testament tout ce que vous pouvez ; et cet ami ensuite lui rendra tout. |
Acte 3, sc. 7, LE NOTAIRE, phrase 2 |
84 | LE NOTAIRE |
Vous pouvez encore contracter un grand nombre d'obligations, non suspectes, au profit de divers créanciers, qui prêteront leur nom à votre femme, et entre les mains de laquelle ils mettront leur déclaration que ce qu'ils en ont fait n'a été que pour lui faire plaisir. |
Acte 3, sc. 7, LE NOTAIRE, phrase 3 |
85 | LE NOTAIRE |
Vous pouvez aussi, pendant que vous êtes en vie, mettre entre ses mains de l'argent comptant, ou des billets que vous pourrez avoir, payables au porteur. |
Acte 3, sc. 7, LE NOTAIRE, phrase 4 |
86 | BÉLINE |
Et je suivrai vos pas, pour vous faire connaître la tendresse que j'ai pour vous. |
Acte 3, sc. 7, BÉLINE, phrase 1 |
87 | ARGAN |
Il faut faire mon testament, mamour, de la façon que Monsieur dit ; mais, par précaution, je veux vous mettre entre les vingt mille francs en or, que j'ai dans le lambris de mon alcôve, et deux billets payables au porteur, qui me sont dûs, l'un par Monsieur Damon, et l'autre par Monsieur Gérante. |
Acte 3, sc. 7, ARGAN, phrase 1 |
88 | BÉLINE |
Combien dites-vous qu'il y a dans votre alcôve ? |
Acte 3, sc. 7, BÉLINE, phrase 3 |
89 | ARGAN |
Ils sont, mamie, l'un de quatre mille francs, et l'autre de six. |
Acte 3, sc. 7, ARGAN, phrase 1 |
90 | TOINETTE |
Votre belle-mère ne s'endort point, et c'est sans doute quelque conspiration contre vos intérêts, où elle pousse votre père. |
Acte 3, sc. 8, TOINETTE, phrase 2 |
91 | TOINETTE |
Votre belle-mère a beau me faire sa confidente, et me vouloir jeter dans ses intérêts, je n'ai jamais pu avoir d'inclination pour elle, et j'ai toujours été de votre parti. |
Acte 3, sc. 8, TOINETTE, phrase 3 |
92 | TOINETTE |
Laissez-moi faire, j'emploierai toute chose pour vous servir ; mais pour vous servir avec plus d'effet, je veux changer de batterie, couvrir le zèle que j'ai pour vous, et feindre d'entrer dans les sentiments de votre père, et de votre belle-mère. |
Acte 3, sc. 8, TOINETTE, phrase 4 |
93 | POLICHINELLE |
Pauvre Polichinelle, quelle diable de fantaisie t'es-tu allé mettre dans la cervelle ? |
Acte 4, sc. 1, POLICHINELLE, phrase 2 |
94 | POLICHINELLE |
Mais il n'y a point à raisonner là-dessus : tu le veux, amour ; il faut être fou comme beaucoup d'autres. |
Acte 4, sc. 1, POLICHINELLE, phrase 7 |
95 | POLICHINELLE |
Il n'y a rien parfois qui soit si touchant qu'un amant qui vient chanter ses doléances aux gonds et aux verrous de la porte de sa maîtresse. |
Acte 4, sc. 1, POLICHINELLE, phrase 12 |
96 | POLICHINELLE |
Voilà un temps fâcheux pour mettre un luth d'accord. |
Acte 4, sc. 1, POLICHINELLE, phrase 12 |
97 | POLICHINELLE |
J'entends du bruit, mettons mon luth contre la porte. |
Acte 4, sc. 1, POLICHINELLE, phrase 18 |
98 | POLICHINELLE |
Voilà de sottes gens d'avoir peur de moi qui ai peur des autres. |
Acte 4, sc. 2, POLICHINELLE, phrase 2 |
99 |
ARCHERS |
Ah traître, ah fripon, c'est donc vous, |
Acte 4, sc. 3, v. 203 |
100 |
ARCHERS |
D'avoir trente croquignoles, |
Acte 4, sc. 3, v. 220 |
101 | POLICHINELLE |
Un et deux. Trois et quatre. Cinq et six. Sept et huit. Neuf et dix. Onze et douze, et treize, et quatorze, et quinze. |
Acte 4, sc. 4, POLICHINELLE, phrase 1 |
102 | POLICHINELLE |
Un, deux, trois, quatre, cinq, six, ah, ah, ah, je n'y saurais plus résister. |
Acte 4, sc. 4, POLICHINELLE, phrase 1 |
103 | POLICHINELLE |
Votre serviteur. |
Acte 4, sc. 4, POLICHINELLE, phrase 1 |
104 | TOINETTE |
Qu'on ne la laisse ni sortir, ni parler à personne, et que ce ne fut que la curiosité d'une vieille tante qui nous fit accorder la liberté d'aller à cette comédie, qui donna lieu à la naissance de votre passion, et nous nous sommes bien gardé[e]s de parler de cette aventure. |
Acte 3, sc. 1, TOINETTE, phrase 2 |
105 | CLÉANTE |
Aussi ne viens-je pas ici comme Cléante, et sous l'apparence de son amant, mais comme ami de son maître de musique, dont j'ai obtenu le pouvoir de dire qu'il m'envoie à sa place. |
Acte 3, sc. 1, CLÉANTE, phrase 1 |
106 | TOINETTE |
Que voulez-vous dire avec votre bon visage ? |
Acte 3, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
107 | TOINETTE |
Il marche, dort, mange, et boit tout comme les autres ; mais cela n'empêche pas qu'il ne soit fort malade. |
Acte 3, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
108 | CLÉANTE |
Je viens de la part du maître à chanter de Mademoiselle votre fille. |
Acte 3, sc. 2, CLÉANTE, phrase 2 |
109 | ARGAN |
Venez, ma fille : votre maître de musique est allé aux champs, et voilà une personne qu'il envoie à sa place pour vous montrer. |
Acte 3, sc. 3, ARGAN, phrase 1 |
110 | ANGÉLIQUE |
C'est, mon père, une aventure surprenante qui se rencontre ici. |
Acte 3, sc. 3, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
111 | CLÉANTE |
Ce n'est pas être malheureux que d'occuper votre pensée, soit en dormant, soit en veillant ; et mon bonheur serait grand sans doute, si vous étiez dans quelque peine, dont vous me jugeassiez digne de vous tirer ; et il n'y a rien que je ne fisse pour... |
Acte 3, sc. 3, CLÉANTE, phrase 1 |
112 | TOINETTE |
Il n'a dit que deux mots, qui m'ont ravie, et votre fille va être charmée de lui. |
Acte 3, sc. 4, TOINETTE, phrase 5 |
113 | CLÉANTE |
C'est m'honorer beaucoup, Monsieur, de vouloir que je sois témoin d'une entrevue si agréable. |
Acte 3, sc. 4, CLÉANTE, phrase 1 |
114 | ARGAN |
C'est le fils d'un habile médecin, et le mariage se fera dans quatre jours. |
Acte 3, sc. 4, ARGAN, phrase 1 |
115 | ARGAN |
Mandez-le un peu à son maître de musique, afin qu'il se trouve à la noce. |
Acte 3, sc. 4, ARGAN, phrase 1 |
116 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
De votre alliance. |
Acte 3, sc. 5, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 1 |
117 | ARGAN |
Qui ne peut faire autre chose. |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 1 |
118 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
Que dans les choses qui dépendront de notre métier. |
Acte 3, sc. 5, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 1 |
119 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
De même qu'en toute autre. |
Acte 3, sc. 5, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 1 |
120 | ARGAN |
De vous faire connaître, Monsieur... |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 1 |
121 | ARGAN |
Qu'il est tout à votre service. |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 1 |
122 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
À vous témoigner notre zèle. |
Acte 3, sc. 5, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 1 |
123 | THOMAS DIAFOIRUS |
Monsieur, je viens saluer, reconnaître, chérir, et révérer en vous un second père ; mais un second père auquel j'ose dire que je me trouve plus redevable qu'au premier. |
Acte 3, sc. 5, THOMAS DIAFOIRUS, phrase 1 |
124 | THOMAS DIAFOIRUS |
Ce que je tiens de lui est un ouvrage de son corps ; mais ce que je tiens de vous est un ouvrage de votre volonté ; et d'autant plus que les facultés spirituelles, sont au-dessus des corporelles, d'autant plus je vous dois, et d'autant plus je tiens précieuse cette future filiation, dont je viens aujourd'hui vous rendre par avance les très humbles et très respectueux hommages. |
Acte 3, sc. 5, THOMAS DIAFOIRUS, phrase 4 |
125 | THOMAS DIAFOIRUS |
Mademoiselle, ne plus, ne moins que la statue de Memnon, rendait un son harmonieux, lorsqu'elle venait à être éclairée des rayons du soleil : tout de même me sens-je animé d'un doux transport à l'apparition du soleil de vos beautés. |
Acte 3, sc. 5, THOMAS DIAFOIRUS, phrase 1 |
126 | THOMAS DIAFOIRUS |
Et comme les naturalistes remarquent que la fleur nommée héliotrope tourne sans cesse vers cet astre du jour, aussi mon coeur dores-en-avant tournera-t-il toujours vers les astres resplendissants de vos yeux adorables, ainsi que vers son pôle unique. |
Acte 3, sc. 5, THOMAS DIAFOIRUS, phrase 2 |
127 | THOMAS DIAFOIRUS |
Souffrez donc, Mademoiselle, que j'appende aujourd'hui à l'autel de vos charmes l'offrande de ce coeur, qui ne respire et n'ambitionne autre gloire, que d'être toute sa vie, Mademoiselle, votre très humble, très obéissant, et très fidèle serviteur, et mari. |
Acte 3, sc. 5, THOMAS DIAFOIRUS, phrase 3 |
128 | CLÉANTE |
Que Monsieur fait merveilles, et que s'il est aussi bon médecin, qu'il est bon orateur, il y aura plaisir à être de ses malades. |
Acte 3, sc. 5, CLÉANTE, phrase 1 |
129 | ARGAN |
Vous voyez, Monsieur, que tout le monde admire Monsieur votre fils, et je vous trouve bien heureux de vous voir un garçon comme cela. |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 3 |
130 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
Monsieur, ce n'est pas parce que je suis son père, mais je puis dire que j'ai sujet d'être content de lui, et que tous ceux qui le voient en parlent comme d'un garçon qui n'a point de méchanceté. |
Acte 3, sc. 5, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 1 |
131 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
Il n'a jamais eu l'imagination bien vive, ni ce feu d'esprit qu'on remarque dans quelques-uns, mais c'est par là que j'ai toujours bien auguré de sa judiciaire, qualité requise pour l'exercice de notre art. |
Acte 3, sc. 5, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 2 |
132 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
On eut toutes les peines du monde à lui apprendre à lire, et il avait neuf ans, qu'il ne connaissait pas encore ses lettres. |
Acte 3, sc. 5, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 5 |
133 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
Lorsque je l'envoyai au collège, il trouva de la peine ; mais il se raidissait contre les difficultés, et ses régents se louaient toujours à moi de son assiduité, et de son travail. |
Acte 3, sc. 5, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 8 |
134 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
Enfin, à force de battre le fer, il en est venu glorieusement à avoir ses licences ; et je puis dire sans vanité que depuis deux ans qu'il est sur les bancs, il n'y a point de candidat qui ait fait plus de bruit que lui dans toutes les disputes de notre École. |
Acte 3, sc. 5, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 9 |
135 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
Mais sur toute chose, ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c'est qu'il s'attache aveuglément aux opinions de nos anciens, et que jamais il n'a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle, touchant la circulation du sang, et autres opinions de même farine. |
Acte 3, sc. 5, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 12 |
136 | THOMAS DIAFOIRUS |
J'ai contre les circulateurs soutenu une thèse, qu'avec la permission de Monsieur, j'ose présenter à Mademoiselle, comme un hommage que je lui dois des prémices de mon esprit. |
Acte 3, sc. 5, THOMAS DIAFOIRUS, phrase 1 |
137 | TOINETTE |
Donnez, donnez, elle est toujours bonne à prendre pour l'image, cela servira à parer notre chambre. |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
138 | TOINETTE |
Il y en a qui donnent la comédie à leurs maîtresses, mais donner une dissection est quelque chose de plus galant. |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 2 |
139 | ARGAN |
N'est-ce pas votre intention, Monsieur, de le pousser à la Cour, et d'y ménager pour lui une charge de médecin ? |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 1 |
140 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
À vous en parler franchement, notre métier auprès des grands ne m'a jamais paru agréable, et j'ai toujours trouvé qu'il valait mieux, pour nous autres, demeurer au public. |
Acte 3, sc. 5, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 1 |
141 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
Mais ce qu'il y a de fâcheux auprès des grands, c'est que quand ils viennent à être malades, ils veulent absolument que leurs médecins les guérissent. |
Acte 3, sc. 5, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 4 |
142 | TOINETTE |
Cela est plaisant, et ils sont bien impertinents de vouloir que vous autres Messieurs vous les guérissiez ; vous n'êtes point auprès d'eux pour cela ; vous n'y êtes que pour recevoir vos pensions, et leur ordonner des remèdes, c'est à eux à guérir s'ils peuvent. |
Acte 3, sc. 5, TOINETTE, phrase 1 |
143 | CLÉANTE |
Tenez, voilà votre partie. |
Acte 3, sc. 5, CLÉANTE, phrase 2 |
144 | CLÉANTE |
Mais dans le même temps on l'avertit que le père de cette belle a conclu son mariage avec un autre, et que tout se dispose pour en célébrer la cérémonie. |
Acte 3, sc. 5, CLÉANTE, phrase 15 |
145 | CLÉANTE |
Il ne peut souffrir l'effroyable idée de voir tout ce qu'il aime entre les bras d'un autre, et son amour au désespoir lui fait trouver moyen de s'introduire dans la maison de sa Bergère pour apprendre ses sentiments, et savoir d'elle la destinée à laquelle il doit se résoudre. |
Acte 3, sc. 5, CLÉANTE, phrase 18 |
146 | CLÉANTE |
Il y rencontre les apprêts de tout ce qu'il craint ; il y voit venir l'indigne rival, que le caprice d'un père oppose aux tendresses de son amour. |
Acte 3, sc. 5, CLÉANTE, phrase 19 |
147 | CLÉANTE |
Il le voit triomphant, ce rival ridicule auprès de l'aimable Bergère, ainsi qu'auprès d'une conquête qui lui est assurée, et cette vue le remplit d'une colère, dont il a peine à se rendre le maître. |
Acte 3, sc. 5, CLÉANTE, phrase 20 |
148 |
CLÉANTE |
Pour avoir quelque place dans votre coeur ? |
Acte 3, sc. 5, v. 243 |
149 |
CLÉANTE |
Pouvez-vous comparer votre bonheur au mien ? |
Acte 3, sc. 5, v. 256 |
150 | ARGAN |
Montrez-moi ce papier. |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 4 |
151 | ARGAN |
Je suis votre serviteur, Monsieur, jusqu'au revoir. |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 2 |
152 | ARGAN |
Nous nous serions bien passés de votre impertinent d'Opéra. |
Acte 3, sc. 5, ARGAN, phrase 3 |
153 | THOMAS DIAFOIRUS |
Madame, c'est avec justice que le Ciel vous a concédé le nom de belle-mère, puisque l'on voit sur votre visage... |
Acte 3, sc. 6, THOMAS DIAFOIRUS, phrase 1 |
154 | BÉLINE |
Monsieur, je suis ravie d'être venue ici à propos pour avoir l'honneur de vous voir. |
Acte 3, sc. 6, BÉLINE, phrase 1 |
155 | THOMAS DIAFOIRUS |
Puisque l'on voit sur votre visage... |
Acte 3, sc. 6, THOMAS DIAFOIRUS, phrase 1 |
156 | THOMAS DIAFOIRUS |
Puisque l'on voit sur votre visage... |
Acte 3, sc. 6, THOMAS DIAFOIRUS, phrase 2 |
157 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
Thomas, réservez cela pour une autre fois. |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 1 |
158 | ARGAN |
Allons, ma fille, touchez dans la main de Monsieur, et lui donnez votre foi, comme à votre mari. |
Acte 3, sc. 6, ARGAN, phrase 1 |
159 | ANGÉLIQUE |
Donnez-nous au moins le temps de nous connaître, et de voir naître en nous l'un pour l'autre, cette inclination si nécessaire à composer une union parfaite. |
Acte 3, sc. 6, ANGÉLIQUE, phrase 2 |
160 | ANGÉLIQUE |
Si vous êtes si prompt, Monsieur, il n'en est pas de même de moi, et je vous avoue que votre mérite n'a pas encore fait assez d'impression dans mon âme. |
Acte 3, sc. 6, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
161 | ANGÉLIQUE |
Le mariage est une chaîne; où l'on ne doit jamais soumettre un coeur par force ; et si Monsieur est honnête homme, il ne doit point vouloir accepter une personne, qui serait à lui par contrainte. |
Acte 3, sc. 6, ANGÉLIQUE, phrase 3 |
162 | THOMAS DIAFOIRUS |
Nego consequentiam, Mademoiselle ; et je puis être honnête homme et vouloir bien vous accepter des mains de Monsieur votre père. |
Acte 3, sc. 6, THOMAS DIAFOIRUS, phrase 1 |
163 | ANGÉLIQUE |
Les grimaces ne sont point nécessaires dans notre siècle, et quand un mariage nous plaît, nous savons fort bien y aller, sans qu'on nous y traîne. |
Acte 3, sc. 6, ANGÉLIQUE, phrase 2 |
164 | ANGÉLIQUE |
Mais la grande marque d'amour, c'est d'être soumis aux volontés de celle qu'on aime. |
Acte 3, sc. 6, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
165 | TOINETTE |
Vous avez beau raisonner : Monsieur est frais émoulu du Collège, et il vous donnera toujours votre reste. |
Acte 3, sc. 6, TOINETTE, phrase 1 |
166 | TOINETTE |
Pourquoi tant résister, et refuser la gloire d'être attachée au corps de la Faculté ? |
Acte 3, sc. 6, TOINETTE, phrase 2 |
167 | BÉLINE |
Elle a peut-être quelque inclination en tête. |
Acte 3, sc. 6, BÉLINE, phrase 1 |
168 | ANGÉLIQUE |
Si j'en avais, Madame, elle serait telle que la raison et l'honnêteté pourraient me le permettre. |
Acte 3, sc. 6, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
169 | ANGÉLIQUE |
Je sais, Madame, ce que vous voulez dire, et les bontés que vous avez pour moi ; mais peut-être que vos conseils ne seront pas assez heureux pour être exécutés. |
Acte 3, sc. 6, ANGÉLIQUE, phrase 1 |
170 | BÉLINE |
C'est que les filles bien sages et bien honnêtes comme vous, se moquent d'être obéissantes, et soumises aux volontés de leurs pères. |
Acte 3, sc. 6, BÉLINE, phrase 1 |
171 | BÉLINE |
Cela était bon autrefois. |
Acte 3, sc. 6, BÉLINE, phrase 2 |
172 | BÉLINE |
C'est-à-dire que vos pensées ne sont que pour le mariage ; mais vous voulez choisir un époux à votre fantaisie. |
Acte 3, sc. 6, BÉLINE, phrase 1 |
173 | ANGÉLIQUE |
Il y en a d'aucunes qui prennent des maris seulement pour se tirer de la contrainte de leurs parents, et se mettre en état de faire tout ce qu'elles voudront. |
Acte 3, sc. 6, ANGÉLIQUE, phrase 3 |
174 | ANGÉLIQUE |
Il y en a d'autres, Madame, qui font du mariage un commerce de pur intérêt ; qui ne se marient que pour gagner des douaires, que pour s'enrichir par la mort de ceux qu'elles épousent, et courent sans scrupule de mari en mari, pour s'approprier leurs dépouilles. |
Acte 3, sc. 6, ANGÉLIQUE, phrase 4 |
175 | BÉLINE |
Il n'est rien d'égal à votre insolence. |
Acte 3, sc. 6, BÉLINE, phrase 1 |
176 | ANGÉLIQUE |
Je serai sage en dépit de vous ; et pour vous ôter l'espérance de pouvoir réussir dans ce que vous voulez, je vais m'ôter de votre vue. |
Acte 3, sc. 6, ANGÉLIQUE, phrase 2 |
177 | ARGAN |
Choisis d'épouser dans quatre jours, ou Monsieur, ou un couvent. |
Acte 3, sc. 6, ARGAN, phrase 2 |
178 | ARGAN |
Allez, mamour, et passez chez votre notaire, afin qu'il expédie ce que vous savez. |
Acte 3, sc. 6, ARGAN, phrase 1 |
179 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
Allons, Thomas, prenez l'autre bras de Monsieur, pour voir si vous saurez porter un bon jugement de son pouls. Quid dicis ? |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 1 |
180 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
Eh oui, qui dit parenchyme, dit l'un et l'autre, à cause de l'étroite sympathie qu'ils ont ensemble, par le moyen du vas breve du pylore, et souvent des méats cholidoques. |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 1 |
181 | MONSIEUR DIAFOIRUS |
Il vous ordonne fort prudemment, et vous ne pouvez être en de meilleures mains. |
Acte 3, sc. 6, MONSIEUR DIAFOIRUS, phrase 2 |
182 | ARGAN |
Monsieur, combien est-ce qu'il faut mettre de grains de sel dans un oeuf ? |
Acte 3, sc. 6, ARGAN, phrase 1 |
183 | BÉLINE |
Votre petite fille Louison était avec eux, qui pourra vous en dire des nouvelles. |
Acte 3, sc. 7, BÉLINE, phrase 2 |
184 | ARGAN |
Ah, ah, petite masque, vous ne me dites pas que vous avez vu un homme dans la chambre de votre soeur ? |
Acte 3, sc. 8, ARGAN, phrase 1 |
185 | LOUISON |
Je lui ai demandé ce qu'il demandait, et il m'a dit qu'il était son maître à chanter. |
Acte 3, sc. 8, LOUISON, phrase 1 |
186 | ARGAN |
Il n'y a point autre chose ? |
Acte 3, sc. 8, ARGAN, phrase 1 |
187 | LOUISON |
Mon Papa, votre petit doigt est un menteur. |
Acte 3, sc. 8, LOUISON, phrase 2 |
188 | BÉRALDE |
Je vous amène ici un divertissement, que j'ai rencontré, qui dissipera votre chagrin, et vous rendra l'âme mieux disposée aux choses que nous avons à dire. |
Acte 3, sc. 9, BÉRALDE, phrase 5 |
189 | TOINETTE |
N'abandonnez pas, s'il vous plaît, les intérêts de votre nièce. |
Acte 6, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
190 | TOINETTE |
Il faut absolument empêcher ce mariage extravagant, qu'il s'est mis dans la fantaisie, et j'avais songé en moi-même, que ç'aurait été une bonne affaire, de pouvoir introduire ici un médecin à notre poste, pour le dégoûter de son Monsieur Purgon, et lui décrier sa conduite. |
Acte 6, sc. 2, TOINETTE, phrase 1 |
191 | TOINETTE |
Cela sera peut-être plus heureux que sage. |
Acte 6, sc. 2, TOINETTE, phrase 2 |
192 | TOINETTE |
Laissez-moi faire : agissez de votre côté. |
Acte 6, sc. 2, TOINETTE, phrase 3 |
193 | TOINETTE |
Voici notre homme. |
Acte 6, sc. 2, TOINETTE, phrase 4 |
194 | BÉRALDE |
Vous voulez bien, mon frère, que je vous demande, avant toute chose, de ne vous point échauffer l'esprit dans notre conversation. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
195 | BÉRALDE |
D'où vient, mon frère, qu'ayant le bien que vous avez, et n'ayant d'enfants qu'une fille ; car je ne compte pas la petite : d'où vient, dis-je, que vous parlez de la mettre dans un couvent ? |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
196 | ARGAN |
D'où vient, mon frère, que je suis maître dans ma famille pour faire ce que bon me semble ? |
Acte 6, sc. 3, ARGAN, phrase 1 |
197 | BÉRALDE |
Votre femme ne manque pas de vous conseiller de vous défaire ainsi de vos deux filles, et je ne doute point que, par un esprit de charité elle ne fût ravie de les voir toutes deux bonnes religieuses. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
198 | BÉRALDE |
Non, mon Frère, laissons-la là ; c'est une femme qui a les meilleures intentions du monde pour votre famille, et qui est détachée de toute sorte d'intérêt, qui a pour vous une tendresse merveilleuse, et qui montre pour vos enfants une affection et une bonté qui n'est pas concevable : cela est certain. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
199 | BÉRALDE |
N'en parlons point, et revenons à votre fille. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 2 |
200 | BÉRALDE |
Ce n'est point là, mon Frère, le fait de votre fille, et il se présente un parti plus sortable pour elle. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
201 | BÉRALDE |
Mais le mari qu'elle doit prendre doit-il être, mon Frère, ou pour elle, ou pour vous ? |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
202 | ARGAN |
Il doit être, mon Frère, et pour elle, et pour moi, et je veux mettre dans ma famille les gens dont j'ai besoin. |
Acte 6, sc. 3, ARGAN, phrase 1 |
203 | BÉRALDE |
Par cette raison-là, si votre petite était grande, vous lui donneriez en mariage un apothicaire. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
204 | BÉRALDE |
Est-il possible que vous serez toujours embéguiné de vos apothicaires, et de vos médecins, et que vous vouliez être malade en dépit des gens, et de la nature ? |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
205 | BÉRALDE |
J'entends, mon Frère, que je ne vois point d'homme qui soit moins malade que vous, et que je ne demanderais point une meilleure constitution que la vôtre. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
206 | BÉRALDE |
Une grande marque que vous vous portez bien, et que vous avez un corps parfaitement bien composé ; c'est qu'avec tous les soins que vous avez pris, vous n'avez pu parvenir encore à gâter la bonté de votre tempérament, et que vous n'êtes point crevé de toutes les médecines qu'on vous a fait prendre. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 2 |
207 | BÉRALDE |
Si vous n'y prenez garde, il prendra tant de soin de vous, qu'il vous enverra en l'autre monde. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
208 | BÉRALDE |
Bien loin de la tenir véritable, je la trouve entre nous une des plus grandes folies qui soit parmi les hommes ; et à regarder les choses en philosophe, je ne vois point de plus plaisante momerie ; je ne vois rien de plus ridicule, qu'un homme qui se veut mêler d'en guérir un autre. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
209 | ARGAN |
Pourquoi ne voulez-vous pas, mon Frère, qu'un homme en puisse guérir un autre ? |
Acte 6, sc. 3, ARGAN, phrase 1 |
210 | BÉRALDE |
Par la raison, mon Frère, que les ressorts de notre machine sont des mystères, jusques ici, où les hommes ne voient goutte ; et que la nature nous a mis au-devant des yeux des voiles trop épais pour y connaître quelque chose. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
211 | ARGAN |
Les médecins ne savent donc rien à votre compte ? |
Acte 6, sc. 3, ARGAN, phrase 1 |
212 | ARGAN |
Mais toujours faut-il demeurer d'accord que, sur cette matière, les médecins en savent plus que les autres. |
Acte 6, sc. 3, ARGAN, phrase 1 |
213 | BÉRALDE |
C'est qu'il y en a parmi eux qui sont eux-mêmes dans l'erreur populaire, dont ils profitent, et d'autres qui en profitent sans y être. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
214 | BÉRALDE |
Votre Monsieur Purgon, par exemple, n'y sait point de finesse ; c'est un homme tout médecin, depuis la tête jusqu'aux pieds. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 2 |
215 | ARGAN |
C'est que vous avez, mon Frère, une dent de lait contre lui. |
Acte 6, sc. 3, ARGAN, phrase 1 |
216 | BÉRALDE |
C'est notre inquiétude, c'est notre impatience qui gâte tout, et presque tous les hommes meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs maladies. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 4 |
217 | BÉRALDE |
Mon_Dieu, mon Frère, ce sont pures idées, dont nous aimons à nous repaître ; et, de tout temps, il s'est glissé parmi les hommes de belles imaginations, que nous venons à croire, parce qu'elles nous flattent et qu'il serait à souhaiter qu'elles fussent véritables. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
218 | BÉRALDE |
Lorsqu'un médecin vous parle d'aider, de secourir, de soulager la nature, de lui ôter ce qui lui nuit, et lui donner ce qui lui manque, de la rétablir, et de la remettre dans une pleine facilité de ses fonctions : lorsqu'il vous parle de rectifier le sang, de tempérer les entrailles, et le cerveau, de dégonfler la rate, de raccommoder la poitrine, de réparer le foie, de fortifier le coeur, de rétablir et conserver la chaleur naturelle, et d'avoir des secrets pour étendre la vie à de longues années ; il vous dit justement le Roman de la Médecine. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 3 |
219 | ARGAN |
C'est-à-dire, que toute la science du monde est renfermée dans votre tête, et vous voulez en savoir plus que tous les grands médecins de notre siècle. |
Acte 6, sc. 3, ARGAN, phrase 1 |
220 | ARGAN |
Vous êtes un grand docteur, à ce que je vois, et je voudrais bien qu'il y eut ici quelqu'un de ces Messieurs pour rembarrer vos raisonnements et rabaisser votre caquet. |
Acte 6, sc. 3, ARGAN, phrase 2 |
221 | BÉRALDE |
Moi, mon frère, je ne prends point à tâche de combattre la Médecine, et chacun à ses périls, et fortune, peut croire tout ce qu'il lui plaît. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
222 | BÉRALDE |
Ce que j'en dis n'est qu'entre nous, et j'aurais souhaité de pouvoir un peu vous tirer de l'erreur où vous êtes ; et pour vous divertir vous mener voir sur ce chapitre quelqu'une des comédies de Molière. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 2 |
223 | ARGAN |
C'est un bon impertinent que votre Molière avec ses comédies, et je le trouve bien plaisant d'aller jouer d'honnêtes gens comme les médecins. |
Acte 6, sc. 3, ARGAN, phrase 1 |
224 | ARGAN |
C'est bien à lui à faire de se mêler de contrôler la médecine ; voilà un bon nigaud, un bon impertinent, de se moquer des consultations et des ordonnances, de s'attaquer au corps des médecins, et d'aller mettre sur son théâtre des personnes vénérables comme ces Messieurs-là. |
Acte 6, sc. 3, ARGAN, phrase 1 |
225 | ARGAN |
Il aurait beau faire et beau dire, je ne lui ordonnerais pas la moindre petite saignée, le moindre petit lavement ; et je lui dirais, crève ; crève, cela t'apprendra une autre fois à te jouer à la Faculté. |
Acte 6, sc. 3, ARGAN, phrase 3 |
226 | BÉRALDE |
Vous voilà bien en colère contre lui. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
227 | BÉRALDE |
Je le veux bien, mon Frère, et pour changer de discours, je vous dirai que, sur une petite répugnance que vous témoigne votre fille, vous ne devez point prendre les résolutions violentes de la mettre dans un couvent. |
Acte 6, sc. 3, BÉRALDE, phrase 1 |
228 | ARGAN |
Mon Frère, avec votre permission. |
Acte 6, sc. 4, ARGAN, phrase 2 |
229 | BÉRALDE |
Est-ce que vous ne sauriez être un moment sans lavement ou sans médecine ? |
Acte 6, sc. 4, BÉRALDE, phrase 2 |
230 | BÉRALDE |
Remettez cela à une autre fois, et demeurez un peu en repos. |
Acte 6, sc. 4, BÉRALDE, phrase 3 |
231 | BÉRALDE |
Encore un coup, mon Frère, est-il possible qu'il n'y ait pas moyen de vous guérir de la maladie des médecins, et que vous vouliez être toute votre vie enseveli dans leurs remèdes ? |
Acte 6, sc. 4, BÉRALDE, phrase 2 |
232 | ARGAN |
Il est aisé de parler contre la médecine quand on est en pleine santé. |
Acte 6, sc. 4, ARGAN, phrase 2 |
233 | MONSIEUR PURGON |
Voilà une hardiesse bien grande, une étrange rébellion d'un malade contre son médecin. |
Acte 6, sc. 5, MONSIEUR PURGON, phrase 1 |
234 | MONSIEUR PURGON |
Un attentat énorme contre la Médecine. |
Acte 6, sc. 5, MONSIEUR PURGON, phrase 1 |
235 | MONSIEUR PURGON |
J'allais nettoyer votre corps et en évacuer entièrement les mauvaises humeurs. |
Acte 6, sc. 5, MONSIEUR PURGON, phrase 1 |
236 | MONSIEUR PURGON |
J'ai à vous dire que je vous abandonne à votre mauvaise constitution, à l'intempérie de vos entrailles, à la corruption de votre sang, à l'âcreté de votre bile, et à la féculence de vos humeurs. |
Acte 6, sc. 5, MONSIEUR PURGON, phrase 1 |
237 | MONSIEUR PURGON |
Et je veux qu'avant qu'il soit quatre jours, vous deveniez dans un état incurable. |
Acte 6, sc. 5, MONSIEUR PURGON, phrase 1 |
238 | MONSIEUR PURGON |
Et de l'hydropisie dans la privation de la vie, où vous aura conduit votre folie. |
Acte 6, sc. 5, MONSIEUR PURGON, phrase 1 |
239 | BÉRALDE |
Tâtez-vous un peu, je vous prie ; revenez à vous-même ; et ne donnez point tant à votre imagination. |
Acte 6, sc. 6, BÉRALDE, phrase 2 |
240 | ARGAN |
Il dit que je deviendrai incurable avant qu'il soit quatre jours. |
Acte 6, sc. 6, ARGAN, phrase 1 |
241 | BÉRALDE |
Songez que les principes de votre vie sont en vous-même, et que le courroux de Monsieur Purgon est aussi peu capable de vous faire mourir que ses remèdes de vous faire vivre. |
Acte 6, sc. 6, BÉRALDE, phrase 4 |
242 | BÉRALDE |
Voici une aventure si vous voulez à vous défaire des médecins, ou si vous êtes né à ne pouvoir vous en passer, il est aisé d'en avoir un autre, avec lequel, mon Frère, vous puissiez courir un peu moins de risque. |
Acte 6, sc. 6, BÉRALDE, phrase 5 |
243 | BÉRALDE |
Un médecin vous quitte, un autre se présente. |
Acte 6, sc. 7, BÉRALDE, phrase 2 |
244 | BÉRALDE |
J'ai lu des choses surprenantes de ces sortes de ressemblances, et nous en avons vu de notre temps où tout le monde s'est trompé. |
Acte 6, sc. 9, BÉRALDE, phrase 1 |
245 | TOINETTE |
Vous ne trouverez pas mauvais, s'il vous plaît, la curiosité que j'ai eue de voir un illustre malade comme vous êtes, et votre réputation, qui s'étend partout, peut excuser la liberté que j'ai prise. |
Acte 6, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
246 | ARGAN |
Monsieur, je suis votre serviteur. |
Acte 6, sc. 10, ARGAN, phrase 1 |
247 | TOINETTE |
J'en ai quatre-vingt-dix. |
Acte 6, sc. 10, TOINETTE, phrase 2 |
248 | ARGAN |
Quatre-vingt-dix ? |
Acte 6, sc. 10, ARGAN, phrase 1 |
249 | ARGAN |
Voilà un beau jeune vieillard pour quatre-vingt-dix ans. |
Acte 6, sc. 10, ARGAN, phrase 2 |
250 | TOINETTE |
Je suis médecin passager, qui vais de ville en ville, de province en province, de royaume en royaume, pour chercher d'illustres matières à ma capacité, pour trouver des malades dignes de m'occuper, capables d'exercer les grands, et beaux secrets que j'ai trouvés dans la médecine. |
Acte 6, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
251 | TOINETTE |
Je veux des maladies d'importance, de bonnes fièvres continues, avec des transports au cerveau, de bonnes fièvres pourprées, de bonnes pestes, de bonnes hydropisies formées, de bonnes pleurésies, avec des inflammations de poitrine, c'est là que je me plais, c'est là que je triomphe ; et je voudrais, Monsieur, que vous eussiez toutes les maladies que je viens de dire, que vous fussiez abandonné de tous les médecins, désespéré, à l'agonie, pour vous montrer l'excellence de mes remèdes, et l'envie que j'aurais de vous rendre service. |
Acte 6, sc. 10, TOINETTE, phrase 3 |
252 | TOINETTE |
Donnez-moi votre pouls. |
Acte 6, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
253 | TOINETTE |
Qui est votre médecin ? |
Acte 6, sc. 10, TOINETTE, phrase 5 |
254 | TOINETTE |
Cet homme-là n'est point écrit sur mes tablettes entre les grands médecins. |
Acte 6, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
255 | ARGAN |
Il dit que c'est du foie, et d'autres disent que c'est de la rate. |
Acte 6, sc. 10, ARGAN, phrase 1 |
256 | ARGAN |
Et quelquefois il me prend des douleurs dans le ventre, comme si c'était des coliques. |
Acte 6, sc. 10, ARGAN, phrase 1 |
257 | TOINETTE |
Que vous ordonne votre médecin pour votre nourriture ? |
Acte 6, sc. 10, TOINETTE, phrase 2 |
258 | ARGAN |
Et le soir de petits pruneaux pour lâcher le ventre. |
Acte 6, sc. 10, ARGAN, phrase 1 |
259 | ARGAN |
Et surtout de boire mon vin fort trempé. |
Acte 6, sc. 10, ARGAN, phrase 1 |
260 | TOINETTE |
Il faut boire votre vin pur ; et pour épaissir votre sang qui est trop subtil, il faut manger de bon gros boeuf, de bon gros porc, de bon fromage de Hollande, du gruau et du riz, et des marrons et des oublies, pour coller et conglutiner. |
Acte 6, sc. 10, TOINETTE, phrase 2 |
261 | TOINETTE |
Votre médecin est une bête. |
Acte 6, sc. 10, TOINETTE, phrase 3 |
262 | TOINETTE |
Que diantre faites-vous de ce bras-là ? |
Acte 6, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
263 | TOINETTE |
Vous avez là aussi un oeil droit que je me ferais crever, si j'étais en votre place. |
Acte 6, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
264 | TOINETTE |
Ne voyez-vous pas qu'il incommode l'autre, et lui dérobe sa nourriture ? |
Acte 6, sc. 10, TOINETTE, phrase 1 |
265 | ARGAN |
Me couper un bras, et me crever un oeil, afin que l'autre se porte mieux ? |
Acte 6, sc. 10, ARGAN, phrase 1 |
266 | TOINETTE |
Allons, allons, je suis votre servante, je n'ai pas envie de rire. |
Acte 6, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
267 | TOINETTE |
Votre médecin, ma foi ! |
Acte 6, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
268 | ARGAN |
Voyez un peu, à l'âge de quatre-vingt-dix ans ! |
Acte 6, sc. 11, ARGAN, phrase 1 |
269 | BÉRALDE |
Oh çà, mon frère, puisque voilà votre Monsieur Purgon brouillé avec vous, ne voulez-vous pas bien que je vous parle du parti qui s'offre pour ma nièce ? |
Acte 6, sc. 11, BÉRALDE, phrase 1 |
270 | ARGAN |
Non, mon frère, je veux la mettre dans un couvent, puisqu'elle s'est opposée à mes volontés. |
Acte 6, sc. 11, ARGAN, phrase 1 |
271 | ARGAN |
Je vois bien qu'il y a quelque amourette là-dessous, et j'ai découvert certaine entrevue secrète, qu'on ne sait pas que j'aie découverte. |
Acte 6, sc. 11, ARGAN, phrase 2 |
272 | BÉRALDE |
Hé bien, oui, mon frère, puisqu'il faut parler à coeur ouvert, c'est votre femme que je veux dire ; et non plus que l'entêtement de la médecine, je ne puis vous souffrir l'entêtement où vous êtes pour elle, et voir que vous donniez tête baissée dans tous les pièges qu'elle vous tend. |
Acte 6, sc. 11, BÉRALDE, phrase 1 |
273 | TOINETTE |
Monsieur, souffrez que je lui montre son bec jaune, et le tire d'erreur. |
Acte 6, sc. 11, TOINETTE, phrase 3 |
274 | TOINETTE |
Mettez-vous tout étendu dans cette chaise, et contrefaites le mort. |
Acte 6, sc. 11, TOINETTE, phrase 2 |
275 | ARGAN |
N'y a-t-il point quelque danger à contrefaire le mort ? |
Acte 6, sc. 11, ARGAN, phrase 1 |
276 | TOINETTE |
Il y aura plaisir à confondre votre frère. |
Acte 6, sc. 11, TOINETTE, phrase 1 |
277 | TOINETTE |
Votre mari est mort. |
Acte 6, sc. 12, TOINETTE, phrase 1 |
278 | TOINETTE |
Il vient de passer entre mes bras. |
Acte 6, sc. 12, TOINETTE, phrase 3 |
279 | BÉLINE |
Un homme incommode à tout le monde, malpropre, dégoûtant, sans cesse un lavement, ou une médecine dans le ventre, mouchant, toussant, crachant toujours, sans esprit, ennuyeux, de mauvaise humeur, fatiguant sans cesse les gens, et grondant jour et nuit servantes, et valets. |
Acte 6, sc. 12, BÉLINE, phrase 3 |
280 | ARGAN |
Je suis bien aise de voir votre amitié, et d'avoir entendu le beau panégyrique que vous avez fait de moi. |
Acte 6, sc. 12, ARGAN, phrase 1 |
281 | TOINETTE |
Mais j'entends votre fille, remettez-vous comme vous étiez, et voyons de quelle manière elle recevra votre mort. |
Acte 6, sc. 12, TOINETTE, phrase 3 |
282 | TOINETTE |
C'est une chose qu'il n'est pas mauvais d'éprouver ; et puisque vous êtes en train, vous connaîtrez par là les sentiments que votre famille a pour vous. |
Acte 6, sc. 12, TOINETTE, phrase 4 |
283 | TOINETTE |
Votre père est mort. |
Acte 6, sc. 13, TOINETTE, phrase 1 |
284 | ANGÉLIQUE |
Faut-il que je perde mon père, la seule chose qui me restait au monde ; et qu'encore, pour un surcroît de désespoir, je le perde dans un moment où il était irrité contre moi ? |
Acte 6, sc. 13, ANGÉLIQUE, phrase 5 |
285 | CLÉANTE |
Après la demande que j'avais conjuré votre oncle de lui faire pour moi, je venais me présenter à lui, et tâcher par mes respects et par mes prières de disposer son coeur à vous accorder à mes voeux. |
Acte 6, sc. 14, CLÉANTE, phrase 5 |
286 | ANGÉLIQUE |
Après la perte de mon père, je ne veux plus être du monde, et j'y renonce pour jamais. |
Acte 6, sc. 14, ANGÉLIQUE, phrase 4 |
287 | ANGÉLIQUE |
Si vous n'êtes pas favorable au penchant de mon coeur, si vous me refusez Cléante pour époux, je vous conjure, au moins, de ne me point forcer d'en épouser un autre. |
Acte 6, sc. 14, ANGÉLIQUE, phrase 4 |
288 | CLÉANTE |
Eh, Monsieur, laissez-vous toucher à ses prières et aux miennes, et ne vous montrez point contraire aux mutuels empressements d'une si belle inclination. |
Acte 6, sc. 14, CLÉANTE, phrase 1 |
289 | BÉRALDE |
Mon frère, pouvez-vous tenir là contre ? |
Acte 6, sc. 14, BÉRALDE, phrase 1 |
290 | CLÉANTE |
Très volontiers, Monsieur, s'il ne tient qu'à cela pour être votre gendre, je me ferai médecin, apothicaire même, si vous voulez. |
Acte 6, sc. 14, CLÉANTE, phrase 1 |
291 | CLÉANTE |
Ce n'est pas une affaire que cela, et je ferais bien d'autres choses pour obtenir la belle Angélique. |
Acte 6, sc. 14, CLÉANTE, phrase 2 |
292 | ARGAN |
Mais il faut savoir bien parler latin, connaître les maladies, et les remèdes qu'il y faut faire. |
Acte 6, sc. 14, ARGAN, phrase 1 |
293 | TOINETTE |
Tenez, Monsieur, quand il n'y aurait que votre barbe, c'est déjà beaucoup, et la barbe fait plus de la moitié d'un médecin. |
Acte 6, sc. 14, TOINETTE, phrase 1 |
294 | BÉRALDE |
Oui, et dans votre maison. |
Acte 6, sc. 14, BÉRALDE, phrase 1 |
295 | BÉRALDE |
Je connais une Faculté de mes amies, qui viendra tout à l'heure en faire la cérémonie dans votre salle. |
Acte 6, sc. 14, BÉRALDE, phrase 2 |
296 | BÉRALDE |
Allez-vous-en vous mettre en habit décent, je vais les envoyer quérir. |
Acte 6, sc. 14, BÉRALDE, phrase 2 |
297 | TOINETTE |
Quel est donc votre dessein ? |
Acte 6, sc. 14, TOINETTE, phrase 1 |
298 | BÉRALDE |
Tout ceci n'est qu'entre nous. |
Acte 6, sc. 14, BÉRALDE, phrase 2 |
299 | BÉRALDE |
Nous y pouvons aussi prendre chacun un personnage, et nous donner ainsi la comédie les uns aux autres. |
Acte 6, sc. 14, BÉRALDE, phrase 3 |
300 |
PRIMUS DOCTOR |
Et assistantes illustres, |
Acte 7, sc. 1, v. 382 |
301 |
BACHELIERUS |
Et entreprenoibam adjoutare |
Acte 7, sc. 2, v. 492 |